Tableau de bord

Solutions Investissement

  • Marouane Daho
  • Analyste-gérant
  • Iteram Capital

Q2 2023 – le baromètre des stratégies hedge funds

Le début d’année 2023 a valu aux gérants de hedge funds des conditions de marché relativement compliquées, après un exercice 2022 qui a remis au goût du jour les stratégies décorrélées. Tout d’abord, bon nombre de stratégies ont sous-performé en raison de leur positions short du fait d’une amélioration soudaine du sentiment des investisseurs. Ensuite, certains événements, notamment les faillites de banques régionales américaines depuis le mois de mars, ont provoqué une nouvelle vague de volatilité et d’incertitude sur certains marchés.

Les hedge funds se positionnent ainsi comme l’une des rares alternatives à pouvoir apporter des rendements décorrélés face aux incertitudes macroéconomiques croissantes. A moyen terme, l’évolution de l’inflation, des tensions dans le secteur bancaire et de la croissance économique mondiale pourraient recréer une pression baissière sur les actifs traditionnels.

 

Francesco Mandalà
P

RV Arbitrage/Multi-Strategy – Positif 

– Ces stratégies maintiennent une exposition directionnelle faible, ce qui leur permet d’être plus résistantes aux retournements de marchés.

-L’accroissement de la dispersion entre les actifs permet aux stratégies relative value d’identifier d’avantage d’opportunités.

-Néanmoins, la volatilité des actions a été étonnement faible en 2023 malgré un certain nombre d’événements macroéconomiques importants.

Commodities – Positif

-Des déséquilibres structurels entre l’offre et la demande continuent d’exister sur plusieurs marchés, permettant également de bénéficier de tendances pluriannuelles favorables soutenues par les initiatives environnementales d’acteurs publics et privées.

-Les prix des matières premières répondent avant tout à des facteurs fondamentaux ce qui offre des opportunités uniques à des spécialistes aguerris. Par ailleurs, leur corrélation aux marchés traditionnels reste plus faible.

-Les stratégies relative value devraient mieux se comporter, minimisant les renversements liés aux changements de perspectives économiques mondiales, surtout en Chine.

Global Macro – Positif

-Une évolution plus claire des politiques monétaires devrait apporter de nouvelles opportunités sur les marchés des taux et de devises.

-Les rotations de marchés successives depuis novembre 2022 ont été couteuses, notamment sur les positions short taux courts et long dollar.

-La divergence croissante de vues entre les marchés et les banques centrales crée un risque binaire à court terme.

Fixed Income/Credit Arbitrage – Neutre

-Une majorité de stratégies crédit reste directionnelle et éprouve des difficultés à naviguer dans des marchés volatils.

-Le risque accru de récession et des conditions financières plus restrictives pourraient mettre à l’épreuve les marchés obligataires à moyen terme. Les stratégies low-net semblent mieux équipés pour ce type d’environnement.

-Les opportunités en distressed devraient augmenter avec la hausse des taux de défaut, mais il encore tôt pour se positionner.

CTA/Managed Futures – Neutre

-Ces stratégies ont souffert de retournements rapides des marchés depuis le quatrième trimestre 2022, elles continuent d’être vulnérables à ce type d’instabilité.

-La normalisation des politiques monétaires pourrait apporter des opportunités lucratives pour les stratégies de trend following.

-Avec la hausse des taux d’intérêts, le carry sur l’excès de cash est susceptible de devenir une composante importante des rendements

Event Driven – Négatif

-Des taux plus élevés et un ralentissement économique mondial devraient réduire l’activité globale de financement (fusion-acquisition, émissions primaires, spin-off, IPO …).

-La hausse des risques réglementaires et géopolitiques constitue un réel obstacle pour les stratégies de merger arbitrage. Cependant, les primes de risque augmentent avec une volatilité plus élevée.

-Le bruit macroéconomique peut avoir une plus grande influence sur l’évolution des prix que les facteurs idiosyncratiques.

Equity Long/Short – Neutre

-Le bêta structurel de ces stratégies pourrait souffrir si les marchés actions venaient à corriger après la forte hausse de ce début d’année.

-Après une décennie de marchés haussiers, le constat est à une pénurie de véritables compétences de short selling parmi les gérants ELS.

-Les opportunités alpha sont toujours présentes, mais les prix des actions sont plus sensibles aux développements macroéconomiques.

-Une plus grande dispersion des résultats devrait améliorer les perspectives des stratégies à exposition nette faible /neutre.

Marouane Daho

Iteram Capital

Marouane est analyste/gérant chez Iteram Capital et membre du comité d’investissement. Ses principales responsabilités consistent en la recherche de gérants et la gestion de portefeuilles de hedge funds. Avant de rejoindre Iteram, il était en charge des hedge funds et des investissements sur les marchés privés au sein d’un single-family office à Genève. Il a débuté sa carrière chez Lyxor Asset Management à Paris en tant qu’analyste hedge funds. Marouane est diplômé de l’école de commerce NEOMA avec un MSc en finance.

Conjoncture

  • Solutions Investissement
  • Beat Thoma
  • Chief Investment Officer
  • Fisch Asset Management

Baisse inquiétante de la largeur du marché et de la liquidité

En raison d’une consommation très solide à l’échelle mondiale, du risque de reprise de l’inflation et d’une prochaine augmentation des dépenses publiques – après le relèvement du plafond de la dette US – il ne faut pas s’attendre à un revirement rapide de la politique monétaire.

 

Francesco Mandalà

Malgré le ralentissement de la conjoncture, les banques centrales sont contraintes de continuer à retirer des liquidités du système. De plus, une forte baisse de l’octroi de crédits en raison de la crise bancaire qui couve toujours aux États-Unis et de la fuite des dépôts bancaires qui en découle, réduit encore les liquidités. Par ailleurs, les conditions d’octroi de crédit (‘lending standards’) sont nettement plus strictes. En Europe aussi, l’octroi de crédits par les banques est en baisse. Les débiteurs dont la solvabilité est faible, en particulier, ressentent déjà des vents contraires croissants lors du refinancement de leurs dettes.

La faiblesse persistante des marchés immobiliers, tant aux États-Unis qu’en Europe, ainsi que la vente d’obligations d’État par les banques centrales (Fed, BCE) et le Trésor américain, estimée à plus de 900 milliards de dollars dans les mois à venir, renforcent en outre le retrait déjà significatif de liquidités sur les marchés financiers. Tous les facteurs de réduction de la liquidité mentionnés ont été partiellement compensés ces derniers mois par des facteurs spéciaux (liquidités d’urgence, réduction du ‘Treasury General Account’, création monétaire privée). Mais ces effets de compensation disparaissent désormais pour la plupart et il faut s’attendre à ce que l’influence de la politique monétaire restrictive se renforce à nouveau.

Il est en outre frappant de constater que sur les marchés boursiers américains, la largeur du marché diminue dans une mesure rarement observée dans l’histoire. Depuis la mi-mars, le marché élargi, mesuré par l’indice Russel 2000, fait nettement moins bien que le S&P 500. Les investisseurs n’ont plus rien gagné avec la grande majorité des actions depuis mars. Sur les 500 actions du S&P 500, seuls huit ( !) titres ont progressé (Apple, Tesla, Microsoft, Nvidia, Facebook/Meta, Amazon, Netflix et Google/Alphabet). En revanche, les investisseurs ont perdu de l’argent avec tous les autres. Il s’agit là d’un signal indirect d’une liquidité des marchés financiers qui s’écoule rapidement et qui devrait peser sur le moral des investisseurs dans un avenir proche.

Malgré les sommets atteints par certains indices, de nombreux investisseurs sont dans le rouge, même sur une base annuelle, et devraient donc être de plus en plus inquiets. La diminution de la largeur du marché peut être décrite de manière imagée comme une armée en pleine offensive, où seuls quelques généraux avancent encore, mais où les troupes se retirent déjà dans la direction opposée – une entreprise désespérée. Par conséquent, les fluctuations de la largeur du marché ont toujours été de bons signaux de timing à moyen terme. Elles sont l’expression d’une tension croissante entre les forces de hausse et la diminution des liquidités.

 

Beat Thoma

Fisch Asset Management 

Beat Thoma est Chief Investment Officer et, en tant que Head of the Investment Office, il est responsable de la création et de la mise en œuvre de la politique d’investissement. Avant de rejoindre Fisch Asset Management en 2000, il a travaillé pendant 14 ans pour UBS et Security Pacific Bank à Genève, où il était responsable du trading et de la vente d’obligations convertibles. En parallèle, il a publié deux livres, dont « Dynamische Prozesse in der Ökonomie und an den Finanzmärkten ».

Marchés émergents

Solutions Investissement

  • Gaëlle Boucher
  • Head of Research
  • bridport & cie

Le processus de mondialisation touche à sa fin

La réouverture du marché chinois et la baisse de l’inflation a permis aux pays émergents de retrouver des perspectives de croissance plus favorables. Et ce malgré les efforts de relocalisation menés par de nombreux pays développées aux lendemains de la crise du covid.

 

Francesco Mandalà

La pandémie et les tensions géopolitiques ont été lourdes de conséquence pour l’économie mondiale, exacerbant les pressions inflationnistes sur l’ensemble de la planète et poussant les grands argentiers mondiaux vers des hausses de taux inédites. Les pays émergents ont souffert de la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, ainsi que de la vigueur du dollar pour les exportateurs, conduisant leurs banques centrales à se montrer restrictives.

La crise, au-delà de ses méfaits économiques, n’a fait qu’accroitre les divergences entre les deux grandes puissances mondiales et révélé au grand jour les failles d’une dépendance des pays développés à certaines économies émergentes.

Des écarts de croissance en faveur des pays émergents

Selon les dernières prévisions du FMI, la croissance mondiale devrait ralentir cette année mais dans une moindre mesure dans les pays émergents. Cependant, les pressions sous-jacentes sur les prix se révélant tenaces, l’inflation pourrait résister et les principaux taux directeurs devraient rester élevés. Si les marchés émergents ont été soutenus par l’approche de la fin de la hausse des taux directeurs aux Etats-Unis et la réouverture de la Chine, un ralentissement économique mondial ainsi que le durcissement des conditions de crédit pourraient les impacter. A noter que les pays émergents ont été relativement protégés de l’impact de la crise des banques régionales américaines. Ayant tiré les leçons nécessaires des crises passées, les banques des marchés émergents ont fait preuve de résilience, compte tenu des progrès réalisés en matière de surveillance réglementaire

Tensions géopolitique et risque de fragmentation géoéconomique

Les pays émergents ont tiré profit d’une vague d’investissements directs étrangers. Mais ce processus de mondialisation touche à sa fin. Dans un contexte d’exacerbation des tensions géopolitiques, les pays développés se penchent de plus en plus sur des stratégies destinées à renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement en transférant la production à l’intérieur de leur pays ou dans des pays plus alignés d’un point de vue géopolitique. Les incitations aux entreprises qui relocalisent leur production dans des secteurs clés en sont un bel exemple : American Inflation Reduction Act, US CHIPS, Science Act, subventions vertes.

Selon le FMI, plusieurs pays émergents et pays en développement sont fortement vulnérables à la relocalisation des investissements directs étrangers au travers de pertes de production. Pour le cabinet McKinsey Global Institute, la relocalisation de certaines multinationales hors de Chine pourrait bénéficier à certaines économies émergentes comme l’Inde, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande, le Vietnam et l’Indonésie. Les économies appelées à en bénéficier sont celles qui proposent des normes de gouvernance élevées et un environnement commercial attractif, ou bien qui sont capables d’exporter les ressources essentielles à la transition énergétique.

La Chine comme moteur de croissance?

«La Chine était le moteur économique du monde, aujourd’hui le pays emprunte une toute nouvelle voie» a déclaré voilà peu Joerg Wuttke, un de ses grands spécialistes.  Après plusieurs décennies de croissance économique, de réformes et d’ouverture, la politique économique de la Chine sera moins tournée vers l’Occident et plus vers son marché intérieur – « la double circulation» – ainsi que le reste de l’Indo-pacifique au travers du Partenariat économique global régional. Sa politique étrangère sera plus conflictuelle, surtout avec les Etats Unis. Ces deux économies se disputent la place de première puissance dans de nombreux domaines : économie, diplomatie, technologie, idéologie. La Chine peut-elle en sortir gagnante ? Les Etats Unis restent son premier partenaire commercial. Son système de production s’est développé sur un modèle d’exportations que la seule consommation intérieure n’absorbera pas. Quels seront ses nouveaux partenaires ?

Des rendements attrayants mais pas à n’importe quel prix

Soutenus par des fondamentaux macroéconomiques plus solides, un environnement inflationniste plus favorable et la réouverture de la Chine, certains marchés émergents offrent ainsi des rendements intéressants aux investisseurs à la recherche de possibilités de diversification sur des pays ayant les meilleurs ratios (déficits, dette, réserves de change).

Les devises émergentes avec des taux d’intérêt réels positifs offrent des portages intéressants sur un horizon court. Autant privilégier les émetteurs « corporates » de qualité, BB et plus.

Croissance du PIB réel en Chine et indice de confiance des consommateurs.

Gaëlle Boucher
bridport & cie
Gaëlle Boucher dirige la recherche chez bridport depuis 2020. Elle a occupé auparavant différents postes de gérant obligataire chez CCBP, CCR Gestion, AXA et Pictet Asset Management. Elle a été également responsable du Fixed Income Advisory chez Lombard Odier. Gaëlle est titulaire d’un Master II en Finance de l’Université Paris-Dauphine, de la certification Wealth Management Advisor CWMA, du certificat du CFA Institute en investissement ESG et de deux Certificats Executive en Corporate Finance d’HEC Paris.

Suspense

  • Solutions Investissement
  • Matthew Benkendorf
  • CIO
  • Vontobel Quality Growth Boutique

Plafond de la dette US : le défaut encore possible

L’accord conclu entre le président Joe Biden et le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy ce week-end laisse penser que la solution au plafond de la dette américaine est en bonne voie et que le défaut de paiement de la plus grande économie du monde sera évité. Pourtant, il reste encore un obstacle de taille à franchir, car les membres du Parti républicain ont promis de s’opposer à l’accord dans les deux chambres cette semaine.

 

Francesco Mandalà

Même si M. McCarthy estime que la majorité des membres de son parti acceptera au final l’accord, son rejet n’est pas à exclure. Dans ce cas, il ne resterait alors que quelques jours pour éviter que les États-Unis ne se retrouvent en défaut de paiement, ce qui, en l’état actuel des choses, pourrait se produire le 5 juin.

Les marchés financiers réagiraient violemment en cas de défaut de paiement, la gravité de leur réaction incitant en fin de compte à une action politique décisive, comme ce fut le cas lors de la crise financière mondiale. Si la possibilité d’un défaut de paiement existe, il est peu probable que le gouvernement américain n’assure pas le service de sa dette pendant une période prolongée. Mais, même dans le cas d’un défaut de paiement de courte durée, le mal serait fait.

La question des dommages durables qu’un défaut de paiement technique causerait à la stabilité économique et, plus important encore, à la confiance reste primoridiale. Comme le montrent les données économiques, les États-Unis sont confrontés à une détérioration progressive et constante de leur économie, l’impact de la hausse des taux d’intérêt commençant à se faire sentir – la crise bancaire du premier trimestre et la contraction du crédit qui s’en est suivie en étant les exemples les plus frappants. Dans cet environnement, un événement exogène risquerait d’ébranler la confiance dans l’économie et d’ébranler les esprits moteurs des économies, et il deviendrait plus difficile de relancer l’économie et de rétablir la confiance.

Ainsi, les risques de récession aux États-Unis vers la fin ou le début de l’année prochaine se multiplieraient. Cela aurait probablement des répercussions sur l’économie mondiale, entraînent le reste du monde, y compris l’Asie, dans leur chute. Toutefois, le Royaume-Uni et l’Europe au sens large bénéficient d’une croissance plus soutenue que les États-Unis, tout comme l’Asie, qui se remet encore de la pandémie, ce qui pourrait les aider à traverser la tempête et à gérer l’éventuelle volatilité du marché. Reste également à voir si la Chine, deuxième économie mondiale, serait disposée à adopter une politique de relance plus agressive à l’égard de son économie nationale, contrebalançant l’impact d’une récession américaine sur les économies mondiales.

Un défaut de paiement des États-Unis affecterait également le marché boursier américain, qui n’est pas aussi solide qu’il n’y paraît. N’oublions pas qu’il s’agit d’un marché restreint, dont les performances sont dues à une douzaine d’entreprises seulement. D’une manière générale, la valeur des actions américaines a augmenté, mais individuellement, la plupart d’entre elles sont restées stables ou ont baissé. Les entreprises ont également été stimulées par des perspectives positives concernant les taux d’intérêt en fin d’année. Les marchés s’attendent encore généralement à ce que les taux d’intérêt soient réduits au cours du second semestre de cette année. Une hypothèse irréaliste compte tenu de la situation inflationniste actuelle.

L’euphorie actuelle autour de l’intelligence artificielle (IA) masque également cette situation. Si l’IA entraînera, à terme, une transformation profonde des économies en aidant de nombreuses entreprises et de nombreux consommateurs, il est peu probable qu’elle ait déjà un impact sur le marché.

Les investisseurs exposés aux États-Unis devraient faire preuve de prudence en se positionnant sur des entreprises plus résistantes et moins sensibles à la conjoncture. Un moyen d’y parvenir est d’examiner les entreprises de secteurs tels que les biens de consommation de base et les soins de santé. Par ailleurs, la prudence reste de mise pour les entreprises trop cycliques, dont les valorisations sont trop élevées ou qui ne sont pas prévisibles.

Mathew Benkendorf

Vontobel Asset Management

Matthew Benkendorf est le Chief Investment Officer de la boutique Quality Growth depuis mars 2016. Il a rejoint Vontobel Asset Management en 1999 dans le support au trading, avant d’être promu au rang de trader en 2000. Il est ensuite devenu Research Analyst en 2002, puis s’est orienté vers la gestion de portefeuille en 2006 au titre de la stratégie European Equity. Il a joué un rôle essentiel dans la mise au point de l’approche d’investissement appliquée à l’ensemble de la boutique Quality Growth de Vontobel. Matthew Benkendorf est titulaire d’un Bachelor of Science in Business Administration (Finance) de l’université de Denver, dans le Colorado.

Staking

    • Solutions Investissements
    • Hany Rashwan
    • 21Shares

Staking : une technologie éprouvée de l’écosystème blockchain aux rendements élevés dans le domaine des ETP

En 2023, le marché des produits négociés en bourse (ETP) en sous-jacent crypto a connu une croissance remarquable de 35% d’apports nets comparativement à l’année précédente. Du fait que de plus en plus d’investisseurs se lancent dans cette classe d’actifs, il est important de comprendre comment fonctionnent les mécanismes de certains ETP. Dans cet article, nous vous expliquons les mécanismes du staking.

Le staking est une fonction utilisée dans les réseaux de preuve d’enjeu (proof-of-stake ou PoS en anglais), tels qu’Ethereum, Binance Coin, Cardano, Cosmos, Polkadot, Solana et Tezos. Cette fonction ne cesse de gagner en popularité, car elle offre aux détenteurs de crypto-monnaies un moyen de générer des revenus passifs sur leurs investissements sous forme de jetons natifs, en bloquant une partie de leurs actifs pendant une période donnée afin de valider et de confirmer des blocs. Cela permet d’assurer la sécurité du réseau tout en offrant une prime aux investisseurs.

Certains fournisseurs de crypto-ETP ont intégré le staking dans leurs produits, offrant aux détenteurs d’ETP la possibilité d’augmenter leurs rendements. Cette fonction offre de nombreux avantages aux investisseurs, à condition qu’ils comprennent les risques et qu’ils soient attentifs à l’accès au staking.

Avantages et risques du staking

Les avantages du staking sont les suivants :

  • Générer des revenus passifs : les rendements sont générés à la fois par les coûts de transaction et par l’émission de jetons. Les investisseurs qui participent à des produits avec staking ne bénéficient pas seulement de la performance de leur ETP, mais peuvent également obtenir des rendements passifs en plus de la hausse des cours.
  • Efficacité énergétique et sécurité accrue : les investisseurs qui participent au staking contribuent à soutenir les réseaux de preuve d’enjeu en les validant. Les réseaux PoS présentent de nombreux avantages, tels qu’une consommation d’énergie réduite, des barrières moins élevées à l’entrée et un moindre risque de centralisation.

Les risques liés au staking sont les suivants :

  • Le délai d’attente : avant de s’engager, il faut savoir que la plupart des crypto-devises prévoient un délai d’attente durant lequel les actifs engagés sont bloqués. Les investisseurs doivent prendre en compte ce délai d’attente – ou recourir au staking via des fournisseurs tels que 21Shares, qui détiennent une partie de leurs actifs sans garantie, ce qui permet des rachats quotidiens si les investisseurs souhaitent vendre.
  • Slashing : si une erreur se produit lors de la confirmation d’une transaction lors du staking, on parle de « slashing ». Cela signifie qu’une partie du bénéfice du staking est alors perdue. Pour minimiser ce risque, le plus sûr est de passer par un prestataire utilisant des plateformes de staking professionnelles qui se concentrent sur le staking tout au long de la journée.

L’accès au staking via les ETP – un facteur décisif

La manière dont les investisseurs accèdent au staking est déterminante. Certaines crypto-monnaies proposent un système de staking intégré, où les primes sont automatiquement transférées vers le portefeuille (wallet) du staker. D’autres exigent toutefois que l’investisseur rejoigne un pool de staking qui distribue ces primes. Il est important que les investisseurs connaissent les différentes possibilités offertes par le stacking et comprennent comment y accéder afin d’obtenir les meilleurs résultats.

Avec la popularité croissante des ETP crypto, il existe une demande croissante pour des moyens sûrs et fiables d’accéder au staking. Le staking est une caractéristique de longue date de l’écosystème de la blockchain et offre l’une des sources de rendement potentiel les plus attrayantes de l’écosystème crypto. Certes le rendement varie, mais il se situe en moyenne autour de 7%. Compte tenu de ce potentiel, il n’est pas surprenant que les investisseurs s’intéressent au staking. Nous pensons que cette pratique s’imposera de plus en plus dans les années à venir.

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    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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    Actions US

      • Solutions Investissements
      • Justin White
      • Gestionnaire de portefeuille
      • T. Rowe Price

    Etats-Unis: les résultats des entreprises sous pression

    En termes de ratio risque/opportunité, le marché américain des actions semble cher, ce qui signifie que la performance devrait être plus particulièrement influencée, au cours des prochains mois, par la sélection des actions individuelles.

    A moins d’une récession, l’inflation aux États-Unis devrait mettre beaucoup plus de temps à revenir à son niveau prévu par le consensus actuellement. L’histoire montre qu’une courbe de rendement fortement inversée permet difficilement d’éviter une récession. Toutefois, plus un atterrissage économique est retardé, dans l’espoir de l’éviter complètement, plus il est finalement sévère.

    L’impact des pressions sur le secteur bancaire

    Ces derniers temps, le secteur bancaire a été soumis à une pression extrême, avec une crise potentielle qui se profile au sein du secteur bancaire régional américain. Historiquement, la Fed a tendance à resserrer sa politique jusqu’à ce que quelque chose « se casse ». La maîtrise de l’inflation est sa mission et, dans ce cas, la Silicon Valley Bank ainsi que la Signature Bank ont été les premières à céder. En Europe, le Credit Suisse a subi le même sort. S’il est probable que la phase aiguë de la crise se dissipe, la réalité est que ce choc pour le système entraînera un durcissement des conditions financières. Les banques régionales sont une source importante de liquidités pour les petites et moyennes entreprises. L’instinct de conservation veut donc que ces établissements seront plus réticents à consentir des crédits. Les effets ne se feront pas sentir immédiatement, mais sur le long terme.

    S’il devient plus difficile pour les PME d’obtenir ces crédits, la croissance économique aux États-Unis en subira à terme les conséquences. Il est peu probable qu’une crise bancaire majeure se produise, mais l’impact de la hausse des taux orchestrée par la Fed se dessine on ne peut plus clairement.

    Une autre particularité intéressante du marché boursier américain est que les entreprises ayant réalisé les meilleurs rendements depuis le début de l’année n’ont pas atteint leurs objectifs de bénéfices. En revanche, celles qui les ont atteints – et dont les fondamentaux semblent robustes – ont généralement sous-performé. L’expérience montre toutefois que les marchés se comportent en fin de compte de manière rationnelle : les actions qui ont mené le cycle précédent n’arrivent pas toujours à conserver leur leadership par la suite.

    Un environnement difficile pour les entreprises

    Sous l’angle des bénéfices, l’année 2023 s’annonce difficile pour les entreprises américaines. Après que l’économie ait été soutenue en 2021, aux lendemains de la crise du covid, par des stimuli monétaires et fiscaux records, l’exercice 2022 s’est avéré être un environnement plus compliqué sur le plan des revenus. Cette tendance devrait se poursuivre en 2023 et les bénéfices des entreprises devraient encore être sous pression.

    La perspective d’une récession économique est importante, et les effets de la hausse des coûts des intrants ne doivent pas non plus être pleinement répercutés. Sous tension, le marché montre également que la concurrence au niveau de la main-d’œuvre restera élevée, ce qui mettra sous pression les marges bénéficiaires dans un certain nombre de secteurs, et surtout dans celui des services. Tout cela se traduit par un environnement beaucoup plus délicat pour la rentabilité des entreprises. Début 2023, de nombreuses entreprises américaines ont déjà revu à la baisse leurs bénéfices, ou risquent de le faire.

    Une mesure de valorisation qui mérite d’être suivie est la prime de risque des actions. Elle mesure le rendement supplémentaire que les investisseurs peuvent s’attendre à recevoir par rapport aux bons du Trésor américain, sans risque. L’analyse montre que la prime de risque des actions pour l’indice S&P 500 se situe aujourd’hui à un niveau historiquement bas. Les récentes hausses de taux permettent désormais aux investisseurs d’escompter des rendements de près de 5 % sur les bons du Trésor américain. Dans ce contexte, la prime de risque actuelle d’environ 200 à 250 points de base, pour les investissements sur le marché des actions américaines, semble toutefois peu intéressante.

     

    Justin White

    T. Rowe Price

    Justin White est gérant du fonds All-Cap Opportunities chez T. Rowe Price. Il a rejoint la société 2008 en tant qu’analyste d’investissement couvrant les sociétés d’infrastructure Internet et les sociétés de télécommunications par câble/satellite américaines. Auparavant, Justin travaillait chez Analysis Group à Washington, D.C., en tant qu’analyste senior.

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