Mauvaise passe

Solutions d’investissement

    • Olivier de Berranger
    • CEO et co-CIO
    • La Financière de l’Echiquier

La zone euro, entre risque français et espoir allemand

L’année 2024 entre dans sa dernière ligne droite, et c’est peu de dire qu’elle n’aura pas été très favorable aux actions européennes. Quand le S&P 500, l’indice phare de la bourse américaine, caracole à +27%, l’EuroStoxx 50 ne progresse que de 5%.

De l’instabilité politique française au marasme de l’activité industrielle, en passant par l’exposition de nombreuses sociétés à une économie chinoise en berne, les sous-performances des actions européennes s’expliquent facilement. C’est la question des perspectives qui se pose à présent. Si, bien entendu, le destin de la zone euro va dépendre de la capacité de la Chine à relancer son économie et des droits de douane de l’administration Trump, elle devra vivre aussi au gré des péripéties de ses deux moteurs : la France et l’Allemagne.

Côté français, c’est bien le risque d’un dérapage supplémentaire qui prédomine. L’instabilité politique perdurera certainement encore plusieurs mois. Le scénario d’une chute prochaine du gouvernement Barnier prend de l’ampleur, et s’il devait advenir, tous les scénarios seraient alors ouverts, jusqu’à une potentielle démission du président Macron. Un contexte qui ne pourrait que renforcer encore davantage la défiance des investisseurs. De plus, même un budget validé et l’absence de vote d’une motion de censure n’auraient sans doute qu’un impact marginalement positif, avec la perspective d’une nouvelle dissolution l’été prochain, et donc la persistance d’une instabilité du pouvoir. 

Par ailleurs, au-delà de l’aspect purement politique, la question budgétaire restera centrale. Quand bien même le budget serait voté, cela ne ramènerait le déficit qu’à 5% du PIB, ce qui reste très élevé en absolu. De plus, ce calcul s’appuie sur l’hypothèse, consignée dans la loi de Finance, d’une croissance du PIB de 1,1% en 2025. Au regard de l’évolution récente des indicateurs économiques, ce chiffre a très peu de chance d’être atteint. Une croissance de l’ordre de 0,5 à 0,7% paraît plus crédible, avec un risque non négligeable de récession technique en cours d’année. Un budget calibré sur une hypothèse de croissance trop élevée ne peut que conduire à un nouveau dérapage. Et malheureusement, la situation française n’est ni nouvelle, ni exceptionnelle. La France est l’Etat à avoir le plus souvent dépassé le seuil de déficit excessif (3% du PIB) depuis la création de la zone euro – 20 années sur 26. De plus, elle est aujourd’hui le plus mauvais élève de l’union monétaire en termes de ratio déficit public/endettement : l’Italie et la Grèce, dont le ratio dette/PIB dépasse celui de la France, sont en 2024 quasiment à l’équilibre budgétaire pour la première, en net excédent pour la deuxième.

Malgré ce bilan peu reluisant, et bien que le taux à 10 ans français ait récemment dépassé son homologue grec, la France continue d’emprunter à des taux modestes. Mais le risque est aujourd’hui réel que la poursuite de l’incurie budgétaire, associée à l’instabilité politique, finissent par engendrer un accès défiance tel que les taux s’envolent sur les marchés, et que la France connaisse, toutes proportions gardées, une sorte de crise de la dette. C’est indubitablement là que se situe le principal risque pour la zone euro au cours des prochains trimestres.

Ce risque est toutefois contrebalancé par un espoir venu d’Allemagne, après l’éclatement de la coalition au pouvoir. Sauf retournement majeur, les élections fédérales anticipées, qui en découlent, devraient être remportées en février prochain par la CDU/CSU, menée par Friedrich Merz. Pressenti comme futur Chancelier, il fera ensuite alliance soit avec le SPD d’Olaf Scholz, soit avec les Verts, en fonction des scores de ces partis. Quelle que soit la couleur de la prochaine coalition, il semble certain que l’Allemagne, qui dispose de réelles marges de manœuvre avec seulement 59% de dette/PIB, sans aucun déficit primaire, ajuste enfin son orthodoxie budgétaire.

Trois pistes crédibles s’offrent à elle. D’abord, alléger les conditions et activer plus fréquemment la clause de sauvegarde qui permet au Bundestag de suspendre le frein à l’endettement « en cas de catastrophe naturelle ou autre situation exceptionnelle d’urgence échappant au contrôle de l’État ». Ensuite, reconduire le fonds spécial de 100 milliards d’euros créé en 2022 pour soutenir le budget de la défense, ou en créer un nouveau. Enfin, revoir la limite de déficit budgétaire comprise dans le mécanisme de frein à l’endettement. Fixée aujourd’hui à 0,35% du PIB, elle pourrait remonter à 0,5 voire 0,75%.

Ces ajustements peuvent paraître mineurs. Ils représenteraient toutefois une évolution majeure dans l’état d’esprit des dirigeants allemands, et il n’est guère crédible, pour l’instant, d’espérer davantage à court terme. En termes de perception du risque par les investisseurs, cela pourrait être une bouffée d’oxygène, la première économie de la zone euro prenant enfin la mesure d’un modèle économique déclinant depuis près d’une décennie et se montrant capable d’apporter un peu de flexibilité à son ordo-libéralisme parfois forcené. Cela pourrait également redonner de l’allant à certains secteurs cycliques boudés par les marchés, comme l’automobile ou la chimie.

De la survenance d’un péril français ou de la matérialisation du – raisonnable – espoir allemand dépendra certainement une bonne partie du sort boursier de la zone euro en 2025.

Olivier de Berranger

La Financière de l’Echiquier

Olivier de Berranger est le directeur général et le co-CIO de La Financière de l’Echiquier. Il a occupé depuis 1990 des postes de trader, ainsi que de responsable de desk de trading sur les produits de taux d’intérêt, cash et dérivés au Crédit Lyonnais puis chez Calyon. Il a ensuite été responsable du pôle Capital Markets chez First Finance. Olivier de Berranger rejoint La Financière de l’Échiquier en mars 2007 en qualité de gérant obligataire. Après être devenu directeur de la gestion taux, crédit et diversifié, il est nommé en 2017 directeur de la gestion d’actifs et entre au comité de direction. En décembre 2023, il en devient directeur général de LFDE. Olivier de Berranger est diplômé d’HEC.

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    Winner takes all

    Solutions d’investissement

      • Françoise Maret
      • Senior Advisory Portfolio Manager
      • Reyl Intesa Sanpaolo

    Les Américains ont-ils élu un nouveau Trump ?

    Kamala Harris, une relative inconnue menant une campagne d’à peine trois mois et demi, n’avait qu’une chance limitée de l’emporter face à un ancien Président bénéficiant d’une aura de star depuis plusieurs décennies. De plus, le message fade de la gauche incapable de reconnaître les erreurs d’une présidence Biden très peu populaire n’aura pas pesé bien lourd face à la rhétorique belliqueuse et conquérante de Donald Trump.

    Les médias de gauche autant que de droite avaient annoncé une bataille serrée et un comptage des votes qui devait prendre plusieurs jours. Pourtant, au lendemain du 5 novembre, les résultats, bien qu’encore provisoires, ne laissaient déjà plus place au doute. Il n’était plus question de savoir qui gagnerait, mais bien de combien de voix Donald Trump allait l’emporter. Très vite, le Sénat passait lui aussi en mains républicaines, puis enfin la Chambre des Représentants.

    Alors que l’on pensait que l’ancien Président obtiendrait le soutien d’un électorat avant tout masculin, mûr, blanc et peu éduqué, force est de constater qu’il a su convaincre bien au-delà de ces clichés, en faisant mouche notamment auprès des jeunes de toutes communautés, des hispaniques et asiatiques, et des personnes à faibles revenus.

    Des planètes alignées

    Le Donald Trump de 2024 est loin d’être aussi conciliant que celui de 2016, ou même de 2020. Admirateur de figures politiques pour le moins autoritaires telles que Vladimir Poutine, Kim Jong-Un ou Viktor Orban, Donald Trump semble déterminé à mener le pays à son idée et à faire taire toute voix discordante. Les premières nominations indiquent d’ores et déjà qu’une loyauté indéfectible sera exigée.

    Outre un Sénat offrant une marge confortable de six voix au Président-élu, la Chambre basse est elle aussi passée en mains républicaines. De plus, six des neuf juges de la Cour Suprême sont conservateurs, les trois plus fondamentalistes ayant par ailleurs été choisis par le futur Président lui-même.

    À l’échéance de ce nouveau mandat, Donald Trump ne pourra pas se représenter. Il y a donc fort à parier que celui qui avait promis d’être dictateur au premier jour de sa présidence mènera une politique empreinte d’absolutisme durant les quatre prochaines années. Au prix de sérieuses coupes budgétaires, il aura à cœur de tenir ses trois promesses électorales fétiches, à savoir réduire encore l’imposition des entreprises et des particuliers, mettre un frein à l’immigration et imposer des barrières douanières drastiques.

    Une cure de minceur

    Avec la majorité au Congrès, les républicains auront les coudées franches pour mettre en œuvre les mesures prônées par Donald Trump. La réduction de l’imposition des entreprises de 21% à 15% risque de creuser un trou béant dans les finances du gouvernement, sans apporter de bénéfice aux contribuables. Pour mémoire, en 2017, 81% de ces baisses avaient financé des rachats d’actions et distributions de dividendes, d’après les statistiques du Center on Budget and Policy Priorities.

    Comment combler ce déficit ? Elon Musk l’a annoncé : le peuple américain va vivre une période difficile. Nommé à la tête du tout nouveau Département de l’Efficacité Gouvernementale, la diminution du nombre de fonctionnaires est une de ses priorités. Certains programmes sociaux essentiels tels qu’Obamacare, Medicaid et la sécurité sociale, depuis longtemps déjà dans le viseur des républicains, seront nécessairement rabotés pour renflouer les finances fédérales.

    ‘America First’

    La décision d’imposer des droits de douane est en grande partie laissée à la discrétion du Président. Sa promesse de campagne d’appliquer 10% de manière uniforme et jusqu’à 60% sur les importations chinoises pourrait donc devenir réalité très rapidement. Elle devrait aussi en toute logique générer une inflation significative. En effet, si selon le Président-élu ces barrières renfloueront les caisses de l’Etat et dans le même temps créeront des emplois en poussant les entreprises à fabriquer sur sol américain, ce rationnel ne tient pas compte des potentielles mesures de rétorsion ni du manque de main d’œuvre. Omettre ces deux points équivaut à occulter l’inflation des prix et des salaires qui pourraient en découler et donc un envisageable retour de la politique restrictive de la Fed.

    Le futur du parti républicain

    Le parti républicain actuel n’a plus guère de points communs avec celui de Ronald Reagan, ou encore des George Bush père et fils. Bien plus à droite sur l’échiquier politique et plus adepte du culte de la personnalité que de la défense d’un idéal conservateur, bien des membres du Congrès se définissent comme ‘MAGA-Republican’. La défection durant la campagne de plusieurs personnalités éminentes du parti au profit des démocrates est preuve que le mouvement initié par Donald Trump n’a pas que des sympathisants. Est-ce à dire que les élections présidentielles de 2028 verront l’avènement d’un troisième parti enfin capable de concourir à égalité avec les deux géants ? Si la démocratie aurait tout à y gagner, rien n’est pourtant moins sûr.

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      Wrap-up

      Solutions d’investissement

        • Interview Emmanuel Petit
        • Directeur de la gestion obligataire
        • Rothschild & Co Asset Management

      « En 2024, nous avons surtout assisté à une pentification des courbes »

      Yoann Ignatiew et Emmanuel Petit, associés-gérants chez Rothschild & Co Asset Management, sont à Genève le jeudi 28 novembre pour présenter leurs perspectives 2025 sur les marchés actions et fixed income. L’opportunité, en avant-première, de revenir avec Emmanuel Petit sur l’évolution du segment obligataire en 2024, alors que l’année touche à sa fin.

      Par Jérôme Sicard

      Que faut-il retenir de l’année qui s’achève en matière de gestion obligataire?

      J’ai trouvé que c’était une année intéressante, notamment dans la façon dont les gens perçoivent l’environnement. Le sentiment général est que les taux ont baissé, mais il ne s’agit en réalité que des taux courts. Les taux longs sont eux en hausse. La forte baisse a eu lieu en fin d’année dernière. Mais en 2024, nous avons surtout assisté à une pentification des courbes, par une hausse des taux longs, ce que l’on appelle dans notre jargon un bear steepening. A ce stade du cycle, ce mouvement de pentification des courbes est assez normal. Cependant, cette baisse des taux est un boost que les banques centrales remettent dans l’économie avant que les chiffres d’inflation structurelle ne soient retournés à la cible des 2%. C’est donc un vrai pari qu’elles prennent et l’année 2024 peut se résumer dans cette volatilité des anticipations de marché sur le rythme de baisse des taux directeurs.

      Il faut retenir aussi la désynchronisation du cycle monétaire japonais qui a amorcé son cycle de resserrement monétaire, alors que son inflation retrouvait de la vigueur, bien après le mouvement que l’on a connu dans les pays occidentaux.Je pense d’ailleurs que nous allons voir ce même phénomène de désynchronisation prendre forme entre les Etats-Unis et le reste du monde, suite à l’élection de Donald Trump.

      Je terminerais par le crédit où se produit un véritable changement de paradigme avec l’écrasement des spreads entre dette corporate et dette souveraine. Ce spread a énormément baissé, redéfinissant du même coup la qualité relative de ces deux segments. Si l’on analyse la convergence des taux souverains et des taux de swaps, ca peut s’interpréter comme une dégradation de la qualité de crédit de la dette souveraine, et non comme une appréciation de la qualité de crédit des émetteurs corporates. Mais aussi, alors que nous sommes dans un cycle de Quantitative tightening, une réduction de la liquidité capable d’absorber la dette souveraine émise.

      Quelles en sont pour vous les implications à terme ?

      Pour l’instant, ca reste une observation qui nous alerte cependant sur la hausse du risque sur la dette souveraine. Est-ce un point de bascule? C’est difficile de se prononcer.

      Au cours des cinq dernières années, marquées par des bouleversements significatifs – covid, taux zéro, répression financière, lnflation galopante et tensions géopolitiques – dans quelle mesure avez-vous adapté vos stratégies d’investissement ?

      Notre ADN de gérants actifs, flexibles, veut que nous puissions nous adapter à des conditions de marché très variées quitte à changer de logiciel assez régulièrement. Je prends deux exemples. En 2021, nous avions vraiment une vue fondamentale sur les taux, anticipant les possibles poussées inflationnistes qui suivraient le passage aux taux négatifs. Cette année, nous avons privilégié une approche plus tactique, et nous avons géré la pente en fonction des anticipations de marché par rapport aux baisses de la BCE. Nous avons donc pris un horizon court-termiste, en ligne finalement avec des données macro capables de fluctuer d’un mois sur l’autre, rendant les banques « data dependent », façon élégante de dire qu’elles naviguent sans beaucoup de visibilité.

      Et j’ai un troisième exemple. Au moment du covid, il fallait être opportuniste. Et, au vu de la violence du choc, pouvoir se mettre en face du marché avec une rapidité une rapidité impressionnante. C’était d’une telle violence. La fenêtre s’est vite refermée avec l’intervention des banques centrales sont arrivées mais il y avait quand même des opportunités à saisir en se montrant très, très réactif. Pour cela, il faut que le pôle en charge de la gestion soit parfaitement organisé et c’est là en fait la caractéristique des gérants flexibles.

      Pourriez-vous revenir sur la désynchronisation des Etats-Unis avec le reste du monde que vous avez évoqué tout à l’heure.

      Un petit séisme vient de se produire avec l’élection de Trump qui s’est engagé à remettre du boost sur une économie déjà en pleine croissance. Le risque inflationniste ne peut plus être négligé. Les mesures protectionnistes qu’il veut appliquer vont pénaliser reste du monde. La Chine va souffrir en premier lieu, tout comme l’Europe à cette nuance près que l’Europe n’a pas les ressources de la Chine pour redresser son économie. Il y a de quoi s’inquiéter pour elle.

      Cette désynchronisation des économies à l’échelle mondiale va s’accompagner d’une désynchronisation des cycles monétaires et des politiques de taux. Nous allons modifier notre axe d’analyse où, jusqu’à présent, toutes les banques centrales étaient plus ou moins alignées sur la locomotive américaine. Demain, cette corrélation risque de disparaitre. Les politiques monétaires peuvent se différencier en fonction des impacts macro-économiques de ces éventuels bouleversements.

      Voilà sur le court terme. Sur le long terme, d’autres dangers apparaissent. La situation tient tant qu’il n’y a pas de craintes sur la soutenabilité de la dette US, sur son service. La règle est la suivante: pour qu’une dette soit soutenable, il faut que son coût soit inférieure au taux de croissance nominal du PIB. Mais si, Trump met en œuvre une relance budgétaire trop massive, les taux longs peuvent s’envoler et créer de facto un choc de marché.

      A quoi vous attendez-vous aujourd’hui de la part des banques centrales ?

      Suite à l’élection, les anticipations de mouvements de taux ont divergé entre les Etats-Unis et l’Europe. On a retiré ½ baisse de taux aux US et on en a ajouté ½ en Europe.

      Dans le scénario évoqué précédemment, la Fed pourrait potentiellement maintenir son biais restrictif ; et même si c’est prématuré, et il faut l’avouer très contrariant, on ne peut pas exclure des hausses de taux l’an prochain.

      En Europe au contraire, la BCE pourrait devoir adopter un biais accommodant plus rapidement si les impacts sur la croissance se matérialisent sur une économie déjà fragilisée.

      En cela, l’élection de Donald Trump modifie nos repères.

      Dans cet environnement compliqué, quelles options privilégiez-vous pour 2025 ?

      Dans un contexte de taux aussi incertain, il devient difficile d’acheter de la duration. La visibilité n’est pas vraiment géniale. Il va falloir observer la corrélation des taux européens avec les taux américains et agir en fonction.

      A cela, s’ajoute un risque macro qui pousse un peu plus à la prudence. Le crédit, qui se situe entre actions et dette souveraine, s’accommode assez bien de ces situations floues, de ces zones grises qui manquent singulièrement de dynamisme. En revanche, si la situation économique conduit à une hausse significative des taux de défaut, le crédit ne résistera pas.

      Au regard des niveaux de valorisation, le coût d’opportunité à réduire son risque a de toute façon baissé. Nous privilégions donc les émetteurs de meilleure qualité, et peu cyclique.

      Nous allons également nous concentrer sur les non cycliques car, en cas de récession, les cycliques vont traverser pas mal de turbulences.

      Emmanuel Petit

      Rothschild & Co Asset Management

      Emmanuel Petit a débuté sa carrière en 1998 chez HSBC Asset Management comme analyste dans le domaine de l’attribution de performances AIMR-GIPS puis il est devenu analyste crédit en 2001. En 2006, il rejoint Rothschild & Co Asset Management en tant que gérant obligataire sur les obligations privées. Il en est responsable de la gestion obligataire depuis 2011. Emmanuel est diplômé d’un mastère spécialisé en Finance d’entreprise et membre de la SFAF (Société Française des Analystes Financiers).

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        Allocation

        Solutions d’investissement

          • Interview Alain Gallati
          • Responsable du marché alémanique
          • Pictet Asset Services

        « Année après année, le private equity devient plus facile d’accès »

        Pour les gérants indépendants, le private equity présente l’avantage de s’inscrire naturellement dans des stratégies d’investissement axées sur le long terme. Et, comme le remarque Alain Gallati, il s’agit d’une classe d’actifs qui reste complexe mais qui se veut de plus en plus accessible.

        Par Jérôme Sicard

        Ces dernières années, comment avez-vous vu évoluer les stratégies d’allocation chez les gérants avec lesquels vous travaillez?

        Sur le plan stratégique, nous n’avons pas constaté de changement majeur. C’est d’autant plus compréhensible que les gérants construisent pour leurs clients des stratégies sur le long terme. En revanche, nous voyons les allocations private equity monter doucement mais sûrement dans les portefeuilles. Il y a là une tendance de fonds qui se dessine. Voilà encore quelques années, le private equity n’intéressait que les grands investisseurs institutionnels. Aujourd’hui, il prend de plus en plus d’importance dans les segments HNWI et UHNWI. D’autant plus de sens que ce sont des investissements axés eux aussi sur le long terme. En termes d’allocation, nous n’en sommes pas encore aux 5 à 10% des portefeuilles institutionnels, mais ça vient.

        Comment expliquez-vous cet engouement pour les produits private equity ?

        C’est d’abord un marché qui s’inscrit dans une dynamique très positive. Il a connu une forte croissance ces dix dernières années, si bien qu’il approche aujourd’hui les 6’000 milliards de dollars en volume. Certains cabinets spécialisés le voient même doubler encore d’ici à 2030. Il profite en effet d’importants changements structurels. Les entreprises privées, de mieux en mieux financées, restent privées plus longtemps et nous voyons en parallèle se réduire le nombre de sociétés cotées sur les marchés. La montée en puissance du private equity reflète bien évidemment cette tendance de fond.

        Il est clair que les investissements en private equity sont moins flexibles. Les capitaux sont immobilisés sur plusieurs années, mais la classe dans son ensemble devient plus facile d’accès, année après année, et l’émergence d’un marché secondaire en améliore aussi la liquidité.

        Quelles difficultés les gérants indépendants rencontrent -ils dans la construction et la gestion de leur poche private equity ?

        La première difficulté consiste à disposer de toutes les informations nécessaires pour identifier les meilleurs gestionnaires. C’est un exercice délicat. Comme dans l’univers des hedge funds, il peut y avoir d’importants écarts de performance d’un gérant à l’autre, pour des stratégies comparables. La deuxième difficulté est d’avoir un réseau suffisamment étendu pour avoir accès à ces gestionnaires, souvent peu enclins à intégrer de nouveaux investisseurs, leur carnet étant déjà bien fourni. Troisième difficulté: pouvoir libérer assez de capitaux pour franchir des minima parfois très élevés. Enfin, il est essentiel de maintenir une veille constante sur le marché pour en suivre l’évolution et repérer les talents qui émergent, porteurs d’idées fraîches et innovantes, qui pourraient représenter de précieuses opportunités. Un book private equity, il faut aussi savoir le faire vivre.

        Vous-même, comment accompagnez-vous les gérants indépendants dans le domaine du private equity ?

        Nous les faisons d’abord bénéficier de l’immense expérience acquise par le groupe en plus de 30 ans. Le premier investissement en private equity réalisé par Pictet remonte à 1989. Depuis, pour ne prendre que cet exemple, nous avons participé à plus de 400 investissements et plus de 90 relations actives avec des gestionnaires de fonds privés externes. Nous avons des équipes exclusivement dédiées à cette classe. Pictet gère actuellement plus de 25 milliards de dollars d’actifs dans le segment du private equity. Nous avons par ailleurs su développer une solide expertise sur différentes thématiques.

        Les gérants avec lesquels nous travaillons ont bien sûr accès à nos fonds – nous en avons huit aujourd’hui ouverts à la souscription, dans les domaines du private debt, du private equity et du private real estate – mais ce que nos clients apprécient le plus, ce sont notre expertise et notre partenariat.

        Dans l’offre Pictet, quels éléments peuvent leur sembler les plus attrayants ?

        Notre maîtrise du private equity sous toutes les formes qu’il peut prendre : fonds buy-out, fonds de fonds, fonds thématiques, co-investissements au travers des millésimes multigestionnaires, fonds « elevators » où les capitaux sont investis par étapes. Nous couvrons tout ce spectre.

        Nos seuils minimums sont de 140’000 francs. Ils suffisent aujourd’hui pour investir dans l’un de nos fonds. A l’opposé, nous sommes aussi capables de structurer des solutions personnalisées pour des investissements de grands volumes et des clients stratégiques.

         

        Alain Gallati

        Pictet Asset Services

        Basé à Zurich, Alain Gallati est responsable du marché alémanique pour Pictet Asset Services. Il a rejoint le groupe Pictet en 2019 après avoir travaillé pendant 25 ans pour UBS, où il a occupé différentes fonctions dans les domaines de la banque d’investissement et de la banque privée, en Asie et en Suisse. Avant d’intégrer Pictet, il était responsable des intermédiaires financiers pour la Suisse alémanique chez UBS.

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            • Géraldine Monchau
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          Trump pourrait-il déclencher le “Golden Age” de la crypto ?

          L’élection de Donald Trump, bien décidé à faire des Etats-Unis, une « superpuissance mondiale du Bitcoin, » a cristallisé la demande sur le marché des cryptomonnaies. Sa volonté d’ancrer le bitcoin dans le modèle économique américain pourrait d’ailleurs initier des changements structurels plus profonds.

          .La capitalisation boursière du Bitcoin a dépassé les 1’700 milliards de dollars. Les volumes d’échanges pour les ETFs Bitcoin atteignent des niveaux records. Celui de BlackRock, l’IBIT lancé en début d’année, a dépassé en termes d’actifs nets l’ETF Gold, l’IAU, lancé en 2005. Avec un cours du bitcoin  avoisinant les 89’000 dollars, les actifs d’IBIT atteigne désormais les 34,3 milliards de dollars, contre 32,4 milliards pour l’IAU. Une telle demande sur le bitcoin et les cryptos mérite quelques explications.

          Ce rallye est en partie dû à quelques promesses subtiles mais révolutionnaires formulées par Donald Trump. Ces engagements, couplés aux changements politiques attendus, ont créé un sentiment haussier sur les marchés de la crypto, positionnant le Bitcoin pour un possible rallye de fin d’année. Trump a une vision  : élever les États-Unis au rang de « superpuissance mondiale du Bitcoin ». Ses propositions pourraient avoir un impact profond sur la valeur du Bitcoin, avec des analystes qui estiment son potentiel à 150’000 dollars, voire plus, d’ici 2025. Mais est-ce réaliste ?

          Une phrase résume les ambitions de Trump : « Crypto Made in America. » Son objectif est de s’assurer que les États-Unis deviennent un leader incontesté dans le domaine de la technologie financière, avec le Bitcoin au centre de toutes les attentions. Il affirme que ce projet pourrait non seulement propulser le bitcoin à de nouveaux sommets, mais aussi ouvrir la voie à des entreprises émergentes basées sur la technologie blockchain et valorisées à des milliards de dollars.

          De plus, en créant une “Strategic Bitcoin Reserve”, Trump envisage un système de réserve avec le Bitcoin, offrant une alternative radicale au modèle de réserve basé sur la monnaie fiat. La sénatrice Cynthia Lummis a proposé un projet de loi pour que le gouvernement américain achète 200’000 Bitcoins par an sur une période de cinq ans, soit un million de BTC au total. Bien qu’une telle réserve nécessite une législation particulière et pourrait ne pas voir le jour avant 2025, comme le souligne  Gautam Chhugani, analyste senior en actifs numériques chez Bernstein « la direction vers laquelle nous nous dirigeons, avec le bitcoin devenant un actif de trésorerie détenu par des entreprises, des gouvernements et des institutions, nous semble évidente ».

          Cette approche introduirait un changement de paradigme dans le système monétaire américain, caractérisé par une dette en perpétuelle hausse et des dépenses publiques toujours plus lourdes.

          L’élection présidentielle a bien eu un effectif cristallisateur sur les marchés. En effet, le rallye des cryptomonnaies et des actions associées appartient à ce que l’on nomme maintenant le « Trump Trade » post-élection. Parmi les actions individuelles, Tesla a connu un redressement spectaculaire, en grande partie grâce à l’amitié qui s’est forgée récemment entre Elon Musk et Donald Trump. Tesla a augmenté de plus de 40 % depuis le début de l’année. Le cours de MicroStrategy, étroitement lié aux performances du bitcoin, atteint à nouveau des sommets record.

          Depuis la victoire électorale de Trump, la capitalisation du marché crypto a retrouvé ses plus hauts. Le Dogecoin se démarque avec un bond impressionnant de 109 % sur la dernière semaine. Sur la même période, l’Ether a augmenté de près de 40 %, même s’il reste loin de ses plus hauts historiques. Pour sa part, Solana, également en hausse de 40 %, se rapproche rapidement de son pic de 2021 et rejoint le club des valorisations à plus de 100 milliards de dollars

          Alors que les États-Unis se trouvent dans une situation financière précaire, avec une dette nationale qui gonfle et des paiements d’intérêts annuels dépassant les 1’000 milliards de dollars, Trump voit dans le Bitcoin une issue possible. Il soutient que le Bitcoin pourrait servir de couverture contre l’inflation, d’actif de réserve alternatif, et d’instrument pour redresser la trajectoire de la dette américaine. En cela, il s’accorde avec ces titans de Wall Street que sont Larry Fink CEO de BlackRock, le mythique Stanley Druckenmiller ou le renommé Paul Tudor Jones pour n ‘en citer que quelque-uns. Tous voient dans le Bitcoin comme un substitut moderne à l’or, avec un véritable potentiel pour protéger les portefeuilles contre l’inflation.

          Les promesses de Trump, bien qu’audacieuses, traduisent une reconnaissance croissante du potentiel du Bitcoin pour remodeler les dynamiques financières mondiales. Le monde observe. Alors que l’Amérique envisage ses prochaines étapes sur ce chemin, la valeur du Bitcoin pourrait bientôt refléter non seulement le sentiment du marché, mais aussi un changement plus profond dans notre perception de la monnaie, du pouvoir et de la richesse. Si les plans de Trump se réalisent, nous pourrions être à l’aube d’un moment historique où l’ascension du Bitcoin redéfinit non seulement le marché des cryptomonnaies, mais aussi l’avenir de la finance mondiale.

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            Diversification

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            Le Moyen-Orient, notamment les pays du Conseil de coopération du Golfe, se démarque par sa résilience et ses efforts soutenus de diversification. Marwan Haddad en analyse les dynamiques économiques et explore les enjeux clés pour l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, en s’attardant sur les réformes déployées pour attirer talents et investissements.

            Par Géraldine Monchau

            Comment décririez-vous la situation économique du Moyen-Orient par rapport aux autres économies mondiales, à la lumière des récentes baisses de taux et des fluctuations des prix du pétrole ?

            Les pays du GCC à hauts revenus comme les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite représentent actuellement 95 % de l’indice S&P Pan Arab. Ils utilisent leur richesse pétrolière pour diversifier leur économie et réduire leur dépendance à l’égard de cette industrie. Dubaï, qui se positionne comme une plaque tournante mondiale du commerce et du tourisme, illustre parfaitement cette réussite.

            La région est aujourd’hui à l’aube de nouvelles transformations. L’Arabie saoudite, son fer de lance de la région, investit massivement dans des secteurs tels que le transport maritime, la logistique, le divertissement, ainsi que dans des mégaprojets d’infrastructure. Elle dispose pour cela d’importantes réserves fiscales, des actifs étrangers d’une valeur de 467 milliards de dollars, près de la moitié de son PIB) et elle présente par ailleurs un faible ratio dette/PIB de 28 %. Elle dispose donc de la solidité financière nécessaire pour mener à bien ces projets. Le financement peut provenir de sources diverses comme la privatisation d’actifs – l’introduction en bourse d’Aramco a permis de lever 42 milliards de dollars ! -, ou l’augmentation de la dette publique qui reste relativement faible.

            La plupart des pays du GCC ayant leur monnaie arrimée ou étroitement liée à au dollar ont dû s’aligner sur les politiques monétaires américaines, ce qui s’est traduit par des taux d’intérêt plus élevés en dépit d’une faible inflation. Néanmoins, les secteurs bancaires de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis ont enregistré une croissance des prêts, de plus de 10 % et 7 %, respectivement.

            En ce qui concerne les fluctuations des prix du pétrole, la région s’en est bien sortie en constituant des réserves budgétaires substantielles pendant les périodes où les prix du pétrole étaient élevés. Aux Émirats, le pétrole ne représente plus que 30 % du PIB. Depuis le choc pétrolier de 2014, l’Arabie saoudite comme les EAU ont considérablement réduit les subventions et introduit de nouvelles taxes, pour diversifier davantage leurs sources de revenus et garantir des budgets plus équilibrés.

            Quelles mesures importantes les autorités ont-elles prises pour stimuler l’économie ?

            Les Émirats arabes unis, avec leur « Golden Visa » de dix ans pour les professionnels et les investisseurs, ont su attirer de nouveaux talents. Parallèlement, l’Arabie saoudite, via des réformes sociales audacieuses – notamment l’octroi de visas touristiques et l’autorisation de la conduite pour les femmes – s’est créé un plus large réservoir de capital humain.

            L’Arabie saoudite a progressé aussi dans les domaines du divertissement, du tourisme intérieur et du développement technique. Autrefois absente de l’indice MSCI Emerging Markets, elle en représente aujourd’hui environ 3,7 % de l’indice, sur les 7% que compte l’ensemble du Moyen-Orient. Il s’en est suivi de solides apports de capitaux, passifs et actifs, sur le marché boursier.

            Au cours de la prochaine décennie, la région devrait allouer plus de 1’000 milliards de dollars à la diversification de ses économies

            Quel est le principal défi auquel la région est confrontée aujourd’hui, en particulier pour l’Arabie saoudite ?

            Le gouvernement doit rester engagé dans ses réformes. Contrairement aux Émirats arabes unis, le pays reste fortement tributaire des dépenses publiques pour construire ses infrastructures dans divers secteurs, au moins pour les dix prochaines années.

            Quelles sont vos perspectives pour les marchés du Moyen-Orient dans les années à venir ? Quels thèmes vous semblent prometteurs?

            Nous nous concentrons sur des thèmes séculaires tels que les biens de consommation de base, puisque l’Arabie saoudite veut voir passer sa population de 33 millions aujourd’hui à 40 millions d’ici 2040. Nous nous alignons aussi sur des thèmes liés aux réformes en cours tels que l’éducation de qualité, le logement et les soins de santé, trois piliers qui doivent être améliorés pour attirer des expatriés de haute volée. Le marché va continuer à s’élargir avec l’introduction en bourse de nouvelles sociétés, ce qui permettra aux investisseurs d’être exposés à des thèmes qui n’existaient pas auparavant. Nous nous attendons enfin à ce que la prime de risque globale sur le marché diminue en raison de l’amélioration de la transparence et de la communication des entreprises.

            Les marchés MENA offrent-ils un avantage en termes de diversification et dans quelle mesure sont-ils affectés par les prix du pétrole ?

            Ces trois dernières années, l’indice S&P Pan Arab affiche une corrélation décroissante avec les marchés émergents Il faut bien sûr attribuer cette diminution au développement majeur des moteurs de croissance intérieure et à la diversification par rapport au pétrole.

            Marwan Haddad

            Azimut Group

            Marwan a rejoint Azimut en 2023 pour diriger les stratégies Actions MENA et l’expansion du groupe en Arabie Saoudite. Marwan était auparavant directeur général des investissements chez Capital Investments. Avant cela, il a travaillé pour Emirates NBD Asset Management où il était responsable des actions de la région MENA, tout en développant l’offre de la banque en matière de dette privée et de stratégies multi-actifs. Il a également géré des stratégies d’actions de la région MENA chez AL MAL Capital et Rasmala Investment Bank. Marwan Haddad est titulaire d’un Executive MBA de la London Business School et d’un Master of Business in Finance de l’Université de Sydney. Il détient également la certification CFA.

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