Transmission

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  • Interview Beat Studer & Andres Lakatos
  • Aquila Chommie Finance

« Aquila Chommie Finance : regard dans les coulisses d’une succession réussie »

Avec l’accord du deuxième associé et celui d’Aquila, société partenaire, Andres Lakatos a repris la participation de Beat Studer dans Aquila Chommie Finance. Tout au long du parcours, il a été essentiel pour eux de prendre les bonnes décisions stratégiques et de choisir le moment adéquat pour opérer les changements nécessaires. Rencontre avec les deux gestionnaires qui reviennent sur les étapes clés de cette transmission, ses défis et ses opportunités.

Par Jérôme Sicard

Andres Lakatos, vous étiez associé dans une grande société de gestion de fortune indépendante. Pourquoi avoir voulu reprendre une structure plus petite comme Aquila Chommie Finance ?

Ma décision a surtout été motivée par l’envie d’avoir une plus grande liberté de décision et une structure d’entreprise plus légère. J’ai reçu une excellente formation dans un grand multi family office. J’y ai appris tous les tenants et les aboutissants de la gestion de fortune et j’y ai approfondi mes connaissances en permanence. En revanche, je me suis retrouvé dans une situation où j’assumais l’intégralité des risques financiers sans pouvoir influencer activement les décisions de l’entreprise. Par ailleurs, les tâches administratives étaient de plus en plus contraignantes et le partage des bénéfices, qui semblait intéressant au départ, le devenait de moins en moins pour moi. J’ai vu le potentiel de travailler plus efficacement avec une structure plus flexible et des frais fixes moins élevés. Chez Aquila Chommie Finance, je peux diriger une entreprise déjà établie et contribuer à sa croissance avec de nouvelles idées.

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Quelles ont été les plus grandes difficultés à surmonter dans cette reprise ?

Nous avons dû négocier pendant trois ans avant que le changement ne soit effectif. Dès le départ, j’ai vu le potentiel d’Aquila Chommie Finance et l’intérêt qu’il y avait à reprendre l’entreprise et à la diriger. J’ai particulièrement apprécié le fait que les deux fondateurs couvraient les mêmes marchés et qu’ils avaient en plus une excellente réputation.

Ce qui me plaisait par-dessus tout, c’était de pouvoir donner un nouveau souffle à l’entreprise et de piloter sa croissance avec de nouvelles idées et un peu de créativité. En parallèle, j’avais reçu une offre d’emploi comme simple collaborateur et j’avais même envisagé de créer ma propre société.

Les longs délais d’attente pour l’obtention d’une licence FINMA m’ont inquiété et je ne voulais pas non plus me lancer complètement seul dans l’aventure, car je préfère privilégier le travail d’équipe. J’ai donc passé une première année à soupeser soigneusement les trois options. Il était important pour moi de trouver une solution qui convienne à la fois à mes clients et à moi-même sur long terme. Au cours de la deuxième année, les discussions sont devenues plus concrètes. La première offre est arrivée au milieu de l’année 2023, et nous avons négocié les détails jusqu’à la fin de l’année. J’ai quitté mon multi family office en de bons termes, comme friendly leaver, et j’ai rejoint Aquila Chommie Finance en juin 2024. L’une des principales difficultés rencontrées a été de trouver un accord sur le prix d’achat des actions. Beat Studer et moi n’avions ni l’expérience, ni les connaissances nécessaires en la matière.

Comment avez-vous résolu ce problème ?

Aquila, et Markus Angst en particulier, nous a accompagnés dans ce cheminement. Markus a joué un rôle déterminant dans la conclusion de l’accord. Il a été pour Beat comme pour moi un mentor neutre et expérimenté. Il est incroyablement important de placer un sparring-partner entre l’acheteur et le vendeur. Sans lui, nous serions probablement encore en train de négocier.

Beat Studer, comment en êtes-vous venu à la conclusion que vous deviez trouver une solution pour la succession de votre entreprise ?

Dans la vie, il y a un moment où l’on réalise qu’il est temps de passer la main. Il est important de saisir cette opportunité tant qu’on est encore en mesure d’organiser soi-même le processus de transmission. Comme mes enfants ont choisi d’autres voies professionnelles, il m’a semblé évident que je devais prendre l’initiative de chercher un nouveau partenaire externe.

Quelles options avez-vous alors envisagées ?

L’option la plus évidente était de trouver un repreneur potentiel qui soit déjà en relation avec Aquila et puisse également apporter de nouveaux clients à l’entreprise. C’est ainsi que Markus Angst, chez Aquila, m’a mis en contact avec Andres Lakatos.

Andres Lakatos, en quoi votre travail quotidien a-t-il changé depuis votre arrivée chez Aquila Chommie Finance ?

Le changement a été énorme. Après la pandémie, j’avais pris l’habitude de travailler à la maison. Maintenant, je me rends au bureau tous les jours. Cela a stimulé ma créativité et nourri la communication interpersonnelle. Dans le même temps, la charge de travail a sensiblement augmenté. En l’espace de cinq mois, nous avons déjà beaucoup accompli. Nous avons ouvert un nouveau bureau, centralisé toutes les fonctions administratives et optimisé le service à la clientèle. Nous avons lancé de nouveaux produits et nous nous sommes ouvert l’accès au marché américain grâce au partenariat conclu avec un multi family office enregistré auprès de la SEC.

Quelles sont les prochaines étapes pour Aquila Chommie Finance ?

Andres Lakatos. Au premier trimestre 2025, Beat prendra une retraite bien méritée. Nous allons ensuite repositionner et relancer la société et rebrancherons l’entreprise. Nous tenons à mettre en place un modèle multi-partenaires, notamment pour la région LATAM. Dans cette même région, nous sommes également ouverts à des partenariats locaux en Amérique latine, capables de produire des avantages supplémentaires pour nos clients. J’observe une tendance croissante chez les gestionnaires de fortune expérimentés à quitter les multi family offices pour des sociétés de type boutique, où ils jouissent d’une plus grande liberté de décision et d’action. C’est pourquoi nous recherchons de nouveaux partenaires qui, comme moi, sont actifs dans la gestion de fortune, disposent déjà d’un portefeuille de clients établi et souhaitent franchir une nouvelle étape dans leur carrière. Dans les années à venir, l’une de nos priorités sera de gagner la confiance de la prochaine génération de clients et de la maintenir sur le long terme.

 

Beat Studer

Aquila Chommie Finance

Beat Studer est un financier chevronné, dont la carrière s’est déroulée en grande partie à l’international. Après sa formation à Zoug et à Zurich, il a commencé à travailler pour le Credit Suisse dans le domaine des fonds d’investissement. En 1977, pour Credit Suisse, il s’est installé en Amérique du Sud, à Caracas, où il a fini par occuper des fonctions de mandataire. Il a par la suite tenu des postes de direction à la Société Financière du Château et chez P. Schmid & Associés. Depuis 2011, il est associé-gérant et délégué du conseil d’administration d’Aquila Chommie Finance.

Andres Lakatos

Aquila Chommie Finance

Andres Lakatos est un professionnel de la finance qui dispose d’une longue expérience.

Il a commencé sa carrière au Credit Suisse en 2002 et a gravi les échelons jusqu’à devenir vice-président du Private Banking pour l’Amérique latine. Après avoir travaillé en Suisse, dans les Caraïbes et en Amérique du Sud, il a rejoint Marcuard Heritage à Zurich en 2016 en tant que managing director. Depuis juin 2024, il est partenaire chez Aquila Chommie Finance. Andres Lakatos est titulaire d’un Executive MBA de l’IE Business School et d’un Bachelor in Business Administration de la ZHAW.

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Renouvellement

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  • Interview Ueli Bollag
  • Président du conseil d’administration
  • Tareno

« Nous voulons rajeunir les cadres à tous les niveaux de l’entreprise »

Ces dernières années, Tareno, le gérant bâlois, s’est beaucoup développé, au point de dépasser aujourd’hui les trois milliards de francs d’encours sous gestion. Il s’est également beaucoup transformé, en rajeunissant ses équipes, étape essentielle pour bien préparer l’avenir et conforter sa croissance comme le souligne son président, Ueli Bollag.

Par Jérôme Sicard

Quels sont les outils ou les ressources dont les gérants indépendants doivent absolument se doter aujourd’hui pour construire sur le long terme ?

Les ressources humaines, en priorité ! Sur le long terme, la réussite d’un gérant se construit sur des structures claires, d’excellents collaborateurs et un leadership fort. Pour gérer de manière optimale les actifs des clients, les collaborateurs doivent ensuite avoir à leur disposition les bons terminaux d’informations pour la collecte des données financières et les bons PMS. A cela, il faut ajouter une gestion rigoureuse des risques et une conformité constante pour tendre à une sécurité maximale. J’ai parlé plus tôt de leadership fort car la direction générale et le conseil d’administration sont tenus de déployer une stratégie cohérente qui privilégie en tout temps un service client pérenne.

Avez-vous intégré ces dernières années des applications fintechs à votre dispositif ?

Non. D’ailleurs, s’il a beaucoup été question de fintechs ou de wealthtechs voilà cinq ou six ans, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Elles ont un peu disparu des radars. En revanche, il en va tout autrement pour l’intelligence artificielle qui va beaucoup nous apporter sachant qu’au final les interactions personnelles resteront primordiales.

Comment Tareno s’est le plus transformé ces dernières années ?

Nous nous sommes d’abord beaucoup développés. Nous sommes une quarantaine d’employés et nous gérons désormais plus de trois milliards de francs. Nous veillons surtout à encourager l’innovation en permanence, dans nos processus et nos méthodes de travail afin de rester agiles, de bien anticiper et de mieux nous projeter vers l’avenir.

Nous avons fait en sorte par exemple que la nouvelle génération d’employés soit parfaitement intégrée à la structure, y compris au sein de la direction, pour nous assurer un regard neuf et pérenniser plus facilement nos activités. Nous avons l’environnement de travail plus moderne, plus attrayant pour nos conseillers à la clientèle. Nous avons également mis en place une approche structurée de la durabilité pour nos solutions d’investissement et étendu notre offre à des services de planification financière, entre autres.

Qu’en est-il plus exactememt de ces changements à la direction de Tareno ?

Tareno a été fondée en 2000. Aujourd’hui, plus aucun de ses fondateurs ne siège au comité exécutif. Sibylle Wiss, notre CEO, a quarante ans. Nicole Husman, Chief Risk & Compliance Officer, a tout juste 50 ans. Doron Bollag, notre CFO, a 37 ans, David Nordmann, notre responsable du développement commercial, a 42 ans et Ronny Bachenheimer 59 ans. Nous disposons donc d’une équipe de direction jeune et bien équilibrée. Et nous avons cette volonté de rajeunir les cadres à tous les niveaux de l’entreprise. C’est la politique de Tareno. Nous aidons nos jeunes collaborateurs, quand ils sont motivés et ambitieux, à s’épanouir dans le service à la clientèle et le conseil patrimonial. Nous soutenons également de jeunes conseillers à la clientèle. Nous leur donnons le temps nécessaire pour se développer. Au cours de cette phase, ils sont étroitement accompagnés et continuellement soutenus, que ce soit par le biais d’un mentorat, d’une formation ou d’un accès à des outils et à des processus éprouvés. Ils ont également la possibilité de travailler sur des leads pour acquérir de nouveaux clients.

Vous parlez de temps nécessaire. Qu’en est-il plus exactement ?

Comme ils n’ont souvent pas de portefeuille de clients au départ, nous pouvons leur donner jusquà trois, voire quatre ans, pour qu’ils prennent leurs marques. C’est un investissement important pour Tareno, mais nous voulons être sûrs que ces jeunes colalborateurs puissent s’épanouir pleinement dans leurs fonctions et qu’ils soient vraiment en mesure d’exploiter tout leur potentiel sur le long terme, une notion fondamentale pour nous.

Comment définiriez vous aujourd’hui votre proposition de valeur (USP) ?

Elle se reflète parfaitement dans notre slogan : “toujours innovants”, ou toujours en avance, si vous préférez. Nous proposons à nos clients un service très haut de gamme, avec une stratégie d’investissement complètement tournée vers l’avenir. Nous sommes très clairs sur ce que nous pouvons – ou ne pouvons pas offrir. Nous proposons des solutions différentiantes, parce qu’innovantes, à l’image de notre stratégie sur le climat. Notre capacité à comprendre et à mettre en œuvre les besoins de nos clients se reflète également dans notre intérêt pour le bitcoin, que nous avons intégré dans des solutions individuelles. Nous avons été parmi les premiers en Suisse à nous intéresser aux crypto monnaies. C’était il y a près de 8 ans.

Pour nous l’innovation réside dans la capacité à évoluer en même temps que les exigences des clients et les marchés, à comprendre les nouvelles tendances ou les nouveaux produits et à les adopter s’ils ont vraiment du mérite.

Sur ce marché, dans ce secteur, où voyez-vous les plus grandes opportunités aujourd’hui ?

En Suisse et en Europe, la création de richesse ne suit pas le même rythme qu’en Asie. Pourtant, nous voyons émerger des opportunités significatives de croissance pour notre entreprise sur le marché suisse. Nous pouvons acquérir, de manière ciblée, de nouveaux clients, si nous mettons bien en œuvre notre USP – un service de très grande qualité, une stratégie claire et de la transparence. L’essentiel est de comprendre leurs besoins spécifiques et de créer pour eux des offres véritablement sur mesure.

Dans le même temps, nous devons aussi produire davantage d’efforts en termes de marketing et de communication pour mieux faire connaitre le principe même de gérant indépendant. C’est un exercice difficile mais s’il est bien mené, il peut générer beaucoup de valeur à terme pour l’ensemble du secteur. Nous le voyons avec Tareno. Depuis quelques années, nous travaillons sur la fonction marketing & communication.

Quels sont aujourd’hui vos leviers de croissance ?

Nous activons exactement les mêmes leviers que d’autres sociétés de gestion : des parts de portefeuille plus importante, au travers par exemple de liquidity events dans le cas de la vente d’une entreprise. De nouveaux clients, de nouveaux relationship managers qui disposent déjà d’un book conséquent ou encore l’intégration de structures EAM qui cherchent à se rapprocher de partenaires solides, comme nous pouvons l’être. A ces différents leviers vient s’ajouter notre ligne asset management, un axe de développememt important puisque nous comptons déjà 450 millions d’encours sur cette ligne de métier, grâce par exemple au Tareno Waterfund. Ces prochaines années, nous allons nous renforcer dans ce domaine car nous voyons apparaître là-aussi des opportunités intéressantes.

Ueli Bollag

Tareno

Ueli Bollag est président du conseil d’administration de Tareno depuis 2020, où il est en charge de la stratégie. Il est également l’actionnaire majoritaire de la société. Il l’a rejointe  en 2005 en tant qu’associé et il y a lancé le fonds Tareno Global Water Solutions en 2007 qu’il a géré jusqu’en juillet 2021, date à partir de laquelle il en intégré le comité consultatif. Pour Tareno, Ueli a également exercé les fonctions de CEO de 2011 à 2020. Plus tôt dans sa carrière, il a travaillé comme gestionnaire d’actifs à la Schweizerische Kreditanstalt, devenu par la suite Credit Suisse, avant de se lancer comme gérant indépendant.

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Bilan

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  • Eric Bissonnier
  • CEO
  • Performance Watcher

« Près de 10 % avec des portefeuilles diversifiés : un succès significatif »

Les indices Performance Watcher ont rendu leur verdict. En 2024, les gestionnaires suisses ont réalisé des performances très satisfaisantes, en nette hausse par rapport à l’année précédente. Ils ne rivalisent naturellement pas avec le S&P 500, pour des raisons évidentes de diversification. Eric Bissonnier en livre ici l’analyse.

Comment appréciez-vous les performances des gestionnaires de portefeuille en Suisse pour l’année 2024 ?

En 2024, les gestionnaires de portefeuilles suisses, issu des banques ou de structures indépendantes, ont globalement tiré parti des conditions de marché favorables pour améliorer leurs performances par rapport à l’année précédente. C’est ce qui ressort de l’analyse des indices Performance Watcher, où les portefeuilles en francs suisses affichent des résultats solides. Le segment Low Risk a enregistré une hausse de +4,36 %, en hausse de 1,7 % par rapport à 2023, le Mid Risk a progressé de +6,42 %, contre +3,27 % en 2023, et le High Risk atteint +9,73 %, soit une amélioration de 3,8 % par rapport à l’année précédente.

À titre de comparaison, les actions mondiales, représentées par l’indice MSCI World en CHF, ont connu un rendement exceptionnel de +26 % en 2024, contre 10 % en 2023.

Si les actions mondiales ont bénéficié de l’envolée des géants de la tech américaine, les portefeuilles diversifiés, plus prudents par nature, ont été pénalisés par leur faible exposition à ces titres. De plus, le contexte économique suisse, marqué par une faiblesse du franc en fin d’année et des taux d’intérêt durablement bas, n’a pas pleinement compensé les faibles performances des grandes entreprises locales. Le SMI, principal indice suisse, n’a progressé que de 7,5 % en 2024.

Pourtant, atteindre près de 10 % de rendement annuel avec des portefeuilles diversifiés, investis dans plusieurs classes d’actifs, reste un succès significatif, dans le cadre d’une gestion équilibrée et prudente destinée à une clientèle fortunée.

Que vous inspire l’écart entre l’indice MSCI World et les indices Performance Watcher ?

L’écart de performance entre les portefeuilles diversifiés et les indices actions met bien en lumière les limites de la diversification. Contrairement au MSCI World, dominé par les valeurs américaines, un portefeuille équilibré en franc suisse ne peut pas concentrer trois quarts de ses actifs sur le marché américain ou sur quelques titres vedettes, tels que les Magnificent Seven. Ces dernières ont généré plus de la moitié de la performance du S&P 500 en 2024, avec une capitalisation combinée représentant un tiers de l’indice. Allouer 3 ou 4% à un titre comme Nvidia dans un portefeuille diversifié en CHF n’a tout simplement aucun sens, quand bien même le potentiel d’appréciation s’en voit limité d’autant.

Dans l’analyse des indices Performance Watcher 2024, quels autres éléments retiennent plus particulièrement votre attention ?

Que ce soit en franc suisse, en dollars ou en euro, les performances des indices sont très proches les unes des autres. C’est un phénomène suffisant rare pour qu’il mérite d’être souligné. Historiquement, le portefeuille en CHF sous-performe, parfois de manière très significative. Ce n’est pas le cas cette année. L’indice High Risk en CHF s’élève à 9,73%. Il est de 9,63% en dollars et de 9,76% en euros, pour des volatilités réalisées assez similaires : 7,93% franc suisse, 8,58% en dollar et 7,07% en euros. Cette homogénéité entre devises est étonnante en raison des différences culturelles, des différences de comportement, voire même des différences de taux qui existent entre elles.

Comment est-il possible, aujourd’hui encore, d’optimiser le la construction et la gestion des portefeuilles chez les gérants indépendants comme dans les banques ?

L’une des clés aujourd’hui est de développer davantage la gestion du risque dans la gestion du portefeuille. Mais il ne s’agit pas seulement de gérer le risque aux seules fins de protéger les portefeuilles. La gestion du risque a une dimension plus étendue. Il faut l’exploiter de manière à minimiser l’impact des pertes et à maximiser dans le même temps la participation à la hausse. C’est une formule un peu passe-partout, mais elle souligne pourtant un point capital : quand le risque est bien géré, il est possible d’en assumer un peu plus.  Et de pouvoir donner par exemple davantage d’espace aux Magnificent Seven. Les gérants alternatifs excellents dans cette approche. Dans le monde de la gestion de fortune, la gestion du risque reste encore très passive, très linéaire, sans recours à des produits asymétriques bien que les gérants aient les compétences en interne, Beaucoup se montrent encore frileux dans l’usage de ces produits. Il y a encore une grande marge de progression dans ce domaine.

Eric Bissonnier

Performance Watcher

Eric Bissonnier est CEO de Performance Watcher depuis l’an passé. Il a commencé sa carrière en 1992 pour Chase Manhattan Private Bank à Genève et New York. En 1998, il s’est joint à la société de multi-gestion alternative EIM dont il est devenu CIO en 2002. Il est resté en poste chez Gottex et LumX Asset Management, sociétés qui ont succédé à EIM, jusqu’en 2019. Il a joué un rôle déterminant dans le développement de la fintech LumRisk, une spinoff d’EIM spécialisée dans la gestion des risques. Eric possède la certification CFA et il est titulaire d’un Mastère en économie obtenu à l’Université de Genève.

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Modèle

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  • Interview Laurent Genoud
  • Directeur
  • Eagle Invest

« La performance nous assure au final la confiance de nos clients »

Si la performance n’est pas le seul critère à prendre en compte, elle joue néanmoins un rôle déterminant dans la proposition de valeur des gérants indépendants. C’est le point de vue de Laurent Genoud, qui en profite ici pour passer en revue les fonctions régaliennes des GFI.

Par Jérôme Sicard

Parmi tous les critères de satisfaction qui importe aux yeux de vos clients, où situez-vous plus précisément la performance des portefeuilles aujourd’hui?

Au vu des relations très proches que nous établissons dans le temps avec nos clients, il est certain que notre apport ne peut pas se limiter à la seule performance de leurs portefeuilles. Nous réussissons à créer avec eux des liens forts. Dans la plupart des cas, ils nous perçoivent comme des professionnels capables de résoudre les différents problèmes qu’ils rencontrent dans la construction et la gestion de leur patrimoine. Nous sommes présents à leurs côtés pour les accompagner aussi dans des domaines clés comme la prévoyance, la fiscalité, les crédits hypothécaires, la gestion des biens immobiliers, et des sujets hautement sensibles comme la succession familiale. Nous travaillons à 360 degrés.

En revanche, il me semble évident que la performance occupe un rang élevé dans notre proposition de valeur. Elle est au cœur même de notre modèle d’affaires. Elle valide dans une certaine mesure nos compétences et elle nous assure au final la confiance que nous porte nos clients. En ce sens, elle est forcément déterminante !

Techniquement, où faut-il aller chercher de l’alpha aujourd’hui dans les stratégies d’allocation ?

L’alpha, pour moi, relève beaucoup du concept marketing. En réalité, je pense que l’alpha se trouve d’abord dans la personne, à savoir dans le gestionnaire et dans la différence qu’il fait par rapport à ses pairs. L’alpha, c’est avant tout le résultat d’une stratégie élaborée en étroite collaboration avec chacun de nos client et pilotés sur le long terme en ajustant certains paramètres au fil du temps. J’aurais donc plutôt tendance à me méfier de l’alpha quand il implique une approche un peu trop mathématique du portfolio management.

Comment vous y prenez-vous pour optimiser la diversification des différentes poches qui composent vos portefeuilles?

Il ne faut pas perdre de vue que la diversification dépend aussi beaucoup des aspirations et des attentes de nos clients. En ce qui concerne mes portefeuilles, j’ai construit  ma réputation sur la cote suisse. Je me suis spécialisé sur les valeurs pour une clientèle suisse dont les portefeuilles sont libellés en francs suisses. C’est mon ADN. Il n’a pas généré beaucoup de valeur en 2024, une année marquée par la domination des Magnificent Seven et de la tech US, mais c’est une approche qui se valide sur le long terme et elle correspond à la volonté de mes clients. Ils apprécient le biais défensif des actions suisses ainsi que leur belle exposition sur la scène internationale. Si mes clients souhaitent davantage de diversification sur un échelle plus mondiale, je me sens capable de les orienter vers un autre gestionnaire d’Eagle Invest, plus à même de satisfaire leur demande.

Comment avez-vous fait évoluer la construction et la gestion de vos portefeuilles ces dernières années?

Nous n’avons pas mis en place de processus systématiques dans la construction et la gestion de nos portefeuilles, parce que nous voulons rester connectés avec la réalité. Le monde change, de plus en plus vite d’ailleurs, de grandes tendances se dessinent, et nous devons pouvoir intégrer ces grandes orientations dans nos portefeuilles. L’enjeu est là : avoir une vision claire sur les marchés et leur évolution. Pour ce qui relève ensuite du choix des titres, ce sont toujours les mêmes fondamentaux que nous employons.

Ces cinq dernières années, qu’avez-vous changé dans vos méthodes ?

Nous essayons de conserver la même politique de placement, puisqu’elle nous a valu de bons résultats jusqu’à présent. Nous restons concentrés sur les valeurs suisses et les portefeuilles en franc suisse. Nous faisons peu de market timing et nous ne partons pas sur les produits exotiques.

En revanche, pour certaines classes d’actifs de plus en plus complexes, nous n’hésitons plus à déléguer la gestion à des spécialistes qui maîtrisent parfaitement leur domaine.

Je dirais enfin que nous prêtons beaucoup plus d’attention aux coûts, quelle que soit leur nature, car les clients y sont bien évidemment de plus en plus sensibles. Pour les dépôts de leurs avoirs, ils sont devenus plus flexibles et la réputation de la banque dépositaire ne suffit plus à les convaincre. Nous intégrons aussi davantage de produits indiciels, des ETF, meilleur marché, pour couvrir certaines régions ou certains thèmes – plutôt plain vanilla – où il est illusoire de penser à surperformer le marché sur le long terme.

Est-il encore possible aujourd’hui pour un gérant indépendant d’assumer à la fois les fonctions de relationship manager et de portfolio manager ?

Il faut aussi ajouter le rôle d’analyste ! Relationship manager, portfolio manager et analyste. Ce sont les trois fonctions régaliennes du gérant indépendant. Pour moi, nous devons absolument remplir ces trois rôles et justifier ainsi notre proposition de valeur, bien que le régulateur semble vouloir nous compliquer un peu la tâche. Si nous ne jouons pas ces trois rôles nous risquons de passer dans un mode private banking avec davantage de silos, de verticalité et le risque à terme de nous déconnecter de la réalité. Il se peut que la fonction de relationship manager prenne chez les gérants indépendants un peu plus d’importance mais le travail de portfolio manager et d’analyste assure la complétude de notre mission. C’est ce que nos clients attendent de nous. Ils veulent avoir en face des professionnels qui savent de quoi ils parlent et en qui ils peuvent avoir confiance. C’est donc indispensable. Essentiel !

Laurent Genoud

Eagle Invest

Laurent Genoud a entamé son parcours professionnel chez SBC Warburg dans le négoce de devises puis chez Credit Suisse dans le private banking. En 2007, il a rejoint Genoud Asset Management, société créée par son père, jusqu’à la fusion en 2014 avec Eagle Invest, dont il est aujourd’hui directeur.  

Laurent a effectué des études des études d’économie politique à Zurich. Il a terminé en 2006 la formation AZEK d’expert fédéral en finance et investissements et a également obtenu le diplôme de Certified International Wealth Manager. Il est membre par ailleurs de la Swiss Financial Analyst Association et a enseigné pendant 3 ans à la Hochschule für Banken und Finanzen de l’AKAD Business School, Zurich-Oerlikon.

 

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  • Interview Pierre-Yves Formaz
  • Chief Investment Officer
  • Forminvest

« Les gérants indépendants doivent mettre l’accent sur la transparence »

Pour Pierre-Yves Formaz, le travail en profondeur réalisé par les gérants sur les portefeuilles de leurs clients doit impérativement s’accompagner d’un engagement accru en matière de transparence. Elle est devenue ces dernières années un élément fondamental de la relation client.

Par Jérôme Sicard

Vous avez créé FormInvest voilà maintenant 12 ans. Au cours de ces douze dernières années, comment avez-vous fait évoluer la construction de vos portefeuilles?

La structure de base des portefeuilles est restée la même depuis le début. Nous privilégions en effet des portefeuilles simples, faciles à mettre en œuvre, à gérer, à comprendre et à expliquer. 

Dans la façon dont vous gérez vos portefeuilles, que faites-vous aujourd’hui que vous ne faisiez pas en 2013?

Aujourd’hui, nous investissons les nouvelles entrées d’argent immédiatement. Il y a 12 ans, j’avais tendance à étaler les investissements sur plusieurs semaines, voire quelques mois. Essayer d’anticiper le marché s’est avéré être un exercice futile et, la plupart du temps, coûteux en termes de performance. 

Comment votre sélection de produits a-t-elle évolué dans le temps?

Les critères de sélection ont été affinés et les moyens techniques mis en place pour la recherche des produits ont été professionnalisés. 

Aujourd’hui, nous ne nous contentons plus d’évaluer les performances passées et les mesures statistiques. Nous adoptons en plus une approche qualitative approfondie, qui passe notamment par l’examen de l’expérience professionnelle, des antécédents et de l’expertise des gestionnaires de fonds responsables des produits considérés. Ce processus méticuleux garantit que chaque instrument sélectionné entre en adéquation avec nos objectifs stratégiques et répond à des critères rigoureux. C’est ainsi que nous générons de la valeur à long terme à nos clients. 

A quelles techniques avez-vous recours pour optimiser la diversification de vos portefeuilles?

 La diversification est la pierre angulaire de notre philosophie d’investissement. Nous visons à construire des « portefeuilles mondiaux » avec une diversification étendue à travers et au sein des classes d’actifs, traditionnelles comme alternatives. Nous utilisons donc des fonds communs de placement et des trackers indiciels qui nous permettent de nous exposer à la plupart des marchés dans le monde entier. 

Quels facteurs vous semblent primordiaux aujourd’hui dans la façon dont vous décidez de vos stratégies d’allocation?

    La diversification, bien évidemment. Je viens d’en parler. Il faut être aussi largement diversifié que possible et pertinent afin de réduire sans frais le risque du portefeuille et débloquer des sources de rendement multiples.

    Il faut aussi intégrer les conditions macroéconomiques en tenant compte d’indicateurs tels que les prévisions de croissance, ou les tendances en matière d’inflation et de taux d’intérêt.

    Je mentionnerais aussi les niveaux de prix et la dynamique des marchés. Il s’agit d’orienter les portefeuilles vers les marchés qui présentent les perspectives risque/rendement les plus favorables, tout en maintenant bien-sûr une large diversification.

    Dans leur proposition de valeur, sur quels éléments les gérants indépendants doivent-ils impérativement se concentrer aujourd’hui?

    Nous sommes convaincus que les gérants indépendants doivent mettre l’accent sur la transparence. Elle peut leur conférer des avantages distincts dans un secteur hautement concurrentiel et souvent opaque. 

    La transparence favorise l’ouverture. Elle permet d’aligner les objectifs de l’entreprise sur ceux de ses clients. En fait, elle contribue à créer de la confiance, et à donner au client un sentiment de sécurité dans la relation. Les investisseurs modernes exigent souvent de savoir comment leurs actifs sont gérés.  Les rapports doivent donc apporter de la clarté sur les frais, les performances et les risques. Le fait de fournir au client une compréhension claire de son portefeuille lui permet de prendre des décisions en connaissance de cause, ce qui réduit d’autant les risques juridiques ou d’éventuelles pénalités. Il se développe alors un sentiment de partenariat plutôt qu’une relation transactionnelle, ce qui a pour effet de favoriser la loyauté.

    L’accent mis sur la transparence peut transformer un gestionnaire de patrimoine privé en conseiller privilégié plutôt qu’en simple prestataire de services. La transparence en appelle aux besoins émotionnels et rationnels des clients. Elle les amène à se sentir en confiance et à se voir valorisés dans un domaine où la confiance est souvent le facteur décisif.

    Pierre-Yves Formaz

    Forminvest

    Pierre-Yves Formaz est le fondateur et le CIO de Forminvest. Il gère des solutions discrétionnaires pour le compte des clients de la société depuis 2013. Auparavant, il a travaillé pendant plus de 20 ans à l’UBS en tant que conseiller en investissement pour les clientèles HNWI et UHNWI du Moyen-Orient, de Suisse et d’Europe. Pierre-Yves est titulaire de la certification CFA et d’un certificat d’expert bancaire suisse.

     

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    • Interview Jamie Vrijhof-Droese
    • Managing partner
    • WHVP

    « Nous utilisons principalement l’IA pour des fonctions de support »

    WHVP, le gérant indépendant zurichois, a recours depuis maintenant plus de deux ans à l’intelligence artificielle pour optimiser certains de ses process, notamment dans le cadre de ses efforts Marketing & Sales. Et, de plus en plus, pour des tâches secondaires liées à la gestion de portefeuille. Jamie Vrijhof-Droese en précise ici la portée.

    Par Jérôme Sicard

    Quelles ont été vos premières initiatives dans le cadre du recours à l’IA?

    Nous avons commencé à la fin de l’année 2022, lorsque OpenAI a lancé ChatGPT. Comme beaucoup d’autres sociétés, nous avons commencé par des tâches relativement simples. Au départ, nous nous sommes concentrés sur les contenus marketing. La toute première chose que nous avons faite en recourant à l’IA a été d’améliorer nos articles de blog. Nous avons utilisé des articles existants que nous avions déjà rédigés et avons utilisé l’outil pour les réécrire afin de les rendre plus concis ou mieux adaptés à l’optimisation pour les moteurs de recherche.

    Ensuite, nous avons expérimenté la création d’ébauches de nouveaux articles, puis nous sommes passés à la création d’articles entiers à partir d’une page blanche. Nous avons également commencé à l’utiliser pour nos publications sur LinkedIn et pour d’autres contenus destinés aux médias sociaux. Mais de prime abord, notre objectif principal était de générer du texte à des fins de marketing.

    Depuis lors, comment avez-vous étendu son utilisation? A quelles fins y recourez-vous aujourd’hui?

    Nous utilisons encore l’IA principalement pour des fonctions de support – elle ne joue pas encore un rôle important dans notre cœur de métier. Elle s’est toutefois avérée incroyablement utile pour établir une stratégie de contenua. Nous l’avons également exploitée pour étendre notre réseau en générant des listes de partenaires commerciaux potentiels aux États-Unis à des fins de démarchage téléphonique ou électronique.

    En plus de la mise en réseau, l’IA nous a également aidés à améliorer le travail de conception et de présentation de l’entreprise. Elle nous a permis d’affiner les mises en page et le design. Même les présentations PowerPoint ont désormais un aspect plus abouti.

    De même, nous avons amélioré nos market reports. Ils sont maintenant plus clairs et plus concis. Par ailleurs, nous utilisons bien sûr l’IA pour les traductions et les synthèses. Comme nous travaillons dans un contexte transfrontalier, elle est incroyablement efficace pour la traduction entre l’allemand et l’anglais.

    Nous nous intéressons actuellement à l’acquisition de clients. Outre-Atlantique, nous avons vu les premiers gestionnaires acquérir des clients directement par l’intermédiaire de ChatGPT, et nous sommes optimistes quant à l’arrivée prochaine de cette tendance dans notre secteur. Nous nous préparons à l’étape suivante en rédigeant nos contenus de manière à ce qu’ils soient non seulement optimisés pour les moteurs de recherche, mais aussi pour l’IA générative.

    Plus précisément, comment l’utilisez-vous dans la gestion de portefeuille?

    Nous en sommes encore à la phase d’expérimentation.  Comme je l’ai mentionné précédemment, l’IA n’est pas encore un outil indispensable pour nous, mais elle s’est avérée utile pour les fonctions de support. Par exemple, les états financiers peuvent être synthétisés rapidement et efficacement grâce à l’IA. Avec les portefeuilles anonymisés, vous pouvez également configurer des paramètres et demander au système de vérifier si le portefeuille s’écarte de ces références. Cela est également utile pour réfléchir à des idées d’investissement. Si vous avez une stratégie de portefeuille ou pensez à un investissement en particulier, vous pouvez utiliser l’IA comme une sorte de partenaire de brainstorming pour identifier les angles morts ou évaluer les risques potentiels.

    Pour nous, il est essentiel que les décisions d’investissement soient prises en interne par des professionnels expérimentés qui ont une connaissance approfondie et complète des marchés financiers et de la sélection de titres. Cependant, utiliser un outil comme ChatGPT comme deuxième avis, uniquement à des fins de double contrôle, et s’assurer que rien n’a été négligé, peut s’avérer très utile.

    Comment évalueriez-vous les avantages que vous tirez de l’utilisation de l’IA?

    L’effet le plus notable est certainement l’amélioration de l’efficacité, en particulier dans le domaine du marketing et de la communication, où nous avons probablement réduit de moitié le temps nécessaire à l’élaboration de ce genre de tâches.

    A ce jour, dans quel domaine l’IA vous a-t-elle donné le plus de satisfaction?

    Pour l’heure, sans doute dans le Marketing & Sales. Je ne pense pas que nous serons bientôt en mesure de compter sur l’IA comme un outil fiable pour la gestion de portefeuille. Cependant, pour des tâches telles que la création de documents marketing, l’amélioration de la communication par courrier électronique ainsi que celle des rapports de marché ou même la génération d’images – pour ne plus dépendre des banques de photos – cette technologie s’avère déjà très efficace.

    Au cours des deux années à venir, ces domaines deviendront probablement un axe majeur d’intégration de l’IA. Mais si l’on considère le potentiel à long terme de ces outils, il est vraiment infini.

    Selon vous, dans quel domaine l’IA vous sera-t-elle plus utile à l’avenir?

    Les limites sont en fait liées aux risques encourus. Par exemple, la protection de la vie privée et le respect des lois sur le secret bancaire sont essentiels. Le respect des règles et réglementations en matière de confidentialité est, bien entendu, une priorité absolue.

    Les modèles que nous utilisons aujourd’hui sont encore relativement primitifs par rapport à ce que nous observerons probablement à l’avenir. Cependant, le rythme du changement est si rapide qu’il est essentiel que les gens continuent à expérimenter, à tester différentes approches, à trouver ce qui leur convient le mieux et à comprendre leurs propres limites en essayant et en voyant ce qui marche ou non.

    Combien d’employés à temps plein l’intelligence artificielle remplace-t-elle en réalité?

    L’IA ne remplacera pas le personnel hautement qualifié dont nous disposons. Au contraire, chaque employé intégrera probablement l’IA dans son travail quotidien. Je ne pense pas que l’IA deviendra une fonction à part entière, mais plutôt un outil ou un système utilisé par tous les membres de l’entreprise.

    La plupart des employés, même dans le domaine de la gestion de fortune, ont probablement déjà recours à une forme d’assistance par l’IA au quotidien. Il est donc essentiel que les entreprises établissent des lignes directrices claires sur l’utilisation de l’IA, en déterminant ce qui est autorisé et ce qui est interdit, et en veillant à ce que les employés soient bien informés de ces politiques.

    Par exemple, le respect des lois relatives à la protection de la vie privée et au secret bancaire n’est pas négociable lors de l’utilisation de l’IA. Il est important que les entreprises informent de manière proactive leurs équipes des limites et des méthodes approuvées pour l’utilisation des outils d’IA. Tôt ou tard, tout le monde les adoptera d’une manière ou d’une autre.

    Jamie Vrijhof-Droese

    WHVP

    Jamie Vrijhof-Droese est managing partner de WHVP, la société de gestion zurichoise, et dispose d’une longue expérience dans le secteur financier. Elle s’est spécialisée dans le suivi de clients américains et siège par ailleurs au comité de l’ASG, l’Association suisse des gérants de fortune. Jamie a commencé sa carrière dans la banque en 2009 chez Credit Suisse, avant de travailler pendant plusieurs années dans la planification financière. Elle a co-signé l’ouvrage «Swiss Money Secrets» chez Banyan Hill Publishing, en 2018. Elle est titulaire d’un Bachelor en banque et finance, ainsi que d’un MBA obtenu à l’Université de Saint-Gall.

     

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