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Dans ce premier opus de L’Intégrale, série d’entretiens explorant en profondeur un même thème, Frédéric Dawance et Thierry Zen Ruffinen nous font découvrir le marché de l’or sous tous ses angles. Le quatrième et dernier interview de cette série est consacré à la traçabilité et à l’impact sociétal appelés à s’imposer sur ce marché, au travers notamment d’initiatives comme Swiss Better Gold.
Par Jérôme Sicard
L’or a toujours eu un caractère très ambigu. D’un côté, il incarne la pureté et l’éclat – on parle d’un « ami en or » comme d’un trésor inestimable. De l’autre, il symbolise la cupidité et la malédiction, à l’image du roi Midas, qui transformait en or tout ce qu’il touchait, jusqu’à sa propre nourriture, et a préféré finir dans la pauvreté. Il y a aussi Alberich, le nain de L’Or du Rhin, décidément prêt à tout pour le posséder, jusqu’à asservir tous ses semblables.
Au-delà des mythes, l’histoire de l’or est aussi jalonnée de conquêtes qui vont souvent de pair avec des tragédies bien réelles. De la ruée vers l’or du Nouveau Monde aux XVᵉ et XVIᵉ siècles, qui précipita la chute des empires incas et aztèques, jusqu’à l’or sud-africain sous l’apartheid, l’or a souvent été synonyme d’exploitation et d’injustice.
Aujourd’hui encore, le marché aurifère a un revers à sa médaille. De grandes places comme la Russie ou la Chine fonctionnent en vases clos, peu concernées par les standards de transparence et de responsabilité fixés par la LBMA. Mais l’un des enjeux les plus préoccupants reste l’or illégal : chaque année, près de 400 tonnes d’or sont exportées clandestinement d’Afrique, principalement issues de l’orpaillage artisanal. Cela représente 15 % de la production mondiale – un phénomène massif, loin d’être un simple effet secondaire marginal.
Quelles mesures sont prises pour contrer ce phénomène ?
C’est une question complexe. L’enjeu principal, c’est l’encadrement des mineurs dans leur pays d’origine. Si on parvient à structurer et formaliser cette activité, notamment pour les 15 % de mineurs qui pourraient intégrer un cadre légal, alors on transforme ce secteur en une industrie comme une autre, avec un impact économique fort. C’est dans cette direction que travaillent les gouvernements. Des initiatives comme Swiss Better Gold collaborent avec les autorités pour aller dans ce sens. C’est une vision à long terme, mais c’est là qu’il faut aller.
En parallèle, il faut empêcher que cet or illégal entre dans le système. Si on refuse d’avoir des matières premières d’origine douteuse dans notre chaîne de valeur – et donc, in fine, dans nos lingots, nos bijoux et nos montres – il faut agir en amont. Aujourd’hui, la principale porte d’entrée semble être les Émirats arabes unis. La Suisse, comme d’autres pays, exerce une certaine pression pour que les Émirats renforcent leurs contrôles.
Il est clair qu’une grande partie de l’or importé en Suisse est déclarée comme provenant des Émirats arabes unis. Or, il n’y a pas de mines d’or là-bas. Cet or vient donc forcément d’ailleurs. C’est pourquoi il y a une demande insistante pour introduire un champ obligatoire dans les documents douaniers indiquant l’origine réelle de la marchandise lors de l’importation en Suisse.
Encore une fois, le recyclage de l’or n’est pas un problème en soi. C’est le manque de transparence autour de cet or recyclé qui crée un immense problème.
Quels standards faut-il établir aujourd’hui pour garantir à l’or une extraction et une commercialisation responsables ?
Le premier standard, c’est la traçabilité. Une fois que les acteurs sont identifiés, on peut les mettre face à leurs responsabilités. Et les progrès suivent vite. Donc, la traçabilité, c’est vraiment essentiel.
Le deuxième enjeu, c’est l’impact sociétal. Aujourd’hui, 20 % de l’or mondial provient de mineurs artisanaux. Cette activité fait vivre des centaines de millions de personnes, mais ces travailleurs restent exclus des chaînes de valeur formelles.
Autrement dit, la traçabilité permet d’écarter les mauvaises pratiques, mais il faut aussi mieux intégrer ces mineurs au marché officiel. C’est sur ces deux axes qu’on doit avancer pour assainir et améliorer le commerce de l’or.
Dans la chaîne d’approvisionnement de l’or, comment renforcer encore sa traçabilité ?
Il y a d’abord l’aspect pratique : il faut des outils concrets, acceptés et adoptés par tous, qui garantissent une traçabilité fiable. Ensuite, il y a la réglementation. On peut très bien imaginer qu’un jour, seul l’or traçable puisse être traité en Suisse. On n’en est pas encore là, mais c’est une piste envisageable.
Il faut également que les producteurs et les mineurs soient parties prenantes dans cette réflexion. Si les exigences sont trop élevées, on risque d’exclure une partie des acteurs de la discussion, ou des échanges, simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’y conformer autant qu’ils le voudraient. Il faut être pragmatique.
Aujourd’hui, 600 tonnes d’or sont échangées chaque jour sur le marché alors que la production mondiale annuelle n’est de 3’000 tonnes. Autrement dit, chaque semaine, c’est l’équivalent de la production annuelle qui est échangé. C’est pourquoi, au-delà de l’or fraîchement extrait, il faut aussi prendre en compte le stock en circulation.
Quel rôle joue plus exactement l’initiative Swiss Better Gold, à laquelle vous vous êtes associés ?
Swiss Better Gold est l’initiative de référence pour l’or artisanal. Elle a l’avantage d’être soutenue à la fois par le gouvernement suisse, via le SECO, par les grands raffineurs suisses qui en sont membres, et par les utilisateurs finaux comme les joailliers – et quelques banques ou institutions financières, dont la nôtre. C’est aujourd’hui un acteur clé qui milite activement pour la réintégration de l’or artisanal dans les chaînes de valeur. On ne peut pas simplement ignorer son existence.
Cela dit, l’initiative reste encore modeste : sur les 3’000 tonnes d’or extraites chaque année dans le monde, 600 tonnes proviennent de mineurs artisanaux formalisés ou non. Swiss Better Gold n’en couvre pour l’instant que 4 à 5 tonnes. Il y a donc une énorme marge de progression. Mais si elle est si lente, c’est aussi parce que les intérêts peuvent diverger au sein de l’industrie.
Pour autant, son existence est essentielle. Quand la Banque centrale du Ghana veut formaliser l’activité des mineurs artisanaux, à qui peut-elle s’adresser ? Il n’existe pas d’autre structure ayant cette expertise. Swiss Better Gold connaît les enjeux, les raffineurs, les clients. C’est une plateforme unique. C’est pourquoi nous la soutenons : elle a le potentiel de fédérer encore plus d’acteurs et de créer un impact positif à grande échelle, sur le long terme.
Frédéric Dawance
De Pury Pictet Turrettini
Frédéric a rejoint de Pury Pictet Turrettini en 2016. Il participe activement à la gouvernance de la société en siégeant au sein du comité de direction, de stratégie et d’audit. Il a débuté sa carrière chez Pictet à Genève, puis chez CSFB à Zurich et à Londres, ainsi que chez Exane à Paris. Après deux ans en tant que CFO d’une société technologique, il a rejoint Lombard Odier & Cie en 2004, d’abord en tant que responsable du trading, puis en tant que co-responsable des produits d’investissement et enfin en tant que responsable d’un important groupe de banquiers privés. Frédéric est titulaire d’un diplôme HEC de l’Université de Saint-Gall et d’une maîtrise en économie de l’Université de Cologne.
Thierry Zen Ruffinen
De Pury Pictet Turrettini
Avec une solide expérience de l’investissement, Thierry Zen Ruffinen a rejoint de Pury Pictet Turrettini en 2021 en tant que responsable de la distribution, où il s’emploie à conseiller une clientèle institutionnelle. Thierry a précédemment été en charge de la distribution des fonds et des mandats de Mirabaud Asset Management auprès de la clientèle institutionnelle romande. Il a commencé sa carrière en 2004 auprès de la Nouvelle Compagnie de Réassurance en tant qu’actuaire tarificateur. Thierry dispose d’un master en actuariat d’HEC Lausanne.
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« Il faut avancer sur deux axes pour assainir et améliorer le commerce de l’or »
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« Les investisseurs institutionnels veulent des processus d’extraction toujours plus propres »
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« Les banques centrales commandent le marché avec les volumes pris par leurs achats »
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Dans ce premier opus de L’Intégrale, série d’entretiens explorant en profondeur un même thème, Frédéric Dawance et Thierry Zen Ruffinen nous font découvrir le marché de l’or sous tous ses angles. Le troisième interview de cette série est consacré aux innovations appelées, à terme, à transformer ce marché pourtant millénaire.
Par Jérôme Sicard
Ceux qui privilégient la sécurité et prennent de l’or pour ne pas encourir les risques liés à d’autres actifs devraient rester à l’écart de produits trop synthétiques. Certains, d’entre eux, adossés ou non à l’or peuvent d’ailleurs être assez attrayants mais ils deviennent vite compliqués à gérer dans des marchés baissiers. À propos des ETF sur l’or que vous mentionnez, ils ont rencontré un certain succès aux Etats-Unis voilà une dizaine d’années jusqu’au jour où leur volume a dépassé celui de l’or qu’il était possible de traiter dans la réalité. La situation était devenue aberrante. Depuis, les esprits sont revenus au calme et l’or physique a retrouvé les faveurs des investisseurs. C’est du moins le cas de manière assez générale en Suisse et en Europe.
De quelle manière les nouvelles technologies, à commencer par la blockchain, peuvent-elles transformer à terme le marché de l’or ?
Une transformation se prépare. Elle commence du côté de la demande. Nous avons parlé des stablecoins adossés à de l’or. Il existe aussi en Inde des cartes de crédit, assez populaires, où l’argent sur le compte, ne serait-ce qu’une poignée de roupies, peut être transformé en quelques grammes d’or. Les nouvelles technologies permettent aujourd’hui ce genre d’achat infinitésimal. On peut donc s’attendre à une petite révolution sur la partie buy side.
Pour ce qui est de l’offre, la transformation est peut-être moins visible mais elle prend forme. C’est la traçabilité avec ce qu’elle implique en termes d’information et de solutions technologiques, comme la blockchain par exemple, nécessaires pour en assurer la collecte, le traitement et la diffusion. Aujourd’hui, la plupart des grands raffineurs ont un système de traçabilité qui couvre l’ensemble de leur chaîne de valeur. Ils proposent des standards qui permettent de suivre le cheminement de leurs lingots, étape par étape. A terme, la blockchain deviendra le dépositaire de cette information, accessible à tous. Aujourd’hui déjà, on trouve sur le marché des lingots poinçonnés d’un QR code qui renvoie à une adresse URL contenant tout leur historique.
L’intelligence artificielle occupe en ce moment les devants de la scène. Peut-elle trouver des applications sur le marché de l’or?
Le monde de l’or reste un monde très manuel, mais l’intelligence artificielle aura certainement un impact. Ce sera plus particulièrement le cas dans l’analyse des données géologiques à des fins d’exploration. Dans le futur, des solutions IA permettront très vraisemblablement aux compagnies minières d’identifier avec plus de précision des structures géologiques susceptibles de contenir de l’or, sous différentes formes.
Quelles grandes innovations ont cours aujourd’hui dans ce secteur ?
La mouvance ESG a rattrapé le monde de l’or qui souffre d’une image encore un peu sale. Il faut garder en tête le fait que la Russie et la Chine sont parmi les plus grands producteurs d’or. Traditionnellement, ce ne sont pas les pays les plus sensibles à des considérations environnementales qui deviennent pourtant un sujet clé chez de nombreux acteurs, à commencer par les investisseurs institutionnels. Ils réclament de plus en plus de garanties sur les modes de production et leur impact, ne serait-ce par exemple que l’impact social et l’empreinte carbone. Dans l’ensemble, ils veulent des processus d’extraction toujours plus propres. L’innovation se fera donc aussi sur ce terrain.
Le bitcoin est-il en mesure de concurrencer l’or comme valeur refuge ?
Le bitcoin et l’or ont certainement des points en commun. Ils ne produisent pas de rendement et ils officient tous deux comme réserves de valeur. Mais il se peut que les comparaisons s’arrêtent là. Il y a d’abord une question de génération. Les générations les plus mûres se sentent vraisemblablement plus à l’aise avec l’idée de détenir de l’or physique. Les plus jeunes, les digital natives, se laissent plus facilement attirer par les crypto-monnaies, plus proches de leur univers.
Sur des points fondamentaux, plus financiers, nous ne voyons pas non plus de corrélation claire entre les mouvements de l’or et ceux du bitcoin. Nous n’avons pas constaté par exemple de liens directs entre les sorties des ETF or et les entrées dans les ETF bitcoins, lancés début 2024. Ce ne sont pas des actifs qui se concurrencent. Ils ont d’ailleurs tous deux bouclé l’année en forte hausse. Ils ont plutôt tendance à se compléter, sachant que le côté fortement spéculatif du bitcoin peut en séduire certains.
Pour la majorité de nos clients, l’or conserve clairement une valeur immémoriale. Ils voient d’abord dans l’or, et il en est ainsi depuis toujours, sa capacité à conserver sa valeur, sous sa forme physique – pièce, lingot, voire même pépite ! –quel que soit l’endroit où la situation dans lesquels vous vous trouvez avec de l’or.
Les nouvelles plateformes online sont-elles appelées à reconfigurer la négoce de l’or ?
Nous n’en sommes pas persuadés. L’or est un des marchés les plus liquides du monde, avec des volumes qui ne sont pas ceux d’une plateforme, et de loin. Plusieurs centaines de tonnes s’échangent chaque jour pour des transactions qui dépassent les 100 milliards de dollars. Mais le London Bullion Market Association, qui contrôle l’essentiel de ce marché, rassemble en fait moins de 200 acteurs. C’est donc un marché très concentré où les tickets délivrés sont très élevés. Nous imaginons mal à court terme une décentralisation de ces échanges. Les opérateurs qui dominent ce marché n’y ont dans l’immédiat aucun intérêt.
Frédéric Dawance
De Pury Pictet Turrettini
Frédéric a rejoint de Pury Pictet Turrettini en 2016. Il participe activement à la gouvernance de la société en siégeant au sein du comité de direction, de stratégie et d’audit. Il a débuté sa carrière chez Pictet à Genève, puis chez CSFB à Zurich et à Londres, ainsi que chez Exane à Paris. Après deux ans en tant que CFO d’une société technologique, il a rejoint Lombard Odier & Cie en 2004, d’abord en tant que responsable du trading, puis en tant que co-responsable des produits d’investissement et enfin en tant que responsable d’un important groupe de banquiers privés. Frédéric est titulaire d’un diplôme HEC de l’Université de Saint-Gall et d’une maîtrise en économie de l’Université de Cologne.
Thierry Zen Ruffinen
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Avec une solide expérience de l’investissement, Thierry Zen Ruffinen a rejoint de Pury Pictet Turrettini en 2021 en tant que responsable de la distribution, où il s’emploie à conseiller une clientèle institutionnelle. Thierry a précédemment été en charge de la distribution des fonds et des mandats de Mirabaud Asset Management auprès de la clientèle institutionnelle romande. Il a commencé sa carrière en 2004 auprès de la Nouvelle Compagnie de Réassurance en tant qu’actuaire tarificateur. Thierry dispose d’un master en actuariat d’HEC Lausanne.
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Dans ce premier opus de L’Intégrale, série d’entretiens explorant en profondeur un même thème, Frédéric Dawance et Thierry Zen Ruffinen nous font découvrir le marché de l’or sous tous ses angles. Le deuxième interview de cette série est consacré au rôle que jouent aujourd’hui les banques centrales, notamment en Chine et en Russie.
Par Jérôme Sicard
Il est vrai que les banques centrales figurent aujourd’hui parmi les acteurs principaux de ce marché mais, historiquement, elles l’ont toujours été, à l’achat comme à la vente d’ailleurs. Depuis quelques années, elles jouent davantage un rôle de consommatrices, avec des achats massifs comme ce fut le cas encore en 2024. Elles sont donc à l’origine du rallye sur l’or qui s’est poursuivi l’an passé jusqu’à l’élection de Trump en novembre et qui a valu à l’once une progression annuelle de 25%. Ce qui est frappant, c’est de voir que ce rallye s’est opéré en dehors du secteur financier. Les flux dans les ETF sont négatifs jusqu’au mois d’avril et le redeviennent en novembre. Ce n’est pas donc la communauté financière qui a créé cette demande pour l’or. Ce sont bel et bien les banques centrales.
Comment expliquer les achats massifs réalisés en effet ces dernières années par la Chine et la Russie ?
A la Chine et la Russie, il faut ajouter la Turquie. Les banques centrales de ces pays ne sont pas les seules à stocker de l’or, mais elles commandent le marché au vu des volumes pris par leurs achats. Pour elles, l’intérêt primordial de l’or est d’être un actif liquide qui n’a aucune contrepartie. Personne ne peut venir le saisir une fois qu’il est empilé dans leurs coffres.
Dans le monde post Bretton Woods qui prévaut aujourd’hui, les Américains ont vendu aux banques centrales l’idée qu’il valait mieux pour elles acheter des Bons du Trésor adossés aux réserves colossales de Fort Knox pour produire un minimum d’intérêt. Les lingots n’en génèrent pas.
En revanche, la situation se complique quand apparaissent de fortes tensions sur le plan politique. L’idée de se voir confisquer ses dollars – possible sanction de la part des Etats-Unis – est assez dissuasive. Ce risque s’est accru ces dernières années, à l’image de la Russie mise au ban du système. Plutôt que de détenir des dollars, autant se tourner vers l’or pour s’épargner quelques complications. La Chine et d’autres pays du globe sont dans cette logique et achètent de l’or pour prévenir tout risque d’exclusion.
Dans cette tendance à la dédollarisation, quelles perspectives voyez-vous se dégager sur le long terme?
La Chine, la Turquie ou encore la Russie sont encore loin d’avoir des réserves d’or aussi importantes que des pays développés comme les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Italie, la France ou même la Suisse. Pour prendre ce seul exemple, l’or représente à peine 5% dans le bilan de la banque centrale chinoise. Ces banques possèdent encore énormément de bons du Trésor américain dans leurs réserves. Elles disposent donc d’une grande marge de manœuvre pour acheter encore de l’or.
A ce jour, aucune monnaie n’est capable de le remplacer. L’euro ne sera jamais accepté par tous, et il en va de même, bien évidemment pour le renminbi ou le rouble. Oui, nous voyons davantage de trades s’effectuer en renminbi, mais l’or reste la monnaie universelle acceptée par tous, à un prix sur lequel tout le monde s’accorde. Je ne suis pas nécessairement convaincu par cette tendance à la dédollarisation. En revanche, une multipolarité prend forme sur le plan géopolitique et je vois l’or jouer un rôle important dans cette nouvelle configuration.
Comment les politiques monétaires actuelles, comme la gestion des taux d’intérêt par les banques centrales, influencent-elles le marché de l’or, autant du côté de la demande que de celui de l’offre ?
L’or n’a pas salué l’élection de Trump, avec les perspectives de dollar fort, d’économie prospère et de taux d’intérêt élevés qui l’ont accompagné. L’or peut prendre de la valeur, mais il ne paie pas d’intérêt, comme nous l’avons rappelé plus tôt. Par conséquent, détenir de l’or induit des coûts d’opportunité d’autant plus importants que les taux directeurs de la Fed sont élevés. Cette corrélation a toujours existé. Le cours de l’or a tendance à baisser quand la Fed remonte ses taux.
C’est moins évident aujourd’hui. L’or n’a pas salué l’arrivée de Trump, mais son prix n’a pas baissé énormément en réalité. Sur le plan macro-économique, il est clair que l’or miné voit son coût s’accroître avec la hausse des prix de l’énergie et du travail, comme c’est le cas en ce moment. Son cours augmente d’autant et les quantités extraites diminuent. S’ajoutent à cela des tensions géopolitiques, entre la Chine et les Etats-Unis principalement, qui créent des incertitudes supplémentaires et contribuent à l’appréciation de l’or.
Aujourd’hui plus que jamais, le marché de l’or obéit à de multiples facteurs qui viennent chacun influencer la fixation des cours. Les politiques monétaires ont leur influence mais elles ne sont pas les seules.
Au vu des réserves qu’elles se constituent, les banques centrales sont-elles amenées à développer de nouvelles formes de produits financiers adossés à l’or ?
C’est difficile à envisager. Il fut un temps où toutes les banques centrales ancraient leur monnaie, et ce ne fut ni soutenu ni soutenable. La question reste néanmoins intéressante sur le plan théorique. La croissance de la masse monétaire doit-elle être inférieure, égale ou supérieure à la croissance économique ? Dans le cas d’une devise arrimée, la question devient encore plus sensible car aucun pays ne maîtrise l’or qu’il est capable d’extraire du sol et ne peut donc contrôler sa masse monétaire.
Il y a peu de chance pour que nous revenions à des monnaies-étalon. Les banques centrales peuvent en revanche s’intéresser à d’autres produits, comme ceux qui apparaissent avec le développement de la blockchain et des crypto-monnaies. Je pense d’abord aux stablecoins. Elles sont en général adossées au dollar, mais de plus en plus d’émetteurs, comme Tether, introduisent de l’or dans leurs réserves pour les renforcer. Dans ce cas, on voit bien que les innovations ne sont pas à l’initiative des banques centrales. C’est plutôt le marché qui prend les devants. Il en a toujours été ainsi. À voir la bonne dynamique dans laquelle elles s’inscrivent, les stablecoins ont matière à se développer. Les banques centrales pourraient y avoir recours un jour mais, dans l’immédiat, je doute qu’elles aient envie d’encourager le mouvement.
Frédéric Dawance
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Avec une solide expérience de l’investissement, Thierry Zen Ruffinen a rejoint de Pury Pictet Turrettini en 2021 en tant que responsable de la distribution, où il s’emploie à conseiller une clientèle institutionnelle. Thierry a précédemment été en charge de la distribution des fonds et des mandats de Mirabaud Asset Management auprès de la clientèle institutionnelle romande. Il a commencé sa carrière en 2004 auprès de la Nouvelle Compagnie de Réassurance en tant qu’actuaire tarificateur. Thierry dispose d’un master en actuariat d’HEC Lausanne.
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Par Jérôme Sicard
Dans la production et l’approvisionnement de l’or, quelles tendances émergentes pourraient venir influencer son prix?
Il y a bien sûr la découverte de nouveaux gisements d’or, mais on doit noter qu’il existe déjà un stock important de découvertes non exploitées. Le facteur déterminant, en réalité, c’est le coût de l’exploitation. Si le coût de production augmente et que le prix de l’or baisse, cela pourrait réduire la production. Mais à l’heure actuelle, avec des prix de l’énergie stables, un coût du travail modéré, et un prix de l’or en hausse, on peut s’attendre à une augmentation de la production. Les taux d’intérêt entrent aussi en jeu : le CAPEX est fortement lié aux taux d’intérêt, ce qui peut aussi influencer la production. En somme, on pourrait voir une production en hausse, mais tout dépendra de l’évolution de ces variables.
Comment les investisseurs abordent-ils l’or aujourd’hui ?
L’or physique reste un choix privilégié pour les investisseurs privés et leurs banquiers. Les fonds adossés à de l’or physique sont très populaires parce qu’ils sont simples à gérer, avec la garantie d’avoir de l’or tangible derrière. C’est facile à acheter et à vendre, et cela reste très apprécié par ceux qui cherchent une certaine sécurité. Ensuite, il y a l’émergence des tokens basés sur l’or, ou des stablecoins que nous évoquions plus tôt. Cette forme d’investissement numérique attire de plus en plus. Il existe également des fonds qui incluent des actions de sociétés minières, ou qui utilisent des produits dérivés pour compenser les frais de stockage et de logistique tout en cherchant à maximiser la performance. Ces produits peuvent être plus risqués mais ils complètent l’offre de manière originale. Si vous souhaitez conserver la pureté de votre investissement, un fonds adossé uniquement à de l’or physique reste la solution plus sûre.
Comment s’est comporté l’or depuis la fin des accords de Bretton Woods en 1971 ?
La fin des accords de Bretton Woods, avec la suspension de la convertibilité du dollar en or, a clairement marqué un tournant. Depuis cette époque, le prix de l’or a littéralement explosé. En 1971, l’once était à 35 dollars. Aujourd’hui, elle dépasse les 2’700 dollars. Son rendement annualisé approche donc les 8%. On peut parler de forte appréciation. L’or a surperformé la plupart des classes d’actifs et sa performance s’aligne quasiment sur celle du S&P500. Depuis 1971, le S&P a produit un rendement annualisé de 9%. Et si vous aviez réinvesti vos dividendes année après année le rendement se serait élevé à 11%. Le comportement de l’or reste donc très impressionnant.
A quoi ressemble aujourd’hui la production mondiale ?
Actuellement, elle se situe aux alentours des 3’000 tonnes par année, ce qui représente en volume un cube de 5 mètres de haut qui aurait donc une valeur de 300 milliards de dollars. Les principaux producteurs mondiaux sont la Chine, la Russie, et l’Australie. Ils produisent plus de 300 tonnes chacun. Viennent ensuite les États-Unis et le Canada qui tournent l’un et l’autre autour des 200 tonnes. Il fut un temps où l’Afrique du Sud dominait complètement ce marché. Dans les années 1980, elle produisait près de 1’000 tonnes par an, soit 70 % de la production mondiale. Depuis, elle a connu un net déclin. Sa production a chuté à environ 130 tonnes par an, soit une baisse de 87 %. D’après une récente étude de Swissaid, la production d’or sur le continent africain pourrait se monter à 800 tonnes par an si on incluait la production artisanale. Mais cette dernière est souvent informelle et n’apparaît donc pas dans les statistiques officielles.
Et qui sont les grands acheteurs d’or aujourd’hui ?
Les banques centrales restent les plus gros acheteurs, notamment dans des pays comme la Chine, la Russie et la Turquie. A cette nuance près que leurs réserves restent très faibles, comparés à celles des pays occidentaux. Au cours des dix dernières années, la Chine a acheté plus de 1’000 tonnes d’or et la Russie environ 1’500 tonnes. Au-delà des banques centrales, la Chine et l’Inde sont de loin les plus grands consommateurs privés. Ces derniers temps, la demande en Chine a été soutenue en partie par les incertitudes qui minent le secteur de l’immobilier. Enfin, au niveau des entreprises, un géant du luxe comme Richemont achète environ 40 tonnes d’or chaque année pour alimenter ses différentes marques.
Selon vous, quels principaux facteurs vont déterminer l’évolution du cours de l’or ?
Les tensions géopolitiques et les incertitudes économiques devraient continuer à influencer l’or. Les politiques économiques inflationnistes, notamment aux États-Unis, où la machine à billets tourne à plein régime pour financer les déficits, devraient également soutenir la demande. Si les États-Unis flirtent avec des déficits de 8 % et que les économies européennes continuent de dépenser pour rester compétitives, l’or devrait tirer son épingle du jeu. Avec les politiques de relance en Chine et l’imprévisibilité qui règne en ce moment, l’or pourrait dépasser les 3’000 dollars l’once dans les deux prochaines années, voire même cette année.
Enfin, comment le marché de l’or se compare-t-il aux autres marchés financiers ?
Les échanges mondiaux d’or, entre les marchés au comptant, les contrats à terme et les transactions physiques, représentent environ 100 à 150 milliards de dollars au quotidien. En comparaison, les échanges sur les marchés actions sont d’environ 150 à 200 milliards de dollars à l’échelle mondiale. L’or représente donc un marché immense, crucial tout autant pour les investisseurs privés que pour les banques centrales. C’est un marché très liquide, qui joue un rôle déterminant dans la diversification des portefeuilles, surtout en période d’incertitude économique. Pour paraphraser John Pierpont Morgan « Gold is money, everything else is credit ».
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Thierry Zen Ruffinen
De Pury Pictet Turrettini
Avec une solide expérience de l’investissement, Thierry Zen Ruffinen a rejoint de Pury Pictet Turrettini en 2021 en tant que responsable de la distribution, où il s’emploie à conseiller une clientèle institutionnelle. Thierry a précédemment été en charge de la distribution des fonds et des mandats de Mirabaud Asset Management auprès de la clientèle institutionnelle romande. Il a commencé sa carrière en 2004 auprès de la Nouvelle Compagnie de Réassurance en tant qu’actuaire tarificateur. Thierry dispose d’un master en actuariat d’HEC Lausanne.
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Renforcer la traçabilité et promouvoir les pratiques responsables dans l’industrie aurifère, générer un impact mesurable sur les communautés minières artisanales et l’environnement : voilà les objectifs sur lesquels s’engagent le fonds Swiss Positive Gold et l’initiative Swiss Better Gold.
L’importance de la Suisse dans l’industrie mondiale de l’or découle de son expertise en matière de raffinage, de services financiers et d’artisanat, en particulier dans le domaine de l’horlogerie. La stabilité et la neutralité du pays renforcent encore son rang.
Pour maintenir sa position dans cette industrie compétitive, la Suisse doit veiller à ce que l’or « Swiss made » devienne plus durable avec davantage d’impact.
L’or : un pilier économique assorti d’une responsabilité sociale
L’or demeure un élément crucial de l’économie et de la finance, avec des échanges quotidiens dépassant les 130 milliards de dollars. Plus de la moitié de la production annuelle de 175 milliards de dollars (soit 3140 tonnes) est vendue à des institutions financières, ce qui témoigne d’une confiance solide dans la valeur du métal jaune. Dans un contexte d’incertitude géopolitique, l’or constitue un actif essentiel pour les investisseurs.
La demande d’or physique en hausse
Alors que l’or a battu une série de records historiques en quelques mois, de nombreux spécialistes estiment que l’évolution du prix au premier trimestre 2024 marque la fin d’une période de consolidation de l’or de 12 ans (2012-2023). À moyen terme, le marché de l’or physique devrait continuer à bénéficier de plusieurs tendances :
Confrontés à des conditions de travail précaires, les mineurs artisanaux doivent être reconnus et soutenus
Les mineurs artisanaux, qui assurent environ 20% de la production mondiale d’or, travaillent souvent dans des conditions précaires et méritent d’être soutenus. Plus de 20 millions de travailleurs dans le monde sont confrontés, entre autres, à l’illégalité, à un environnement dangereux, , et à l’utilisation de mercure.
L’initiative Swiss Better Gold (« SBG ») a été lancée en 2013 avec le Secrétariat d’État suisse à l’économie dans le but d’adresser ces défis et de réduire la pauvreté dans les communautés de mineurs artisanaux et à petite échelle. Elle réunit aujourd’hui 26 membres actifs dans le secteur de l’or suisse : bijoutiers, affineurs, industriels et financiers.
La Suisse, leader de l’or durable
La Suisse raffine plus de 70% de l’or mondial, avec des raffineries comme MKS PAMP qui sont à la pointe des pratiques responsables. La traçabilité est essentielle pour lutter contre le blanchiment d’argent, la corruption et les comportements contraires à l’éthique. La Suisse, connue pour le luxe et pour sa place financière, devrait plaider en faveur de la traçabilité et de chaînes de valeur plus courtes.
« Swiss Better Gold », un modèle d’or durable
L’initiative Swiss Better Gold a exporté plus de 16 000 kg d’or produit de manière responsable depuis 2013, pour le bénéfice de mineurs qui reçoivent une prime d’impact en sus du prix de l’or. Elle met l’accent sur la traçabilité et les pratiques responsables, ouvrant la voie à une industrie aurifère plus éthique et plus durable. L’initiative promeut la formalisation et l’amélioration des conditions de vie et de travail des mineurs artisanaux, véritables piliers de cette industrie. En les intégrant dans le circuit légal et responsable, elle construit une chaîne de valeur plus juste, plus équitable et plus respectueuse de l’environnement (projets de reforestation, incitations techniques pour remplacer le mercure, etc.)
Le fonds Swiss Positive Gold : de l’or physique responsable
Lancé par de Pury Pictet Turrettini il y a 3 ans, le fonds Swiss Positive Gold investit dans l’or ayant un impact mesurable sur les communautés minières artisanales et sur l’environnement. Il privilégie les opérations responsables et s’approvisionne auprès de mines validées par Swiss Better Gold. Les lingots sont stockés auprès de la banque Pictet et constituent le stock le plus important d’or portant ce label de qualité. La performance du fonds reflète celle du prix de l’or, en hausse de plus de 20% cette année.
Les investisseurs acteurs du cercle vertueux de l’or positif
En se plaçant aux côtés des industriels et joailliers qui intègrent les enjeux des mineurs artisanaux dans leur chaîne de valeur, les gérants d’actifs peuvent participer à la transformation des chaînes de valeur de l’or à moindre coût. Le fonds Swiss Positive Gold permet à ses investisseurs de posséder de l’or physique à fort impact social et environnemental. Il intègre la prime d’assistance technique Swiss Better Gold dans la valeur d’inventaire du fonds sans imposer de frais d’entrée ou de sortie.
Ce fonds est une solution unique pour les clients sensibles à la performance et l’impact de leurs investissements.
Frédéric Dawance
de Pury Pictet Turretini
Frédéric Dawance est gestionnaire du Swiss Positive Fund – Physical Gold et associé-gérant de de Pury Pictet Turrettini depuis 2016. Il est titulaire d’un diplôme HEC de l’Université de Saint-Gall et d’un master en économie de l’Université de Cologne. Il a débuté sa carrière en tant que spécialiste dérivés chez Pictet à Genève, puis chez CSFB à Zurich et à Londres. Après deux années en tant que CFO d’une société technologique, il a rejoint la banque Lombard Odier en 2004 comme responsable du trading puis responsable des produits d’investissement et enfin responsable d’un important groupe de banquiers privés.
de Pury Pictet Turrettini & Cie
de Pury Pictet Turrettini & Cie (« PPT ») est une société de gestion fondée en 1996 par David de Pury, Guillaume Pictet et Henri Turrettini. Elle jouit d’un positionnement fort parmi les leaders de la gestion de fortune en Suisse, grâce à ses bureaux de Genève et Zurich et en Europe avec sa filiale à Bruxelles.
Animés par un esprit entrepreneurial, PPT est sans cesse à la recherche d’opportunités d’investissement innovantes. Sa philosophie repose sur un processus rigoureux et transparent qui intègre les principes « Buy and Care® » reconnus pour leur efficacité.