Solutions EAM
- Sébastien Berthoud
- Associé-directeur
- MFM Mirante Fund Management
« Nous sommes à la fois un asset manager et un wealth manager »
En un peu plus de 20 ans, Mirante a su diversifier intelligemment son modèle. Asset manager à l’origine, MFM s’est d’abord forgée une expertise dans le convertible avant de s’ouvrir à la gestion de fortune. Aujourd’hui, elle étend ses activités à de nouvelles stratégies asset management et aux solutions de prévoyance. Précisions de Sébastien Berthoud.
Par Jérôme Sicard
Vous considérez-vous aujourd’hui davantage comme un asset manager ou un wealth manager ?
Nous sommes à la fois asset manager et wealth manager, sans chercher à privilégier une ligne de métier plutôt que l’autre. Elles forment les deux grands axes sur lesquels nous avons structuré nos développements. Pour l’une comme pour l’autre, c’est le même moteur, la même approche, la même logique de gestion. Ce qui les différencie éventuellement, ce sont les besoins spécifiques des clients. Mais que ces clients soient privés ou institutionnels, nous leur proposons immanquablement le même niveau de granularité, la même transparence, la même qualité de reporting. C’est d’ailleurs cette cohérence qui structure notre modèle.
De quelle manière avez-vous mis votre expertise en asset management au service de votre offre en wealth management ?
Notre ligne Wealth repose principalement sur les compétences de l’Asset management. Nous proposons les mêmes produits, avec la même rigueur, la même discipline, la même exigence, aussi bien à nos clients privés qu’aux institutionnels. C’est clairement à l’avantage de nos clients privés qui profitent d’une expertise que nous avons construite dans le temps pour de grands investisseurs.
Quels sont selon vous les piliers indispensables à une offre wealth management ?
Il y a d’une part la technicité – avec cette rigueur, cette discipline propres à l’asset management – et d’autre part une gestion très personnalisée, à 360 degrés. J’insiste sur cette idée de sur mesure car elle tend à disparaitre dans les grandes banques qui préfèrent standardiser ou industrialiser les services délivrés à la plupart de leur clientèle, exception faite des très grandes fortunes. Or, une part importante de clients a encore besoin d’un accompagnement personnalisé, avec une vraie qualité dans les échanges, et dans les prestations qui en découlent. C’est précisément à cette clientèle que nous nous adressons.
Pour ce qui relève de l’asset management, vous concentrez-vous toujours autant sur les convertibles ?
Les obligations convertibles sont à l’origine même de la création de MFM en 2003. Notre expertise dans cette classe d’actifs nous a valu une belle notoriété et, dans la mesure où une forte valeur lui est associée, elle restera un pilier de notre gestion. Maintenant, comme toutes les classes d’actifs, les convertibles traversent des phases cycliques. Elles obéissent ou non à certaines modes. Leur attractivité évolue en fonction des marchés, un peu comme d’autres instruments plus génériques. Mais leur positionnement spécifique – à mi-chemin entre actions et obligations – leur confère une vraie pertinence stratégique. Cette position « intermédiaire » nous donne par conséquent la crédibilité nécessaire pour étendre notre savoir-faire à d’autres segments de marché.
Aujourd’hui, nous gérons douze stratégies différentes, y compris celles que nous avons développées pour la clientèle privée. Et qu’il s’agisse de fonds convertibles ou d’autres solutions, la rigueur de nos analyses, notre processus de gestion et notre niveau d’exigence demeurent identiques. Le convertible est toujours une pièce importante dans notre offre, mais il s’inscrit désormais dans un univers de gestion beaucoup plus large, structuré autour de plusieurs stratégies, plusieurs types de produits pour différents segments de clientèle. Chacun de ces segments a ses spécificités, mais les fondamentaux de notre gestion – discipline, transparence, maîtrise du risque – sont transversaux. C’est ce qui nous permet d’être à l’aise dans cette diversification, sans jamais déroger à notre exigence initiale.
Dans leur allocation, comment les gérants indépendants doivent-ils aborder aujourd’hui l’univers si complexe du fixed income ?
C’est une question très actuelle, à laquelle il n’est pas si facile de répondre car il faut prendre en compte ces deux dimensions clés que sont la prime de crédit et la prime de duration. Aujourd’hui, les spreads de crédit sont très serrés à l’échelle mondiale, donc peu rémunérateurs. En Suisse, les taux sont redevenus très bas, ce qui limite d’autant leur intérêt. En revanche, dans d’autres régions – notamment aux États-Unis et en Asie – les taux sont encore suffisamment élevés pour que l’univers obligataire reste attractif, surtout comparé aux actions. À condition, bien sûr, d’avoir une vision globale.
Pour les gérants suisses ayant un biais domestique, la tâche est plus ardue. Cela dit, les obligations restent un outil de diversification indispensable, même en Suisse. C’est pourquoi, à l’échelle globale, il me semble pertinent d’aller chercher de la prime obligataire, notamment pour amortir les chocs de marché. L’exemple d’avril dernier est assez parlant. Les marchés actions ont connu une forte correction, mais les poches obligataires – même sans offrir des rendements spectaculaires – ont bien résisté. Et leur stabilité nous a permis de céder des actifs défensifs et liquides pour nous repositionner sur des actions devenues soudainement très attractives. Ce rôle de coussin reste une fonction essentielle de l’obligataire dans une allocation intelligemment construite.
Sur quels nouveaux développements travaillez-vous actuellement ?
Nous nous renforçons dans plusieurs domaines, notamment dans celui de la prévoyance. Nous venons d’ailleurs de recruter Marc Churin qui occupait auparavant le poste de commercial chez Liberty pour la Suisse romande. Il nous permet de mieux structurer notre offre. Aujourd’hui, nous couvrons l’ensemble du spectre: prévoyance de base, prévoyance cadre, troisième pilier, libre passage. C’est un univers qui fonctionne selon sa logique propre, différente de celle de l’asset ou du wealth management. Les produits ont des horizons plus longs, les cycles sont différents, et la relation client repose sur d’autres dynamiques, souvent contractuelles et durables. Cela en fait un excellent complément à nos autres lignes d’activité.
Sur la partie asset management, nous voulons aussi nous développer davantage dans l’immobilier. Nous avons un AMC quantitatif déjà en place, et nous finalisons en ce moment même le lancement d’un fonds dédié, prévu pour cet automne. Là encore, l’objectif est d’élargir notre univers d’investissement avec des solutions qui nous permettent de bien nous différencier à notre échelle.
Sébastien Berthoud
MFM Mirante Fund Management
Sébastien compte une vingtaine d’années d’expérience dans la gestion de fortune pour une clientèle suisse et internationale. Il a rejoint MFM Wealth en septembre 2018 dans un rôle de gestionnaire de patrimoine senior, puis il en est devenu Associé en 2022. Après avoir débuté sa carrière chez UBS à Lausanne, il a travaillé successivement pour la Banque Migros et Piguet Galland. Tout au long de son parcours professionnel, il a développé des compétences plus spécifiques dans les domaines de la structuration de financements hypothécaires et de la prévoyance professionnelle. Sébastien Berthoud est titulaire d’un brevet fédéral bancaire et de la certification « Qualified Independent Wealth Manager » délivrée par l’ASG.
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