Portfolio management

Solutions EAM

  • Cyrille Urfer
  • CIO
  • Forum Finance

« Le 60/40 n’est pas parfait, mais il reste redoutablement efficace ».

Cyrille Urfer dirige la stratégie d’investissement de Forum Finance, le gestionnaire genevois dont il est devenu associé en avril. Son rôle a profondément évolué au fil du temps. Il revient ici sur cette transformation, tant de ses fonctions que des outils désormais à sa disposition pour les exercer pleinement.

Par Jérôme Sicard

Comment le rôle de CIO a-t-il évolué ces dix dernières années dans l’univers de la gestion de fortune ?

Il s’est beaucoup élargi, à mesure que les attentes des clients se sont affinées et que les marchés se sont complexifiés. Par ailleurs, il ne se contente plus de produire de la recherche au cœur du processus d’investissement. Il est devenu aussi un acteur clé dans le pilotage des risques, dans la relation client et dans le développement stratégique de l’entreprise.

Je voudrais insister sur les risques. En 2022, le retour brutal de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, conjugués à une montée des risques géopolitiques, ont mis en lumière l’importance d’une lecture élargie du risque, bien au-delà des seules métriques financières traditionnelles. Volatilité, perte maximale, scénarios extrêmes, mais aussi risques climatiques ou de liquidité sur les marchés privés – le CIO doit aujourd’hui intégrer tous ces éléments dans sa grille d’analyse.

Comment s’est transformé votre boîte à outils ?

Si le rôle du CIO s’est considérablement élargi, sa boîte à outils s’est elle-aussi agrandie à grande vitesse. Et c’est une transformation qui ne se limite pas à l’arsenal technique ou quantitatif. Elle touche aussi à des dimensions plus subtiles, comme la gestion émotionnelle des clients ou la capacité à naviguer dans un univers de plus en plus vaste – et parfois saturé – d’opportunités d’investissement.

Aujourd’hui, la gestion des risques ne se limite plus aux risques de marché ou de taux. Il faut aussi composer avec des problématiques de liquidité, de gestion des cash flows, et même avec l’état émotionnel des clients dans des phases de marché complexes. La volatilité ne se mesure plus uniquement dans les chiffres, mais aussi dans les réactions des clients face à l’incertitude.

À cela s’ajoute l’explosion de l’univers d’investissement. Ce n’est plus seulement une diversification par classes d’actifs, mais une multiplication des produits au sein même de chaque classe. Dans le private equity, par exemple, sous l’appellation générique, on trouve une diversité immense de stratégies, de risques, de structures, qui demandent une expertise pointue et un vrai travail de sélection.

La boîte à outils du CIO n’a donc jamais été aussi riche – mais elle exige une rigueur accrue dans son usage. La granularité des produits, leur finesse, leur liquidité parfois relative, permettent aujourd’hui de construire des portefeuilles d’une qualité que nous ne pouvions pas envisager voilà encore vingt ans. Mais disposer de tous ces leviers ne signifie pas forcément qu’il faut tous les actionner. Il faut savoir hiérarchiser, arbitrer et parfois renoncer car toutes stratégies obéissent aussi à leurs propres cycles.

Le modèle 60/40 est-il devenu obsolète ou mérite-t-il simplement d’être repensé ?

Non, on ne peut pas dire qu’il soit obsolète. Le 60/40 reste un bon point de départ. Il a le mérite d’être simple, compréhensible par tous, facile à mettre en œuvre, et surtout peu coûteux. Bien sûr, ce n’est pas une allocation véritablement diversifiée dans la mesure où, l’écrasante majorité du risque reste concentré sur les actions.

Les fonds de dotation des universités américaines ont progressivement abandonné ce modèle au profit d’allocations plus complexes. Beaucoup ont adopté une répartition 70/30, en réallouant une partie du portefeuille vers des actifs illiquides. L’exemple emblématique est celui de Yale, qui a connu un certain succès sur le long terme – sur 20 ou 25 ans, leurs résultats sont indéniablement solides.

Mais si l’on regarde les performances plus récentes, c’est moins évident. Après avoir repris les allocations historiques du fonds de dotation de Yale entre 2016 et 2020, calculé une moyenne, puis simulé leur évolution dans le temps avec des poids fixes, le résultat : sur 10 à 15 ans donne une performance comparable à celle d’un portefeuille 70/30 – sans même tenir compte des frais ni de la complexité de mise en œuvre du modèle de Yale.

Et sur des périodes plus courtes, notamment entre 2020 et 2022, le 60/40 a été plus performant. Sur les deux dernières années à fin décembre 2024, le portefeuille 60/40 affiche une performance cumulée de 36.0%, contre seulement 12.9% pour notre réplication du modèle de Yale.

Tout cela montre que la réponse n’est pas si tranchée. Le 60/40 n’est pas parfait, mais il reste redoutablement efficace, surtout lorsque l’on prend en compte sa simplicité et ses coûts moindres.

Comment avez-vous redéfini vos modèles de diversification chez Forum Finance ?

Beaucoup d’investisseurs s’inspirent du modèle Yale mais, dans les faits, il ne change pas fondamentalement la nature du risque. On ne fait que remplacer les actions côtées par des actions privées. En retour, on peut espérer capter une prime d’illiquidité de 200 à 300 points de base, mais cela ne constitue pas une véritable diversification.

Si l’objectif est réellement de diversifier, il faut alors penser en termes d’allocation au risque, et non en simple répartition du capital. C’est d’ailleurs la philosophie des stratégies de type risk parity, comme celles développées par Bridgewater, Man Group ou d’autres. Ces approches vont plus loin : elles intègrent une dimension macroéconomique en tenant compte des différents régimes d’inflation et de croissance.

Résultat : on obtient un portefeuille bien plus équilibré, capable de mieux résister à des contextes économiques variés. Pour compenser la moindre volatilité naturelle de certains actifs comme les obligations, ces stratégies utilisent du levier, de manière contrôlée, afin d’amener l’ensemble du portefeuille à un niveau de risque cible – souvent autour de 10 %, ce qui correspond à la volatilité historique d’un portefeuille 60/40.

C’est une construction élégante, cohérente sur le papier. Mais il faut être lucide : ce type de modèle ne fonctionne pas toujours, notamment dans des périodes extrêmes où toutes les classes d’actifs corrigent en même temps.

Quels leviers vous semblent les plus efficaces pour optimiser le couple rendement/risque ?

Il faut d’abord rappeler une chose essentielle : nos clients ne paient pas leurs factures en « ratio de Sharpe », mais en francs suisses, en euros ou en dollars. Autrement dit, l’objectif n’est pas uniquement d’optimiser une formule académique, mais bien d’obtenir des performances tangibles, dans une enveloppe de risque acceptable.

C’est aussi pour cela que nous aimons travailler avec des enveloppes de volatilité élevée. Si l’on regarde uniquement le ratio de Sharpe, certaines stratégies – comme la réplication du modèle Yale – ressortent très bien. Mais en termes de performance brute, elles peuvent décevoir.

La clé, c’est de bien comprendre les clients et la manière dont ils perçoivent leur portefeuille. Ce n’est pas forcément dans les années de fortes baisses, comme 2022, que les discussions sont les plus difficiles. Ce genre d’environnement est brutal, mais compréhensible. Les clients acceptent plus facilement une perte dans un contexte globalement négatif.

En revanche, les années comme 2023 ou 2024 sont bien plus complexes. Les marchés montent, certaines valeurs explosent — Nvidia, par exemple, progresse respectivement de 239% en 2023 et 177% en 2024 — tandis que les portefeuilles « équilibrés » et diversifiés, paraissent à la traîne. Là, la frustration de certains clients est importante, car ils ont l’impression de ne pas participer à ce succès.

Or, historiquement, la gestion de fortune suisse a été marquée par une forte culture de préservation du capital. Mais dans un environnement où certaines classes d’actifs affichent des hausses annuelles substantielles de plus de 30%, les investisseurs veulent en profiter. Trouver le bon dosage entre protection et participation reste donc l’un des défis majeurs pour optimiser le couple rendement/risque.

Comment rester discipliné dans des marchés qui réagissent en ce moment plus aux flux qu’aux fondamentaux ?

Nous avons mis en place un processus très structuré, qui permet de prendre des risques, tout en les maîtrisant.

Concrètement, nous nous appuyons sur cinq grands piliers d’analyse. En fonction de leur orientation, nous ajustons notre allocation en actions : lorsque tous les voyants sont au vert, nous pouvons monter jusqu’à 65 % d’actions. À l’inverse, si tous les signaux sont au rouge, nous réduisons jusqu’à un minimum de 25 %.

Ces cinq piliers incluent la conjoncture macroéconomique, la politique monétaire, les valorisations, la dynamique de marché et le sentiment des investisseurs. Les trois premiers relèvent des fondamentaux, les deux derniers sont davantage dictés par le comportement de marché.

Quelle est la « signature » de Forum Finance en matière de gestion ?

Comme beaucoup de gérants indépendants, notre ADN, c’est d’abord l’indépendance. Nous ne commercialisons pas de produits maison, à l’exception d’un fonds balancé qui réplique notre portefeuille modèle, en un peu plus diversifié. Ce véhicule est surtout destiné aux clients qui recherchent un investissement global unique facile à mettre en œuvre reflétant notre politique de gestion.

Cette indépendance se reflète également dans notre approche de gestion : nous construisons des portefeuilles basés sur des convictions fortes, avec un souci constant de lisibilité. C’est un point essentiel pour moi. Un portefeuille lisible, c’est un portefeuille que l’on peut expliquer clairement aux clients — ce qui améliore la transparence et la qualité des échanges.

Nous préférons éviter une construction en millefeuille. Avoir plusieurs fonds qui, au final, reproduisent la même exposition sous des étiquettes différentes, n’apporte rien. Cela donne une illusion de diversification, sans réelle valeur ajoutée.

Aujourd’hui, notre portefeuille modèle ne compte qu’une vingtaine de lignes, contre parfois plus d’une trentaine auparavant. Cette simplification est voulue : elle permet de mieux exprimer nos choix, tout en assurant une cohérence entre ce que nous faisons et ce que nous disons — aussi bien en interne qu’envers nos clients. Nous avons délibérément fait le choix d’une gestion de conviction orientée sur le long-terme avec la flexibilité d’ajuster nos allocations quand les circonstances le demandent.  En tant que CIO, je me fais un devoir d’incarner la stratégie de Forum Finance d’une manière claire, transparente et compréhensible.

Cyrille Urfer 

Forum Finance

Cyrille Urfer occupe le poste de directeur des investissements chez Forum Finance depuis juin 2023 et il en est devenu associé en avril 2025. Sa carrière l’a mené auparavant chez Unigestion, à la Banque Gonet, à l’Abu Dhabi Investment Council de 2008 à 2011 et chez Lombard Odier. Cyrille est titulaire d’un Master of Business Administration de l’International Institute for Management Development (IMD). Il est également analyste financier agréé (CFA) et membre du CFA Institute. Il est titulaire enfin du titre de Certified European Financial Analyst décerné par la Fédération européenne des associations d’analystes financiers.

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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Solutions Investissement

    • Anthony Bailly
    • Responsable de la gestion actions européennes
    • Rothschild & Co Asset Management

Comment bénéficier de la nouvelle impulsion de la Zone euro ?

L’évolution du contexte géopolitique a donné un nouvel élan à l’Europe grâce à l’unité retrouvée de la Zone euro et à la fin de l’austérité budgétaire en Allemagne. Cette nouvelle donne devrait profiter plus particulièrement au style Value et aux pays membres de l’Union au travers de secteurs bénéficiant de cette impulsion. Explications.

Qu’est-ce qui a changé pour l’Europe depuis le début de l’année ?

Deux événements majeurs ont marqué le paysage européen au premier trimestre 2025, redéfinissant ses perspectives économiques et stratégiques.

D’une part, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, accompagné d’une volonté affichée de désengagement militaire au sein de l’OTAN, a agi comme un électrochoc. Face à cette pression, l’Europe a su faire bloc, retrouvant une forme d’unité autour de la défense de sa souveraineté. Résultat : le lancement du plan de défense ReArm Europe par la Commission européenne, doté de 800 milliards d’euros, et un assouplissement des règles budgétaires pour permettre aux États membres de financer cet effort commun.

D’autre part, l’élection du chancelier Friedrich Merz a marqué un tournant historique en Allemagne. Berlin a mis fin à sa politique de rigueur budgétaire, rompant avec le Schuldenbremse, le fameux frein à l’endettement, et a annoncé un plan d’infrastructures de 500 milliards d’euros sur 10 ans, en plus de sa contribution au plan ReArm Europe. L’ampleur de cet engagement budgétaire est sans précédent puisqu’il équivaut, en termes d’effort, à la combinaison du plan Marshall et du plan de réunification.

Pour certains économistes, ce nouveau « whatever it takes » européen pourrait atteindre, d’ici 2030, un impact annuel de +1,5 % sur la croissance allemande et de +0,8 % sur celle de la Zone euro. Une dynamique qui pourrait bien redéfinir la trajectoire économique du Vieux Continent.

La surperformance de l’Europe sur les États-Unis peut-elle se prolonger ?

Depuis le début de l’année, l’Eurostoxx affiche u 16 mai une performance de 14,1 % contre -5,5 % pour le S&P 500. La performance de ces deux indices est par ailleurs équivalente sur trois ans – l’Eurostoxx à +50 % et  le S&P 500 à +52 % – et si les projecteurs sont restés braqués sur les Magnificent 7 – +111 % sur 3 ans, toujours au 16 mai -, la performance des valeurs bancaires de la Zone euro a été largement supérieure sur cette même période. Elle s’est élevée en effet à +179 %. Un signal fort du regain de dynamisme de certains secteurs européens face aux géants technologiques américains.

C’est toutefois l’avenir qui suscite le plus notre intérêt. Sur ce point, les trajectoires des États-Unis et de l’Europe semblent diverger. Outre-Atlantique, Donald Trump doit composer avec un déficit devenu difficilement soutenable, ce qui l’oblige à prendre des décisions économiques délicates. À l’inverse, la Zone euro dispose aujourd’hui de marges de manœuvre inédites, fruit de la rigueur budgétaire passée de l’Allemagne et renforcées par le récent plan de réarmement européen.  Cette dynamique pourrait bien ancrer durablement la surperformance européenne face aux États-Unis.

À plus court terme, l’environnement de politique monétaire joue également en faveur de l’Europe. L’inflation, plus modérée qu’outre-Atlantique, a permis à la BCE d’abaisser ses taux à 2,25 %, avec déjà trois baisses depuis le début de l’année. La Fed, de son côté, maintient une politique monétaire restrictive, avec des taux toujours autour de 4,5 %. Ce différentiel crée un contexte plus favorable à la croissance en Europe.

Enfin, les flux d’investissement confirment ce regain d’intérêt. Délaissée depuis l’invasion de l’Ukraine, la Zone euro attire à nouveau les investisseurs internationaux. Le mouvement reste encore modeste – les entrées récentes ne représentent qu’un quart des sorties cumulées depuis mars 2022  – mais la tendance est enclenchée. Avec des valorisations toujours attractives et un momentum macroéconomique en train de s’inverser au profit de l’Europe, les conditions semblent réunies pour une accélération de ces flux.

Qu’est-ce qui a changé pour l’Europe depuis le début de l’année ?

Deux événements majeurs ont marqué le paysage européen au premier trimestre 2025, redéfinissant ses perspectives économiques et stratégiques.

D’une part, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, accompagné d’une volonté affichée de désengagement militaire au sein de l’OTAN, a agi comme un électrochoc. Face à cette pression, l’Europe a su faire bloc, retrouvant une forme d’unité autour de la défense de sa souveraineté. Résultat : le lancement du plan de défense ReArm Europe par la Commission européenne, doté de 800 milliards d’euros, et un assouplissement des règles budgétaires pour permettre aux États membres de financer cet effort commun.

D’autre part, l’élection du chancelier Friedrich Merz a marqué un tournant historique en Allemagne. Berlin a mis fin à sa politique de rigueur budgétaire, rompant avec le Schuldenbremse, le fameux frein à l’endettement, et a annoncé un plan d’infrastructures de 500 milliards d’euros sur 10 ans, en plus de sa contribution au plan ReArm Europe. L’ampleur de cet engagement budgétaire est sans précédent puisqu’il équivaut, en termes d’effort, à la combinaison du plan Marshall et du plan de réunification.

Pour certains économistes, ce nouveau « whatever it takes » européen pourrait atteindre, d’ici 2030, un impact annuel de +1,5 % sur la croissance allemande et de +0,8 % sur celle de la Zone euro. Une dynamique qui pourrait bien redéfinir la trajectoire économique du Vieux Continent.

La surperformance de l’Europe sur les États-Unis peut-elle se prolonger ?

Depuis le début de l’année, l’Eurostoxx affiche au 16 mai une performance de 14,1 % contre -5,5 % pour le S&P 500. La performance de ces deux indices est par ailleurs équivalente sur trois ans – l’Eurostoxx à +50 % et  le S&P 500 à +52 % – et si les projecteurs sont restés braqués sur les Magnificent 7 – +111 % sur 3 ans, toujours au 16 mai -, la performance des valeurs bancaires de la Zone euro a été largement supérieure sur cette même période. Elle s’est élevée en effet à +179 %. Un signal fort du regain de dynamisme de certains secteurs européens face aux géants technologiques américains.

C’est toutefois l’avenir qui suscite le plus notre intérêt. Sur ce point, les trajectoires des États-Unis et de l’Europe semblent diverger. Outre-Atlantique, Donald Trump doit composer avec un déficit devenu difficilement soutenable, ce qui l’oblige à prendre des décisions économiques délicates. À l’inverse, la Zone euro dispose aujourd’hui de marges de manœuvre inédites, fruit de la rigueur budgétaire passée de l’Allemagne et renforcées par le récent plan de réarmement européen.  Cette dynamique pourrait bien ancrer durablement la surperformance européenne face aux États-Unis.

À plus court terme, l’environnement de politique monétaire joue également en faveur de l’Europe. L’inflation, plus modérée qu’outre-Atlantique, a permis à la BCE d’abaisser ses taux à 2,25 %, avec déjà trois baisses depuis le début de l’année. La Fed, de son côté, maintient une politique monétaire restrictive, avec des taux toujours autour de 4,5 %. Ce différentiel crée un contexte plus favorable à la croissance en Europe.

Enfin, les flux d’investissement confirment ce regain d’intérêt. Délaissée depuis l’invasion de l’Ukraine, la Zone euro attire à nouveau les investisseurs internationaux. Le mouvement reste encore modeste – les entrées récentes ne représentent qu’un quart des sorties cumulées depuis mars 2022  – mais la tendance est enclenchée. Avec des valorisations toujours attractives et un momentum macroéconomique en train de s’inverser au profit de l’Europe, les conditions semblent réunies pour une accélération de ces flux.

Le style Value peut-il bénéficier de ce nouvel environnement ? 

Observons d’abord qu’au cours des vingt dernières années, le style de gestion Value tend à surperformer le style Croissance lorsque le marché européen surperforme le marché américain. Cette corrélation s’explique notamment par la structure sectorielle des deux zones : l’Europe reste plus exposée aux secteurs industriels et financiers, tandis que les indices américains sont dominés par les valeurs technologiques. Cette tendance s’est de nouveau confirmée depuis le début de l’année puisque la Value surperforme la croissance de plus de 13 points.

Par ailleurs, si l’on remonte à la fin de l’année 2020 — période marquant le retour d’une meilleure visibilité économique post-Covid — l’écart dépasse désormais 28 points. Cette situation s’explique notamment par la normalisation des taux d’intérêt et son corollaire direct, l’amélioration de la profitabilité des secteurs financiers. Pourtant, malgré cette dynamique, la prime de valorisation des valeurs de croissance reste élevée : environ +90 % par rapport aux valeurs Value, contre une moyenne pré-Covid autour de +65 %. La normalisation de cette prime doit, selon nous, se poursuivre, d’autant que nous évoluons désormais dans un environnement de taux et de politique monétaire totalement différent de celui qui prévalait au cours de la décennie post-crise financière.

À court terme, cela doit s’opérer par la repentification de la courbe des taux qui doit continuer de soutenir les secteurs financiers. À moyen/long terme les plans de relance mentionnés précédemment sont structurellement porteurs pour l’activité de la zone, et soutiendront la croissance de secteurs Value cycliques comme la construction, les matières premières ou encore les équipementiers industriels. La redynamisation de la zone constituera un terreau toujours plus favorable aux secteurs financiers en raison de leur caractère fortement domestique.

Anthony Bailly 

Rothschild & Co Asset Management

Anthony Bailly débute sa carrière en audit financier et commissariat aux comptes dans la division moyennes et grandes entreprises dans les secteurs de la télécommunication et des médias chez Arthur Andersen puis chez Ernst & Young (2001 à 2007). Il a intégré Rothschild & Co Asset Management en février 2007 comme analyste financier sur les secteurs de l’automobile, des médias, des technologies et de la communication. En septembre 2016, il devient co-gérant des fonds actions grandes capitalisations pour la zone Euro/Europe. En 2020, il devient Gérant actions et membre du Comité d’Investissement au sein de Rothschild & Co Asset Management. En 2024, il devient Responsable de la Gestion Actions européennes de Rothschild and Co AM. Anthony est diplômé de Kedge Business School Option Finance et d’un DEUG en Sciences économiques de l’université Bordeaux IV.

 

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      • Vincent Fraser
      • Président
      • Croesus

    Comme en F1, la performance est le moteur du succès en gestion de fortune

    À l’instar des écuries de Formule 1, le succès des sociétés de gestion de patrimoine et de leurs conseillers repose en partie sur des gains marginaux. Dans cet univers de précision et d’efficacité, la performance des outils technologiques est un facteur clé. Elle se répercute directement sur la productivité des équipes et sur leurs résultats finaux.

    C’est le parallèle que trace le président de la WealthTech Croesus, Vincent Fraser, qui connaît bien ces deux secteurs.

    « Nous sommes dans un business de gains marginaux. Notre cible est d’offrir des solutions qui permettent à nos utilisateurs de maximiser leur performance, optimisant ainsi les résultats de leur firme, de leurs conseillers et de leurs clients », souligne-t-il.

    Pour Vincent Fraser, la performance est un élément important du succès des firmes de gestion de patrimoine, tout comme pour leurs partenaires d’affaires. 

    La course aux gains marginaux

    Des solutions de gestion de patrimoine performantes, utilisées à leur plein potentiel, sont des avantages concurrentiels pour les conseillers en investissement, les gestionnaires de portefeuilles et les firmes pour lesquelles ils travaillent. 

    « Les clients et les utilisateurs de Croesus travaillent avec des solutions qui leur permettent d’offrir une performance supérieure aux investisseurs, explique Vincent Fraser. Mais ils veulent également performer sur le plan opérationnel, que ce soit en termes de productivité, d’efficacité et de gestion des risques. »

    Si la qualité intrinsèque des solutions technologiques est primordiale, l’optimisation de leur utilisation l’est tout autant. Vincent Fraser en est bien conscient. C’est pourquoi il définit l’offre de Croesus comme « solution-en-tant-que-service ».

    « Les gains marginaux sont réalisés par les utilisateurs de nos solutions,» précise-t-il. Nous offrons des « services de performance » qui incluent nos solutions, notre support à la clientèle, la formation continue, la gestion du changement, la transformation numérique, la sécurité, ainsi que les mises à jour et l’évolution de nos produits. »

    Une culture de performance au service des clients

    Pour être en mesure d’offrir des services holistiques et performants, un fournisseur de WealthTech doit être organisé et fonctionner efficacement. C’est dans cette optique que Croesus a entrepris une transformation, plaçant la performance au centre de sa culture d’entreprise. Sa stratégie s’articule autour de quatre zones : l’incubation, la modernisation de l’offre, la performance et l’efficacité de l’organisation.

    « La mise en place de nos quatre zones est bien entamée et nous observons des signes très positifs dans chacune d’elles, se réjouit Vincent Fraser. Notre organisation centrée sur les produits se concrétise dans notre zone d’incubation, et nous voyons un engouement de la part de nos clients pour collaborer sur de nouvelles idées. »

    Une vision produit centrée sur la performance

    L’évolution des produits Croesus est intrinsèquement liée à cette culture de performance. L’objectif est de fournir aux professionnels de la gestion de patrimoine des solutions toujours plus intégrées, simplifiées, performantes et orientées vers l’avenir.

    « Notre mission est de simplifier et d’humaniser la gestion de patrimoine, rappelle M. Fraser. Pour y parvenir, nous devons offrir des solutions plus intégrées que ce qui existe sur le marché. Cela passe par des investissements stratégiques et des partenariats, afin de développer des solutions faciles à utiliser, à déployer, et qui apportent une valeur ajoutée significative en termes de performance pour nos utilisateurs. »

    Cette vision se traduit par une écoute accrue des besoins des utilisateurs, notamment à travers la mise en place de groupes consultatifs d’utilisateurs. L’objectif est de développer des fonctionnalités et des produits qui ont des impacts significatifs sur la performance de leurs activités quotidiennes.

    « L’idée n’est pas seulement de répondre aux demandes, mais d’anticiper les besoins futurs et d’incuber des solutions innovantes qui façonneront l’expérience de la gestion de patrimoine de demain », soutient Vincent Fraser.

    « Nous voulons être plus que des partenaires technologiques, nous voulons être des partenaires d’affaires », assure-t-il. « Nous voulons comprendre la réalité de nos clients. C’est pour cela que je m’implique personnellement dans plusieurs discussions avec des clients et que nous abordons des aspects très stratégiques. »

    La prévisibilité des livraisons de produits est également une priorité pour Croesus, afin de permettre à ses clients de mieux planifier leurs activités opérationnelles et d’affaires. « L’objectif est d’être plus prévisible sur ce qui sera livré, afin que nos clients puissent anticiper et intégrer ces évolutions dans leurs opérations de manière efficace », annonce-t-il. 

    Le marché peut s’attendre à voir une accélération dans les trimestres à venir de la part de Croesus », conclut Vincent Fraser. 

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      Transition énergétique 4/4

      L’Intégrale

      Transition énergétique 4/4

        • Interview Pierre Mouton, Head of long-only strategies, et Alexis Sautereau, senior portfolio manager
        • NS Partners

        « Optimiser réseaux et infrastructures pour réduire les quantités de matière nécessaires ».

        Le deuxième volet de L’Intégrale s’intéresse à la transition énergétique – ou plutôt, à l’adaptation énergétique, selon l’expression privilégiée par Alexis Sautereau et Pierre Mouton. Le quatrième et dernier interview de la série porte sur le thème des ressources naturelles nécessaires à cette transition, et de leur exploitation devenue aujourd’hui assez préoccupante.

        Par Jérôme Sicard

        De quelles ressources naturelles la transition énergétique dépend-elle ?
        La transition énergétique repose sur tout un ensemble de matières premières qui sont essentielles à la production, au stockage et au transport de l’énergie. Les batteries, par exemple, nécessitent du lithium, du cobalt, du nickel et du graphite. L’aluminium est indispensable aux panneaux solaires, tandis que l’argent et le silicium sont utilisés dans les cellules photovoltaïques.

        Et puis, il y a de gigantesques besoins en cuivre, qui entre dans la fabrication des câbles, des moteurs, des éoliennes et des réseaux électriques. Actuellement, le secteur de l’énergie consomme environ un quart de la production mondiale de cuivre — soit 6 à 7 millions de tonnes par an. Avec l’accélération de l’électrification, cette demande pourrait dépasser les 15 millions de tonnes d’ici dix ans.

        Enfin, quitte à nous montrer un peu provocateurs, il faut aborder également le cas de l’acier, dont les véhicules électriques sont grands consommateurs, peut-être un peu trop. Nous ne voyons pas vraiment l’intérêt de concevoir et de produire des voitures qui pèsent deux tonnes. La logique nous échappe. Nous ne sommes pas convaincus que ce soit la meilleure façon d’aborder le transport électrique.

        Quelles conséquences pourrait avoir la surexploitation des ressources naturelles dans le cadre de la transition énergétique ?
        Elle pourrait bien évidemment avoir des effets dévastateurs, et ce pour plusieurs raisons :  dégradation accélérée de l’environnement, tensions géopolitiques accrues, et aggravation des conditions sociales dans les zones d’extraction. Ce sont les principales menaces. Prenez par exemple les mines de cobalt en République démocratique du Congo. Les conditions de travail sont déjà inacceptables et la situation peut encore empirer.

        Sur le plan économique, la rareté croissante des métaux risque aussi d’entraîner une volatilité accrue des prix. Plus une ressource s’épuise, plus elle devient chère et incertaine. À cela s’ajoute un phénomène préoccupant : la baisse des rendements miniers. Non seulement les gisements sont moins nombreux, mais leur qualité décline. Nous venons d’aborder le sujet du cuivre. Nous pouvons continuer. La teneur moyenne est passée d’environ 1,2 % dans les années 1990 à moins de 0,6 % aujourd’hui dans certaines grandes mines. Résultat : l’exploitation devient plus coûteuse, plus énergivore, et moins rentable.

        Extraire les mêmes volumes de matière réclame donc plus d’énergie, plus de produits chimiques, et plus d’atteinte environnementale — un paradoxe inquiétant pour une transition censée porter le label « vert ».

        Alors comment gérer au mieux la hausse exponentielle de la demande en cuivre pour s’en tenir à cet exemple ?

        Plusieurs fronts ont déjà été ouverts. D’abord avec le développement de nouveaux projets miniers, mais c’est un processus de plus en plus long, de plus en plus coûteux et soumis à des contraintes environnementales de plus en plus lourdes. Il y a ensuite une volonté de plus en plus forte d’intensifier le recyclage : le cuivre est recyclable à 100 %, mais aujourd’hui seule une fraction est effectivement réutilisée. Il y a donc beaucoup de marge de progression dans cette voie. C’est valable pour le cuivre mais aussi pour beaucoup d’autres métaux essentiels à la transition énergétique.

        Il est possible aussi d’optimiser les réseaux et infrastructures pour réduire la quantité de matière nécessaire. Et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale est devenue stratégique.

        Il est une dernière piste à envisager, la moins immédiate, la moins simple : celle des produits de substitution. Il est en effet possible de remplacer les métaux de base par des matériaux composites ou synthétiques. Mais, dans ce domaine, nous nous heurtons encore aux limites de la physique et de ce que nous en savons.

        Il reste quand même une question en suspens. Le cuivre recyclé, qui coûte plus cher que le cuivre primaire, peut-il s’imposer pour la simple raison qu’il est plus vertueux ? A ce jour, ce n’est pas évident. Dans l’équation économique, il ne semble pas que la conscience environnementale soit encore suffisamment prise en compte.

        Comment est-il possible aujourd’hui d’optimiser la gestion de ces ressources ?

        En mettant en place par exemple des filières de recyclage beaucoup plus structurées. En rendant la traçabilité plus systématique. En imposant des standards de durabilité. Et surtout, en concevant les produits dès le départ pour qu’ils soient démontables et récupérables. C’est une logique de cycle de vie. Et c’est en même temps une redéfinition des équilibres économiques et des chaînes de valeur à l’échelle mondiale. À un moment, il serait bien aussi de prendre un peu plus conscience qu’il n’est pas absurde de vouloir laisser quelque chose de viable aux générations futures.

        Quelles opportunités d’investissement avez-vous pu identifier dans ce domaine ?

        Le recyclage des métaux stratégiques est un terrain en plein essor. Tout comme les technologies de batteries alternatives, les infrastructures pour les réseaux intelligents ou encore les fonds spécialisés dans les métaux critiques. Les opportunités sont nombreuses, à condition d’adopter une vision long terme et de savoir faire preuve de patience. A plus court terme, il est clair que la gestion intelligente des réseaux est probablement un des vecteurs sur lequel se concentre énormément d’efforts avec des gains substantiels à la clé. Parce qu’il devient plus facile de mieux gérer en amont, mais aussi parce qu’il est possible pour les consommateurs — qu’ils soient industriels ou particuliers — d’adapter plus intelligemment leur manière de consommer l’énergie. De façon simple et généralisée, cela peut déjà avoir un impact assez considérable.

        Comment les grands acteurs du secteur des matières premières se préparent-ils aux bouleversements liés à la transition énergétique ?

        Les industriels investissent massivement dans la recherche, notamment autour des matériaux composites, afin de réduire leur dépendance aux métaux traditionnels. Toutefois, en ce qui concerne certaines propriétés physiques essentielles — comme la conductivité électrique —, il n’existe pour l’instant aucune alternative crédible aux métaux connus, en particulier le cuivre. Malheureusement, la physique impose encore ses limites.

        Parallèlement, les grands groupes miniers, comme Rio Tinto, ont pris conscience de la diminution de la qualité des gisements et de l’appauvrissement des ressources. Cette réalité les pousse à anticiper et à financer des programmes de recherche visant à développer des matériaux hybrides. L’objectif ? Maintenir des performances techniques équivalentes — notamment en matière de conductivité — tout en réduisant la part de cuivre utilisé.

        Il ne s’agit pas encore de remplacer complètement les métaux existants, mais plutôt d’imaginer des solutions intermédiaires permettant de prolonger la durée de vie des ressources et de préserver la viabilité économique du secteur. Finalement, pour rester positif, plus les contraintes augmentent, plus la pression s’accroît pour trouver des alternatives innovantes.

        Pierre Mouton

        NS Partners

        Pierre Mouton a rejoint NS Partners en 2003. Il dirige les stratégies Long Only du groupe et il est membre également du comité d’allocation d’actifs. Pierre a débuté sa carrière financière en 1993 chez AG2R La Mondiale, où il a successivement géré des portefeuilles monétaires, obligataires et actions, avant de rejoindre en 2000 Fiduciary Trust à Genève et d’entrer ensuite chez NS Partners comme gestionnaire de portefeuille. En 2004, il a co-fondé Messidor Finance, avant de revenir chez NS Partners en 2010. Pierre Mouton est titulaire d’une licence et d’un master en finance, actuariat et gestion de portefeuille de SKEMA Business School à Lille, France.

        Alexis Sautereau

        NS Partners

        Alexis Sautereau a rejoint NS Partners en 2020. Il a plus de 20 ans d’expérience dans divers secteurs financiers. Il a commencé par travailler dans le trading d’options et d’actions avant de s’orienter vers le conseil en technologie puis la finance d’entreprise. En 1999, il rejoint Unigestion, l’un des leaders européens de la gestion alternative, dont il devient directeur exécutif, avant de le quitter en 2002 pour fonder Jam Research.

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