Alliance
Pierre Dupont
WIZE by Teamwork
«Syz veut couvrir l’ensemble des besoins GFI avec une solution core»
Grâce au partenariat établi avec Wize by TeamWork, la banque Syz offre désormais l’emploi du PMS développé par Wize aux gérants indépendants qui ont déposé leurs avoirs chez elle. Une solution novatrice expliquée plus en détails par Pierre Dupont.
En quoi consiste donc ce partenariat ?
Nous mettons donc le logiciel Wize à la disposition des gérants de fortune indépendants qui utilisent Syz comme banque dépositaire. Avec la mise en place de la LSFin, un grand nombre de tâches incombent désormais aux GFI, principalement liées au CRM et à la compliance. Ce transfert de responsabilité, de la banque dépositaire vers le gérant, a limité du même coup la portée des systèmes dédiés aux GFI dans les banques. Les outils disponibles aujourd’hui ne répondent plus à 100% à leurs besoins.
D’où l’idée de ce partenariat entre Syz et Wize. Pour renforcer son offre auprès des tiers gérants, la banque propose d’externaliser et prendre à sa charge le coût d’une solution core, qui couvre l’ensemble des besoins des gérants indépendants dans ce nouvel environnement LSFin/LEFin.
Quels coûts la banque Syz prend-elle en charge plus précisément ?
Elle assume les coûts du logiciel au prorata des actifs que le gérant va déposer chez elle. Avec cette approche, elle veut bien évidemment inciter les gérants indépendants à ouvrir davantage de comptes chez elle. Le partenariat entre Wize et Syz repose donc sur ce changement de stratégie commerciale, avec une offre qui privilégie un système core plutôt qu’un système satellite.
Dans quelle mesure pensez-vous que les gérants indépendants seront sensibles à cette offre ?
Pour la banque Syz, l’emploi du logiciel Wize représente finalement un coût assez modéré. En revanche, pour les gérants indépendants, la mise en conformité aux nouvelles normes LSFin et LEFIn a un impact fort sur leurs charges opérationnelles. C’est bien le problème de ces nouvelles règlementations. Elles n’apportent pas de nouvelles opportunités business, du moins pas dans l’immédiat, mais elles grèvent les budgets et accroissent les risques opérationnels. Cet allégement budgétaire proposé par Syz va donc très certainement inciter les gérants à accroître leur relation d’affaires avec la banque.
Qu’entendez-vous démontrer au travers de ce partenariat ?
Il permet à la banque Syz de montrer qu’elle sait se mettre à l’écoute des gérants indépendants et qu’elle est suffisamment orientée clients pour trouver des solutions aux problèmes rencontrés en ce moment. Je crois aussi que Syz démontre son esprit entrepreneurial, avec un modèle de partenariat original et innovant qui lui permet de se poser en premier de cordée dans ce secteur. En ce qui concerne Wize, le partenariat conclu avec Syz met parfaitement en valeur les capacités de notre PMS à répondre aux nouveaux besoins des gérants, notamment dans les domaines du CRM et de la compliance, deux fonctions devenues aujourd’hui essentielles.
Pensez-vous que cette « Première » puisse en appeler d’autres ?
C’est un partenariat qui n’est pas exclusif, pour Syz comme pour Wize. Il peut donc créer un précédent. A terme, je ne pense pas que toutes les banques de la place suivront la même voie mais ce coup d’essai va quand même nous permettre de tester le marché et d’envisager éventuellement d’autres initiatives. Il est trop tôt pour mesurer la réussite de ce partenariat et l’impact qu’il aura, mais il est clair qu’il a déjà généré énormément d’attention et soulevé beaucoup de questions, chez les banques comme chez les gérants.
Pierre Dupont
WIZE by Teamwork
Pierre Dupont est Managing Partner chez WIZE by TeamWork, éditeur de solutions logicielles « all-in-one » pour le wealth management et l’asset management. Pierre possède une solide expérience à la fois dans le domaine de l’informatique et dans celui des opérations bancaires. Avant de prendre la direction Sales de Wize en 2010, il a dirigé le développement commercial des services Global Custody et Reporting de la banque Lombard Odier. Auparavant, il officiait en tant que Private Banking Client Executive chez IBM, à Genève. Pierre Dupont est diplômé de l’ICHEC Management School de Bruxelles.
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La fintech KeeSystem, vient de sortir la dernière version de KeeSense, son logiciel de gestion de portefeuille. Lancé voilà quinze ans, le PMS en est désormais à sa septième évolution, avec l’accent mis cette fois sur le design, l’ergonomie et l’efficacité.
Pour mettre au point cette nouvelle version de KeeSense, sur quels objectifs vous êtes-vous concentrés ?
Dans le secteur de la tech, il faut sans cesse innover pour répondre aux besoins des utilisateurs et à la façon dont ils se renouvellent. Avec KeeSense, depuis quinze ans que le logiciel existe, nous avons toujours cherché à simplifier le quotidien des gérants indépendants. Aujourd’hui, la dernière version s’inscrit toujours dans cette logique, et elle prend en compte également les nouvelles exigences auxquelles sont tenus les GFI depuis la mise en application des nouvelles réglementations en début d’année.
Plus concrètement, nous avons vraiment mis l’accent sur le design, l’esthétique et l’ergonomie. Nous nous sommes par exemple beaucoup inspiré des sciences cognitives pour présenter des information complexes de la manière la plus simple, la plus abordable possible. Un pms, c’est compliqué ; la compliance, c’est compliqué ; la gestion de fortune dans son ensemble, c’est compliqué ! Pour les GFI, les process sont assez lourds. Avec KeeSense 7.0, nous avons donc voulu développer des solutions rapides, efficaces, simples, intuitives. Nous nous sommes vraiment concentrés là-dessus.
A notre manière, nous essayé de redéfinir les frontières du wealth management. L’interface a été pensée pour engager l’utilisateur. Nous avons créé par exemple une fonctionnalité, “Snapshot”, afin que les GFI aient une une vision complète sur la gestion de leur portefeuille et que les processus décisionnels soient plus fluides.
Combien de temps avez-vous mis pour développer cette septième version de KeeSystem ?
Il nous a fallu un plus de neuf mois, avec une phase de recherche et, bien évidemment, une phase de test avec nos utilisateurs. Nous avons mis en place par exemple des outils de Eye Tracking pour bien comprendre où les regards se portent, avec parfois des résultats assez surprenants. Editer un logiciel comme le nôtre, mettre la bonne info au bon endroit, c’est quasiment un travail d’architecte. Il faut être à la fois très créatif très précis. Très créatif quand il faut réfléchir aux différentes façons d’utiliser les nouvelles technologies pour faciliter le quotidien des gérants. Très précis quand il s’agit de conceptualiser des tableaux de bord dynamiques qui garantissent des flux d’informations constant et fiable, en connexion avec de multiples banques dépositaires. La v.7 de KeeSense est plus qu’une mise à jour. Elle a été pensée dès le départ pour optimiser chaque aspect des opérations courantes, depuis la consolidation jusqu’au reporting.
Quels enseignements avez-vous tirés de la phase de test ?
Elles nous ont surtout permis de valider les idées que nous avions définies en amont, et d’assurer ensuite différents réglages selon les retours obtenus. Ces tests grandeur-nature sont forcément très importants. Nous avons aujourd’hui un peu plus de 300 utilisateurs. 70% d’entre eux utilisent KeeSense au moins quatre heures par jour ! Il était impératif qu’ils puissent nous faire part de leurs réactions. Nous ne pouvons fonctionner qu’en plaçant le client au centre de nos équations.
Par ailleurs, le secteur de la gestion de fortune s’apparente pour moi à l’univers du luxe. Dans le monde du luxe, il est impensable de présenter sur le marché une voiture, une montre ou un meuble qui présente un quelconque défaut aussi anodin soit-il. Nous avons cette même rigueur, ce même souci lorsque nous éditons nos logiciels. Nous sommes très stricts sur la qualité du produit final.
Pierre-Alexandre Rousselot
KeeSystem
Associé fondateur de KeeSystem, Pierre-Alexandre Rousselot en assume les fonctions de directeur général, plus particulièrement responsable de la stratégie globale et du développement commercial. Après des études en informatique, il s’est spécialisé dans le développement de logiciels appliqués à la gestion d’actifs. C’est ainsi qu’il a pu créer KeeSystem avec Frédéric Gérault et développer KeeSense, solution globale qui permet aux gérants de fortune, aux family offices et aux banques privées de gérer l’ensemble des fonctions stratégiques d’une société de gestion. KeeSystem est aujourd’hui présente à Genève, à Monaco et au Luxembourg.
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Pour un gestionnaire de fortune, au regard de son expertise, le site internet ne peut se réduire à la duplication online d’une brochure marketing. C’est un outil dynamique, de nature relationnelle, qui oblige à mettre en place une vraie stratégie de contenus.
Le Brand Content n’est autre que le discours tenu par la marque de l’entreprise sur différents supports. Il ratisse large, print et online : brochures, site internet, blogs, vidéos, réseaux sociaux, podcasts. Bref, il englobe tous les contenus qui contribuent à vous rendre visible et échanger avec votre public.
Voici les principaux avantages que procure le Brand Content.
. Il augmente la visibilité et la notoriété de votre entreprise et de sa marque.
. Il permet de mettre en avant l’expertise, les valeurs et les propositions d’offre qui sont propres à votre entreprise et ainsi les différencier de vos concurrents.
. Il engage votre audience. Un contenu pertinent, de qualité, retient en effet l’attention de vos clients et vos partenaires qui vont dès lors vous suivre et accroitre votre communauté
. Il assure une hausse conséquente trafic organique. Un bon contenu de marque avec une mise en valeur intelligente de mots clés contribue à améliorer le classement dans les moteurs de recherche et à générer des visites sur le site.
. Il agit également comme un outil puissant outil puissant dans la génération de prospects
Si votre brand content, autrement dit ce que vous racontez sur votre site web, se résume à des généralités du type «un service client de très haute qualité … sur mesure…. », « de la performance et une gestion efficace », « epuis 1925…. depuis 1935….. », « une équipe disponible », vous loupez l’essentiel. Votre site internet travaille directement pour les plus grandes marques de votre secteur mais pas pour vous.
Parce que dans le village mondial de l’internet, la simple articulation des produits & services renvoie au mieux au leader du marché et votre communication tourne alors à la perte budgétaire. Pour être pertinent, il faut pouvoir se raconter et formuler clairement ses motivations – construire le « story telling » de sa marque.
Qui êtes-vous, que faites-vous différemment de vos concurrents ? Quelle est votre identité en dehors de la gestion de fortune, pourquoi ce métier et quelle est la typologie de clients pour laquelle vous pouvez faire valoir la meilleure expertise ?
En positionnant la marque d’entreprise distinctement, le brand content à déployer régulièrement devient une évidence. C’est l’histoire de base qui continue à se construire dans la logique de la marque et qui va faciliter le développement de la communauté.
Dans une économie dématérialisée, la visibilité digitale est tout au moins aussi importante que la présence physique et l’expertise se met tout d’abord en scène sur l’internet. Tout comme l’investissement réalisé dans une adresse et dans des bureaux est important, l’investissement dans la présence digitale mérite aussi un effort. Il ne se résume pas à transférer la brochure de l’entreprise sur un site. Il y a également un investissement en temps et en argent pour entretenir la visibilité et la notoriété.
Dans moins de dix ans, la moitié des décideurs et des investisseurs sera née avec le digital. Ceux qui sont dans le monde du travail fonctionnent déjà de la même manière. Pour eux, la première entrée en contact passe majoritairement par l’identité de marque et de l’entreprise sur internet. La référence d’un client satisfait à un prospect potentiel passe aussi par la présence digitale, avec des prolongements évidents en termes d’image.
Ainsi pour répondre à ce patron d’un nouveau cabinet de gestion de fortune qui nous annonçait fièrement que sa salle de conférence lui avait coûté extrêmement cher et avait donc un budget réduit au minimum pour un site internet – combien de prospects envisagez vous d’obtenir avec votre salle à manger et combien de prospects allez-vous perdre avec un site internet et un discours de marque peu professionnel et certainement pas à la hauteur de l’image de votre salle à manger ni des clients potentiels que vous souhaitez acquérir ? …- et pourtant combien de personnes passeront dans sa salle à manger par rapport au nombre de personnes qui iront voir la 1ère page de son site internet ?
Chantal Baer
Swiss House of Brands
Experte en stratégie de marques, Chantal Baer a fondé en 2018 le cabinet Swiss House of Brands pour accompagner ses clients dans le déploiement de leviers de croissance et la génération de performance rendus possible grâce au digital. Membre du Cercle des Administratrices Suisses et du Directoire de Vaud Promotion, a écrit avec Xavier Comtesse le livre-référence «Les leviers de croissance à l’ère de l’économie numérique».
Chantal est diplômé de l’Université de Genève en Lettres et linguistique. Elle a suivi par ailleurs formations post-graduate dans les domaines du marketing, du digital marketing, de l’intelligence économique et du sustainable management.
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Depuis cette année, les gérants de fortune indépendants en Suisse doivent exercer leurs activités sous le couvert de la licence délivrée par la FINMA. Les questions stratégiques et opérationnelles sont revenues ainsi au premier plan. Elles déterminent d’ailleurs le rôle que doit jouer désormais la technologie dans l’arsenal des GFI, comme l’explique Dimitri Petruschenko.
Dans quelle mesure les exigences technologiques pèsent-elles sur les prestataires de services financiers ?
En principe, je considère la technologie comme un outil qui permet d’encourager l’innovation, d’agir plus rapidement sur le marché, de gagner des clients, de les fidéliser, d’améliorer la qualité et de gérer efficacement les risques. Le secteur des gérants indépendants n’échappera donc pas à la transformation numérique de la société. Les grandes banques, les petites banques, les grandes entreprises et les PME investissent toutes dans la technologie pour se transformer. Dans ce contexte, il est important d’avoir une perspective et une stratégie à long terme.
Quelles sont les questions prioritaires ?
Chaque gestionnaire de fortune indépendant devra, à son propre rythme, se livrer aux réflexions fondamentales suivantes : quelles sont les fonctions différenciantes qui doivent être prises en charge en interne par des collaborateurs dédiés afin de garantir le positionnement et la fidélité des clients ? Quels processus faut-il standardiser et automatiser afin de diminuer les tâches répétitives, réduire les risques et améliorer l’efficacité ainsi que la qualité des données ?
Quelles sont les exigences en matière de technologie que la nouvelle génération de clients impose aux gestionnaires de fortune ?
La nouvelle génération de clients attend une intégration transparente de la technologie dans le processus de conseil, ce qui inclut des plateformes et des applications numériques qui permettent d’accéder facilement aux informations et aux services réclamés. Ils souhaitent obtenir à tout moment et sur différents terminaux à un reporting complet afin de mieux suivre leurs placements et l’évolution de leur portefeuille. Et ils attendent des offres et des services personnalisés, basés sur leurs besoins et préférences individuels…
Quand vous regardez les prestataires IT, comment voyez-vous le marché évoluer?
Il présente à la fois un côté stable et un côté dynamique. Dans le domaine des applications de base telles que les systèmes de gestion de portefeuille, les leaders du marché ont une position forte et devraient rester en tête, ce qui garantit une certaine stabilité. Pour ces éditeurs de PMS, l’accent est plutôt mis sur le développement et l’ouverture de leurs solutions établies. Les gestionnaires de fortune exigent à juste titre de leurs fournisseurs une expérience client individuelle et la possibilité de connecter d’autres outils figurant dans l’écosystème. En revanche, le marché des outils offrant des fonctionnalités complémentaires spécifiques telles que KYC, CRM, reporting, messagerie, facturation & gestion des frais, gestion des dépenses, se développe en ce moment de manière plus dynamique.
Quels processus peuvent être numérisés et éventuellement même externalisés dans le domaine de la gestion de fortune ?
De nombreux processus peuvent être de plus en plus numérisés, voire externalisés. Il existe un grand potentiel de numérisation dans le domaine de la gestion des données bancaires et des justificatifs ainsi que dans celui de la productivité des bureaux, où de nombreuses tâches répétitives sont encore effectuées manuellement. Mais il n’y a pas d’approche “one-size-fits-all”. Un GFI devrait donc évaluer ce qui correspond le mieux à sa stratégie et à sa culture d’entreprise. La décision dépend également de l’ADN propre à chaque société de gestion.
Dimitri Petruschenko
EAM.Technology
Dimitri Petruschenko est co-fondateur et associé gérant de EAM.Technology. Il a 15 ans d’expérience dans l’environnement technologique du secteur financier, en particulier dans les domaines des banques privées, des gestionnaires de fortune indépendants et des family offices. Avant de fonder EAM.Technology, il a occupé des postes de direction chez des fournisseurs suisses de solutions logicielles destinées aux secteurs du wealth management et de l’asset management.
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Dans le déploiement des solutions digitales, qu’elles soient développées en interne ou externalisées, l’expérience client devient déterminante pour les gestionnaires de patrimoine. Alexis de Bernis en précise ici les contours.
La transformation numérique, son application, la mesure de son succès dans le contexte de la gestion de fortune, demande d’avoir recours à des informations concrètes et pertinentes. Et c’est plus particulièrement le cas aujourd’hui pour ce vaste domaine qu’est l’expérience utilisateur – la fameuse UX – concept clé au cœur de la révolution numérique.
Pour aller à l’essentiel, l’UX est l’équivalent en mode digital de l’attention que vous portez aux détails et à votre présentation dans le monde réel. Le principe même de l’UX est de donner la priorité aux utilisateurs réels de vos solutions et à leurs besoins. Le principal objectif se situe là, et c’est ainsi qu’il définit la réussite de votre transformation numérique.
Combien de fois avez-vous rencontré un nouveau système informatique ou entamé un projet et fini par penser : “C’est tellement compliqué, si technique ! Est-ce que la personne qui l’a construit l’a déjà réellement utilisé ? Ils ne comprennent vraiment pas ce que nous faisons !” C’est exactement ce que produit une mauvaise expérience utilisateur… La digitalisation sans prise en compte de l’expérience utilisateur, ce n’est que de l’informatique.
Permettez-moi donc de vous fournir quelques outils pour vous assurer que vos initiatives de transformation numérique atteignent l’objectif que nous venons d’aborder: offrir à vos clients une meilleure expérience utilisateur.
Persona
Pour offrir une expérience exceptionnelle à vos utilisateurs, vous devez les imaginer et vous poser les questions suivantes : Qui sont-ils ? Dans quelle industrie travaillent-ils ? Quel âge ont-ils ? Quel est leur niveau d’éducation et de revenu ? Qu’est-ce qui compte pour eux ? A quels problèmes font-ils face ?
Les persona sont des “personnages fictifs” que vous imaginez – en leur donnant un nom, un âge, un style de vie, et toute autre caractéristique permettant de les définir – afin d’adopter leur point de vue sur votre solution : “Est-ce que Lucas aimerait cette solution ? L’utiliserait-il ? Comment puis-je résoudre le principal problème d’Alain ?”.
Prototypes
Construire/implémenter une solution numérique est coûteux et – une fois livrée – difficile à modifier. C’est pourquoi il est toujours préférable de penser à l’expérience utilisateur en se basant sur des prototypes : cela peut être un dessin fictif sur PowerPoint, jusqu’à des outils de maquettage professionnels comme Figma. L’important avec les prototypes, c’est qu’ils vous aident à itérer rapidement.
Test
Ce que vous pensez être important pour vos utilisateurs et ce qui est réellement important pour eux sont souvent deux choses différentes, c’est pourquoi les tests sont au cœur de la réflexion sur l’expérience utilisateur. Montrez vos prototypes à vos utilisateurs cibles et assurez-vous d’écouter leurs commentaires. Recherchez les mots clés : simple, clair, beau, facile à utiliser – pour les bons retours ; peu clair, compliqué, flou, lent, trop technique – pour les mauvais retours.
Mesures
Une bonne expérience utilisateur a un impact réel sur l’engagement des utilisateurs avec vos solutions. Une fois que vous avez défini les problèmes que vous cherchez à résoudre dans le cadre de votre démarche de transformation numérique, définissez les indicateurs clés de performance (KPI) que vous cherchez à améliorer. Il peut s’agir par exemple du nombre d’interactions avec vos clients, du temps moyen qu’un client met pour répondre à une proposition d’investissement, etc.
Les experts utilisent le concept de test A/B – en proposant deux variations possibles appelées A et B, laquelle améliore le plus les KPI mesurés ?
Anecdote amusante : saviez-vous que Google a testé 41 nuances de bleu différentes pour les liens sur sa page de résultats de recherche ? La bonne couleur aurait apparemment généré une augmentation de 200 millions de dollars de revenus publicitaires.
L’expérience utilisateur fait partie d’un cadre plus large appelé Design Thinking. Cette technique est utilisée depuis des années par des entreprises technologiques pionnières à grand succès. Il repose sur le puissant concept d’itérations : la bonne conception n’est jamais inventée du jour au lendemain, elle est réalisée grâce à une série d’itérations, chacune suivant les mêmes étapes :
Armé de ces nouvelles informations, itérez à nouveau jusqu’à ce que vous atteigniez une solution satisfaisante – et maintenant vous pouvez envisager de la construire !
Alexis de Bernis
Silex
Après une formation initiale d’ingénieur Supélec à Paris, Alexis a décidé de mener son parcours professionnel en alliant technologie et finance de marché. Il a d’abord travaillé à la Société Générale, puis chez Sophis (maintenant Finastra), un fournisseur de logiciels sell-side et buy-side. Il est arrivé en Suisse en 2012 pour rejoindre les rangs de Leonteq à Zurich puis il a été recruté par Silex à Genève, en 2020, en tant que Chief Technology Officer.
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Pour monter en gamme, renforcer leur structure et étendre leur offre tout en se concentrant sur leurs points forts, les gérants indépendants ont aussi le choix des écosystèmes où se partagent ressources, compétences et parfois même process. Une option attrayante pour peu qu’elle s’accompagne d’un bilan stratégique capable de définir le bon positionnement.
L’évolution du cadre réglementaire et légal applicable aux GFI est en constante évolution. Les nouvelles exigences engendrent des coûts opérationnels toujours plus élevés, relevant ainsi les seuils de rentabilité. Les GFI se voient tenus d’augmenter continuellement leur masse sous gestion, alors même que les marges sont réduites par l’effet combiné d’une vive concurrence et d’exigences plus élevées de la part des clients. Confronté à ces contraintes et mutations, ils doivent repenser fondamentalement leur modèle d’affaires.
Dans ce contexte, comment peuvent-ils préserver ce qui les caractérise en premier lieu : leur indépendance ? Deux grandes tendances se dessinent actuellement. D’une part, certains se regroupent au sein de larges plateformes de gestion. Celles-ci permettent de préserver la viabilité des gérants de fortune, mais peuvent néanmoins paraître antinomiques avec les objectifs d’indépendance et de flexibilité tant leur organisation est proche de celle d’une banque traditionnelle. Or, il s’agit d’un modèle que les GFI ont souvent cherché à quitter à dessein.
D’autre part, les gérants attachés à un fonctionnement plus traditionnel, dans lequel tous les éléments de la chaîne de valeur sont couverts par des solutions développées en interne, ont un défi complexe à relever. Il leur faut préserver leur indépendance tout en industrialisant les processus pour satisfaire aux contraintes réglementaires et opérer dans un environnement toujours plus exigeant. A ce stade, il se trouve que les coûts en matière de développement technologique deviennent intenables pour une structure de taille humaine.
Face à ce grand écart entre volonté de maintenir un fonctionnement traditionnel et pari de l’industrialisation, l’alternative consiste à mutualiser certaines compétences pour se concentrer sur ses avantages comparatifs. Se crée ainsi un écosystème dynamique et mutuellement bénéfique.
Un écosystème, qu’est-ce que c’est ?
Un écosystème est un réseau de clients, de compétences et de ressources assemblé par plusieurs partenaires et organisé au travers d’accords contractuels régissant son fonctionnement. Son orchestration permet à ses participants d’organiser et de gérer leurs activités et fonctions business tout en créant et en distribuant la valeur de manière nouvelle, en particulier pour le client final – celui qui paie.
Un tel écosystème peut être rendu encore plus efficace au travers de technologies assura l’automatisation et la digitalisation de certains processus afin de faciliter l’échange et le traitement de données ainsi que la création de valeur. On parle alors d’un écosystème digital.
Un bilan stratégique préalable à la spécialisation
Les gérants indépendants ont tout intérêt à se spécialiser dans les domaines spécifiques où ils ont un avantage fort. Le choix de la spécialisation résulte avant tout d’un bilan stratégique propre à chaque entreprise. En effet, un écosystème mutuellement bénéfique se fonde sur ce type de bilan. Il permet aux GFI d’identifier et de définir les éléments de la chaîne de valeur à réaliser en interne et les éléments à déléguer à des partenaires ou prestataires de service externes. Cette décision doit reposer sur une analyse fine des forces et faiblesses du gérant et de sa structure, en relation avec les besoins avérés de ses clients.
Si un GFI voit dans la relation avec ses clients son principal atout, il pourra se concentrer sur la maîtrise d’outils CRM afin d’accroitre son efficacité et la qualité du service. En intégrant un écosystème, il pourra faire bénéficier ses clients des compétences offertes par d’autres sociétés spécialisées dans l’administration et la conformité réglementaire. Inversement, une firme performante en matière de solutions d’investissement se spécialisera en ayant recours à un outil PMS sophistiqué lui permettant de personnaliser plus encore ses stratégies d’allocation d’actifs. Par la suite, dans le cadre de l’écosystème, il mettra à disposition ses compétences à des participants se focalisant sur d’autres éléments de la chaîne de valeur – que ce soit le conseil, le reporting ou encore l’analyse des données. Ainsi le client final bénéficiera des compétences pointues de chaque participant, alors que ces derniers pourront se concentrer sur l’accroissement de leurs aptitudes individuelles et spécifiques.
Comment identifier sa proposition de valeur ?
Etablir ce bilan n’est pas aisé. La décision hautement stratégique d’abandonner des activités qu’un GFI considérait jusqu’ici comme une partie intégrale de son fonctionnement peut être risquée et difficile. Avant d’intégrer un écosystème, des sociétés de conseil spécialisées peuvent accompagner une entreprise dans son processus stratégique, ainsi que dans l’identification des partenaires et des outils adéquats.
Des outils, tels que le Business Model Canvas ou la Value Proposition Canvas, sont aussi de précieux atouts pour déterminer précisément un domaine de spécialisation qui deviendra alors le cœur de métier exclusif. Il en résulte une cartographie de l’ensemble de la chaîne de valeur oû il est alors plus facile de se positionner en fonction de ses ressources et compétences.
Un GFI devra aussi prendre des décisions complexes concernant la façon dont l’écosystème et ses éléments constitutifs seront développés : vaut-il mieux créer son réseau à partir de zéro ou rejoindre des réseaux déjà en place? Dans tous les cas, un écueil à éviter impérativement est le syndrome du « not invented here ». Il revient à préférer systématiquement des solutions développées en interne souvent plus coûteuses, moins efficaces, et plus difficiles à intégrer ou à maintenir que les solutions existantes proposées par des prestataires externes.
Comment organiser et orchestrer l’écosystème
Le choix de se spécialiser implique une défragmentation de la chaîne de la valeur en différentes aires d’expertise. La mise en place d’un écosystème consiste donc à reconfigurer la chaîne de valeur de façon à ce que les clients puissent bénéficier des compétences ainsi mises en commun.
Pour assurer l’efficacité de cet écosystème, et in fine pour proposer le meilleur service au client, les interactions entre chaque maillon de la chaîne de valeur doivent être aussi fluides que possible.
L’orchestration de l’écosystème visera donc à offrir un cadre juridique adéquat et mettre à disposition de tous les partenaires des éléments ouverts et interconnectables, notamment à travers d’Application Programming Interfaces (APIs). Ces programmes informatiques à travers lesquels différentes applications peuvent se connecter facilement au réseau assurent une interopérabilité maximale, ce qui est la clé pour une intégration efficace et contrôlée. Des outils technologiques permettent non seulement d’atteindre la fluidité requise, mais aussi d’assurer que l’ensemble de l’écosystème soit efficient, robuste et ultimement profitable.
De la concurrence à la coopétition
Quelles que soient la nature exacte de l’écosystème et son niveau de complexité technologique, un écosystème requiert par-dessus tout l’adoption d’un nouvel état d’esprit. Au sein de chaque entreprise, et à travers tout l’écosystème, chaque partenaire devra s’attacher à mettre en place une culture de coopération et d’innovation reposant sur ses compétences spécifiques.
En interne, les méthodes de travail Agile ou des politiques de recrutement destinées à attirer les compétences nécessaires peuvent faciliter le développement d’une telle attitude. Autant encourager aussi le décloisonnement entre les différentes fonctions business, et l’éclosion d’une culture de communication, tout en veillant à apaiser d’éventuelles résistances internes de la part de certaines unités qui ne pourraient pas percevoir l’intérêt de l’écosystème.
Ce qui vaut au sein d’une entreprise vaut également pour les relations entre chaque entité participant à l’écosystème. Avant même qu’il ne soit mis en place écosystème, il est impératif que les partenaires partagent une vision commune sur les objectifs visés. Un terrain d’entente doit être trouvé sur des questions fondamentales : quelles stratégies privilégier pour satisfaire les besoins des clients ? Quels prestataires de services faudra-t-il intégrer ? Quels principes guideront la répartition des revenus et des responsabilités parmi les membres du réseau ? Quels écueils faudra-t-il éviter et comment ? Quelle est l’ambition assumée à moyen et à long terme ?
Pour arriver à une telle entente, l’échange et l’écoute entre partenaires est primordial. Des entreprises qui jusque là se voyaient comme concurrentes doivent à présent se considérer comme des « coopétiteurs » : d’anciens concurrents œuvrant ensemble pour arriver à des résultats mutuellement bénéfiques.
Si une culture de coopération est nécessaire, elle n’est bien sûr pas suffisante. Mais il faut garder à l’esprit que chaque membre de l’écosystème aura choisi sa spécialisation et ne pourra donc pas fonctionner seul. Cette interdépendance structurelle garantira d’autant mieux le respect des termes du partenariat par chaque membre.
Des garanties contractuelles peuvent aussi renforcer les partenariats et assurer une orchestration optimale des activités, avec des clauses portant par exemple sur les clés de distribution de l’upside. A terme, et au-delà du cadre réglementaire imposé, le développement et l’adoption de standards pour l’industrie, qu’ils soient d’ordre pratique, légal ou technologique faciliteront également la coopération en institutionalisant d’avantage les partenariats. La mise en place d’une organisation faîtière à laquelle souscrivent les GFI intéressés par la construction d’écosystèmes viables et dynamiques pourrait donner l’impulsion à l’élaboration de normes de coopération claires et susceptibles d’accélérer la transformation du secteur.
Le choix de l’indépendance ou de la pertinence
Pour beaucoup de GFI, l’intégration dans un écosystème sera nécessaire pour assoir leur pérennité dans un monde changeant – et finalement répondre de la meilleure manière aux nouvelles exigences de leurs clients.
Il est clair que la spécialisation et la coopération impliquent un degré d’autonomie moindre, mais c’est aussi la garantie de préserver son indépendance.
Evidemment, participer à un écosystème n’est pas une obligation. Certains GFI pourront préférer maintenir un mode de fonctionnement traditionnel – mais ce choix impliquera une révision à la baisse des ambitions économiques dans un contexte concurrentiel et réglementaire de plus en plus intense.
—
Clément Wyplosz est senior business analyst chez Ortogon. Il travaillait auparavant pour Ersnt&Young à Londres, où il conseillait les institutions bancaires sur la gestion des risques politiques, financiers et réglementaires. Il dirigeait également les opérations du Global Regulatory Network. Clément est diplômé en Relations Internationales de la London School of Economics et de l’Université de Chicago.
Iavor Tzolov a créé Ortogon, cabinet en conseil stratégique, spécialisé dans le secteur bancaire. Auparavant, il a occupé les fonctions de responsable de la Stratégie et du Développement pour la banque privée Piguet Galland, à Genève. Il a également été responsable financier de la holding Norinvest, cotée sur le SIX Swiss Exchange depuis 2008 et principale actionnaire de la banque Cramer. Iavor Tzolov participe par ailleurs au développement de plusieurs startups, actives principalement dans le domaine de la fintech.
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