Actions suisses

Solutions Investissements

  • Daniel Steck
  • Senior portfolio manager
  • Banque Piguet Galland

Quand Donald Trump siffle la fin de la récréation

Après un rally appréciable au premier trimestre, les actions suisses ont repiqué du nez en avril, prises sous le feu des taxes douanières exorbitantes envisagées par Donald Trump. A mi avril, le SPI avait perdu 2,6% depuis le début de l’année, et le SMI 3,3%. Rien d’inquiétant cependant au vu des excellents fondamentaux qu’affiche toujours l’économie suisse.

Francesco Mandalà

Après deux années de performances catastrophiques, le vent semblait avoir enfin tourné sur les bourses suisses au premier trimestre. A la fin mars, les indices avaient fortement rebondi, tandis que l’optimisme des investisseurs à l’égard de l’économie mondiale laissait place à un net regain de volatilité.

Au mois de janvier, il était en effet assez choquant de constater que la décote de valorisation des titres helvétiques atteignait un niveau sans précédent. Alors qu’historiquement les valeurs domestiques se traitent avec une prime de 5% par rapport aux indices mondiaux, c’est une décote de près de 15% qui prévalait en début d’année. Cette situation anormale parlait clairement en faveur des actifs risqués suisses. Cet argument reste d’ailleurs valable aujourd’hui, malgré la large surperformance du SPI sur les trois premiers mois de 2025.

Les valeurs suisses ont souvent montré leur capacité à bien se comporter dans un environnement de forte volatilité sur les marchés financiers mondiaux. L’escalade actuelle dans la guerre commerciale menée par les USA contre leurs partenaires commerciaux mène à un régime de volatilité extrême qui aurait dû normalement pousser les investisseurs vers la cote locale. C’était sans compter sur le caractère imprévisible du nouveau Président américain.

Il y a encore quelques semaines, les observateurs estimaient que la Suisse échapperait aux taxes douanières, malgré les menaces brandies par Donald Trump à l’égard du monde entier. Tout du moins, il n’était pas envisageable que des taxes supérieures à celles appliquées aux pays européens soient mises en place. C’est pourtant bien ce qui s’est passé la semaine dernière. A la suite de l’application de formules mathématiques obscures, les biens helvétiques exportés aux Etats-Unis risquent une taxe supérieure à 30%, un niveau jusque-là réservé aux produits chinois. Cette surprise explique la sous performance récente des bourses domestiques, qui n’ont pas résisté au crash boursier en ce début avril.

Dans un tel contexte, les petites et moyennes capitalisations sont à la peine. Sans surprise, ces entreprises ont fortement corrigé, en raison de leur fragilité financière plus élevée et de leur présence dans des secteurs plutôt cycliques comme l’industrie ou la chimie. Pas de répit non plus pour les valeurs défensives du secteur de la santé, qui ne seront pas épargnées par la politique tarifaire de Donald Trump. Dans la récente baisse, les investisseurs n’ont pas fait de distinction entre grosses et petites capitalisations, cycliques ou défensives. L’onde de choc s’est généralisée à l’ensemble du marché. Ou presque…

Car certaines valeurs parmi les « small cap » se sont relativement bien comportées dans ce moment de panique. Les plus petites sociétés, celles qui ne sont actives que sur le marché suisse et, par conséquent, ne sont que peu concernées par les taxes américaines, ont semblé bénéficier d’une carte joker. Une société de services comme Swisscom, qui opère en grande partie sur sol suisse ne se soucie guère des récents développements macroéconomiques. Même constat pour BKW, Allreal, les petits assureurs suisses ou l’ensemble des banques cantonales helvétiques. Ces valeurs sont à privilégier dans l’environnement actuel et sont largement représentées dans nos solutions d’investissement dédiées au segment des petites et moyennes capitalisations. L’accent est donc mis dans ce segment sur les sociétés exposées en premier lieu à la conjoncture domestique.

Car il faut souligner l’excellence des fondamentaux dont jouit l’économie suisse. Alors que la croissance du PIB ralentit dans la plupart des économies développées, Etats-Unis et Chine en tête, elle devrait rester stable, voire accélérer dans notre pays durant les deux prochaines années. Certes, des révisions baissières sont attendues au vu des récentes mesures mises en place par les Etats-Unis et de la perte de confiance qui en a suivi chez les entrepreneurs. Mais l’impact devrait rester limité pour le PIB suisse. Idem pour les bénéfices des entreprises suisses, qui s’inscrivent dans une tendance de révisions haussières. Notons que la BNS, en assouplissant fortement sa politique monétaire durant les derniers trimestres, a sans doute contribué à préserver la compétitivité des sociétés exportatrices et à limiter l’appréciation du franc, favorisant ainsi la croissance.

Au vu de ce qui précède, nous considérons comme injustifiée la décote que les actions domestiques continuent d’afficher par rapport à leurs homologues mondiales, même après la surperformance des indices SMI et SPI sur le premier trimestre. Le retour à une prime de valorisation est désormais probable au vu des incertitudes économiques, de la situation géopolitique et de la visibilité réduite qui prévaut quant à l’orientation de la croissance mondiale. Nous recommandons dès lors de conserver une exposition substantielle aux actions helvétiques en privilégiant notamment les petites capitalisations domestiques, qui continueront à tirer leur épingle du jeu sur les prochains mois.

Daniel Steck

Piguet Galland

Daniel Steck cumule près de 25 années d’expérience dans le domaine de la finance. Après une première expérience dans l’analyse financière chez Lombard Odier, notamment sur le secteur de la santé, il a continué sa carrière chez Reyl & Cie, comme analyste et gérant de portefeuille. Il a rejoint Piguet Galland en 2018 comme gestionnaire senior pour prendre en charge de la gestion des différents fonds actions et certificats thématiques sur la Suisse et l’Amérique du Nord.

Transition énergétique 1/4

L’Intégrale

Transition énergétique 1/4

    • Interview Pierre Mouton, Head of long-only strategies, et Alexis Sautereau, senior portfolio manager
    • NS Partners

    « Toutes les sources d’énergie – sauf le nucléaire – sont exploitées aujourd’hui à des niveaux records. »

    Le deuxième volet de L’Intégrale s’intéresse à la transition énergétique – ou plutôt, à l’adaptation énergétique, selon l’expression privilégiée par Alexis Sautereau. Ce premier interview de la série propose ainsi un panorama du secteur, et des grandes forces qui décident aujourd’hui de sa dynamique.

    Par Jérôme Sicard

    Quelles sont les transformations majeures que vous observez actuellement dans le secteur de l’énergie ?

    L’émergence des énergies renouvelables bouleverse clairement le paysage énergétique mondial. En 2023, éolien, solaire, biomasse et hydroélectricité ont représenté plus de 20 % de la production mondiale d’électricité. D’ici 2025, elles devraient dépasser le tiers. C’est une progression rapide, mais qui reste insuffisante néanmoins face à une demande qui croît toujours plus vite. De 2 % de croissance annuelle en moyenne, on est passé à 6 % ces dernières années. La consommation mondiale atteint donc des sommets. Toutes les sources d’énergie – sauf le nucléaire – sont exploitées à des niveaux records. Ce bond met forcément à rude épreuve les infrastructures existantes, souvent vieillissantes et sous-dimensionnées. Le problème est d’autant plus sensible que les nouveaux modes de consommation imposent, en parallèle, une nette amélioration de la qualité de service avec des standards qui vont devenir beaucoup plus élevés. Ce sera plus particulièrement le cas en particulier pour l’industrie et le digital.

    Autre souci : la disponibilité aléatoire de ces énergies renouvelables. Contrairement au nucléaire, au pétrole, au charbon ou au gaz, dont la production est contrôlée, les énergies renouvelables suivent leur cours naturel, et délivrent parfois trop ou parfois pas assez sans qu’il soit possible à ce jour de stocker leur excédent. Les solutions actuelles ne le permettent pas.

    Pourquoi assiste-t-on à une augmentation aussi forte de la demande ?

    Les datacenters ont un impact majeur sur cette augmentation. L’explosion du big data, du cloud computing et de l’intelligence artificielle a pour résultat que la consommation de données mobiles pourrait être multipliée par six d’ici 2030. Le trafic internet, lui, pourrait être multiplié par cinq.

    A cette date, en 2030, les datacenters pourraient représenter jusqu’à 20 % de la consommation mondiale d’électricité, sachant que leur approvisionnement énergétique représente plus de la moitié de leurs coûts de fonctionnement. Les services que ces centres offrent à leurs clients imposent par ailleurs une continuité sans faille. Ils ne peuvent tolérer aucun blackout.

    Comment va évoluer le mix énergétique ?

    L’une des évolutions les plus significatives est la réactivation de la filière nucléaire par des acteurs privés soucieux de maîtriser leur facture énergétique. Microsoft, par exemple, s’est associé à Constellation pour relancer la centrale de Three Mile Island. D’autres suivront. La relance du nucléaire civil est également encouragée par plusieurs gouvernements, qui y voient une solution fiable et décarbonée pour répondre à la crise énergétique.

    Dans le renouvelable, le potentiel du solaire et de l’éolien reste clairement sous-exploité mais ce potentiel reste encore limité en raison du problème du stockage.

    Si l’on veut concilier transition énergétique et décarbonation, les solutions clés restent le renouvelable et le nucléaire, avec à la marge, le remplacement du charbon par le gaz, qui reste l’option fossile la moins sale.

    Quels sont les principaux obstacles à surmonter ?

    Il reste à résoudre deux grandes équations.

    En premier, la rentabilité. Dans le domaine des infrastructures, des réseaux ; de la transmission et du stockage, des éléments de rentabilité se matérialisent clairement. Mais au fur et à mesure qu’on remonte vers la source, les projets se compliquent et les coûts de mise en œuvre évidemment s’envolent.

    Vient ensuite le problème du stockage longue durée que nous avons déjà évoqué. Le résoudre constituera un véritable tournant technologique, une avancée décisive au même titre que la découverte de l’atome en son temps. Des recherches sont en cours sur des batteries de nouvelle génération et sur l’hydrogène comme solution de stockage, mais les défis technologiques et économiques restent considérables.

    Quelles énergies renouvelables vous semblent avoir aujourd’hui le plus fort potentiel de croissance ?

    Le solaire. Il s’est d’abord développé sur le marché résidentiel, mais il commence à s’imposer dans l’industrie. Avec l’optimisation de la gestion des réseaux et l’utilisation de l’intelligence artificielle, mieux comprendre la consommation d’un client permet effectivement d’optimiser l’utilisation des énergies renouvelables sur une échelle plus large.

    Ces deux aspects sont d’ailleurs intimement liés. D’un côté, on optimise la distribution de l’énergie en fonction des besoins des consommateurs. De l’autre, on agit sur la consommation elle-même : isolation des bâtiments, ampoules basse consommation, et autres solutions permettant une réduction de la consommation sans perte de confort.

    Il s’agit là d’un point fondamental. L’être humain n’est pas prêt à céder sur son confort. La notion de décroissance, la démarche sociale autour d’une révision à la baisse de notre style de vie paraît difficilement envisageable. C’est probablement là où la notion d’innovation rejoint la notion de progrès. Le confort dont nous jouissons aujourd’hui est le fruit du progrès que notre civilisation a pu accomplir au fil du temps.  Et c’est de l’innovation dont nous dépendons maintenant pour préserver cette qualité de vie.

    Au-delà du stockage quelles solutions plus immédiates faut-il mettre encore en œuvre pour accélérer le développement des énergies renouvelables ?

    Nous ne voyons aucun problème sur la partie investissements puisque les investisseurs répondent déjà présents sur différents types de financements. Cependant, pour lever les obstacles initiaux liés à la validation de certaines thématiques, secteurs ou projets d’investissement, il manque encore aujourd’hui une véritable validation de la société civile. Et il est important de rappeler que la politique ne peut pas tout résoudre.

    À ce jour, nous sommes encore loin d’une prise de conscience collective. Si les gouvernements étaient véritablement déterminés à modifier nos comportements quotidiens, comme par exemple en fixant des prix de l’électricité ou du pétrole, il serait possible de le faire. Mais cette approche n’est socialement pas acceptable. Ce type de politique risquerait d’affecter principalement les classes sociales les plus vulnérables. Le problème de la production énergétique et de l’évolution du mix énergétique ne pourra pas se résoudre uniquement à travers une question de prix.

    Sur quoi concentrez-vous plus particulièrement votre attention aujourd’hui?

    Nous nous inscrivons dans une logique purement financière, sans laisser aucune place à l’idéologie dans nos choix d’investissement. Ce qui nous intéresse avant tout, ce sont les modèles économiques véritablement rentables, avec une valorisation justifiée et des fondamentaux solides indiquant un vrai potentiel de croissance. La demande d’énergie et les besoins en économie d’énergie sont des thématiques transversales sur lesquelles de nombreuses entreprises se positionnent et connaissent une forte croissance. Toutefois, dans cet univers, certains modèles économiques ne peuvent être viables sans un soutien financier public massif ou des avantages de l’État. Ce type de modèle ne fonctionne que temporairement, comme l’ont illustré l’an passé les déboires en bourse de Ørsted, la société danoise 100 % éolienne.

    Nous cherchons donc à identifier des entreprises qui bénéficieront positivement des investissements dans la transition ou l’adaptation énergétique. Dans cette optique, ce sont souvent des modèles économiques industriels, presque traditionnels, qui présentent des opportunités intéressantes. Prenez l’exemple de Schneider. Si vous regardez sa performance boursière de Schneider sur les 12 à 18 derniers mois, on croirait presque une startup.

    Dans ces grandes entreprises, comme Schneider ou Siemens, l’innovation est bien présente, et le développement se concentre notamment sur la rénovation des infrastructures, avec des problématiques nouvelles à résoudre.

    Comment abordez-vous cette thématique dans votre fonds Long-Short Global ?

    Dans cette thématique, l’allocation hedge fund nous permet d’être exposé à l’ensemble de l’écosystème depuis les matières premières jusqu’aux produits de consommation, en passant par l’infrastructure et les équipements. L’énergie est représentée à hauteur de 50 % du portefeuille si l’on considère l’ensemble du spectre, mais l’exposition net aux marchés est inférieur à 30% avec un levier très modeste. Encore une fois, il s’agit d’une couverture hyper transversale, idéale pour capturer la dispersion de performance significative qui règne au sein de chacun des secteurs concernés.

    Comment la transformation du secteur de l’énergie va-t-elle bousculer l’économie mondiale à terme ?

    La course à la souveraineté énergétique redessine les équilibres géopolitiques mais, sur le plan économique, l’augmentation de la consommation d’énergie est plutôt une bonne nouvelle. Comme le dit Bill Gates, et comme l’ont dit quelques grands économistes avant lui, le PIB, ce n’est rien d’autre que de l’énergie transformée…

    Pierre Mouton

    NS Partners

    Pierre Mouton a rejoint NS Partners en 2003. Il dirige les stratégies Long Only du groupe et il est membre également du comité d’allocation d’actifs. Pierre a débuté sa carrière financière en 1993 chez AG2R La Mondiale, où il a successivement géré des portefeuilles monétaires, obligataires et actions, avant de rejoindre en 2000 Fiduciary Trust à Genève et d’entrer ensuite chez NS Partners comme gestionnaire de portefeuille. En 2004, il a co-fondé Messidor Finance, avant de revenir chez NS Partners en 2010. Pierre Mouton est titulaire d’une licence et d’un master en finance, actuariat et gestion de portefeuille de SKEMA Business School à Lille, France.

    Alexis Sautereau

    NS Partners

    Alexis Sautereau a rejoint NS Partners en 2020. Il a plus de 20 ans d’expérience dans divers secteurs financiers. Il a commencé par travailler dans le trading d’options et d’actions avant de s’orienter vers le conseil en technologie puis la finance d’entreprise. En 1999, il rejoint Unigestion, l’un des leaders européens de la gestion alternative, dont il devient directeur exécutif, avant de le quitter en 2002 pour fonder Jam Research.

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      The Swiss Financial Arena

      Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

      Continuité

      Solutions EAM

      • Interview Anja Römer
      • Partner
      • Avalor

      « Le transfert des relations clients est planifié à l’avance, sur plusieurs années. »

      Créée il y a près de 20 ans, Avalor gère aujourd’hui plus de 2,5 milliards de francs, avec un modèle fondé sur un accompagnement de long terme pour ses clients. La diversité des parcours et des âges au sein de l’équipe lui a permis dès le départ d’anticiper l’évolution naturelle des relations clients et d’assurer leur transfert, d’une génération d’associés à l’autre.

      Par Jérôme Sicard

      Qui sont vos principaux concurrents sur le marché ?

      Le secteur est très diversifié et comprend des banques établies proposant des services de gestion de fortune, des banques privées traditionnelles et des gestionnaires de fortune indépendants. De plus, de nouveaux acteurs tels que les robo-advisors et les plateformes fintech ont effectué une entrée remarquée dans le secteur. Voilà l’environnement dans lequel nous évoluons.

      Comment Avalor se démarque-t-elle dans cet environnement concurrentiel ?

      Notre modèle, qui nous vaut une certaine réussite, repose sur la transparence, la continuité et une orientation client cohérente. Grâce à l’expérience diversifiée de notre équipe, qui réunit différents horizons professionnels et académiques, nous proposons des solutions sur mesure. Cette diversité nous permet d’instaurer une relation de confiance entre les générations et les cultures et de répondre aux besoins individuels de nos clients.

      Où voyez-vous les plus grands défis actuels pour la profession?

      L’augmentation des exigences réglementaires ainsi que la complexité croissante dans le domaine de la conformité augmentent considérablement les coûts d’exploitation. En outre, les investissements dans une infrastructure informatique moderne ainsi que dans la cybersécurité sont essentiels pour protéger les données de manière optimale et garantir un accès sécurisé en temps réel. Parallèlement, les évolutions géopolitiques influencent considérablement les marchés financiers. Nous nous concentrons donc sur l’accompagnement stratégique de nos clients, même en période d’incertitude.

      Quels sont les facteurs de croissance qu’Avalor envisage pour les années à venir ?

      Notre gamme de services comprend la gestion de fortune, le conseil en placements, le reporting et la consolidation. Les clients bénéficient de notre gestion de portefeuille en interne ainsi que d’un suivi personnalisé, à long terme. Nous proposons des solutions de placement sur mesure et nous assurons la gestion de la fortune à travers plusieurs relations bancaires – avec un interlocuteur unique. Nous évitons ainsi les chevauchements stratégiques ou les risques cumulés et créons une gestion de portefeuille efficace. Cela nous permet d’éviter les redondances stratégiques ou les risques de concentration, tout en assurant une gestion de portefeuille efficace. Voilà le schéma sur lequel nous entendons poursuivre nos activités.

      Comment Avalor s’est-il développé au cours des cinq dernières années ?

      Avalor figure aujourd’hui parmi les gérants indépendants qui disposent d’une licence de la FINMA conformément à la loi sur les établissements financiers. Nous sommes par ailleurs enregistrés auprès de l’autorité américaine de surveillance des marchés financiers, la SEC, en tant qu’Investment Advisor, ce qui nous permet de nous occuper également de clients en lien avec les États-Unis. Depuis notre création en 2005, nous avons assemblé des avoirs gérés qui s’élèvent à 2,5 milliards de francs et nous sommes ainsi devenus l’un des principaux gérants de fortune indépendants de Suisse.

      Quels développements envisagez-vous pour Avalor au cours des cinq prochaines années ?

      Notre structure d’associés, et le modèle sur lequel elle repose, garantissent un suivi client à long terme et une continuité dans la gestion de leurs intérêts. Le transfert des relations clients est planifié à l’avance, sur plusieurs années. Une grande partie de notre équipe a moins de 50 ans – et nous avons donc un profil intergénérationnel qui nous assure une certaine stabilité et favorise l’innovation en interne. Notre objectif est de promouvoir les talents de manière ciblée et de développer en permanence nos services de wealth management. Grâce à notre gestion de portefeuille institutionnalisée, nous sommes parfaitement préparés aux futures exigences du marché. Nous voyons d’importants potentiels de croissance et visons un élargissement constant de notre offre de services.

      Comment intégrez-vous dans vos portefeuilles des classes d’actifs complexes comme le private equity, la dette privée, l’infrastructure ou les hedge funds ?

      Nous suivons une approche core-satellite, dans laquelle les investissements de base sont complétés par des investissements satellites ciblés. Nous intégrons de préférence des classes d’actifs alternatives par le biais de placements collectifs, ce qui permet à nos clients de profiter de notre vaste réseau et de conditions attrayantes.

      Le mouvement NextGen est-il déjà une réalité pour Avalor ou une vision d’avenir ?

      Le mouvement NextGen est depuis longtemps une réalité pour nous et continuera à jouer un rôle central dans notre dispositif. L’innovation et le développement continu sont essentiels pour rester compétitif sur le long terme.

      Dr. Anja Römer

      Avalor

      Anja Römer a rejoint Avalor en 2015 en tant qu’associée. Anja a construit son expérience dans différentes banques, à Bayreuth, Wiesbaden, Francfort, New York et Londres, où elle a travaillé dans le Private et Corporate Banking ainsi que dans l’Asset Management. Sa carrière l’a mené aussi à la HypoVereinsbank, devenue UniCredit , à l’UBS et chez Julius Bär. Depuis 2021, elle est membre du comité directeur de l’Alliance suisse des gérants de fortune (ASV/ASWM). Anja Römer a commencé son parcours professionnel dans une caisse d’épargne allemande et elle a ensuite approfondi ses connaissances théoriques en matière de finance. Elle a en étudié l’économie d’entreprise et obtenu un doctorat en économie politique à l’université de Bayreuth.

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      Ciblage

      LEADERS

      • Selman Bicaco
      • Directeur clientèle privée
      • Banque Piguet Galland

      « Les canaux numériques pour attirer l’attention avec des offres claires et attractives. »

      Développée sur plusieurs axes, la stratégie commerciale de la banque Piguet Galland s’étend aujourd’hui bien au-delà du simple bouche à oreille ou du réseautage traditionnel pour intégrer de plus en plus les supports online, comme l’explique ici Selman Bicaco.

      Par Levi-Sergio Mutemba

      Quels sont les principaux axes de la stratégie commerciale de Piguet Galland?

      Nous proposons une offre intégrée sur trois axes. À savoir l’investissement, le financement et la prévoyance, et ce afin d’accompagner nos clients dans tous leurs projets de vie. Notre modèle de service se distingue par la disponibilité de spécialistes en investissement, en prévoyance et en gestion de patrimoine. Nous considérons l’intégralité du patrimoine de nos clients, pas seulement leurs actifs financiers, ce qui nous permet d’offrir un accompagnement plus personnalisé et de servir efficacement un plus grand nombre de clients.

      Comment établir de nouvelles relations avec les clients par des moyens autres que le simple réseautage?

      Nous essayons d’aller au-delà du simple bouche à oreille ou du réseautage traditionnel, en privilégiant notamment des partenaires de la banque. Nous avons donc mis en place un processus qui nous aide à sélectionner des apporteurs d’affaires. Ces apporteurs d’affaires sont eux-mêmes à la recherche de divers services qu’ils cherchent à offrir à leurs propres clients. C’est le cas par exemple de la planification financière, des services de financement ou tout simplement des services de gestion de fortune. Nous avons donc sélectionné des apporteurs d’affaires susceptibles de nous apporter leur concours.

      Qui sont ces apporteurs d’affaires?

      Il peut s’agir de courtiers en immobilier, de courtiers en assurance, d’avocats. Voire des anciens gérants qui se sont mis à leur compte et qui bénéficient d’un important réseau, mais qui ne souhaitent pas nécessairement prendre en charge la partie gestion. Les profils peuvent être assez nombreux.

      Dans quelle mesure les clients existants peuvent-ils aider la banque à trouver de nouveaux clients ?

      Les clients existants jouent un rôle essentiel dans l’acquisition de nouveaux clients pour Piguet Galland. Leur satisfaction et leur expérience positive les incitent souvent à nous recommander à leurs proches et collègues, ce qui contribue fortement à développer notre clientèle. Nous constatons d’ailleurs régulièrement que de nouveaux clients nous rejoignent grâce à ces recommandations, qu’elles soient issues de relations personnelles, du bouche-à-oreille ou du digital.

      Piguet Galland applique-t-elle une stratégie de référencement SEO sur internet ?

      Oui, afin d’améliorer sa visibilité en ligne. Cette approche consiste à optimiser nos contenus digitaux pour mieux répondre aux recherches effectuées par nos clients et prospects. Nous travaillons notamment sur le choix de mots-clés pertinents, la structuration de nos pages web et la qualité du contenu proposé. L’objectif est d’apporter des réponses claires et utiles aux questions que se posent nos visiteurs, tout en renforçant notre positionnement dans les résultats des moteurs de recherche.

      Comment la stratégie numérique de la banque s’intègre-t-elle à la stratégie commerciale?

      Concrètement, nous utilisons les canaux numériques pour attirer l’attention avec des offres claires et attractives. Nous y mettons en avant nos services. Par exemple, cela peut inclure une campagne où la banque propose un taux attractif sur le libre passage ou la prévoyance, ou encore une offre spécifique. Nous avons constaté que ce qui est présenté de manière claire et concrète sur un canal numérique attire davantage l’attention des clients.

      S’agissant des grandes fonctions de la banque, qui formule la proposition de valeur? Est-ce la même personne qui s’occupe de la planification ou du conseil? Qui assure la mise en œuvre de la stratégie globale?

      Toutes les activités que vous mentionnez sont regroupées sous ma direction, qui est celle de la Clientèle privée ainsi que du développement stratégique et commercial de la banque. De cette façon, nous pensons pouvoir générer le plus de synergies possibles. Ainsi, l’équipe des planificateurs travaille main dans la main avec l’équipe en charge des solutions d’investissement, de même qu’avec les équipes du crédit, elles-mêmes reliées aux métiers du front-office. Nous assistons donc tous aux mêmes séances, les équipes sont supervisées par les mêmes responsables, afin que tous soient alignés sur les mêmes objectifs.

      Selman Bicaco

      Piguet Galland

      Selman Bicaco Urrutia a débuté sa carrière au Crédit Suisse à Genève puis au sein de Merrill Lynch à Londres. Après sept ans passés à la banque CIC Suisse en tant que directeur du site de Genève, il a rejoint Piguet Galland en 2021 pour y officier comme directeur de la clientèle privée. Il est membre également du comité de direction. Au sein de la banque, il est en charge du développement stratégique et commercial. Selman Bicaco est titulaire d’un MBA de l’IESE Business school.

       

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      Le thème de l’or 4/4

      Thème de l’or – Intégrale 4/4

        • Interview Frédéric Dawance, associé-gérant, et Thierry Zen Ruffinen, directeur adjoint
        • de Pury Pictet Turrettini

      « Il faut avancer sur deux axes pour assainir et améliorer le commerce de l’or »

      Dans ce premier opus de L’Intégrale, série d’entretiens explorant en profondeur un même thème, Frédéric Dawance et Thierry Zen Ruffinen nous font découvrir le marché de l’or sous tous ses angles. Le quatrième et dernier interview de cette série est consacré à la traçabilité et à l’impact sociétal appelés à s’imposer sur ce marché, au travers notamment d’initiatives comme Swiss Better Gold.

      Par Jérôme Sicard

      Auri sacra fames, « l’exécrable soif de l’or », écrivait Virgile il y a deux millénaires. En quoi le marché de l’or présente-t-il encore des aspects problématiques ou répréhensibles ?

      L’or a toujours eu un caractère très ambigu. D’un côté, il incarne la pureté et l’éclat – on parle d’un « ami en or » comme d’un trésor inestimable. De l’autre, il symbolise la cupidité et la malédiction, à l’image du roi Midas, qui transformait en or tout ce qu’il touchait, jusqu’à sa propre nourriture, et a préféré finir dans la pauvreté. Il y a aussi Alberich, le nain de L’Or du Rhin, décidément prêt à tout pour le posséder, jusqu’à asservir tous ses semblables.

      Au-delà des mythes, l’histoire de l’or est aussi jalonnée de conquêtes qui vont souvent de pair avec des tragédies bien réelles. De la ruée vers l’or du Nouveau Monde aux XVᵉ et XVIᵉ siècles, qui précipita la chute des empires incas et aztèques, jusqu’à l’or sud-africain sous l’apartheid, l’or a souvent été synonyme d’exploitation et d’injustice.

      Aujourd’hui encore, le marché aurifère a un revers à sa médaille. De grandes places comme la Russie ou la Chine fonctionnent en vases clos, peu concernées par les standards de transparence et de responsabilité fixés par la LBMA. Mais l’un des enjeux les plus préoccupants reste l’or illégal : chaque année, près de 400 tonnes d’or sont exportées clandestinement d’Afrique, principalement issues de l’orpaillage artisanal. Cela représente 15 % de la production mondiale – un phénomène massif, loin d’être un simple effet secondaire marginal.

      Quelles mesures sont prises pour contrer ce phénomène ?

      C’est une question complexe. L’enjeu principal, c’est l’encadrement des mineurs dans leur pays d’origine. Si on parvient à structurer et formaliser cette activité, notamment pour les 15 % de mineurs qui pourraient intégrer un cadre légal, alors on transforme ce secteur en une industrie comme une autre, avec un impact économique fort. C’est dans cette direction que travaillent les gouvernements. Des initiatives comme Swiss Better Gold collaborent avec les autorités pour aller dans ce sens. C’est une vision à long terme, mais c’est là qu’il faut aller.

      En parallèle, il faut empêcher que cet or illégal entre dans le système. Si on refuse d’avoir des matières premières d’origine douteuse dans notre chaîne de valeur – et donc, in fine, dans nos lingots, nos bijoux et nos montres – il faut agir en amont. Aujourd’hui, la principale porte d’entrée semble être les Émirats arabes unis. La Suisse, comme d’autres pays, exerce une certaine pression pour que les Émirats renforcent leurs contrôles.

      Il est clair qu’une grande partie de l’or importé en Suisse est déclarée comme provenant des Émirats arabes unis. Or, il n’y a pas de mines d’or là-bas. Cet or vient donc forcément d’ailleurs. C’est pourquoi il y a une demande insistante pour introduire un champ obligatoire dans les documents douaniers indiquant l’origine réelle de la marchandise lors de l’importation en Suisse.

      Encore une fois, le recyclage de l’or n’est pas un problème en soi. C’est le manque de transparence autour de cet or recyclé qui crée un immense problème.

      Quels standards faut-il établir aujourd’hui pour garantir à l’or une extraction et une commercialisation responsables ?

      Le premier standard, c’est la traçabilité. Une fois que les acteurs sont identifiés, on peut les mettre face à leurs responsabilités. Et les progrès suivent vite. Donc, la traçabilité, c’est vraiment essentiel.

      Le deuxième enjeu, c’est l’impact sociétal. Aujourd’hui, 20 % de l’or mondial provient de mineurs artisanaux. Cette activité fait vivre des centaines de millions de personnes, mais ces travailleurs restent exclus des chaînes de valeur formelles.

      Autrement dit, la traçabilité permet d’écarter les mauvaises pratiques, mais il faut aussi mieux intégrer ces mineurs au marché officiel. C’est sur ces deux axes qu’on doit avancer pour assainir et améliorer le commerce de l’or.

      Dans la chaîne d’approvisionnement de l’or, comment renforcer encore sa traçabilité ?

      Il y a d’abord l’aspect pratique : il faut des outils concrets, acceptés et adoptés par tous, qui garantissent une traçabilité fiable. Ensuite, il y a la réglementation. On peut très bien imaginer qu’un jour, seul l’or traçable puisse être traité en Suisse. On n’en est pas encore là, mais c’est une piste envisageable.

      Il faut également que les producteurs et les mineurs soient parties prenantes dans cette réflexion. Si les exigences sont trop élevées, on risque d’exclure une partie des acteurs de la discussion, ou des échanges, simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’y conformer autant qu’ils le voudraient. Il faut être pragmatique.

      Aujourd’hui, 600 tonnes d’or sont échangées chaque jour sur le marché alors que la production mondiale annuelle n’est de 3’000 tonnes. Autrement dit, chaque semaine, c’est l’équivalent de la production annuelle qui est échangé. C’est pourquoi, au-delà de l’or fraîchement extrait, il faut aussi prendre en compte le stock en circulation.

      Quel rôle joue plus exactement l’initiative Swiss Better Gold, à laquelle vous vous êtes associés ?

      Swiss Better Gold est l’initiative de référence pour l’or artisanal. Elle a l’avantage d’être soutenue à la fois par le gouvernement suisse, via le SECO, par les grands raffineurs suisses qui en sont membres, et par les utilisateurs finaux comme les joailliers – et quelques banques ou institutions financières, dont la nôtre. C’est aujourd’hui un acteur clé qui milite activement pour la réintégration de l’or artisanal dans les chaînes de valeur. On ne peut pas simplement ignorer son existence.

      Cela dit, l’initiative reste encore modeste : sur les 3’000 tonnes d’or extraites chaque année dans le monde, 600 tonnes proviennent de mineurs artisanaux formalisés ou non. Swiss Better Gold n’en couvre pour l’instant que 4 à 5 tonnes. Il y a donc une énorme marge de progression. Mais si elle est si lente, c’est aussi parce que les intérêts peuvent diverger au sein de l’industrie.

      Pour autant, son existence est essentielle. Quand la Banque centrale du Ghana veut formaliser l’activité des mineurs artisanaux, à qui peut-elle s’adresser ? Il n’existe pas d’autre structure ayant cette expertise. Swiss Better Gold connaît les enjeux, les raffineurs, les clients. C’est une plateforme unique. C’est pourquoi nous la soutenons : elle a le potentiel de fédérer encore plus d’acteurs et de créer un impact positif à grande échelle, sur le long terme.

      Frédéric Dawance

      De Pury Pictet Turrettini

      Frédéric a rejoint de Pury Pictet Turrettini en 2016. Il participe activement à la gouvernance de la société en siégeant au sein du comité de direction, de stratégie et d’audit. Il a débuté sa carrière chez Pictet à Genève, puis chez CSFB à Zurich et à Londres, ainsi que chez Exane à Paris. Après deux ans en tant que CFO d’une société technologique, il a rejoint Lombard Odier & Cie en 2004, d’abord en tant que responsable du trading, puis en tant que co-responsable des produits d’investissement et enfin en tant que responsable d’un important groupe de banquiers privés. Frédéric est titulaire d’un diplôme HEC de l’Université de Saint-Gall et d’une maîtrise en économie de l’Université de Cologne.

      Thierry Zen Ruffinen

      De Pury Pictet Turrettini

      Avec une solide expérience de l’investissement, Thierry Zen Ruffinen a rejoint de Pury Pictet Turrettini en 2021 en tant que responsable de la distribution, où il s’emploie à conseiller une clientèle institutionnelle. Thierry a précédemment été en charge de la distribution des fonds et des mandats de Mirabaud Asset Management auprès de la clientèle institutionnelle romande. Il a commencé sa carrière en 2004 auprès de la Nouvelle Compagnie de Réassurance en tant qu’actuaire tarificateur. Thierry dispose d’un master en actuariat d’HEC Lausanne.

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