Recrutement

Solutions EAM

  • Interview Julie Guittard
  • Senior manager
  • Michael Page

Par Jérôme Sicard

 «Il faut qu’il y ait une compréhension réciproque des leviers de motivation»

Pour soutenir leur dynamique de croissance, les sociétés de gestion cherchent de plus en plus à recruter de nouveaux relationship managers, à débaucher des banquiers privés, voire à récupérer des desks complets. Un exercice plus complexe qu’il n’y parait, où un projet d’entreprise solide, un business plan réaliste et une compréhension claire des attentes de chacun sont essentiels pour réussir.

A quoi doit ressembler le pitch des sociétés de gestion qui veulent recruter de nouveaux relationship managers, voire intégrer de nouvelles équipes, dans une logique de croissance externe?

Pour attirer les talents les plus qualifiés, il est essentiel de clarifier précisément la proposition de valeur. Aujourd’hui, avec près de 1’400 autorisa­tions délivrées par la FINMA à des gestion­naires de fortune, autant de propositions de valeur distinctes existent sur le marché. Il est donc crucial de donner du poids au pitch, sans toutefois se méprendre : la rémunération, et éventuellement la possi­bilité d’entrer au capital, resteront des fac­teurs décisifs dans le choix des candidats.

Qu’entendez-vous par proposition de valeur?

La société de gestion doit justifier son recrutement en le replaçant dans un plan stratégique. Attirer un relationship manager ou un banquier privé aujourd’hui nécessite avant tout de présenter un projet d’entre­prise solide, soutenu par une vision à long terme. Il est crucial de stimuler son esprit entrepreneurial, de lui donner envie de construire et de grandir ensemble. Valoriser son apport en le plaçant dans un contexte précis, où il pourra s’épanouir et servir ses clients de manière optimale, est primordial.

La mise en place d’une culture collabora­tive, fondée sur la confiance, l’assurance d’avoir un équilibre entre vie profession­nelle et vie personnelle, notamment par des options telles que le télétravail, sera déter­minante pour convaincre un candidat.

Il est également essentiel d’insister sur les outils à disposition. À l’ère du digital, disposer de technologies avancées est indispensable pour améliorer l’efficacité des RMs, qu’il s’agisse de la gestion de portefeuilles, de l’analyse de données ou des plateformes de communication avec les clients.

A quel type de packages s’attendent les relationship managers ou les banquiers éventuellement prêts à bouger?

Il y a jusqu’à cinq variables, qui rentrent aujourd’hui dans un package. Ça com­mence avec le salaire de base qui se situe la plupart du temps entre 150 et 250’’000 francs. A cette rémunération initiale s’ajou­tent les bonus, qui peuvent représenter jusqu’à 100% du salaire de base. Viennent ensuite les participations aux bénéfices, les avantages sociaux – assez souvent négligés dans les offres – et enfin les primes à l’an­cienneté ou bonus de rétention. Il peut s’agir entre autres de participations aux bénéfices qui augmentent au fil des années.

Quels points vous semblent décisifs dans un recrutement?

Des risques sont pris de part et d’autre. Chacun doit en être pleinement conscient. Pour les minimiser, il faut qu’il y ait une compréhension réciproque des leviers de motivations. Dans les dossiers que nous traitons, nous voyons passer beaucoup de banquiers qui saturent de leur environne­ment bancaire. Il ne ressemble plus à celui qu’ils ont connu à leurs débuts. Ils ne se sen­tent plus alignés à la politique d’organisa­tion. Le généraliste disparaît en effet pour laisser la place à des profils nettement plus spécialisés, dans la gestion de portefeuille, la fiscalité ou le wealth planning. Ces seniors ont bien évidemment envie de bouger pour retrouver leurs repères mais ils savent qu’ils prennent des risques en sortant du système et ils s’attendent en retour à une compensation financière ou à une pleine autonomie.

D’après les retours que vous obtenez, dans quelle mesure chacune des parties doit-elle modérer ses attentes?

Pour chaque recrutement, il y a toujours un business plan qui sert de base de réflexion. Or, il vaut mieux se montrer pru­dent sur ce qu’il contient et savoir le pon­dérer car la réalité s’écarte assez vite du postulat de départ. La question clé repose bien évidemment sur le temps nécessaire au transfert du portefeuille Clients. Cer­tains gérants se donnent trois à six mois, au grand maximum pour voir le book arriver. D’autres, qui ont les reins un peu plus soli­des, peuvent patienter davantage, de douze à dix-huit mois. Reste à voir égale­ment quelle proportion du book sera récu­pérée au final, autrement dit ce que la ban­que réussira à conserver ou non. Voilà ce en quoi chacun doit modérer ses attentes. Mais je pense que les acteurs concernés sont moins naïfs aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a encore quelques années.

Quels sont les grands pièges à éviter pour les uns et les autres?

Il ne faut pas sous-estimer l’adéquation culturelle qui doit s’établir entre les deux parties. En rejoignant un gérant indépen­dant, un banquier privé change d’univers. Il se retrouve du jour au lendemain dans des structures plus légères qui n’ont pas forcé­ment les mêmes ressources, que ce soit en termes de personnel, de prestataires ou d’outils. Beaucoup se voient obligés de sor­tir de leur zone de confort. Côté sociétés de gestion, des relationship managers peuvent avoir de jolis portefeuilles clients mais se trouver dans l’incapacité de les développer, par manque de compétences commercia­les pures. Il est donc indispensable que tous fassent preuve de réalisme en fonction des possibilités et des moyens financiers qu’offre ou non la structure.

Où-recrutez-vous, pour les banques privées ou les sociétés de gestion qui vous le demandent?

Essentiellement dans les banques. C’est le vivier le plus important en ce moment, là où nous voyons le plus de mouvements. La disparition de Credit Suisse a eu un certain impact, de même que la reprise en cours de Société Générale Private Banking Suisse par UBP, mais nous constatons aussi un réel mécontentement chez les ban­quiers les plus expérimentés, âgés de plus de cinquante ans. Ce sont donc des cibles prioritaires. Dans une moindre mesure, nous nous intéressons aussi aux candidats au départ chez les gérants indépendants. Aux lendemains de la mise en application de la LSFin/LEfin plusieurs structures mon­trent en effet des signes de vieillissement, ou d’essoufflement. Je comprends que des relationship managers aient alors la volonté de poursuivre leur carrière dans des struc­tures plus pérennes.

En règle générale, nous ne recrutons que très peu à l’étranger. Que ce soit à Genève ou à Zurich, nous opérons sur un marché très local.

Quelles mesures doivent prendre les banques pour limiter la fuite des talents?

De fait d’une sophistication de plus en plus importante des clients et d’un besoin croissant des banques de les retenir, ces dernières n’ont d’autre choix que de forcer une collaboration entre banquiers et experts métiers, notamment pour la partie investissements. C’est une tendance iné­luctable. Il est donc difficile de retenir des banquiers privés qui ont longtemps opéré en solo et qui sont tenus désormais de se fondre dans un collectif.

Je crois que les banques aujourd’hui ont plutôt intérêt à se concentrer sur les colla­borateurs plus jeunes, à les former, à leur financer des troisièmes cycles et à les engager sur le long terme avec des plans de carrière qu’ils ne trouveront pas forcé­ment chez un gérant indépendant. En soi, les banques ont déjà beaucoup à gagner en s’assurant la fidélité de plus jeunes colla­borateurs, qui présentent un fort potentiel.

Sur quel type d’opérations travaillez-vous en ce moment?

Nos clients, principalement des banques ou des sociétés de gestion, nous sollicitent de plus en plus pour acquérir des desks complets, avec relationship managers, hunters, farmers, assistantes et advisors. Pouvoir récupérer des desks complets sécurise le client. Ensuite, à un autre éche­lon ce sont toujours les fonctions risque et compliance qui nous occupent beaucoup, avec des demandes pour des profils très spécialisés selon les zones géographiques ou les typologies de risque.

Julie Guittard

Michael Page

Spécialisée dans le recrutement au sein du secteur bancaire et des services financiers en Suisse romande, Julie Guittard est senior manager chez Michael Page. Elle a plus de 14 ans d’expérience dans la gestion de talents. Au cours de sa carrière, elle a dirigé des équipes et couvert un large éventail de postes dans les domaines du risque, de la conformité, de la finance, des investissements, des opérations et du front office pour des banques privées, des asset managers et des gestionnaires de fortune ainsi que pour des family offices.

 

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« Un processus d’investissement entièrement automatisé, piloté de bout en bout par l’IA. »

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Actively Managed

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    • Sebastian Lynar
    • Senior Institutional Sales
    • Saxo Bank

Les AMC : un avantage stratégique pour les GFI

Profitez des AMC : simplifiez vos opérations, réduisez vos coûts et faites évoluer votre entreprise

Les gestionnaires de fortune indépendants (GFI) en Suisse font face à des défis croissants dans le contexte financier actuel. Les exigences réglementaires, les attentes croissantes des clients et la compétition intense poussent les GFI à optimiser leurs opérations pour se démarquer. L’Actively Managed Certificate (AMC) est une solution efficace à ces défis : il permet aux GFI de gérer leurs stratégies de manière efficace, économique et évolutive.

Pourquoi les AMC gagnent-ils en popularité ?

Les AMC permettent aux GFI de consolider les actifs sous un seul dépositaire, éliminant ainsi la nécessité de coordonner avec plusieurs banques. Cela simplifie l’ensemble du processus de gestion de portefeuille et réduit considérablement la charge administrative. Les GFI peuvent aussi réaliser des économies d’échelle en regroupant les opérations des clients, ce qui donne accès à des conditions mieux négociées pour les services de dépôt et de courtage.

Historique de performance

Les AMC permettent également un historique de performance transparent et vérifiable des stratégies du GFI. Ces antécédents peuvent attirer de nouveaux clients en mettant en évidence les performances historiques du gestionnaire, améliorant ainsi la crédibilité et la valeur commerciale.

Accès aux placements institutionnels

Les AMC ouvrent l’accès à un univers exclusif d’investissements de grade institutionnel, souvent réservé aux grands acteurs. Cet accès permet aux GFI de proposer à leurs clients une gamme plus large et sophistiquée de produits, les aidant à rester compétitifs sur le marché.

Portefeuilles modèles pour des clients de toutes tailles

Avec les AMC, les GFI peuvent proposer efficacement des portefeuilles modèles pour des clients de toutes tailles, y compris les petits comptes. Ils peuvent ainsi proposer des stratégies d’investissement sophistiquées à une clientèle plus large, chose difficile à gérer avec des méthodes traditionnelles.

AMC vs fonds traditionnels

Bien que les AMC et les fonds d’investissement traditionnels permettent tous deux de grouper des stratégies d’investissement, il existe des différences majeures qui rendent les AMC plus attrayants pour les GFI.

Flexibilité

Un AMC peut être lancé rapidement et peut inclure un large éventail de classes d’actifs liquides et illiquides, telles que le Private Equity ou la Crypto. Les AMC ne sont pas aussi strictement réglementés que les fonds, ce qui permet aux gestionnaires de contourner les limitations de concentration de portefeuille et d’effet de levier, facilitant ainsi la mise en œuvre de stratégies thématiques ou spéculatives.

Une solution économique

Les fonds traditionnels peuvent être chronophages et coûteux à mettre en place. Les AMC, en revanche, nécessitent beaucoup moins de capital de départ et les coûts de lancement et récurrents sont bien inférieurs.

Structure hors-bilan

Les AMC peuvent être émis comme des produits hors-bilan, ce qui signifie qu’ils n’apparaissent pas dans le bilan de la banque émettrice. Cela offre une protection supplémentaire aux clients puisque les actifs au sein de l’AMC sont séparés de la santé financière de la banque émettrice, éliminant ainsi le risque de contrepartie.

Pourquoi Saxo est le partenaire idéal pour les AMC

Le choix du bon partenaire est crucial pour réussir la mise en place des AMC, et Saxo est le partenaire idéal pour les GFI suisses souhaitant adopter cette structure pour de nombreuses raisons.

Technologie avancée

Saxo propose une suite de plateformes de trading primées adaptées à différents besoins, toutes basées une technologie REST API. Cela rend les plateformes agiles, robustes et faciles à intégrer pour des besoins tels que le trading via API FIX. Les outils de Saxo permettent également aux GFI de gérer facilement divers AMC, comptes clients individuels et fonds, le tout sous une unique structure de compte.

Accès aux marchés mondiaux

Saxo donne accès à un vaste éventail d’instruments financiers sur les marchés mondiaux, tels que les actions, ETFs, obligations, FX et produits dérivés. Ce large accès permet aux GFI de proposer des portefeuilles diversifiés et de haute qualité au sein de leurs AMC, ayant ainsi accès à de nombreuses opportunités d’investissement.

Prix compétitifs et service institutionnel de haute qualité

L’envergure et la technologie de Saxo Bank permettent aux GFI de bénéficier de prix concurrentiels sans compromettre la qualité du service. Les partenaires ont accès à un chargé de relation dédié, ainsi qu’à des contacts attitrés au service client et au trading.

Conclusion

Pour les gestionnaires de fortune externes suisses cherchant à simplifier leurs opérations, réduire leurs coûts et élargir leur gamme de services, les AMC représentent une solution pratique et efficace. En s’associant à Saxo Bank, les GFI peuvent pleinement tirer parti de ces avantages et se positionner pour réussir à long terme dans un environnement de plus en plus compétitif. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez en savoir plus !

Description SAXO Bank

Saxo est un leader mondial des solutions de trading électronique et de dépôt. Nous offrons une technologie avancée ainsi qu’une infrastructure robuste qui permet aux banques et aux gestionnaires d’actifs d’externaliser ou d’améliorer leur chaîne de valeur et d’accéder aux marchés mondiaux. Malgré nos prix très compétitifs, nous ne faisons aucun compromis sur un niveau élevé de service personnalisé.

Le statut de Saxo en tant que SIFI (Systemically Important Financial Institution) et notre très forte capitalisation garantissent la sécurité des actifs de nos clients. Avec plus de 30 ans d’expérience, plus de 1,2 million de clients, 200 banques et 400 intermédiaires financiers nous font confiance avec plus de 110 milliards d’euros d’actifs.

 

Sebastian Lynar

Senior Institutional Sales chez Saxo Bank

sebl@saxobank.com

+41 78 781 8338

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    Fairtrade

    Solutions d’investissement

      • Interview Christoph Gosdenoz
      • Fondateur et président du conseil d’administration
      • FairCapital

    « L’un de nos projets se fonde sur une solution blockchain »

    Fondée en 2019, FairCapital est devenue en quelques années un acteur clé du financement des petits producteurs Fairtrade en Amérique latine et en Afrique, avec la volonté de proposer des solutions très innovantes dans le domaine de l’impact, comme l’explique Christoph Gosdenoz, à l’origine du projet.

    Comment est né FairCapital ?

    Marie-Noëlle Jerschke, Arthur Crespo et moi-même sommes trois professionnels passionnés par l’investissement à impact. En septembre 2019, nous nous sommes lancés dans cette aventure avec l’objectif clair de soutenir le système Fairtrade Max Havelaar. Tous les trois, nous avons donc fondé FairCapital en Suisse avec comme mission principale d’offrir des solutions de financement adaptées aux petits agriculteurs certifiés Fairtrade. Nous avons investi nos propres fonds et nous bénéficions de l’aide de la Zürcher Kantonalbank, notre premier prêteur.

    En quoi consiste plus exactement le soutien apporté aux producteurs certifiés Fairtrade ?

    FairCapital intervient de plusieurs façons. Tout d’abord, les agriculteurs certifiés Fairtrade peuvent accéder au prix minimum Fairtrade, garantissant un filet de sécurité en cas de volatilité des prix du marché. Ils bénéficient aussi d’une prime Fairtrade, des fonds supplémentaires utilisés pour des projets de développement durable dans leurs communautés.

    Ce qui distingue FairCapital, c’est sa capacité à offrir des solutions de financement sur-mesure, comme des lignes de crédit pour préfinancer les récoltes ou des prêts à long terme pour renouveler les plantations. Depuis nos débuts, nous avons constitué un portefeuille diversifié qui regroupe plus de 50 organisations de producteurs, et qui génèrent un impact direct sur leurs conditions de vie.

    Parmi les différents projets que vous menez, lesquels se distinguent par leur caractère innovant ?

    L’un des projets phares lancés en 2024 est le FairCapital Coffee Certificate. Il s’adresse aux investisseurs qualifiés, et leur permet de préfinancer les récoltes de café des producteurs certifiés Fairtrade. Nous explorons aussi des solutions innovantes en matière de certificats de CO2.

    Dans ce cadre, nous développons actuellement un produit en agroforesterie pour que nos bénéficiaires améliorent leur résilience face au changement climatique. FairCapital fournira des prêts à long terme pour le renouvellement des plantations et la transformation vers une production biologique. Après la mise en œuvre de systèmes agroforestiers, les agriculteurs pourraient alors générer des certificats de CO2, ce qui représenterait à la fois une source de revenus supplémentaire et pourrait être utilisé comme garantie pour les prêts de FairCapital afin de réduire le risque de crédit.

    Un autre projet novateur est le Fair Trade Token, développé en collaboration avec Fairtrade Max Havelaar Suisse et la Zurich University of Applied Sciences. Grâce à une solution blockchain, les consommateurs pourront préfinancer les récoltes directement via l’achat de produits Fairtrade. Cela faciliterait la mobilisation de capitaux privés à grande échelle.

    Comment FairCapital évolue-t-elle dans des régions comme l’Afrique ?

    Nous avons renforcé notre présence en Afrique, en commençant par la Côte d’Ivoire et en nous concentrant sur ses industries du cacao et de la noix de cajou. Nous avons même ouvert un bureau à Kigali, au Rwanda, pour nous rapprocher de nos bénéficiaires et mieux comprendre leurs besoins locaux. Bien que l’Afrique pose aux investisseurs quelques défis en termes de rendements pour les investisseurs, notre modèle flexible nous permet d’adapter nos solutions aux réalités du terrain.

    Comment vous situez-vous avec FairCapital par rapport aux Objectifs de Développement Durable?

    Notre travail porte concrètement sur cinq Objectifs : l’élimination de la pauvreté, la lutte contre la faim, l’égalité entre les sexes, le travail décent et la croissance économique, ainsi que des modes de consommation et de production responsables. Chaque prêt que nous accordons à une organisation certifiée Fairtrade contribue à améliorer la vie des petits agriculteurs et à bâtir des chaînes d’approvisionnement plus durables.

    Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?

    Nous voulons continuer à croître en Amérique latine et en Afrique avec un portefeuille de produits élargi et des solutions d’investissement vraiment innovantes. Notre mission ne va pas changer. Nous allons nous assurer que les petits producteurs profitent pleinement des avantages du commerce équitable, et que la pauvreté dans le Sud global s’en voit réduite d’autant.

    Christoph Gosdenoz

    FairCapital

    Christoph Gosdenoz est fondateur et président du conseil d’administration de FairCapital. Il a plus de 20 ans d’expérience dans l’impact investing, la finance entrepreneuriale, les fusions-acquisitions et l’analyse des investissements. Ancien consultant indépendant et investisseur à impact, il a travaillé pour UBS à Zurich et au Mexique, ainsi que pour BNP Paribas à Genève et à Singapour. Christoph est titulaire d’un Master en administration des affaires de l’Université de Genève et d’un doctorat en administration des affaires obtenu à l’Edinburgh Business School. Il détient également la certification CFA.

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      • Interview Cédric Cazes
      • Responsable EAM & Multi-Family Offices
      • CMB Monaco

      Par Jérôme Sicard

      « Il existe un certain nombre de limites à l’externalisation »

      Lors du EAM Day organisé par Sphere à Genève, Cédric Cazes a dirigé le panel consacré aux risques d’externalisation, aux côtés de Jenny Hennessy, Marc Lemaire et Henri Corboz. Il livre ici les points clés d’une discussion qui n’est pas près de se clore.

      Quels sont donc les points clés à retenir de la discussion de ce panel sur les risques d’externalisation que vous avez animé, lors de notre EAM Day à Genève ?

      L’externalisation offre très certainement des avantages aux gérants indépendants, mais elle comporte aussi des risques. En choisissant des prestataires fiables, en établissant des contrats clairs et en maintenant une surveillance régulière, les gérants peuvent maximiser les bénéfices tout en réduisant les risques. Une approche proactive et une supervision adéquate sont essentielles pour ceux qui externalisent des services critiques. Voilà ce qui m’a semblé essentiel.

      Quels sont les risques les plus significatifs rencontrés par les gérants dans l’externalisation de certains services ?

      Les principaux risques liés à l’externalisation de ces services comprennent la perte de contrôle, les problèmes de confidentialité des données, les risques de non-conformité réglementaire et les interruptions de service. En externalisant la compliance, pour prendre cet exemple, un gérant de fortune dépend de la compétence et de la diligence de son prestataire pour respecter des réglementations complexes, en constante évolution. De même, externaliser imprudemment les services IT peut exposer l’entreprise à des cybermenaces et des interruptions techniques.

      De quels moyens disposent les gérants pour atténuer ces risques ?

      Il existe plusieurs stratégies pour les atténuer. Premièrement, il est crucial de sélectionner des prestataires dignes de confiance, qui se présentent avec une solide expérience et des références vérifiables. Ensuite, il faut établir des contrats clairs et détaillés qui définissent les attentes, les normes de performance et les responsabilités de chaque partie. Par ailleurs, il est essentiel de mettre en place des mécanismes de surveillance et d’audit pour s’assurer que le prestataire respecte ses obligations. Enfin, les gérants de fortune doivent s’assurer que les prestataires disposent de mesures de sécurité robustes pour protéger les données sensibles.

      Vous attendez-vous à une surveillance accrue du régulateur sur les fonctions externalisées ?

      Il est à prévoir que le régulateur renforce sa vigilance et n’autorise l’externalisation qu’en lui associant des exigences strictes en matière de responsabilité, de contrôle et de transparence. Cependant, des contradictions apparaissent souvent en pratique. Bien que bénéfique sur les plans opérationnels et financiers, l’externalisation créée des risques supplémentaires, nécessitant des mesures qui augmentent la complexité et la charge administrative. Les gérants de fortune doivent donc bien veiller à équilibrer les avantages de l’externalisation et les exigences réglementaires croissantes.

      Pour les gérants indépendants, quelles sont aujourd’hui les limites à l’externalisation ?

      Il en existe un certain nombre. Je vais citer les principales.  L’intégration technologique : les solutions externes peuvent ne pas bien s’intégrer, entraînant inefficacités et surcoûts. Le manque de flexibilité : les contrats à long terme limitent la capacité d’adaptation rapide aux changements. Les coûts cachés : l’externalisation peut entraîner des frais supplémentaires imprévus. La perte de compétences en interne : l’externalisation peut en effet réduire les compétences internes, et affecter la réactivité. Et l’impact sur la relation client : la dépersonnalisation des services peut diminuer la qualité de l’accompagnement.

      L’externalisation est-elle un frein à la création de valeur ?

      Dans les sociétés de gestion, l’externalisation vise à améliorer l’efficacité et à réduire les coûts, mais il est vrai que son impact sur la création de valeur est un sujet qui fait débat. Les avantages se trouvent dans la réduction des coûts, l’accès à des spécialistes et la flexibilité opérationnelle. Les gérants sont alors en mesure de se recentrer sur leur cœur de métier tout en s’adaptant rapidement aux évolutions du marché.

      Cependant, l’externalisation comporte des risques, comme la perte de contrôle et une dépendance excessive aux prestataires, pouvant freiner le développement de certains domaines d’expertise et limiter l’innovation en interne. Pour maximiser la création de valeur, une gestion équilibrée et une évaluation précise des fonctions à externaliser sont essentielles Tout est question d’équilibre, le gérant doit rester maitre de son modèle d’affaire et opérationnel afin de pouvoir s’adapter aux challenges qu’il rencontre dans le secteur financier.

      Cédric Cazes

      CMB Monaco

      Cédric Cazes présente un parcours éclectique. Au cours des vingt dernières années, il a exercé au sein d’un groupe britannique, ainsi que dans une banque privée, à Monaco et en Suisse. Par la suite, il a rejoint une fintech suisso-monégasque en tant que Partner, où il a consacré trois ans à l’édition de logiciels destinés aux gérants et aux multi family offices. Plus récemment, il a pris les rênes du département des gérants de fortune et des MFO pour CMB Monaco, dans le cadre de son développement international. Diplômé en finance, ressources humaines et audit interne, il a également obtenu un master en stratégie.

       

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