Extra Mile

  • Interview Bernard Aybran
  • CEO CMG Monaco
  • CMB Monaco

« Prendre des engagements sur la qualité de notre gestion »

CMB Monaco, par le biais de sa filiale CMG Monaco, est entrée en partenariat avec Performance Watcher pour mieux évaluer la qualité de ses performances de gestion mais aussi pour davantage de transparence à l’égard de ses clients et prospects.

Pour quelles raisons avez-vous souhaité travailler avec Performance Watcher?

Dans le monde de l’asset management, il est très facile de comparer les performances des fonds, de même que leur track record, à des indices de marché et à l’ensemble de la concurrence. C’est un univers très documenté, avec des sociétés comme Morningstar ou Citywire qui passent chaque factsheet au crible pour produire une multitude de classements.

En revanche, il n’existe pas de Citywire ou de Morningstar pour la gestion de fortune. Des bribes d’information sont disponibles de ci et de là, mais il n’y a pas vraiment d’institution qui puisse centraliser et les traiter. A ma connaissance, Performance Watcher est la seule plateforme capable de référencer des milliers de mandats discrétionnaires tout en garantissant leur anonymat. Les comparatifs portent principalement sur la performance et le risque, ce qui nous permet de nous situer dans notre univers concurrentiel. Les informations produites sont de très bonne qualité. Nous avons pu nous en rendre compte par nous-mêmes, puisque nous leur transférons un bon nombre de données sur des centaines de mandats et nous obtenons en retour des analyses très précises.

Dans quelle stratégie s’inscrit cette démarche ?

Nous voulons d’abord prendre des engagements sur la qualité de notre gestion. Pour s’en assurer, il est toujours bon de savoir où nous en sommes par rapport à nos concurrents et de pouvoir procéder à des ajustements si nécessaire. Il en va de même dans toutes les industries.

L’utilisation de Performance Watcher nous permet aussi de renforcer notre stratégie commerciale. Nous avons beaucoup de clients ou prospects multi-bancarisés qui veulent forcément savoir comment nous nous positionnons par rapport à d’autres gestionnaires. Nous pouvons donc leur expliquer en leur présentant différentes données qui proviennent d’une source indépendante. Accessoirement, ils peuvent se connecter directement au site Performance Watcher pour mieux visualiser les performances générées en moyenne dans le secteur.

Dans quel contexte employez-vous Performance Watcher plus précisément ?

Performance Watcher est d’abord disponible en interne, sur notre intranet, pour tous nos banquiers, gestionnaires de fortune, et chargés de relation. Comme je vous le signalais, nous nous en servons pour communiquer auprès d’un certain nombre de clients et de prospects. C’est particulièrement utile pour les family offices, qui ont l’habitude d’examiner plusieurs concurrents avant de décider de confier un mandat à l’un ou à l’autre.

A terme, nous pensons intégrer les données Performance Watcher dans nos rapports de manière systématique. C’est un développement auquel nous réfléchissons sérieusement.

Sur un plan plus large, quelles sont les grandes orientations stratégiques de CMB pour son activité de gestion de fortune?

Nous travaillons sur des patrimoines importants. Certains de nos clients sont résidents monégasques mais nous avons aussi une clientèle très internationale. Nous disposons par exemple d’un desk qui se consacre exclusivement à la clientèle britannique. Nos clients sont des héritiers, qui appartiennent à une dynastie, ou des entrepreneurs qui ont su se créer eux-mêmes leur fortune.

Ce sont deux typologies de clients pour lesquelles nous avons développé des approches sensiblement différentes. Les entrepreneurs se laissent peut-être plus facilement tenter par des investissements non cotés sur les marchés privés. Ils ont davantage envie de parler avec Mediobanca (notre actionnaire), pour la banque d’affaires, ou d’être mis en contact avec des boutiques comme celle de Messier, qui fait également partie de notre Groupe.

Nous voulons donc poursuivre le développement de cette clientèle internationale avec une offre de services qui corresponde parfaitement aux attentes de chacun des segments qui la compose.

Avec la pression toujours plus forte sur les marges et l’obligation d’entamer sans cesse de nouveaux développements, où les banques privées doivent elles aujourd’hui concentrer leurs efforts?

Nous traitons une clientèle multi-bancarisée, qui va être de plus en plus sollicitée. Pour gagner sa confiance, et pour la conserver, il me semble que nous devons insister davantage sur la transparence. Le travail que nous menons avec Performance Watcher s’inscrit d’ailleurs dans cette démarche.

Bernard Aybran

CMB Monaco

Bernard Aybran bénéficie de trente ans d’expérience en gestion d’actifs, à la fois comme gérant de portefeuille et dirigeant de sociétés de gestion. Actuellement CEO de CMG Monaco, la filiale de gestion de CMB Monaco, il a auparavant dirigé l’activité du groupe Invesco en Europe du Sud et a co-fondé la filiale de multi-management de la banque Edmond de Rothschild. Bernard est titulaire d’un Magistère Banque-Finance-Assurance de l’Université Paris-Dauphine et enseigne aujourd’hui en Master à l’Université Nice-Côte d’Azur.

 

 

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    En matière de transformation digitale, savoir quoi faire ne revient pas à savoir comment le faire. Le «comment», c’est la spécialité de Synpulse8. Basée à Zurich, cette boutique Conseil se propose d’intervenir pour ses clients sur toute la chaîne de valeur du wealth management.

    Comment accompagnez-vous vos clients dans leur transformation technologique?

    Certains clients désireux d’accroître leur efficacité opérationnelle et la qualité de leurs propres services, viennent nous voir pour que nous les aidions à installer un programme ou une application qu’ils ont obtenu auprès de fournisseurs tels qu’Avaloq, Temenos ou ESI. Nous travaillons également avec notre partenaire Asset Max/Infront pour tout ce qui touche aux logiciels de gestion des données, de relations clients ou de reporting pour les gérants indépendants, les family offices et les banques.

    Globalement, notre tâche ne consiste pas à recréer des solutions qui existent déjà sur le marché, mais à imbriquer des composantes innovantes sur une plateforme ou une infrastructure existante. Synpulse 8 intervient également au stade conceptuel d’un projet, comme lors de la création d’une infrastructure technologique pour une néo-banque, par exemple.

    Synpulse 8 entretient-elle un lien direct avec les gérants de fortune indépendants ou préférez-vous passer par des partenaires ayant ces gérants de fortune comme clients?

    Historiquement, nous tendions plutôt à travailler directement avec des partenaires tels que des wealthtechs et des banques dépositaires qui, eux, s’adressent directement aux gérants. Cela a toutefois évolué depuis trois ou quatre ans, c’est-à-dire depuis la création de l’OpenWealth Association, dont je suis également membre, et qui rassemble des acteurs variés dont les gérants de fortune indépendants.

    C’est un segment de plus en plus intéressant pour nous, compte tenu de la petite taille de la plupart de ces gérants. Ils ont pourtant un besoin croissant de solutions digitales efficaces, avec des coûts abordables, s’ils entendent survivre à la transformation technologique. C’est surtout le besoin de solutions standardisées qui alimente la demande des gérants indépendants, segment dans lequel nous nous renforçons graduellement.

    Quels sont vos principaux axes de développement?

    Nous avons par exemple conçu l’adaptateur OpenWealth pour la communauté Avaloq, dans le cadre de l’OpenWealth Association. Cet outil sert de standard pour l’intégration d’applications diverses pour les gérants de fortune, les wealthtech, les banques dépositaires et d’autres intermédiaires financiers. L’objectif y est de renforcer la connectivité entre l’ensemble des acteurs de l’industrie des services financiers. Il vaut également la peine de mentionner nos solutions basées sur l’automatisation robotisée des processus), dont un robot advisor. Nous sommes également investis dans l’intelligence artificielle afin de répondre aux problématiques legal & compliance-

    Cela veut-il dire que vos ressources humaines sont composées à la fois de collaborateurs spécialisés dans la finance et d’autres dans les nouvelles technologies?

    Absolument. Les banques et les gérants de fortune sont nos principaux marchés. Par conséquent, nos collaborateurs doivent être familiers avec les activités de cette industrie, mais également avec les technologies qui doivent être intégrées au sein des diverses institutions financières. Ce qui ne veut pas dire qu’un spécialiste en informatique doive posséder les mêmes connaissances que le banquier ou vice-versa, mais chacun doit nécessairement entretenir une certaine affinité avec les services financiers et les nouvelles technologies.

    Raphaël Bianchi

    SynPulse8

    Raphaël Bianchi est Senior Partner chez Synpulse Management Consulting et CEO de Synpulse 8, qu’il a rejoint en 2008. Il tire parti son expérience de plus de vingt ans au sein de l’industrie bancaire pour se focaliser sur l’innovation dans le cadre d’un environnement de finance ouverte et embarquée. En plus de sa fonction de CEO de Synpulse, Raphaël Bianchi est également membre du conseil de direction de Tenity et Billte et sert en tant que président de l’OpenWealth Association.

     

     

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      “Quels que soient les projets, le facteur clé, c’est le facteur humain”

      Le jeudi 19 septembre, à la FER, Igal Kasavi propose une conférence sur le thème des fusions & acquisitions pour les gérants indépendants. Un sujet d’actualité où apparaissent clairement les défis majeurs que le secteur des GFI s’apprête à relever.

      Voyez-vous s’opérer aujourd’hui davantage de rapprochements – ou tentatives de rapprochements – entre gérants indépendants ?

      Nous assurons le suivi de ce type d’opérations depuis 2016, du moins pour celles qui sont publiques. Et la tendance est à la hausse. Nous avons vu un pic en 2022, avec un peu moins d’une trentaine de transactions, mais il y en aura très certainement moins cette année. On ne peut pas dire que ça décolle mais, encore une fois, il ne s’agit que de transactions publiques. Elles ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Bien que la Finma soit sensée donner son aval à ces opérations, elles restent en majorité confidentielles.

      Quelles principales raisons poussent les gérants indépendants à se rapprocher en ce moment ?

      D’une part, le changement de générations, et d’autre part la taille critique. Pour ce qui relève du changement de générations, beaucoup de sociétés de gestion voient leurs fondateurs approcher l’âge de la retraite. Chez les GFI, le boom de la création d’entreprise a eu lieu dans les années quatre-vingt et nonante. D’après nos statistiques, près du tiers des sociétés agrées par la Finma ont plus de 25 ans et la majorité d’entre elles n’a pas vraiment de plan pour l’avenir. Voilà pourquoi un grand nombre de gérants pensent à se rapprocher d’autres structures ou à intégrer des associés plus jeunes. Ils veulent garantir la pérennité de leurs activités.

      Quant au sujet de la taille critique, il touche toute l’industrie de la gestion de fortune, y compris les banques privées. Avec la pression très forte sur les marges, il est devenu vital de se réinventer. Et pour financer ces nouveaux développements, tous les acteurs de la place ont besoin de prendre un volume plus important. La croissance externe, par acquisition, est bien évidemment l’option qu’ils privilégient.

      Quels bénéfices clés attendent-ils de ces rapprochements ?

      Au-delà du maintien des marges, pour rester profitable, il y a aussi le besoin d’étendre ses compétences. Je pense par exemple au mix entre wealth management et asset management. Cette extension de domaines permet d’envisager la création de nouveaux types de services et de s’ouvrir de nouveaux axes de développement.

      Quelles sont les stratégies gagnantes à suivre dans le cadre de ces transactions ?

      Quelques soient les projets, le facteur clé, c’est le facteur humain. Les gérants qui souhaitent se rassembler doivent vraiment s’entendre, comprendre qu’ils partagent les mêmes valeurs pour remplir les mêmes objectifs. Donc en fait, c’est la clé de voûte de toutes ces opérations. Oui, il faut trouver un accord sur un prix, une structure de paiement, un échéancier, mais la dimension humaine est fondamentale. Dans nos activités de conseil M&A, c’est un aspect sur lequel nous insistons énormément. Nous ne parlons pas que de chiffres. Nous passons aussi beaucoup de temps sur le projet entrepreneurial, pour ouvrir la discussion et pouvoir tester véritablement l’élément humain.

      Quelles bases de valorisation ont cours aujourd’hui pour décider de la valeur d’une société de gestion ?

      Pour une société de gestion, les principaux paramètres à prendre en compte sont les encours sous gestion et le chiffre d’affaires qu’il est très important d’associer au ROA, au return on Assets. Sommes-nous à 0,5%, à 1%, à 1,3% ? On peut très vite passer du simple au double. Il faut s’intéresser aussi au portefeuille clients. Fusionner avec une société qui gère une centaine de clients est un peu plus facile que de fusionner avec une société qui en gère plusieurs centaines. L’intégration de la clientèle, selon sa taille, doit apparaître dans le prix. Nous regardons la concentration des clients en termes de chiffre d’affaires, souvent une minorité de clients génère la majorité du chiffre d’affaires.

      L’EBITDA reste un excellent instrument de mesure, mais nous sommes aussi très attentifs aux « earnings before principal compensations ». Souvent, les profits sont moindres en raison des rémunérations et des bonus accordés aux associés. En règle générale, dans la plupart des cas les valorisations se jouent sur un à trois le chiffre d’affaires annuel ou un à neuf fois l’EBITDA.

      Je voudrais faire un dernier commentaire sur ces valorisations. En réalité, dans les opérations que nous menons, nous ne voyons que très rarement les prix être négociés de manière acharnée. Lorsque le projet est sérieux, le vendeur et l’acheteur ont généralement en tête des valorisations assez proches. Et parfois un vendeur reçoit une offre supérieure au prix auquel il prétend.

      Igal Kasavi

      Kasavi Advisory

      Igal Kasavi a travaillé plus de 20 ans dans la gestion privée en tant que relationship manager à Genève dans plusieurs établissements notamment HSBC et Julius Baer. En 2016, il a fondé sa société, Kasavi Advisory, pour conseiller gérants indépendants, gérants d’actifs et banques privées dans leurs opérations de M&A ainsi que dans leurs stratégies de développement. Igal Kasavi est diplômé de l’Université de Genève en Sciences Économiques et Finance.

       

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        « Il nous fallait un track record qui justifie de notre valeur ajoutée »

        Un peu moins de deux ans après son lancement, Alpian présente des performances de gestion satisfaisantes qui facilitent son pitch auprès de ses clients plus portés sur les investissements. Un axe de développement privilégié, comme l’explique Victor Cianni, son CIO.

        Dans le marché des mass-affluent que vous ciblez avec Alpian, quels sont les segments les plus sensibles à votre proposition ?

        Nous avons une base assez diversifiée, tant du point de vue géographique que démographique, avec une clientèle dont l’âge court de 18 à 92 ans, avec une moyenne aux alentours des 40. En revanche, nous voyons une segmentation plus claire sur la façon dont nos clients consomment nos services. Trois grands modes d’utilisation ressortent. En premier, nous avons des profils plutôt internationaux qui utilisent principalement notre compte multi-devises et nos taux de change qui sont assez compétitifs.  Dans le deuxième cas de figure, nous avons des clients qui veulent se constituer une épargne et se servent pour cela de nos comptes courants, rémunérés assez généreusement au vu de ce qui se pratique sur le marché. Et le troisième cas, le plus répandu, ce sont les investisseurs qui recherchent des partenaires financiers pour des montants assez importants. Ils appartiennent toujours aux mass affluent, mais ils commencent à disposer d’une certaine fortune, disons de 500’000 à 1 million de francs. Ce sont des héritiers, des entrepreneurs, des cadres ou de jeunes retraités. Il leur faut des solutions qui présentent un bon rapport coût/performance et qui comprennent un accompagnement personnalisé. C’est là aujourd’hui où nous savons faire la différence.

        Quelles raisons les motivent le plus dans leur choix d’ouvrir un compte chez Alpian ?

        Nos trois points d’entrée sont les taux de change, le compte multi-devises et l’offre investissement, celle qui plaît le plus.

        A propos de cette offre, comment a-t-elle évolué depuis le lancement d’Alpian ?

        Lorsque nous avons lancé Alpian, nous avons tenu à faire simple avec une offre discrétionnaire, le « managed by alpian », qui était notre mandat signature en quelque sorte. Grâce aux outils technologiques mis en place, nous pouvons proposer cette offre à des prix très intéressants, sachant que nous n’avons pas de grille standard dans laquelle nous forçons nos clients. Nous employons plutôt un modèle semi-passif, pour une gestion de long terme, ce qui nous permet de limiter les frais, et les erreurs ! Globalement, nous voyons mois après mois que les résultats sont au rendez-vous.

        C’était d’ailleurs l’essentiel pour nous. Avant même de penser à faire évoluer l’offre, il fallait que nous arrivions à nous bâtir un track record qui justifie notre valeur ajoutée. Alpian existe depuis bientôt deux ans et nous n’avons pas à rougir de nos performances. Entre le 30 décembre 2022 et le 31 août 2024, notre portefeuille Balanced a généré un rendement de 12,85 % pour un risque de 6,59%. A titre de comparaison, l’indice Performance Watcher, pour un profil de gestion identique, se situe à 10% pour un risque de 5,65%.

        En octobre dernier, après nous être assurés que le mandat discrétionnaire tenait la route, nous avons lancé un mandat de conseil. Il en existe très peu au format digital, ce qui explique en partie le fort intérêt qu’il suscite chez nos clients.

        Dans quelle mesure la dimension digitale d’Alpian vous permet-elle de créer davantage de proximité avec clients ?

        Les tendances de fond dans l’industrie aujourd’hui sont plutôt à la réduction des interactions clients et à la transformation des conseillers de clientèle en vendeurs de produits ! Avec Alpian, nous avons une stratégie qui va à l’encontre de ces tendances. La plateforme digitale que nous avons créée permet à nos clients d’avoir un accès rapide et étendu à nos conseillers en utilisant plusieurs canaux : chats, vidéoconférences, voire même des appels téléphoniques. Les horaires d’ouverture du chat vont de 8h30 à 19h30. Nous gérons chaque mois plusieurs milliers d’interactions. En plus, le modèle d’interaction n’est pas biaisé. Nos conseillers ne sont en aucune façon rémunérés sur la vente de produits.

        Quels sont les développements sur lesquels vous vous concentrez aujourd’hui ?

        Nous allons étoffer encore nos services bancaires d’ici six mois, un an, et nous rapprocher de ce que proposent les banques traditionnelles. En matière d’investissement, nous allons continuer à rendre nos services toujours plus accessibles au plus grand nombre en restant fidèles à nos principes : pas de produits superflus, pas de risques inutiles et pas de frais excessifs. Et enfin, nous allons jouer au maximum la carte du digital, puisque nous n’avons pas de « legacy » dans ce domaine. Je pense par exemple aux solutions que l’intelligence artificielle nous permettra de développer. Il sera très facile pour nous de les intégrer. Voilà les trois angles sur lesquels nous allons travailler.

        Victor Cianni

        Alpian

        Victor Cianni est CIO d’Alpian depuis 2021. Ingénieur de formation et certifié FRM, il a près de vingt années d’expérience dans la gestion de fortune. Avant de rejoindre Alpian, il a occupé plusieurs postes clés dans les divisions d’investissement de CA Indosuez, Lombard Odier et Citi Private Bank.

         

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          « Nous aspirons aussi à jouer un rôle leader sur le marché suisse »

          Sener Arslan dirige depuis cette année les développements en Suisse de Qplix, l’éditeur PMS dont le siège est à Munich, avec des ambitions fortes, et la volonté de s’établir sur ce marché avec la même réussite que celle déjà obtenue en Europe.

          Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Qplix ?

          Mes quinze ans d’expérience dans la gestion de fortune et la technologie, plus particulièrement dans le domaine des PMS, m’a permis d’acquérir une connaissance approfondie des besoins et des solutions du marché. J’avais donc envie de travailler avec un fournisseur qui arrive à convaincre grâce à son excellence technologique, son offre globale, sa réputation et sa culture d’entreprise.

          Pour moi, Qplix répondait à tous ces critères. L’entreprise s’est établie avec succès comme leader sur le marché européen et se distingue par ses efforts continus pour créer de la valeur ajoutée. J’apprécie particulièrement le fait que les fondateurs de Qplix assurent la direction opérationnelle de la société et en soient toujours propriétaires, ce qui témoigne d’une vision authentique, axée sur le long terme.

          La philosophie et les valeurs de Qplix résonnent fortement avec mes propres convictions et je m’identifie totalement à la promesse de l’entreprise. Je suis donc très enthousiaste à l’idée d’y travailler.

          Quelles sont vos ambitions pour le marché suisse ?

          Elles sont claires et ciblées. Nous reconnaissons l’importance de la Suisse, en particulier dans le domaine des gestionnaires de fortune, des family offices et des banques. Nous voulons donc poursuivre le développement de notre équipe sur place. Nous pourrons offrir à nos clients un suivi et un soutien encore plus intensifs.

          Avec notre solution, nous aspirons bien évidemment à jouer aussi un rôle leader sur le marché suisse. Nous souhaitons présenter à ses acteurs une solution innovante qui évolue en permanence, et qui réagit de manière flexible aux évolutions du marché. Un aspect central de notre stratégie est l’échange en partenariat avec nos clients. C’est la seule façon de garantir que nous comprenons leurs besoins en profondeur et que nous y répondons de manière optimale.

          Nous cherchons à créer une véritable valeur ajoutée pour nos clients avec nos solutions. Nous voulons qu’ils tirent la meilleure expérience possible de l’utilisation de notre système, tant en interne que dans les échanges avec leurs propres clients.

          Qui est derrière Qplix ?

          Qplix a été fondée en 2012 par Kai Linde, Philipp Pötzl et Mathias Lindermeir, qui travaillaient tous à l’époque dans un family office allemand. Ils comprennent donc parfaitement le marché de la gestion de fortune et les attentes des gérants. Tous les trois sont encore aux commandes de l’entreprise. Ils assurent donc une réelle continuité ainsi qu’une orientation stratégique claire. L’entreprise bénéficie d’une structure de propriété qui lui permet d’agir de manière indépendante et agile, avec un fort accent sur le développement à long terme.

          Comment pensez-vous pouvoir vous différencier sur le marché suisse des PMS ?

          Je crois que nous pouvons nous distinguer sur plusieurs aspects. Je pense par exemple à la profondeur et à l’étendue des fonctionnalités. Notre solution offre une couverture complète de tous les besoins essentiels, de la consolidation de portefeuille à la couverture de toutes les classes d’actifs, en passant par la conformité, le contrôle et le reporting. Je pense aussi à notre façon de travailler en architecture ouverte. QPLIX permet une intégration transparente avec d’autres systèmes et des fournisseurs tiers via l’API Rest. Cela donne à nos clients la flexibilité de conserver leur infrastructure existante tout en bénéficiant de notre solution.

          Nous investissons continuellement dans le développement de notre plateforme. Nous sommes habitués à réagir très rapidement aux changements qui surviennent sur le marché et il en va de même pour les évolutions réglementaires. De la sorte, nous garantissons à nos clients qu’ils pourront toujours travailler avec les fonctionnalités les plus récentes. L’expertise de Qplix repose là. L’équipe dispose d’une longue expérience aussi bien dans la gestion de fortune que dans les solutions technologiques, ce qui nous permet de proposer des solutions pratiques et pérennes.

          Sener Arslan

          QPLIX

          Sener Arslan est depuis cette année Directeur Suisse chez Qplix, en charge du développement commercial sur ce marché. Son domaine d’expertise se concentre sur les gestionnaires de patrimoine, les family offices et les banques. Il a commencé sa carrière en tant que gestionnaire d’actifs chez UBS. Après une expérience dans le conseil en entreprise et la création de sa propre société de gestion, il a pris en charge le développement commercial et la distribution mondiale d’Expersoft. Avant de rejoindre Qplix, Arslan était Group COO de Taurus Wealth à Singapour, Dubaï et en Suisse. Il est titulaire d’un Bachelor of Science en banque et il détient la certification CFA.

           

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            Aux lendemains de l’Asset Management Day, qui a réuni plus de 300 participants à Berne, l’AMAS est plus que jamais décidée à soutenir le développement de la gestion d’actifs et à la préparer aux évolutions inévitables qui s’annoncent pour elle. Adrian Schatzmann s’en explique.

            Quelles sont les principales conclusions à tirer de l’Assemblée Générale de l’AMAS qui s’est tenue en juin ?

            Nous avons atteint un record de participation cette année à Berne avec plus de 300 participants. L’Asset Management Day est devenu ainsi le rendez-vous annuel incontournable de de la gestion d’actifs en Suisse.

            Maintenant que le Swiss Stewardship Code est opérationnel, quelles sont les questions clés sur lesquelles vous souhaitez vous concentrer à l’avenir ?

            Avec le Swiss Stewardship Code, AMAS et Swiss Sustainable Finance ont fourni des lignes directrices aux gestionnaires d’actifs, aux propriétaires et aux prestataires de services financiers afin de promouvoir l’engagement des investisseurs en Suisse. Le stewardship et l’engagement reviennent de plus en plus dans les discussions, ce qui reflète bien l’importance croissante accordée à l’écologisation de l’économie réelle. Il y a un an, l’accent était mis d’abord sur les pratiques d’exclusion. Le défi consiste maintenant à traduire ces lignes directrices en mesures concrètes.

            Quels sont les facteurs clés qui façonneront l’avenir de la gestion d’actifs en Suisse?

            Le secteur va s’étendre, devenir plus pertinent sur le plan social, plus écologique, plus privé, moins liquide, plus réglementé et plus impacté par la technologie.

            Pour exploiter pleinement le potentiel de ces évolutions, je vois plusieurs impératifs. 

            . Intensifier les efforts pour que les gestionnaires d’actifs suisses aient un accès garanti et élargi aux marchés internationaux.

            . Mettre en place une réglementation adéquate pour les intermédiaires financiers non bancaires. Une distinction claire entre les politiques macroprudentielles et microprudentielles doit être assurée. Le secteur des IFNB est beaucoup plus large que le celui des fonds de placement, déjà bien réglementé. Or, les sources de risques systémiques se trouvent généralement dans les secteurs moins réglementés. 

            . Donner encore et toujours la priorité au développement technologique, pour améliorer l’efficacité, l’accessibilité et la durabilité de la gestion d’actifs. Le secteur doit se résoudre à une étroite collaboration pour identifier les lacunes réglementaires et éviter la fragmentation des normes.

            Faire en sorte, du côté des fonds de pension, que les gestionnaires opèrent dans un environnement leur permettant – une fois le risque pris en compte – de maximiser la performance, d’où le rôle du troisième contributeur.

            Enfin, renforcer l’engagement des gestionnaires en faveur de la finance durable, en s’assurant par exemple qu’ils alignent leurs stratégies sur les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.

            À long terme, quel type de soutien les gestionnaires d’actifs suisses devraient-ils attendre de l’AMAS ?

            Nos priorités sont la prévoyance, la durabilité et la technologie. En ce qui concerne les retraites, l’AMAS défend actuellement la réforme de la LPP afin de sensibiliser davantage le public aux services fondamentaux que les gestionnaires d’actifs fournissent aux fonds de pension et, partant, à la population dans son ensemble. Nous voulons nous assurer que les avantages du troisième contributeur, c’est-à-dire les contributions au marché des capitaux, puissent pleinement profiter aux personnes assurées.

            Dans le domaine de la finance durable, nous disposons désormais d’une autorégulation efficace pour prévenir l’écoblanchiment et positionner la Suisse comme une place incontournable.

            Dans le domaine de la technologie, l’AMAS a défini trois thèmes majeurs pour l’avenir de la gestion d’actifs. L’un d’entre eux est la tokenisation des fonds. L’AMAS s’efforcera de veiller à ce qu’un environnement réglementaire compétitif pour les fonds tokenisés puisse être créé en Suisse. Le deuxième thème est la démocratisation de la gestion qui permettra aux particuliers, grâce à différentes applications, d’investir dans un portefeuille largement diversifié, bien que limité en termes d’encours.

            Et enfin l’IA, un sujet clé pour notre industrie. Il est essentiel non seulement de comprendre où, dans la chaîne de valeur de la gestion d’actifs, l’IA offre des opportunités, mais aussi de travailler à une réglementation qui soit visionnaire dans ce domaine.

            Adrian Schatzmann

            Asset Management Association Switzerland

            Adrian Schatzmann est CEO de l’Asset Management Association Switzerland AMAS depuis janvier 2021. Il siège par ailleurs au comité de l’European Fund and Asset Management Association et au conseil d’administration de Swiss Fund Data. Auparavant, il a occupé différentes fonctions de conseil, notamment auprès de l’Association suisse des banquiers ASB. Il a également fondé et dirigé Clear Minds Investment. Adrian Schatzmann a travaillé plus de 20 ans chez UBS en Suisse et en Asie, notamment en tant que responsable de la distribution mondiale de fonds de placement et d’ETF. Il a étudié les sciences économiques à l’université de Saint-Gall.

             

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