Allocation

  • Interview Amaury Jordan
  • Membre du conseil d’administration
  • Alpha Leonis Partners

« Le mode d’emploi du private equity commence par le mot-clé “patience“ »

Amaury Jordan, le fondateur d’Avalor, vient de rejoindre Alpha Leonis Partners, boutique zurichoise spécialisée dans le private equity, en tant que membre du conseil d’administration. Ses objectifs : les aider à élargir leur base de clientèle et en profiter de son côté pour parfaire sa maîtrise des marchés privés.

Quel est le périmètre d’activité d’Alpha Leonis ?

Ce sont des spécialistes du private equity, basés à New York et à Zurich. Leurs activités comprennent le conseil, les co-investissements, les participations à des fonds, ainsi que des services extrenalisés de CIO et des solutions de liquidité autour du private equity. A l’origine, Alpha leonis a été créée pour gérer le patrimoine d’une fondation qui oeuvrait à l’origine dans le domaine de la santé. Son conseil d’administration avait décidé qu’une partie importante des encours serait consacrée à la recherche sur le cancer. C’est ce qui m’a plu dans cette aventure.

Quel rôle voulez-vous jouer pour eux?

Depuis sa création en 2017, Alpha Leonis a rencontré beaucoup de succès sur le plan de ses investissements. Mais sa clientèle se limite encore au cercle « Family & Friends». L’objectif est de développer des stratégies avec l’équipe pour élargir cette base. A la différence des Etats-Unis, où le réseautage est un principe fondamental dans le venture capital, le monde du private equity reste très cloisonné en Suisse. Nous allons donc essayer d’avoir une approche plus coopérative, plus rassembleuse.

Quelles sont les priorités d’Alpha Leonis? Chercher des investisseurs ou chercher des sociétés dans lesquelles investir?

Oui, Alpha Leonis se concentre sur ces deux axes. Ils recherchent autant des partenaires qui vont investir que des entreprises qui ont besoin de financement pour assurer leur croissance. Jusqu’à présent, ils avaient plutôt tendance à porter leur attention sur des sociétés bien installées sur leur secteur qui disposent de solides droits de propriété intellectuelle et qui génèrent de la croissance. Toutefois, dans leurs mandats plus récents, il en est certains qui se concentrent davantage sur des startups.

Comment Avalor, la société de gestion que vous avez fondée à Zurich, peut bénéficier de ce rapprochement avec Alpha Leonis?

De manière générale, il est important pour les gestionnaires de fortune indépendants d’en savoir plus sur les spécificités du private equity. Ils doivent mieux maîtriser cette classe d’actifs et trouver des moyens fiables de l’intégrer dans les portefeuilles des clients. Pourquoi cette remarque ? Prenez par exemple le recul marqué des sociétés cotées aux États-Unis. Les entrepreneurs ont de moins en moins envie d’aller chercher des financements en bourse. Ils préfèrent rester dans des circuits privés où beaucoup d’investisseurs servent en plus de partenaires stratégiques, capables d’accélérer la croissance. Il est donc indispensable pour nous de suivre ces grandes transformations et de pouvoir proposer à nos clients des allocations private markets plus conséquentes. Voià les thèmes que j’ai envie d’approfondir avec Alpha Leonis, l’un des principaux acteurs indépendants dans ce secteur.

Quel est alors selon vous le meilleur moyen d’aborder le private equity ?

Plusieurs chemins mènent à Rome ! Mais le point le plus important avec le private equity est de comprendre qu’il s’agit d’investissements non liquides et qu’il faut s’y résoudre. Il s’agit d’un travail de fonds mené sur le long terme. De plus en plus souvent, les entreprises décident de rester entre des mains privées pour mieux s’inscrire sur ce long terme. Les marchés secondaires et les plateformes d’échanges se développent pour offrir des solutions de liquidité aux investisseurs qui veulent sortir avant les échéances, mais il y a forcément une décote en cas de vente anticipée. Le mode d’emploi des investissements private equity doit donc commencer par le mot-clé « patience ».

Amaury Jordan

Alpha Leonis

Amaury Jordan a rejoint le conseil d’administration d’Alpha Leonis Partners. Il est aussi fondateur et associé d’Avalor, la société de gestion dont il a été le CEO jusqu’en 2021. Il siège au conseil d’administration de TriLake Partners, un gestionnaire de patrimoine qu’il a contribué à lancer à Singapour en 2011. Avant de créer Avalor en 2005, il a travaillé pour Brown Brothers Harriman à New York et Zurich, puis Lombard Odier et Infidar Vermögensberatung, en restant à à Zurich. Il a fondé par ailleurs la Swiss CFA Society dont il a été le président et il a également contribué à la création de l’Alliance des gestionnaires de fortunes suisses, l’ASV/ASWM. Amaury est diplômé de l’American University of Paris et de la Fletcher School of Law and Diplomacy.

 

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    « Le secteur du private equity est prêt pour une nouvelle expansion »

    Boutique zurichoise, Petiole Asset Management propose aux investisseurs professionnels des solutions d’investissement sur les marchés privés. Pour faciliter cet accès, en limitant les contraintes de l’illiquidité, Petiole a lancé « The Marketplace ». Naji Nehme en explique la logique dans la stratégie de Petiole.

    Après les fortes hausses des taux d’intérêt en 2022 et 2023, un choc s’est produit sur le marché. Comment l’année 2024 a-t-elle débuté et quelles tendances voyez-vous dans le secteur des marchés privés ?

    Une baisse prochaine des taux d’intérêt reste envisageable, même si elle devrait désormais être moins importante qu’on ne pouvait l’espérer. Les banques restent donc prudentes et hésitent à prolonger les crédits, ne serait-ce que légèrement. En outre, le marché de la dette publique reste illiquide pour les sponsors du private equity. Ce phénomène a renforcé son attrait en tant que classe d’actifs, et nous observons que les fonds private debt réalisent des transactions plus importantes que celles réalisées dans le passé par des acteurs traditionnels.

    Qu’en est-il du secteur des introductions en bourse – un indicateur important de l’attractivité, en particulier pour le private equity ?

    Des signes de reprise apparaissent cette année. Toutefois, les chiffres restent encore en deçà des moyennes historiques. Cette lente reprise a des répercussions sur les sponsors du private equity, forcés à des retraits par leurs investisseurs.

    Quel en est l’impact sur le marché ?

    L’environnement de marché a entraîné une augmentation des stratégies secondaires telles que les fonds de continuation, qui suscitent l’intérêt tant des investisseurs que des entrepreneurs. De même, les valorisations, qui avaient atteint des niveaux élevés pendant la décennie de taux bas, sont désormais plus modérées. Les investisseurs analysent les deals qui leur sont proposés avec une plus grande profondeur et ils se concentrent sur les opérations de qualité. Par ailleurs, l’efficacité opérationnelle et l’intégration des technologies numériques sont vraiment devenues les thèmes dominants.

    Venons-en à la stratégie de Petiole. Avec votre plateforme numérique, vous voulez démocratiser la classe d’actifs. Quelles sont vos ambitions plus exactement?

    Cette plateforme a été développée pour permettre aux investisseurs professionnels d’accéder à des placements private markets réservés jusqu’à présent aux acteurs institutionnels. Pour ce faire, nous nous appuyons sur les succès obtenus au cours de ces vingt dernières années comme filiale de The Family Office Co. à Bahreïn, sur nos 2,1 milliards de dollars d’actifs sous gestion et sur notre expertise en matière de personnalisation de portefeuilles private markets. Avec « The Marketplace », les investisseurs peuvent se créer en dix minutes un portefeuille adapté à leurs objectifs financiers, simuler sa performance sur une décennie et recevoir une proposition d’investissement.

    Quel est le montant minimum ?

    Nous parlons de 150’000 dollars US. Dans ce cadre, nous avons développé quatre programmes : les opportunités de revenu, les opportunités de croissance, les opportunités thématiques et les opportunités private markets difficiles d’accès. Chacun de ces programmes est diversifié à travers un certain nombre de transactions, de secteurs, de zones géographiques et de sponsors. Une fois admis dans le programme, les investisseurs ont la possibilité de surveiller activement leur portefeuille, avec un degré de transparence sans précédent. En outre, les investisseurs peuvent contacter nos experts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, afin de rester informés et de prendre leurs décisions d’investissement en toute sérénité.

    L’un des plus grands obstacles aux investissements privés est la liquidité. Comment vous attaquez-vous à cette contrainte ?

    Nous avons donc lancé voilà peu « The Marketplace ». Cette fonction permet aux investisseurs de sortir de leurs positions sur des actifs illiquides avant les dates prévues. Elle améliore non seulement les options de liquidité, mais elle offre également à de nouveaux acheteurs une opportunité rare d’accéder à des transactions jusqu’alors exclusives, et ce à des conditions qui peuvent être avantageuses 

    Selon vous, comment le secteur du private equity va-t-il évoluer ?

    Il est prêt à poursuivre son expansion, en raison de l’intérêt croissant d’un plus large éventail d’investisseurs. Cet intérêt croissant est étayé par la robustesse des rendements historiques du private equity, sa moindre volatilité et la diversification des portefeuilles qui s’éloignent des marchés publics. La démocratisation du capital-investissement est donc en cours – elle a été accélérée par les progrès technologiques, qui ont permis de réduire les frictions et les coûts pour les investisseurs.

    Naji Nehme

    Petiole Asset Management

    Naji Nehme a plus de 20 ans d’expérience dans le domaine de l’investissement et de la gestion d’actifs. Avant de rejoindre Petiole en 2019, il était responsable des investissements pour The Family Office Co. Il a occupé auparavant des postes de direction chez un multi-family canadien, chez Ernst & Young Investment Advisory Services, à Montréal et à la Caisse de Dépôt et de Placement du Québec. Naji Nehme est titulaire d’un Bachelor of Commerce in Finance de l’Université Concordia et d’un Master of Science in Financial Engineering de l’École des Hautes Études Commerciales. Il détient également la certification CFA.

     

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      • Interview Kim-Andrée Potvin
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      • Banque Bonhôte

      « Une stratégie ESG ne peut être définie qu’avec la participation en amont des clients »

      Kim-Andrée Potvin a pris les fonctions de Chief Operating Officer, chez Bonhôte. En parallèle, elle sera également chargée de définir et de piloter la stratégie ESG de la banque. Avec la ferme intention d’intégrer les clients au cœur du projet.

      Dans votre de choix de rejoindre Bonhôte, quels ont été les arguments décisifs ?

      J’ai beaucoup aimé le projet d’entreprise qui m’a été présenté et la volonté de la direction de faire évoluer la banque avec une dimension NextGen, que ce soit au niveau de son offre ou de son organisation. J’ai aussi beaucoup apprécié les premiers échanges avec les équipes de Bonhôte. J’ai trouvé qu’il y avait un vrai esprit entrepreneurial, que les décisions pouvaient se prendre vite et que les développements seraient donc faciles à mettre en œuvre. Voilà ce qui m’a convaincu. J’ai travaillé plus tôt dans ma carrière dans de grandes structures où tout pouvait devenir vite compliqué, ou lourd à manœuvrer. J’avais donc envie de rejoindre un établissement moins hiérarchisé, plus humain, plus agile, plus réactif.

      Quel est le périmètre exact de votre poste ?

      J’ai donc été nommé Chief Operating Officer.  A ce titre, je prends sous ma responsabilité les départements opérations, informatiques et finances, y compris les crédits et la gestion des risques. Par ailleurs, je me suis vu confier la stratégie ESG de la banque, pour son compte propre comme pour ses clients, en raison de l’expérience que j’ai acquise précédemment dans la finance d’impact et de mon engagement dans différentes initiatives. Je suis membre par exemple du comité Surveillance & Stratégie de Swiss Sustainable Finance.

      Sur quelles grandes orientations doit reposer aujourd’hui la stratégie ESG d’une banque privée comme Bonhote ?

      Nous sommes en train de la définir ! Pour être crédible, il me semble que la stratégie ESG de toute entreprise doit d’abord reposer sur son ADN et ses valeurs, qui doivent ensuite se refléter au quotidien tant dans les produits ou les services proposés aux clients que dans la conduite de ses activités. Ensuite, il faut bien choisir ses batailles et se concentrer, pour avoir du succès, sur certains domaines en tenant à la fois de ses ressources et de son expertise. Nous n’allons certainement pas nous attaquer d’un seul tenant aux 17 Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Ce serait irréaliste. Dans cette logique, nous allons nous montrer très sélectifs. J’ajouterais également que cette stratégie ESG ne pourra être définie qu’avec la participation en amont de nos clients. Nous voulons les impliquer très tôt dans nos décisions. Rien ne se fera sans leur aval et leur participation.

      Quelles sont les premières mesures sur lesquelles vous allez travailler maintenant que vous avez pris vos fonctions ?

      Je vais travailler sur les deux axes que je viens d’évoquer : la refonte de nos processus opérationnels et informatiques, car il s’agit d’une priorité, ainsi que la définition et le déploiement de notre stratégie ESG. Pour ce qui relève de l’optimisation de nos processus, nous voulons faire évoluer notre infrastructure de telle sorte qu’elle puisse intégrer de nouvelles applications et fluidifier l’ensemble de nos fonctions, que ce soit pour le back office, le middle office ou le front office. Là-aussi, il est important que les clients nous aident à concevoir le type d’interactions qu’ils ont envie d’avoir avec nous. Plutôt que d’imposer quoique ce soit, nous préférons avoir une approche plus collaborative.

      Kim-Andrée Potvin

      Banque Bonhôte

      Depuis janvier, Kim-Andrée Potvin occupe les fonctions de Chief Operating Officer pour la banque Bonhôte. Elle était responsable auparavant des opérations de Bamboo Capital Partners, la boutique genevoise active dans l’impact investing. Kim-Andrée a travaillé pour la banque Landolt dans un même rôle de COO et pour le groupe BNP Paribas où elle a occupé différents postes de direction. En 2014, elle avait été nommée COO de BNP Paribas en Suisse pour y piloter l’évolution des plateformes financières, opérationnelles et informatiques. Kim-Andrée est diplômée de l’Université McGill, où elle a obtenu un bachelor en finance et commerce international.

       

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        • Interview Luca Venturini
        • CEO
        • PKB

        « Nous couplons l’expertise humaine avec des outils d’intelligence artificielle »

        La PKB a clôturé l’exercice 2023 avec un bénéfice net de 16,8 millions de francs, son meilleur résultat depuis 2015. Tout au long de l’année, la banque privée tessinoise a multiplié les projets stratégiques, à l’image de sa coopération avec Sygnum. Son CEO, Luca Venturini, en livre les principales clés.

        Quels sont les principaux jalons que vous avez posés pour PKB en 2023 ?

        La nouvelle stratégie à moyen et long terme de la banque a été lancée en 2022. Elle s’appuie sur quatre piliers qui vont nous servir à soutenir la croissance. D’une part, nous voulons renforcer le service à la clientèle en répondant mieux à ses besoins, avec une offre élargie de produits et de solutions. D’autre part, nous continuons à investir dans les outils et les collaborateurs pour améliorer la rentabilité et remplir nos objectifs en matière de croissance. En outre, nous continuons à travailler en interne pour rationaliser nos processus afin de créer plus d’efficacité et de renforcer notre engagement ESG. Au cours de l’année 2023, nous avons accéléré cette stratégie sur de nombreux fronts et lancé des initiatives importantes.

        Vous avez par exemple créé le département Wealth Solutions. Quelle en est l’idée ?

        Il s’agit d’étendre l’offre, en termes de solutions, et de pouvoir mieux anticiper, mieux répondre aux défis de nos clients grâce à une approche à 360 degrés. Par exemple, le transfert de patrimoine entre générations est un sujet complexe qui doit être abordé et traité sous différents angles. Nous renforçons par ailleurs notre présence sur les marchés clés pour améliorer là encore le service aux clients, avec plus de réactivité.

        En quoi consiste le partenariat conclu avec Sygnum ?

        La PKB a toujours été à l’écoute de ses clients, et les digital assets forment une classe d’actifs qui émerge suffisamment pour en séduire plus d’un. La PKB a voulu garder son esprit pionnier en étant l’une des premières banques sur la place crypto de de Lugano à proposer une offre entièrement réglementée dans le domaine des digital assets.

        Mais vous investissez aussi dans des startups et avez même créé votre propre incubateur. Comment avancez-vous sur ce plan?

        Au Tessin, la PKB AddVenture Academy est la seule initiative privée visant à promouvoir les startsups, et l’innovation de manière plus large. De cette façon, mous réaffirmons notre enracinement sur le plan local et notre volonté de jouer un rôle actif dans un écosystème qui prend de plus en plus d’ampleur.

        Comment percevez-vous l’évolution des besoins de vos clients dans le domaine de la gestion de fortune ?

        Il y a toujours un besoin fondamental de diversification des risques et d’élargissement de l’horizon d’investissement. Mais les clients veulent de plus en plus disposer d’outils pour comprendre des situations géopolitique complexes et mesurer l’impact qu’elles peuvent avoir sur leurs investissements. Le segment NextGen, en particulier, est de plus en plus intéressé par de nouvelles approches dans l’univers de l’investissement. C’est pourquoi, chez PKB, nous avons couplé notre expertise humaine avec des outils d’IA pour soutenir nos modèles d’évaluation des risques. Nous commençons à réfléchir aussi à la façon dont ces outils vont nous aider à améliorer l’expérience et l’engagement de nos clients.

        Avec sa partie wealth management, quelle place occupe plus exactement PKB au sein du groupe?

        Le groupe PKB comprend en effet différentes sociétés. Nous sommes naturellement enclins à joindre à notre savoir-faire et à nos ressources en Suisse l’esprit italien de la Cassa Lombarda, notre banque privée basée à Milan. En ce qui concerne les produits et les services, la PKB a pu développer, en plus de son offre traditionnelle, un modèle  qui répond pleinement aux réglementations italiennes et suisses en vigueur actuellement.

        Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

        La PKB et la Cassa Lombarda ont complété leur offre en introduisant un service très innovant appelé « SwissIT », qui s’adresse aux clients italiens haut de gamme. Concrètement, il permet à un résident italien d’ouvrir un compte auprès de la PKB en Suisse, mais d’en conserver la gestion auprès de la Cassa Lombarda. Le client est suivi par un conseiller financier basé en Italie : cette configuration, dont le point fort est la proximité avec le client, garantit un service efficace et personnalisé.

        La situation des familles qui se partagent entre plusieurs pays, le besoin d’une plus grande sécurité et la mobilité internationale sont quelques-unes des raisons qui expliquent l’intérêt de nos clients pour cette offre.

        Luca Venturini

        PKB

        Luca Venturini a rejoint PKB en 2019 en tant que membre du conseil d’administration et il a été nommé CEO du groupe en janvier 2020. Auparavant, il était responsable du Private Banking pour l’Italie et directeur de la succursale de Lugano chez Julius Baer. Il a commencé sa carrière dans le monde des multi-family offices, puis a occupé différents postes à responsabilité opérationnelle, jusqu’à diriger le pôle Private Banking d’Edmond de Rothschild (Switzerland). Luca Venturini est diplômé en droit de l’Università la Statale de Milan et titulaire d’un master en marketing et management de la Middlesex University de Londres.

         

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          « Avancer ensemble pour nous ouvrir de meilleures perspectives »

          En élargissant son conseil d’administration à douze membres, l’ASWM, l’Alliance des gestionnaires de fortune suisses, veut aussi étendre son périmètre d’action et lancer des initiatives qui profiteront à l’ensemble du secteur. Anna Waibel, qui siège désormais au conseil, nous en dit plus.

          Quel rôle allez-vous remplir au sein de l’Alliance, que vous venez de rejoindre ?

          En mars dernier, le conseil d’administration est passé de neuf à douze membres, qui ont été répartis dans trois task forces. Ainsi chacun d’entre nous s’est vu assigné des tâches et des missions bien précises. Pour ma part, je fais partie de la première task force, nommée collaboration interne. Son objectif est de trouver des solutions bénéfiques pour tous les membres de l’Alliance que ce soit dans le domaine des investissements, des formations ou de l’informatique.

          A quelles tâches se consacrent les deux autres task forces de l’Alliance ?

          L’une est en charge de la collaboration externe, car nous aimerions nous rapprocher des autres associations et institutions – je pense par exemple à la Finma – pour développer différents partenariats qui profiteront à l’ensemble du secteur. Quant à la troisième, elle va s’occuper de toute la partie communication et évènements.

          Qu’est-ce que qu’est-ce que les membres de l’Alliance peuvent accomplir ensemble, qu’ils ne peuvent pas accomplir séparément ?

          Force est de constater qu’il est de plus en plus compliqué de faire face aux défis actuels en restant chacun dans son coin. Que ce soit la cybersécurité, la réglementation, l’utilisation de l’intelligence artificielle ou la digitalisation des process, leur complexité nous amène à avancer ensemble. En mettant en commun nos expériences respectives et en partageant nos analyses, nous pouvons nous ouvrir de meilleures perspectives. Il est également intéressant pour les membres de l’Alliance de mutualiser certains coûts, comme ceux par exemple que les nouvelles réglementations ont entraînés.

          Dans les discussions que vous avez avec vos pairs, quelles sont leurs principales attentes vis-à-vis de l’Alliance ?

          La Suisse occupe le premier rang mondial dans la gestion de fortune, notamment grâce à la qualité des services proposés, mais ce sont surtout ses banques qui occupent les devants de la scène. On entend beaucoup moins parler des gérants indépendants, qui ont longtemps préféré œuvrer dans la discrétion. Aujourd’hui, avec l’obtention de la licence Finma et le renforcement de leur structure, ils sont prêts à communiquer davantage et à gagner en visibilité. Ils attendent donc de l’Alliance qu’elle leur serve aussi de vitrine, en Suisse comme à l’international.

          Quels sont les principaux axes sur lesquels les gérants doivent aujourd’hui déployer leur stratégie digitale?

          Les plus grands progrès déjà réalisés au niveau digital se trouvent à mon avis dans l’automatisation des flux de données et de transactions que nous échangeons avec les banques. D’autres progrès sont en cours avec la mise en place de protocoles fixes, c’est-à-dire l’automatisation des ordres de bourse, et de toute la correspondance bancaire. Il s’agit de la documentation qui est livrée également en mode électronique directement dans le PMS du gérant. Cet allègement de charge au niveau du back-office permet de gagner un temps précieux et limite les risques d’erreurs de part et d’autre. Cette première partie est déjà bien engagée, et l’on en sent déjà les bienfaits, mais il reste encore aujourd’hui beaucoup d’améliorations à trouver au niveau de l’onboarding et des KYC, où il y a encore beaucoup de doublon dans les tâches. Là le travail pourrait être nettement optimisé grâce au digital.

          Où voyez-vous les plus importants progrès réalisés par les gérants dans la façon dont ils optimisent leur structure?

          Ces dernières années, les gérants ont mené une vraie réflexion sur leur activité, que ce soit à cause de la demande de la licence Finma ou de la pression des coûts qui ne cessent d’augmenter. Ils en sont arrivés à la conclusion que la gestion de fortune était leur cœur de métier et que leur structure devait se centrer sur cette fonction, ainsi que sur les services apportés aux clients. Pour le reste, les fonctions de support, ils ont compris qu’il était préférable d’externaliser celles qui pouvaient l’être, sans pour autant corrompre leur proposition de valeur. Il en va ainsi de l’informatique, de la communication ou encore de la gestion des risques. L’outsourcing de tâches qui ne relevaient pas ou plus de leur cœur de métier est à mon avis ce qui leur a permis d’optimiser au mieux leur structure.

          Anna Waibel

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          Anna Waibel a rejoint Prime Partners au poste de Chief Operating Officer. Spécialisée dans la transformation et l’optimisation de processus dans le secteur financier, elle a travaillé auparavant pour swissnex Singapour comme responsable de projet puis pour l’Union Bancaire Privée, où elle est restée en poste pendant huit ans. Elle a rejoint ensuite Wecan Group, dans le secteur de la blockchain, pour en diriger le développement commercial auprès des banques et des gérants indépendants. Anna Waibel est diplômée du Geneva Graduate Institute où elle obtenu un mastère en relations internationales.

           

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            Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l'un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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            Ressources humaines

            • Interview Julie Guittard
            • Senior manager
            • Michael Page Suisse

            “La priorité : aller chercher de nouveaux clients, de nouveaux encours”

            En Suisse, les banques privées et les gestionnaires de fortune recrutent. Comme l’atteste Julie Guittard, leurs demandes portent essentiellement sur des profils capables d’attirer de nouveaux clients, et de les gérer.

            Quels sont les profils les plus recherchés en ce moment dans les banques privées et les grandes sociétés de gestion ?

            Les recrutements portent d’abord sur tous les postes qui ont une relation directe avec les clients, essentiellement au niveau du front office. C’est le cas par exemple des commerciaux, des banquiers, des responsables de clientèle ou des conseillers en investissement. Viennent ensuite les profils qui se concentrent sur la compliance, la cybersécurité et la gestion de projets. Sur ce point, les banques de même que les sociétés de gestion ont besoin d’intégrer des experts métiers capables d’assurer les liaisons entre les différents départements et les services IT, de manière à optimiser la structure et les modes opératoires.

            Quels sont les principaux besoins auxquels ces recrutements correspondent ?

            Pour tous, l’objectif principal est d’aller chercher de nouveaux clients, de nouveaux encours à gérer. Dans un marché de plus en plus contraint par la réglementation et le poids des structures, les gestionnaires veulent prendre davantage de volume pour compenser l’amenuisement des marges. C’est vraiment le point le plus important. Dans une moindre mesure, il s’agit aussi de développer l’expertise de la Suisse comme place financière forte et de maintenir sa compétitivité vis-à-vis de Francfort, de Paris ou de Londres, bien que le Brexit ait quelque peu « entaché » le prestige de la City. Pris comme un tout, il est important que le secteur de la gestion de fortune en Suisse, à Genève, comme à Zurich ou à Lugano, puisse générer des revenus suffisants qui lui permettent d’investir dans ses développements et de renouveler de manière à pouvoir répondre aux attentes des nouvelles générations.

            Le marché de l’emploi est-il dynamique dans ce secteur ?

            Oui, les entreprises embauchent pour des postes qui touchent essentiellement au front office et au réglementaire. Ce sont les incontournables. Pour le reste, dans les fonctions davantage axées sur le support, elles sont plus vigilantes. Pour limiter l’impact sur les coûts, elles vont regarder s’il est possible d’externaliser ou éventuellement de mutualiser.

            Qu’en est-il des salaires ?

            Ils ont plutôt tendance à stagner, et les bonus à se réduire. Ce n’est pas le cas sur les autres places financières où les salaires proposés sont en augmentation. Il faut cependant rappeler que le niveau des salaires en Suisse, pour le secteur financier, reste très élevé par rapport à ce qui se pratique ailleurs.

            Les postes Compliances sont-ils toujours aussi recherchés qu’ils l’étaient voilà cinq ans ?

            Oui, la demande reste forte bien que le réservoir de candidats formés pour ces fonctions se soit élargi. En revanche, nous voyons apparaitre de plus en plus d’experts qui succèdent aux généralistes habituellement recherchés ces dernières années. Les banques et les sociétés de gestion ont besoin de spécialistes Compliance dans les domaines de l’onboarding, de la relation-client, capables de s’intégrer dans les équipes de front. Elles ont aussi besoin de responsables Compliance spécialisés sur certaines zones géographiques – Asie, Moyen-Orient, Afrique – et qui savent parler pour cela une troisième langue.

            En termes de formation, quelles nouvelles filières voyez-vous apparaitre ?

            Les nouvelles filières qui se mettent en place aujourd’hui répondent à la fois à des avancées technologiques et à des enjeux de société. Dans ce dernier cas, je pense bien évidemment au développement durable, aux investissements labellisés ESG et à la finance d’impact qui attirent beaucoup d’étudiants. Pour ce qui relève de la tech, il est clair que la blockchain et les crypto-monnaies suscitent en ce moment beaucoup d’intérêt. De même que tout ce qui a trait aux data, aux statistiques, à la programmation, au machine learning ou encore à l’intelligence artificielle. Dans une certaine mesure, ces formations, qui ouvrent de nouvelles perspectives, apportent du sens, de la substance à un secteur qui manquait un peu de vision. Elles permettent à l’industrie de se renouveler, et de retrouver un certain attrait auprès des nouvelles générations qui s’en étaient éloignées aux lendemains de la crise financière de 2008.

            Julie Guittard

            Michael Page Suisse

            Julie Guittard est senior manager chez Michael Page et elle est spécialisée dans le recrutement au sein du secteur bancaire et des services financiers en Suisse romande. Elle plus de 14 ans d’expérience dans la gestion de talents, Au cours de sa carrière, elle a dirigé des équipes et couvert un large éventail de postes dans les domaines du risque, de la conformité, de la finance, des investissements, des opérations et du front office pour des banques privées, des asset managers et des gestionnaires de fortune ainsi que pour des family offices.

             

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