Indices
Jean-Sylvain Perrig
Premyss
Les indices Performance Watcher au 2ème trimestre
Par Jérôme Sicard
Dans le nouvel environnement que façonne la LSFin/LEFin, la question des successions est devenue cruciale pour de nombreux gérants indépendants. Dans cette interview, Carine Frick Delaloye explore ce sujet sous l’angle de la valorisation, en mettant l’accent sur la profitabilité des actifs.
Quels sont les indicateurs ou métriques clés généralement utilisés pour évaluer une société de gestion?
Lors de l’évaluation d’une société de gestion, l’accent est mis principalement sur les actifs gérés et le chiffre d’affaires. Ces chiffres clés doivent toujours être considérés dans le contexte du ROA, le rendement des actifs. Le portefeuille de clients joue également un rôle central. À cet égard, la structure d’âge des clients, le volume moyen des encours, le nombre de clients ainsi que les risques potentiels de concentration et la répartition géographique sont importants. Un autre aspect essentiel est la question du temps pendant lequel le cédant aidera l’entreprise à conserver ses clients.
Par ailleurs, il faut rester à l’écoute du marché.
Les actifs sous gestion constituent de toute évidence un indicateur clé, mais ils n’en demeurent pas moins un facteur d’incertitude. En cas de vente, il n’est pas garanti que les clients restent fidèles au nouveau propriétaire. En substance, la valeur d’une société est étroitement liée aux relations avec les clients et à leur chiffre d’affaires. De nos jours, une licence FINMA n’a pas nécessairement une valeur spécifique, car elle ne constitue qu’une condition préalable pour accéder au marché.
Quels sont les problèmes qui se posent lorsque la valorisation est basée uniquement sur l’EBITDA ?
Beaucoup de gérants déduisent souvent leurs bénéfices sous forme de salaire, de bonus ou de dividendes. L’EBITDA s’en voit réduit d’autant. Dans bien des cas, cela le rend peu pertinent comme base de valorisation, et c’est plus particulièrement vrai pour les petites structures opérées par leurs propriétaires. En fait, ce sont encore et toujours les clients qui forment le véritable capital, tandis que la société elle-même n’est souvent qu’une simple ‘enveloppe sous licence’.
Quels autres modèles de valorisation recommanderiez-vous ?
Comme je viens de le mentionner, la vraie richesse d’une société de gestion de fortune, ce sont ses clients et sa capacité à les transférer en d’autres mains. C’est pourquoi le ROA nous semble être le modèle d’évaluation le plus juste et le plus pertinent. Tant le portefeuille de clients que le rôle du cédant y jouent un rôle clé.
Comme je viens de le mentionner, la vraie richesse d’une société de gestion de fortune, ce sont ses clients et sa capacité à les transférer en d’autres mains. C’est pourquoi le ROA nous semble être le modèle d’évaluation le plus juste et le plus pertinent. Tant le portefeuille de clients que le rôle du cédant y jouent un rôle clé.
Les jeunes entrepreneurs ne sont pas principalement intéressés par la reprise des actifs de l’ancienne génération d’EAM, mais plutôt par une participation aux revenus. Cette participation aux revenus offre une plus grande sécurité, car elle est axée sur la rentabilité des clients et non sur les actifs gérés, qui pourraient ne pas être maintenus à long terme. En outre, les jeunes entrepreneurs sont prêts à assumer les obligations réglementaires de l’ancienne génération, ce qui devrait également être pris en compte dans l’évaluation.
Comment mesurez-vous la rentabilité d’un portefeuille de clients ?
Comme nous en avons parlé plus tôt, le ROA, autrement dit la profitabilité des encours gérés, est le principal indicateur. Il faut toutefois prêter attention aux structures de clients, comme les family offices, qui gèrent plus souvent des portefeuilles moins rentables pour les membres de la famille. Or, ces portefeuilles sont importants pour la fidélisation des clients, la rétention à long terme et la croissance. La rentabilité doit donc être considérée dans le contexte global des relations clients et ne pas se limiter à des portefeuilles individuels.
Sur quelle base les actifs gérés sont-ils actuellement négociés ?
Tout dépend encore une fois du portefeuille Clients et des modèles de frais qui y sont associés. Ils jouent un rôle essentiel dans l’équation. Pour prendre un exemple, le ROA des clients suisses peut être nettement inférieur à celui des clients internationaux. Nous observons actuellement qu’un ROA de 0,8 % peut conduire à un prix compris entre 1,5 et 2 %, à condition que le cédant réussisse à conserver les clients pendant encore deux à trois ans.
Quels sont les facteurs qui influencent l’évaluation de ces actifs à la hausse ou à la baisse ?
Le portefeuille clients, qui inclut la structure d’âge et la répartition géographique, joue un rôle crucial dans la détermination du prix. De plus, l’implication du cédant est essentielle pour assurer une transition en douceur. Bien que je reste quelque peu sceptique quant à l’influence significative des pays clients sur le prix, il convient de noter que des licences spéciales, notamment celles requises pour des pays comme l’Afrique du Sud, les États-Unis et le Canada, peuvent accroître la valeur de la société. Ces licences sont souvent coûteuses et difficiles à obtenir.
Par ailleurs, l’organisation même de la société constitue un élément fondamental. Des facteurs négatifs, tels que des problèmes de legacy, ou des rapports de due diligence peu concluants, peuvent entraîner une baisse significative du prix. À l’inverse, un plan de transmission du patrimoine bien élaboré par les clients peut accroître la valeur, car il assure stabilité et continuité à long terme.
Comment un gérant peut-il mieux valoriser ses actifs au fil du temps ?
Une approche judicieuse consiste à envisager combien on serait prêt à payer pour ces actifs en tant qu’acheteur, tout en réfléchissant à la manière d’assurer la fidélité des clients à long terme. Il faut donc aborder des questions telles que la planification de la succession pour ses propres clients et l’élargissement de l’offre afin de renforcer la loyauté de la clientèle. La valorisation devrait également prendre en compte la rentabilité et la tarification – entre banque dépositaire et GFI, par exemple – et, le cas échéant, prévoir des ajustements pour optimiser le ROA. »
Carine Frick-Delaloye
Aquila
Carine Frick-Delaloye a entamé son parcours professionnel au Credit Suisse en 1999. A partir de juin 2008, elle a occupé différents postes de direction dans les divisions Retail et Private Banking. En 2013, elle a pris la direction de la ligne Personal & Business Banking pour le marché rhénan à Zurich avant de passer au Wealth Management où elle a été nommée responsable du pôle EAM. Carine Frick-Delaloye détient un DEA Banque & Finance délivré par le Swiss Finance Institute – Université de Berne, et un CAS Digital Banking de la Kalaidos University of Applied Sciences à Zurich.
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Le secteur de la gestion de fortune en Suisse traverse une période de profonds changements. Une transformation numérique est indispensable, comme l’explique ici Massimo Ferrari.
Dans une industrie portée par l’innovation technologique et des attentes croissantes de la part des clients, les gérants de fortune et les banques privées suisses sont confrontés au défi d’optimiser leurs processus, de se conformer aux exigences réglementaires et de proposer une expérience digitale attractive. La solution Assetmax d’Infront vise à répondre à ces besoins au plus haut niveau. Bien que le conseil personnalisé reste important pour de nombreux investisseurs, la transmission de patrimoine à une nouvelle génération d’héritiers requiert des offres numériques modernes et de nouveaux canaux conformes aux normes de transparence.
La suite de solutions Infront Assetmax soutient les grands gestionnaires de fortune, les banques privées, ainsi que les cabinets plus spécialisés et les family offices, en consolidant des fonctions clés comme la gestion de portefeuille, la conformité et la gestion de la relation client dans une seule plateforme avec des standards d’ergonomie de premier ordre. Cela représente un avantage net par rapport aux systèmes hérités, souvent gourmands en temps et en ressources.
Les bons outils pour toutes les conditions de marché
La concurrence dans la gestion de fortune s’intensifie, et de nombreux établissements se tournent vers des partenaires technologiques pour surmonter les défis centraux. Assetmax d’Infront propose des outils de trading basés sur le cloud, permettant aux gestionnaires de fortune de mettre en œuvre des stratégies d’investissement sur plusieurs classes d’actifs. Le système assure que les benchmarks sont dépassés et s’intègre parfaitement avec les dépositaires pour gérer les fonctions de trading complexes.
La plateforme offre aux utilisateurs un accès aux données de marché, aux informations de trading, ainsi qu’aux insights sur la valorisation, les services de risque et la technologie de trading. Elle permet également d’accéder à des données spécifiques, telles que les critères ESG et les mises à jour réglementaires.
Renzo Zanetti, COO de Prosperis Wealth Management AG, souligne l’importance d’Assetmax dans leurs opérations quotidiennes : « Assetmax est essentiel à notre travail quotidien, notamment grâce à l’intégration des données d’Infront, qui nous offrent la même qualité de données à un coût considérablement réduit. »
Des solutions adaptées – pour les grandes banques et les petits gestionnaires d’actifs
Les grandes banques qui gèrent leurs propres fonds peuvent également tirer parti des fonctionnalités avancées d’Assetmax, qui propose une solution complète permettant de mettre en place des processus efficaces et évolutifs sans recourir aux feuilles de calcul traditionnelles. De plus, Assetmax permet une analyse consolidée des portefeuilles et des fonds multi-actifs sur diverses classes d’actifs.
Un outil particulièrement utile est l’analyse de scénarios, qui permet aux gestionnaires de simuler les impacts des variations du marché sur les portefeuilles des clients et de prendre des décisions d’investissement éclairées. Ces outils sont essentiels pour optimiser la performance des portefeuilles tout en assurant une tenue précise des registres des transactions et des positions.
Les petits gestionnaires de fortune sont sous pression croissante face à la hausse des coûts fixes et aux exigences réglementaires. Assetmax apporte une solution idéale, combinant tous les outils nécessaires dans un seul système, permettant ainsi aux gestionnaires de boutiques de réduire leurs coûts tout en maintenant des standards élevés. La plateforme permet également l’intégration de champs de données supplémentaires, tels que des investissements dans des actifs non bancables comme l’immobilier ou les bijoux. Les family offices et d’autres acteurs investissant dans des secteurs comme le capital-risque ou le private equity peuvent également bénéficier de ces fonctionnalités.
Expérience client digitale : flexibilité et confiance
Les clients modernes attendent non seulement des conseils personnalisés, mais aussi des solutions digitales qui leur donnent accès à leurs actifs à tout moment. Avec Assetmax, les gestionnaires de fortune peuvent répondre à ces attentes grâce à une application mobile conviviale ou un portail en ligne. Cette flexibilité digitale renforce la confiance des clients et favorise une relation de long terme entre l’institution et ses clients. La plateforme garantit également que les clients disposent d’un accès à des rapports transparents, respectant les plus hauts standards de transparence.
Gestion de la clientèle et conformité : efficacité grâce à l’automatisation
L’efficacité dans la gestion de la clientèle est un autre aspect clé de la gestion de fortune moderne. Assetmax permet aux gestionnaires de standardiser l’onboarding de leurs clients et d’optimiser les processus grâce à des procédures KYC automatisées. De plus, la plateforme simplifie la conformité aux réglementations sur la protection des données, ouvrant ainsi la voie à la gestion de fortune de demain.
Massimo Ferrari
Infront/Assetmax
Massimo Ferrari a étudié l’ingénierie à l’EPF de Zurich et a participé au développement de la plateforme de conseil Finfox. Après avoir obtenu un MBA à l’INSEAD, il a géré des portefeuilles institutionnels à la Banque cantonale de Zurich avant de fonder Assetmax, qui a été rachetée par Infront en 2022. Il dirige actuellement l’équipe de gestion des produits Wealth chez Infront. Massimo Ferrari détient la certification CFA.
Assetmax d’Infront : la solution idéale pour un secteur en pleine mutation
Face à une concurrence croissante, à l’augmentation des coûts et à des exigences réglementaires renforcées, les solutions technologiques modernes deviennent indispensables. Assetmax d’Infront propose une plateforme cloud complète qui regroupe toutes les fonctions essentielles de la gestion de fortune, s’imposant comme leader du marché en Suisse. Cette solution permet de réaliser des économies tout en améliorant l’efficacité opérationnelle, permettant ainsi aux prestataires de se concentrer sur la satisfaction de leurs clients.
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Si elle ne l’est pas déjà, la cybersécurité est appelée à devenir ces prochaines années l’une des préoccupations majeures des gestionnaires de fortune. Face à l’augmentation des cybermenaces, l’intégrité des données Clients et la protection des systèmes deviennent en effet des priorités évidentes. Hossein Fezzazi en présente ici les points essentiels.
Les sociétés de gestion apparaissent de plus en plus sur le radar des cybercriminels qui traquent et ciblent bien évidemment les données financières sensibles des clients. Il suffit d’une attaque « correctement » menée pour anéantir la relation de confiance qui unit le client à son gestionnaire, censé assurer la sécurité des actifs qui sont placés sous sa responsabilité. C’est la raison première pour laquelle il devient de plus important de comprendre le fonctionnement des cyberattaques – via un procédé d’intrusion informatique connu sous le nom de « cyber kill chain » – et de savoir à quelles méthodes il est possible de recourir pour les prévenir. Ce travail est d’autant plus nécessaire que la Finma va devenir de plus en plus exigeante ces prochaines années sur la manière dont les gestionnaires de patrimoine mettent en œuvre leur propre cybersécurité. D’une façon ou d’une autre, les banques dépositaires ne manqueront pas de lui faire écho.
Anatomie d’une cyber kill chain
Les cyberattaques se déroulent généralement en trois étapes : le commandement et le contrôle, puis la consolidation et la préparation suivies enfin par l’impact sur la cible.
L’étape de commandement et de contrôle commence lorsque le malfaiteur s’introduit dans un système informatique grâce au phishing, en devinant un mot de passe ou en exploitant certaines vulnérabilités. Une fois qu’il s’est introduit dans le système, son objectif est d’en prendre le contrôle – par le biais d’informations d’identification ou grâce à l’installation de logiciels malveillants – les fameux malware.
Viennent ensuite la consolidation et la préparation. Pour obtenir davantage d’accès, les cybercriminels se déplacent à l’intérieur du réseau à la recherche de comptes critiques. En procédant de la sorte, ils augmentent leurs privilèges, de type codes d’accès, au cœur même du système informatique et se retrouvent en mesure de provoquer des dégâts encore plus vastes.
Enfin, l’impact sur la cible. C’est le coup de grâce. Les cybercriminels extraient autant de données qu’ils peuvent, détruisent les sauvegardes ou chiffrent les fichiers. Le gestionnaire pris pour cible se retrouve alors dos au mur et le paiement d’une rançon peut sembler la seule option envisageable.
Chaque attaque réussie entraîne d’importantes ramifications en termes de coûts, de préjudice porté à la réputation et de complications légales. Mais, dans une cyberattaque, il est tout aussi vrai que chaque maillon de la chaîne représente une occasion de riposter et de prendre l’ascendant sur son agresseur. A ce jour, neuf techniques éprouvées permettent de déjouer les plans de bataille des cybercriminels.
Hossein Fezzazi
Penta
Hossein Fezzazzi est le Chief Operating Officer de Penta, un poste qu’il occupe depuis 2010. En tant que directeur des opérations, Hossein Fezzazi est en charge de la stratégie, des finances et de la gestion des comptes de l’entreprise à la fois à Genève et à Dubaï. Il apporte également sa solide expérience dans la relation clients lors des phases d’appel d’offres, de prévente et de production des projets.
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Jacques Henry a pris cette année la direction de la recherche multi-actifs de Silex. Sa mission : produire des analyses de pointe, dans le domaine notamment de la macroéconomie, de l’obligataire et des marchés actions, pour en dégager des solutions d’investissement innovantes.
Par Jérôme Sicard
Vous avez pris cette année la direction du pôle Cross Asset Research & Allocation chez Silex. Quelle en est la vocation, la raison d’être ?
Silex est devenu un acteur important dans l’intermédiation de produits structurés. Dans ce domaine, deux modèles ont cours. Dans le premier, celui de pure intermédiation, le client a déjà choisi ce qu’il veut structurer et il s’agit alors de mettre son plan à exécution. C’est le modèle pull, pour ainsi dire. Dans le second modèle, le modèle push, nous sommes davantage dans le conseil, dans la proposition d’idées aux clients, dans la recherche de solutions. C’est le modèle dans lequel Silex s’est plus particulièrement investi en 2024. Le pôle Cross Asset Research & Allocation produit donc une recherche Marchés très consistante pour nourrir la structuration des concepts qui nous semblent les plus pertinentes pour nos clients.
Quelle dynamique voulez-vous lui imprimer? Quelle stratégie avez-vous en tête?
Nous cherchons surtout à être créatifs et à fournir des recommandations qui soient applicables sur les marchés financiers. Notre équipe rassemble des économistes, des analystes financiers, des analystes quantitatifs, des stratégistes et des conseillers en gestion capables d’intervenir chacun sur différentes classes d’actifs. Cette diversité est nécessaire pour bien décrypter les tendances de marchés en combinant aussi bien l’analyse macroéconomique, top-down, que l’examen microéconomique des entreprises, bottom-up
Que pensez-vous pouvoir apporter à vos clients avec cette réorientation plus axée top down?
L’approche top down existe depuis longtemps chez Silex. Ce n’est donc pas à proprement parler une réorientation mais plutôt une évolution. Nous voulons surtout optimiser cette approche top down de façon à ce qu’elle découle, de façon aussi fluide que possible, sur des éléments concrets en matière d’investissement.
Sur quels développements se concentre Silex aujourd’hui?
Nous avons beaucoup avancé ces derniers mois sur les AMCs et sur l’allocation. Nous avons créé pas moins de trois AMC Actions cette année, autour de l’intelligence artificielle, de la déglobalisation et des Mines & Métaux. En octobre, nous en avons sorti un quatrième, sur le crédit immobilier, pour bénéficier de la baisse des taux.
Nous avons par ailleurs relancé une grille d’allocation au printemps pour synthétiser nos perspectives. Nous pourrons donc très bientôt proposer à nos clients un produit qui leur permettra d’investir dans nos convictions. Le cœur de notre métier restant le conseil, nous continuons à accompagner certains clients pour leur proposer une allocation dédiée, sur mesure, selon leurs contraintes et objectifs.
A plus long terme – et ce sera en lien avec le précédent projet d’allocation – nous élargirons notre couverture au-delà des actifs cotés en développant des solutions dans l’univers du non coté.
Où en êtes-vous aujourd’hui de vos investissements sur la partie tech?
La tech appartient à l’ADN même de Silex depuis sa création. Elle est omniprésente dans toute la chaine de valeur. C’est un sujet qui est largement abordé par Silex dans vos colonnes. En ce qui concerne le pôle Recherche, nous nous intéressons à deux blocs, la communication et les outils.
Le levier Communication me semble évident. Une recherche qui n’est pas diffusée, distribuée ne sert à rien. Elle doit être accessible aux clients et la tech, chez nous, y contribue pour beaucoup. Silex a développé Spark pour donner accès à nos contenus sur Pc et sur smartphone. Une version Androïd est en cours de développement et la recherche que nous produisons a été déclinée en différents formats, textes, audios et vidéos, et différentes longueurs pour en faciliter la consommation.
Les outils n’ont peut-être pas autant de visibilité, mais ils revêtent pour nous une importance cruciale. Nous opérons entre autres des outils d’optimisation de portefeuille et d’aide à la gestion que nous développons continuellement. Nous venons d’ailleurs d’initier un nouveau projet centré sur les Data. Son principe est de couvrir un univers très large d’actions cotées pour fournir rapidement des indicateurs de type tendances bénéficiaires, croissances, ou valorisations, aussi bien au niveau des sociétés qu’au niveau agrégé, à savoir indices de marché, secteurs et groupes de secteurs. Nous serons alors en mesure d’enrichir de manière assez significative les tableaux de bord de nos clients. Toujours sur le plan des Data, nous voulons aussi avancer sur l’utilisation des facteurs, un domaine dans lequel Silex a beaucoup investi depuis sa création
Jacques Henry
Silex
Jacques Henry dirige la recherche multi-assets chez Silex. Son parcours professionnel dans le secteur financier s’étend sur 25 ans. Il a commencé sa carrière comme analyste quantitatif sur actions chez Exane, puis stratégiste chez Kepler Chevreux, avant de rejoindre en 2011 Pictet Wealth Management à Genève. Dans son dernier poste, il était en charge de l’Asset Allocation & Cross Asset Research au sein du CIO Office, et était également membre du comité stratégique de la caisse de retraite du groupe Pictet. Jacques Henry, est titulaire d’une licence d’économie de Paris Dauphine, d’un mastère 2 en économétrie de Paris Nanterre, d’un mastère en statistiques (1994) de l’ENSAE (Paris) et d’un mastère (1996) de l’ESSEC. Il a également obtenu sa certification CFA.
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La recherche et la gestion de la réglementation financière restent largement manuelles. Aucun accès central, simple, rapide et sécurisé. La regtech EasyReg, fondée par Enrico Giacoletto en 2018, entend remédier à ce problème avec une solution qui rend la recherche dans la réglementation et la gestion de son changement plus efficaces et moins coûteuses. Avec de simples clics…
Par Levy-Sergio Mutemba
En quoi consiste la solution «e-Reg»?
E-Reg est le nom de la solution reg tech, qui est une plateforme online, en mode SaaS, hébergée en Suisse. Comme la réglementation change de semaine en semaine, il est important que la plateforme puisse être mise à jour en permanence. Sa fonctionnalité principale est d’effectuer des recherches dans la réglementation. Mais elle offre également une solution de collaboration permettant aux utilisateurs de commenter les textes.
La solution sert aussi de plateforme de veille réglementaire où sont intégrés tous les changements qui ont cours. Elle reprend tous les codes et solutions que les professionnels utilisent pour suivre l’actualité financière et l’applique à l’actualité réglementaire. C’est-à-dire fil de news, moteur de recherche, résultats contextuels, liens actifs, alertes, analyses de spécialistes… Il est possible de travailler au sein de cette bibliothèque digitale soit par date de communication des changements de la réglementation, soit par date de mise en vigueur. Il arrive en effet assez souvent qu’une seule date de changement soit accompagnée de plusieurs dates de mise en vigueur. E-Reg offre ainsi une vue centrale du cahier des charges réglementaires.
Techniquement, comment s’organise ce vaste ensemble de données réglementaires?
Nous normalisons la réglementation. Un texte de loi est construit de façon très différente par rapport à un texte explicatif ou à une communication. Nous avons développé des outils et technologies permettant à e-Reg de lire les textes réglementaires et de les différencier. Par exemple, notre outil sait que les termes «LEFin», qui correspondent à la Loi sur les établissements financiers, se disent «LIsFi» en italien pour «legge sugli istituti finanziari». Le système sait que l’article 4 en français correspond à l’article 4 en italien ou en allemand de la même loi.
Il va donc détecter toutes les références réglementaires dans les différents textes, afin de créer les liens nécessaires pour naviguer au travers des textes de lois et pouvoir suivre un thème, retrouver les concepts liés, leurs définitions, les implications et dates clés, mais aussi les exceptions et autres allégements.
Quels types de difficultés les institutions financières rencontrent-elles lorsqu’elles cherchent des informations réglementaires?
La Suisse a l’avantage d’offrir un cadre réglementaire pragmatique. Néanmoins, son architecture se révèle parfois complexe, avec de multiples sources à consulter. Les documents réglementaires vont du plus officiel au moins officiel. Tous regorgent d’informations utiles. Ce qui pose la question de savoir comment retrouver la réponse à une problématique réglementaire, lorsque celle-ci n’est pas dans une loi ou une circulaire de la FINMA, mais qu’est abordée lors d’une consultation publique ou dans un rapport explicatif par exemple.
De même, comment retrouver des avis ou interprétation obtenus auprès d’organismes externes tels que le régulateur, les auditeurs, les cabinets d’avocats? À l’heure actuelle, de nombreux clients doivent encore recourir à leurs e-mails pour retrouver des avis ou recommandations sur telle ou telle question réglementaire émanant d’un expert. Des recommandations qui expliquent et justifient pourtant la pratique actuelle de l’établissement.
Quel est votre principal segment de clientèle?
Surtout les banques. Elles doivent respecter de nombreuses lois et réglementations, bien plus qu’un gestionnaire de fortune. Pour les structures d’une certaine taille, une gestion efficace de la réglementation se fond pratiquement dans le modèle d’affaires. Il y a un réel besoin d’optimiser les processus liés à la réglementation, de la gérer de façon rationnelle, sachant que la taille d’une entreprise l’expose d’autant plus à ce risque.
Cela dit, nous travaillons également avec des consultants qui, eux, comptent des family offices et des gestionnaires parmi leurs clients. Ils utilisent notre outil pour travailler plus efficacement avec leurs propres clients. Il y a un réel appétit des professionnels de la réglementation pour utiliser des outils modernes.
Enrico Giacoletto
EasyReg
Enrico Giacoletto a fondé EasyReg en décembre 2018 afin de créer e-Reg, une application permettant de simplifier et numériser le travail avec la réglementation financière. Il aide ainsi de nombreux clients, principalement des banques privées à Genève et à Lugano, à mieux gérer leurs risques et à implémenter des changements réglementaires Son parcours au sein de l’industrie financière s’étend sur plus de vingt ans. Pour l’une des Big4, il a notamment été responsable marché du département Services Financiers – Risque en Suisse romande. Enrico Giacoletto est titulaire du CFA et détient la certification FRM (Financial Risk Manager).
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