Approche

Solutions EAM

  • Interview Pierre-Yves Formaz
  • Chief Investment Officer
  • Forminvest

« Les gérants indépendants doivent mettre l’accent sur la transparence »

Pour Pierre-Yves Formaz, le travail en profondeur réalisé par les gérants sur les portefeuilles de leurs clients doit impérativement s’accompagner d’un engagement accru en matière de transparence. Elle est devenue ces dernières années un élément fondamental de la relation client.

Par Jérôme Sicard

Vous avez créé FormInvest voilà maintenant 12 ans. Au cours de ces douze dernières années, comment avez-vous fait évoluer la construction de vos portefeuilles?

La structure de base des portefeuilles est restée la même depuis le début. Nous privilégions en effet des portefeuilles simples, faciles à mettre en œuvre, à gérer, à comprendre et à expliquer. 

Dans la façon dont vous gérez vos portefeuilles, que faites-vous aujourd’hui que vous ne faisiez pas en 2013?

Aujourd’hui, nous investissons les nouvelles entrées d’argent immédiatement. Il y a 12 ans, j’avais tendance à étaler les investissements sur plusieurs semaines, voire quelques mois. Essayer d’anticiper le marché s’est avéré être un exercice futile et, la plupart du temps, coûteux en termes de performance. 

Comment votre sélection de produits a-t-elle évolué dans le temps?

Les critères de sélection ont été affinés et les moyens techniques mis en place pour la recherche des produits ont été professionnalisés. 

Aujourd’hui, nous ne nous contentons plus d’évaluer les performances passées et les mesures statistiques. Nous adoptons en plus une approche qualitative approfondie, qui passe notamment par l’examen de l’expérience professionnelle, des antécédents et de l’expertise des gestionnaires de fonds responsables des produits considérés. Ce processus méticuleux garantit que chaque instrument sélectionné entre en adéquation avec nos objectifs stratégiques et répond à des critères rigoureux. C’est ainsi que nous générons de la valeur à long terme à nos clients. 

A quelles techniques avez-vous recours pour optimiser la diversification de vos portefeuilles?

 La diversification est la pierre angulaire de notre philosophie d’investissement. Nous visons à construire des « portefeuilles mondiaux » avec une diversification étendue à travers et au sein des classes d’actifs, traditionnelles comme alternatives. Nous utilisons donc des fonds communs de placement et des trackers indiciels qui nous permettent de nous exposer à la plupart des marchés dans le monde entier. 

Quels facteurs vous semblent primordiaux aujourd’hui dans la façon dont vous décidez de vos stratégies d’allocation?

    La diversification, bien évidemment. Je viens d’en parler. Il faut être aussi largement diversifié que possible et pertinent afin de réduire sans frais le risque du portefeuille et débloquer des sources de rendement multiples.

    Il faut aussi intégrer les conditions macroéconomiques en tenant compte d’indicateurs tels que les prévisions de croissance, ou les tendances en matière d’inflation et de taux d’intérêt.

    Je mentionnerais aussi les niveaux de prix et la dynamique des marchés. Il s’agit d’orienter les portefeuilles vers les marchés qui présentent les perspectives risque/rendement les plus favorables, tout en maintenant bien-sûr une large diversification.

    Dans leur proposition de valeur, sur quels éléments les gérants indépendants doivent-ils impérativement se concentrer aujourd’hui?

    Nous sommes convaincus que les gérants indépendants doivent mettre l’accent sur la transparence. Elle peut leur conférer des avantages distincts dans un secteur hautement concurrentiel et souvent opaque. 

    La transparence favorise l’ouverture. Elle permet d’aligner les objectifs de l’entreprise sur ceux de ses clients. En fait, elle contribue à créer de la confiance, et à donner au client un sentiment de sécurité dans la relation. Les investisseurs modernes exigent souvent de savoir comment leurs actifs sont gérés.  Les rapports doivent donc apporter de la clarté sur les frais, les performances et les risques. Le fait de fournir au client une compréhension claire de son portefeuille lui permet de prendre des décisions en connaissance de cause, ce qui réduit d’autant les risques juridiques ou d’éventuelles pénalités. Il se développe alors un sentiment de partenariat plutôt qu’une relation transactionnelle, ce qui a pour effet de favoriser la loyauté.

    L’accent mis sur la transparence peut transformer un gestionnaire de patrimoine privé en conseiller privilégié plutôt qu’en simple prestataire de services. La transparence en appelle aux besoins émotionnels et rationnels des clients. Elle les amène à se sentir en confiance et à se voir valorisés dans un domaine où la confiance est souvent le facteur décisif.

    Pierre-Yves Formaz

    Forminvest

    Pierre-Yves Formaz est le fondateur et le CIO de Forminvest. Il gère des solutions discrétionnaires pour le compte des clients de la société depuis 2013. Auparavant, il a travaillé pendant plus de 20 ans à l’UBS en tant que conseiller en investissement pour les clientèles HNWI et UHNWI du Moyen-Orient, de Suisse et d’Europe. Pierre-Yves est titulaire de la certification CFA et d’un certificat d’expert bancaire suisse.

     

    Sphere

    The Swiss Financial Arena

    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

    Perspectives 2025

    Solutions d’investissement

      • Interview Yoann Ignatiew
      • Associé-gérant
      • Rothschild & Co Asset Management

    « Nous n’avons pas l’intention de nous réexposer au risque de manière significative »

    Après une année 2024 marquée par « l’exceptionnalisme américain », l’année 2025 s’annonce surtout riche en incertitudes. Pour Yoann Ignatiew, associé-gérant chez Rothschild & Co Asset Management, les premières mesures de l’administration Trump seront décisives tant elles sont susceptibles d’impacter le reste du monde.

    Par Jérôme Sicard

    Quel est votre scénario central pour 2025 ?  

    Nous abordons l’année 2025 avec un positionnement résolument prudent, et nous n’avons pas l’intention de nous réexposer au risque de manière significative dans le contexte actuel. Les répercussions de l’année électorale qui vient de s’écouler, à l’échelle mondiale, associées à un second mandat de Donald Trump aux États-Unis, amplifient les incertitudes autour de l’inflation, de la croissance et des échanges commerciaux. En parallèle, les investisseurs doivent naviguer dans un environnement marqué par une nouvelle réalité géopolitique, des évolutions dans les chaînes d’approvisionnement et l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle. Dans ce contexte nous restons convaincus que des opportunités demeurent.

    Où voyez-vous ces opportunités ?

    Aux États-Unis, le marché actions reste attractif grâce à une croissance économique solide, des bénéfices robustes et une forte innovation. Bien que les flux restent concentrés sur les Magnificent Seven, d’autres opportunités existent, notamment dans les valeurs bancaires qui devraient bénéficier de la déréglementation promise. Au niveau des résultats des entreprises, les attentes de croissances de bénéfices extrêmement forte, autour de 15 %, sont à surveiller. Une déception des investisseurs pourrait entraîner un mouvement de vente important.

    En Europe, malgré les freins liés à l’énergie, à l’instabilité politique et à une faible productivité, des opportunités se trouvent dans les secteurs de la santé, des industries et du luxe, portés par des entreprises compétitives à l’échelle mondiale. Il est difficile de considérer les pays émergents comme un bloc homogène, tant leurs particularités économiques diffèrent. Néanmoins, dans l’ensemble, la croissance a montré une résilience notable, et l’inflation s’est nettement repliée par rapport aux sommets atteints en 2022.

    Et qu’en est-il de la Chine plus particulièrement dans ces marchés émergents ?

    En Chine, malgré des mesures de relance importantes, le Parti peine à dynamiser sa demande intérieure. Les annonces d’assouplissement monétaire de novembre ont déçu, mais le gouvernement conserve une marge de manœuvre pour augmenter le déficit. La réélection de Donald Trump et la menace de nouveaux droits de douane pourraient accentuer cette pression, obligeant Pékin à privilégier la consommation intérieure face à un environnement exportateur plus difficile. Nous conservons notre volonté d’être exposé à la consommation locale en Chine et, plus globalement, en Asie et en Amérique Latine. En conclusion, notre scénario est celui d’un environnement incertain, où les défis liés à la géopolitique, à l’inflation et à la croissance coexistent avec des opportunités, notamment dans des secteurs spécifiques parfois délaissés et des marchés régionaux résilients.

    Dans l’environnement actuel, à quels vents favorables, ou contraires, vous attendez-vous ?

    En 2025, plusieurs éléments clés pourraient influencer les marchés. Parmi eux, la divergence des politiques monétaires entre la Fed et la BCE. La Fed pourrait maintenir des taux élevés pour contenir une inflation stimulée par la politique expansionniste de Donald Trump, tandis que la BCE pourrait adopter une posture plus accommodante pour soutenir une croissance morose en Europe. Les 100 premiers jours du président américain seront décisifs : ses baisses d’impôts et les déréglementations promises pourraient stimuler la croissance à court terme, mais un protectionnisme accru risque de freiner l’économie et d’exacerber l’inflation.

    La perspective d’un dollar fort pourrait peser sur les exportations américaines et mettre en difficulté les économies émergentes endettées en dollars. Parallèlement, la mode de l’intelligence artificielle concentrant les flux boursiers est à surveiller. Une correction significative est à craindre en cas de déception des investisseurs quant à la capacité des entreprises à transformer concrètement cette technologie en résultats. De plus, le développement de l’IA pose des défis énergétiques de par sa forte consommation. Du côté de l’Asie, la Chine doit recentrer sa croissance sur la demande interne pour compenser un environnement commercial international plus difficile. Enfin, à l’échelle mondiale, l’augmentation des dettes publiques reste un défi majeur, avec un déficit budgétaire américain de 6,3 % du PIB en 2024 et une dette globale mondiale atteignant 93 % du PIB.

    Yoann Ignatiew

    Rothschild & Co Asset Management

    Yoann Ignatiew est responsable du pôle de Gestion Actions Internationales et Diversifiée chez Rothschild & Co Asset Management. Il est également gérant de portefeuilles et membre du comité exécutif. Avant d’intégrer Rothschild & Co Asset Management en 2008, Yoann Ignatiew a travaillé successivement chez CCF, Morgan Stanley, Ixis AM et Banque Privée Saint Dominique d’actifs. Chez Rothschild & Co Asset Management il gère notamment R-co Valor, depuis 2008, R-co Gold Mining, depuis 2012, R-co Valor Balanced, depuis 2018 et R-co Valor 4Change Global Equity, depuis 2021. En 2023, il a été nommé associé-gérant de et il est devenu en 2024 responsable du pôle Gestion Actions Internationales et Diversifiée. Yoann Ignatiew est diplômé du master Monnaie, Finance de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.

     

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      Réflexions

      PubliSphere

        • Philippe Bekhazi
        • PDG et fondateur
        • XBTO

      2024: Une année de transformation pour les crypto-monnaies  

      Autorisations des ETFs au comptant, tokenisation des Real World Assets, percée de Solana, impressionnante trajectoire du bitcoin : Philippe Bekhazi passent en revue les moments clés qui ont jalonné l’univers des crypto-monnaies en 2024.

      En cette fin d’année 2024, je me remémore les moments clés qui ont marqué cette année dans le domaine des crypto-monnaies. La légitimité du Bitcoin en tant qu’actif mondial n’a jamais été aussi forte. Les autorisations d’ETF au comptant aux États-Unis, combinées à l’adoption croissante par les institutions, ont consolidé la place des crypto-monnaies dans la finance traditionnelle et ouvrent la voie à de nouvelles opportunités d’investissement en 2025. 

      Les ETF au comptant consolident la place des crypto-monnaies dans la finance traditionnelle

      L’autorisation des ETF Bitcoin et Ethereum au comptant a constitué une étape décisive, car l’arrivée de géants du secteur a encouragé une participation plus large du marché. Ces entrées record reflètent la demande croissante d’une exposition réglementée et sécurisée aux crypto-monnaies.

      Le Bitcoin mène la danse dans un contexte de dynamique et d’optimisme des marchés

      Le bitcoin a dominé le marché, imprimant un nouvel élan et dépassant le seuil des 100 000 dollars. Aujourd’hui, les signes d’une nouvelle saison commencent à se manifester.

      Les développements politiques et les succès juridiques ont renforcé cet optimisme. L’élection du président Trump a mis à l’ordre du jour un programme favorable aux crypto-monnaies à Washington, engendrant une évolution réglementaire telle que la démission de Gary Gensler qui a été saluée par le secteur. 

      La tokenisation passe du concept à la réalité

      L’une des évolutions les plus remarquables est l’intérêt croissant pour la tokenisation. Les jetons d’actifs issus du monde réel (RWA), incluant les bons du Trésor américain et les fonds du marché monétaire (MMF), ouvrent de nouvelles perspectives. Bien qu’elle n’en soit qu’à ses débuts, la tokenisation est en passe de devenir un moteur essentiel de l’innovation.

      La robustesse des crypto-monnaies émerge face aux pressions économiques mondiales

      Malgré ces avancées, 2024 a également mis en évidence la fragilité des systèmes financiers traditionnels. Les États-Unis et l’Europe sont confrontés à des niveaux d’endettement record et à des pressions inflationnistes persistantes. L’encours total de la dette mondiale a bondi de plus de 12 000 milliards de dollars au cours des trois premiers trimestres de 2024, pour atteindre près de 323 000 milliards de dollars. Les importants déficits budgétaires des gouvernements suggèrent que la dette souveraine pourrait augmenter d’un tiers d’ici 2028 pour approcher les 130 000 milliards de dollars, ce qui accroîtrait les risques de remboursement dans le monde entier.

      Et si des défis demeurent, ce qui a été le plus frappant cette année, c’est la résistance des crypto-monnaies face à tout cela. Les investisseurs, les institutions et même les gouvernements commencent à percevoir le potentiel à long terme de cette nouvelle classe d’actifs, et 2024 a prouvé que les actifs numériques sont là pour durer.

      Aller de l’avant

      À l’horizon 2025, la question n’est pas de savoir si les crypto-monnaies continueront d’évoluer, mais plutôt de savoir à quelle vitesse et dans quelle direction. En nous appuyant sur cette dynamique, voici mes principales prévisions pour l’année à venir.

      1. Les ETF Altcoin se généralisent.

      Compte tenu du succès massif des ETF crypto en 2024, nous nous attendons à une arrivée massive d’ETF Altcoin sur le marché.

      Pourquoi c’est pertinent: Les Altcoins ajouteront de la diversification aux portefeuilles, en élargissant l’exposition au-delà du Bitcoin et de l’Ethereum.

      1. La percée de Solana
        Solana consolide son statut de blockchain de premier ordre, rejoignant Bitcoin et Ethereum en tant qu’actif de premier plan. A mesure que le marché élargi des crypto-monnaies repart, nous tablons sur le fait que Solana maintiendra sa trajectoire ascendante. 

      Pourquoi c’est pertinent: La croissance de Solana pourrait catalyser le succès des projets au sein de son écosystème.

      1. La trajectoire du Bitcoin vers les 250 000 dollars
        Le regain d’intérêt des institutions, l’adoption croissante par le grand public et la rareté créée par la réduction de moitié en 2024 sont des facteurs clés.

      Pourquoi c’est pertinent: L’envolée du prix du BTC signale la prépondérance de l’actif.

      1. La gestion active occupe le devant de la scène

      La gestion active deviendra indispensable. Les investisseurs se tourneront vers des gestionnaires compétents pour gérer les actifs sous-performants et tirer parti de la dispersion croissante de l’univers des actifs numériques. 

      Pourquoi c’est pertinent: A mesure que les marchés arrivent à maturité, une navigation d’experts peut aider les investisseurs à identifier des rendements supérieurs, tout en minimisant les risques, garantissant ainsi une croissance stratégique du portefeuille.

      1. Les États-Unis amorcent un virage favorable aux crypto-monnaies, mais plus lentement que prévu
        Attendez-vous à un environnement fiscal plus souple pour les crypto-monnaies aux États-Unis, caractérisé par des cadres réglementaires plus clairs et une participation plus aisée au marché. Les progrès seront toutefois probablement plus lents que prévu.

      Pourquoi c’est pertinent: La réglementation américaine devenant progressivement plus claire, les investisseurs pourraient se concentrer sur un positionnement en faveur d’une croissance à long terme

      1. Les réserves en Bitcoins deviennent la norme institutionnelle
        La clarté réglementaire encouragera les institutions à adopter le Bitcoin comme un actif de réserve stratégique, en reconnaissant son rôle de couverture contre l’inflation, de réserve de valeur et d’outil de diversification financière.

      Pourquoi c’est pertinent: Les réserves de BTC reflètent une tendance croissante en matière de planification financière stratégique. 

      1. Les entreprises rejoignent le mouvement Bitcoin
        Alors que le Bitcoin continue de s’imposer comme une réserve de valeur sûre, de plus en plus d’entreprises devraient l’intégrer dans leurs stratégies de trésorerie.

      Pourquoi c’est pertinent: L’adoption du Bitcoin par les entreprises témoigne de son acceptation croissante.

      1. Intégration de l’IA et de la blockchain
        L’intelligence artificielle fusionnera avec la blockchain, introduisant des contrats intelligents adaptatifs qui réagissent aux données en temps réel et améliorent l’efficacité des systèmes décentralisés. 

      Pourquoi c’est pertinent: Les contrats intelligents alimentés par l’IA offrent de nouvelles perspectives pour les applications de la blockchain, offrant aux investisseurs des opportunités dans des projets axés sur l’innovation et l’évolutivité.

      1. Les memes coins suivent les NFT dans leur perte de vitesse

      Les memes coins auront probablement du mal à assurer leur durabilité en 2025. À mesure que le marché mûrit, les projets présentant des cas d’utilisation réels occuperont le devant de la scène, laissant derrière eux les actifs faisant l’objet d’un battage médiatique considérable.

      Pourquoi c’est pertinent: Alors que les actifs spéculatifs s’essoufflent, les investisseurs pourraient avoir intérêt à se concentrer sur des projets ayant une forte utilité et des applications concrètes.

      1. Consolidation du secteur et croissance des infrastructures
        En 2025, les acteurs les plus forts absorberont les plus faibles pour répondre aux demandes croissantes de la part des institutions. Cette évolution entraînera des améliorations dans les services de garde, la gestion des risques et l’infrastructure, ce qui répondra aux préoccupations relatives à la fiabilité et ouvrira la voie à une adoption plus large.

      Pourquoi c’est pertinent: La consolidation du secteur crée des acteurs plus solides et plus résistants.

       

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        360°

        PubliSphere

          • Sebastian Manthei
          • Directeur des ventes internationales
          • Infront Assetmax

        Pourquoi les gestionnaires de fortune doivent adopter des plateformes intégrées dès maintenant

        Des milliers de milliards d’actifs s’apprêtent à changer de mains entre générations. Dans ce contexte, une plateforme de gestion à 360° – intégrant données, interactions client, conformité et trading dans un écosystème unique – devient essentielle pour que les gérants puissent maintenir leurs avantages concurrentiels. Sebastian Manthei s’en explique.

        Les gestionnaires de fortune se trouvent à un tournant crucial. Alors que des milliers de milliards d’actifs s’apprêtent à changer de mains entre générations, les entreprises font face à une pression réglementaire croissante et à des attentes clients en constante évolution. La question n’est pas de savoir s’il faut innover, mais à quelle vitesse. Une plateforme de gestion de fortune à 360° – intégrant données, interactions client, conformité et trading dans un écosystème unique – offre l’avantage concurrentiel nécessaire pour rester en tête. Cependant, l’urgence du changement est souvent sous-estimée.

        Relever les défis des systèmes hérités

        Les gestionnaires de fortune subissent une pression accrue pour rationaliser leurs opérations et améliorer l’expérience client. Pourtant, les systèmes informatiques obsolètes et les processus manuels freinent la productivité. Ainsi, 60 % du temps des gestionnaires de relations est consacré à des activités non génératrices de revenus¹, en raison d’inefficacités et de données fragmentées.

        Ces systèmes vieillissants entravent non seulement la rentabilité, mais conduisent également à des informations clients déconnectées. Les investisseurs réclament une vue consolidée de leurs portefeuilles, mais 44 % déclarent ne pas pouvoir visualiser tous leurs actifs au même endroit². Alors que les coûts de conformité augmentent et que les exigences réglementaires se multiplient, l’incapacité à intégrer efficacement les données aggrave les tensions opérationnelles.

        Adopter une plateforme à 360° permet de simplifier les processus critiques – de l’intégration des clients au trading – améliorant ainsi l’efficacité et la rentabilité. Des solutions comme Assetmax d’Infront regroupent plus de 150 banques dépositaires, offrant des données et des insights qui fluidifient les workflows et renforcent l’engagement client.

        Le transfert intergénérationnel de richesse

        Le secteur est au bord d’un transfert massif de richesse. Au cours des dix prochaines années, des milliards d’euros changeront de mains en Europe. Ce passage représente un risque pour la fidélité des clients, avec 90 % des héritiers changeant de conseiller après une succession³.

        Les nouvelles générations attendent une expérience différente de leurs gestionnaires de fortune. Les plateformes intuitives et orientées digital ne sont plus un luxe, mais une nécessité. Nombreux sont les jeunes clients qui privilégient des services intégrés et conviviaux.

        Les gestionnaires de fortune qui adoptent des solutions à 360° seront mieux placés pour répondre à ces attentes. Des outils comme le Wealth Portal d’Infront offrent aux clients finaux une visibilité sur leurs portefeuilles via des interfaces web et mobiles. En améliorant les expériences numériques, les entreprises peuvent préserver les relations intergénérationnelles et limiter la perte de clients.

        Les avantages d’une plateforme à 360°

        Mettre en place une plateforme intégrée procure des bénéfices mesurables en matière de productivité, de revenus et de satisfaction client. Les gestionnaires de fortune qui ont adopté une technologie de pointe constatent⁴ :

        • 13 % d’augmentation de productivité,
        • 8 % de croissance des actifs sous gestion,
        • 8 % d’augmentation des revenus.

        Une plateforme à 360° offre des outils qui non seulement s’intègrent parfaitement, mais créent de la valeur en synergie. Par exemple, les capacités combinées d’Assetmax, de l’Investment Manager et des API de données de marché permettent d’accéder en temps réel à des données directement disponibles dans l’outil Wealth Portal.

        En outre, une approche intégrée consolide la gestion des risques, l’évaluation et le trading dans un écosystème unique, augmentant ainsi l’efficacité opérationnelle.

        Une conformité simplifiée

        Avec le durcissement des cadres réglementaires, la conformité est devenue un défi majeur. Des exigences telles que les licences FINMA ont conduit à une réduction du nombre de gestionnaires de fortune ces dernières années, les petites entreprises ayant du mal à absorber les coûts croissants de conformité.

        Une plateforme à 360° facilite la gestion des obligations réglementaires en intégrant ces exigences tout au long du workflow. Par exemple, Assetmax propose des processus KYC automatisés qui standardisent l’intégration des clients. Conforme à FIDLEG et MiFID II, Assetmax garantit une conformité sans faille à chaque étape du cycle de vie client.

        Pourquoi agir maintenant

        Comme dans tout secteur, l’avenir de la gestion de fortune dépend de la capacité d’adaptation. Les entreprises qui tardent risquent l’obsolescence, tandis que celles qui investissent dans la transformation numérique gagnent des avantages concurrentiels.

        Avec l’accélération des transferts de richesse et l’intensification des pressions réglementaires, des solutions évolutives, efficaces et centrées sur le client deviennent essentielles.

        Les gestionnaires de fortune doivent agir de manière décisive pour pérenniser leurs opérations. En investissant dans des plateformes complètes comme les solutions WealthTech d’Infront, ils peuvent assurer une croissance durable, fidéliser plusieurs générations et relever les défis de la gestion de fortune moderne avec sérénité.

        ¹ McKinsey, Analytics transformation in wealth management
        ² ThoughtLab, Wealth and asset management 4.0
        ³ WealthBriefing, The Great Wealth Transfer: Three Trends Reshaping Wealth Management
        ⁴ Liferay, The State of Digital Transformation in Wealth Management

        Sebastian Manthei
        Sebastian est un leader des ventes reconnu, fort de plus d’une décennie d’expérience dans la croissance commerciale et l’innovation technologique en gestion de fortune. En tant que directeur des ventes, il dirige l’équipe commerciale d’Assetmax avec pour mission d’étendre la présence de l’entreprise dans la gestion de fortune et la banque privée. Auparavant, il était vice-président des ventes pour l’Europe du Nord chez FactSet et responsable des ventes pour la banque d’entreprise au sein du groupe CREALOGIX. Il a débuté sa carrière dans diverses fonctions en gestion d’actifs chez Privatbank Reichmuth et Bank Vontobel.

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          Quick wins

          Solutions EAM

          • Interview Jamie Vrijhof-Droese
          • Managing partner
          • WHVP

          « Nous utilisons principalement l’IA pour des fonctions de support »

          WHVP, le gérant indépendant zurichois, a recours depuis maintenant plus de deux ans à l’intelligence artificielle pour optimiser certains de ses process, notamment dans le cadre de ses efforts Marketing & Sales. Et, de plus en plus, pour des tâches secondaires liées à la gestion de portefeuille. Jamie Vrijhof-Droese en précise ici la portée.

          Par Jérôme Sicard

          Quelles ont été vos premières initiatives dans le cadre du recours à l’IA?

          Nous avons commencé à la fin de l’année 2022, lorsque OpenAI a lancé ChatGPT. Comme beaucoup d’autres sociétés, nous avons commencé par des tâches relativement simples. Au départ, nous nous sommes concentrés sur les contenus marketing. La toute première chose que nous avons faite en recourant à l’IA a été d’améliorer nos articles de blog. Nous avons utilisé des articles existants que nous avions déjà rédigés et avons utilisé l’outil pour les réécrire afin de les rendre plus concis ou mieux adaptés à l’optimisation pour les moteurs de recherche.

          Ensuite, nous avons expérimenté la création d’ébauches de nouveaux articles, puis nous sommes passés à la création d’articles entiers à partir d’une page blanche. Nous avons également commencé à l’utiliser pour nos publications sur LinkedIn et pour d’autres contenus destinés aux médias sociaux. Mais de prime abord, notre objectif principal était de générer du texte à des fins de marketing.

          Depuis lors, comment avez-vous étendu son utilisation? A quelles fins y recourez-vous aujourd’hui?

          Nous utilisons encore l’IA principalement pour des fonctions de support – elle ne joue pas encore un rôle important dans notre cœur de métier. Elle s’est toutefois avérée incroyablement utile pour établir une stratégie de contenua. Nous l’avons également exploitée pour étendre notre réseau en générant des listes de partenaires commerciaux potentiels aux États-Unis à des fins de démarchage téléphonique ou électronique.

          En plus de la mise en réseau, l’IA nous a également aidés à améliorer le travail de conception et de présentation de l’entreprise. Elle nous a permis d’affiner les mises en page et le design. Même les présentations PowerPoint ont désormais un aspect plus abouti.

          De même, nous avons amélioré nos market reports. Ils sont maintenant plus clairs et plus concis. Par ailleurs, nous utilisons bien sûr l’IA pour les traductions et les synthèses. Comme nous travaillons dans un contexte transfrontalier, elle est incroyablement efficace pour la traduction entre l’allemand et l’anglais.

          Nous nous intéressons actuellement à l’acquisition de clients. Outre-Atlantique, nous avons vu les premiers gestionnaires acquérir des clients directement par l’intermédiaire de ChatGPT, et nous sommes optimistes quant à l’arrivée prochaine de cette tendance dans notre secteur. Nous nous préparons à l’étape suivante en rédigeant nos contenus de manière à ce qu’ils soient non seulement optimisés pour les moteurs de recherche, mais aussi pour l’IA générative.

          Plus précisément, comment l’utilisez-vous dans la gestion de portefeuille?

          Nous en sommes encore à la phase d’expérimentation.  Comme je l’ai mentionné précédemment, l’IA n’est pas encore un outil indispensable pour nous, mais elle s’est avérée utile pour les fonctions de support. Par exemple, les états financiers peuvent être synthétisés rapidement et efficacement grâce à l’IA. Avec les portefeuilles anonymisés, vous pouvez également configurer des paramètres et demander au système de vérifier si le portefeuille s’écarte de ces références. Cela est également utile pour réfléchir à des idées d’investissement. Si vous avez une stratégie de portefeuille ou pensez à un investissement en particulier, vous pouvez utiliser l’IA comme une sorte de partenaire de brainstorming pour identifier les angles morts ou évaluer les risques potentiels.

          Pour nous, il est essentiel que les décisions d’investissement soient prises en interne par des professionnels expérimentés qui ont une connaissance approfondie et complète des marchés financiers et de la sélection de titres. Cependant, utiliser un outil comme ChatGPT comme deuxième avis, uniquement à des fins de double contrôle, et s’assurer que rien n’a été négligé, peut s’avérer très utile.

          Comment évalueriez-vous les avantages que vous tirez de l’utilisation de l’IA?

          L’effet le plus notable est certainement l’amélioration de l’efficacité, en particulier dans le domaine du marketing et de la communication, où nous avons probablement réduit de moitié le temps nécessaire à l’élaboration de ce genre de tâches.

          A ce jour, dans quel domaine l’IA vous a-t-elle donné le plus de satisfaction?

          Pour l’heure, sans doute dans le Marketing & Sales. Je ne pense pas que nous serons bientôt en mesure de compter sur l’IA comme un outil fiable pour la gestion de portefeuille. Cependant, pour des tâches telles que la création de documents marketing, l’amélioration de la communication par courrier électronique ainsi que celle des rapports de marché ou même la génération d’images – pour ne plus dépendre des banques de photos – cette technologie s’avère déjà très efficace.

          Au cours des deux années à venir, ces domaines deviendront probablement un axe majeur d’intégration de l’IA. Mais si l’on considère le potentiel à long terme de ces outils, il est vraiment infini.

          Selon vous, dans quel domaine l’IA vous sera-t-elle plus utile à l’avenir?

          Les limites sont en fait liées aux risques encourus. Par exemple, la protection de la vie privée et le respect des lois sur le secret bancaire sont essentiels. Le respect des règles et réglementations en matière de confidentialité est, bien entendu, une priorité absolue.

          Les modèles que nous utilisons aujourd’hui sont encore relativement primitifs par rapport à ce que nous observerons probablement à l’avenir. Cependant, le rythme du changement est si rapide qu’il est essentiel que les gens continuent à expérimenter, à tester différentes approches, à trouver ce qui leur convient le mieux et à comprendre leurs propres limites en essayant et en voyant ce qui marche ou non.

          Combien d’employés à temps plein l’intelligence artificielle remplace-t-elle en réalité?

          L’IA ne remplacera pas le personnel hautement qualifié dont nous disposons. Au contraire, chaque employé intégrera probablement l’IA dans son travail quotidien. Je ne pense pas que l’IA deviendra une fonction à part entière, mais plutôt un outil ou un système utilisé par tous les membres de l’entreprise.

          La plupart des employés, même dans le domaine de la gestion de fortune, ont probablement déjà recours à une forme d’assistance par l’IA au quotidien. Il est donc essentiel que les entreprises établissent des lignes directrices claires sur l’utilisation de l’IA, en déterminant ce qui est autorisé et ce qui est interdit, et en veillant à ce que les employés soient bien informés de ces politiques.

          Par exemple, le respect des lois relatives à la protection de la vie privée et au secret bancaire n’est pas négociable lors de l’utilisation de l’IA. Il est important que les entreprises informent de manière proactive leurs équipes des limites et des méthodes approuvées pour l’utilisation des outils d’IA. Tôt ou tard, tout le monde les adoptera d’une manière ou d’une autre.

          Jamie Vrijhof-Droese

          WHVP

          Jamie Vrijhof-Droese est managing partner de WHVP, la société de gestion zurichoise, et dispose d’une longue expérience dans le secteur financier. Elle s’est spécialisée dans le suivi de clients américains et siège par ailleurs au comité de l’ASG, l’Association suisse des gérants de fortune. Jamie a commencé sa carrière dans la banque en 2009 chez Credit Suisse, avant de travailler pendant plusieurs années dans la planification financière. Elle a co-signé l’ouvrage «Swiss Money Secrets» chez Banyan Hill Publishing, en 2018. Elle est titulaire d’un Bachelor en banque et finance, ainsi que d’un MBA obtenu à l’Université de Saint-Gall.

           

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          Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.