Parité

  • Diana Van Maasdijk
  • Co-Founder & COO
  • Equileap

Pourquoi la parité homme-femme est-t-elle si peu pris en compte dans l’univers ESG ?  

L’investissement incorporant une dimension de genre offre des opportunités de revenus significatives, tout en s’alignant sur l’un des objectifs de l’ONU, mais il n’a pas encore été adopté par la majorité des investisseurs.

Jon Duncan

L’égalité des genres est le cinquième objectif de développement durable (ODD) des Nations unies. Il s’agit d’une reconnaissance du lien évident entre l’autonomie et le pouvoir des femmes et le souhait d’un avenir meilleur, plus durable, pour tous. Malheureusement, comme beaucoup d’autres ODDs de l’ONU, il s’avère particulièrement plus difficile à réaliser qu’a dire.

Je suis néanmoins persuadée que non seulement cela va changer mais aussi que les investisseurs ont un rôle important à jouer pour aller de l’avant. En effet, le gender lens investing (GLI) représente une opportunité significative et souvent manquée d’aligner son argent sur ses valeurs, et de le faire d’une manière qui crée à la fois de l’impact et du profit.

Notre équipe de recherche a agrégé des données sur l’égalité des genres au travail qui permettent aux investisseurs de faire des choix éclairés en matière d’investissement, sur la base de 19 critères, depuis la parité au sein de la force travail jusqu’au congés parentaux. Notre rapport mondial, qui en est à sa sixième édition, est devenu un véritable indicateur annuel de l’état d’avancement des entreprises en matière d’égalité hommes-femmes. Il couvre près de 4 000 entreprises dans 23 pays, représentant 102 millions d’employés. A première vue, la lecture de ce rapport peut être inquiétante. Il montre, par exemple, que seules 28 entreprises au niveau mondial ont comblé l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes et que seules 18 entreprises dans le monde ont atteint l’équilibre hommes-femmes à tous les niveaux. Pourtant, notre rapport montre également des améliorations constantes chaque année, et nous savons que les entreprises se soucient beaucoup de la façon dont nous les évaluons et de leur inclusion dans les indices qui suivent nos données. Les données montrent également qu’il n’y a pas encore de secteur ou de marché qui ait vraiment atteint l’égalité des genres.

En tant qu’investisseur, vous avez bien sûr besoin de savoir que l’argent que vous déployez a de bonnes chances de générer de l’alpha. A ce sujet, Morningstar a décrit le GLI comme un rare élément positif parmi les indices qui se concentrent sur les critères ESG. Morningstar rejoint une longue liste d’institutions respectées qui démontrent un lien clair entre la surperformance des investissements des entreprises et des investissements associés par les entreprises qui présentent un meilleur équilibre et une plus grande diversité hommes-femmes. Cette liste comprend le CFA Institute, McKinsey, Morgan Stanley ou encore Bank of America. En effet, les preuves s’accumulent et tout cela contribue à démontrer que le GLI surpasse les indices de référence et est moins volatile. Le récent rapport de Parallelle Finance va dans le même sens, qu’il s’agisse d’investissement à l’échelle nationale, régionale ou mondiale. .

Compte tenu de ces facteurs, la dimension relativement modeste du marché mondial des GLI, qui se situe entre 8 et 13 milliards de dollars d’actifs sous gestion environ, est une anomalie. Cette dimension n’est pas insignifiante et le CFA indique qu’elle a augmenté de deux tiers depuis 2018. Cependant, il s’agit d’une fraction du montant des fonds carbone ESG, par exemple. Les gestionnaires d’actifs et autres investisseurs affirment souvent se concentrer sur l’eau propre ou le carbone seulement en ce qui concerne l’ESG. Il est bien sûr primordial qu’ils continuent à se concentrer sur les questions environnementales, mais ils pourraient également prendre en compte la justice sociale. Il y a trop de choses à changer en trop peu de temps pour traiter l’ESG comme un menu déroulant dans lequel on ne peut choisir qu’un seul élément…

La croissance de l’investissement ESG est l’une des histoires les plus remarquables et les plus inspirantes de l’industrie financière. Nous vivons aujourd’hui une période passionnante et toutes les conditions sont réunies pour voir plus d’investisseurs institutionnels s’intéresser au GLI. Il existe aujourd’hui de nombreux noms bien établis qui créent des voies fiables permettant aux détenteurs d’actifs de participer au GLI. À notre connaissance, près de 20 grands gestionnaires d’actifs ont créé des produits financiers dédiés, et Equileap produit les données qui alimentent les indices des partenaires tels qu’Euronext et Nasdaq. Et il y a des précédents significatifs : début avril, nous nous réjouissions lorsque le Government Pension Investment Fund (GPIF) au Japon, le plus grand détenteur d’actifs au monde avec 1,4 trillion de dollars d’actifs sous gestion, décidait de créer un autre indice GLI alimenté par les données et la méthodologie d’Equileap et lui allouait 3,8 milliards de dollars.

À mesure que s’accumulent les preuves que l’alignement sur le cinquième objectif de développement durable de l’ONU par le biais de GLI n’est pas seulement la bonne chose à faire, mais aussi la chose financièrement intelligente à faire, d’autres institutions suivront certainement le GPIF et feront des investissements qui soutiennent l’égalité des genres. Il est peu probable que le GLI reste encore longtemps l’élément positif ignoré dans l’univers ESG.

 

Diana Van Maasdijk

Equileap

Diana Van Maasdijk est cofondatrice et PDG d’Equileap. Auparavant, elle était Directrice conseil en philanthropie chez ABN AMRO Private Banking et Directrice développement et communication chez Mama Cash.

Equileap est la plus grande organisation fournissant des données et des informations sur l’égalité homme-femme dans le monde de l’entreprise. Nos données permettent aux investisseurs d’améliorer l’investissement responsable avec une optique de genre et de se concentrer sur l’aspect social des politiques et pratiques ESG. Nous recherchons et évaluons 4 000 entreprises publiques dans le monde entier à l’aide du Gender Equality ScorecardTM, notre scorecard unique et détaillé, portant sur 19 critères, notamment l’équilibre homme-femme au sein de la société, au sein de la direction et du conseil d’administration, ainsi que l’écart de rémunération et les politiques relatives au congé parental et au harcèlement sexuel. Plus d’informations : https://equileap.com/

Biodiversity

  • Harry Ashman and Joe Horrocks-Taylor
  • Columbia Threadneedle Investments

Nature loss: a material risk for asset managers

Biodiversity loss creates financial risks for investors. A best practice framework can help.

The Earth’s biodiversity is rapidly declining with a quarter of species facing extinction by 2050, and on average, global wildlife populations have decreased by 69% since 1970. Climate change, land-use change, pollution, exploitation of natural resources, and invasive species are the main drivers of biodiversity loss, all fuelled by corporate activities. As corporates contribute to and face increasing risks related to the loss of nature, the destruction of nature-based services poses severe risks for businesses. Nature contributes between $44 trillion and $150 trillion to the global economy each year. 75% of agricultural crops, worth $2.4 trillion rely on insect pollination, which is threatened by declining insect populations.

Harry Ashmann and Joe Horrocks-Taylor

Biodiversity affects performance

Just like climate change, nature loss presents financial risks for asset managers. It can affect the performance of invested assets through various risk and return pathways, and it is crucial to address both issues concurrently.

As a signatory to the Net Zero Asset Managers Initiative, with a 2050 net zero target for our investment portfolios, we prioritise action to combat nature loss and follow the twin pathways of net zero and nature-positive to guide our approach to environmental issues.

Addressing the impacts of our investments on biodiversity loss and managing the risks that it poses to financial performance are key components of our Environmental Stewardship approach. We also assess the sectors we invest in which have the most substantial exposure to nature impacts and dependencies in their operations and supply chains (e.g. the food sector). However, unlike climate change, there is no one key measure of progress. The development of the post-2020 Global Biodiversity Framework should provide clarity for policymakers and corporates on the levers and level of ambition required.

Our engagement approach will also be shaped by the Nature Action 100 initiative, of which we are a lead investor. This collaborative initiative engages with companies in key sectors with large impacts on nature to encourage actions that protect and restore ecosystems.

Engagement in nature issues

The complexity of nature-related issues requires a clear focus on the materiality of specific issues for each portfolio holding and the risks and opportunities they entail. This approach also comes through strongly in the Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD) and Science Based Targets for Nature frameworks (SBTs). We have also had a biodiversity voting policy for the past two years which enables us to reinforce our engagement messages. These policy flags companies with high exposure to and insufficient disclosure of nature-related risks for votes against management.

A notable engagement theme and collaboration with groups such as PRI’s Soft Commodities Practitioners Group is land use change and deforestation, a key driver of biodiversity loss, social issues, and emissions.

Evolving best practice

Drawing on our analysis of relevant issuers’ exposure, disclosure, and management approach, we have developed engagement objectives with reference to a best practice framework. As this is a nascent issue, we expect to refine this framework over the coming years.

Reporting on biodiversity by European and US companies is insufficient, with only 3 to 12% currently providing information, and when they do, it is often vague, making it difficult to determine business impacts. Accurate measurement and disclosure of nature-related risks are crucial for investors to understand the influence on businesses and for all parties to track progress.

To address all these issues, the biodiversity strategy components of our best practice framework are: For further information click here.

  • ambition to be nature-positive
  • set short-, medium- and long-term targets to address nature loss
  • risk and impact assessment
  • disclosure of biodiversity-related impacts, risks, and opportunities
  • development of robust policies and procedures
  • demonstration of how policy engagement is aligned with corporate and global goals on biodiversity
  • demonstration of robust and effective board oversight and governance of nature-related issues
  • social due diligence and engagement

Regulation and public policy are key

The global policy environment is crucial for addressing nature loss. We are actively involved in the Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD) Forum and have provided detailed feedback on the framework’s draft versions. We anticipate that TNFD will become a mandatory framework for many issuers and will continue piloting the framework with other leaders in the financial sector.

It is urgent to prevent the collapse of key ecosystems, and an effective framework for nature action equivalent to the Paris Agreement’s temperature goals would be a great achievement. However, measuring, funding, and achieving these goals will be crucial for success. We will continue to engage with companies and the wider public on this critical issue.

 

By Harry Ashman, Vice President, Analyst, Responsible Investment & Joe Horrocks-Taylor, Senior Associate, Analyst, Responsible Investment

 

Columbia Threadneedle Investments is a leading global asset manager, entrusted with US$ 608bn* on behalf of individual, institutional, and corporate clients around the world. We have more than 2500 people including over 650 investment professionals based in North America, Europe, and Asia. We offer our clients a wide range of strategies across equities, fixed income, and alternatives, as well as specialist-responsible investment capabilities and a comprehensive suite of solutions. Columbia Threadneedle Investments is the global asset management group of Ameriprise Financial, Inc. (NYSE: AMP), a leading US-based financial services provider. As part of Ameriprise, we are supported by a large and well-capitalised diversified financial services firm.

*March 31, 2023

 

Prévention

  • Par Georgina Parker
  • Head of Sustainability
  • Quaero Capital

Naviguer dans un environnement réglementaire de plus en plus complexe

La Commission européenne (CE) a pris des mesures importantes pour réglementer le secteur afin de soutenir ses objectifs importants de promotion de l’investissement durable et de prévention de l’écoblanchiment. La réglementation, mise en œuvre au cours des deux dernières années, a été très complexe et n’a pas été sans controverse, mais elle continue à faire avancer le secteur en Europe à un rythme plus rapide qu’ailleurs.

Jon Duncan

Le règlement sur la divulgation en matière de finance durable (SFDR) de niveau 1 est entré en vigueur en mars 2021 et exige que chaque fonds indique s’il a un objectif de durabilité (article 9), s’il promeut des caractéristiques de durabilité (article 8) ou s’il n’a ni l’un ni l’autre de ces objectifs (article 6). Il exige que les gestionnaires d’actifs divulguent leurs politiques de risque de durabilité au niveau de l’entité et expliquent comment leurs politiques de rémunération prennent en compte la durabilité.

Le niveau 2 de la SFDR a été plus complexe à mettre en œuvre, exigeant des détails significatifs sur le processus et des détails significatifs sur la réalisation de ces objectifs et caractéristiques dans le rapport annuel prévu pour juin 2023. Pour rappel, la réglementation est axée sur la transparence, permettant à chaque investisseur d’avoir accès à beaucoup plus d’informations sur la stratégie, le processus, les ressources et les données utilisées pour chaque fonds, et contrairement à ce qui se passait auparavant, toutes ces informations sont présentées dans un format comparable.

Il n’a pas été facile de s’y retrouver dans ce règlement, les interprétations ayant varié et les clarifications apportées par la CE au cours des 12 derniers mois ayant parfois été en contradiction avec les interprétations initiales. Cela a entraîné une vague importante de déclassements, en particulier pour les fonds relevant de l’article 9. Malgré les nouvelles clarifications apportées par la Commission européenne, nous ne sommes toujours pas dans un environnement stable, ce qui crée de l’incertitude dans le secteur.

Jusqu’à présent, il a été clairement établi que le règlement n’est pas conçu pour dicter ce qu’est une stratégie durable acceptable, ce dont nous nous félicitons dans une certaine mesure. C’est important, car nous nous attendons à ce qu’il y ait toujours des points de vue différents, par exemple, sur ce qui peut être considéré comme un investissement durable et ce qui ne l’est pas. Nous découragerions tout seuil basé sur des données, du moins à court terme. Nous avons trois bons exemples qui expliquent pourquoi :

  1. Les investisseurs ne sont pas d’accord sur ce qui est le plus important. Un fonds à forte intensité d’émissions de carbone peut-il être considéré comme durable ? À notre avis, oui, si l’entreprise a un impact significatif sur la réduction des futures émissions de carbone. D’autres investisseurs pourraient souhaiter imposer un seuil ou un filtre basé sur cette mesure, considérant qu’il est désormais obligatoire que les entreprises s’alignent sur un scénario de 1,5 degré. C’est à l’investisseur de décider si cela correspond à ses valeurs et à sa stratégie d’investissement.
  2. Peu d’indicateurs sont parfaits. Par exemple, le fait qu’une entreprise soit signataire du Pacte mondial des Nations unies. La réponse ne peut être que oui ou non. La préférence va aux entreprises qui reconnaissent et s’engagent à respecter ces principes, mais il faut également reconnaître qu’il s’agit d’une initiative volontaire qui n’est pas contrôlée et qui n’est donc pas contraignante. Cela ne veut pas dire qu’il ne s’agit pas d’un indicateur de performance clé, mais pour nous, ce n’est qu’une pièce du puzzle lorsque nous examinons les entreprises. Une entreprise signataire du Pacte mondial des Nations unies, mais dont l’histoire est pleine de controverses, n’est peut-être pas aussi durable qu’on le pense à première vue. Nous continuons à penser qu’une perspective qualitative sur chaque investissement est plus importante que n’importe quel point de données.
  3. La qualité des données reste généralement médiocre. La plupart des données utilisées pour l’analyse ESG n’ont pas été vérifiées et certaines sont incomplètes. En outre, les fournisseurs estiment les lacunes dans les données, ce qui entraîne des inexactitudes. Cette situation s’améliorera avec le temps – en Europe, les données auditées des entreprises seront disponibles à partir de cette année.

Nous pensons que la réglementation est une force positive dans le secteur et qu’elle devrait à terme réduire les problèmes d’écoblanchiment, même si nous pensons qu’il faudrait accorder plus d’attention à la séparation des nombreuses stratégies différentes qui relèvent toutes actuellement de l’article 8. La réglementation ne remplace pas la nécessité pour les investisseurs de faire preuve d’une réelle diligence quant aux processus suivis et aux engagements pris par chaque fonds ; pour les investisseurs de détail, il restera très difficile de procéder à cette évaluation.  Nous pensons qu’une plus grande différenciation au sein du règlement serait utile.

Nous saluons les progrès réalisés dans le cadre de la réglementation, y compris les restrictions sur les noms de fonds qui, selon nous, constituent une étape très positive pour réduire l’écoblanchiment (greenwashing).

 

Georgina Parker

Quaero Capital

Georgina Parker a rejoint Quaero Capital SA en 2018. Elle est Responsable de la Durabilité. Elle débute sa carrière en 2007 comme analyste actions chez Bessemer Trust avec l’équipe smid-cap, et ensuite en tant qu’analyste du fonds global large cap à Londres et New York. En 2015, elle a travaillé au développement de Virgin Pure, une start-up du groupe axée sur la réduction des déchets plastiques. En 2018, elle est retournée dans l’investissement rejoignant les experts en investissement durable de Conser Invest à Genève. En 2014, Georgina a co-fondé un réseau pour les femmes appelé BroadMinded. Georgina détient un diplôme en économie de l’Université d’Édimbourg et est titulaire d’un CFA.

Durabilité

  • Par Jon Duncan
  • Chief Impact Officer
  • Reyl Intesa Sanpaolo

Impact, durabilité et normes européennes 

Les acteurs de léconomie doivent s’adapter aux évolutions réglementaires et s’engager vers l’impact

Dans un contexte d’évolution rapide des marchés et des réglementations, nous nous efforçons à nous engager, nous adapter et renforcer notre engagement en faveur d’un impact positif, en nous concentrant sur la transition vers une économie durable. La banque s’appuie sur une vision systémique et scientifique du monde, qui tient compte des interconnexions entre la société, l’environnement et les marchés, afin de réduire les impacts négatifs de ses activités sur la clientèle, les collaborateurs, les communautés locales et la biosphère.

Jon Duncan

En 2023, nous allons concentrer nos efforts sur notre politique d’investissement responsable, l’évaluation des risques internes associés, la conformité, le développement de capacités d’analyse de la durabilité au niveau de la sécurité et la définition des préférences des clients en matière d’investissements durables. Et l’attrait pour cette classe d’actif est toujours bien présente.

Engouement pour l’ESG

Malgré les turbulences sur les marchés en 2022, les investissements durables continuent de croître, bien que le scepticisme des clients augmente, nous obligeant à leur apporter des informations plus détaillées. Nous devons également prendre en compte les différences entre ce que les consommateurs disent vouloir faire de leur argent et où ils le placent réellement. Une quête légitime de rendement est un facteur important, en particulier dans la gestion de fortune discrétionnaire. Les périodes de crise ont également tendance à inciter les investisseurs à se tourner vers ce qu’ils connaissent déjà.

L’allocation du capital se tourne de plus en plus vers la performance ajustée du risque et la recherche d’un impact positif. Cette évolution s’explique par quatre facteurs : un consensus scientifique croissant sur les risques biophysiques à long terme, tels que le changement climatique et la biodiversité, l’évolution des consommateurs envers des produits et services durables, la compétitivité économique à long terme des entreprises et les changements rapides de réglementation.

Pour évaluer les risques et l’impact des entreprises, divers paramètres sont à considérer, tels que l’intensité carbone, la chaîne d’approvisionnement et la stratégie à long terme. Les industries les plus exposées à long terme sont également celles qui ont été les premières à prendre en compte les risques climatiques.

Se conformer aux normes européennes

La Commission européenne doit parvenir à une croissance économique à faible intensité de carbone, économe en ressources et socialement inclusive. Dans cette optique, elle a élaboré une taxonomie de l’économie verte qui fournit un cadre pour les activités économiques alignées sur six objectifs environnementaux et trois objectifs sociaux.

Malgré les débats géopolitiques et les divergences d’opinion, l’UE continue de progresser avec la récente conclusion d’un accord sur la réglementation européenne relative aux obligations vertes. Goldman Sachs et Bloomberg estiment que les émissions d’obligations vertes atteindront 600 milliards d’euros en 2023.

… en conservant des rendements attrayants

La transition vers une « économie verte » prendra du temps et sera probablement volatile, avec un impact sur les P/E historiques dans l’ensemble des secteurs, des classes d’actifs et des régions. Les activités économiques alignées sur la taxonomie devraient bénéficier d’un accès au capital et à des opportunités de croissance. L’Agence internationale de l’énergie prévoit des investissements dans les énergies propres supérieurs à 2 000 milliards de dollars d’ici 2030, soit de 50% de plus par rapport à 2022.

Il est par ailleurs important de souligner que les investissements verts ou à impact ne généreront pas tous des rendements supérieurs. Les investisseurs devront adopter une approche prudente et équilibrée en modifiant leurs portefeuilles, afin de gérer les risques et les opportunités associés à la transition vers une économie verte.

Il est donc crucial pour les investisseurs de considérer l’alignement de leur portefeuille avec la transition climatique sur des horizons de trois, cinq ou dix ans, ou du moins de réfléchir à la manière de le faire. En effet, il ne faut pas s’attendre à ce que les investisseurs basculent tous leurs placements vers le durable immédiatement. Il est essentiel de déterminer par où commencer et d’adopter une approche progressive pour intégrer des investissements durables dans les portefeuilles.

La transition vers une économie durable est un processus complexe et en constante évolution, qui impose aux institutions financières, investisseurs et régulateurs un travail conjoint pour naviguer dans cet environnement incertain. Le Groupe REYL, en tant qu’acteur clé dans le secteur financier, s’engage à s’adapter aux évolutions réglementaires et à renforcer son engagement envers l’impact positif, en se concentrant sur la durabilité et en mettant en œuvre des stratégies d’investissement responsable. En travaillant ensemble, nous pouvons progresser vers un avenir plus durable et résilient pour tous.

Biographie

Jon Duncan a démarré sa carrière en 1996 en Afrique du Sud, où il a occupé des postes dans la recherche environnementale, le conseil et l’ingénierie. A la fois chercheur et consultant senior en durabilité chez Trialogue entre 2004 et 2006, Jon a conçu et mis en œuvre des stratégies en durabilité et en investissement social pour les entreprises. En 2006, il est nommé partenaire de la société Environmental Resource Management, spécialisée dans le climat et la durabilité en Afrique du Sud. Son travail consistait à renforcer la compréhension et la capacité des entreprises à gérer les principaux risques et opportunités liés à la durabilité et au changement climatique. En 2011, Jon est devenu responsable du programme d’investissement responsable du groupe Old Mutual, où il a dirigé l’élaboration et la mise en place du programme d’investissement responsable dans l’ensemble des opérations de l’entreprise à l’international. Il a développé les activités de recherche et d’analyse ESG d’Old Mutual, a élaboré des produits axés sur l’intégration ESG et la durabilité dans les différentes types d’investissement et classes d’actifs, et a dirigé l’engagement de l’entreprise auprès des principales parties prenantes, notamment les régulateurs, le monde universitaire, les clients et les médias, ainsi que les associations professionnelles. Jon a rejoint REYL & Cie en 2022 en tant que Chief Impact Officer, où il est chargé de développer, mettre en œuvre et diriger la stratégie d’impact de REYL & Cie afin de maximiser les opportunités de valeur ajoutée qui découlent de la transition économique mondiale vers une faible empreinte carbone.

 

Sensibilisation

  • Jade E. McLachlan
  • COO
  • B E L I E V E . Partners

Sensibilisation au développement durable et investissement à impact 

La genèse du changement : «Nous sommes les gardiens de notre planète» – Jane Goodall

Compte tenu de la prise de conscience globale de l’impact du changement climatique et de l’adoption indispensable de pratiques durables, les entreprises doivent absolument se joindre au mouvement et sensibiliser leurs collaborateurs et leurs clients. La sensibilisation au développement durable et l’investissement à impact peuvent être des outils puissants pour insuffler des changements positifs. C’est dans cet esprit que les fondateurs ont créé B E L I E V E Partners en 2021.

Jon Duncan

Entreprise à mission indépendante, B E L I E V E . Partners est une société suisse spécialisée dans le conseil et les technologies éducatives possédant une vaste expérience dans les domaines de la finance, de l’administration et des entreprises. B E L I E V E . crée des programmes d’éducation et de développement proposant aux entreprises des solutions hybrides (digitales/physiques) dans le domaine du développement durable et des thématiques connexes.

Éducation: Pour un impact durable

«Chez B E L I E V E ., nous adoptons une approche globale de l’éducation au développement durable», affirme Jade McLachlan, Directrice des opérations et Associée de B E L I E V E. «Nous sommes convaincus qu’il est essentiel de présenter ces sujets d’une manière nouvelle, objective et émancipatrice pour que les entreprises se projettent véritablement vers un avenir durable

Les programmes de B E L I E V E . fournissent des supports éducatifs accessibles et stimulants sur le climat et le développement durable à un large éventail de personnes et d’organisations, en leur donnant les moyens d’agir de manière durable et consciente.

L’un des principes directeurs de B E L I E V E . est que la sensibilisation au développement durable doit être dispensée différemment, sans dogme ni fatalité, et qu’elle doit être accessible à un public plus large. L’équipe travaille en étroite collaboration avec ses clients pour comprendre leurs besoins et élaborer des programmes sur mesure répondant à leurs objectifs.

Les programmes développés par B E L I E V E peuvent notamment aider les entreprises à se constituer une main-d’œuvre plus impliquée et plus motivée, ce qui se traduit par une productivité accrue et des performances globales plus élevées[1]. Les collaborateurs qui comprennent l’importance du développement durable, des initiatives en faveur du climat et pourquoi leur travail quotidien peut apporter des changements positifs sont plus susceptibles d’être inspirés et motivés. Les initiatives éducatives liées au développement durable peuvent également aider les entreprises à accroître leur résilience en comprenant mieux les risques – mais aussi les opportunités – liés au changement climatique et à d’autres défis en matière de développement durable.

Cette implication peut également renforcer les relations avec les clients. Les consommateurs, de plus en plus soucieux de l’environnement, recherchent des entreprises qui partagent leurs valeurs. En démontrant leur engagement en faveur du développement durable et en sensibilisant leurs clients à l’importance de cette thématique, les entreprises peuvent nouer des relations plus fortes et ayant plus de sens avec leurs clients.

«L’économie est un sous-système de la planète, et non l’inverse» – Kate Raworth

Jade McLachlan poursuit: «Chez B E L I E V E , nous savons qu’il existe des moyens multiples et complémentaires de s’attaquer à la crise climatique, notamment des mécanismes de marché respectant l’intégrité et les réglementations relatives à l’environnement, ainsi que la nécessité de mettre un terme à sa destruction et à sa dégradation. Nous avons aussi pleinement conscience de l’importance cruciale de la biodiversité et de son rôle dans l’émergence d’un avenir durable, ainsi que de la nécessité de soutenir et d’apprendre des peuples autochtones qui gèrent de manière durable les ressources naturelles depuis des milliers d’années».

Collaboration et partenariats : maximiser notre impact

Insuffler des changements positifs oblige également de nouer des relations. La collaboration entre les entreprises, les gouvernements, les ONG et les communautés locales est essentielle pour insuffler un changement systémique et engendrer un avenir durable. B E L I E V E . Partners donne la priorité à la collaboration et à la création de partenariats, ainsi qu’à l’éducation. En collaborant avec ses différentes parties prenantes, toute entreprise peut maximiser son impact et promouvoir le financement des investissements à impact pour insuffler un changement positif.  «Nous accordons beaucoup d’importance à la restauration de la biodiversité dans le cadre de nos initiatives de sensibilisation au développement durable et à l’investissement d’impact. En collaborant avec des écologistes, des universitaires et des communautés locales, et en les mettant en relation avec des entreprises soucieuses de contribuer au développement durable, nous pensons être en mesure d’apporter un changement significatif et de contribuer à la restauration et à la protection de la biodiversité de notre planète», explique Jade McLachlan, «En investissant dans des projets et des activités durables qui accordent la priorité à l’environnement, les entreprises peuvent promouvoir la transition vers un avenir plus durable. Cette approche est bénéfique pour la planète, mais c’est aussi une opportunité non négligeable pour les entreprises de générer des performances financières de manière éthique

 «Il est essentiel d’accroître le financement des investissements dans le domaine du climat pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux. Les gouvernements, en faisant bon usage des fonds publics et en donnant des signaux clairs aux investisseurs, peuvent considérablement contribuer à réduire ces obstacles. Les investisseurs, les banques centrales et les organismes de réglementation financière peuvent également jouer un rôle décisif. Il existe des mesures politiques qui ont fait leurs preuves et qui peuvent permettre de réduire considérablement les émissions et d’améliorer la résistance au changement climatique si elles sont mises en œuvre à plus grande échelle et appliquées plus largement. L’engagement politique, les politiques coordonnées, la coopération internationale, la gestion des écosystèmes et la gouvernance inclusive sont autant d’éléments majeurs pour une action climatique efficace et équitable.» GIEC, mars 2023 

Selon B E L I E V E . Partners, la sensibilisation au développement durable et l’investissement à impact sont des outils essentiels pour les entreprises souhaitant garder une longueur d’avance et se projeter définitivement vers un avenir durable. «Nous sommes déterminés à avoir un impact significatif et à réimaginer le mode de diffusion de l’éducation au développement durable. Notre mission est de donner aux gens les moyens d’apporter des changements positifs et de contribuer à l’émergence d’un avenir commun, en dispensant une éducation qui touche leur cœur et leur esprit, et leur permet de mettre leurs connaissances en action», conclut JadeMcLachlan.

 

[1] «La satisfaction et l’implication des collaborateurs dépendent de leur compréhension et leur l’adhésion à la mission ou à l’objectif d’une organisation. Ceux et celles qui connaissent et comprennent la mission ou l’objectif de leur organisation sont plus susceptibles d’être impliqués et satisfaits de leur travail. Compte tenu de la corrélation entre la satisfaction, l’implication et les résultats d’une entreprise, le degré de compréhension et d’adhésion des collaborateurs à la mission ou à l’objectif de leur organisation peut avoir des conséquences importantes sur sa réussite». (Harter, J. K., Schmidt, F. L., & Hayes, T. L. (2002). «Business-unit-level relationship between employee satisfaction, employee engagement, and business outcomes: A meta-analysis». Journal of Applied Psychology, 87(2), p274.

 

Equity

  • Sophie Bourroux et Florian Ménard
  • Private Markets Investor Relations
  • Indosuez Wealth Management Switzerland

Le Private Equity est-il durable ?

Classe d’actifs de plus en plus prisée, les acteurs du Private Equity intègrent désormais dans leurs processus de sélection les enjeux essentiels de la durabilité. Une thématique qui transforme en profondeur ce domaine d’investissement à l’image des autres univers. Mais pour quel impact ?

En l’espace de quelques décennies, le Private Equity est passé du statut d’investissement de niche à celui d’incontournable, au point de devenir essentiel dans une allocation d’actifs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2021, le montant sous gestion d’actifs non cotés atteignait USD 10’000 milliards alors qu’il n’était que de USD 3’000 milliards dix ans plus tôt[1].

Sophie Bourroux et Florian Ménard

Les atouts d’une classe d’actifs en pleine progression

Alors pourquoi un tel succès ? Tout d’abord, pour son potentiel de rendement élevé. Le Private Equity présente généralement des performances supérieures aux investissements traditionnels, car il permet de prendre des participations dans des entreprises non cotées, souvent à un stade de développement plus ou moins avancé, et présentant des projections de forte croissance. Ensuite pour son pouvoir de diversification, les performances étant le plus souvent moins corrélées à celles des marchés financiers. Les investisseurs peuvent également exercer avec le Private Equity un contrôle accru sur le management des entreprises qu’ils financent, ce qui leur permet de jouer un rôle plus actif dans la gestion de leur placement, qui plus est lorsqu’ils sont majoritaires au capital.

Le potentiel du long terme

C’est sans doute pour ces raisons-là, mais aussi parce que le Private Equity est un investissement qui s’inscrit sur le long terme que cette classe d’actifs est particulièrement bien placée pour intégrer efficacement dans sa gestion les critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance (ESG). Sachant qu’une participation s’inscrit sur 5 ans en moyenne et que les entreprises non cotées ont plus de temps que les autres pour déployer leur stratégie, on comprend mieux leur latitude à agir de manière à avoir un impact positif. À noter que les petites et moyennes entreprises ont aussi une capacité de transformation plus importante que les grandes capitalisations qui ont généralement plus de difficultés à évoluer rapidement en raison d’une plus forte inertie.

Des investisseurs de plus en plus responsables

Sans compter que le monde a changé. Même si toutes les catégories d’investisseurs n’adhèrent pas encore pleinement aux principes de finance durable, les nouvelles générations et les investisseurs institutionnels ont donné une impulsion sur laquelle il sera difficile de revenir. Ces derniers sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à définir des chartes d’investissements dans lesquelles la part accordée à la durabilité devient fondamentale. Pour les soutenir, l’Association pour les commanditaires institutionnels du capital-investissement (ILPA) a également mis en place des grilles d’analyse permettant d’évaluer les politiques ESG de gérants ou de fonds.

Une pression accrue sur les entreprises

Les contrôles comme les approches d’investissement durable dans le domaine du Private Equity vont également beaucoup plus loin qu’auparavant. Alors que l’on se contenait, il y a peu, de quelques questions sur la thématique ESG lors du processus de due diligence, le suivi se fait désormais « avant, pendant et après » le déploiement de la stratégie, jusqu’à la réalisation du plan de sortie. De la même manière, si les investisseurs se satisfaisaient auparavant de stratégies valorisant des entreprises ayant un bon ‘rating ESG’ ou excluant celles ayant des liens trop marqués avec des industries jugées négatives (armes non conventionnelles, tabac, etc.), ils cherchent désormais à générer un impact plus mesurable, concret et positif sur le terrain. Ceux-ci s’intéressent donc prioritairement aux sociétés responsables dont la création de valeur et la performance financière s’appuient sur la promotion de thématiques et d’activités à vocation environnementale et/ou sociétale (climat, santé, éducation, technologie, alimentation, etc.)

Le défi de la transparence

On le voit, le sujet s’est désormais emparé des marchés privés et les acteurs cherchent à s’organiser. Mais la vigilance reste de mise. Si le Private Equity se positionne de plus en plus sur les thématiques de durabilité, il ne faut pas perdre de vue que la réflexion n’en est qu’à ses débuts. Les choses se mettent en place, mais sont encore appelées à évoluer. Il existe également beaucoup de cadres différents dont il faut tenir compte, certains contraignants, d’autres non.

Chercher à faire du Private Equity durable, c’est effectuer un investissement engagé. Mais pour comprendre la portée de ce geste, il est capital de pouvoir évaluer ce que fait réellement un gérant ou une société. En conséquence, plus on aura de transparence sur leurs actions, plus le respect des critères ESG sera élevé. C’est en tout cas ce que l’on est en droit d’attendre de cet univers en pleine mutation.

 

Indosuez Wealth Management

Indosuez Wealth Management est la marque mondiale de gestion de fortune du Groupe Crédit Agricole. Façonné par plus de 145 ans d’expérience dans l’accompagnement de familles et d’entrepreneurs, le Groupe compte près de 3’000 collaborateurs dans 10 territoires à travers le monde et propose une approche sur mesure permettant à chacun de ses clients de préserver et développer son patrimoine au plus près de ses aspirations. Dotées d’une vision globale, ses équipes apportent conseils experts et service d’exception sur l’un des plus larges spectres du métier, pour la gestion du patrimoine privé comme professionnel. Avec 130 milliards d’euros d’actifs sous gestion (au 31.12.2022), Indosuez Wealth Management figure parmi les leaders mondiaux de la gestion de fortune.

[1] Source : Goldman Sachs – The Private Market « Supercycle » (2022) qui évalue à USD 18’000 milliards , les actifs sous gestion en Private Markets d’ici à 2026.