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L’apprentissage automatique (AA) métamorphose le secteur de la gestion de patrimoine, offrant des outils puissants pour analyser les tendances, prédire les mouvements et faciliter les prise de décision. Il n’est donc pas surprenant que le marché mondial de l’apprentissage automatique en finance dépasse désormais les 12 milliards de dollars.
Aussi appelé machine learning en anglais, l’AA est une pierre angulaire de la technologie moderne, façonnant de nombreux secteurs, dont la finance. Mais qu’est-ce que l’AA exactement ? C’est un sous-ensemble de l’intelligence artificielle (IA). Il s’appuie sur des algorithmes qui s’améliorent grâce à l’expérience, apprenant des données pour faire des prédictions ou prendre des décisions.
« En finance, les modèles d’apprentissage automatique sont davantage des assistants fournissant des informations pertinentes et précises pour soutenir la prise de décision humaine », explique Sylvestre Rousseau, expert en AA et développeur de recherche chez Croesus Lab.
Les applications de l’AA en finance vont au-delà de la simple automatisation. Lorsqu’ils sont alimentés par des données suffisantes, les modèles d’apprentissage automatique peuvent fournir des informations qui étaient auparavant inaccessibles. Ils peuvent analyser de vastes quantités de données et identifier des schémas et des tendances que les humains pourraient ne pas voir. Cela peut conduire à des prédictions plus précises, une meilleure prise de décision et une efficacité accrue.
L’AA remodèle les contours des marchés et des services financiers. Son intégration améliore l’efficacité, renforce la précision et consolide la gestion des risques. Grâce à une combinaison harmonieuse de technologie et de finance, l’AA offre une précision remarquable. M. Rousseau note toutefois que certains grands modèles linguistiques (LLM) concurrencent désormais les modèles d’AA traditionnels.
L’une des applications de l’AA est la modélisation prédictive, qui joue un rôle crucial dans la gestion des risques. En évaluant des facteurs tels que le risque de crédit ou la volatilité des taux d’intérêt, elle aide les firmes à allouer leurs actifs plus efficacement, réduisant ainsi les pertes potentielles.
L’AA excelle aussi dans la détection de la fraude grâce à sa vigilance exceptionnelle. Les algorithmes d’apprentissage automatique peuvent analyser les données de transaction à la recherche d’anomalies, signalant rapidement les activités suspectes, permettant ainsi aux institutions de prendre des mesures rapides et de minimiser les pertes dues aux tentatives frauduleuses.
« Dans ce contexte, ces multiples facteurs contiennent de nombreuses variables. L’AA peut aider à minimiser les faux négatifs dans l’analyse des risques financiers en assistant les experts humains, tandis qu’un humain peut toujours examiner et corriger un faux positif. Mieux vaut prévenir que guérir », soutient M. Rousseau.
La capacité de l’AA à traiter de grands volumes de données garantit des évaluations complètes des risques. En fournissant des informations en temps réel, ces modèles permettent aux entreprises financières de réagir avec agilité et confiance. Il en résulte des opérations financières plus sûres et plus résilientes.
Par conséquent, l’AA fait considérablement progresser la gestion des risques au sein des institutions financières. Ceci est particulièrement important dans des pays comme la Suisse, où la fraude numérique est en hausse. En analysant les schémas, ces modèles peuvent anticiper les risques potentiels très rapidement, parfois même avant qu’ils ne se manifestent. Selon M. Rousseau, cette approche proactive aide à minimiser les impacts et à protéger les institutions. En plus, elle contribue à préserver la stabilité financière.
Le courtage algorithmique (ou trading algorithmique) fonctionne avec une rapidité et une précision remarquables. Ces algorithmes analysent les données de marché, identifiant les opportunités d’investissements lucratifs. Par conséquent, cela permet aux courtiers d’exécuter des transactions plus rapidement et plus efficacement que jamais.
Les modèles d’apprentissage automatique offrent un avantage distinct en s’adaptant continuellement à la dynamique du marché. Ils apprennent des données historiques et ajustent leurs stratégies, atténuant les risques et maximisant les rendements. Cette adaptabilité est cruciale sur les marchés volatils.
Au cours des dernières années, la personnalisation des services financiers a connu une croissance exponentielle grâce à l’AA. Les institutions financières exploitent désormais les données pour comprendre en profondeur les comportements et les préférences des clients. Cela leur permet de créer des produits et services personnalisés.
« En analysant les données et les préférences des clients, nous pouvons identifier les similitudes, créer des groupes ciblés et adapter les offres de produits pour une meilleure expérience client », explique M. Rousseau.
La personnalisation améliore l’engagement et la satisfaction des clients, favorisant une expérience bancaire plus personnalisée qui s’aligne sur les objectifs financiers individuels. En répondant à des besoins spécifiques, les institutions financières peuvent établir des relations durables avec leurs clients.
« La personnalisation nécessite toutefois une gestion prudente des données des investisseurs, insiste M. Rousseau. L’anonymisation des données ou le consentement explicite est donc crucial pour des considérations éthiques. Cela limite souvent les initiatives de personnalisation. »
À terme, l’impact de l’AA sur les marchés et les services financiers est profond. En améliorant l’efficacité, la précision et la personnalisation, cette approche établit une nouvelle norme pour la finance moderne. Elle assure une innovation et une croissance continue.
Bien que prometteur, l’utilisation de l’AA en finance fait face à de nombreux défis. Premièrement, la confidentialité des données est primordiale, nécessitant une gestion responsable et sécurisée des données. Des données pertinentes et de grande qualité sont aussi cruciales, nécessitant des techniques d’apprentissage automatique comme l’apprentissage par transfert pour lutter contre les informations obsolètes ou biaisées.
L’intelligence artificielle (IA) explicable est également vitale pour la transparence et la vérifiabilité, tandis que l’adaptation des modèles aux variations du marché régional est essentielle dans une économie mondialisée.
L’avenir de l’AA dans les stratégies d’investissement est prometteur. L’AA et l’analyse prédictive transforment la façon dont les gestionnaires de portefeuille opèrent, leur permettant de baser leurs décisions sur des données, facilitant la détection des tendances et la gestion des risques.
À mesure que ces technologies évolueront, elles joueront un rôle de plus en plus important dans la formation des stratégies d’investissement mondiales, en particulier grâce au traitement des données non structurées et à la réalisation de prédictions en temps réel. L’avenir recèle un immense potentiel d’innovation et d’efficacité dans tous les domaines financiers.
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Optimiser, protéger et transmettre : telles sont les missions essentielles du gérant indépendant chargé aujourd’hui d’accompagner les familles dans la construction et la gestion de leur patrimoine. Cédric Cazes les passe ici en revue.
Le Gestionnaire de Fortune Indépendant (GFI) joue un rôle clé dans la gestion patrimoniale des familles fortunées, en offrant un accompagnement sur-mesure aux familles souhaitant sécuriser et transmettre leur capital à travers les générations tout en tenant compte de nouveaux types d’investissements innovants. Plus qu’un simple conseiller en investissement, ce dernier sensibilise les familles aux enjeux de la préservation du capital tout en essayant d’aborder les problématiques successorales et les projets des générations futures. Il s’agit d’une thématique délicate et sensible, en cela il doit être un véritable « stratège patrimonial ».
Une approche patrimoniale à long terme
Il me semble tout d’abord absolument nécessaire, dans une optique d’approche patrimoniale à long terme, que le GFI développe une connaissance approfondie de l’ensemble de la famille qu’il suit, y compris des futurs héritiers.
Lorsqu’une génération s’éteint, il est en effet crucial d’avoir anticipé la transmission, et le fait d’avoir noué une relation étroite avec chaque membre de la famille afin d’assurer une continuité harmonieuse fera alors toute la différence. Cette proximité du GFI avec l’ensemble de la famille permet de mieux comprendre les objectifs de chacun et d’optimiser en fonction les stratégies de préservation du patrimoine.
Trusts et assurance-vie : des outils incontournables
Sur la base de cette connaissance et de cette proximité, grâce à son écosystème composé d’experts, le GFI sera en mesure de proposer différentes approches de transmission patrimoniale en choisissant les plus appropriées.
Le trust est l’un de ces outils clés. En mettant des actifs sous la gestion d’un trustee agréé, il garantit une protection optimale et une transmission sûre, à l’abri des aléas financiers et juridiques. Ce mécanisme repose sur une collaboration étroite entre le GFI, le trustee et la banque, assurant ainsi une gestion rigoureuse et structurée du capital familial.
Aussi, en Europe notamment, l’assurance-vie constitue un autre levier essentiel. Les plus grandes compagnies d’assurances offrent des solutions sur mesure aux GFI, qui pourront ensuite les intégrer dans leur approche globale.
Intégrer l’innovation
Il est également essentiel de tenir compte des nouvelles tendances en matière d’investissement et d’anticiper les grandes innovations à venir. L’intelligence artificielle et les crypto-monnaies sont des thématiques capitales à considérer aujourd’hui. Les GFI les plus performants ne se contentent pas de gérer des actifs traditionnels : ils doivent aussi conseiller sur le recours aux « nouveaux actifs », et dès lors développer une connaissance approfondie des possibilités d’investissements qu’ils constituent.
Diversifier ses actifs réels et intégrer des actifs virtuels permet de maximiser les opportunités et d’assurer un équilibre entre stabilité et innovation à condition de bien tenir compte des risques associés.
En proposant différentes solutions d’investissements, et en s’appuyant sur des outils ayant fait leurs preuves, comme le trust et l’assurance-vie, mais aussi en anticipant les innovations qui seront demain incontournables, le GFI se retrouve au carrefour des générations pour participer activement à la préservation du patrimoine familial.
Cédric Cazes
CMB Monaco
Cédric Cazes a un parcours éclectique : après un diplôme en finance, ressources humaines, audit interne et un master en Stratégie, il a travaillé ces 20 dernières années pour un groupe anglais, une banque privée à Monaco et en Suisse, puis a intégré pendant 3 ans, en qualité de Partner, une fintech Suisso- Monégasque spécialisée dans l’édition de logiciels dédiés aux gérants et MFO. Il a ensuite pris la direction du département des Gérants de fortune et MFO de CMB Monaco, banque privée de référence en Principauté, dans le cadre du développement à l’international.
CMB Monaco
CMB Monaco est une banque privée internationale de référence basée à Monaco depuis 1976, qui fait partie du Groupe Mediobanca.
Cet établissement de renom aide notamment les high-net-worth individuals (HNWI) et leurs familles à gérer, préserver et renforcer leur patrimoine, en adoptant des stratégies financières pointues, organisées autour de leurs exigences et de leurs ambitions.
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Les velléités du nouveau président américain et la morosité européenne tendent à créer de fortes divergences dans les perspectives macroéconomiques de part et d’autre de l’Atlantique. Dans cet environnement, appréhender les marchés de taux avec flexibilité et réactivité sera clé pour bénéficier d’opportunités pouvant émerger de décisions aux effets contradictoires selon les zones.
La décorrélation des cycles macroéconomiques entre l’Europe et les États-Unis s’annonce comme un élément clé des marchés de taux en 2025. Ce phénomène, amorcé dès la fin 2024 avec l’élection américaine, se reflète déjà dans les anticipations de taux pour 2025 : inchangées en Europe avec toujours 4,5 baisses prévues, elles se sont effondrées outre-Atlantique, passant de près de 8 baisses anticipées en septembre dernier à seulement une aujourd’hui. Les taux longs suivent la même dynamique, restant stables en Europe tandis qu’ils progressent de plus de 90 points de base aux États-Unis depuis la première baisse de la Fed en septembre.
D’un point de vue macroéconomique, cette divergence s’explique par des prévisions d’inflation et de croissance revues à la hausse après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Ses déclarations laissent craindre un risque inflationniste, mais les mesures de sa future administration pourraient n’avoir qu’un impact transitoire sur l’inflation et un effet plus durable sur la croissance.
Par ailleurs, le refinancement des dettes souveraines s’impose comme un autre enjeu majeur. Avec un déficit qui reste important, les États-Unis devront refinancer 2 000 milliards de dollars en 2025, autant qu’en 2024. En Europe, ce besoin atteint 800 milliards d’euros, dans un contexte de réduction des bilans des banques centrales.
L’ensemble de ces incertitudes tire la prime de terme à la hausse et risque de pentifier les courbes. Entre la divergence des cycles et la question du refinancement, la volatilité s’annonce inévitable, générant des opportunités de part et d’autre de l’Atlantique.
Sur le marché du crédit, les spreads se sont nettement resserrés depuis 2022. Aux États-Unis et dans les pays émergents, les valorisations atteignent des sommets rarement vus en 20 ans, rendant ces marchés peu attractifs. À l’inverse, l’Investment Grade européen conserve une prime intéressante, notamment sur les obligations des secteurs non cycliques, plus résilients en cas de choc macroéconomique. De même, les financières affichent toujours une prime attractive, soutenues par des ratios de solvabilité et de rentabilité robustes.
Dans le segment High Yield, une approche sélective s’impose. Le marché primaire des notations B et BB est dynamique, porté par une forte appétence des investisseurs. De nombreuses entreprises anticipent le refinancement de leurs obligations de maturités 2026-2027, et allongent leur horizon d’échéance.
Dans cet environnement, la stratégie de gestion de R-co Valor Bond Opportunities se révèle particulièrement pertinente. Ce fonds obligataire flexible capte les opportunités sur l’ensemble des marchés de taux et de crédit internationaux, via des obligations classiques mais aussi des dérivés (futures, swaps de taux, CDS). Son approche active vise une volatilité inférieure à 5 %, combinant analyse macroéconomique, crédit et screening quantitatif pour sélectionner des stratégies directionnelles et de valeur relative.
Les stratégies de valeur relative, fondées sur l’identification d’anomalies historiques via un screening quantitatif, sont particulièrement efficaces. Nous comparons ainsi les niveaux de taux en absolu et en relatif sur toutes les maturités des principaux pays développés, et analysons la forme des courbes de crédit et les écarts entre obligations et CDS.
Actuellement, le portefeuille est positionné pour tirer parti de la baisse des taux en Europe, notamment via des obligations indexées sur l’inflation, et aux États-Unis en privilégiant des maturités courtes (2 à 5 ans). Parmi nos convictions, nous misons sur la convergence des taux en Europe, notamment entre le Royaume-Uni et la Zone euro. De plus, nous estimons que la volatilité des taux américains est surévaluée et cherchons à en profiter via la vente d’options.
Côté crédit, nous privilégions le portage tout en limitant le risque directionnel. Nous investissons dans des obligations Investment Grade bien notées (A et BBB+), bénéficiant d’une sous-valorisation de ce segment en relatif, et les couvrons via des CDS pour contenir la volatilité des primes de risque. Notre exposition au marché High Yield s’appuie sur des titres susceptibles de faire l’objet de refinancements anticipés ainsi que sur des subordonnées financières européennes avec une date de rappel inférieure à 3 ans.
Emmanuel Petit
Rothschild & Co Asset Management
Emmanuel Petit a débuté sa carrière en 1998 chez HSBC Asset Management comme analyste dans le domaine de l’attribution de performances AIMR-GIPS puis il est devenu analyste crédit en 2001. En 2006, il rejoint Rothschild & Co Asset Management en tant que gérant obligataire sur les obligations privées. Il en est responsable de la gestion obligataire depuis 2011. Emmanuel est diplômé d’un mastère spécialisé en Finance d’entreprise et membre de la SFAF (Société Française des Analystes Financiers).
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Alors que les premières séances boursières de l’année 2025 commencent à donner le ton, la partition semble dès à présent heurtée, soulignant la pertinence de la couverture de portefeuille.
L’incertitude quant aux politiques déployées par Donald Trump et leurs effets sur l’inflation inquiètent les marchés obligataires, en raison de son caractère imprévisible et impulsif ainsi que par l’absence de conformité de son programme avec les règles de la gravité en économie. Les marchés devront probablement passer par la case « frayeur » avant que Trump ne fasse marche arrière sur certains sujets controversés.
Par ailleurs, les fondamentaux restent bons aux Etats-Unis. Une croissance réelle entre 2,5 et 3%, couplé à une inflation autour de 3%, implique une croissance des bénéfices par actions de l’ordre de 15% en 2025. Mais cette croissance est déjà dans les prix et la valorisation du marché américain est très élevée. Pour revenir vers des niveaux soutenables, il faudrait que le S&P 500 fasse une pause cette année tout en délivrant sur les attentes de croissance des bénéfices.
L’Europe reste dans la tourmente politique avec des coalitions fragiles et une croissance faible
En Europe, la croissance est plus faible, les marges de manœuvre budgétaires sont très étroites en France, Espagne, Italie et les marchés actions sont vulnérables par rapport à leur sensibilité à la Chine. Les secteurs du luxe et de la pharma pèsent beaucoup dans les indices européens et ils ont été sous pression en raison de leur exposition à la Chine et aux Etats-Unis. Ces secteurs affichent plus d’optimisme en cé début 2025, mais un certain degré de prudence reste de mise.
Comment réagir face aux anticipations de volatilité ? Un regain d’intérêt pour les stratégies de couverture
L’année 2024 s’est distinguée par une nette différence de performance entre le marché américain et les autres marchés mondiaux. Le S&P500 a progressé de plus de 20 %, tandis que le Stoxx 600 et le MSCI Emerging ont enregistré une hausse d’environ 10 %. La volatilité réalisée est pourtant restée contenue : 10,5 % en Europe et 12,8 % aux États-Unis, exception faite d’un choc estival entraînant une baisse de -6 à -8 % des marchés.
Les primes optionnelles sont restées relativement stables en 2024. Elles ont terminé l’année à des niveaux similaires à ceux de fin 2023, malgré les épisodes de volatilité de cet été. Néanmoins, nous avons observé un regain d’intérêt des investisseurs pour les stratégies de couverture depuis l’élection de Trump, entraînant une augmentation de la demande pour les primes optionnelles. Cette tendance semble logique, étant donné que les primes actuelles restent attractives, offrant des opportunités de levier intéressantes.
Enfin, la forte progression des fonds systématiques, motivée par la recherche de rendement et caractérisée par des positions souvent vendeuses d’options, a créé des opportunités de marché.
2025 : anticipation d’une augmentation de la demande en couvertures et une importante dispersion sectorielle
Depuis 2022, de nombreux experts soulignent la nécessité de repenser la construction des portefeuilles 60/40, en raison d’une corrélation désormais positive entre actifs de croissance et actifs de rendement. Seule une récession sévère ou un choc exogène pourrait rétablir la décorrélation, avec une baisse simultanée des taux d’intérêt et des marchés. En attendant, les stratégies alternatives suscitent un regain d’intérêt pour réduire la volatilité et renforcer la diversification des portefeuilles : Métaux précieux, Global Macro, CTA/Trend Following, Long Vol/Long Tail, Fonds multi-stratégies.
L’allocation financière se polarise de plus en plus entre deux approches : investissements benchmarqués et investissements alternatifs. Cette polarisation se manifeste par la forte croissance des encours aussi bien sur les produits linéaires (futures) que sur les produits convexes (options). Le coût de financement pour être acheteur de levier sur le S&P 500 à horizon 2026 a explosé en fin d’année, impacté également par des contraintes de plus en plus strictes pour les bilans bancaires.
Les faibles niveaux de volatilité et de primes optionnelles limitent les rendements des stratégies purement vendeuses. Nous privilégions donc des approches de valeur relative :
Cette approche permet de tirer parti des divergences sectorielles tout en optimisant le rapport risque/rendement.
Philippe Ferreira, Kepler Cheuvreux
Philippe Ferreira est responsable adjoint de l’équipe Economics & Cross Asset Research chez Kepler Cheuvreux. Philippe est en charge de l’allocation Cross Asset de Kepler Cheuvreux Solutions. Après 16 ans à la Société Générale en tant qu’économiste puis stratège, il a rejoint Kepler Cheuvreux en 2022. Il est diplômé de l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne et de l’université de Columbia. Il a obtenu un Master en économie internationale et modélisation.
Alexandre Ryo, Ellipsis AM
Diplômé de l’ESIEA et d’un Master spécialisé en Finance à l’ESSEC, il a intégré le groupe Exane en 2012 en tant qu’assistant trader sur la volatilité indicielle. Il a rejoint Ellipsis AM en 2013 en tant que gérant de fonds. A partir de 2015, il a développé l’expertise overlay à travers la mise en place de mandats de gestion pour des clients institutionnels européens. Il devient responsable du développement du pôle Alternative & Overlay Solutions en 2021.
Kepler Cheuvreux Solutions : Kepler Cheuvreux Solutions est le leader indépendant en Europe de la recherche, la conception et la commercialisation de solutions d’investissement structurées sur-mesure. Son appartenance au groupe Kepler Cheuvreux lui permet de placer la recherche au cœur de son offre et de bénéficier de la taille critique d’un acteur majeur dans les services financiers en Europe
Ellipsis AM : Avec plus de 20 ans d’historique de gestion et 4,4 milliards d’euros sous gestion (au 31/12/2024), Ellipsis AM est une société de gestion reconnue sur les obligations convertibles, le crédit et les stratégies alternatives liquides optionnelles, les solutions de couverture de portefeuille et l’optimisation de rendement (overlay).
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Un an après avoir entamé leur collaboration et délivré leurs premiers certificats de formation, la HEG-Genève et l’ISFB renforcent leur partenariat avec un nouveau programme de formation axé sur le marketing et la communication dans les services financiers. Présentation d’Alexandre Caboussat.
La HEG-Genève, acteur incontournable dans le management appliqué, et l’ISFB, le centre de compétences et de carrière pour les banques de Suisse romande, forment un véritable pôle de compétences et de formation continue sur tous les aspects de la banque d’aujourd’hui.
Ils proposent depuis une année un programme de formation complet destiné aux banques de la place financière. Ce programme incorpore aujourd’hui 4 CAS, traitant de toutes les dimensions des métiers de la finance.
Une année après son lancement, les CAS se focalisant sur les aspects d’opérations et de stratégie ont été dispensés, et le programme s’ouvre en hiver 2025 sur les aspects de marketing et communication dans les services financiers.
Alexandre Caboussat, responsable de la formation continue de la HEG-Genève, précise que ces programmes sont uniques en Suisse : la HEG-Genève offre des programmes de formation continue orientés sur la pratique, qui répondent aux besoins du marché de la région. Tandis que l’ISFB apporte l’expertise terrain des professionnels de premier plan dans leurs spécialités, qui amènent leurs expériences concrètes et actuelles du métier. Ainsi l’association entre nos deux entités permet à l’écosystème bancaire de bénéficier d’une vision globale et intégrée des outils et des compétences pour affronter les défis de demain.
Les programmes sont focalisés sur les thématiques clefs et les variables pivots qui influencent et façonnent l’industrie et assurent aux participants de garder le leadership sur un secteur dynamique et concurrentiel, ajoute Frédéric Ruiz, maître d’enseignement à la HEG-Genève et co-directeur du programme. Fort d’une longue expérience dans l’industrie, la direction du programme maintient une interaction en continu avec un réseau professionnel dense émanant de divers milieux du secteur bancaire.
Les thématiques du marketing et de la communication sont d’une importance clé pour l’industrie financière aujourd’hui. Selon Christophe Nicod, responsable de la formation continue de l’ISFB, le marketing et la communication sont de tous temps indissociables de l’industrie financière ; toutefois les enjeux actuels sont énormes avec le développement de l’offre digitale et les importants changements en termes d’attentes et de comportements des clients. L’industrie financière est en pleine mutation et l’équilibre entre tradition et innovation, en tenant compte de l’impact de l’image, est essentiel.
Frédéric Ruiz insiste sur le fait que la digitalisation amène un degré de standardisation (des prix, produits, ou services) accru dans lequel la différenciation et la mise en avant d’une proposition de valeur distincte devient de plus en plus difficile. Le marketing et la communication, principalement interpersonnelle, deviennent alors un axe essentiel de croissance et de positionnement stratégique de l’entreprise, ce d’autant plus que ce type d’interaction devient moins fréquent et se doit alors d’être plus impactant.
Maîtriser le langage du marketing et la communication, est-ce l’affaire de tous ?
Frédéric Ruiz souligne que, dès 1990, Nike disait « image is everything » ; 30 ans plus tard, General Electrics a résumé le nouveau paradigme par ces mots” you cannot sell anything if you cannot tell”. Par ses interactions avec le client, chaque membre de l’entreprise contribue à la création de valeur, à sa distinction et à sa propagation. Les réseaux sociaux ont atomisé la communication, ce qui se propage aujourd’hui dans le monde de l’entreprise où chacun, selon ses possibilités de contribution, est un porteur de message de son entreprise comme de son propre dispositif.
Par conséquent, comprendre les défis, acquérir une vision tactique et stratégique des outils et des méthodologies qui permettent aux établissements financiers de communiquer avec leurs parties prenantes sont des compétences essentielles selon Christophe Nicod.
Alexandre Caboussat développe : le CAS en Marketing et Communication dans les Services Financiers se décline en 4 modules d’apprentissage axés sur le transfert de “best pratices”, des échanges d’expérience et l’acquisition d’outils concrets et de pistes de réflexion immédiatement applicables. Ce CAS apporte à un participant les compétences pour mettre en place et exécuter une stratégie marketing, pour maîtriser les aspects clés du marketing digital, ainsi que pour gérer la relation client et communiquer avec impact.
Ces fondamentaux du marketing et de la communication de la finance sont complétés par l’impact des externalités positives et négatives des transformations digitales sur la relation clientèle, ajoute Christophe Nicod. Avec son angle sociétal, il ouvre aussi aux évolutions culturelles et aux attentes des nouvelles générations, qui ont des langages de communication propres et distincts.
Ce CAS peut se combiner avec le CAS Financements et Investissements (qui a lieu en automne 2025) pour obtenir un diplôme DAS Conseil et distribution dans les services financiers.
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Autorisations des ETFs au comptant, tokenisation des Real World Assets, percée de Solana, impressionnante trajectoire du bitcoin : Philippe Bekhazi passent en revue les moments clés qui ont jalonné l’univers des crypto-monnaies en 2024.
En cette fin d’année 2024, je me remémore les moments clés qui ont marqué cette année dans le domaine des crypto-monnaies. La légitimité du Bitcoin en tant qu’actif mondial n’a jamais été aussi forte. Les autorisations d’ETF au comptant aux États-Unis, combinées à l’adoption croissante par les institutions, ont consolidé la place des crypto-monnaies dans la finance traditionnelle et ouvrent la voie à de nouvelles opportunités d’investissement en 2025.
Les ETF au comptant consolident la place des crypto-monnaies dans la finance traditionnelle
L’autorisation des ETF Bitcoin et Ethereum au comptant a constitué une étape décisive, car l’arrivée de géants du secteur a encouragé une participation plus large du marché. Ces entrées record reflètent la demande croissante d’une exposition réglementée et sécurisée aux crypto-monnaies.
Le Bitcoin mène la danse dans un contexte de dynamique et d’optimisme des marchés
Le bitcoin a dominé le marché, imprimant un nouvel élan et dépassant le seuil des 100 000 dollars. Aujourd’hui, les signes d’une nouvelle saison commencent à se manifester.
Les développements politiques et les succès juridiques ont renforcé cet optimisme. L’élection du président Trump a mis à l’ordre du jour un programme favorable aux crypto-monnaies à Washington, engendrant une évolution réglementaire telle que la démission de Gary Gensler qui a été saluée par le secteur.
La tokenisation passe du concept à la réalité
L’une des évolutions les plus remarquables est l’intérêt croissant pour la tokenisation. Les jetons d’actifs issus du monde réel (RWA), incluant les bons du Trésor américain et les fonds du marché monétaire (MMF), ouvrent de nouvelles perspectives. Bien qu’elle n’en soit qu’à ses débuts, la tokenisation est en passe de devenir un moteur essentiel de l’innovation.
La robustesse des crypto-monnaies émerge face aux pressions économiques mondiales
Malgré ces avancées, 2024 a également mis en évidence la fragilité des systèmes financiers traditionnels. Les États-Unis et l’Europe sont confrontés à des niveaux d’endettement record et à des pressions inflationnistes persistantes. L’encours total de la dette mondiale a bondi de plus de 12 000 milliards de dollars au cours des trois premiers trimestres de 2024, pour atteindre près de 323 000 milliards de dollars. Les importants déficits budgétaires des gouvernements suggèrent que la dette souveraine pourrait augmenter d’un tiers d’ici 2028 pour approcher les 130 000 milliards de dollars, ce qui accroîtrait les risques de remboursement dans le monde entier.
Et si des défis demeurent, ce qui a été le plus frappant cette année, c’est la résistance des crypto-monnaies face à tout cela. Les investisseurs, les institutions et même les gouvernements commencent à percevoir le potentiel à long terme de cette nouvelle classe d’actifs, et 2024 a prouvé que les actifs numériques sont là pour durer.
Aller de l’avant
À l’horizon 2025, la question n’est pas de savoir si les crypto-monnaies continueront d’évoluer, mais plutôt de savoir à quelle vitesse et dans quelle direction. En nous appuyant sur cette dynamique, voici mes principales prévisions pour l’année à venir.
Compte tenu du succès massif des ETF crypto en 2024, nous nous attendons à une arrivée massive d’ETF Altcoin sur le marché.
Pourquoi c’est pertinent: Les Altcoins ajouteront de la diversification aux portefeuilles, en élargissant l’exposition au-delà du Bitcoin et de l’Ethereum.
Pourquoi c’est pertinent: La croissance de Solana pourrait catalyser le succès des projets au sein de son écosystème.
Pourquoi c’est pertinent: L’envolée du prix du BTC signale la prépondérance de l’actif.
La gestion active deviendra indispensable. Les investisseurs se tourneront vers des gestionnaires compétents pour gérer les actifs sous-performants et tirer parti de la dispersion croissante de l’univers des actifs numériques.
Pourquoi c’est pertinent: A mesure que les marchés arrivent à maturité, une navigation d’experts peut aider les investisseurs à identifier des rendements supérieurs, tout en minimisant les risques, garantissant ainsi une croissance stratégique du portefeuille.
Pourquoi c’est pertinent: La réglementation américaine devenant progressivement plus claire, les investisseurs pourraient se concentrer sur un positionnement en faveur d’une croissance à long terme
Pourquoi c’est pertinent: Les réserves de BTC reflètent une tendance croissante en matière de planification financière stratégique.
Pourquoi c’est pertinent: L’adoption du Bitcoin par les entreprises témoigne de son acceptation croissante.
Pourquoi c’est pertinent: Les contrats intelligents alimentés par l’IA offrent de nouvelles perspectives pour les applications de la blockchain, offrant aux investisseurs des opportunités dans des projets axés sur l’innovation et l’évolutivité.
Les memes coins auront probablement du mal à assurer leur durabilité en 2025. À mesure que le marché mûrit, les projets présentant des cas d’utilisation réels occuperont le devant de la scène, laissant derrière eux les actifs faisant l’objet d’un battage médiatique considérable.
Pourquoi c’est pertinent: Alors que les actifs spéculatifs s’essoufflent, les investisseurs pourraient avoir intérêt à se concentrer sur des projets ayant une forte utilité et des applications concrètes.
Pourquoi c’est pertinent: La consolidation du secteur crée des acteurs plus solides et plus résistants.
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