Renouvellement

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  • Interview Cédric Baiker
  • Fondateur et managing partner
  • WIZE by TeamWork

« Les nouveaux core banking systems, c’est moins de coûts, moins de complexité »

Conçus voilà trop longtemps, les core banking systems pèsent de plus en plus lourd dans les charges et le fonctionnement des banques. Avec Quilvest, WIZE by TeamWork a démontré qu’une alternative existe : une architecture intégrée front–to–back, pensée pour les établissements de taille intermédiaire. Une première qui pourrait bien préfigurer un changement profond dans la manière dont les banques abordent leur système central.

Par Jérôme Sicard

 

Quels sont aujourd’hui les principaux problèmes des banques avec leur core banking systems « historiques » ?
Le premier problème, c’est le coût. Ces systèmes ont été conçus dans les années 1990 ou 2000 et, depuis, il a fallu empiler les couches technologiques pour en assurer l’évolution, tant bien que mal. Du coup, les CTO se retrouvent avec des millefeuilles impossibles à digérer. Chaque mise à jour, chaque adaptation devient une opération lourde et onéreuse. Les banques paient pour entretenir des systèmes vieillissants, mais aussi pour déplacer en permanence des consultants qui facturent jour après jour, parce que l’éditeur a construit son modèle économique sur cette dépendance. Et comme personne n’a envie de changer de core banking tous les cinq ans, les établissements se retrouvent enfermés dans un cercle vicieux. Ils doivent maintenir un système obsolète qui leur coûte de plus en plus cher, alors même que la pression sur les marges bancaires est chaque année plus forte.

Comment aborder le renouvellement de ces systèmes vieillissants ? Transformation radicale ou migration progressive ?
Les deux approches sont envisageables, bien sûr, mais aucune n’est simple. L’option radicale, le « big bang », consisterait à tout jeter et à repartir de zéro. Techniquement, ce serait sans doute la solution la plus saine. Mais dans la pratique, combien de dirigeants veulent prendre ce risque ? Personne n’a envie d’être celui qui signe le projet et devient le fusible en cas de dérapage du calendrier ou de bug du système au lancement.

L’autre approche, c’est la migration progressive. Remplacer morceau par morceau, tout en continuant à exploiter l’ancien système. Mais là encore, la complexité est énorme, parce qu’il faut interfacer chaque nouvelle brique avec tout ce qui existe déjà. Chaque satellite connecté rajoute des coûts, des délais, des risques. Dans les deux cas, les banques savent qu’elles devront franchir le pas tôt ou tard. Plus elles attendent, plus la facture du changement s’alourdira.

Quels aspects de ces systèmes sont aujourd’hui les plus dépassés ?
La partie Front, sans hésiter. Ces core banking historiques sont de bons outils de middle et de back office. Pour la robustesse opérationnelle, rien à dire. Mais pour les gérants, pour les clients, c’est catastrophique. Les banques se retrouvent avec des modules frontaux hors de prix, ou alors sans rien. Elles bricolent avec des solutions tierces, qu’elles doivent ensuite intégrer, au prix d’une complexité folle. Et quand on parle d’intégration, il faut se souvenir qu’au moment où ces systèmes ont été conçus, les API n’existaient pas. Aujourd’hui, tout dialogue en temps réel via API. Ces anciens core banking, eux, obligent à rajouter des couches intermédiaires pour simuler une modernité qu’ils n’ont pas. Ça coûte cher, c’est fragile, et ça ne trompe personne.

À quoi vont alors ressembler les core banking systems de nouvelle génération ?
À des systèmes intégrés front-to-back, pensés non pas pour les mastodontes mais pour les petites et moyennes banques. Ces établissements n’ont ni l’intérêt ni les moyens de dépenser des fortunes pour des solutions sur-mesure construites à grands renforts de développeurs et d’ingénieurs systèmes. Ils ont besoin d’outils intégrés, où tout est réuni dans la même solution: gestion de portefeuilles, middle office, back office, e-banking, app mobile. C’est ce que nous avons conçu avec WIZE. Le gain est énorme : plus besoin de multiplier les systèmes, plus besoin de gérer des interfaces à n’en plus finir, plus de duplications de données. Tout est dans une seule base, accessible et utilisable en temps réel. Pour une banque de moins de 30 milliards d’actifs, c’est la différence entre survivre et s’étouffer sous ses coûts.

Qu’apportent concrètement ces systèmes NextGen, aux banques comme à leurs clients ?
Pour les banques, c’est d’abord un gain en termes d’efficience. Tout se joue en temps réel : plus de retard dans les traitements nocturnes, plus de décalages entre les systèmes. Moins de coûts, moins de complexité, un time-to-market accéléré. Quand une banque veut lancer un nouveau service, elle peut le faire vite, au lieu de s’embarquer dans des projets interminables.
Pour les clients, l’impact est tout aussi fort. Aujourd’hui, l’image d’une banque passe par les outils qu’elle met à leur disposition : une app mobile moderne, un e-banking performant, un reporting clair. Or, beaucoup de petites banques n’ont pas les moyens d’acheter les modules frontaux de leurs fournisseurs historiques. Résultat : elles offrent un e-banking dépassé, ou rien. Nous, nous intégrons ces outils directement dans WIZE. Et ça change tout. Parce que la nouvelle génération ne se contente pas d’un accès web : elle vit sur son smartphone. Ne pas offrir de solution mobile, c’est se couper d’un pan entier de clientèle.

Pourquoi vous être attaqués à ce marché?
Ce n’est pas une question de pivot ou de diversification. Nous avons conçu WIZE dès le départ avec une architecture front–middle–back intégrée qui pouvait nous servir aussi un jour à développer un core banking system. Au début, nous nous sommes concentrés sur les gérants externes et les maisons de titres. Puis, progressivement, nous avons élargi à des banques. Nous avons appris en avançant, en construisant un produit solide, mais sans chercher à réinventer la roue. Un processus de back-office reste un processus de back-office. Vouloir le réinventer, c’est payer très cher pour finir par retomber sur les mêmes standards. Nous avons choisi l’intégration, la simplicité, et une approche progressive, qui correspond aux besoins réels du marché.

Quelles erreurs les banques doivent-elles éviter quand elles envisagent une refonte de leur système central ?
La grande erreur, c’est de croire que la difficulté est technique. La technique, nous savons la gérer. Le vrai défi, c’est le facteur humain. Les équipes back et middle office ont dix ans d’habitudes. Elles savent où cliquer, quel process suivre, même si le système est obsolète et inefficace. Quand on leur change l’outil, elles perdent leurs repères, et c’est normal qu’elles résistent. Le rôle du fournisseur est alors d’accompagner ce changement, de rendre l’ergonomie intuitive, de limiter les besoins de formation. Plus l’outil est simple à prendre en main, plus la transition se passe bien. Ignorer cette dimension humaine, c’est condamner le projet.

Quels enseignements tirez-vous de votre collaboration avec Quilvest ?

D’abord, ce n’était pas un proof of concept mais une mise en production réelle, qui fonctionne depuis des années. Ce que nous en retenons, c’est que la difficulté ne vient pas du logiciel en lui-même. Elle vient du changement, de l’accompagnement des équipes. Les banques ont beau savoir que leur système est obsolète, elles ont appris à vivre avec. Quand on leur propose un nouvel outil, elles doivent réapprendre leurs gestes du quotidien. C’est une période délicate, mais nécessaire. Et après quelques mois, tout le monde reconnaît les bénéfices : moins de clics, plus de clarté, plus de rapidité. C’est la preuve que la transformation est possible, à condition de replacer l’humain au centre de l’équation.

Cédric Baiker

WIZE by TeamWork

Cédric Baiker est le CEO de WIZE. Après avoir dirigé Newbanking Software et pris en charge le département Private Banking Suisse de Viveo, il a rejoint TeamWork en 2010 pour développer l’activité technologique du groupe. Depuis 2011, il pilote donc WIZE by TeamWork, une plateforme intégrée qui accompagne gérants indépendants, family offices et intermédiaires financiers dans leurs besoins quotidiens – de la conformité et la réglementation au portfolio management et au reporting client. Cédric est diplômé de l’Ecole supérieure d’informatique de gestion à Genève.

 

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    L’infrastructure IT, un levier stratégique essentiel

    Lorsque l’on parle de numérisation, de cybersécurité ou d’intelligence artificielle, on ne peut pas faire l’impasse sur l’infrastructure IT. C’est en effet à ce niveau que se joue la capacité d’innover ou, au contraire, le risque de faillir en raison de fondations technologiques dépassées. Pour les gérants indépendants, l’IT est devenue bien plus qu’un simple soutien technique.

     

    Aujourd’hui, une infrastructure IT moderne ne se résume plus à des serveurs fonctionnels ou à une connexion Internet stable. Elle soutient l’ensemble des fonctions clés : efficacité opérationnelle, sécurité des systèmes et capacité à innover. C’est elle qui permet à de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle d’être déployées de manière pertinente, maîtrisée et sécurisée. Cela suppose une infrastructure souple, souvent basée sur le cloud, qui permette de travailler de manière sécurisée depuis n’importe quel endroit, sans avoir à gérer ses propres serveurs. Les postes de travail doivent pouvoir être gérés de façon centralisée, avec des mises à jour automatiques, une gestion homogène des accès et des politiques de sécurité cohérentes. En arrière-plan, les mécanismes de sécurité doivent fonctionner de manière proactive : surveillance des connexions, authentification à plusieurs facteurs, communications chiffrées, etc.

    Dans un secteur aussi sensible que la finance, il est crucial que les données confidentielles ne quittent pas l’organisation de façon incontrôlée, notamment dans le cadre de l’usage croissant donné à l’intelligence artificielle. Des solutions cloud, des centres de données privés ou des modèles hybrides peuvent apporter une réponse adaptée, à condition que les normes de sécurité et de conformité soient strictement respectées. Une infrastructure moderne ne doit pas être vue comme une fin en soi, mais comme la condition même pour exploiter des innovations à forte valeur ajoutée.

    Le progrès technologique s’accompagne toutefois de risques nouveaux. Les cybermenaces sont en constante augmentation, et les gérants indépendants, en raison de leur exposition dans le système financier, constituent des cibles de choix. Attaques de type phishing, ransomwares ou vols ciblés de données client : se protéger contre ces menaces n’est plus seulement une affaire de spécialistes techniques, mais une mission relevant directement de la responsabilité managériale.

    Au sein des structures EAM, le top management doit comprendre les risques opérationnels liés à la cybersécurité, mettre en œuvre les mesures de protection nécessaires, sensibiliser les collaborateurs et se doter de plans d’urgence. De son côté, le conseil d’administration doit considérer la cybersécurité comme un risque d’entreprise à part entière, au même titre que les risques réglementaires ou de réputation. Trop souvent, cependant, les conseils d’administration et les directions générales manquent de compétences techniques, ce qui peut conduire à sous-estimer les cyberrisques ou à en déléguer entièrement la responsabilité à des prestataires externes. C’est une erreur : ce genre de responsabilité ne s’externalise pas.

    Un autre écueil souvent rencontré réside dans la communication entre les équipes métiers et les prestataires IT. Ces deux univers ne parlent toujours pas le même langage. Tandis que le gérant de fortune raisonne en besoins clients, en exigences réglementaires et en expérience utilisateur, le fournisseur IT pense en spécifications techniques, en capacité serveur et en architecture réseau. Ce décalage entraîne malentendus et incompréhensions, et conduit parfois à des solutions inadaptées, trop complexes ou présentant des failles de sécurité. Pour éviter cela, les entreprises doivent renforcer leur compétence technologique au niveau décisionnel, tandis que les prestataires IT doivent mieux comprendre les réalités opérationnelles et les enjeux du métier de gestionnaire de fortune. C’est à cette condition qu’une véritable collaboration peut émerger, dans un esprit de partenariat.

    Les directions générales ont aujourd’hui la responsabilité d’investir dans leurs propres compétences IT ou d’intégrer des expertises techniques au sein de leur équipe dirigeante, avec le concours par exemple d’un conseiller externe. Elles doivent régulièrement évaluer les cyberrisques, suivre l’évolution des menaces et identifier les besoins d’action. La formation continue des collaborateurs est également essentielle : la cybersécurité commence par la sensibilisation de chacun, via des sessions de formation régulières et des tests de phishing simulés. Il est aussi crucial de disposer de plans de gestion de crise, testés à intervalles réguliers, afin de pouvoir réagir de manière rapide et coordonnée en cas d’incident.

    Le conseil d’administration, lui, doit régulièrement inscrire la cybersécurité à son ordre du jour au même titre que les risques financiers. Il est recommandé de faire auditer régulièrement la stratégie IT et la résilience de l’entreprise par des experts, d’exiger des rapports sur l’état des plans de continuité  et de tester leur efficacité à travers des scénarios concrets. Enfin, il convient de clarifier les rôles et responsabilités, notamment en distinguant clairement les missions de surveillance stratégique et les tâches opérationnelles. Un conseil d’administration efficace ne prend pas les décisions techniques, mais sait les questions à poser.

    En conclusion, l’IT n’est plus un sujet secondaire : elle est devenue un facteur clé de succès, à la fois stratégique et opérationnel, pour les gérants de fortune indépendants. L’adoption de technologies comme l’intelligence artificielle n’est envisageable que si le socle digital est solide. Considérer encore l’IT comme un simple centre de coûts serait une faute de jugement. Il s’agit de protéger les données, de préserver la compétitivité sur le marché et d’assurer l’attractivité de l’entreprise.

    Cette responsabilité repose sur deux niveaux : le conseil d’administration doit intégrer les cyberrisques à sa gouvernance globale, tandis que la direction générale doit agir concrètement, investir dans l’infrastructure et ancrer la sécurité dans les processus de l’entreprise. Les décisions doivent être prises maintenant. Attendre, c’est courir le risque de perdre en compétitivité, en confiance – et en sécurité.

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    Ancien fondateur et associé gérant de EAM.Technology, une société spécialisée dans le conseil et les services opérationnels externalisés, Dimitri Petruschenko a plus de quinze ans d’expérience dans l’environnement technologique propre au secteur financier. Durant son parcours, il a été amené à travailler plus particulièrement pour des banques privées, des gestionnaires de fortune indépendants et des family offices. Avant de lancer EAM.Technology, il a occupé différents postes de direction chez des fournisseurs suisses de solutions logicielles destinées aux secteurs du wealth management et de l’asset management.

     

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      Le portfolio management system est-il amené à disparaître ?

      Dans cette nouvelle chronique, Dimitri Petruschenko porte un regard critique sur les évolutions technologiques qui refaçonnent la place financière suisse. Son premier texte, au titre assez provocateur, est consacré au rôle que jouent – ou ne jouent pas – les PMS auprès des gérants indépendants. Il est souvent leur seul outil, et s’en trouve limité d’autant.

       

      Depuis des décennies, le système de gestion de portefeuille (PMS) est la colonne vertébrale des gérants indépendants. Il leur sert de plaque tournante, relie différentes banques dépositaires, agrège des données provenant de différentes sources et offre une vue consolidée sur l’ensemble des portefeuilles des clients. Il automatise également les processus opérationnels et garantit le respect des exigences réglementaires. Cependant, les évolutions technologiques, les nouvelles attentes des clients et les nouveaux modèles commerciaux remettent fondamentalement en question la viabilité future des architectures PMS classiques.

      La pression augmente de tous côtés

      Les GFI suisses sont en effet soumis à d’énorme contraintes en matière de transformation. La LSFin et la LEFin ont renforcé les exigences réglementaires, tandis que la pression sur les marges n’en finit pas d’augmenter. Aujourd’hui, les clients attendent plus de transparence, des solutions personnalisées et une qualité de service dans le domaine du digital similaire à celle que leur propose leurs smartphones ou leurs applications préférées.

      Le PMS traditionnel, autrefois garant d’efficacité, peut devenir de plus en plus un frein à l’innovation. De nombreux systèmes datent d’une époque antérieure au cloud computing et à l’économie des API. Il en résulte des structures monolithiques, des adaptations coûteuses et des possibilités d’intégration limitées.

      Le changement technologique comme catalyseur

      De nouveaux acteurs s’apprêtent à révolutionner le secteur avec des solutions modulaires et natives issus du cloud. Ils prônent une approche « best-of-breed » : pourquoi un seul et même système doit-il tout couvrir alors que des solutions spécifiques peuvent être orchestrées indépendamment les unes des autres via des API ?

      Cette évolution marque en réalité un changement de paradigme, avec le passage d’une architecture centrée sur les systèmes à une architecture centrée sur les données. La qualité, l’accessibilité et l’analyse des données deviennent le véritable cœur de la création de valeur. Les informations basées sur l’IA, l’analyse prédictive et la conformité automatisée deviennent des avantages concurrentiels.

      L’hyperpersonnalisation comme levier stratégique de productivité

      Les outils modernes offrent des interfaces qui s’adaptent de mieux en mieux aux rôles, aux tâches et aux préférences de leurs utilisateurs. Au lieu de masques standard rigides, les gestionnaires de portefeuille, les conseillers clientèle ou les responsables de la conformité obtiennent exactement les informations et les fonctions dont ils ont besoin, de manière contextuelle et dynamique.

      L’automatisation intelligente et les tableaux de bord configurables créent un environnement de travail ciblé et efficace. L’expérience utilisateur devient ainsi elle-même un facteur de productivité.

      Objections critiques et retour à la réalité

      Il convient toutefois de se méfier d’un optimisme technologique excessif. L’approche modulaire comporte ses propres défis. En voici quelques exemples.

      Le piège de la complexité : l’orchestration de plusieurs systèmes nécessite une expertise informatique considérable. De nombreux gérants ne disposent pas des ressources nécessaires.

      Les risques d’intégration et de sécurité : chaque interface est un risque potentiel pour la sécurité. Or, le secteur financier suisse est particulièrement sensible à la protection des données et à la stabilité des systèmes.

      Le rapport coût-bénéfice : pour certains GFI, le passage à des architectures système modulaires peut s’avérer plus coûteux que le maintien ou le développement des solutions PMS existantes.

      Marché fragmenté, stratégies divergentes

      Le marché suisse des PMS présente une image hétérogène : environ 15 à 20 fournisseurs différents se disputent les faveurs des gestionnaires de fortune, mais seuls quelques-uns disposent des moyens nécessaires pour moderniser leurs systèmes en profondeur. Ces dernières années, nous avons observé une consolidation parmi ces éditeurs. Reste à voir si cela renforcera ou limitera encore la capacité d’innovation des fournisseurs de PMS.

      Cette fragmentation conduit à des stratégies différentes chez les gérants : alors que certains d’entre eux misent déjà sur des solutions modulaires, d’autres continuent de faire confiance à des systèmes éprouvés. La question est toutefois de savoir combien de temps cette approche restera viable dans un environnement de marché en rapide évolution.

      Le PMS est-il en train de mourir ? Une réponse nuancée

      Le PMS ne va pas mourir, mais il va subir une transformation fondamentale. Trois scénarios sont envisageables:

      1. Évolution : les fournisseurs de PMS existants modernisent leurs systèmes en ouvrant leurs API et en migrant vers le cloud.
      2. Révolution : des solutions modulaires et spécialisées remplacent complètement les systèmes monolithiques.
      3. Modèle hybride : Les gérants conservent un PMS de base pour les fonctions critiques, complété par des modules spécialisés pour des besoins spécifiques.

      Recommandations pour les gestionnaires de fortune

      La transformation technologique est déterminante pour la viabilité future de nombreux gestionnaires de fortune. La question cruciale n’est pas seulement de savoir s’il faut investir, mais aussi dans quoi et avec quelle vision stratégique. Les décisions prises aujourd’hui jettent les bases de demain et déterminent si une entreprise pourra agir de manière proactive à l’avenir ou si elle devra se contenter d’agir de manière réactive.

      Une analyse stratégique de la situation permet d’identifier les opportunités et les lacunes. Les questions suivantes peuvent servir de guide :

      • Avons-nous une vue d’ensemble claire de notre environnement système actuel et de ses dépendances ?
      • Nos systèmes centraux – le PMS pour commencer – sont-ils compatibles avec les API et le cloud ?
      • Pouvons-nous remplacer certains modules de manière flexible sans compromettre l’ensemble du système ?
      • Parmi nos investissements informatiques actuels, lesquels créent une réelle valeur ajoutée à long terme ?
      • Quel est notre niveau de compétences en interne pour ce qui a trait à la gestion des applications, à la gestion des données et à l’intégration ?
      • Existe-t-il des possibilités de coopération avec d’autres gérants, des partenaires technologiques ou des plateformes sectorielles ?
      • Avons-nous une stratégie pour accompagner le changement que ce soit sur le plan organisationnel ou sur celui des ressources humaines.

      Sur la base de cette évaluation, une approche progressive est recommandée : au lieu de tout changer d’un seul coup, les gérants ont tout intérêt à se moderniser progressivement et à miser sur des partenariats stratégiques. Pour les sociétés de petite et moyenne taille, il peut être également judicieux de conclure des partenariats ciblés, par exemple avec des plateformes sectorielles ou d’autres gestionnaires de fortune. De telles coopérations permettent non seulement de réduire les coûts, mais aussi d’accéder à un savoir-faire et à des ressources qui font souvent défaut en interne. Enfin, le développement ciblé de compétences en matière de données et d’informatique reste indispensable, que ce soit par le biais d’un perfectionnement interne ou de l’intégration de spécialistes externes.

      Conclusion

      Les portfolio management systems connaissent une transformation fondamentale, mais ils ne risquent pas de disparaitre pour autant. Si leurs fonctions essentielles restent inchangées, leur architecture évolue, passant de systèmes monolithiques à des plateformes modulaires et interconnectées. Pour les gestionnaires de fortune suisses, l’heure est donc venue de participer activement à cette transition numérique au risque de se retrouver très vite à la traîne.

      Pour y parvenir, il leur faudra combiner intelligemment trois éléments : innovation technologique, efficacité opérationnelle et sécurité réglementaire. L’ère des PMS standardisés touche à sa fin et sera remplacée par des écosystèmes technologiques individualisés, capables de s’adapter avec souplesse aux exigences accrues du marché.

      Dimitri Petruschenko

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        «Nous proposons des informations beaucoup plus détaillées sur les produits structurés »

        KeeSystem et Silex ont décidé de travailler ensemble pour développer des solutions de reporting plus avancées. Leurs premiers efforts portent sur les produits structurés. En intégrant des fonctionnalités de la plateforme Spark au sein même de KeeSense, le PMS de KeeSystem, les gérants de patrimoine pourront désormais disposer d’une bien meilleure visibilité sur le cycle de vie de ces produits.

        Par Jérôme Sicard

         

        Quel est le périmètre exact de la collaboration entre KeeSystem et Silex ?

        Cette collaboration fonctionne dans les deux sens. D’un côté, Silex agit comme fournisseur de données : nous exploitons leurs API pour enrichir notre PMS. De l’autre, KeeSystem met à disposition de Silex ses capacités d’agrégation de données. Ainsi, Silex pourra proposer à ses clients certaines fonctionnalités clés d’un PMS.

        En nous rapprochant de cette façon, nous pouvons produire chacun de notre côté des informations beaucoup plus détaillées que d’habitude sur les produits structurés, qui constituent un point fort de l’offre de Silex. Cette complémentarité crée bien évidemment de la valeur pour les deux partenaires. Silex pourra par ailleurs jouer le rôle de broker auprès des clients que nous avons en commun.

        Quels objectifs communs visez-vous à travers ce partenariat ?

        L’objectif principal est de démocratiser ou de faciliter l’accès à des données fondamentales, en particulier autour des produits structurés, qui restent encore relativement peu renseignés dans les flux standard transmis par les banques. Pourtant, la demande des investisseurs pour ce type d’informations est de plus en plus forte.

        Grâce à cette collaboration, nous pourrons offrir aux gérants et à leurs clients une vision complète sur leurs produits structurés, sans avoir à passer par les interfaces bancaires.

        Enfin, ce partenariat vaut aussi comme levier de développement commercial. Nos deux entreprises ciblent les mêmes segments de clientèle. Ensemble, nous pouvons créer davantage de valeur et accélérer nos croissances respectives.

        Pourquoi avoir choisi de vous concentrer sur les produits structurés ?

        Tout est parti d’un prospect, très investi dans les produits structurés, qui ne trouvait pas de PMS capable de lui fournir toutes les informations nécessaires. En échangeant avec lui, nous avons pris conscience de l’ampleur de la demande dans ce domaine.

        Les gérants doivent pouvoir justifier plus facilement leur expertise sur les produits structurés. Dans cette logique, ils ne peuvent plus se contenter des informations partielles que leur fournissent les banques. Le besoin de transparence se fait de plus en plus ressentir, tant du côté des gérants que des clients. Les uns comme les autres veulent aujourd’hui être capables d’analyser en détail l’allocation des portefeuilles et de vérifier leur alignement avec les profils d’investissement.

        C’est dans cette logique que nous nous sommes rapprochés de Silex, dont l’expertise en matière de données sur les produits structurés est avérée. Ce rapprochement s’est rapidement imposé comme une évidence.

        Quel type d’informations serez-vous désormais en mesure de fournir à vos clients ?

        Grâce à Silex, nous allons pouvoir offrir une vision complète des produits structurés : indicateurs de risque, niveau par rapport à la barrière de coupon, exposition réelle aux émetteurs, performance annuelle – notamment les coupons déjà perçus et ceux attendus – et bien plus encore.

        L’objectif est clair : donner au client la meilleure visibilité possible sur ses produits structurés, grâce à une information exhaustive et structurée.

        Envisagez-vous d’élargir cette collaboration à d’autres produits ?

        Oui, nous travaillons déjà sur l’intégration automatique des produits structurés dans notre PMS. Concrètement, un client pourra importer un term sheet, et le système créera automatiquement la fiche du produit avec toutes les données nécessaires.

        Nous réfléchissons également à étendre cette logique à d’autres instruments complexes, comme les AMC, les fonds alternatifs ou encore les fonds UCITS. L’ambition est d’étendre cette approche à davantage de produits, tout en conservant un haut niveau d’automatisation et de précision.

        David Crépin

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        Après un diplôme d’ingénieur en informatique, David a commencé sa carrière dans une société spécialisée en simulation patrimoniale, où il a évolué jusqu’au poste de responsable produit. Il s’est ensuite orienté vers le conseil en gestion de projet avant de rejoindre KeeSystem en 2010. Aujourd’hui, David Crépin y occupe le poste de directeur général adjoint et il en est également associé.

         

         

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          Comme toute innovation susceptible de bousculer les modèles établis, la technologie blockchain n’échappe pas aux passions. D’infrastructure révolutionnaire à instrument à haute volatilité et purement spéculatif, elle présente différentes facettes qui semblent parfois difficiles à associer. Et si les acteurs financiers traditionnels témoignent d’un intérêt croissant pour cette nouvelle classe d’actifs (les cryptomonnaies), il s’agit de ne pas occulter le potentiel transformatif réel de cette technologie dans des secteurs aussi variés que la logistique, la santé, le marché de l’énergie ou encore l’humanitaire.

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          A mesure que la technologie avance, trois axes de développement méritent une attention particulière. Tout d’abord, celui de la tokénisation des RWA (Real World Assets) qui désigne le processus de conversion d’actifs traditionnels (tels que biens physiques, droits d’utilisation ou encore titres financiers) en jetons numériques (tokens) sur une blockchain. Ces tokens, échangeables, traçables et sécurisés, facilitent la liquidité d’actifs historiquement peu accessibles et les financements par la fragmentation de ces actifs, permettant ainsi à un plus grand nombre d’investisseurs de participer.

          Ensuite, les services de paiement basés sur la blockchain qui offrent des alternatives rapides, transparentes et peu coûteuses aux systèmes bancaires traditionnels. A cet égard, de nombreuses entreprises développent des solutions pour faciliter les paiements transfrontaliers et réduire les frais liés aux intermédiaires financiers.

          Enfin, la protection de l’identité numérique représente un enjeu majeur. Les systèmes d’identité actuels sont vulnérables aux vols et aux fraudes. Grâce à la blockchain, il devient possible de créer des systèmes d’identification infalsifiables, garantissant à la fois la confidentialité des utilisateurs et la sécurité des transactions en ligne, et donnant ainsi aux individus un contrôle total sur leurs données personnelles.

          Ces trois segments constituent des opportunités majeures avec un potentiel indéniable pour peu que les entreprises qui les développent dépassent le jargon technologique.

          L’enjeu de la perception

          Malgré son potentiel, la blockchain peine encore à convaincre. L’un des principaux freins réside dans la manière dont elle est présentée : trop souvent, l’attention est portée sur ses mécanismes techniques (cryptographie, consensus, protocole, layer 2, …) plutôt que sur ses bénéfices concrets. Pourtant, les enjeux économiques sont importants en raison des substantiels gains de productivité rendus possibles par la mise en place d’une blockchain. Ce défi de communication n’est pas inédit. Dans les années 1990, Internet a connu le même phénomène : les discussions techniques sur les protocoles TCP/IP dominaient, avant que des usages concrets comme l’e-commerce ou la messagerie instantanée ne s’imposent.

          Aujourd’hui, la blockchain doit franchir cette même étape. Pour attirer plus massivement les investissements et créer les « Google », « IBM » ou encore « Meta » de demain, il ne suffit pas de mettre en avant la supériorité du modèle mais plutôt de démontrer en quoi celui-ci transforme réellement les industries et simplifie la vie des utilisateurs. Les entreprises et les investisseurs ne s’intéressent pas à une technologie en soi, mais aux gains qu’elle génère : réduction des coûts, nouveaux modèles économiques, amélioration de l’efficacité opérationnelle.

          À l’instar d’Internet à ses débuts, son adoption croissante par les gouvernements et les entreprises démontre qu’il ne s’agit pas d’un simple phénomène spéculatif, mais bien d’un changement structurel. La réglementation européenne ESPR adoptée en 2024 (“Ecodesign for Sustainable Products Regulation”) sur l’écoconception des produits durables en témoigne. Parmi les exigences de ce règlement figure le passeport numérique des produits (DPP), qui entrera progressivement en vigueur à partir de 2027, permettant une traçabilité parfaite pour tous les produits destinés à être vendus dans l’Union européenne.

          La route vers une utilisation mature et réfléchie de la blockchain est peut-être encore longue, reste que l’on n’arrête pas le progrès. L’essor de la blockchain ne peut plus être perçu comme un phénomène conjoncturel mais comme un changement structurel de l’économie numérique. Cette technologie est en train de façonner les infrastructures de demain. Elle représente un levier stratégique unique, offrant des opportunités de diversification et de rendement à long terme.

          Emilie-Alice Fabrizi

          The Good Token Society

          Emilie-Alice Fabrizi est une experte en communication stratégique et en business development. Elle a travaillé pendant une quinzaine d’années dans le luxe avant de rejoindre le domaine de la tech où elle agit comme partenaire stratégique et opérationnel auprès d’organisations et de leaders innovants. Elle préside également l’association The Good Society dédiée à la promotion des entreprises de la blockchain.

           

           

           

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            Phi Chat

            Solutions Digitales

            • Bhusan Chettri
            • Responsable IA
            • Penta

            L’IA révolutionne la finance et la gestion de patrimoine

            Les institutions financières intègrent de plus en plus l’IA pour améliorer l’efficacité, la précision et la satisfaction des clients. C’est pourquoi Penta a créé Phi Chat, une solution d’IA de pointe conçue pour redéfinir les interactions financières.

             

            L’industrie financière a adopté l’IA pour optimiser de nombreuses opérations :

            • Détection des fraudes : Les systèmes d’IA analysent les modèles de transaction pour identifier les anomalies, contribuant ainsi à la prévention des activités frauduleuses.
            • Négociation algorithmique : Les algorithmes pilotés par l’IA exécutent des décisions de trading rapides, en traitant de vastes quantités de données pour capitaliser sur les opportunités du marché.
            • Évaluation des risques : Les modèles d’apprentissage automatique évaluent les risques de crédit en analysant divers points de données, ce qui permet de prendre de meilleures décisions avant de contracter un prêt.
            • Service client : Les chatbots alimentés par l’IA fournissent des réponses instantanées aux demandes des clients, améliorant l’efficacité et l’accessibilité du service.

            Certaines applications, qui sont les fers de lance des robo-advisors, méritent d’être soulignées – des plateformes numériques offrant des services de planification financière automatisés et pilotés par des algorithmes, avec une intervention humaine minimale. Ces plateformes évaluent les informations du client pour fournir des conseils d’investissement personnalisés, démocratisant ainsi l’accès à la gestion de patrimoine.

            Présentation de Phi Chat : L’assistant financier de Penta, alimenté par l’IA

            Phi Chat de Penta se distingue dans le paysage de l’IA en offrant une plateforme conversationnelle sécurisée et intelligente adaptée au secteur financier. Ses principales caractéristiques sont les suivantes :

            • Hébergement sécurisé dans un cloud privé : Phi Chat est hébergé dans un environnement cloud privé à Genève, garantissant la sécurité des données et la conformité avec les réglementations de la FINMA.
            • Double intégration des données : Le système intègre à la fois les données internes et les ressources externes, ce qui permet de fournir des réponses complètes et précises.
            • Transparence dans la recherche d’informations : Un panneau visuel indique la source exacte de l’information, ce qui favorise la transparence et la confiance.
            • Vision IA avancée : Phi Chat interprète des tableaux, des graphiques et des figures complexes, offrant ainsi des perspectives allant au-delà des données textuelles.
            • Technologie RAG (Retrieval Augmented Generation) : Cette technologie améliore la précision et la pertinence des réponses, facilitant ainsi une meilleure prise de décision.

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            Phi Chat se différencie par :

            • La personnalisation : Chaque implémentation est adaptée aux besoins spécifiques du client, avec une formation et une mise au point prises en charge par le client.
            • Déploiement sécurisé : Les clients peuvent choisir entre un cloud privé sécurisé ou un hébergement sur site, garantissant que les données restent dans des infrastructures de confiance.
            • Indépendance vis-à-vis des services d’IA tiers : Phi Chat fonctionne sans dépendre de services d’IA externes, ce qui permet de maintenir le contrôle et la sécurité.
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            • Amélioration de l’engagement des clients : Les chatbots intelligents fournissent des interactions personnalisées en temps réel, améliorant ainsi la satisfaction des clients.
            • Des connaissances fondées sur les données : L’IA analyse de vastes ensembles de données pour découvrir des tendances et des idées, informant les stratégies d’investissement et les évaluations des risques.

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            Bhusan Chettri

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            Bhusan Chettri, PhD (IA, QMUL, Royaume-Uni), est data scientist et responsable de l’IA et chez Penta. Spécialiste de l’IA générative, du traitement de la parole et du NLP, ainsi que de l’IA interprétable, il a mené des recherches postdoctorales sur la sécurité biométrique vocale à l’Université de Finlande orientale. Il dirige des projets sur les agents conversationnels basés sur RAG et les moteurs de recherche IA, en mettant l’accent sur la transparence des modèles et la réduction des biais.

             

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