Indices
Eric Bissonnier
Performance watcher
Indices PW+ août : faible volatilité des portefeuilles CHF
Pour les portefeuilles en francs suisses, août a été un mois calme mais positif. Les actions ont soutenu la performance, les obligations ont joué leur rôle d’amortisseur et le franc, fidèle à lui-même, a protégé autant qu’il a freiné. Résultat : des gains modestes, une volatilité contenue et la confirmation qu’une construction prudente reste payante.
En août, les portefeuilles en francs suisses ont affiché des performances positives mais mesurées, avec des gains de +0,6 % pour le profil Défensif, +0,9 % pour l’Equilibré et +0,8 % pour le Dynamique. Dans l’ensemble, la volatilité est restée contenue, ce qui confirme la bonne résistance des portefeuilles face aux variations de marché. Cette progression modeste s’explique par un environnement global plutôt porteur, mais dont les effets ont été partiellement gommés par la vigueur persistante du franc suisse.
Les marchés actions mondiaux ont poursuivi leur avancée, soutenus par des publications de résultats solides, notamment aux États-Unis et au Japon, et par une confiance accrue que la Réserve fédérale baissera ses taux dès septembre. Cette combinaison a ravivé l’appétit pour le risque et permis aux indices globaux de poursuivre leur rebond. Toutefois, pour l’investisseur en francs suisses, l’effet de change a réduit l’ampleur de ces gains. La monnaie helvétique est restée ferme face au dollar et stable face à l’euro, rappelant une fois de plus son rôle de valeur refuge. Utile en période de turbulence, ce rôle protecteur devient parfois un peu contraignant lorsque les marchés sont en mode optimiste : le franc agit alors comme une sorte de frein à main qui limite la vitesse de progression des portefeuilles.
Du côté obligataire, les conditions sont restées favorables. Les rendements des emprunts d’État suisses ont légèrement reculé, le dix ans se rapprochant de 0,3%. À l’international, le resserrement des spreads de crédit et le maintien d’un fort appétit pour la dette de qualité ont permis aux portefeuilles de bénéficier d’une stabilité bienvenue. L’exception notable de la dette gouvernementale française a créé une tension sur les portefeuilles en euros. Les obligations n’ont donc pas brillé, mais elles ont fait exactement ce qu’on attendait d’elles : amortir les à-coups et offrir un socle solide dans des portefeuilles diversifiés.
En résumé, août a été un mois calme mais constructif pour les portefeuilles en francs suisses. Les actions ont apporté une contribution positive, les obligations ont rempli leur rôle défensif, et le franc a joué son double rôle classique : protecteur d’un côté, rabat-joie de l’autre. Les performances sont restées positives mais modestes par rapport aux portefeuilles libellés en dollars, qui ont bénéficié à plein du rebond des marchés actions et obligataires. La faiblesse récente du dollar a en effet amplifié leurs gains en réduisant l’effet des devises étrangères, offrant ainsi une avance nette sur leurs équivalents en francs suisses. La faible volatilité des portefeuilles CHF reste toutefois une satisfaction en soi : elle illustre l’efficacité de la diversification et confirme que la construction prudente continue de porter ses fruits, même dans un environnement marqué par une devise nationale un peu trop robuste.
Éric Bissonnier
Performance Watcher
Éric Bissonnier est COO de Performance Watcher depuis 2025, après avoir dirigé l’entreprise en tant que CEO depuis juin 2022. Il a débuté sa carrière en 1992 au sein de Chase Manhattan Private Bank à Genève et à New York. En 1998, il rejoint la société de multi-gestion alternative EIM, dont il devient CIO en 2002. Il poursuit ses fonctions chez Gottex et LumX Asset Management, sociétés qui ont succédé à EIM, jusqu’en 2019. Il joue également un rôle déterminant dans le développement de la fintech LumRisk, une spinoff d’EIM spécialisée dans la gestion des risques. Eric est titulaire de la certification CFA et d’un mastère en économie de l’Université de Genève.
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Transparence, excellence, durabilité, personnalisation et quelques autres encore… Ces mots-clés saturent la communication des gérants de fortune. Répétés à l’envi, ils finissent par s’user et rendre les discours indifférenciés. L’enjeu n’est pas de les écarter, mais de leur donner de la matière, de les traduire en histoires concrètes, capables de transformer des slogans trop convenus en véritables marqueurs d’identité.
« Durable, digital, efficace… » Ce sont trois mots que l’on retrouve partout chez les gestionnaires de fortune. Dans les pitch decks, sur les sites web, dans les présentations. Ils sonnent moderne, sérieux, rassurants – et pourtant, ils laissent le plus souvent une impression de vide.
Lors d’un échange que j’ai eu récemment avec un gérant indépendant, c’est précisément cette formule qui est ressortie quand je lui ai demandé ce que sa société incarnait. Plus tard, il m’a raconté la façon dont il accompagnait, depuis plus de quinze ans, une même famille d’entrepreneurs – au fil des successions, des phases de marché compliquées, avec une rare combinaison de patience et de pragmatisme. Là résidait la vraie histoire. Mais elle ne figurait nulle part dans sa communication officielle.
Le charme – et le piège – des grands mots
Un rapide tour d’horizon des sites de gérants de fortune suffit pour le constater : les mots-clés se répètent. Presque tous mettent en avant des « solutions sur mesure ». Presque tous revendiquent une « longue expérience ». Certains insistent sur leurs « processus digitaux ». D’autres jurent par «l’excellence de leurs services» ou leur statut de « Trusted Partner ».
À première vue, cela paraît professionnel. À la deuxième, cela paraît plutôt interchangeable.
Ce qui manque le plus souvent est de savoir montrer comment ces promesses se traduisent concrètement. «Proximité » signifie-t-elle que le managing partner reste personnellement joignable ? «Efficacité » veut-elle dire que les reportings sont disponibles en 24 heures plutôt qu’en une semaine ? Et « la durabilité » ? Se limite-t-elle à quelques exclusions ou repose-t-elle sur des critères plus mesurables ?
Des histoires plutôt que des étiquettes
L’enjeu n’est pas de bannir ces buzzwords, mais de leur donner, ou de leur redonner de la substance.
Ce sont les petites histoires qui rendent les promesses tangibles : la « transparence » se vit à travers des exemples concrets de mandats, la « stabilité » se démontre dans les crises de marché, «l’innovation » devient bien tangible quand des processus sont objectivement plus rapides, plus simples, plus sûrs. Même le déroulement d’un processus d’investissement peut révéler une approche réellement personnalisée – bien plus que l’affirmation, mille fois entendue, de proposer des «solutions individuelles ».
Un rôle décisif
Le langage n’est pas qu’un emballage. Il joue un rôle déterminant, Votre boutique se fond-elle dans la masse, ou parvient-elle à affirmer sa singularité ?
Celui qui parvient à charger ses mots-clés d’histoires vécues crée à la fois proximité et différenciation.
Alors, lors de la rédaction de votre prochain texte, vous devez vous poser la question suivante : vos clients vont-ils comprendre immédiatement que ces mots viennent de vous – ou pourraient-ils tout aussi bien les lire sur les sites de dix concurrents ?
C’est là que réside l’opportunité : ne pas multiplier les slogans creux, mais afficher une réelle singularité.
Fanina Karabelnik
Fanina Karabelnik conseille des entreprises financières – allant des gérants de fortune aux family offices – dans les domaines du marketing, de la communication et de la stratégie de marque. Diplômée en gestion d’entreprise de l’Université de Saint-Gall et forte de près de 15 ans d’expérience dans le secteur financier, notamment à des postes de direction en marketing et communication, elle allie réflexion stratégique et mise en œuvre opérationnelle.
Dans sa série Marketing & Communication, destinée aux gestionnaires de fortune, elle partage des aperçus de son quotidien professionnel – et remet ainsi le marketing au centre de la discussion.
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L’Institut Supérieur de Formation Bancaire et SPHERE, The Swiss Financial Arena, se sont associés pour développer un programme de formation inédit, spécifiquement conçu pour les gestionnaires de fortune indépendants.
Avec ce partenariat, ISFB et SPHERE entendent installer durablement un cursus structuré, reconnu et adapté aux besoins spécifiques des GFI, contribuant ainsi à la professionnalisation et à la compétitivité du secteur. Ce programme, intitulé «Programme GFI ISFB x SPHERE», leur proposera à partir de novembre des modules courts, ciblés et directement applicables à leur quotidien.
Une logique de complémentarité
L’ISFB, centre de compétences réputé pour la formation continue dans le domaine bancaire et financier en Suisse romande, apporte au partenariat son expertise pédagogique, son réseau de formateurs issus du terrain et la qualité certifiée de ses programmes. SPHERE, plateforme média et événementielle au service de la place financière suisse, met en œuvre dans cette initiative sa capacité unique à mobiliser et fédérer sa communauté de gérants indépendants à travers ses publications, ses canaux digitaux et ses événements phares, notamment les EAM Days.
Le Programme GFI ISFB x SPHERE se compose dans un premier temps de quatre modules de quatre heures, couvrant les thématiques clés qui structurent l’activité des GFI : droit et conformité, cybersécurité et IT, produits financiers, stratégie et développement commercial.
Une ambition commune : professionnaliser et accompagner les GFI
« Nous offrons désormais aux gérants de fortune indépendants des formations courtes, ciblées, immédiatement transposables dans leur réalité professionnelle. Ce partenariat avec SPHERE marque une nouvelle étape dans la stratégie d’expansion de l’ISFB au marché de la banque mais également de la finance au sens large en Suisse romande. », souligne Mathias Baitan, directeur général de l’ISFB.
Pour SPHERE, cette alliance prolonge son engagement de longue date auprès des gérants indépendants. « Nous sommes ravis d’avancer ensemble avec l’ISFB sur le thème fondamental de la formation. La grande qualité de ses programmes dans le domaine bancaire, devenus aujourd’hui des références, en fait un partenaire incontournable. Notre ambition est de mettre ce savoir-faire au service des gérants de fortune indépendants, que nous accompagnons depuis bientôt dix ans dans l’évolution de leur métier à travers nos événements et nos publications. Avec le Programme GFI ISFB x SPHERE, nous leur apportons une solution aboutie, posant les bases pour de futurs standards, à un moment où la formation continue est devenue un levier essentiel de leur développement », soulignent Souad Dous et Jérôme Sicard, les fondateurs de SPHERE.
Lancement officiel à l’automne 2025
Le programme sera présenté officiellement lors des EAM Days de Genève, le 7 octobre 2025, avec un premier module pilote prévu en novembre.
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Les gérants indépendants doivent aujourd’hui composer avec un environnement plus complexe que jamais. Pour accompagner cette évolution, SPHERE et l’ISFB lancent à leur intention un programme inédit de formation continue, conçu pour les aider à monter en gamme. Souad Dous, revient sur les raisons qui ont motivé ce partenariat et sur les ambitions qui l’accompagnent.
Par Jérôme Sicard
Pourquoi ce partenariat entre SPHERE et l’ISFB ?
Parce que nous partageons un même constat et une même ambition. Les gérants de fortune indépendants ont aujourd’hui besoin d’une offre de formation continue structurée, de haut niveau, et pensée spécifiquement pour eux. En unissant nos forces, nous avons l’opportunité de créer un cursus sur mesure, estampillé ISFB–SPHERE, qui fasse autorité et qui s’impose comme une véritable référence dans le secteur. L’ISFB apporte son expertise académique et sa capacité de conception pédagogique. De son côté, SPHERE met à disposition sa communauté, sa plateforme média et événementielle, ainsi que son rôle d’animateur au sein de l’écosystème GFI. Ensemble, nous pouvons installer ce programme dans la durée et répondre à un besoin essentiel de professionnalisation.
Pourquoi se lancer plus spécifiquement avec SPHERE dans la formation continue ?
Depuis près de dix ans, SPHERE fédère les gérants indépendants à travers son magazine, sa plateforme digitale, ses newsletters, ses réseaux sociaux et surtout ses événements phares comme les EAM Days. Nous avons construit une relation de confiance avec eux et nous comprenons bien leurs besoins. Nous sommes totalement à leur écoute. Or, leurs métiers évoluent vite, sous l’effet de la réglementation, de la technologie et des attentes des clients. La formation continue est donc un prolongement naturel du rôle d’animateur que nous remplissons dans cette communauté. Nous voulons leur apporter des solutions concrètes, en prise directe avec leur réalité professionnelle, et c’est ce à quoi nous nous employons avec l’ISFB.
Quelles raisons vous ont donné envie de travailler avec l’ISFB ?
L’ISFB nous a semblé le partenaire le plus évident. C’est une institution de référence en Suisse romande, avec quarante ans d’expérience dans la formation continue pour le secteur bancaire. Ils ont acquis avec le temps une formidable légitimité. Ce qui nous a convaincus en plus, c’est la capacité de l’ISFB à concevoir des modules courts, concrets et utilisables au quotidien, son réseau de formateurs professionnels très expérimentés, et son expertise avérée dans des domaines aussi sensibles que le droit, la conformité et la gestion des risques. La complémentarité est évidente : SPHERE mobilise une communauté qualifiée et engagée, l’ISFB garantit la qualité pédagogique du programme.
Quels bénéfices concrets les gérants indépendants peuvent-ils attendre de ce programme ?
Ils disposeront d’un accès exclusif à un cursus qui leur est entièrement dédié. Les premiers modules couvriront des thématiques essentielles à leur activité : droit et conformité, cybersécurité et IT, produits financiers, stratégie et développement commercial. L’approche est volontairement courte – des sessions de quatre heures – et directement applicable au quotidien. À terme, notre objectif est que ce programme devienne une « marque réflexe » pour tous les gérants indépendants en Suisse romande.
Quels développements envisagez-vous à moyen terme ?
Nous allons donc lancer un premier module pilote en novembre. Mais ce n’est qu’un point de départ. Nous avons l’ambition d’élargir progressivement l’offre avec de nouveaux modules, et pourquoi pas, d’étendre ce programme à d’autres régions de Suisse. L’idée est de poser les bases d’un cursus de référence, durable et évolutif, qui accompagne les gérants indépendants tout au long de leur parcours professionnel et renforce la compétitivité de ce segment au cœur de la place financière suisse.
Souad Dous
SPHERE
Co-fondatrice de SPHERE, Souad Dous est une spécialiste des relations avec les investisseurs professionnels sur le marché suisse. Elle a créé et organisé de nombreux évènements financiers pour les plus grands acteurs de la place. Souad Dous a près de vingt ans d’expérience dans les domaines de la communication. Avant de s’établir à Genève, elle a travaillé, entre autres, pour les groupes Carat et Publicis.
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Dans un secteur qui se professionnalise, où les compétences requises ne cessent de s’élever, les gérants doivent apprendre à se montrer plus convaincant pour attirer les relationship managers. La clé du développement se joue désormais autant dans la qualité de la gestion que dans la manière de valoriser et d’organiser le capital humain.
Par Jérôme Sicard
En quoi consiste une véritable stratégie de recrutement pour un gérant indépendant ?
Le cœur de métier des gérants indépendants réside dans leur capacité à investir pour leurs clients. Mais lorsqu’il s’agit de leur propre croissance, la différence se joue d’abord sur la volonté d’investir dans le capital humain. Une stratégie de recrutement digne de ce nom consiste dès lors à gérer les questions de ressources humaines de manière proactive plutôt que réactive. Les entreprises qui veulent croître doivent avoir une vision claire des profils qui auront un impact durable sur leur croissance – et des moyens à mettre en œuvre pour les attirer. Cela implique des critères précis de compatibilité culturelle, une planification structurée de la relève et la constitution systématique de viviers de recrues potentielles. Dans un marché où les relationship managers postulent rarement de manière spontanée, le succès repose sur des approches directes ciblées et sur la crédibilité dont l’entreprise bénéficie. Bien souvent, ce n’est pas la fonction qui crée l’accès, mais la qualité d’une approche personnelle et respectueuse, faite au bon moment.
Vous insistez en effet sur l’importance de l’image et de la marque associées à l’entreprise. Selon vous, quelles sont les erreurs les plus fréquentes commises par les EAM lorsqu’ils cherchent à se présenter comme des employeurs attractifs ?
Les erreurs les plus courantes sont un profil flou, un manque de visibilité et une différenciation insuffisante. Trop souvent, les entreprises peinent à exprimer clairement leur identité, leur mode de gouvernance et les perspectives de carrière qu’elles proposent. Cela se traduit par un parcours candidat incohérent – d’un onboarding faible à des ambitions de croissance peu claires, en passant par une gestion fragile des aspects de conformité et de gouvernance. Ce qui importe, c’est d’articuler une vision claire de l’avenir, de la trajectoire de l’entreprise et de la contribution que les nouvelles recrues y apporteront.
Quels sont les facteurs clés pour réussir à recruter des relationship managers dans un environnement devenu aujourd’hui très concurrentiel ?
Il est évident que la concurrence pour attirer les relationship managers n’a jamais été aussi intense. Le succès ne repose plus seulement sur les packages de rémunération, mais sur la capacité à saisir en profondeur les motivations personnelles et professionnelles des candidats, puis à leur présenter une perspective claire et crédible. Les RM se décident à bouger orsqu’ils perçoivent un cadre qui leur garantit une véritable liberté entrepreneuriale, une reconnaissance sincère et des perspectives de carrière à long terme. Un recrutement réussi suppose donc des approches directes discrètes, un accompagnement professionnel tout au long du processus, et une attention particulière à l’adéquation culturelle – afin que l’individu, l’équipe et l’organisation puissent évoluer ensemble dans la durée.
Quelles compétences les EAM devront-ils développer et intégrer en priorité dans les années à venir ?
Le niveau d’exigence ne cesse de monter. Les compétences digitales, la maîtrise réglementaire et l’efficacité opérationnelle sont désormais devenues des standards. Dans le même temps, la façon dont le management est structuré prend une importance croissante : il ne s’agit plus seulement d’attirer des profils seniors, mais aussi de développer les jeunes talents et de transmettre les responsabilités de manière ordonnée.
Le sens commercial et la force du réseau demeurent centraux, mais doivent de plus en plus s’accompagner de la capacité à conseiller les clients de manière globale et à créer de la confiance au fil du temps. Plus que jamais, le capital humain doit être considéré comme un facteur stratégique de succès – avec des politiques de recrutement claires, une gestion des ressources humaines dynamique et une planification de la relève qui serve de socle à une croissance durable.
Où voyez-vous aujourd’hui les principales faiblesses des gérants indépendants ?
Les principales lacunes apparaissent sur le plan stratégique. Dans notre dernière analyse sectorielle, les trois quarts environ des gérants indépendants interrogés s’attendent à gagner des parts de marché, mais la majorité ne dispose pas d’un véritable plan de développement. La croissance reste le plus souvent opportuniste, sans feuille de route en matière de recrutement et sans modèle cible clairement défini. L’image employeur est trop souvent négligée, et 28 % des entreprises n’ont aucune solution de succession – alors que plus de la moitié des dirigeants devront en envisager une dans les trois à cinq prochaines années.
Dans le même temps, on observe une pénurie aiguë de relationship managers, aggravée par une transition générationnelle imminente à travers toute l’industrie. Les entreprises qui n’agissent pas de manière décisive risquent des perturbations opérationnelles, la perte de relations clients et des opportunités manquées dans un marché en consolidation. Une planification insuffisante entraîne parfois des frictions – surtout quand les relations avec les clients et la cohésion des équipes sont fragilisées par ce manque d’anticipation.
Comment les gérants peuvent-ils envisager le renouvellement générationnel de leurs équipes dirigeantes ?
Une transition générationnelle ne se limite pas à nommer un successeur : elle exige structure, anticipation et crédibilité. L’enjeu est d’identifier et de développer très tôt les talents internes, de mettre en place des modèles de partenariat et de participation, puis de transférer progressivement les responsabilités, à la fois vers des spécialistes chevronnés et de futurs leaders. Cela garantit continuité et sécurité, pour les collaborateurs comme pour les clients. Lorsque les solutions internes s’avèrent insuffisantes, des renforts externes ciblés, le transfert d’équipes entières ou encore des partenariats stratégiques peuvent offrir une alternative.
Comment voyez-vous évoluer les fonctions RH au sein des structures EAM ?
Recruter des relationship managers ne se limite plus à appliquer des méthodes traditionnelles. Le marché est en voie de consolidation : les petits acteurs disparaissent, tandis que les plus grands se professionnalisent pour conforter leur croissance. Dans ce contexte, les RH évoluent vers une fonction stratégique, pour assumer le développement des talents, planifier la relève et créer une vraie culture d’entreprise.
Quel rôle peuvent jouer des cabinets de recrutement tels que le vôtre auprès des gérants indépendants ?
Nous élargissons le vivier de recrues potentielles en approchant discrètement des professionnels qui ne sont pas nécessairement en recherche active. Nous prenons en charge les démarches directes, allégeons la charge des équipes internes et accompagnons les transitions sensibles. Notre rôle est aussi de créer des opportunités et de faciliter les bons rapprochements, afin de rendre les gérants plus compétitifs dans leur stratégie de recrutement, en particulier lorsqu’il s’agit d’attirer des relationship managers.
Thomas Bossard
Stellar Executive Search
Associé-fondateur de Stellar, Thomas Bossard travaille depuis 2011 dans le recrutement de cadres et de dirigeants. Il accompagne les banques, asset managers, institutions financières et gérants de fortune indépendants. Il accompagne banques, asset managers, institutions financières et gérants de fortune indépendants dans le recrutement de profils exécutifs, d’experts techniques et d’équipes, en s’appuyant sur une solide expérience managériale et une connaissance approfondie du secteur financier suisse. Avant de fonder Stellar, il a travaillé dix ans pour un cabinet de recrutement spécialisé dans la finance, après avoir passé plus de dix ans au sein d’un asset manager de premier plan.
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Pour les gérants indépendants, le temps de la discrétion est révolu. Marketing et communication sont désormais pour eux des leviers de développement à part entière. Dans cette nouvelle série, Fanina Karabelnik montre qu’il est leur possible de progresser sans budgets lourds ni dispositifs compliqués, mais au contraire par étapes simples et régulières.
Pour commencer, voici déjà 10 pistes pour gagner vite en visibilité, en clarté et en crédibilité.
Chez les gérants indépendants, la discrétion est partie intégrante de la chaîne ADN. Beaucoup se joue en coulisses : des échanges directs, des relations de confiance, mais rarement une communication tournée vers l’extérieur. C’est là que réside une difficulté majeure : ce qui reste invisible attire moins l’attention. Et sans une communication claire, il devient plus ardu de susciter la confiance de nouveaux clients.
De nombreux gérants indépendants, en particulier les petites et moyennes structures, le reconnaissent volontiers : « Nous n’avons pas ni le temps ni les ressources nécessaires pour nous lancer dans le marketing ». L’argument est compréhensible. Mais communiquer ne signifie pas nécessairement campagnes coûteuses ou dispositifs lourds. On peut progresser par étapes simples, accessibles, sans budget considérable ni organisation complexe.
Cette série n’a pas vocation à donner des leçons. Son objectif est d’ouvrir des pistes, de proposer des idées concrètes pour rendre la communication des gérants plus visible, plus lisible, et cela même avec des moyens limités.
Et si nous revenions d’abord aux fondamentaux? Voici dix points qui peuvent vous inspirer, que votre société compte cinq collaborateurs ou plusieurs centaines.
Vous savez à qui vous vous adressez : familles d’entrepreneurs, fondations, family offices, parfois aussi des institutions. Mais parlez-vous réellement leur langage ?
La jeune génération n’attend pas le même discours que des fondations partenaires depuis plusieurs décennies. Un entrepreneur chevronné veut être considéré comme un pair : direct, clair, sans artifices ni jargon marketing. À l’inverse, un interlocuteur plus jeune recherche souvent davantage de contexte, de transparence, parfois aussi une posture ou un échange plus interactif.
Connaître sa cible ne suffit donc pas. Il faut aussi décider comment on souhaite lui parler : dans un registre professionnel ? Plus personnel ? Plutôt analytique ? Ou résolument accessible ? Lorsque ton, contenu et canal s’accordent, le message porte. Dans le cas contraire, il se perd dans le bruit ambiant.
Beaucoup de prestataires proposent des solutions d’investissement ou des services de gestion très comparables. Ce n’est donc pas l’offre en soi qui crée la différence, mais la posture que vous adoptez pour la présenter
Si vous défendez une conviction, exprimez-la – non pas à travers un slogan, mais plutôt à travers votre manière d’agir. Expliquer les raisons pour lesquelles vous ne cédez pas à chaque tendance passagère, ou choisissez de renoncer à certains benchmarks, c’est affirmer clairement votre profil.
Trop souvent, les textes de sites web ou de présentations donnent l’impression d’avoir été générés par un outil de reporting : corrects, certes, mais déconnectés du de ceux qui les lisent.
Éliminez les formules toutes faites – « solutions sur mesure », « grande compétence », « longue expérience », « excellence »… Elles sonnent creux. Préférez un langage concret, vivant, qui reflète la manière dont vous parleriez à un client en face-à-face. Des phrases qui restent en mémoire valent mieux qu’un vocabulaire standardisé.
Mieux vaut poster chaque semaine un message court et limpide sur LinkedIn que de planifier une newsletter un peu trop ambitieuse… qui ne verra probablement jamais le jour.
Un simple commentaire sur un mouvement de marché – et la manière dont vous l’interprétez différemment du consensus – suffit déjà à vous positionner comme une voix crédible. Pas besoin de grande campagne : c’est la régularité qui crée la visibilité et installe la confiance.
Il va arriver de plus en plus souvent que votre site web soit le premier point de contact avec vos clients. En dix secondes, il doit indiquer clairement à qui vous vous adressez et pourquoi la conversation mérite d’être engagée. Si un visiteur doit faire défiler sept onglets pour bien comprendre ce que vous faites, il y a de grandes chances qu’il se résigne et parte bien avant d’aller au terme de la navigation.
Tous les membres de l’équipe savent-ils réellement quelle est votre fonction ? Les collaborateurs peuvent-ils résumer en une phrase ce que représente votre entreprise ou le type de mandats que vous accompagnez ? Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il manque un langage commun. La communication interne fonde tout ce qui a un impact à l’extérieur. Que ce soit sur le site web, lors d’un entretien avec un client ou lors d’un événement : seul celui qui s’exprime clairement en interne sera clairement compris clairement à l’extérieur.
Une marque ne se résume pas à un logo ou à un graphisme sophistiqué. Elle se construit dans chaque interaction, à chaque point de contact avec votre entreprise.
Pas seulement lors d’une grande présentation, mais aussi dans ce qui passe souvent inaperçu : un message d’absence, un commentaire LinkedIn, ou la manière dont vous répondez à une question.
Prenons un exemple concret : comment formulez-vous votre réponse à une demande client ? Est-elle personnalisée, orientée solution – ou ressemble-t-elle à un modèle standardisé ?
Ce sont ces petites interactions qui façonnent la perception que les clients ont de votre entreprise. Un style cohérent et respectueux, que ce soit dans un e-mail, au téléphone ou face à la critique, inspire confiance. Sans aucun budget publicitaire.
Dans les sociétés dirigées par leurs fondateurs, ou dans les structures de taille moyenne, le leadership donne le ton. Si la direction ne communique pas, il est rare que d’autres s’y essaient.
Communiquer ne signifie pas nécessairement se mettre en scène sur les réseaux sociaux. Mais un commentaire personnel dans un rapport, ou une prise de parole honnête en période de turbulences, peut faire toute la différence.
Une communication transparente de la direction renforce la crédibilité – surtout dans des environnements de marché aussi sensibles qu’en ce moment.
La perfection n’est pas un objectif en soi. L’essentiel est de commencer quelque part et de s’améliorer au fur et à mesure.
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Fanina Karabelnik conseille des entreprises financières – allant des gérants de fortune aux family offices – dans les domaines du marketing, de la communication et de la stratégie de marque. Diplômée en gestion d’entreprise de l’Université de Saint-Gall et forte de près de 15 ans d’expérience dans le secteur financier, notamment à des postes de direction en marketing et communication, elle allie réflexion stratégique et mise en œuvre opérationnelle.
Dans sa série Marketing & Communication, destinée aux gestionnaires de fortune, elle partage des aperçus de son quotidien professionnel – et remet ainsi le marketing au centre de la discussion.
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