Enquête

Solutions EAM

  • Tatiana Agnesens & Manfred Stüttgen 
  • Enseignants
  • Haute École de Lucerne

«Les GFI prévoient d’améliorer encore leurs processus de gestion»

En 2024, tant les actions que les obligations occupent une place importante dans les portefeuilles des gérants indépendants en Suisse. Par ailleurs, la part des investissements directs n’a cessé d’augmenter dans toutes les classes d’actifs. C’est ce que montre une nouvelle enquête dirigée par la Haute École de Lucerne. Ses deux auteurs en résument ici l’essentiel.

Dans l’enquête que vous avez menée sur l’allocation d’actifs des gestionnaires de fortune suisses, quels résultats vous ont particulièrement surpris ?

Manfred Stüttgen. Le fait que les gérants indépendants surpondèrent pour la première fois cette année les actions américaines est particulièrement frappant. Cette pondération plus élevée est facilement compréhensible si elle est due à la revalorisation en cours du marché des actions américaines. Mais il se peut aussi que les gestionnaires de fortune aient investi de nouveaux fonds dans des actions américaines au cours des 12 derniers mois ou qu’ils les aient réaffectés en leur faveur.

Il est également intéressant de constater que les gérants suisses sont, en moyenne, encore sous-pondérés en emprunts d’État suisses, européens et américains, bien que ces emprunts génèrent à nouveau des rendements En revanche, le fait qu’ils investissent désormais davantage dans les obligations d’entreprises européennes et américaines est moins surprenant.

De nombreux gestionnaires de fortune investissent très fortement dans les actions suisses. Du coup, ils recherchent moins de produits financiers et sont moins investis dans le domaine de la durabilité. Voyez-vous les choses de la même manière ?

Manfred Stüttgen. Les gestionnaires de fortune suisses interrogés ont en effet un « home bias » en faveur des actions suisses. En même temps, ils investissent majoritairement en direct dans les actions suisses et utilisent plus rarement – par rapport à d’autres marchés – des fonds ou des ETF. Cette utilisation moindre pourrait s’expliquer par le fait qu’ils connaissent particulièrement bien leur marché d’origine, la Suisse, et qu’ils se sentent en confiance pour y sélectionner différents titres.

Nous observons en même temps que 20% des gestionnaires de fortune intègrent par défaut des critères de durabilité dans leurs processus de placement. 48 % supplémentaires le font à la demande des clients. Les gestionnaires de fortune ne se distinguent guère des autres investisseurs : nous observons des répartitions similaires sur d’autres marchés, et ce indépendamment du fait qu’il s’agisse ou non de placements en actions suisses. La préférence actuelle des gestionnaires de fortune pour les actions suisses ne permet donc pas de tirer une conclusion fiable sur la manière dont les gestionnaires de fortune se positionnent par rapport aux investissements durables.

Pour la première fois, vous avez également interrogé les gérants de fortune indépendants sur l’utilisation d’outils, c’est-à-dire sur la situation où ils sont avec la numérisation de leurs portefeuilles. Où voient-ils le plus grand potentiel ?

Tatiana Agnesens. Dans les processus clés de la gestion – par exemple la construction de portefeuille, le suivi ou encore le rebalancing – les gérants de fortune suisses s’appuient en grande majorité sur leurs propres outils et méthodes. Il en va différemment des processus qui concernent la sélection des produits ou la « product suitability » : dans ce cas, ils utilisent de plus en plus souvent des outils ou des services externes.

Notre enquête ne permet pas de dire clairement quels outils externes seraient utiles aux gestionnaires de fortune et dans quelle mesure. Beaucoup de paramètres dépendent de la façon dont les gestionnaires de fortune sont configurés. Mais il est certain que de nombreux GFI pourraient profiter d’une utilisation accrue d’outils innovants et améliorer encore l’efficacité et la qualité de leurs processus. Il n’est donc pas surprenant que près de la moitié des gérants de fortune prévoient d’améliorer encore au moins un de leurs processus de gestion de portefeuille à l’aide de différents outils ou services.

Il est frappant de constater que la taille joue un rôle : les grands gestionnaires se distinguent des petits par leur comportement en matière de placement, par l’utilisation d’outils numériques, mais aussi par leur attitude vis-à-vis des thèmes de la durabilité. Quelle en est la raison ?

Tatiana Agnesens. Elles sont multiples. :Les grands gestionnaires de fortune ont souvent plus de ressources, tant financières qu’humaines. Mais c’est loin d’être la seule raison. Les disparités liées à la base de clientèle ou à la diversité du positionnement stratégique peuvent également expliquer pourquoi un gérant investit ou s’organise différemment en termes de processus. Ainsi, seule la moitié environ des gestionnaires de fortune interrogés s’occupent de clients institutionnels ; 98% des gestionnaires de fortune interrogés s’occupent de clients privés. Selon le type de clients finaux – ou encore leur domicile fiscal, leur préférence en matière de risque ou de durabilité – les gestionnaires de fortune se positionnent différemment afin de répondre au mieux aux besoins spécifiques des clients.

Pour finir, la question de la durabilité : les mouvements sont faibles en comparaison annuelle. Toutefois, comme par le passé, une grande partie des GFI est prête à investir dans des produits ESG/sustainable si les clients le souhaitent. Quelles conclusions en tirez-vous ?

Manfred Stüttgen. Les aspects de durabilité jouent un rôle important pour deux tiers des gestionnaires de fortune : ils intègrent les critères dits ESG soit de manière standard dans les processus de placement, soit à la demande spécifique des clients. On peut interpréter cette évolution de deux manières : une partie des gérants aborde le thème de la durabilité de manière très active et systématique ; une autre de manière plutôt pragmatique et orientée client.

Selon le type de clients finaux dont ils s’occupent, il existe de bons arguments pour les deux approches. La mise en œuvre d’aspects de durabilité dans les portefeuilles est un sujet exigeant qui requiert beaucoup de connaissances et aussi des données adéquates. Après quelques années de croissance très rapide des placements durables, nous constatons actuellement chez les gestionnaires de fortune – mais aussi sur d’autres marchés – un certain ralentissement. Nous nous attendons toutefois à ce que, malgré les vents contraires du moment, la croissance des stratégies sustainable se poursuive encore quelques années.

Manfred Stüttgen

Manfred Stüttgen est professeur dans le domaine bancaire à la Haute École de Lucerne. Il enseigne et poursuit ses recherches dans les domaines du wealth management et des placements durables. Il est actif dans l’industrie financière depuis de nombreuses années dans des fonctions de direction ou au travers de mandats.

Tatiana Agnesens

Tatiana Agnesens est chargée de cours en mathématiques financières à la Haute École de Lucerne. Son domaine de spécialisation comprend l’enseignement et la recherche sur les solutions d’investissement numériques, la gestion d’actifs et l’économie comportementale. Avant de travailler à la Haute école, elle a obtenu son doctorat à l’université de Saint-Gall et acquis quelques années d’expérience dans le domaine de la finance d’entreprise ainsi que la gestion de fortune externe.

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l'un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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  • Massimo Ferrari
  • Head Product Management Wealth
  • Infront/Assetmax

« La numérisation du trading, un objectif stratégique depuis quelques années déjà»

Assetmax a été rachetée fin 2022 par Infront, une imposante wealthtech qui emploie 500 personnes et opère dans les pays nordiques, aux Pays-Bas, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Suisse ainsi qu’en Italie. Deux années riches en développements, comme l’explique Massimo Ferrari.

Comment votre ancienne entreprise a-t-elle évolué depuis son rachat par Infront ?

Infront a été fondée en Norvège dans les années 2000. Elle sert des milliers de professionnels de la finance avec des technologies qui portent sur le trading et la connectivité, les flux de données, les analyses financières, l’évaluation des risques, la gestion de portefeuille et le conseil. Dans le cadre de cette acquisition, les objectifs d’Infront étaient de consolider Assetmax en Suisse et d’en étendre la technologie en Europe. Pour y parvenir, Infront a investi dans l’amélioration des fonctionnalités et l’européanisation du produit. Les fonctions liées à la réglementation et l’adaptation aux exigences spécifiques de chaque marché ont été ajoutées ou optimisées.

Au niveau du groupe, Infront investit dans la migration vers le cloud de ses services, un processus qui concerne également Assetmax. Une équipe spécialisée travaille à l’intégration d’Assetmax dans Amazon Web Services afin d’optimiser l’évolutivité, la flexibilité, la sécurité et la rentabilité. Cette transformation n’est pas seulement importante du point de vue technologique. Elle l’est aussi du point de vue des aspects réglementaires tels que la protection des données et la flexibilité des flux de travail, ainsi que du point de vue de la cybersécurité. Compte tenu de l’augmentation des normes dans ces domaines, nous sommes convaincus qu’à l’avenir, seuls les grands fournisseurs d’infrastructures comme Amazon seront en mesure de répondre à ces exigences.

L’année 2023 a été marquée par l’intégration d’Assetmax dans la structure d’Infront. Comment s’est déroulée cette intégration ?

L’année 2023 a été une année record pour Assetmax, ce qui nous rend d’autant plus confiants dans la qualité de nos efforts et dans les orientations claires que nous prenons pour relever nos prochains challenges. Comme tout processus d’intégration, le notre s’est accompagné de défis qui concernaient à la fois Assetmax et Infront. Infront s’est engagée à maintenir le service « first class », la suissitude et la philosophie d’Assetmax. La professionnalisation des processus commerciaux internes, qui tenaient encore chez Assetmax de la structure d’une startup, a entraîné divers changements opérationnels et organisationnels.L’échange de culture et d’expérience avec les entreprises du groupe présentes dans d’autres pays, actives sur le secteur wealthtech depuis bien plus longtemps qu’Assetmax, s’est avéré très enrichissant.

Comment le produit va-t-il évoluer ?

Outre l’européanisation déjà mentionnée, nous investissons dans l’intégration des principaux services d’Infront à l’offre Assetmax. Nous sommes en train de lancer un flux de données financières pour la gestion d’actifs, que tous les clients d’Assetmax pourront utiliser. Ce service comprend également les données ESG fournies par Clarity AI et notre terminal Investment Manager avec des données intraday. Nous avons également dans le pipeline l’intégration de services de trading. De même, un projet pilote a été finalisé avec succès avec la Banque cantonale de Zurich et le Winterthur Consulting Group pour l’utilisation de l’Order Placement API dans OpenWealth Standard. L’interface de trading est une alternative économique et efficace au protocole FIX, qui permet de saisir des ordres de bourse dans un système de gestion de portefeuille externe à la banque.

Quel impact en attendez-vous ?

La numérisation du trading est depuis quelques années déjà un objectif stratégique des banques dépositaires suisses. Ce sera un grand pas en avant pour les activités quotidiennes des gestionnaires de fortune. En Suisse, en ce qui concerne la gestion de fortune, nous n’en sommes qu’au début. Mais il suffit de regarder ce qui se passe dans d’autres secteurs financiers ou dans d’autres pays pour comprendre que que, d’ici quelques années, le trading englobera toutes les classes d’actifs. Il sera de plus en plus immédiat et par conséquent plus exigeant et plus complexe à gérer.

Infront dispose d’une technologie de trading sur le marché européen qui a été développée sur plusieurs décennies, et je suis heureux que les clients d’Assetmax puissent en bénéficier. En outre, l’intégration des services de valorisation et de calcul des risques – y compris la simulation de scénarios et la budgétisation des risques – leur permettra d’accéder aux modèles mathématiques les plus avancés utilisés actuellement par les grandes institutions financières européennes, y compris en Suisse.

Massimo Ferrari

Infront/Assetmax

Massimo Ferrari a étudié l’ingénierie à l’EPF de Zurich et a participé au développement de la plateforme de conseil Finfox. Après avoir obtenu un MBA à l’INSEAD, il a géré des portefeuilles institutionnels à la Banque cantonale de Zurich avant de fonder Assetmax, qui a été rachetée par Infront en 2022. Il dirige actuellement l’équipe de gestion des produits Wealth chez Infront. Massimo Ferrari détient la certification CFA.

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Plateforme

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  • Mario Pfiffner
  • CEO
  • Invest-Partners Wealth Management

« Le choix du partenaire technologique est une question stratégique »

Le secteur de la gestion de fortune s’industrialise. Invest-Partners a décidé de suivre dans ce domaine sa propre voie et se considère désormais comme une plateforme capable d’offrir des services centralisés à ses partenaires. Mario Pfiffner en présente le modèle d’affaires de même qu’il explique les raisons de sa forte croissance.

Vous êtes chez Invest-Partners depuis 12 ans, vous avez repris l’entreprise avec deux coactionnaires il y a cinq ans et vous avez misé dès le début sur le fait que le secteur des GFI se numériserait. Vous en avez-donc confirmation ?

Dans un certain sens, oui. Après le management buyout, j’ai fortement développé Invest-Partners en tant que plateforme de services. A l’époque, nous proposions les fonctions centrales, comme l’informatique et l’administration globale, à une douzaine de partenaires. Aujourd’hui, nous le faisons pour 28 partenaires ainsi que pour 2 gérants indépendants en tant que prestataire externe. Vous voyez donc que la demande augmente, notamment après l’introduction des nouvelles réglementations de la Finma.

Pourquoi cela ?

Nous avons vu que la réglementation entraînait des coûts encore plus élevés. Cela a poussé certains gestionnaires de fortune à chercher de nouvelles solutions.

Comment votre offre se présente-t-elle sur le marché ?

Nous n’avons pas cessé de nous développer depuis qu’Invest-Partners a été créé et nous avons pu recruter sept nouveaux partenaires rien que l’année dernière. Ils travaillent à temps plein chez nous et ils apportent en général leur propre clientèle. D’ailleurs, la plupart d’entre eux ne nous viennent pas de grandes banques. Ils étaient eux-mêmes gestionnaires de fortune, parfois indépendants. Nous les accompagnons dans les questions administratives, organisationnelles et réglementaires. Chez nous, nous n’avons externalisé que l’informatique et la conformité. Mais nous soutenons aussi d’autres gestionnaires de fortune dans les questions administratives et organisationnelles. Nous les guidons notamment dans les révisions. C’est quelque chose qui prend de plus en plus de temps et qui est devenu beaucoup plus compliqué qu’auparavant. 

Dès le début, vous avez également misé sur votre propre outil PMS. Comment ce logiciel a-t-il vu le jour ?

Eh bien, lorsque nous avons démarré, il n’y avait qu’une poignée de fournisseurs. Mon ambition a toujours été d’avoir plus qu’un simple PMS. Je voulais également intégrer l’administration, la comptabilité, la gestion des risques et de la conformité, le suivi des directives et des restrictions d’investissement ainsi que la gestion de la relation client. Je n’ai trouvé nulle part cette combinaison dans une version aboutie. Mais j’avoue qu’aujourd’hui, le logiciel a pris de l’âge sur le plan technologique. C’est pourquoi nous avons décidé de collaborer désormais avec un fournisseur externe.

Quelles questions se sont posées lors du choix de cet outil ?

Eh bien, il y a certainement d’abord la question des coûts. Mais si l’on regarde du côté des prestations, il s’agit aujourd’hui plus que jamais des dernières technologies, de la connexion aux banques dépositaires grâce à des interfaces déjà existantes ainsi que de l’interfaçage pour d’autres services comme les e-documents et les formulaires bancaires. Le logiciel choisi aujourd’hui doit également nous permettre d’obtenir une vue d’ensemble du portefeuille en un clic, pour toutes les banques et pour tous les comptes concernés. Avec 28 partenaires, qui ont tous en moyenne trois banques dépositaires, ce n’est pas tout à fait trivial. De plus, en tant que gestionnaire de fortune, on ne prend pas non plus de telles décisions tous les jours. Cela signifie que le choix d’un partenaire technologique est une question stratégique. Il est important de savoir qui se cache derrière le fournisseur et combien de gestionnaires de fortune et de sociétés financières utilisent déjà activement l’outil. Nous avons aussi soigneusement étudié ces questions avant de choisir le nôtre.

Regardons encore brièvement le secteur dans son ensemble. Vous vous engagez pour lui au travers de différents comités. Comment trouvez-vous qu’il s’en sort malgré les nombreuses critiques?

Favorablement. En tant que GFUI, nous pouvons aborder les clients d’une manière très différente de celle des banques privées. Cela nous donne un avantage que nous pouvons faire valoir. Mais je constate aussi que, du côté des clients comme des gérants, il y a un changement de génération que nous devons encore assimiler en tant que branche. Une nouvelle génération apparaît, qui a d’autres idées sur les produits et la technologie. Pour nous, en tant qu’entrepreneurs, cela signifie que nous devons nous adapter en conséquence et miser sur la formation – c’est la seule façon de rester compétitifs. Chez Invest-Partners, nous veillerons toujours à ne pas faire de grandes expériences et à miser sur des instruments de placement et des technologies simples et clairement compréhensibles.

Mario Pfiffner

Invest-Partners Wealth Management

Depuis février 2010, Mario Pfiffner travaille chez Invest-Partners Wealth Management à Zurich, où il occupe le rôle de CEO depuis le management buyout opéré en juillet 2019. Dans cette fonction, il assume la direction tout en étant responsable de la plateforme pour les gérants de fortune indépendants. Mario Pfiffner a commencé sa carrière professionnelle à la Banque cantonale de Saint-Gall où, après une formation bancaire et des études en économie d’entreprise à l’école des cadres de Zurich, il a occupé différents rôles de généraliste.

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Transmission

Solutions EAM

  • Benjamin Diwan
  • Managing partner
  • Crescendo

« Je viens avec une approche NextGen devenue aujourd’hui indispensable »

Vingt ans après que son père Jacques l’ait créée, Benjamin Diwan reprend la direction de Crescendo, avec Douglas Kalen à ses côtés. Un changement de génération – encore soumis à l’approbation de la Finma – qui illustre bien le renouvellement actuel du secteur, tant chez les clients que chez les gérants.

Vous reprenez la direction de Crescendo, vingt ans après que votre père l’a créée en 2004. Quelles orientations voulez-vous lui donner pour ces vingt prochaines années ? 

Je tiens à préciser que je reprends la direction de Crescendo aux cotés de Douglas Kalen, qui a co-fondé le groupe. Lui et moi sommes très complémentaires. Il apporte à l’entreprise sa grande expérience dans le domaine de la gestion de fortune, et moi je viens avec une approche Nextgen devenue aujourd’hui indispensable.  Mon père reste par ailleurs au conseil d’administration de Crescendo et nous pourrons profiter encore de son expérience.

Ensemble, nous voulons préserver l’ADN de Crescendo et son positionnement unique sur le marché, mais nous tenons aussi à développer une nouvelle offre qui soit plus en phase avec les attentes de la nouvelle génération. Pour moi, cela passe par une gestion simple, consistante et transparente, qui intègre des thématiques avec lesquelles les clients NextGen se sentent immédiatement concernés.

Sur un autre plan, nous allons valoriser davantage nos capacités en termes de gouvernance et de structuration pour nos clients privés. Ces services, qui viennent en complément de notre gestion, répondent à des besoins de plus en plus importants.

Quelles sont aujourd’hui vos priorités ?

Dans l’immédiat, nous mettons tout en œuvre pour assurer une parfaite transition dans le management de la société. Avec Douglas, nous prenons donc tout le temps qu’il faut pour aller expliquer notre vision et nos stratégies à nos clients ainsi qu’à nos partenaires. 

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce monde de la gestion de fortune et dans la façon dont il évolue aujourd’hui ?

C’est un monde que je connais très bien, depuis mon enfance. J’ai toujours été fasciné par les relations humaines qui se créent avec les clients et le véritable impact qu’elles ont sur leur vie, au-delà de l’aspect purement financier. Dans un monde où le digital est devenu prépondérant, je suis heureux de constater que la relation personnelle entre un client et son gestionnaire reste primordiale. De plus en plus de clients prennent d’ailleurs conscience de la valeur ajoutée qui se crée au travers de la dimension humaine.

Où faut-il apporter de la nouveauté pour répondre aux attentes, aux aspirations des nouvelles générations ?

Aujourd’hui la technologie ou l’accès aux marchés privés ne sont plus des différentiateurs mais des « must-have ». Pour moi, la clé est d’avoir une équipe multigénérationnelle qui puisse écouter et comprendre les attentes des nouvelles générations. En ce sens je pense que Crescendo dispose désormais d’excellentes bases.

Entre asset management et wealth management, comment se partagent aujourd’hui vos activités ?

Nous nous concentrons très majoritairement sur le wealth management. Dans un second temps, notre ligne Asset management sert les besoins de nos clients, ainsi que d’autres gestionnaires de fortune et family offices, avec des stratégies spécialisées, en particulier sur les marchés privés, qui ne sont pas facilement accessibles. 

De quelle manière mettez-vous en œuvre les stratégies de type endowment dans la gestion de vos portefeuilles ?

A travers une allocation d’actifs diversifié qui englobe toutes les classes d’actifs, sur les marchés publics aussi bien que sur les marchés privés. Nous avons développé des compétences dans les classes d’actifs dites privées qui englobent chez nous le private debt, l’immobilier et le private equity.

Benjamin Diwan

Crescendo 

Benjamin Diwan a rejoint Crescendo en 2018, dont il est devenu le Chief Operating Officer en 2021. Après avoir fondé l’an passé, en partenariat avec un groupe luxembourgeois, une société spécialisée dans la gouvernance familiale et la structuration de patrimoine, il a pris en avril 2024 les fonctions de managing partner de Crescendo, aux côtés de Douglas Kalen, co-fondateur du groupe. Benjamin a commencé sa carrière en Californie, au sein de la société Genesis Capital, en tant que responsable du département analytique, puis il a rejoint l’équipe d’investissement de Fundana, asset manager suisse spécialisé dans les hedge funds. Benjamin est titulaire d’un Bachelor en Économie obtrnu à l’Université de Richmond (Virginie, Etats-Unis).

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Garde rapprochée

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  • Hossein Fezzazi
  • COO
  • Penta

Cinq mesures de cybersécurité essentielles pour les gérants indépendants

Alors que les menaces se multiplient et que les attaques deviennent de plus en plus sophistiquées, la cybersécurité est devenue une priorité majeure pour les gestionnaires de patrimoine. La protection des données clients en est le principal enjeu. Hossein revient ici sur les mesures essentielles à prendre pour limiter les risques au maximum.

Les services financiers disposent d’une mine de données client et sont donc constamment ciblés par les cyber-attaques. Au vu de la dépendance croissante des entreprises à l’égard de la technologie, de la montée en flèche du télétravail et de l’opportunité qui s’offre aux criminels d’exploiter de nouveaux outils comme l’IA générative, ces menaces évoluent de plus en plus vite. Force est de constater qu’en matière de cybersécurité, ce qui fonctionnait hier ne suffit plus aujourd’hui. Il est par conséquent vital pour les institutions financières, quelle que soit leur taille, quelles que soient leurs spécialités, de renforcer leurs défenses.

Un gérant de fortune indépendant ou un gestionnaire de patrimoine est dans l’obligation de gérer ces menaces croissantes de manière proactive. Pour cause, les réglementations de la Finma en matière de conformité des systèmes informatiques sont aussi claires qu’elles sont exigeantes. En outre, il ne s’agit pas d’une simple question de conformité, mais d’une question de sécurité.

Quelles sont alors les mesures importantes à mettre en place dès maintenant pour assurer la sécurité de son organisation et pour protéger la santé financière de ses clients ? Voici quelques éléments de réponse, divisés en cinq points principaux.

1. Formez-vous, ainsi que votre équipe

Les menaces cyber évoluant continuellement, il est essentiel de se former de manière régulière sur des sujets de sécurité fondamentaux. Ces formations sont utiles pour identifier les tentatives de phishing, autrement dit d’hameçonnage, ou pour mettre en place des pratiques sécurisées comme une mise à jour régulière des mots de passe. Des simulations de tentatives d’intrusion peuvent aussi s’avérer utiles afin de vérifier que votre équipe est bien préparée et pour mieux cibler les domaines nécessitant une attention particulière. Dans la plupart des cas, les attaques cyber commencent par du phishing qui s’avère redoutable face à du personnel mal informé des menaces existantes.

2. Activez la MFA, l’authentification à plusieurs facteurs

Une bonne sécurité commence par un processus d’authentification solide. La MFA ajoute une couche de sécurité supplémentaire en imposant une deuxième étape de vérification, au-delà du nom d’utilisateur et du mot de passe. Il peut s’agir d’un code envoyé sur votre téléphone ou de la lecture de votre empreinte digitale. Elle est utile à tous, mais essentielle pour ceux qui ont accès aux données sensibles de leurs clients.

3. Effectuez des mises à jour automatiques

Les cybercriminels adorent exploiter les vulnérabilités logicielles. Il est donc indispensable de vérifier que tous les programmes logiciels et systèmes d’exploitation sont instantanément mis à jour. Car ces correctifs remédient rapidement aux failles de sécurité connues.

4. Créez un plan de réponse aux incidents

Avoir un plan détaillé décrivant les procédures de détection, de réponse et de récupération avant qu’une cyberattaque ne survienne peut s’avérer décisif. Pour être efficace, un tel plan doit définir clairement les rôles et les responsabilités de chacun, les protocoles à suivre pour prévenir les clients et les autorités, et les processus de récupération des données. En d’autres termes, n’attendez pas que la tempête se déchaîne pour vous construire un canot de sauvetage !

5. Assurez-vous que votre stratégie de sauvegarde est solide

Une cyberattaque peut entraîner la suppression ou le chiffrement de toutes vos données. Il est donc essentiel d’effectuer des sauvegardes régulières. Conservez les en lieu sûr et optez dans l’idéal pour une option de stockage hors site afin de pouvoir récupérer vos données essentielles si le pire venait à se produire.

Un conseil : c’est dans ce genre de situation que les solutions basées dans le cloud s’imposent. Elles sont faciles à utiliser, évolutives et offrent d’excellentes fonctionnalités de reprise après sinistre.

En suivant ces étapes, vous serez en mesure de réduire considérablement les risques de cyberattaque. Vous protégerez ainsi la sécurité financière de vos clients, et renforcerez votre relation professionnelle avec eux.

Hossein Fezzazi

Penta

Hossein Fezzazzi est le Chief Operating Officer de Penta, un poste qu’il occupe depuis 2010. En tant que directeur des opérations, Hossein Fezzazi est en charge de la stratégie, des finances et de la gestion des comptes de l’entreprise à la fois à Genève et à Dubaï. Il apporte également sa solide expérience dans la relation clients lors des phases d’appel d’offres, de prévente et de production des projets.

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Road map

Solutions EAM

  • Brewen Latimier
  • Manager
  • Colombus Consulting

Trois étapes pour développer une stratégie digitale

Le digital, ou la transformation digitale, s’apparente pour beaucoup à un parcours du combattant, en raison des obstacles qui l’encombre. Pour s’épargner quelques complications, Brewen Latimier suggère donc de privilégier une approche plus construite en amont.

Les banques privées suisses ont beaucoup investi dans l’amélioration de l’expérience client et de l’efficacité opérationnelle grâce à des projets de transformation digitale qui portent sur l’automatisation, la digitalisation et l’externalisation des processus. Les nouvelles technologies, notamment l’IA et le cloud hybride, offrent désormais aux gérants indépendants un accès aux mêmes solutions. L’IA permet par exemple de réduire les écarts de taille entre institutions en simulant des équipes qui travaillant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Elle offre ainsi un avantage compétitif majeur à ceux qui l’adoptent rapidement. En revanche, les GFI qui tardent à suivre ces tendances auront du mal à survivre dans un environnement où la réglementation s’intensifie et où la pression sur les marges ne cesse de croître.

Pour être sûr de rester compétitif, les GFI doivent réfléchir à leur stratégie digitale en suivant 3 étapes :

  1. L’état des lieux et la définition des objectifs poursuivis
  2. La déclinaison opérationnelle des objectifs et la création d’une feuille de route
  3. La mise en œuvre des projets de transformation

Bien sûr la digitalisation doit être réfléchie et le budget sera fonction des ambitions poursuivies.

Pour chacune de ces trois étapes, voici les principes les plus importants.

  1. ​Point de départ et objectifs :

Pour toute transformation digitale, il faut commencer par faire l’état des lieux et se fixer ensuite des objectifs. Ce travail passe par une formulation claire de la vision de l’entreprise, qui peut différer du tout selon le profil et les ambitions des GFI.  Cette mise à plat nécessite souvent un temps de réflexion important à ne surtout pas négliger car il dictera la stratégie des 3 à 5 prochaines années.

Une fois cette vision exprimée, il conviendra de la décliner en objectifs stratégiques qui devront tous s’aligner sur elle. Ces objectifs se concentrent d’une part sur les clients – marchés cibles, user experience, reporting – et d’autre part sur l’interne – modes opératoires, gestion des risques, analyse du marché, amélioration de la marge…

  1. Déclinaison de la stratégie en plan d’actions

Les plans d’actions dépendent fortement de la maturité de chaque gérant. Idéalement, il faut les mettre en œuvre en commençant par les projets dits “quick win” qui, grâce à des retours sur investissement très courts, permettent de financer les projets plus “lourds”, à forte valeur ajoutée.

Une feuille de route type peut démarrer par l’optimisation des processus et la digitalisation de la documentation. Elle se poursuit avec le déploiement d’outils CRM modernes pour mieux gérer sa clientèle et des modèles PMS prenant en compte de nombreuses fonctionnalités telles que la gestion des risques, le reporting, ou le rebalancing dynamique… Elle s’achève avec la mise en place d’initiatives rendues possibles par l’intelligence artificielle pour améliorer la personnalisation client ou la sélection et l’analyse des produits financiers.

Avec un outil CRM, pour ne prendre que cet exemple, les GFI centralisent les informations clients et renforcent leur sécurité. Ils profitent aussi de nombreuses fonctionnalités qui permettent d’améliorer l’expérience client et de mieux gérer les processus ou les contrôles de conformité. Ils voient surtout se réduire le temps alloué aux tâches administratives, temps qu’ils peuvent alors consacrer à leurs clients.

  1. Mise en œuvre des projets de transformation

Grâce aux avancées technologiques, ce qui était impensable il y a encore trois ans est désormais accessible à la plupart des gérants. Ces projets réclament des fonds et du temps mais les retours sur investissement sont rapides. De plus, ils procurent des avantages concurrentiels en même temps qu’ils tirent les valorisations vers le haut.

Il faut cependant veiller à ce que les outils ne soient pas sous-exploités par les collaborateurs, faute d’adhésion.  Le déroulement des futures initiatives de transformation s’en verrait perturbé. La partie formation et la conduite du changement ne doivent donc pas être négligées.

En résumé, la mise en œuvre de projets digitaux chez les gestionnaires de fortune indépendants nécessite une approche holistique, axée sur les besoins spécifiques de l’entreprise et sur l’engagement du personnel. Avec une planification minutieuse et une exécution efficace, ils peuvent vraiment tirer parti des avantages de la transformation digitale pour améliorer leur efficacité opérationnelle et leur compétitivité sur le marché. Cette transition est de toute façon devenue un impératif. Les gérants qui s’engageront vite dans cette dynamique bénéficieront d’un avantage concurrentiel durable, tandis que ceux qui tardent risquent d’être distancés dans un environnement en constante évolution.

Brewen Latimier

Colombus Consulting

Brewen Latimier occupe les fonctions de Manager chez Colombus Consulting, où il est en charge du secteur des services financiers pour la Suisse. Il a plus de 15 d’expérience dans ce secteur. Après un début de carrière dans la direction financière d’une banque, il a rejoint le monde du conseil où il participe à de nombreux projets de transformation digitale à travers l’Europe et la Suisse pour des institutions financières. Il a récemment mis en place différentes stratégies digitales et data pour ses clients.

Sphere

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l'un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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