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Petra Kordosova
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«Une plateforme IT doit se voir aujourd’hui comme un levier stratégique.»
Les obligations de diligence accrues et les exigences de conformité élargies ont augmenté la charge administrative des gestionnaires de fortune, mais elles servent aussi à garantir la qualité et contribuent de manière significative à la satisfaction des clients. Wicky Meyer est convaincu que le rôle du COO devient clé dans ce processus.
Le secteur des gérants de fortune indépendants se plaint des nouvelles réglementations et d’exigences accrues en matière de conformité. Quel est votre avis à ce sujet ?
Les changements réglementaires de ces dernières années ont certainement fortement marqué le marché des GFI en Suisse. Etant l’un de ces principaux gérants, nous reconnaissons la valeur que ces changements ont apportée, car ils favorisent le professionnalisme, la transparence et la confiance. Les obligations de diligence et les exigences de conformité élargies ont augmenté notre charge administrative, mais elles servent également à garantir la qualité et contribuent de manière significative à la satisfaction des clients. Il s’agit là d’un élément clé de notre succès. Mais il est également important de considérer le revers de la médaille, en particulier pour les gérants de fortune plus petits et moins professionnalisés. Pour ce groupe, le surplus réglementaire représente un défi considérable.
Quels autres défis voyez-vous actuellement pour les gestionnaires de fortune ?
Dans le paysage actuel, les gestionnaires de fortune ne sont pas seulement confrontés à des exigences réglementaires croissantes, à la complexité des marchés et à des charges financières. Ils doivent aussi comprendre et d’aborder les besoins de la génération actuelle, de même que ceux de la prochaine. La NextGen apporte avec elle de nouvelles attentes en matière de transparence, de durabilité et de technologie, qui influencent de manière déterminante l’offre de gestion et les canaux de communication.
Sur un marché très concurrentiel, il est essentiel de proposer des solutions différenciées, et centrées sur le client, pour réussir. Il faut investir dans la technologie et le personnel pour faire face à la complexité des exigences réglementaires. Toutefois, l’un des principaux problèmes est l’augmentation des coûts qui en résulte. Elle ne peut pas être simplement répercutée sur les clients, comme c’est le cas dans d’autres secteurs. Il en résulte une baisse des marges qui se compense uniquement par une augmentation des actifs sous gestion.
Quels changements avez-vous introduits chez Tramondo, sur le plan opérationnel mais aussi stratégique ?
Sur le plan opérationnel, nous avons pris un certain nombre de mesures significatives pour nous assurer que nous ne répondions pas seulement aux exigences réglementaires, mais que nous les utilisions également pour innover et nous rendre plus efficaces. L’investissement dans une plateforme logicielle moderne est un élément important. Cette plateforme est spécialement conçue pour la gestion de portefeuille, la gestion de la conformité, la gestion des données clients et la gestion des risques. Elle nous permet de traiter efficacement les données, de surveiller automatiquement les directives de conformité et de gérer les risques de manière proactive. Les technologies innovantes sont essentielles non seulement pour surmonter les obstacles réglementaires, mais aussi pour optimiser nos méthodes de travail et offrir de meilleurs services à nos clients dans différents domaines. D’un point de vue stratégique, nous nous sommes concentrés sur l’élargissement constant de notre offre de services et sur la flexibilité de notre réponse à l’évolution des besoins et des attentes de nos clients.
Quel est le rôle du Chief Operating Officer dans cette transformation ?
Le rôle du COO dans les sociétés de gestion de fortune a pris une importance considérable en raison des changements et des exigences réglementaires. Sa présence renforce la confiance des clients et des partenaires dans la séparation des fonctions, ainsi que dans la gestion des opérations, de la conformité et des risques. Il a un apport décisif en matière de conformité et d’optimisation opérationnelle. Un exemple : en introduisant des technologies et des systèmes avancés d’automatisation des processus chez Tramondo, nous améliorons non seulement la conformité, mais nous augmentons également notre efficacité et réduisons les coûts et les efforts. Il est toutefois essentiel qu’un COO ne se contente pas de veiller à la conformité, mais qu’il serve également de moteur au changement et à l’innovation au sein de l’entreprise, afin de relever les défis tant actuels que futurs.
Wicky Meyer
Tramondo
Wicky Meyer est membre de la direction de Tramondo, où il officie en tant que Chief Operating Officer. Wicky Meyer a participé à la création de Swiss-Hedge Capital en 2004, il en a été partenaire, puis Chief Operating Officer, et enfin Chief Executive Officer à partir de 2013. La société a ensuite été vendue à une holding luxembourgeoise. Wicky Meyer a commencé sa carrière chez Deutsche Bank à Zurich. Il est membre du comité directeur de l’Alliance suisse des gérants de fortune (ASV/ASWM) depuis cette année. Wicky Meyer est titulaire d’un MBA – Master of Business Administration de l’University of Bedfordshire, en Angleterre.
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Gestion proactive des risques organisationnels : un atout plus qu’une contrainte
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Pour Maurice Pedergnana, les conditions actuelles du marché offrent des opportunités idéales pour générer des rendements à long terme. Il voit par ailleurs se dessiner d’excellentes perspectives pour le secteur des gérants indépendants
Pour de nombreux gestionnaires de fortune, ces dernières années ont été marquées par des questions de réglementation. En était-il de même pour Zugerberg Finanz ?
Il peut certainement y avoir une différence s’il s’agit d’une petite entreprise ou d’une plus grande, comme nous. Mais le plus grand défi pour l’ensemble de la profession est d’abord de veiller à ce que les clients obtiennent de bons résultats au fil du temps – et de ne pas considérer uniquement le rendement, mais de toujours prendre en compte le risque. Sur ce point, nous sommes certainement tous logés à la même enseigne.
Voyez-vous un changement de mentalité de la part des clients, qui s’éloignent de la seule perspective du risque?
Cela dépend certainement de l’architecture patrimoniale des clients et de leurs objectifs. S’agit-il de préserver la substance avec une volatilité relativement faible ou d’investir dans des fonds de pension, en se concentrant par exemple sur des titres à fort dividende. Les besoins des clients sont différents et doivent être pris en compte dans l’allocation. Mais vous avez raison : les nouvelles classes d’actifs, telles que les placements sur le marché privé et les infrastructures, ont élargi le champ des possibles.
De nombreux gestionnaires de fortune ont du mal à valoriser leurs compétences en matière de placement. Seuls quelques-uns y parviennent aussi clairement que Zugerberg Finanz, qui dispose d’une équipe d’experts assez conséquente. Est-ce un modèle que d’autres devraient adopter ?
Chez nous, une quinzaine de personnes sont chargées d’analyser les marchés. Or, je pense que la force de nombreux gestionnaires de fortune réside dans leur indépendance et qu’il est judicieux de la mettre en avant lorsqu’il est question de stratégie placements dans les entretiens avec les clients.
Quels sont les autres points forts à valoriser ?
D’une manière générale, les gestionnaires de fortune produisent à des prix beaucoup plus bas que les grandes institutions. Ils ont également une longueur d’avance en termes de flexibilité. Il faut toujours le souligner dans les contacts avec les clients. Nous ne sommes pas un garage BMW qui ne propose aucune autre marque. Notre offre est beaucoup plus variée et, qui plus est, dans des versions et des couleurs les plus diverses. Tout cela fait que, selon moi, nous voyons une énorme opportunité de croissance pour nous et pour l’ensemble du secteur. Mais, pour vraiment en profiter, il faut encore et toujours placer le client au centre de nos préoccupations.
Pour cela, il faut aussi que les clients s’expriment honnêtement sur leurs craintes et leurs souhaits. Élaborer un profil de risque robuste et instaurer une confiance mutuelle, c’est là que je vois à chaque fois une chance – et une force pour nous. Et dans la mise en œuvre, il s’agit ensuite d’accompagner le client de manière personnelle et authentique. Cela ne se fait pas avec une carte d’anniversaire standardisée. Les clients méritent une véritable attention. Dans chaque entretien et chaque rencontre, une nouvelle opportunité d’approfondir la relation se présente.
Selon quels critères regardez-vous les marchés ?
Bien sûr, les fondamentaux sont déterminants. Je reste d’avis que nous ne pouvons pas éviter de prendre en compte les questions macroéconomiques. Prenons un exemple : Ce n’est pas parce que l’Inde n’a pas joué un rôle aussi important sur le plan économique au cours des 30 dernières années qu’il en sera toujours ainsi. Il en va de même pour la décarbonisation de l’économie mondiale. Ces grands thèmes, mais aussi les changements sociétaux qui nous attendent à l’avenir, doivent toujours être pris en compte dans le processus. Ce qui me fascine tout autant, c’est la possibilité d’augmenter la productivité dans de nombreux secteurs – grâce à l’automatisation, à la numérisation et à l’intelligence artificielle. Ce n’est sans doute pas l’idée la plus intelligente de stocker l’argent sur un compte en banque dans les années à venir.
Maurice Pedergnana
Zugerberg Finanz
Maurice Pedergnana est CIO et associé gérant de Zugerberg Finanz. Il a étudié à Saint-Gall et à Tokyo puis a travaillé comme conseiller en entreprise après avoir obtenu son doctorat. Depuis 2000, Pedergnana est professeur à la Haute école de Lucerne et a dirigé pendant de nombreuses années la formation postgrade MAS Bank Management. Il travaille depuis plus de 15 ans chez Zugerberg Finanz.
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En 2016, l’Institut pour les services financiers de Zoug – l’IFZ – avait mené, avec Reuss Private et UBS, une étude importante sur les conséquences des nouvelles réglementations pour les gestionnaires de fortune. La deuxième édition de cette étude vient d’être publiée. Franco A. Straub, CEO de SWA Swiss Auditors, en décrypte les résultats.
Quels résultats de l’enquête vous ont particulièrement surpris en tant que régulateur ? Et qu’elles sont ceux qui ne vous ont pas surpris ?
Avec l’introduction du paquet réglementaire LSFin/LEFIn, nous nous attendions à une augmentation de la taille des gérants de fortune. Or, leur taille moyenne reste toujours inférieure à 4 employés à plein temps. Ce qui montre que les petits acteurs sont quand même convaincus de l’attrait de leur offre. C’est d’ailleurs corroboré par le fait que, l’année dernière, de nombreuses nouvelles entreprises sont apparues et plusieurs nouvelles demandes ont été déposées auprès de la FINMA.
Un thème qui préoccupe particulièrement les gestionnaires de fortune indépendants, c’est celui des coûts engendrés par la réglementation. A tort ou à raison?
Sur ce point, je ne suis pas sûr que l’étude donne une image vraiment correcte de la situation. L’enquête a peut-être été faite un peu trop tôt. De nombreux gérants de fortune n’étaient pas encore soumis au nouveau régime de surveillance et ils n’ont pu prendre position que sur les coûts liés à la procédure d’autorisation, entraînés, entre autres, par les besoins d’outsourcing. Il est certain que, d’une manière générale, une surveillance conforme à la loi et un système de contrôle interne professionnel ont un prix. Des processus efficients et adaptés aux besoins du client entraînent en général des coûts initiaux un peu plus élevés. Mais ceux-ci sont largement compensés par la suite.
Pour la plupart des gestionnaires de fortune et des trustees, le nouveau régime de réglementation comporte deux niveaux. Comment voyez-vous la répartition actuelle des tâches entre la Finma et les organismes de surveillance ?
Sur ce point, nous en sommes tous encore un peu au stade du « fact finding ». Les premiers contrôles ont eu lieu. Nous constatons que l’approche des différents organismes de surveillance n’est pas toujours identique. Il s’agit maintenant d’en comprendre les raisons et de développer, tous ensemble, une « best practice ». Je comprends que la FINMA ait besoin de temps pour procéder aux évaluations. D’ailleurs, les premières adaptations – par exemple en ce qui concerne la taille des échantillons lors des contrôles – ont d’ores et déjà été effectuées. Quant à nous, c’est surtout en ce qui concerne l’agrément des auditeurs que nous attendons aujourd’hui une uniformisation entre les différents organismes de surveillance. Je pense que les auditeurs agréés pour des établissements plus réglementés, comme les banques, les maisons de titres et les gestionnaires de fortune collective, ne devraient pas être soumis à une nouvelle procédure d’agrément complète par chaque organisme de surveillance.
Ces différences entre les différents organismes de surveillance préoccupent beaucoup d’asset managers et de gestionnaires de fortune. Que faire pour améliorer la situation?
Nous constatons d’abord de grandes différences au niveau des moyens utilisés. Dans les grands organismes de surveillance, les résultats des audits sont collectés via des plateformes. Chez d’autres, cela se fait via des fichiers Word et Excel. A mon avis, les deux solutions sont acceptables. Ce qui est beaucoup plus important pour les gérants de fortune et pour nous, les sociétés d’audit, c’est la profondeur et la qualité des demandes de renseignements. Nous constatons ici de très grandes différences et nous nous demandons parfois dans quelle mesure les questions posées peuvent encore être justifiées par une approche d’audit basée sur les risques. On m’a déjà rapporté que des entreprises avaient changé d’organisme de surveillance à cause de ces questions. Au nom de l’organisation professionnelle des experts-comptables (EXPERTSuisse), nous suggérons une table ronde sous la direction de la FINMA. Il s’agira de discuter des expériences de toutes les parties concernées, mais en particulier de la FINMA, des organismes de surveillance et d’une délégation des sociétés d’audit. J’espère que la FINMA organisera un tel événement au plus tard au deuxième semestre 2024.
En tant qu’auditeur, vous avez déjà fait passer un premier audit à quelques gestionnaires de fortune indépendants. Comment cela s’est-il passé ?
Je sens une volonté de « bien faire », de mettre réellement en œuvre les nouvelles normes prudentielles. Il est dans la nature des choses que de tels changements ne réussissent pas toujours du premier coup, et que l’une ou l’autre chose doivent être améliorées. Il est également probable que certains gestionnaires de fortune n’aient pas un grand avenir, trop fragiles sur le plan économique. Par contre, ceux qui arriveront à relever les nouveaux défis réglementaires, qui réussiront à se professionnaliser et à digitaliser leurs activités peuvent envisager l’avenir avec confiance.
Franco A. Straub
SWA Swiss Auditors
Franco A. Straub est CEO de SWA Swiss Auditors depuis 2022. Cet expert-comptable diplômé ayant étudié à l’université de Zurich a travaillé auparavant pendant plus de 10 ans chez BDO Switzerland, entre autres comme Head Audit Asset Management.
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Le bâlois Tareno est à nouveau en tête du classement des gestionnaires de fortune du magazine Bilanz. Pour sa CEO, Sybille Wyss, la clé de la performance réside dans la cohérence des investissements, qui ne doivent pas être perturbé par les « bruits » du marché boursier. Sachant que les clients n’aiment pas perdre d’argent, même à court terme, et qu’ils apprécient les cryptos.
Pour les performances courant sur 3 et sur 5ans, Tareno a de nouveau obtenu la première place du classement Bilanz, qui distingue les meilleurs gestionnaires de fortune. Quelle est votre recette ?
La clé de notre performance, et sa pérennité, réside d’abord dans la cohérence de notre processus d’investissement, mais aussi dans notre capacité à ne pas nous laisser déstabiliser par le « bruit » du marché boursier. Nous adoptons une approche disciplinée, basée sur une analyse approfondie et une solide compréhension des marchés dans lesquels nous investissons.
Nous accordons également une grande importance à l’examen permanent et à l’adaptation continue de nos portefeuilles. Avec une volonté de ne pas réagir aux tendances à court terme, mais d’identifier les opportunités à long terme. Sinon, la gestion active des risques et la diversification restent les bases d’une allocation qui permet de générer durablement de la valeur, sans pour autant prendre des risques disproportionnés.
Dans le rating de Bilanz, une importance particulière est accordée au ratio de Sharpe. C’est aussi un critère important pour vous, pour mesurer votre performance ?
Une comparaison des performances de différents gestionnaires de fortune sur la base du ratio de Sharpe, c’est-à-dire la performance réalisée en tenant compte de la volatilité, est tout à fait judicieuse dans le cadre de ce genre de rating. Quant à nous, tout au long de l’année, nous comparons notre performance, dans chaque classe d’actifs et pour chaque type de risque, avec les résultats des fonds stratégiques des banques et des mandats d’autres gestionnaires de fortune. Nous avons constitué un groupe de pairs et nous nous comparons à eux sur une base mensuelle.
Quel rôle joue la performance des placements par rapport au risque, lors des entretiens avec les clients ? Y a-t-il des différences selon leur âge? Ou leur sexe ?
En principe, les clients privés recherchent avant tout une performance positive et, par conséquent, toute performance négative leur déplaît. Chacun peut le comprendre sur le plan émotionnel, car personne n’aime perdre de l’argent, même temporairement. Autrement dit, si l’année est négative, il leur importe peu que nous ayons obtenu les meilleurs résultats au sein de notre groupe de pairs. Nous constatons par exemple chez nos clients que les titres à revenu fixe sont, pour eux, synonymes de préservation du capital et qu’ils pestent si cette catégorie de titres encaisse des pertes de cours, même temporaires. C’est pourquoi nous adoptons une position conservatrice en matière d’obligations. Nous avons aussi constaté que les clients privés acceptent généralement mieux une année de rendements négatifs si le marché a été encore pire. En revanche, cela devient problématique lorsque le résultat du placement ne correspond pas aux attentes dans un environnement financier en hausse. Sur ce point, nous ne constatons aucune différence selon l’âge ou le sexe.
Faut-il plus de transparence chez les gestionnaires de fortune quant à la performance et au risque ?
Nous sommes effectivement favorables à une plus grande transparence en matière de performance des placements. Le facteur coûts nous semble également particulièrement important. Nous expliquons clairement à nos clients qu’ils doivent considérer la performance nette de leur portefeuille et nous insistons pour qu’ils la comparent avec celle d’autres gestionnaires de fortune. Car la performance brute, c’est pour la galerie, ce qui compte, c’est le résultat net pour le client, c’est-à-dire après déduction de tous les frais.
Comment la composition des portefeuilles de vos clients a-t-elle évolué, notamment suite à la volatilité des marchés et des nouvelles possibilités de placement ?
Nous sommes depuis toujours spécialisés dans les placements liquides et nous complétons désormais notre stratégie par une part maximale de 10% dans des placements alternatifs liquides à semi-liquides. Ceux-ci peuvent inclure le private equity, les matières premières et les cryptos. Ils offrent une diversification supplémentaire ainsi que la possibilité d’obtenir des rendements attrayants en dehors des marchés traditionnels. Les cryptos, en particulier, représentent pour nous, depuis 2020, un nouveau type d’actif intéressant, et de surcroît liquide. Ils se sont d’ailleurs révélés particulièrement intéressants pendant la période des taux d’intérêt négatifs. En outre, ils sont, jusqu’à présent, très bien accueillis par notre clientèle.
Sybille Wyss
Tareno
Depuis juin 2020, Sybille Wyss est CEO de Tareno, dont elle est aussi associée depuis 2022. De 2012 à 2023, elle a également été Chief Investment Officer, chargée du développement de la gestion de portefeuille et la gestion d’actifs.
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L’ASV/ASWM a décerné pour la deuxième fois ses Custody Bank Awards, qui récompensent les meilleures banques dépositaires de Suisse, dans cinq domaines différents. Julius Baer, UBS et Pictet ont raflé la mise.
Le 12 mars, pour la deuxième fois, l’Alliance des gérants de fortune suisses, ASV/ASWM, a décerné ses Custody Bank Awards, qui récompensent les principales banques dépositaires de Suisse. Avec trois vainqueurs, Julius Baer, UBS et Pictet.
UBS a triomphé dans les catégories « Information Technology » et « Offering »; Pictet dans les catégories « Compliance » et « Reputation & Image »; et, finalement, Julius Baer dans la catégorie « Communication ».
La présidente de l’ASV/ASWM et CEO de Capital Y, Nicole Curti, a félicité les vainqueurs lors de la cérémonie, qui s’est déroulée à Zurich. Elle en a profité pour se réjouir de la forte croissance de la branche constatée ces dernières années, favorisée, entre autres, par le dynamisme des gestionnaires de fortune.
Une bonne entente à entretenir entre banques dépositaires et gestionnaires de fortune
Une bonne entente qui ne fait que des gagnants mais qu’il faut cependant sans cesse entretenir avec soin, puisque, comme l’a souligné la présidente, l’intensité de relations entre les banques dépositaires et les gérants de fortune a tendance à diminuer. Elles se limitent aujourd’hui, en moyenne, à cinq banques dépositaires pour chaque gestionnaire de fortune. Ce qui rend d’autant plus importante la qualité de ces relations, et le développement de nouvelles offres, en particulier du point de vue des solutions technologiques.
Lors de la manifestation, qui a réuni 144 participants, les représentants des banques dépositaires, comme Nic Dreckmann, CEO de Julius Baer depuis février, ont confirmé l’importance des gérants de fortune indépendants pour leurs établissements. Marc Briol, CEO de Pictet Asset Services, s’est d’ailleurs félicité du professionnalisme des gestionnaires de fortune en Suisse. Quant à Andreas Oggier, Head Global Financial Intermediaries chez UBS, il a souligné la croissance qui stimule le secteur, et qui se constate au niveau mondial.
Plusieurs femmes et des romands dans le comité
L’assemblée générale de l’association a entériné la nomination de nouveaux membres du comité : Wicky Meyer, COO de Tramondo Investment Partners ; Steve Smith, Partner de CdR Capital ; Oliver Bizon, cofondateur et président de 1875 Finance ; Amélie Janssens De Bisthoven, responsable de la Business Intelligence chez NS Partners ; Anna Waibel, COO de Prime Partners, Gabriele Rossi, Managing Director chez LFG Holding, et Victor Fischer, Partner chez Reuss Private.
En outre, Markus Wintsch, cofondateur et CEO de Swisspartners, a été nommé vice-président.
Avec ces nominations, les différentes régions linguistiques de Suisse sont désormais représentées de manière équilibrée au sein du comité de l’ASV/ASWM, a souligné la présidente, qui s’est également réjouit de l’arrivée de plusieurs femmes.
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La digitalisation des activités des gestionnaires de fortune indépendants est en plein essor. Ce qui pose de nombreuses questions juridiques, notamment lorsque des fonctions centrales sont externalisées. Ceci dit, pour Nicolas Ramelet, les intéressés devraient avant tout être guidés par leurs besoins opérationnels, pas par les problématiques juridiques, lors du choix d’une stratégie numérique.
Quelles questions relatives à la surveillance un gestionnaire de fortune doit-il se poser, lorsqu’il opère son virage vers la digitalisation?
Même si la grande majorité des gestionnaires de fortune ont intégré des solutions informatiques pointues dans leurs processus opérationnels, il n’existe pas de contraintes spécifiques dans ce domaine. D’ailleurs, en règle générale, cette digitalisation des processus de travail ne soulève pas trop de problème, du point de vue du droit de la surveillance, lors d’une demande d’autorisation, ou lorsqu’une autorisation a déjà été accordée. S’il s’agit de la délégation de tâches essentielles, la problématique doit être expressément prise en compte dans le cadre du système de contrôle interne et des différents processus de contrôle, et certaines conditions doivent être fixées par contrat avec le prestataire de services. En outre, il est plus facile de faire appel à un partenaire basé en Suisse qu’à un partenaire étranger. Car, lors de la digitalisation, apparaissent aussi des questions dans le domaine de la protection des données, qui est devenu un autre thème prioritaire pour les établissements financiers depuis le renforcement drastique de la loi sur la protection des données à l’automne 2023.
De quelle liberté dispose un gestionnaire de fortune indépendant lorsqu’il s’agit de choisir ses partenaires digitaux ?
Il est assez libre dans ce domaine. Mais il ne doit pas oublier les conséquences en termes de contrôle, qui varient selon la solution utilisée ou le prestataire auquel il fait appel. Ceci dit, en règle générale, n’importe quelle solution peut être intégrée dans les activités opérationnelles. Bien entendu, il vaut la peine de procéder au préalable à une due diligence et vérifier minutieusement les références. Faire appel à une « Bad Apple » ne coûte pas seulement du temps et de l’argent, mais peut aussi nuire à la réputation, entraîner une perte de confiance et des mesures de surveillance supplémentaires.
D’un point de vue juridique, quelles sont les plus grandes difficultés lors d’un processus d’externalisation ?
Souvent, les gestionnaires de fortune concentrent l’essentiel de leur attention sur les problématiques liées au droit de la surveillance. Toutefois, il ne faut pas négliger le contrat de base qui vous lie au partenaire informatique, ce qui est du droit civil. Il arrive en effet que des solutions déjà commercialisées se révèlent finalement incomplètes, mais qu’il soit difficile d’en sortir, ou que l’exécution des clauses de garantie soit problématique, à cause d’un contrat mal établi.
En février, la Finma a clairement indiqué qu’elle allait être plus attentive aux situations d’externalisation des activités de gestion des risques et de compliance. Comment interprétez-vous cette décision ?
Après la première vague d’autorisations accordées aux gérants de fortune, de nombreux prestataires ont proposé leurs services comme partenaires externes, pour s’occuper des risques et de la compliance. Mais tous ne bénéficiaient pas d’une expérience solide suffisante, ce qui était difficile à vérifier en amont, tout comme la qualité des prestations promises. Dans ce contexte, les premiers audits ont souvent été impitoyables, y compris pour ces partenaires externes. Avec comme conséquence, pour les gestionnaires de fortune, dans de nombreux cas, des enchaînements de problèmes, ce qui a même, parfois, nécessité des restructurations. Ce qui a fait prendre conscience à la Finma qu’il fallait être plus attentif à cette problématique de l’externalisation de la compliance et de la gestion des risques.
Le fait que la FINMA s’intéresse désormais de plus près aux prestataires externes est donc en soi une bonne chose ?
Oui, mais il est particulièrement difficile de séparer le bon grain de l’ivraie avant que les problèmes surviennent. En effet, comment savoir quel partenaire externe va réaliser un bon travail de compliance et de gestion des risques? Il n’existe guère de formations reconnues dans ce domaine.
Les questions touchant à la digitalisation et à l’externalisation de certaines tâches, de la collaboration avec les fournisseurs digitaux, n’étaient pas centrales pour l’octroi des autorisation. Vont-elles le devenir après les audits ?
Ces problématique était déjà importante au moment des autorisations, où l’existence d’accords avec les partenaires externes et les processus de contrôle étaient soigneusement examinés. Mais, au final, seule l’épreuve du feu permet de savoir si ces accords sont vraiment efficaces, et s’ils sont suffisants quand des problèmes concrets arrivent. Quoi qu’il en soit, ces questions conserveront toute leur importance dans un avenir proche car le nombre de solutions IT qui débarquent dans ce marché en pleine croissance ne cesse d’augmenter. Bref, cette problématique restera centrale pendant toute la durée des activités d’un établissement financier.
Certains gestionnaires de fortune ont assuré que leur processus d’autorisation avait été facilité parce qu’ils utilisaient des solutions informatiques similaires à celle des banques, du moins en ce qui concerne la LBA. C’est une rumeur ou c’est la vérité ?
L’utilisation de solutions informatiques établies pour tout ce qui touche au KYC/AML/Risk Management permet en effet d’aborder la problématique avec un certain degré de confiance. A un bémol près quand même, c’est que le système doit être utilisé correctement, et par les bonnes personnes. Des paramètres mal définis, de la négligence, voire, dans le pire des cas, une volonté criminelle de la part de l’utilisateur, pourront facilement saboter même le meilleur des logiciels. Ce qui ne va apparaître que lors de l’audit. Ceci dit, l’utilisation de tels logiciels est, à mon avis, un avantage non négligeable lors de la demande d’autorisation. En effet, pour la Finma, les processus utilisés par le gestionnaire de fortune sont un des points essentiels. Ils doivent correspondre au business case. Mais n’oublions pas non plus que l’utilisation de tels logiciels est également gage d’efficacité accrue, d’autant plus si vos d’activité exigent un nombre élevé et une fréquence importante de contrôles.
Nicolas Ramelet
Ramelet Legal
Depuis 2019, Nicolas Ramelet est Partner chez Ramelet.Legal. Après des études de droit à Berne, et plusieurs diplômes internationaux, il a, dès 2009, travaillé pour la Finma en tant que collaborateur juridique puis pour le cabinet d’avocats Bär & Karrer à Zurich. De 2014 à 2018, il a également été le CEO de VQF.
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