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« Les marchés privés permettent de réduire le risque global dans les portefeuilles »
Bekim Laski est le nouveau CIO de smzh, le prestataire de services financiers zurichois qui se positionne en « multi family office light » pour les particuliers et les PME. Au sein de smzh, il sera plus particulièrement chargé de structurer le développement des solutions d’investissement.
Par Jérôme Sicard
Comment structurer une stratégie d’allocation d’actifs aujourd’hui ?
Il y a deux aspects essentiels à prendre en considération. Tout d’abord, les principes fondamentaux de l’investissement restent inchangés : la diversification du portefeuille et le profil risque/rendement du client font toujours office de pierre angulaire et restent encore pertinents. Les attentes du client en matière de risque et de rendement déterminent en fin de compte la structure de l’allocation stratégique d’actifs.
Deuxièmement, du point de vue de la répartition des actifs, il est essentiel de pouvoir s’adapter aux conditions actuelles du marché. Les investisseurs suisses, en particulier, sont confrontés à des défis importants. La persistance de taux d’intérêt bas rend les obligations high yield libellées en francs suisses peu attrayantes, car elles n’offrent pas de rendements suffisants, tant en termes réels que nominaux. Il faut donc repenser fondamentalement le modèle traditionnel d’allocation des portefeuilles 60/40, dans lequel les obligations jouaient un rôle crucial.
En réponse, les investisseurs peuvent envisager des actifs alternatifs tels que la dette privée, le capital-investissement, les infrastructures, les hedge funds et l’immobilier s’ils peuvent supporter les risques d’illiquidité. Cela dit, l’immobilier mérite d’être nuancé dans les portefeuilles suisses, car de nombreux investisseurs y sont déjà fortement exposés avec leurs biens, ce qui réduit le besoin d’investissements supplémentaires au niveau local. Dans de tels cas, les actifs alternatifs ou l’immobilier international peuvent constituer une stratégie de diversification plus efficace.
Quel est votre rôle en tant que CIO de smzh ?
Mon mandat consiste à développer et à professionnaliser nos services ainsi que notre offre d’investissement, en veillant à ce que nos clients bénéficient d’une approche structurée et indépendante. Contrairement aux institutions financières traditionnelles, nous ne proposons pas de produits d’investissement propres. Au lieu de cela, nous nous concentrons sur l’établissement d’un cadre d’investissement solide – notre « House View » qui sous-tend toutes nos activités de conseil. Ce cadre est associé à une architecture ouverte de premier ordre qui nous permet de fournir des services personnalisés, centrés sur le client.
Je recherche également des partenariats stratégiques afin d’étendre notre portée sur le marché et de garantir l’accès à un univers d’investissement diversifié, ce qui est essentiel pour offrir aux clients les meilleures solutions possibles.
Enfin, la transparence et la confiance sont au cœur de notre philosophie. Une partie essentielle de ma fonction consiste à communiquer clairement à toutes les parties prenantes nos points de vue et nos services en matière d’investissement.
Pourquoi est-il si important de produire votre propre contenu, en vous basant sur l’expérience que vous avez acquise chez Credit Suisse ou UBS ?
Selon moi, il est fondamental de développer nos propres opinions sur les marchés pour fournir des conseils indépendants, de haute qualité. Cela nous permet d’élaborer des perspectives adaptées aux besoins spécifiques de nos clients. Chez smzh, nous adoptons une approche globale de la structuration du patrimoine, en ne misant pas que sur les actifs liquides Nous incluons également des actifs illiquides afin de garantir pour nos clients la prise en compte de tous les aspects de leur situation financière. Pour ce faire, la concentration est essentielle : nous donnons la priorité à ce qui apporte une réelle valeur ajoutée tout en restant suffisamment flexibles pour identifier les opportunités émergentes.
Quel est le positionnement de smzh sur le marché ?
Nous sommes une société indépendante qui propose des solutions globales, sur mesure, aux particuliers et aux PME. Grâce à notre approche « Family Office light », nous intégrons tous les éléments qui composent l’écosystème financier de nos clients à chaque étape de leur parcours. Cette approche nous permet de fournir des conseils individualisés à une clientèle diversifiée, notamment aux jeunes professionnels et aux entrepreneurs. Nos services s’inscrivent au-delà des conseils traditionnels pour inclure des accompagnements dans les domaines de l’immobilier, des assurances, de la fiscalité et du droit grâce à notre réseau de partenaires.
Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés aujourd’hui à cet égard ?
Naviguer dans notre univers d’investissement semble toujours plus difficile. Cependant, depuis plus de 25 ans que je travaille dans ce secteur, je n’ai jamais connu une seule année « facile ». Les marchés sont en constante évolution et nous devons nous adapter en permanence à de nouvelles circonstances. Il n’existe pas de formule magique : le succès repose sur la rigueur, l’agilité et la vision stratégique.
Du point de vue de la gestion d’entreprise, le conseil financier est devenu de plus en plus complexe. Aujourd’hui, les clients escomptent une approche globale et transparente qui intègre les investissements, l’immobilier, la fiscalité, le financement et la planification des retraites. Cependant, le fait de traiter chaque aspect séparément conduit souvent à des inefficacités. Chez smzh, nous décloisonnons ces aspects grâce au travail d’équipe et à une structure simplifiée, en réunissant des experts pour fournir des solutions intégrées. Notre force réside dans notre agilité et notre capacité à surmonter la complexité, à fournir des services clairs et exploitables sans les obstacles habituels qui ralentissent les processus.
Un autre défi est celui d’une communication et d’un engagement efficaces dans un monde où la typologie des clients est très variée. Nous sommes au service d’investisseurs traditionnels qui apprécient les discussions approfondies et les analyses de marché détaillées, mais nous devons également interagir efficacement avec les « digital natives », qui consomment le contenu différemment et attendent des informations instantanées, claires et interactives. Trouver le bon équilibre entre profondeur et accessibilité reste une priorité essentielle.
Quels développements sont actuellement prévus pour smzh ?
L’une de nos priorités est de systématiser et d’optimiser les tâches récurrentes afin d’améliorer l’efficacité et de rationaliser nos processus. Notre objectif est de parvenir à une plus grande efficacité tout en conservant la touche personnelle qui nous distingue. Dans la mesure où nous n’avons pas de « legacy », nous pouvons adopter plus facilement les nouvelles technologies pour servir au mieux nos clients.
Le développement des talents est essentiel à la réussite et à la croissance de notre entreprise. Nous investissons dans des plans de formation et de développement afin de maintenir des normes élevées.
Nous envisageons notre avenir comme un mélange d’innovation et de tradition, en tirant parti de la technologie là où elle apporte une valeur ajoutée, en maintenant l’aspect humain là où il compte le plus, et en évoluant continuellement pour répondre aux besoins de notre clientèle.
Bekim Laski
smzh
Bekim Laski est un expert chevronné dans le domaine de la gestion de patrimoine et des investissements. Pendant plus de 25 ans, il a effectué sa carrière au sein de grandes banques telles que UBS et Credit Suisse. En décembre 2024, il a rejoint smzh en tant que Chief Investment Officer. Dans ce rôle, il est responsable de la direction du département des investissements et participe activement au développement stratégique de l’entreprise. Bekim Laski est diplômé de l’Université des Sciences appliquées de Berne et il détient également la certification CFA.
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«Bien faire la distinction entre le gestionnaire de fortune et le family officer»
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Au mois de janvier, les investisseurs en CHF ont profité entre autres du repli de la tech US et du rebond des actions suisses pour enregistrer de bonnes performances. A titre d’exemple, l’indice Performance Watcher Risque modéré CHF a généré un rendement de 2,6% pour une volatilité de 4,9%.
Après une année 2024 décente, janvier a été encore un bon mois pour les gestionnaires de portefeuille en CHF. L’amélioration des données économiques de la zone euro, la faiblesse relative du franc par rapport à l’euro et la réduction de l’exposition aux valeurs technologiques américaines ont contribué à cette solide performance. La révision des prévisions de bénéfices laisse entrevoir des opportunités potentielles sur les marchés européens.
Les actions européennes ont fait preuve d’une robustesse notable, surperformant les États-Unis, avec une hausse de 7,1 %, tandis que la Suisse a progressé de 8,6 %. Les mesures politiques du président Trump, de retour à la Maison-Blanche, ont initialement stimulé les actions américaines, mais ont également introduit certaines complexités, en particulier au sein du marché américain à forte composante technologique. L’émergence de DeepSeek, la société chinoise qui vient concurrencer OpenAI et ChatGPT, pose des défis concurrentiels aux leaders traditionnels de la technologie américaine.
En ce qui concerne les titres obligataires, la volatilité des rendements a été notable en raison des pressions inflationnistes anticipées liées aux politiques budgétaires américaines. Les obligations européennes ont affiché des résultats mitigés, tandis que les marchés du crédit ont connu un resserrement des spreads. Les obligations américaines High-Yield ont surpassé l’Europe, et les obligations mondiales Investment-Grade ont enregistré des rendements modérés.
La baisse du dollar a affecté les investissements basés sur l’euro, atténuant les pressions sur les secteurs orientés vers l’exportation et favorisant la performance de la dette des marchés émergents. Le franc suisse s’est affaibli par rapport à l’euro, ce qui a aidé les investisseurs dont l’exposition aux obligations et aux actions n’est pas couverte.
La volatilité des portefeuilles a été plus importante dans les portefeuilles en USD, mais elle reste étonnamment modérée, compte tenu de la corrélation positive entre les obligations et les actions.
L’année ne fait que commencer, mais le revirement de fortune des Magnificent Seven, qui dominent les indices mondiaux, pourrait prouver qu’une bonne diversification est, finalement, pertinente en plus d’être prudente.
Les indices Performance Watcher
Indice, performance, volatilité
CHF Risque faible, 1,4%, 3,4%
CHF Risque moyen, 2,6%, 4,9%
CHF Risque élevé, 3,7%, 6,4%
EUR Risque faible, 1,4%, 3,5%
EUR Risque moyen, 2,4%, 5,3%
EUR Risque élevé, 2,7%, 5,9%
USD Risque faible, 1,5%, 4,9%
USD Risque moyen, 2,3%, 7,8%
USD Risque élevé, 2,9%, 9,6%
Eric Bissonnier
Performance Watcher
Eric Bissonnier est CEO de Performance Watcher depuis juin 2022. Il a commencé sa carrière en 1992 pour Chase Manhattan Private Bank à Genève et New York. En 1998, il s’est joint à la société de multi-gestion alternative EIM dont il est devenu CIO en 2002. Il est resté en poste chez Gottex et LumX Asset Management, sociétés qui ont succédé à EIM, jusqu’en 2019. Il a joué un rôle déterminant dans le développement de la fintech LumRisk, une spinoff d’EIM spécialisée dans la gestion des risques. Eric possède la certification CFA et il est titulaire d’un Mastère en économie obtenu à l’Université de Genève.
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Avec l’accord du deuxième associé et celui d’Aquila, société partenaire, Andres Lakatos a repris la participation de Beat Studer dans Aquila Chommie Finance. Tout au long du parcours, il a été essentiel pour eux de prendre les bonnes décisions stratégiques et de choisir le moment adéquat pour opérer les changements nécessaires. Rencontre avec les deux gestionnaires qui reviennent sur les étapes clés de cette transmission, ses défis et ses opportunités.
Par Jérôme Sicard
Andres Lakatos, vous étiez associé dans une grande société de gestion de fortune indépendante. Pourquoi avoir voulu reprendre une structure plus petite comme Aquila Chommie Finance ?
Ma décision a surtout été motivée par l’envie d’avoir une plus grande liberté de décision et une structure d’entreprise plus légère. J’ai reçu une excellente formation dans un grand multi family office. J’y ai appris tous les tenants et les aboutissants de la gestion de fortune et j’y ai approfondi mes connaissances en permanence. En revanche, je me suis retrouvé dans une situation où j’assumais l’intégralité des risques financiers sans pouvoir influencer activement les décisions de l’entreprise. Par ailleurs, les tâches administratives étaient de plus en plus contraignantes et le partage des bénéfices, qui semblait intéressant au départ, le devenait de moins en moins pour moi. J’ai vu le potentiel de travailler plus efficacement avec une structure plus flexible et des frais fixes moins élevés. Chez Aquila Chommie Finance, je peux diriger une entreprise déjà établie et contribuer à sa croissance avec de nouvelles idées.
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Quelles ont été les plus grandes difficultés à surmonter dans cette reprise ?
Nous avons dû négocier pendant trois ans avant que le changement ne soit effectif. Dès le départ, j’ai vu le potentiel d’Aquila Chommie Finance et l’intérêt qu’il y avait à reprendre l’entreprise et à la diriger. J’ai particulièrement apprécié le fait que les deux fondateurs couvraient les mêmes marchés et qu’ils avaient en plus une excellente réputation.
Ce qui me plaisait par-dessus tout, c’était de pouvoir donner un nouveau souffle à l’entreprise et de piloter sa croissance avec de nouvelles idées et un peu de créativité. En parallèle, j’avais reçu une offre d’emploi comme simple collaborateur et j’avais même envisagé de créer ma propre société.
Les longs délais d’attente pour l’obtention d’une licence FINMA m’ont inquiété et je ne voulais pas non plus me lancer complètement seul dans l’aventure, car je préfère privilégier le travail d’équipe. J’ai donc passé une première année à soupeser soigneusement les trois options. Il était important pour moi de trouver une solution qui convienne à la fois à mes clients et à moi-même sur long terme. Au cours de la deuxième année, les discussions sont devenues plus concrètes. La première offre est arrivée au milieu de l’année 2023, et nous avons négocié les détails jusqu’à la fin de l’année. J’ai quitté mon multi family office en de bons termes, comme friendly leaver, et j’ai rejoint Aquila Chommie Finance en juin 2024. L’une des principales difficultés rencontrées a été de trouver un accord sur le prix d’achat des actions. Beat Studer et moi n’avions ni l’expérience, ni les connaissances nécessaires en la matière.
Comment avez-vous résolu ce problème ?
Aquila, et Markus Angst en particulier, nous a accompagnés dans ce cheminement. Markus a joué un rôle déterminant dans la conclusion de l’accord. Il a été pour Beat comme pour moi un mentor neutre et expérimenté. Il est incroyablement important de placer un sparring-partner entre l’acheteur et le vendeur. Sans lui, nous serions probablement encore en train de négocier.
Beat Studer, comment en êtes-vous venu à la conclusion que vous deviez trouver une solution pour la succession de votre entreprise ?
Dans la vie, il y a un moment où l’on réalise qu’il est temps de passer la main. Il est important de saisir cette opportunité tant qu’on est encore en mesure d’organiser soi-même le processus de transmission. Comme mes enfants ont choisi d’autres voies professionnelles, il m’a semblé évident que je devais prendre l’initiative de chercher un nouveau partenaire externe.
Quelles options avez-vous alors envisagées ?
L’option la plus évidente était de trouver un repreneur potentiel qui soit déjà en relation avec Aquila et puisse également apporter de nouveaux clients à l’entreprise. C’est ainsi que Markus Angst, chez Aquila, m’a mis en contact avec Andres Lakatos.
Andres Lakatos, en quoi votre travail quotidien a-t-il changé depuis votre arrivée chez Aquila Chommie Finance ?
Le changement a été énorme. Après la pandémie, j’avais pris l’habitude de travailler à la maison. Maintenant, je me rends au bureau tous les jours. Cela a stimulé ma créativité et nourri la communication interpersonnelle. Dans le même temps, la charge de travail a sensiblement augmenté. En l’espace de cinq mois, nous avons déjà beaucoup accompli. Nous avons ouvert un nouveau bureau, centralisé toutes les fonctions administratives et optimisé le service à la clientèle. Nous avons lancé de nouveaux produits et nous nous sommes ouvert l’accès au marché américain grâce au partenariat conclu avec un multi family office enregistré auprès de la SEC.
Quelles sont les prochaines étapes pour Aquila Chommie Finance ?
Andres Lakatos. Au premier trimestre 2025, Beat prendra une retraite bien méritée. Nous allons ensuite repositionner et relancer la société et rebrancherons l’entreprise. Nous tenons à mettre en place un modèle multi-partenaires, notamment pour la région LATAM. Dans cette même région, nous sommes également ouverts à des partenariats locaux en Amérique latine, capables de produire des avantages supplémentaires pour nos clients. J’observe une tendance croissante chez les gestionnaires de fortune expérimentés à quitter les multi family offices pour des sociétés de type boutique, où ils jouissent d’une plus grande liberté de décision et d’action. C’est pourquoi nous recherchons de nouveaux partenaires qui, comme moi, sont actifs dans la gestion de fortune, disposent déjà d’un portefeuille de clients établi et souhaitent franchir une nouvelle étape dans leur carrière. Dans les années à venir, l’une de nos priorités sera de gagner la confiance de la prochaine génération de clients et de la maintenir sur le long terme.
Beat Studer
Aquila Chommie Finance
Beat Studer est un financier chevronné, dont la carrière s’est déroulée en grande partie à l’international. Après sa formation à Zoug et à Zurich, il a commencé à travailler pour le Credit Suisse dans le domaine des fonds d’investissement. En 1977, pour Credit Suisse, il s’est installé en Amérique du Sud, à Caracas, où il a fini par occuper des fonctions de mandataire. Il a par la suite tenu des postes de direction à la Société Financière du Château et chez P. Schmid & Associés. Depuis 2011, il est associé-gérant et délégué du conseil d’administration d’Aquila Chommie Finance.
Andres Lakatos
Aquila Chommie Finance
Andres Lakatos est un professionnel de la finance qui dispose d’une longue expérience.
Il a commencé sa carrière au Credit Suisse en 2002 et a gravi les échelons jusqu’à devenir vice-président du Private Banking pour l’Amérique latine. Après avoir travaillé en Suisse, dans les Caraïbes et en Amérique du Sud, il a rejoint Marcuard Heritage à Zurich en 2016 en tant que managing director. Depuis juin 2024, il est partenaire chez Aquila Chommie Finance. Andres Lakatos est titulaire d’un Executive MBA de l’IE Business School et d’un Bachelor in Business Administration de la ZHAW.
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Ces dernières années, Tareno, le gérant bâlois, s’est beaucoup développé, au point de dépasser aujourd’hui les trois milliards de francs d’encours sous gestion. Il s’est également beaucoup transformé, en rajeunissant ses équipes, étape essentielle pour bien préparer l’avenir et conforter sa croissance comme le souligne son président, Ueli Bollag.
Par Jérôme Sicard
Quels sont les outils ou les ressources dont les gérants indépendants doivent absolument se doter aujourd’hui pour construire sur le long terme ?
Les ressources humaines, en priorité ! Sur le long terme, la réussite d’un gérant se construit sur des structures claires, d’excellents collaborateurs et un leadership fort. Pour gérer de manière optimale les actifs des clients, les collaborateurs doivent ensuite avoir à leur disposition les bons terminaux d’informations pour la collecte des données financières et les bons PMS. A cela, il faut ajouter une gestion rigoureuse des risques et une conformité constante pour tendre à une sécurité maximale. J’ai parlé plus tôt de leadership fort car la direction générale et le conseil d’administration sont tenus de déployer une stratégie cohérente qui privilégie en tout temps un service client pérenne.
Avez-vous intégré ces dernières années des applications fintechs à votre dispositif ?
Non. D’ailleurs, s’il a beaucoup été question de fintechs ou de wealthtechs voilà cinq ou six ans, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Elles ont un peu disparu des radars. En revanche, il en va tout autrement pour l’intelligence artificielle qui va beaucoup nous apporter sachant qu’au final les interactions personnelles resteront primordiales.
Comment Tareno s’est le plus transformé ces dernières années ?
Nous nous sommes d’abord beaucoup développés. Nous sommes une quarantaine d’employés et nous gérons désormais plus de trois milliards de francs. Nous veillons surtout à encourager l’innovation en permanence, dans nos processus et nos méthodes de travail afin de rester agiles, de bien anticiper et de mieux nous projeter vers l’avenir.
Nous avons fait en sorte par exemple que la nouvelle génération d’employés soit parfaitement intégrée à la structure, y compris au sein de la direction, pour nous assurer un regard neuf et pérenniser plus facilement nos activités. Nous avons l’environnement de travail plus moderne, plus attrayant pour nos conseillers à la clientèle. Nous avons également mis en place une approche structurée de la durabilité pour nos solutions d’investissement et étendu notre offre à des services de planification financière, entre autres.
Qu’en est-il plus exactememt de ces changements à la direction de Tareno ?
Tareno a été fondée en 2000. Aujourd’hui, plus aucun de ses fondateurs ne siège au comité exécutif. Sibylle Wiss, notre CEO, a quarante ans. Nicole Husman, Chief Risk & Compliance Officer, a tout juste 50 ans. Doron Bollag, notre CFO, a 37 ans, David Nordmann, notre responsable du développement commercial, a 42 ans et Ronny Bachenheimer 59 ans. Nous disposons donc d’une équipe de direction jeune et bien équilibrée. Et nous avons cette volonté de rajeunir les cadres à tous les niveaux de l’entreprise. C’est la politique de Tareno. Nous aidons nos jeunes collaborateurs, quand ils sont motivés et ambitieux, à s’épanouir dans le service à la clientèle et le conseil patrimonial. Nous soutenons également de jeunes conseillers à la clientèle. Nous leur donnons le temps nécessaire pour se développer. Au cours de cette phase, ils sont étroitement accompagnés et continuellement soutenus, que ce soit par le biais d’un mentorat, d’une formation ou d’un accès à des outils et à des processus éprouvés. Ils ont également la possibilité de travailler sur des leads pour acquérir de nouveaux clients.
Vous parlez de temps nécessaire. Qu’en est-il plus exactement ?
Comme ils n’ont souvent pas de portefeuille de clients au départ, nous pouvons leur donner jusqu’à trois, voire quatre ans, pour qu’ils prennent leurs marques. C’est un investissement important pour Tareno, mais nous voulons être sûrs que ces jeunes colalborateurs puissent s’épanouir pleinement dans leurs fonctions et qu’ils soient vraiment en mesure d’exploiter tout leur potentiel sur le long terme, une notion fondamentale pour nous.
Comment définiriez vous aujourd’hui votre proposition de valeur (USP) ?
Elle se reflète parfaitement dans notre slogan : “toujours innovants”, ou toujours en avance, si vous préférez. Nous proposons à nos clients un service très haut de gamme, avec une stratégie d’investissement complètement tournée vers l’avenir. Nous sommes très clairs sur ce que nous pouvons – ou ne pouvons pas offrir. Nous proposons des solutions différentiantes, parce qu’innovantes, à l’image de notre stratégie sur le climat. Notre capacité à comprendre et à mettre en œuvre les besoins de nos clients se reflète également dans notre intérêt pour le bitcoin, que nous avons intégré dans des solutions individuelles. Nous avons été parmi les premiers en Suisse à nous intéresser aux crypto monnaies. C’était il y a près de 8 ans.
Pour nous l’innovation réside dans la capacité à évoluer en même temps que les exigences des clients et les marchés, à comprendre les nouvelles tendances ou les nouveaux produits et à les adopter s’ils ont vraiment du mérite.
Sur ce marché, dans ce secteur, où voyez-vous les plus grandes opportunités aujourd’hui ?
En Suisse et en Europe, la création de richesse ne suit pas le même rythme qu’en Asie. Pourtant, nous voyons émerger des opportunités significatives de croissance pour notre entreprise sur le marché suisse. Nous pouvons acquérir, de manière ciblée, de nouveaux clients, si nous mettons bien en œuvre notre USP – un service de très grande qualité, une stratégie claire et de la transparence. L’essentiel est de comprendre leurs besoins spécifiques et de créer pour eux des offres véritablement sur mesure.
Dans le même temps, nous devons aussi produire davantage d’efforts en termes de marketing et de communication pour mieux faire connaitre le principe même de gérant indépendant. C’est un exercice difficile mais s’il est bien mené, il peut générer beaucoup de valeur à terme pour l’ensemble du secteur. Nous le voyons avec Tareno. Depuis quelques années, nous travaillons sur la fonction marketing & communication.
Quels sont aujourd’hui vos leviers de croissance ?
Nous activons exactement les mêmes leviers que d’autres sociétés de gestion : des parts de portefeuille plus importante, au travers par exemple de liquidity events dans le cas de la vente d’une entreprise. De nouveaux clients, de nouveaux relationship managers qui disposent déjà d’un book conséquent ou encore l’intégration de structures EAM qui cherchent à se rapprocher de partenaires solides, comme nous pouvons l’être. A ces différents leviers vient s’ajouter notre ligne asset management, un axe de développememt important puisque nous comptons déjà 450 millions d’encours sur cette ligne de métier, grâce par exemple au Tareno Waterfund. Ces prochaines années, nous allons nous renforcer dans ce domaine car nous voyons apparaître là-aussi des opportunités intéressantes.
Ueli Bollag
Tareno
Ueli Bollag est président du conseil d’administration de Tareno depuis 2020, où il est en charge de la stratégie. Il est également l’actionnaire majoritaire de la société. Il l’a rejointe en 2005 en tant qu’associé et il y a lancé le fonds Tareno Global Water Solutions en 2007 qu’il a géré jusqu’en juillet 2021, date à partir de laquelle il en intégré le comité consultatif. Pour Tareno, Ueli a également exercé les fonctions de CEO de 2011 à 2020. Plus tôt dans sa carrière, il a travaillé comme gestionnaire d’actifs à la Schweizerische Kreditanstalt, devenu par la suite Credit Suisse, avant de se lancer comme gérant indépendant.
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Les indices Performance Watcher ont rendu leur verdict. En 2024, les gestionnaires suisses ont réalisé des performances très satisfaisantes, en nette hausse par rapport à l’année précédente. Ils ne rivalisent naturellement pas avec le S&P 500, pour des raisons évidentes de diversification. Eric Bissonnier en livre ici l’analyse.
Comment appréciez-vous les performances des gestionnaires de portefeuille en Suisse pour l’année 2024 ?
En 2024, les gestionnaires de portefeuilles suisses, issu des banques ou de structures indépendantes, ont globalement tiré parti des conditions de marché favorables pour améliorer leurs performances par rapport à l’année précédente. C’est ce qui ressort de l’analyse des indices Performance Watcher, où les portefeuilles en francs suisses affichent des résultats solides. Le segment Low Risk a enregistré une hausse de +4,36 %, en hausse de 1,7 % par rapport à 2023, le Mid Risk a progressé de +6,42 %, contre +3,27 % en 2023, et le High Risk atteint +9,73 %, soit une amélioration de 3,8 % par rapport à l’année précédente.
À titre de comparaison, les actions mondiales, représentées par l’indice MSCI World en CHF, ont connu un rendement exceptionnel de +26 % en 2024, contre 10 % en 2023.
Si les actions mondiales ont bénéficié de l’envolée des géants de la tech américaine, les portefeuilles diversifiés, plus prudents par nature, ont été pénalisés par leur faible exposition à ces titres. De plus, le contexte économique suisse, marqué par une faiblesse du franc en fin d’année et des taux d’intérêt durablement bas, n’a pas pleinement compensé les faibles performances des grandes entreprises locales. Le SMI, principal indice suisse, n’a progressé que de 7,5 % en 2024.
Pourtant, atteindre près de 10 % de rendement annuel avec des portefeuilles diversifiés, investis dans plusieurs classes d’actifs, reste un succès significatif, dans le cadre d’une gestion équilibrée et prudente destinée à une clientèle fortunée.
Que vous inspire l’écart entre l’indice MSCI World et les indices Performance Watcher ?
L’écart de performance entre les portefeuilles diversifiés et les indices actions met bien en lumière les limites de la diversification. Contrairement au MSCI World, dominé par les valeurs américaines, un portefeuille équilibré en franc suisse ne peut pas concentrer trois quarts de ses actifs sur le marché américain ou sur quelques titres vedettes, tels que les Magnificent Seven. Ces dernières ont généré plus de la moitié de la performance du S&P 500 en 2024, avec une capitalisation combinée représentant un tiers de l’indice. Allouer 3 ou 4% à un titre comme Nvidia dans un portefeuille diversifié en CHF n’a tout simplement aucun sens, quand bien même le potentiel d’appréciation s’en voit limité d’autant.
Dans l’analyse des indices Performance Watcher 2024, quels autres éléments retiennent plus particulièrement votre attention ?
Que ce soit en franc suisse, en dollars ou en euro, les performances des indices sont très proches les unes des autres. C’est un phénomène suffisant rare pour qu’il mérite d’être souligné. Historiquement, le portefeuille en CHF sous-performe, parfois de manière très significative. Ce n’est pas le cas cette année. L’indice High Risk en CHF s’élève à 9,73%. Il est de 9,63% en dollars et de 9,76% en euros, pour des volatilités réalisées assez similaires : 7,93% franc suisse, 8,58% en dollar et 7,07% en euros. Cette homogénéité entre devises est étonnante en raison des différences culturelles, des différences de comportement, voire même des différences de taux qui existent entre elles.
Comment est-il possible, aujourd’hui encore, d’optimiser le la construction et la gestion des portefeuilles chez les gérants indépendants comme dans les banques ?
L’une des clés aujourd’hui est de développer davantage la gestion du risque dans la gestion du portefeuille. Mais il ne s’agit pas seulement de gérer le risque aux seules fins de protéger les portefeuilles. La gestion du risque a une dimension plus étendue. Il faut l’exploiter de manière à minimiser l’impact des pertes et à maximiser dans le même temps la participation à la hausse. C’est une formule un peu passe-partout, mais elle souligne pourtant un point capital : quand le risque est bien géré, il est possible d’en assumer un peu plus. Et de pouvoir donner par exemple davantage d’espace aux Magnificent Seven. Les gérants alternatifs excellents dans cette approche. Dans le monde de la gestion de fortune, la gestion du risque reste encore très passive, très linéaire, sans recours à des produits asymétriques bien que les gérants aient les compétences en interne, Beaucoup se montrent encore frileux dans l’usage de ces produits. Il y a encore une grande marge de progression dans ce domaine.
Eric Bissonnier
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Eric Bissonnier est CEO de Performance Watcher depuis l’an passé. Il a commencé sa carrière en 1992 pour Chase Manhattan Private Bank à Genève et New York. En 1998, il s’est joint à la société de multi-gestion alternative EIM dont il est devenu CIO en 2002. Il est resté en poste chez Gottex et LumX Asset Management, sociétés qui ont succédé à EIM, jusqu’en 2019. Il a joué un rôle déterminant dans le développement de la fintech LumRisk, une spinoff d’EIM spécialisée dans la gestion des risques. Eric possède la certification CFA et il est titulaire d’un Mastère en économie obtenu à l’Université de Genève.
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Si la performance n’est pas le seul critère à prendre en compte, elle joue néanmoins un rôle déterminant dans la proposition de valeur des gérants indépendants. C’est le point de vue de Laurent Genoud, qui en profite ici pour passer en revue les fonctions régaliennes des GFI.
Par Jérôme Sicard
Parmi tous les critères de satisfaction qui importe aux yeux de vos clients, où situez-vous plus précisément la performance des portefeuilles aujourd’hui?
Au vu des relations très proches que nous établissons dans le temps avec nos clients, il est certain que notre apport ne peut pas se limiter à la seule performance de leurs portefeuilles. Nous réussissons à créer avec eux des liens forts. Dans la plupart des cas, ils nous perçoivent comme des professionnels capables de résoudre les différents problèmes qu’ils rencontrent dans la construction et la gestion de leur patrimoine. Nous sommes présents à leurs côtés pour les accompagner aussi dans des domaines clés comme la prévoyance, la fiscalité, les crédits hypothécaires, la gestion des biens immobiliers, et des sujets hautement sensibles comme la succession familiale. Nous travaillons à 360 degrés.
En revanche, il me semble évident que la performance occupe un rang élevé dans notre proposition de valeur. Elle est au cœur même de notre modèle d’affaires. Elle valide dans une certaine mesure nos compétences et elle nous assure au final la confiance que nous porte nos clients. En ce sens, elle est forcément déterminante !
Techniquement, où faut-il aller chercher de l’alpha aujourd’hui dans les stratégies d’allocation ?
L’alpha, pour moi, relève beaucoup du concept marketing. En réalité, je pense que l’alpha se trouve d’abord dans la personne, à savoir dans le gestionnaire et dans la différence qu’il fait par rapport à ses pairs. L’alpha, c’est avant tout le résultat d’une stratégie élaborée en étroite collaboration avec chacun de nos client et pilotés sur le long terme en ajustant certains paramètres au fil du temps. J’aurais donc plutôt tendance à me méfier de l’alpha quand il implique une approche un peu trop mathématique du portfolio management.
Comment vous y prenez-vous pour optimiser la diversification des différentes poches qui composent vos portefeuilles?
Il ne faut pas perdre de vue que la diversification dépend aussi beaucoup des aspirations et des attentes de nos clients. En ce qui concerne mes portefeuilles, j’ai construit ma réputation sur la cote suisse. Je me suis spécialisé sur les valeurs pour une clientèle suisse dont les portefeuilles sont libellés en francs suisses. C’est mon ADN. Il n’a pas généré beaucoup de valeur en 2024, une année marquée par la domination des Magnificent Seven et de la tech US, mais c’est une approche qui se valide sur le long terme et elle correspond à la volonté de mes clients. Ils apprécient le biais défensif des actions suisses ainsi que leur belle exposition sur la scène internationale. Si mes clients souhaitent davantage de diversification sur un échelle plus mondiale, je me sens capable de les orienter vers un autre gestionnaire d’Eagle Invest, plus à même de satisfaire leur demande.
Comment avez-vous fait évoluer la construction et la gestion de vos portefeuilles ces dernières années?
Nous n’avons pas mis en place de processus systématiques dans la construction et la gestion de nos portefeuilles, parce que nous voulons rester connectés avec la réalité. Le monde change, de plus en plus vite d’ailleurs, de grandes tendances se dessinent, et nous devons pouvoir intégrer ces grandes orientations dans nos portefeuilles. L’enjeu est là : avoir une vision claire sur les marchés et leur évolution. Pour ce qui relève ensuite du choix des titres, ce sont toujours les mêmes fondamentaux que nous employons.
Ces cinq dernières années, qu’avez-vous changé dans vos méthodes ?
Nous essayons de conserver la même politique de placement, puisqu’elle nous a valu de bons résultats jusqu’à présent. Nous restons concentrés sur les valeurs suisses et les portefeuilles en franc suisse. Nous faisons peu de market timing et nous ne partons pas sur les produits exotiques.
En revanche, pour certaines classes d’actifs de plus en plus complexes, nous n’hésitons plus à déléguer la gestion à des spécialistes qui maîtrisent parfaitement leur domaine.
Je dirais enfin que nous prêtons beaucoup plus d’attention aux coûts, quelle que soit leur nature, car les clients y sont bien évidemment de plus en plus sensibles. Pour les dépôts de leurs avoirs, ils sont devenus plus flexibles et la réputation de la banque dépositaire ne suffit plus à les convaincre. Nous intégrons aussi davantage de produits indiciels, des ETF, meilleur marché, pour couvrir certaines régions ou certains thèmes – plutôt plain vanilla – où il est illusoire de penser à surperformer le marché sur le long terme.
Est-il encore possible aujourd’hui pour un gérant indépendant d’assumer à la fois les fonctions de relationship manager et de portfolio manager ?
Il faut aussi ajouter le rôle d’analyste ! Relationship manager, portfolio manager et analyste. Ce sont les trois fonctions régaliennes du gérant indépendant. Pour moi, nous devons absolument remplir ces trois rôles et justifier ainsi notre proposition de valeur, bien que le régulateur semble vouloir nous compliquer un peu la tâche. Si nous ne jouons pas ces trois rôles nous risquons de passer dans un mode private banking avec davantage de silos, de verticalité et le risque à terme de nous déconnecter de la réalité. Il se peut que la fonction de relationship manager prenne chez les gérants indépendants un peu plus d’importance mais le travail de portfolio manager et d’analyste assure la complétude de notre mission. C’est ce que nos clients attendent de nous. Ils veulent avoir en face des professionnels qui savent de quoi ils parlent et en qui ils peuvent avoir confiance. C’est donc indispensable. Essentiel !
Laurent Genoud
Eagle Invest
Laurent Genoud a entamé son parcours professionnel chez SBC Warburg dans le négoce de devises puis chez Credit Suisse dans le private banking. En 2007, il a rejoint Genoud Asset Management, société créée par son père, jusqu’à la fusion en 2014 avec Eagle Invest, dont il est aujourd’hui directeur.
Laurent a effectué des études des études d’économie politique à Zurich. Il a terminé en 2006 la formation AZEK d’expert fédéral en finance et investissements et a également obtenu le diplôme de Certified International Wealth Manager. Il est membre par ailleurs de la Swiss Financial Analyst Association et a enseigné pendant 3 ans à la Hochschule für Banken und Finanzen de l’AKAD Business School, Zurich-Oerlikon.
Pierre Ricq
Union Bancaire Privée
«Bien faire la distinction entre le gestionnaire de fortune et le family officer»
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