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Petra Kordosova
Telomere Capital
«Une plateforme IT doit se voir aujourd’hui comme un levier stratégique.»
Présidée par Nicole Curti, l’Alliance des Gestionnaires de Fortune Suisses s’est donné pour mission de renforcer l’image, la crédibilité et l’attractivité du métier de gérant indépendant. Professionnalisation, formation, innovation, synergies entre membres, reconnaissance institutionnelle : autant d’initiatives stratégiques que l’Alliance mène pour fédérer une communauté de plus en plus engagée.
Par Jérôme Sicard
Valoriser la profession de gérant indépendant
Nous voulons donner au métier de tiers gérant une image plus professionnelle. C’est une profession qui mérite d’être mieux comprise, mieux respectée. La FINMA nous a d’ailleurs beaucoup aidés. La nouvelle règlementation, pratiquement aussi exigeante pour les gérants indépendants que pour les banques, a renforcé notre légitimité. Autrefois, toutes sortes de profils pouvaient se lancer dans la gestion de fortune avec des parcours assez divers, sans avoir nécessairement l’expérience requise ni d’ailleurs la structure. Longtemps, les gérants ont formé un ensemble assez hétéroclite. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Au sein de l’Alliance, nous considérons cette reconnaissance formelle comme une base essentielle. Notre mission est de la porter et de l’incarner. Nous en sommes en quelque sorte le relais institutionnel. A notre façon, nous voulons être une vitrine pour le métier de gérant indépendant.
Il ne faut pas pour autant perdre notre agilité. L’ADN de la Suisse, ce sont les petites et moyennes entreprises. Il en va de même dans le secteur de la gestion de fortune. Tous autant que nous sommes, nous animons de petites structures très agiles, très efficaces. C’est ce qui fait d’ailleurs la force de notre secteur. Nous ne cherchons pas à devenir tous des mastodontes. Un gérant indépendant peut parfaitement offrir un service professionnel avec des actifs s’élevant à 1 milliard. Il ne faut pas croire qu’il en faut 10 ou 15 pour justifier de ses compétences.
Attirer les talents
Nous voulons tous attirer des talents au sein de nos structures. C’est l’un des enjeux les plus importants auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Nous aimerions voir par exemple les relationship managers en poste dans les banques penser à nous lorsqu’ils envisagent de changer d’établissement. Plutôt que se tourner vers d’autres banques, nous préférerions qu’ils voient la gestion indépendante comme une alternative parfaitement légitime avec, pour eux, des perspectives tout aussi attrayantes.
Mais pour cela, il faut que notre métier ait une image plus forte, plus crédible. Les talents qui apparaissent sur nos radars doivent savoir que nous avons des structures solides, des outils très avancés, un cadre réglementaire, et une forte communauté rassemblée derrière nous. Voilà ce que nous essayons d’accomplir au travers de l’Alliance : donner envie de nous rejoindre, de nous rendre attractifs pour les meilleurs profils, y compris les plus jeunes.
Encourager les synergies
A l’Alliance, fédérer les membres, encourager les synergies entre nous, est devenu un axe prioritaire. L’association a profondément évolué ces dernières années. D’un simple regroupement d’acteurs historiquement concurrents, elle s’est transformée en véritable communauté. Des outils concrets ont été mis en place pour faciliter nos échanges. Je pense par exemple au Compliance Hub, où les responsables compliance partagent leurs pratiques et leurs solutions. Des groupes de travail sur des sujets clés comme l’investissement, la réglementation, les produits maison, ou encore les outils technologiques ont également été mis en place. Et des canaux plus informels sont en réflexion – comme un chat collaboratif – pour fluidifier les problèmes rencontrés au quotidien.
Au-delà de ces dispositifs, c’est tout un état d’esprit qui s’est installé : la solidarité, l’échange spontané, le réflexe d’appeler un confrère – peu importe qu’il soit un concurrent ! – pour un conseil. Certains liens sont devenus amicaux. Aujourd’hui, les membres se retrouvent lors d’apéros organisés dans leurs bureaux, d’événements comme le CEO Summit, ou simplement autour d’un déjeuner. Une vraie dynamique collective s’est créée, bien différente de l’image formelle qu’on associe souvent à notre secteur.
Développer les compétences
Nous travaillons énormément sur le volet formation. Nous avons monté des modules certifiés SAQ, en partenariat avec BDO notamment. Des webinaires sur l’AML, la réglementation, la cybersécurité ont été aussi organisés. Au chapitre de la cybersécurité, nous sommes allés jusqu’à simuler des campagnes de phishing dans les équipes pour tester les réactions des collaborateurs.
Nous avons lancé en parallèle des micro-formations continues. Toutes les deux semaines, nous produisons une courte vidéo, avec deux ou trois questions, et nous maintenons ainsi le niveau de vigilance de nos staffs. C’est très simple, mais très efficace. Et gratuit pour tous les employés membres de l’Alliance.
Nous avons également proposé des sessions entièrement consacrées à LinkedIn. Comment optimiser son profil ? Comment concilier comptes entreprises et comptes personnels ? Comment se familiariser avec l’algorithme… Nous voulons que chaque membre puisse développer ses compétences au-delà de la finance, sur la communication, le digital, la tech, entre autres…
Promouvoir l’innovation
Nous avons tous beaucoup investi dans les outils. Il n’en demeure pas moins que chaque membre de l’Alliance utilise un PMS ou un CRM différent. Certains utilisent Wize, d’autres Expertsoft, ou Infront qui a racheté Assetmax. La liste est longue. Nous avons donc créé des groupes de travail par PMS. L’idée, c’est de mutualiser les besoins, de se coordonner sur les développements demandés, et de négocier ensemble pour obtenir un service et une solution digitale correspondant véritablement à nos besoins.
Ce n’est pas simple, bien sûr, mais ça avance. On essaie aussi de servir d’interface entre les fournisseurs et les membres, pour que les produits s’adaptent vraiment à nos besoins. Et c’est ce rôle que l’ASWM peut jouer, parce qu’un membre n’aurait pas ce poids s’il était seul.
Renforcer les relations institutionnelles
L’Alliance jouit désormais d’une vraie crédibilité auprès des institutions. Nous voyons la FINMA deux fois par an, à leur demande. Nous sommes devenus pour eux des interlocuteurs privilégiés dans la mesure où nous représentons les gérants les plus influents de la place. Nous menons aussi des échanges réguliers avec l’Asset Management Association Switzerland, et la Swiss Banking Association. Nous discutons même de la création d’un groupe de travail spécifique aux gérants indépendants au sein de l’ASB, sur le modèle luxembourgeois.
Sur le plan international, nous avons d’ailleurs des liens avec l’ABBL au Luxembourg, de même qu’avec Dubaï et Singapour… Ce sont des échanges très enrichissants. A terme, nous souhaitons que l’Alliance soit reconnue comme un acteur de référence dans la gestion de fortune, en Suisse et à l’international. Nous sommes une vitrine institutionnelle pour la profession et nous voulons être entendus à ce titre.
Organiser des événements pour renforcer la visibilité et la communauté
Nos événements donnent corps à l’Alliance. Nous nous retrouvons souvent. Je pense par exemple au CEO Summit, devenu l’un de nos moments forts. Cette année, nous avons visité le Palais fédéral à Berne, rencontré des parlementaires, découvert une étude de marché de BCG, et organisé un speed-dating entre membres. Nous avons aussi eu la chance d’avoir parmi nous Sabine D’Amelio-Favez, directrice du départment fédéral des finances, Patricia Danzi , directrice générale du SECO, et Tim Radjy, fondateur et président de AlphaMundi.
Nous avons également monté les Custody Bank Awards qui connaissent un succès fou. Ils ont pris une ampleur incroyable en quelques années et les banques dépositaires apprécient énormément notre démarche.
A moindre échelle, nous organisons aussi des apéros chez les membres, qui invitent à tour de rôle, ce qui permet aux employés de mieux connaître les autres membres et faciliter l’échange entre eux.
Et bien sûr, tout ce travail est relayé sur les réseaux sociaux. Nous animons notre LinkedIn, nous relayons les publications de nos membres. Nous mettons en valeur leurs équipes, leurs histoires. Encore une fois, nous avons pour objectif de structurer une communauté professionnelle, de la rendre vivante, visible, connectée.
Nicole Curti
Capital Y
Managing partner de Capital Y, la boutique genevoise, Nicole Curti préside l’ASV-ASWM, l’Alliance des Gestionnaires de Fortune Suisses, depuis mars 2022. Elle travaille dans la gestion de fortune depuis 25 ans. Elle a d’abord passé dix ans chez Lombard Odier notamment au sein du département Key Clients. Elle a ensuite créé et dirigé la filiale Suisse de Stanhope Capital avant de rejoindre Capital Y. Nicole est membre de plusieurs conseils d’administration ou consultatifs. Elle siège également au comité central de Swiss Athletics. Elle possède un Bachelor en sciences politiques de l’Université de Lausanne et un MBA de l’ESADE Business School de Barcelone.
Petra Kordosova
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«Une plateforme IT doit se voir aujourd’hui comme un levier stratégique.»
Guillaume de Boccard
Geneva Compliance Group
Gestion proactive des risques organisationnels : un atout plus qu’une contrainte
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Avec smzh, Gzim Hasani a voulu rendre le modèle family office accessible à une clientèle plus large. Sa plateforme hybride couvre donc toutes les dimensions du patrimoine : prévoyance, fiscalité, immobilier, assurances, structuration. Une approche cohérente, indépendante, conçue pour accompagner des clients aux parcours trop complexes pour les approches standards de la gestion traditionnelle.
Par Jérôme Sicard
Pourquoi avez-vous décidé qu’il était temps d’ouvrir les services de type family office à une clientèle plus large?
J’ai longtemps conseillé des clients ultra-fortunés. Je sais donc à quoi ressemble un service de très haut niveau qui soit à la fois personnalisé, réactif, et multidimensionnel. Mais j’ai aussi vu l’envers du décor. J’ai rencontré des clients avec trois millions d’actifs, autant en hypothèques, et une solide enveloppe de prévoyance, qui se retrouvaient dirigés vers des centres d’appels. Cela m’a toujours paru aberrant.
Ces personnes ne sont pourtant pas des exceptions. Leur vie financière est complexe, elles sont prêtes à payer pour un service haut de gamme, mais elles restent en dessous des seuils arbitraires fixés par les banques. Pour moi, l’accès à un conseil de qualité devrait dépendre de la complexité des besoins, pas uniquement du montant de la fortune. Et ce segment est largement sous-servi.
Comment définissez-vous votre modèle « Family Office Light »?
Il repose sur quatre piliers qui sont la planification financière, le conseil en investissement, l’assurance, et le bloc immobilier/hypothèques. Vivre en Suisse implique d’entrée de jeu une relative complexité financière – questions fiscales dès 18 ans, 3e pilier, assurances, hypothèque –sans forcément disposer d’une grande fortune.
Nous avons construit une plateforme unique qui permet de tout piloter de façon intégrée. Habituellement, un client doit jongler avec cinq conseillers, chacun sur sa spécialité. Cela crée de la friction, des angles morts. Nous offrons à l’inverse une interface unique, un seul point de contact, une logique d’ensemble cohérente. Tout fonctionne en synergie.
S’agit-il juste de la version allégée de services réservés aux UHNWI?
Pas vraiment. Les besoins de fond sont très proches. Tout le monde veut être entendu, compris de manière à pouvoir prendre ses décisions plus sereinement. Que vous gériez 3 ou 300 millions, vous vous souciez tout autant de vos retraites, de vos impôts, de vos placements, de vos assurances. Ce qui change, c’est l’échelle, pas l’intention.
Nous avons simplement effacé la ligne arbitraire qui disait : « Ce niveau de service est réservé aux fortunes supérieures à 20 millions. »
La technologie est-elle au coeur de votre modèle?
On pense souvent que c’est avant tout une histoire de tech. Ce n’est pas le cas — du moins pas au départ. Tout a commencé avec la confiance. Nous venons du monde des Ultra High Net Worth Individuals. Les clients nous connaissaient déjà, ce qui nous a permis d’obtenir un accès privilégié aux banques et aux assureurs. Et nous avons bien évidemment délivré. En parallèle, le marché a évolué. La fidélité aux banques traditionnelles s’érode au fil des années. Les clients attendent aujourd’hui de la réciprocité. Ils veulent être vus, compris, considérés. C’est ce glissement qui a ouvert la voie à des acteurs comme nous.
Comment monétisez-vous vos services au-delà de la gestion de portefeuille?
Avec discernement. Nous ne sommes pas dans une logique business de transactions. La clé, c’est la profondeur et la durée de la relation. Notre modèle repose sur des marges récurrentes faibles mais diversifiées : assurance, hypothèques, prévoyance, conseil. Et nous grandissons en même temps que nos clients.
VZ est une bonne référence : ils ont montré que ce type de modèle, axé multi-services, peut se déployer à grande échelle. Notre version est juste plus moderne, plus dynamique, mais le principe reste le même : nous cherchons à générer une valeur récurrente, fondée sur la confiance.
Qu’est-ce qui est possible chez smzh qui ne l’était pas chez Credit Suisse ou Julius Baer?
L’indépendance. C’est la différence la plus notable. En banque, j’avais envie de conseiller mes clients globalement, mais je n’en étais pas capable. Je ne pouvais pas leur proposer de conseil fiscal, les aider à structurer leur retraite, ou leur apporter de perspective sur l’immobilier. Nous n’étions pas toujours en mesure de recommander ce qu’il y avait de plus pertinent car nous nous heurtions à certaines restrictions.
Aujourd’hui, avec une architecture réellement ouverte, ces contraintes n’existent plus. Je peux recommander UBS pour tel besoin, Allianz ou Lombard Odier pour tel autre, sans conflit d’intérêts. Nous nous occupons de la due diligence et le client décide. Cette liberté est au bénéfice du client — et pour nous, elle redonne tout son sens à notre rôle de conseiller.
Quels sont les services les plus demandés actuellement?
Aujourd’hui, ce sont clairement l’assurance, les hypothèques et le conseil immobilier. Ce sont des domaines dans lesquels notre expertise est solidement établie et notre crédibilité largement reconnue. Nous accompagnons par exemple des familles qui gèrent plusieurs centaines de millions en biens immobiliers — du financement à la structuration en passant par la gestion du risque.
Mais l’avenir est à l’intégration. Notre « CIO Office » se développe rapidement. Avec notre nouvelle solution – smzh Invest – nous proposons des portefeuilles individualisés avec un montant minimum de 1’000 francs, accessibles aussi bien dans le cadre d’un investissement classique que dans celui du troisième pilier. Nous avons mis en place également des services d’allocation d’actifs pour les clients qui détiennent dans une large mesure des actifs non cotés ou non liquides. Pour beaucoup d’entrepreneurs, l’entreprise représente en effet l’essentiel de leur patrimoine, et c’est là un angle mort dans les modèles traditionnels. Nous, nous intégrons cette réalité au coeur de notre stratégie.
Quelles sont les principales attentes de vos clients aujourd’hui?
Clarté et simplicité. Entre taux d’intérêt, immobilier, politique mondiale et réforme des retraites, ils se sentent submergés. Leurs questions sont très concrètes. Est-ce que je peux me le permettre? Et si je vis jusqu’à 100 ans? Dois-je mettre mon bien en garantie?
Nous recevons aussi de plus en plus de demandes pour des « deuxièmes opinions ». Les clients ne veulent pas forcément quitter leur banque — mais ils veulent un regard indépendant, extérieur et objectif C’est exactement là que nous intervenons.
À qui s’adresse smzh concrètement?
À tous. Du jeune de 19 ans qui prend son assurance ménage, jusqu’à la famille qui gère 14 milliards. Ce n’est pas un slogan, c’est la réalité. Nous croyons à l’accompagnement sur tout le cycle de vie.
Trop d’acteurs raisonnent en segments ou en transactions. Nous, nous pensons en trajectoires. L’étudiant d’aujourd’hui peut être le grand entrepreneur de demain. Et ce jour-là, nous connaîtrons déjà son histoire. Ce lien ne s’invente pas.
Quelle est votre ambition à l’horizon 2030?
Nos objectifs sont clairs. Nous visons plus de 400 collaborateurs, environ 60’000 clients, et une place de leader sur le marché suisse — non seulement comme société de conseil financier, mais comme plateforme intégrée.
Nous avons l’infrastructure : bureaux physiques, système digital, équipes dimensionnables. Et nous ne fonctionnons encore qu’à une fraction de notre capacité. Pour l’instant, nous concentrons nos efforts sur la Suisse alémanique, où nous constatons une forte demande.
Nous investissons résolument dans la technologie — non pour suivre une tendance, mais pour en décupler la portée. Prisma, notre plateforme, incarne cette vision. C’est un véritable family office que nous mettons dans votre poche. Prisma offre une transparence totale sur l’ensemble de votre univers patrimonial — investissements, assurances, fiscalité, prévoyance. Vous gardez la main quand vous le souhaitez, et vous bénéficiez d’un accompagnement expert lorsque vous en avez besoin. Ce modèle hybride, alliant le meilleur du digital et de l’humain, n’est plus une promesse : c’est notre réalité.
Quel type de partenariats privilégiez-vous?
Tous ceux qui apportent de la valeur à nos clients et s’intègrent à notre écosystème — banques, assureurs, caisses maladie, fiscalistes, fiduciaires, etc.
Nous proposons déjà des solutions en marque blanche pour des gérants externes qui se branchent à notre infrastructure de conseil. Les acquisitions ne sont pas exclues — à la seule condition que les cultures s’alignent. Beaucoup veulent monétiser le passé. Nous, nous construisons l’avenir. Et nous cherchons des partenaires qui partagent cet esprit.
Gzim Hasani
smzh
Gzim Hasani dirige smzh, un prestataire de services financiers actif dans les domaines de l’investissement, de la prévoyance, de la fiscalité, de l’immobilier, de l’assurance et de la structuration juridique. Il en est le fondateur. Il est également l’initiateur d’Impegno & Partners, une plateforme dédiée à l’accompagnement patrimonial de clients très fortunés. Son expertise repose sur une solide expérience acquise auprès d’une clientèle UHNWI, notamment chez Credit Suisse et Julius Baer, où il a exercé en tant que senior relationship manager. Gzim Hasani est titulaire d’un MSc délivré par la Kalaidos Banking + Finance School.
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Pour Stefan Matti, son CEO, la forte croissance de LeoVest tient aussi en partie au nouveau cadre réglementaire. Il ne le voit pas comme un frein, mais comme un accélérateur qui confère aux gérants indépendants la légitimité et la crédibilité nécessaires dans un environnement plus exigeant.
Par Levi-Sergio Mutemba
Quel bilan tirez-vous du rebranding de LeoVest entrepris l’an passé?
Bien que nous soyons encore une jeune entreprise, notre développement est impressionnant. Fin 2023, lors de l’acquisition de Green Wealth Partners, nous comptions deux collaborateurs et environ 50 millions de francs d’actifs sous gestion. Moins de deux ans plus tard, nous gérons 1,6 milliard de francs, nous travaillons avec 17 gérants et nous comptons au total 22 employés. De plus, des conseillers seniors expérimentés nous rejoignent régulièrement. La dynamique de l’entreprise les attire, d’autant qu’elle est dotée d’une vision claire et qu’elle se fonde sur des valeurs solides.
Quels sont vos marchés clés?
Actuellement, il s’agit principalement du Royaume-Uni, de la Suisse, du Liechtenstein et de l’Allemagne. En parallèle, nous développons des activités dans les pays nordiques, en Israël et en Afrique du Sud, où nous faisons partie des rares EAM suisses disposant d’une licence en nom propre. Plusieurs de nos clients se trouvent dans des situations familiales complexes, ce qui nous amène à accompagner également leurs proches dans diverses juridictions internationales.
La FINMA est souvent critiquée pour les exigences trop strictes qu’elle impose aux petites structures. Quelle est votre opinion à ce sujet?
Notre vision est différente. Bien sûr, la réglementation devient de plus en plus complexe et lourde. Mais pour nous, il s’agit d’une opportunité et non d’une menace. Le client mérite d’être protégé par une réglementation exigeante, car celle-ci crée de la transparence. Elle permet aux gérants indépendants de démontrer concrètement la qualité et l’intégrité de leurs systèmes de conformité.
Comparée à la Suisse, la réglementation européenne est encore plus complexe et finalement plus coûteuse. Le cadre suisse reste plus flexible, pragmatique et avantageux. Certains gérants semblent ne pas avoir encore pleinement intégré l’évolution du secteur et s’accrochent à des modèles du passé, que ce soit en matière de gouvernance, de structure de propriété ou de compliance, qui ne correspondent plus aux exigences d’une gestion de fortune moderne.
Prévoyez-vous une poursuite de la consolidation?
J’en suis convaincu. Beaucoup de petits acteurs disparaîtront en raison des coûts réglementaires plus élevés. Cela entraînera des fusions ou des acquisitions. D’autres seront contraints de cesser leurs activités. Nous observons déjà cette consolidation au Royaume-Uni et en Allemagne. Elle atteindra également la Suisse.
Pouvez-vous donner un exemple récent de la manière dont LeoVest répond aux exigences réglementaires de la FINMA?
Tout gestionnaire de fortune agréé par la FINMA est tenu de respecter les règles du jeu réglementaires, c’est une évidence. Chez LeoVest, nous mettons en œuvre ces exigences de manière à créer une réelle valeur ajoutée pour nos clients. Notre objectif est de rendre la compliance efficace, digitale et transparente.
Un bon exemple est la gestion des conflits d’intérêts, encore fréquents dans l’industrie financière. Lorsqu’ils apparaissent chez nous, nous les abordons ouvertement et cherchons ensemble des solutions, afin que nos clients bénéficient du meilleur service, toujours dans leur intérêt. Un tel processus demande patience et précision pour répondre aux exigences. Mais il est juste et nécessaire, dans la mesure où l’industrie financière suisse a commis des erreurs par le passé, qui ont nui à sa réputation.
Comment parvenez-vous à attirer autant de conseillers en si peu de temps, au regard de votre taille initiale?
Cela tient principalement à notre modèle de partenariat fondé sur les valeurs. Chaque associé est un actionnaire significatif et participe activement aux décisions stratégiques. Pour beaucoup de conseillers, il est essentiel de pouvoir façonner l’avenir de l’entreprise plutôt que d’être simplement membre d’une organisation.
S’ajoute à cela notre infrastructure technologique, considérablement renforcée, qui soutient nos relationship managers au quotidien et améliore l’efficacité. J’ai la chance d’avoir deux jeunes collègues au sein de l’équipe dirigeante qui nous défient constamment sur le plan technologique. Notre offre innovante est également attractive, en ceci que nous proposons deux philosophies d’investissement distinctes, active et passive.
Et finalement, c’est la culture d’entreprise et la très bonne atmosphère au bureau qui font la différence. Nous apprécions la diversité des gens avec leur personnalité, afin de maintenir un échange collégial et vivant. Nous célébrons nos succès ensemble, lors d’un barbecue sur la terrasse, d’un apéritif, d’une soirée grillades sur l’Uetliberg, d’un week-end de ski ou d’un match de padel. Chacun est invité à contribuer selon sa personnalité et ses préférences.
Et quel est votre modèle de rémunération?
Notre modèle est résolument entrepreneurial. Chaque conseiller participe de manière substantielle au succès de l’entreprise. Concrètement, il perçoit 70% des revenus qu’il génère lui-même, mais aucun salaire fixe. Ce modèle attire des conseillers disciplinés, bien organisés et convaincus de leur propre réussite.
Stephan Matti
LeoVest
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À la demande des gérants présents sur sa plateforme, Performance Watcher a lancé un programme de certification qui répond à un double objectif : mettre en valeur la qualité de leur travail et renforcer au final la confiance de leurs clients finaux dans une relation de long terme.
Par Jérôme Sicard
Pourquoi avoir lancé ce programme de certification ?
Nous l’avons lancé tout simplement parce que nos clients nous l’ont demandé. Les gérants utilisent nos rapports comme outil de communication avec leurs propres clients, et Performance Watcher intervient alors comme tiers de confiance. Ces derniers temps, ils nous ont de plus en plus sollicité pour que nous nous engagions davantage dans cette dimension de communication et de marketing. De notre côté, il devenait aussi essentiel de nous assurer que les gérants qui s’appuient sur nos services le fassent de manière correcte et transparente. La certification répond donc à un double objectif : elle apporte de réels avantages au gérant, mais elle les soumet aussi à certaines obligations. Elle est d’ailleurs renouvelée chaque année, ce qui garantit la rigueur et la continuité de l’engagement.
Comment cette initiative s’inscrit-elle dans la stratégie globale de Performance Watcher ?
C’est une initiative qui s’inscrit dans une logique win-win. Les gérants avaient besoin d’un label pour se distinguer. Quant à nous, c’est l’occasion de valoriser nos clients et de renforcer notre propre marque. Les gérants certifiés sont désormais mis en avant, non seulement grâce aux outils marketing que nous leur fournissons — certains les utilisent déjà activement — mais aussi parce que nous pouvons communiquer beaucoup plus librement sur eux. En étant certifiés, ils entrent dans une démarche claire de transparence et d’excellence. Cela nous permet d’assumer pleinement notre rôle de vitrine et de relais de confiance pour ces gérants.
Comment avez-vous conçu le contenu de la certification ?
L’idée était vraiment de créer un gage de qualité. Nous voulions offrir aux gérants un label qui mette en valeur leur sérieux, leur rigueur et leur transparence, pour donner confiance à leurs clients finaux. Ce label leur apporte une certaine forme de sérénité, dans la mesure où ils signalent clairement leur volonté de faire du mieux possible pour leur clientèle. C’est ce que recherchent les clients aujourd’hui : savoir qu’ils ont en face d’eux un professionnel complètement engagé dans une démarche de qualité.
Sur quels critères repose la certification ?
Les critères sont stricts et les gérants sont tenus de les revalider chaque année. Nous leur envoyons un questionnaire, nous menons une interview avec eux, et nous veillons à ce que tout le processus soit automatisé de manière à ce qu’il ne soit pas falsifiable. Nous exigeons par exemple que 60 % au minimum des portefeuilles discrétionnaires soient intégrés dans notre plateforme. Nous imposons également un envoi quotidien des données, avec 30 jours d’historique, afin de garantir la parfaite correspondance avec le core system du gérant. Les données sont bien sûr anonymisées de bout en bout. Enfin, il faut être utilisateur de Performance Watcher depuis au moins six mois, avec un an d’historique complet, pour que nous puissions certifier en toute sécurité. Ce qu’il faut retenir, c’est que Performance Watcher engage aussi sa propre réputation à travers cette certification. C’est pour cela que nous devons être nous-mêmes très exigeants.
Quel est l’intérêt concret pour les gérants indépendants ?
C’est avant tout de pouvoir communiquer différemment avec leurs clients. Ce label leur apporte un outil marketing puissant, mais surtout un élément tangible de crédibilité. Aujourd’hui, les chiffres circulent dans tous les sens et ils peuvent être interprétés de mille façons différentes. Là, le gérant dispose d’un reporting validé par un tiers indépendant, ce qui renforce considérablement la confiance. J’ai encore en tête l’exemple d’un client qui m’a dit : « Dans vos rapports, ajoutez bien un paragraphe sur qui vous êtes, sur votre indépendance ». Pour lui, c’était un argument clé vis-à-vis de ses propres clients. Au-delà de l’image, la certification engage aussi dans une démarche de long terme : transparence, amélioration continue, recherche de la meilleure qualité de service. Pour un client final, cela change la relation avec son gérant. On se dit : « Voilà quelqu’un qui met tout en œuvre pour être irréprochable. »
Comment intégrez-vous des enjeux spécifiques comme la gestion des risques et la conformité ?
La conformité est au cœur de notre plateforme, notamment grâce à l’anonymisation totale des données. Mais il y a aussi la dimension du risque. Je dis souvent, en plaisantant, qu’on aurait pu s’appeler « Risk Watcher » ! Nous attachons une importance primordiale au suivi du budget de risque. La force de Performance Watcher, c’est de transformer des indicateurs complexes, parfois très mathématiques, en signaux simples et intuitifs. Les professionnels eux-mêmes apprécient cette clarté, et le client final y trouve une vraie valeur : il peut dialoguer avec son gérant à partir d’outils faciles à comprendre et à manipuler. Cela rend l’échange plus fluide, plus transparent, et surtout plus rassurant.
De manière plus générale, où les gérants doivent-ils se renforcer aujourd’hui ?
Chaque gérant est dans une situation particulière, mais il y a des tendances. Nous voyons par exemple que certains n’utilisent pas pleinement leur budget de risque, ou qu’ils restent sur des approches trop prudentes, parfois héritées du passé. Or, il existe aujourd’hui de nouveaux outils, de nouveaux produits, qui permettent d’enrichir et de diversifier la gestion. Mon message est simple : un gérant doit rester acteur de son temps, utiliser les ressources disponibles, et adapter sa gestion au présent et à l’avenir. C’est une condition indispensable pour rester pertinent et compétitif.
Pierre-Alexandre Rousselot
Performance Watcher
Pierre-Alexandre a pris en juin le poste de CEO au sein de la plateforme Performance Watcher. Il dirigeait auparavant KeeSystem qu’il a lui-même créée voilà un peu moins de vingt ans, avec Frédéric Gérault. Après des études en informatique, il s’est en effet spécialisé dans le développement de logiciels appliqués à la gestion d’actifs et il en est venu ainsi à lancer KeeSystem, pour permettre aux gestionnaires de fortune de gérer l’ensemble de leurs fonctions stratégiques. C’est cette expertise qu’il entend aujourd’hui mettre au service de Performance Watcher.
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Pour les portefeuilles en francs suisses, août a été un mois calme mais positif. Les actions ont soutenu la performance, les obligations ont joué leur rôle d’amortisseur et le franc, fidèle à lui-même, a protégé autant qu’il a freiné. Résultat : des gains modestes, une volatilité contenue et la confirmation qu’une construction prudente reste payante.
En août, les portefeuilles en francs suisses ont affiché des performances positives mais mesurées, avec des gains de +0,6 % pour le profil Défensif, +0,9 % pour l’Equilibré et +0,8 % pour le Dynamique. Dans l’ensemble, la volatilité est restée contenue, ce qui confirme la bonne résistance des portefeuilles face aux variations de marché. Cette progression modeste s’explique par un environnement global plutôt porteur, mais dont les effets ont été partiellement gommés par la vigueur persistante du franc suisse.
Les marchés actions mondiaux ont poursuivi leur avancée, soutenus par des publications de résultats solides, notamment aux États-Unis et au Japon, et par une confiance accrue que la Réserve fédérale baissera ses taux dès septembre. Cette combinaison a ravivé l’appétit pour le risque et permis aux indices globaux de poursuivre leur rebond. Toutefois, pour l’investisseur en francs suisses, l’effet de change a réduit l’ampleur de ces gains. La monnaie helvétique est restée ferme face au dollar et stable face à l’euro, rappelant une fois de plus son rôle de valeur refuge. Utile en période de turbulence, ce rôle protecteur devient parfois un peu contraignant lorsque les marchés sont en mode optimiste : le franc agit alors comme une sorte de frein à main qui limite la vitesse de progression des portefeuilles.
Du côté obligataire, les conditions sont restées favorables. Les rendements des emprunts d’État suisses ont légèrement reculé, le dix ans se rapprochant de 0,3%. À l’international, le resserrement des spreads de crédit et le maintien d’un fort appétit pour la dette de qualité ont permis aux portefeuilles de bénéficier d’une stabilité bienvenue. L’exception notable de la dette gouvernementale française a créé une tension sur les portefeuilles en euros. Les obligations n’ont donc pas brillé, mais elles ont fait exactement ce qu’on attendait d’elles : amortir les à-coups et offrir un socle solide dans des portefeuilles diversifiés.
En résumé, août a été un mois calme mais constructif pour les portefeuilles en francs suisses. Les actions ont apporté une contribution positive, les obligations ont rempli leur rôle défensif, et le franc a joué son double rôle classique : protecteur d’un côté, rabat-joie de l’autre. Les performances sont restées positives mais modestes par rapport aux portefeuilles libellés en dollars, qui ont bénéficié à plein du rebond des marchés actions et obligataires. La faiblesse récente du dollar a en effet amplifié leurs gains en réduisant l’effet des devises étrangères, offrant ainsi une avance nette sur leurs équivalents en francs suisses. La faible volatilité des portefeuilles CHF reste toutefois une satisfaction en soi : elle illustre l’efficacité de la diversification et confirme que la construction prudente continue de porter ses fruits, même dans un environnement marqué par une devise nationale un peu trop robuste.
Éric Bissonnier
Performance Watcher
Éric Bissonnier est COO de Performance Watcher depuis 2025, après avoir dirigé l’entreprise en tant que CEO depuis juin 2022. Il a débuté sa carrière en 1992 au sein de Chase Manhattan Private Bank à Genève et à New York. En 1998, il rejoint la société de multi-gestion alternative EIM, dont il devient CIO en 2002. Il poursuit ses fonctions chez Gottex et LumX Asset Management, sociétés qui ont succédé à EIM, jusqu’en 2019. Il joue également un rôle déterminant dans le développement de la fintech LumRisk, une spinoff d’EIM spécialisée dans la gestion des risques. Eric est titulaire de la certification CFA et d’un mastère en économie de l’Université de Genève.
Petra Kordosova
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«Une plateforme IT doit se voir aujourd’hui comme un levier stratégique.»
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Gestion proactive des risques organisationnels : un atout plus qu’une contrainte
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Transparence, excellence, durabilité, personnalisation et quelques autres encore… Ces mots-clés saturent la communication des gérants de fortune. Répétés à l’envi, ils finissent par s’user et rendre les discours indifférenciés. L’enjeu n’est pas de les écarter, mais de leur donner de la matière, de les traduire en histoires concrètes, capables de transformer des slogans trop convenus en véritables marqueurs d’identité.
« Durable, digital, efficace… » Ce sont trois mots que l’on retrouve partout chez les gestionnaires de fortune. Dans les pitch decks, sur les sites web, dans les présentations. Ils sonnent moderne, sérieux, rassurants – et pourtant, ils laissent le plus souvent une impression de vide.
Lors d’un échange que j’ai eu récemment avec un gérant indépendant, c’est précisément cette formule qui est ressortie quand je lui ai demandé ce que sa société incarnait. Plus tard, il m’a raconté la façon dont il accompagnait, depuis plus de quinze ans, une même famille d’entrepreneurs – au fil des successions, des phases de marché compliquées, avec une rare combinaison de patience et de pragmatisme. Là résidait la vraie histoire. Mais elle ne figurait nulle part dans sa communication officielle.
Le charme – et le piège – des grands mots
Un rapide tour d’horizon des sites de gérants de fortune suffit pour le constater : les mots-clés se répètent. Presque tous mettent en avant des « solutions sur mesure ». Presque tous revendiquent une « longue expérience ». Certains insistent sur leurs « processus digitaux ». D’autres jurent par «l’excellence de leurs services» ou leur statut de « Trusted Partner ».
À première vue, cela paraît professionnel. À la deuxième, cela paraît plutôt interchangeable.
Ce qui manque le plus souvent est de savoir montrer comment ces promesses se traduisent concrètement. «Proximité » signifie-t-elle que le managing partner reste personnellement joignable ? «Efficacité » veut-elle dire que les reportings sont disponibles en 24 heures plutôt qu’en une semaine ? Et « la durabilité » ? Se limite-t-elle à quelques exclusions ou repose-t-elle sur des critères plus mesurables ?
Des histoires plutôt que des étiquettes
L’enjeu n’est pas de bannir ces buzzwords, mais de leur donner, ou de leur redonner de la substance.
Ce sont les petites histoires qui rendent les promesses tangibles : la « transparence » se vit à travers des exemples concrets de mandats, la « stabilité » se démontre dans les crises de marché, «l’innovation » devient bien tangible quand des processus sont objectivement plus rapides, plus simples, plus sûrs. Même le déroulement d’un processus d’investissement peut révéler une approche réellement personnalisée – bien plus que l’affirmation, mille fois entendue, de proposer des «solutions individuelles ».
Un rôle décisif
Le langage n’est pas qu’un emballage. Il joue un rôle déterminant, Votre boutique se fond-elle dans la masse, ou parvient-elle à affirmer sa singularité ?
Celui qui parvient à charger ses mots-clés d’histoires vécues crée à la fois proximité et différenciation.
Alors, lors de la rédaction de votre prochain texte, vous devez vous poser la question suivante : vos clients vont-ils comprendre immédiatement que ces mots viennent de vous – ou pourraient-ils tout aussi bien les lire sur les sites de dix concurrents ?
C’est là que réside l’opportunité : ne pas multiplier les slogans creux, mais afficher une réelle singularité.
Fanina Karabelnik
Fanina Karabelnik conseille des entreprises financières – allant des gérants de fortune aux family offices – dans les domaines du marketing, de la communication et de la stratégie de marque. Diplômée en gestion d’entreprise de l’Université de Saint-Gall et forte de près de 15 ans d’expérience dans le secteur financier, notamment à des postes de direction en marketing et communication, elle allie réflexion stratégique et mise en œuvre opérationnelle.
Dans sa série Marketing & Communication, destinée aux gestionnaires de fortune, elle partage des aperçus de son quotidien professionnel – et remet ainsi le marketing au centre de la discussion.
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