Suspense

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Plafond de la dette US : le défaut encore possible

L’accord conclu entre le président Joe Biden et le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy ce week-end laisse penser que la solution au plafond de la dette américaine est en bonne voie et que le défaut de paiement de la plus grande économie du monde sera évité. Pourtant, il reste encore un obstacle de taille à franchir, car les membres du Parti républicain ont promis de s’opposer à l’accord dans les deux chambres cette semaine.

 

Francesco Mandalà

Même si M. McCarthy estime que la majorité des membres de son parti acceptera au final l’accord, son rejet n’est pas à exclure. Dans ce cas, il ne resterait alors que quelques jours pour éviter que les États-Unis ne se retrouvent en défaut de paiement, ce qui, en l’état actuel des choses, pourrait se produire le 5 juin.

Les marchés financiers réagiraient violemment en cas de défaut de paiement, la gravité de leur réaction incitant en fin de compte à une action politique décisive, comme ce fut le cas lors de la crise financière mondiale. Si la possibilité d’un défaut de paiement existe, il est peu probable que le gouvernement américain n’assure pas le service de sa dette pendant une période prolongée. Mais, même dans le cas d’un défaut de paiement de courte durée, le mal serait fait.

La question des dommages durables qu’un défaut de paiement technique causerait à la stabilité économique et, plus important encore, à la confiance reste primoridiale. Comme le montrent les données économiques, les États-Unis sont confrontés à une détérioration progressive et constante de leur économie, l’impact de la hausse des taux d’intérêt commençant à se faire sentir – la crise bancaire du premier trimestre et la contraction du crédit qui s’en est suivie en étant les exemples les plus frappants. Dans cet environnement, un événement exogène risquerait d’ébranler la confiance dans l’économie et d’ébranler les esprits moteurs des économies, et il deviendrait plus difficile de relancer l’économie et de rétablir la confiance.

Ainsi, les risques de récession aux États-Unis vers la fin ou le début de l’année prochaine se multiplieraient. Cela aurait probablement des répercussions sur l’économie mondiale, entraînent le reste du monde, y compris l’Asie, dans leur chute. Toutefois, le Royaume-Uni et l’Europe au sens large bénéficient d’une croissance plus soutenue que les États-Unis, tout comme l’Asie, qui se remet encore de la pandémie, ce qui pourrait les aider à traverser la tempête et à gérer l’éventuelle volatilité du marché. Reste également à voir si la Chine, deuxième économie mondiale, serait disposée à adopter une politique de relance plus agressive à l’égard de son économie nationale, contrebalançant l’impact d’une récession américaine sur les économies mondiales.

Un défaut de paiement des États-Unis affecterait également le marché boursier américain, qui n’est pas aussi solide qu’il n’y paraît. N’oublions pas qu’il s’agit d’un marché restreint, dont les performances sont dues à une douzaine d’entreprises seulement. D’une manière générale, la valeur des actions américaines a augmenté, mais individuellement, la plupart d’entre elles sont restées stables ou ont baissé. Les entreprises ont également été stimulées par des perspectives positives concernant les taux d’intérêt en fin d’année. Les marchés s’attendent encore généralement à ce que les taux d’intérêt soient réduits au cours du second semestre de cette année. Une hypothèse irréaliste compte tenu de la situation inflationniste actuelle.

L’euphorie actuelle autour de l’intelligence artificielle (IA) masque également cette situation. Si l’IA entraînera, à terme, une transformation profonde des économies en aidant de nombreuses entreprises et de nombreux consommateurs, il est peu probable qu’elle ait déjà un impact sur le marché.

Les investisseurs exposés aux États-Unis devraient faire preuve de prudence en se positionnant sur des entreprises plus résistantes et moins sensibles à la conjoncture. Un moyen d’y parvenir est d’examiner les entreprises de secteurs tels que les biens de consommation de base et les soins de santé. Par ailleurs, la prudence reste de mise pour les entreprises trop cycliques, dont les valorisations sont trop élevées ou qui ne sont pas prévisibles.

Mathew Benkendorf

Vontobel Asset Management

Matthew Benkendorf est le Chief Investment Officer de la boutique Quality Growth depuis mars 2016. Il a rejoint Vontobel Asset Management en 1999 dans le support au trading, avant d’être promu au rang de trader en 2000. Il est ensuite devenu Research Analyst en 2002, puis s’est orienté vers la gestion de portefeuille en 2006 au titre de la stratégie European Equity. Il a joué un rôle essentiel dans la mise au point de l’approche d’investissement appliquée à l’ensemble de la boutique Quality Growth de Vontobel. Matthew Benkendorf est titulaire d’un Bachelor of Science in Business Administration (Finance) de l’université de Denver, dans le Colorado.

Actions US

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Etats-Unis: les résultats des entreprises sous pression

En termes de ratio risque/opportunité, le marché américain des actions semble cher, ce qui signifie que la performance devrait être plus particulièrement influencée, au cours des prochains mois, par la sélection des actions individuelles.

A moins d’une récession, l’inflation aux États-Unis devrait mettre beaucoup plus de temps à revenir à son niveau prévu par le consensus actuellement. L’histoire montre qu’une courbe de rendement fortement inversée permet difficilement d’éviter une récession. Toutefois, plus un atterrissage économique est retardé, dans l’espoir de l’éviter complètement, plus il est finalement sévère.

L’impact des pressions sur le secteur bancaire

Ces derniers temps, le secteur bancaire a été soumis à une pression extrême, avec une crise potentielle qui se profile au sein du secteur bancaire régional américain. Historiquement, la Fed a tendance à resserrer sa politique jusqu’à ce que quelque chose « se casse ». La maîtrise de l’inflation est sa mission et, dans ce cas, la Silicon Valley Bank ainsi que la Signature Bank ont été les premières à céder. En Europe, le Credit Suisse a subi le même sort. S’il est probable que la phase aiguë de la crise se dissipe, la réalité est que ce choc pour le système entraînera un durcissement des conditions financières. Les banques régionales sont une source importante de liquidités pour les petites et moyennes entreprises. L’instinct de conservation veut donc que ces établissements seront plus réticents à consentir des crédits. Les effets ne se feront pas sentir immédiatement, mais sur le long terme.

S’il devient plus difficile pour les PME d’obtenir ces crédits, la croissance économique aux États-Unis en subira à terme les conséquences. Il est peu probable qu’une crise bancaire majeure se produise, mais l’impact de la hausse des taux orchestrée par la Fed se dessine on ne peut plus clairement.

Une autre particularité intéressante du marché boursier américain est que les entreprises ayant réalisé les meilleurs rendements depuis le début de l’année n’ont pas atteint leurs objectifs de bénéfices. En revanche, celles qui les ont atteints – et dont les fondamentaux semblent robustes – ont généralement sous-performé. L’expérience montre toutefois que les marchés se comportent en fin de compte de manière rationnelle : les actions qui ont mené le cycle précédent n’arrivent pas toujours à conserver leur leadership par la suite.

Un environnement difficile pour les entreprises

Sous l’angle des bénéfices, l’année 2023 s’annonce difficile pour les entreprises américaines. Après que l’économie ait été soutenue en 2021, aux lendemains de la crise du covid, par des stimuli monétaires et fiscaux records, l’exercice 2022 s’est avéré être un environnement plus compliqué sur le plan des revenus. Cette tendance devrait se poursuivre en 2023 et les bénéfices des entreprises devraient encore être sous pression.

La perspective d’une récession économique est importante, et les effets de la hausse des coûts des intrants ne doivent pas non plus être pleinement répercutés. Sous tension, le marché montre également que la concurrence au niveau de la main-d’œuvre restera élevée, ce qui mettra sous pression les marges bénéficiaires dans un certain nombre de secteurs, et surtout dans celui des services. Tout cela se traduit par un environnement beaucoup plus délicat pour la rentabilité des entreprises. Début 2023, de nombreuses entreprises américaines ont déjà revu à la baisse leurs bénéfices, ou risquent de le faire.

Une mesure de valorisation qui mérite d’être suivie est la prime de risque des actions. Elle mesure le rendement supplémentaire que les investisseurs peuvent s’attendre à recevoir par rapport aux bons du Trésor américain, sans risque. L’analyse montre que la prime de risque des actions pour l’indice S&P 500 se situe aujourd’hui à un niveau historiquement bas. Les récentes hausses de taux permettent désormais aux investisseurs d’escompter des rendements de près de 5 % sur les bons du Trésor américain. Dans ce contexte, la prime de risque actuelle d’environ 200 à 250 points de base, pour les investissements sur le marché des actions américaines, semble toutefois peu intéressante.

 

Justin White

T. Rowe Price

Justin White est gérant du fonds All-Cap Opportunities chez T. Rowe Price. Il a rejoint la société 2008 en tant qu’analyste d’investissement couvrant les sociétés d’infrastructure Internet et les sociétés de télécommunications par câble/satellite américaines. Auparavant, Justin travaillait chez Analysis Group à Washington, D.C., en tant qu’analyste senior.

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    • Par Gaëlle Boucher
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    European Additional Tier 1 : retour au calme

    Plus connus sous l’appellation AT1, les titres de dette subordonnée ont connu un printemps agité avec la déroute du Credit Suisse et la liquidation d’un portefeuille qui se chiffrait en milliards. Cet accident ne remet pas en cause leur bien-fondé et le rôle primordial qu’ils jouent dans le système bancaire européen.

     

    Francesco Mandalà

    La confiance ne se perd qu’une fois, comme l’a écrit Gaël Aymon. Les créanciers obligataires les plus juniors en ont fait les frais dans le sauvetage de Crédit Suisse, qui a secoué un marché d’une valeur de 275 milliards de dollars.  17 milliards d’euros d’obligations sont partis en fumée,

    jetant le doute sur la classe d’actifs. Quelques lignes égarées au milieu d’un prospectus indigeste pouvaient laisser «entrevoir» un tel recours en cas de sauvetage par l’Etat. Les craintes d’une crise systémique se sont cependant dissipées, de nombreux régulateurs réaffirmant le respect de la hiérarchie d’absorption des pertes en cas de faillite.

    Mais de quoi parle-t-on? Les AT1s sont un élément essentiel de la résilience du système bancaire: il s’agit de dettes super-subordonnées, crées après la crise de 2008, pour éviter le recours aux contribuables en cas de faillite bancaire. Souvent appelées «CoCos» ou «Contingent Convertible», c’est la deuxième ligne de front après les actions. Le régulateur, qui impose aux banques un montant minimum d’AT1s – à savoir 1.5% des actifs pondérés par les risques en Europe – peut décider, en cas de résolution, de les convertir en action ou tout simplement les déprécier partiellement voire totalement. Il y a eu un précédent en Europe avec Banco Popular où l’encours d’AT1s s’élevant à 1,35 milliards d’euros fut totalement effacé en 2017 après une fuite massive des dépôts.

    Un actif primordial pour les banques

    Leur coût d’émission s’est fortement renchéri bien que les primes de risque se soient détendues depuis le pic de mars. En revanche, le marché primaire reste atone. Le japonais SMFG est venu tester l’appétit des investisseurs, pour 1 milliard de dollars, mais les candidats se font rares. Et pourtant, il n’existe pas aujourd’hui d’alternative à cette classe d’actifs car du capital essentiellement constitué d’actions couterait très cher. Les émetteurs les plus solides continueront d’émettre sur la base de rendement plus élevé que par le passé. Les plus petites banques seront exclues de ce marché et devront se tourner vers d’autres solutions plus onéreuses, ce qui pourrait peser sur leur capacité de prêts à l’économie.

    Un système bancaire Européen solide

    Les grandes banques systémiques sont fortement capitalisées, avec un CET1 moyen de14%, très liquides, avec un LCR moyen de 150%, et fortement régulées. L’Union européenne a récemment présenté de nouvelles règles pour le sauvetage des banques en difficulté, qui doivent encore être négociées par les Etats membres. Pour réduire le risque de contagion des banques de taille moyenne, l’UE proposerait de transférer les comptes d’une banque défaillante à une institution en bonne santé, tout en maintenant l’absorption des pertes par les fonds propres comme principale ligne de défense. Cette réforme s’inscrit dans le cadre de la refonte globale de la supervision du secteur bancaire européen, qui s’est déjà doté d’un fonds de résolution d’environ 80 milliards d’euros. Voilà qui réduirait le risque de fuite des dépôts et donc le risque de solvabilité.

    Les AT1s pourraient voir leur structure évoluer. Le plus gros risque aujourd’hui n’est pas le déclenchement des seuils de solvabilité  – 5.125 à 7% CET1- mais une banque déclarée non viable par le régulateur. La Commission Européenne avait lancé un appel à avis en mars 2022 sur le cadre macro prudentiel des banques, qui incluait certaines propositions sur les AT1s. Ces dernières pourraient évoluer vers une structure proche des US Preferred, qui ne contiennent pas de seuil de déclenchement.

    Un risque d’extension exagéré

    Le marché valorise désormais sans discernement ces instruments à perpétuité. De nombreux investisseurs s’interrogent sur l’exercice des calls 2023 qui, en l’absence de refinancement, entrainerait une forte défiance des investisseurs. Ce dernier n’est pas automatique et doit être approuvé par l’instance de régulation. Il dépend largement de la santé financière de l’émetteur et des conditions de marché. Les banques systémiques sont saines. Il est probable que certains débiteurs ne rembourseront pas leurs obligations à la première date de call, à l’instar de Deutsche Pfanbriefbank en mars dernier, mais ce sera une minorité la moins solide.

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    Gaëlle Boucher
    bridport & cie
    Gaëlle Boucher dirige la recherche chez bridport depuis 2020. Elle a occupé auparavant différents postes de gérant obligataire chez CCBP, CCR Gestion, AXA et Pictet Asset Management. Elle a été également responsable du Fixed Income Advisory chez Lombard Odier. Gaëlle est titulaire d’un Master II en Finance de l’Université Paris-Dauphine, de la certification Wealth Management Advisor CWMA, du certificat du CFA Institute en investissement ESG et de deux Certificats Executive en Corporate Finance d’HEC Paris.

    Scanner

    • Par Roman Przibylla
    • Associé
    • CAT Financial Products

    Le marché de l’intelligence artificielle passé au crible

    Depuis le lancement de ChatGPT, le sujet de l’intelligence artificielle est revenu sous les feux des projecteurs. L’actualité s’y prête. Microsoft, par exemple, est en train d’investir plus de 10 milliards de dollars dans le développeur OpenAI. Le moment semble donc venu de s’intéresser de plus près aux différentes composantes de ce marché.

     

    Francesco Mandalà

    L’intelligence artificielle réside dans la capacité des machines à effectuer des tâches normalement associées à l’intelligence humaine. Si certains marchés, secteurs et entreprises sont plus avancés que d’autres, l’IA dans son ensemble n’en est encore qu’à ses débuts. Selon une analyse réalisée par Bloomberg Intelligence, le produit intérieur brut augmentera de 14% en 2030 grâce à l’accélération du développement et de la croissance de l’IA. Si le potentiel de croissance est énorme, il est cependant certains secteurs et entreprises à privilégier.

    Des mutations profondes dans les technologies de l’information

    L’IA a des répercussions majeures dans le domaine des logiciels et du matériel informatique, elle contribue au développement des systèmes informatiques afin de mieux répondre aux besoins des entreprises et des consommateurs. L’IA ou les grands modèles de langage peuvent aider les développeurs à écrire le code des applications et des logiciels. Elle peut détecter les erreurs de code et proposer des améliorations. Elle est intégrée dans le développement de logiciels pour créer des interfaces utilisateurs plus intuitives, des algorithmes de résolution de problèmes plus rapides et des analyses de données plus précises. Dans le domaine de la cybersécurité, l’IA est déjà utilisée dans la plupart des applications basées sur l’informatique en cloud, notamment pour détecter les failles de sécurité et découvrir les activités frauduleuses. Les entreprises qui jouent un rôle dans ce domaine sont Nvidia, Palo Alto Network ou encore Autodesk.

    Communication et commerce en ligne en transition

    L’IA a révolutionné les médias sociaux et le commerce en ligne en offrant des outils capables d’automatiser les processus, de personnaliser les expériences et de cibler la publicité. Elle permet d’identifier les préférences des utilisateurs et de faire des recommandations, de classer les contenus et de générer des réponses automatiques aux questions des clients. Meta Platforms et Snapchat ont présenté plusieurs innovations en matière d’IA. Meta prévoit d’explorer les expériences basées sur les contenus textuels dans diverses messageries. Elle prévoit également de se pencher sur les expériences basées sur l’image, par le biais de formats publicitaires et de filtres Instagram, ainsi que sur la vidéo et les expériences multimodales. Snap a dévoilé son propre nouveau produit, My AI. Le chatbot utilise la dernière version de la technologie GPT d’OpenAI, qui a été spécialement développée pour Snapchat. La société la plus intéressante est Microsoft, qui propose une gamme de services basés sur l’IA appelés Azure Cognitive Services et qui est l’un des principaux acteurs de ce domaine avec sa participation dans ChatGPT.

    Une grande valeur ajoutée pour l’industrie

    La cinquième révolution industrielle (Industrie 5.0) implique la combinaison de l’homme et de la machine au travail. Cela inclut la collaboration entre les humains et les robots, les systèmes cognitifs et l’adaptation aux besoins des clients. L’IA apporte une valeur ajoutée aux entreprises du secteur industriel en améliorant les connaissances des employés, en particulier des ingénieurs, et en rationalisant les processus de travail. L’automatisation combinée à l’IA entraîne des changements dans les entreprises et conduit à une croissance économique grâce à une productivité accrue. L’IA peut concevoir des produits, créer des prototypes, suggérer des améliorations et élaborer un planning de fabrication des produits. Zebra Technologies est l’un des plus grands précurseurs dans ce domaine.

    Utilisation dans le secteur de la santé

    L’IA devient de plus en plus importante dans le secteur de la santé. L’une de ses principales applications de l’IA est le diagnostic, car la technologie peut être utilisée pour identifier les marqueurs de maladie dans les images médicales telles que les radiographies et les scanners. L’IA peut également être utilisée afin d’interpréter des données médicales, par exemple dans le séquençage des génomes, pour identifier les liens entre l’information génétique et le développement de certaines maladies. De plus, l’IA peut être utilisée pour surveiller à distance la santé des patients et fournir des conseils médicaux spécifiques au patient, adaptés à son bagage génétique et à ses antécédents médicaux. Intuitive Surgical utilise des algorithmes d’apprentissage automatique pour améliorer les performances de ses systèmes chirurgicaux robotisés. Le marché mondial des robots chirurgicaux basés sur l’IA devrait atteindre 8,8 milliards de dollars d’ici 2026.

    La mobilité intelligente impossible sans l’IA

    L’un des exemples les plus connus de mobilité intelligente basée sur l’IA est l’utilisation de véhicules autonomes. Ceux-ci utilisent l’IA afin de détecter et réagir face aux obstacles et se déplacer efficacement, réduisant ainsi les risques pour le conducteur. Les robots intelligents contrôlés par l’IA sont utilisés pour automatiser les tâches quotidiennes telles que les livraisons. Les robots contrôlés par l’IA peuvent se déplacer dans des environnements complexes et détecter les obstacles afin de livrer les articles à leur destinataire de manière rapide et efficace. Cette pratique devient de plus en plus courante dans l’industrie et le secteur privé. En plus d’Uber, c’est surtout la société Mobileye Global qui présente un énorme potentiel dans ce domaine.

     

    Roman Przibylla

    CAT Financial Products

    Roman Przibylla est associé chez CAT Financial Products. Il est titulaire d’un diplôme en administration des affaires et a occupé divers postes de direction dans le domaine des produits structurés. Il était responsable de la distribution numérique de certificats, de produits à effet de levier et d’ETF.

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      • Alice Wang
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      • Quaero Capital

    Le dynamisme étonnant de l’économie chinoise

    Après trois ans de restrictions dues à la crise du Covid, la Chine a finalement rouvert ses portes aux voyageurs étrangers et son économie affiche un dynamisme étonnant.

    Lorsque l’on visite aujourd’hui la Chine, on est surpris par le manque d’intérêt pour les sujets géopolitiques qui agitent nos médias occidentaux. De fait, la population – et le gouvernement – se concentrent sur la forte reprise économique qui anime le pays après deux ans de confinement sévère.

    L’économie domestique a en effet redémarré sur les chapeaux de roue. A titre d’exemple, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration interrogés déclarent avoir récupéré trois mois de pertes en quelques jours, à l’occasion de la frénésie qu’a suscité le Nouvel An chinois dans le pays finalement réouvert. A Shanghai, la ville la plus touchée par les lockdowns, ce ne sont pas moins de 20 nouveaux centres commerciaux qui vont ouvrir prochainement dans la ville. Quelques mois seulement après la réouverture, les investissements bourgeonnent de toutes parts – l’opportunisme et l’optimisme chinois en matière de profits sont de retour.

    Pour les investisseurs étrangers, les confinements de l’année dernière ont peut-être été l’équivalent de Tienanmen, mais avec le retour de l’excitation, de la normalité et des voyages, ces fermetures ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir pour les Chinois.

    La Chine de l’après-COVID

    Cette croissance ne touche pas que les villes principales. De fait, même les villes plus petites ont beaucoup évolué au cours des trois dernières années. Dans tout le pays, de nouveaux centres commerciaux ont vu le jour, construits pour ressembler aux rues et aux palais chinois traditionnels. Ils apparaissent comme des oasis au milieu des gratte-ciel imposants. Dans ces centres, on aperçoit parfois une jeune femme chic ou un élégant jeune homme vêtu non pas en Versace ou en Gucci, mais du hanfu traditionnel, qui passe gracieusement avec un parapluie. Même dans les villes bien plus petites, celles de catégorie 5, les gouvernements ont consacré des budgets pour développer les jardins traditionnels chinois afin d’améliorer la qualité de vie, tout en modernisant l’infrastructure locale pour améliorer l’efficacité – car même avec 1 million d’habitants, les « petites » villes chinoises peuvent considérablement augmenter leur productivité et réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce à des investissements dans les transports publics peu émetteurs comme le métro. L’urbanisation rapide de la Chine au cours des dix dernières années a en effet créé de nouvelles opportunités pour les investissements dans les infrastructures.

    Efficacité et amélioration des processus sont appliqués à tous les niveaux. A titre d’exemple, la chaîne Luckin Coffee, qui exploite désormais plus de magasins que Starbucks et se concentre exclusivement sur la livraison, a ramené le coût d’un café latte à moins de RMB 20 (environ 2,5 francs). A tel point que les entreprises préfèrent commander du Luckin Coffee plutôt que d’utiliser leurs propres machines à expresso.

    En comparaison internationale, le contraste est saisissant : alors que dans la plupart des pays émergents, être moins que très riche, c’est vivre dans des conditions insalubres, avoir des horaires de travail abrutissants et vivre au jour le jour, en Chine, on assiste à l’émergence d’une vraie classe moyenne qui mène une vie sûre, propre, abordable et, pour l’heure, empreinte d’un optimisme naissant.

    Un moteur : la croissance organique

    Plus que le commerce international, c’est aujourd’hui la croissance organique de la consommation qui est devenue le moteur de la croissance chinoise, alors qu’elle n’a bénéficié d’aucune mesure de relance, d’aucun transfert direct de la part du gouvernement et qu’elle sort de la pire crise immobilière de l’histoire du pays. Le consommateur chinois semble enfin prêt à prendre les rênes, non seulement dans les villes de catégorie 1, mais dans l’ensemble du pays. Il ne faut donc pas s’attendre à de grands gestes politiques, car la reprise tirée par la consommation devrait conduire à une reprise de l’investissement privé (l’investissement dans l’immobilier commercial montre déjà une reprise significative).

    Privés des revenus des transactions immobilières, les gouvernements locaux n’ont pas d’argent et ce sont les consommateurs qui doivent se débrouiller seuls. Les politiques n’interviendront que si c’est nécessaire.

    La Chine se concentre sur l’économie et la prospérité à long terme du pays. Elle ne veut pas être poussée à la guerre par des pressions extérieures ou intérieures. Le calcul des autorités aujourd’hui est d’attendre, d’endurer. Parce que, selon leurs propres termes, le temps joue en leur faveur.

    Alice Wang

    Quaero Capital

    Alice Wang gère le fonds Bamboo depuis 2015 et le fonds China depuis 2020 au sein de Quaero Capital LLP à Londres. Elle a commencé sa carrière professionnelle comme analyste, spécialiste de la Chine, Corée du Sud, Taïwan et Philippines, avec un focus sur la technologie, les soins de santé et la consommation. Alice a obtenu une licence en sciences humaines et en histoire chinoise à l’université de Yale. Elle détient la certification CFA. Née en Chine, sa langue maternelle est le mandarin.

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