Transparence
Patrick Müller
Zwei Wealth
« Élargir le cadre, aller bien au-delà de l’habituel portefeuille Balanced »
En raison du flou qu’entretiennent les banques centrales ces derniers temps, les marchés obligataires deviennent plus difficiles à décrypter. Xavier Sanjurjo nous propose donc ses éclairages pour mieux s’y retrouver dans le cycle actuel du crédit.
Voici deux ans, les banques centrales se sont lancées dans le resserrement monétaire le plus agressif depuis des décennies afin de restreindre les conditions de financement extraordinairement expansives déployées pendant la pandémie. Ces mesures auront permis d’éviter une crise économique majeure en contenant la vague de défauts alors amorcée sur les marchés du crédit. Bénéficiant de la forte reprise économique, les fondamentaux d’entreprise ont retrouvé leurs niveaux d’avant COVID. Cette situation, ainsi que l’attrait renouvelé pour les rendements offerts, a attiré à nouveau les investisseurs sur le marché des obligations d’entreprises, qui a généré des performances de 8,40 % pour les obligations américaines de qualité (IG) en 2023 et de 13,50 % pour les obligations à haut rendement (HY).
Cependant, avec un cycle économique semblant bien avancé, une résurgence de la volatilité des taux d’intérêt due aux incertitudes relatives au timing d’un assouplissement par la Fed, des risques géopolitiques croissants et des valorisations de crédit serrées, comment se positionner sur les marchés obligataires ?
Le cycle du crédit – Une feuille de route pour un positionnement efficace
Les cycles de crédit décrivent le schéma récurrent d’expansion et de contraction de la disponibilité et du coût du crédit au sein d’une économie. Ils se caractérisent par des changements dans les standards de prêt, la demande de crédit et les conditions générales du marché. Ils sont notamment influencés par les conditions économiques, la politique monétaire et le sentiment du marché et ont un impact important sur les coûts d’emprunt, les décisions d’investissement et l’activité économique globale. Les cycles de crédit consistent généralement en quatre phases : ralentissement, assainissement du crédit, reprise et expansion/fin du cycle.
Où en sommes-nous dans le cycle actuel ?
Un certain nombre d’indicateurs suggèrent que le cycle de crédit américain se situe actuellement dans sa phase d’expansion/fin de cycle, à commencer par une croissance économique solide bien qu’en déclin (1,6 % au 1er trimestre 2024 contre 3,4 % au 4e trimestre 2023) et une inflation de 3,5 % à fin mars, ce qui devrait forcer la Fed à maintenir sa politique restrictive plus longtemps.
Ces développements devraient restreindre davantage des conditions financières qui se sont considérablement assouplies depuis l’année dernière dans un contexte de croissance économique résiliente, permettant aux entreprises de se refinancer sur les marchés des capitaux, bien qu’à un coût plus élevé. Selon les indices ICE BofA, les rendements offerts sur les marchés américains des obligations d’entreprise IG s’élèvent ainsi à 5,74 % (proches de leur plus haut niveau sur 15 ans) et à 8,29 % pour les obligations HY.
Des rendements plus élevés, une liquidité abondante et un appétit pour le risque soutenu (comme en témoigne la surperformance des segments de crédit les plus risqués sur ces deux dernières années) auront ainsi contribué à un regain d’intérêt pour la dette d’entreprise, entraînant un resserrement significatif des spreads de crédit, désormais à des niveaux historiquement bas.
Cet accès aux marchés des capitaux a ainsi permis aux émetteurs d’améliorer le profil de maturité de leur dette, réduisant a priori leur risque de refinancement dans les années à venir. Leurs fondamentaux se sont également fortement améliorés au lendemain de la pandémie, bénéficiant d’une forte reprise économique, avec des ratios d’endettement et de solvabilité retrouvant les niveaux d’avant COVID. Toutefois, nous constatons une légère détérioration dernièrement en raison de la hausse des coûts d’emprunt et du ralentissement de la croissance des bénéfices.
Implications pour les portefeuilles à revenu fixe
Si la Fed semble être parvenue à faire atterrir l’économie américaine en douceur dans le cycle de resserrement monétaire actuel, les risques de turbulences sont nombreux, le plus significatif étant une inflation obstinément élevée. La marge de manœuvre de la Fed se réduit et elle semble préparer les marchés à des taux durablement hauts, ce qui continuera sans doute à générer de la volatilité sur les marchés de taux et de crédit.
Si l’on se réfère à l’histoire, ces considérations, ainsi que les niveaux de valorisation actuellement serrés, plaident en faveur d’un positionnement prudent sur les marchés des obligations d’entreprise, impliquant une réduction du risque de crédit dans le portefeuille et favorisant les obligations IG de haute qualité ainsi que les bons du Trésor américain.
Xavier Sanjurjo
Reyl Intesa Sanpaolo
Xavier Sanjurjo est en charge de la sélection obligataire et de la gestion de mandats spécifiques pour le pôle Asset Management de la banque Reyl. Il a travaillé auparavant pour différentes banques privées et family offices en tant que conseiller en investissements et gérant de portefeuilles. Xavier est licencié en biochimie de l’Université de Genève, il est également titulaire des certifications CFA et FRM, complétées par l’obtention du CFA Certificate in ESG Investing et du CFA Certificate in Climate & Investing.
Alors que le monde se précipite vers un déluge de données qui devrait atteindre le chiffre stupéfiant de 175 zettaoctets d’ici 2025, la fusion de l’intelligence artificielle et des critères ESG est en train de remodeler les pratiques des entreprises dans tous les secteurs d’activité.
Au cœur de cette transformation se trouve la capacité de l’IA à naviguer dans des paysages de données complexes et à en extraire des informations exploitables, ce qui modifie fondamentalement la façon dont nous abordons le développement durable.
Décrypter le rôle de l’IA dans l’intégration de l’ESG
Des chatbots quotidiens aux algorithmes sophistiqués d’apprentissage automatique, l’IA englobe un éventail de technologies qui sont sur le point de révolutionner les industries. Au-delà de ses applications conventionnelles, l’IA stimule l’innovation dans des secteurs tels que l’agriculture intelligente, l’optimisation de l’allocation des ressources telles que l’eau ou les engrais, la réduction des émissions de carbone, la promotion des pratiques durables dans l’ensemble des industries et la facilitation de la pratique de l’agriculture de précision.
Exploiter le potentiel de l’IA pour améliorer l’ESG
Le potentiel de l’IA à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 1,5 à 4 % d’ici 2030 est stupéfiant, reflétant son rôle central dans la protection de l’environnement. Cependant, son impact va au-delà de la réduction des émissions et s’étend au domaine des considérations sociales et de gouvernance. En automatisant les processus de données, en améliorant les capacités de prise de décision et en facilitant l’engagement des parties prenantes, l’IA permet aux entreprises d’intégrer la durabilité dans leur éthique opérationnelle, en garantissant la traçabilité et la transparence pour les consommateurs finaux.
Le leadership de la Suisse en matière de solutions ESG basées sur l’IA
Réputée pour sa précision et son innovation, la Suisse est à l’avant-garde des solutions ESG pilotées par l’IA, anticipant une transformation numérique à la fois responsable et durable. Les initiatives suisses illustrent la convergence entre technologie de pointe et conscience environnementale. Anticipant une transformation numérique à la fois responsable et durable, les initiatives suisses illustrent la convergence de la technologie de pointe et de la conscience environnementale. Comme le dit AI Swiss: «L’avenir appartient à ceux qui comprennent l’IA».
AI Swiss, une organisation à but non lucratif, se consacre à la sensibilisation du public au rôle central de l’IA et à ses capacités de transformation. Défenseur déterminé du potentiel de la Suisse en tant que leader dans le paysage de l’IA, AI Swiss vise à propulser le pays à l’avant-garde de l’innovation en matière d’IA. Sa mission englobe l’utilisation de l’IA comme catalyseur de la prospérité économique, l’augmentation de la productivité, la promotion du bien-être sociétal, la promotion de la durabilité environnementale et le respect des principes éthiques.
Relever les défis réglementaires de l’adoption de l’IA
Cependant, la prolifération de l’IA pose des problèmes importants, notamment en matière de partialité, de transparence, de propriété intellectuelle et de responsabilité. L’adoption récente de la loi européenne sur l’IA marque une étape importante dans la définition et la réglementation des systèmes d’IA, soulignant l’importance d’une conception éthique, de la transparence et de la surveillance humaine pour garantir un déploiement responsable.
Le rôle essentiel de la qualité des données dans les rapports ESG pilotés par l’IA
Alors que les organisations utilisent de plus en plus l’IA pour la production de rapports ESG, il devient primordial de garantir la véracité et la conformité des données. Les systèmes de reporting pilotés par l’IA doivent-ils être soumis au même examen minutieux que les mécanismes d’évaluation du crédit ? La nécessité de disposer de données de haute qualité, en particulier lors de l’évaluation des émissions et des impacts environnementaux, souligne l’importance de cadres réglementaires et d’évaluations de conformité (AC) robustes.
Gérer les risques et saisir les opportunités
Malgré les risques inhérents, des efforts concertés sont déployés à l’échelle mondiale pour exploiter de manière responsable le potentiel de transformation de l’IA. L’alignement sur des cadres normalisés, tels que la norme ISO 23894 sur l’IA et la gestion des risques, et la promotion de la collaboration internationale peuvent atténuer les risques tout en maximisant les avantages de l’intégration ESG induite par l’IA.
En cette ère de progrès, la fusion de l’IA et de l’ESG nécessite une stratégie équilibrée qui combine l’innovation et la réglementation. La numérisation marque la première étape, qui est étroitement liée à l’étape suivante de l’intégration de l’IA. En adoptant les processus numériques, l’IA éthique et les cadres réglementaires, nous ouvrons la voie à un avenir durable ancré dans la transparence et l’innovation responsable.
Plus d’informations sur AI Swiss:
www.a-i.swiss
Céline Kohler
Kohler Gotzev
Céline Kohler est la fondatrice du cabinet d’avocats Kohler Gotzev, présent au Luxembourg et à Genève. Elle conseille les fonds d’investissement, les sociétés de gestion et les professionnels de la MIFID2/LSFin sur des questions juridiques, réglementaires et de conformité impliquant des aspects transfrontaliers. Elle est également active dans l’éducation et la formation professionnelle liées à la finance durable à Genève et au Luxembourg. Céline Kohler est titulaire d’une maîtrise en droit international de l’Université de Paris 1 – Panthéon Sorbonne et d’un LL.M. en droit de l’Union européenne de l’Université de Lausanne. Elle est inscrite au Barreau du Luxembourg et au Barreau de Genève.
Aux Etats-Unis, un récent rapport du National Bureau of Economic Research s’est inquiété de la situation délicate des prêts immobiliers commerciaux – les CRE Loans – et de son éventuel impact sur la stabilité du système bancaire américain. Corrado Varisco nous en livre ici l’analyse.
Aux Etats-Unis, un récent rapport du National Bureau of Economic Research s’est inquiété de la situation délicate des prêts immobiliers commerciaux – les CRE Loans – et de son éventuel impact sur la stabilité du système bancaire américain. Corrado Varisco nous en livre ici l’analyse.
Au cours des prochaines années, la majeure partie de la dette des prêts immobiliers commerciaux aux Etats-Unis devra être refinancée. De nombreux projets affichent déjà des fonds propres négatifs – avec des Loan to Value supérieurs à 100% – et/ou des flux de trésorerie négatifs.
Aux Etats-Unis, ce type de dette représente plus de 6’000 milliards de dollars, dont les banques détiennent près de la moitié. Au cours des deux à trois prochaines années, la majorité devra être refinancée. Rien que pour 2024, selon Goldman Sachs, il est question de 929 milliards. A l’avenir, les taux de ces prêts devraient doubler, voire tripler, et la situation pourrait alors devenir potentiellement explosive.
Dans l’immédiat, elle est ajoute une pression supplémentaire sur les bilans des banques américaines, déjà fragilisées par une correction de de la valeur marchande de leurs actifs, d’un montant supérieur à 2’000 milliards de dollars, à la suite du fort resserrement monétaire de 2022.
La crise bancaire de mars 2023 semble peut-être une perspective lointaine dans la mémoire des investisseurs mais, à y regarder de plus près, les bilans marquent toujours le pas. Les pertes latentes sur leurs titres de placement s’élevaient à 478 milliards de dollars au quatrième trimestre 2023.
Plusieurs facteurs expliquent les difficultés à court terme que posent les CRE loans. En voici quelques-unes : l’impact négatif de la hausse des taux d’intérêt sur leur valeur nominale, l’augmentation de leur coût de financement, le risque de récession, la baisse de la demande pour les bureaux en raison de l’instauration des modes de travail hybrides, etc.
Après la récente baisse de la valeur des propriétés, l’étude du National Bureau of Economic Research révèle qu’environ 14 % de l’ensemble des prêts et 44 % pour les bureaux, semblent être dans une position de « fonds propres négatifs ». En outre, environ un tiers de tous les prêts et la majorité des prêts de bureaux pourraient rencontrer d’importants problèmes de trésorerie et des difficultés de refinancement, non seulement en raison d’un LTV élevé, mais également en raison de faibles ratios de couverture du service de la dette.
Si les taux d’intérêt restent élevés et que la valeur des propriétés ne se redresse pas, souligne le NBER, les taux de défaut pourraient potentiellement atteindre des niveaux comparables, voire supérieurs, à ceux observés lors de la Grande Récession, de l’ordre de 10 à 20 %. A titre d’exemple, un taux de 10 % sur les prêts CRE entraînerait environ 80 milliards de dollars de pertes bancaires supplémentaires. En revanche, si les taux revenaient aux niveaux en vigueur début 2022, aucun de ces prêts n’échouerait.
L’analyse du NBER démontre que les difficultés des CRE peuvent pousser des dizaines, voire quelques centaines de banques régionales, plutôt de petite taille, à rejoindre les rangs des banques exposées à un risque de crise de solvabilité, mettant en danger la stabilité de l’ensemble du système bancaire américain.
Ces facteurs auront forcément des implications fortes sur la politique monétaire, la surveillance des risques bancaires et la stabilité financière. Un système bancaire solide est essentiel pour une transmission efficace de la politique monétaire.
Reste à savoir si la Fed se concentrera davantage sur les risques potentiels liés à une deuxième vague d’inflation ou si elle réduira ses taux pour s’adapter à une politique budgétaire insoutenable et atténuer les risques qui pèsent sur le système bancaire américain.
Corrado Varisco
bridport & cie
Corrado Varisco occupe depuis l’an passé le poste de responsable de la recherche chez bridport & cie. Corrado a plus de vingt ans d’expérience sur les marchés obligataires avec une spécialisation dans la dette à haut rendement et la dette des pays émergents. Il a débuté sa carrière professionnelle en 2021 à la banque BSI, à Lugano, en tant qu’analyste. Il est devenu ensuite co-responsable de la gestion de portefeuille décentralisée pour l’équipe Amérique latine de BSI. En 2011, Corrado a rejoint la banque CBH à Genève où il a officié en tant que responsable de l’offre et de l’analyse obligataires. Il y a également occupé les fonctions de gestionnaire de portefeuille.
Suite au quatrième halving du bitcoin qui s’est récemment opéré, on peut bien sûr se demander comment choisir entre un actif stable qui se déprécie et un actif volatile qui s’apprécie. Eléments de réponse avec Géraldine Monchau.
Pour la première fois depuis sa création, le taux d’inflation annuel du bitcoin est devenu inférieur à celui de l’or, événement pivot sachant que la rareté est la qualité première pour une réserve de valeur. Le 20 avril dernier, le quatrième halving du bitcoin a eu lieu. La récompense pour l’écriture d’un bloc sur la blockchain bitcoin a été ainsi divisée par deux, passant de 6,25 à 3,125 BTC. L’offre annuelle de bitcoins a de facto été réduite de moitié, et le taux d’inflation est passé du même coup de 1,7 % à 0,85 % sur douze mois. En comparaison, l’or, qui est depuis des siècles un symbole de stabilité et une protection contre l’inflation, voit son stock augmenter d’environ 1 % à 1,5 % chaque année, au gré des extractions minières.
Le bitcoin peut-il remplacer l’or comme réserve de valeur ?
Selon Haumicharts, les ETF sur l’or ont perdu plus de 2,5 milliards de dollars depuis le lancement en janvier des ETF sur le bitcoin en janvier, qui ont enregistré pour leur part des flux nets d’environ 11,3 milliards. Le bitcoin est connu pour sa grande volatilité par rapport aux valeurs refuges traditionnelles comme l’or. Cette volatilité est due à différents facteurs, tels que le sentiment du marché, l’incertitude réglementaire, les développements technologiques et les facteurs macroéconomiques qui n’affectent généralement pas les prix de l’or et du bitcoin de la même manière.
Côté bitcoin, la dynamique du marché diffère également beaucoup de celle de l’or. Initié en 2009, ce marché est relativement jeune. Son prix connaît d’importantes fluctuations en raison de son statut d’industrie naissante et de l’intérêt spéculatif qu’il suscite. L’or, en revanche, est une réserve de valeur reconnue depuis des millénaires et joue qui plus est un rôle de matière première dans divers secteurs.
Son cours a toujours augmenté en période d’incertitude économique ou d’inflation, car il est considéré comme un actif tangible possédant une valeur intrinsèque. Le bitcoin a vu sa valeur augmenter en période de tensions sur les marchés, mais sa réaction à de tels événements est moins prévisible.
Au cours des cinq dernières années, le bitcoin et l’or ont affiché une corrélation plutôt faible. Elle peut devenir légèrement positive, en particulier lorsque les marchés se tendent fortement, mais elle ne le reste pas longtemps. A plus long-terme, il est certaines caractéristiques du bitcoin qui pourraient faire de cet or digital une réserve de valeur plus précieuse que l’or physique. Il dispose d’un volume limité de 21 millions de pièces rendant son offre parfaitement inélastique, il est très difficile de le confisquer mais par contre très facile de le transférer d’un pays à l’autre.
Le bitcoin comme valeur refuge contre le débasement monétaire
Le Fonds monétaire international a récemment lancé un avertissement sévère aux États-Unis: “réduisez votre dette et mettez de l’ordre dans vos dépenses”. En effet, le déficit budgétaire américain s’est creusé pour atteindre 1’700 milliards de dollars en 2023 et pourrait piquer vers 2’600 milliards de dollars d’ici 2034. La dette publique américaine, quant à elle, pourrait atteindre le niveau record de 106 % du PIB en 2028, contre 97 % l’an passé.
La détérioration de la situation fiscale et le spectre de l’endettement aux Etats-Unis, comme dans d’autres pays du G7, a stimulé la demande de bitcoins et d’or, qui sont souvent utilisés pour se prémunir contre l’inflation et le débasement monétaire. Certains gouvernements pourraient même être tentés de considérer le bitcoin comme une devise officielle, prenant ainsi exemple sur le Salvador…
Une initiative pour obliger la BNS à acheter du bitcoin et diversifier ses actifs de réserves
Un groupe réuni autour du crypto-évangéliste romand Yves Bennaïm a lancé une initiative populaire visant à ajouter deux petits mots, mais lourds de sens, à un article constitutionnel. Actuellement, on peut y lire : “la Banque nationale suisse constitue, à partir de ses revenus, des réserves monétaires suffisantes ; une partie de ces réserves est détenue en or”. L’initiative propose d’ajouter simplement “et en bitcoin”. Même si l’intervention est plutôt symbolique, elle ouvre la question de la diversification des devises étrangères de la BNS et l‘emploi du bitcoin comme nouvelle réserve de valeur au côté de l’or.
Géraldine Monchau
Sphere
Géraldine Monchau dirige les développements de SPHERE. Elle a débuté son parcours professionnel dans la finance traditionnelle où elle a occupé des postes à responsabilité liés à la gestion de portefeuille discrétionnaire et à l’advisory. Elle a ensuite rejoint l’industrie de la technologie blockchain et des actifs numériques. Géraldine est diplômée de l’IUHEI, du CFPI et du CAIA. Co-fondatrice de Women in Web3 Switzerland, elle est membre du comité scientifique du CAS Blockchain HEG.
L’application blockchain de Wecan rend les échanges de données entre tiers gérants et banques dépositaires autrement plus simples qu’ils ne l’étaient tout en les intégrant dans un environnement très sécurisé.
WeCan Comply, ça sert à quoi?
WeCan est une suite logicielle, qui repose sur une infrastructure blockchain. Les solutions Wecan sont Wecan Connect, une messagerie instantanée à usage professionnel sécurisée et auditable, et Wecan Comply, une plateforme d’échanges de données de conformité. Wecan Comply, qui s’inscrit dans la mouvance regtech, est un réseau privé qui propose à différentes contreparties (banques, tiers gérants, trusts et autres) des coffres-forts numériques dans lesquels elles peuvent uploader leurs bases de données KYB et bientôt KYC, et les partager de manière fluide, structurée, standardisée et auditable avec d’autres contreparties.
Qu’est-ce que ça apporte de plus ?
Dans le modèle traditionnel, les tiers gérants échangent une multitude d’informations avec les banques (et vice versa), au moment de l’onboarding par exemple, ou encore de la revue périodique en ayant recours à des processus manuels particulièrement chronophages. Ils le sont d’autant plus que les documents échangés requièrent de fréquentes mises à jour. Pour minimiser la charge de ces allers-retours incessants, Wecan Comply met à la disposition des banques et des gérants une interface entièrement sécurisée pour y déposer des documents de conformité et en permettre l’accès et l’echange atout moment. Wecan Comply standardise et automatise ainsi des process contraignants, pour gagner en temps et en efficacité.
Ça s’adresse à qui ?
A ce jour, Wecan Comply s’adresse essentiellement aux tiers gérants et aux banques dépositaires avec lesquelles ils ont l’habitude de travailler. Wecan Comply commencent à s’ouvrir à d’autres acteurs du secteur financier, comme des bourses par exemple qui doivent en passer aussi par l’onboarding de leurs clients. Wecan Comply prépare également un cas d’usage KYC destiné aux clients finaux des gestionnaires de fortune. Il est actuellement en phase de test et devrait très bientôt passer en production.
Qui est derrière ?
Wecan Group a été fondée en 2015 par Vincent Pignon qui enseignait auparavant à la Haute Ecole de Gestion de Genève et à l’Institut Supérieur de la Formation Bancaire. Vincent a également occupé un poste de conseiller à l’Etat de Genève dans le domaine des nouvelles technologies. Philippe Reynier l’a rejoint en mars de cette année pour officier au sein du groupe en tant que CEO. Il dirigeait auparavant la practice Fintech & Crypto à l’échelle mondiale pour le cabinet de conseil Sheffield Haworth. Il a également été responsable de la stratégie digitale d’UBS et consultant au Boston Consulting Group Suisse, rattaché aux practices Financial Services et Technologie.
Combien ça coûte ?
Wecan Comply se décline aujourd’hui sous différentes formules, variables selon la façon dont la plateforme est employée. Pour les utilisateurs qui gèrent très peu de relations, les services sont proposés gratuitement. Pour les utilisateurs qui en font un emploi plus important, les tarifs sont progressifs selon l’usage.
Plus d’informations :
Wecan Comply | Innovative compliance for financial actors (wecangroup.ch)
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