• Interview Amaury Jordan
  • Membre du conseil d’administration
  • Alpha Leonis Partners

« Le mode d’emploi du private equity commence par le mot-clé “patience“ »

Amaury Jordan, le fondateur d’Avalor, vient de rejoindre Alpha Leonis Partners, boutique zurichoise spécialisée dans le private equity, en tant que membre du conseil d’administration. Ses objectifs : les aider à élargir leur base de clientèle et en profiter de son côté pour parfaire sa maîtrise des marchés privés.

Quel est le périmètre d’activité d’Alpha Leonis ?

Ce sont des spécialistes du private equity, basés à New York et à Zurich. Leurs activités comprennent le conseil, les co-investissements, les participations à des fonds, ainsi que des services extrenalisés de CIO et des solutions de liquidité autour du private equity. A l’origine, Alpha leonis a été créée pour gérer le patrimoine d’une fondation qui oeuvrait à l’origine dans le domaine de la santé. Son conseil d’administration avait décidé qu’une partie importante des encours serait consacrée à la recherche sur le cancer. C’est ce qui m’a plu dans cette aventure.

Quel rôle voulez-vous jouer pour eux?

Depuis sa création en 2017, Alpha Leonis a rencontré beaucoup de succès sur le plan de ses investissements. Mais sa clientèle se limite encore au cercle « Family & Friends». L’objectif est de développer des stratégies avec l’équipe pour élargir cette base. A la différence des Etats-Unis, où le réseautage est un principe fondamental dans le venture capital, le monde du private equity reste très cloisonné en Suisse. Nous allons donc essayer d’avoir une approche plus coopérative, plus rassembleuse.

Quelles sont les priorités d’Alpha Leonis? Chercher des investisseurs ou chercher des sociétés dans lesquelles investir?

Oui, Alpha Leonis se concentre sur ces deux axes. Ils recherchent autant des partenaires qui vont investir que des entreprises qui ont besoin de financement pour assurer leur croissance. Jusqu’à présent, ils avaient plutôt tendance à porter leur attention sur des sociétés bien installées sur leur secteur qui disposent de solides droits de propriété intellectuelle et qui génèrent de la croissance. Toutefois, dans leurs mandats plus récents, il en est certains qui se concentrent davantage sur des startups.

Comment Avalor, la société de gestion que vous avez fondée à Zurich, peut bénéficier de ce rapprochement avec Alpha Leonis?

De manière générale, il est important pour les gestionnaires de fortune indépendants d’en savoir plus sur les spécificités du private equity. Ils doivent mieux maîtriser cette classe d’actifs et trouver des moyens fiables de l’intégrer dans les portefeuilles des clients. Pourquoi cette remarque ? Prenez par exemple le recul marqué des sociétés cotées aux États-Unis. Les entrepreneurs ont de moins en moins envie d’aller chercher des financements en bourse. Ils préfèrent rester dans des circuits privés où beaucoup d’investisseurs servent en plus de partenaires stratégiques, capables d’accélérer la croissance. Il est donc indispensable pour nous de suivre ces grandes transformations et de pouvoir proposer à nos clients des allocations private markets plus conséquentes. Voià les thèmes que j’ai envie d’approfondir avec Alpha Leonis, l’un des principaux acteurs indépendants dans ce secteur.

Quel est alors selon vous le meilleur moyen d’aborder le private equity ?

Plusieurs chemins mènent à Rome ! Mais le point le plus important avec le private equity est de comprendre qu’il s’agit d’investissements non liquides et qu’il faut s’y résoudre. Il s’agit d’un travail de fonds mené sur le long terme. De plus en plus souvent, les entreprises décident de rester entre des mains privées pour mieux s’inscrire sur ce long terme. Les marchés secondaires et les plateformes d’échanges se développent pour offrir des solutions de liquidité aux investisseurs qui veulent sortir avant les échéances, mais il y a forcément une décote en cas de vente anticipée. Le mode d’emploi des investissements private equity doit donc commencer par le mot-clé « patience ».

Amaury Jordan

Alpha Leonis

Amaury Jordan a rejoint le conseil d’administration d’Alpha Leonis Partners. Il est aussi fondateur et associé d’Avalor, la société de gestion dont il a été le CEO jusqu’en 2021. Il siège au conseil d’administration de TriLake Partners, un gestionnaire de patrimoine qu’il a contribué à lancer à Singapour en 2011. Avant de créer Avalor en 2005, il a travaillé pour Brown Brothers Harriman à New York et Zurich, puis Lombard Odier et Infidar Vermögensberatung, en restant à à Zurich. Il a fondé par ailleurs la Swiss CFA Society dont il a été le président et il a également contribué à la création de l’Alliance des gestionnaires de fortunes suisses, l’ASV/ASWM. Amaury est diplômé de l’American University of Paris et de la Fletcher School of Law and Diplomacy.

 

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