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Jean-Sylvain Perrig
Premyss
Les indices Performance Watcher au 2ème trimestre
Dès sa création, voilà maintenant douze ans, CdR Capital, s’est immédiatement orientée vers une allocation d’actifs hautement diversifiée, grâce notamment à son biais private markets. Pour Steve Smith, son fondateur, cette approche est désormais incontournable.
Par Jérôme Sicard
Comment avez-vous réussi à gérer dans le temps une allocation très diversifiée ?
Quand j’ai fondé la société il y a maintenant douze ans avec Omar Ayache, nous étions persuadés que la gestion de fortune en Suisse allait se professionnaliser énormément dans le domaine des investissements. Nous n’avons pas un profil de banquiers privés traditionnels. Je viens des salles de marché. Chez Crédit Suisse, j’ai chapeauté pendant un temps l’activité de fonds de fonds alternatifs. Quant à Omar, il a développé une forte expertise dans les marchés privés durant son passage chez Goldman Sachs. Pour être crédibles, il nous a paru évident que nous devions nous montrer aussi performants que les grandes banques dans l’allocation d’actifs et la sélection de sous-jacents.
Dès le départ, nous avons donc fait le choix d’investir massivement dans l’allocation d’actifs avec une approche institutionnelle et un fort biais vers les marchés privés. Pour nous en assurer, nous avons recruté trois spécialistes des marchés privés qui sont d’ailleurs toujours dans l’équipe aujourd’hui. Nous voulions tout de suite aller au-delà des actions et des obligations.
Quels attraits trouvez-vous à ces marchés privés ?
Aujourd’hui encore, beaucoup de gérants n’osent pas s’aventurer dans le private debt, le private equity ou le venture capital, car ils n’en maîtrisent pas forcément les tenants et les aboutissants. Pourtant, ces classes d’actifs permettent bel et bien de réduire le risque global dans les portefeuilles. Il faut toutefois s’appuyer sur un processus de sélection très rigoureux, car il existe une forte dispersion entre les gérants. Cela dit, dans le capital-risque, il est assez frappant de constater que les meilleurs restent les meilleurs sur la durée. Il y a une tendance à la continuité qui se dégage clairement.
Vraiment, il ne fait aucun doute pour nous que les produits alternatifs ont une contribution essentielle aux rendements ajustés du risque dans les portefeuilles. En 2022, pour prendre ce seul exemple, les actions et obligations ont dévissé simultanément, mais notre poche alternative nous a permis de limiter nos pertes de manière très substantielle. Si nous étions restés dans un modèle classique 60-40, nous aurions beaucoup souffert. Cette diversification nous a donné un avantage décisif.
Pourquoi cette diversification vous semble-t-elle aussi importante ?
Dans notre métier, deux principes comptent : le cumul des intérêts et une saine diversification. Le modèle 60-40 appartient au passé, c’est l’Ancien Monde. Aujourd’hui, il faut élargir le spectre en intégrant non seulement les actifs alternatifs, mais aussi des classes souvent négligées comme le cash et les matières premières.
Le cash est un élément clé : il suffit de regarder du côté de Warren Buffett, qui dispose aujourd’hui d’une importante réserve de liquidités. Quant aux matières premières, elles offrent des opportunités majeures dans un contexte inflationniste. C’est un univers vaste, qui va bien au-delà des métaux précieux ou de l’énergie. En 2022, nous avons d’ailleurs crée un certificat avec Philip Khoury, d’Impera, centré sur l’industrie minière dans les marchés frontières. Le timing était bon !
Pour moi, la gestion moderne de fortune au XXIᵉ siècle repose sur cette capacité à bâtir une allocation stratégique robuste et à diversifier intelligemment, y compris dans les classes d’actifs alternatives. Et quand les solutions n’existent pas, il faut savoir les créer de toutes pièces.
Avec combien de gérants travaillez-vous ?
Nous investissons actuellement avec dix gérants pour la gestion active, quatorze pour les fonds alternatifs et six pour les ETFs. Nous trouvons ces derniers de plus en plus pertinents pour certaines thématiques qui ont souvent l’avantage d’être transverses.
Dans quels domaines les gérants indépendants doivent impérativement ajuster aujourd’hui leur proposition de valeur?
Tout revient encore une fois à la diversification. Beaucoup de nos concurrents se spécialisent dans une classe d’actifs où ils excellent. De notre côté, nous préférons nous intéresser à tout ce qui peut présenter un intérêt en termes de risque-rendement. Il ne s’agit de spéculer pour nos clients – ce n’est pas du tout leur propos – mais bien de leur garantir une réelle technicité dans la façon dont nous gérons leurs portefeuilles.
Notre indépendance est notre force, et nous devons la mettre au service de nos clients. En même temps, il nous faut aussi avoir la largeur d’esprit pour travailler avec une palette plus large, sans se limiter aux solutions traditionnelles qui montrent parfois leurs limites.
Quelles fonctions souhaitez-vous renforcer chez CdR Capital ?
Tout est processus aujourd’hui ! Et les gérants indépendants ne pourront pas y échapper. Au fur et à mesure que CdR se développait, nous avons mis en place des procédures robustes de gouvernance et de gestion des risques. En revanche, nous nous sommes rendus compte assez récemment que nous n’avions pas la même rigueur dans le recrutement de banquiers ou de relationship managers.
C’est un point à corriger, car la gestion de fortune devient de plus en plus un métier de recrutement. Pour une petite structure comme la nôtre, nous ne pouvons pas nous permettre un fort turnover, comme dans les grandes banques. Nous voulons donc mieux structurer nos processus de sélection afin d’améliorer notre capacité à évaluer, jauger et sélectionner les bons candidats.
Un autre axe clé est le digital. Comme l’a dit un ancien PDG de Goldman Sachs : « Banking and finance is a technology business ». De l’onboarding à la consolidation, il y a encore beaucoup de progrès à faire. L’industrie suisse se débat encore malheureusement beaucoup avec la paperasse, alors que les clients sont en droit d’attendre aujourd’hui des solutions plus fluides, plus efficientes et efficaces.
Quelles tendances de fond transforment selon vous la gestion de fortune ?
Les entrepreneurs, qui constituent notre plus important vivier de clients, ont bien compris aujourd’hui qu’il y a une différence fondamentale entre créer une fortune et la gérer. Beaucoup ont monté leur propre family office, mais ils n’hésitent plus à se tourner vers des gérants indépendants pour obtenir de meilleurs conseils. Il y a dix ou quinze ans, cette démarche n’était pas du tout évidente. Aujourd’hui, elle l’est.
Même lorsqu’ils disposent de leur propre structure familiale, ces clients recherchent un regard indépendant, dépourvu de conflits d’intérêts, capable de leur apporter des recommandations objectives. Nous avons parfois des compétences que les family offices n’ont pas, mais nous ne sommes pas en concurrence avec eux : nous sommes complémentaires.
C’est un marché en pleine expansion, avec de belles opportunités pour les gestionnaires capables de se fondre dans l’écosystème des family offices et de les accompagner sur des aspects précis, à très forte valeur ajoutée.
Comment axez-vous votre stratégie commerciale ?
Comme d’autres, nous nous concentrons en ce moment sur le transfert de richesse entre les baby-boomers et leurs successeurs. Encore une fois, tout est question de recrutement. Il nous faut attirer des talents diversifiés en termes de compétences, de langues mais aussi, d’âges. La gestion de fortune doit avoir sa propre « next gen », capable de refléter les aspirations et le mode de vie de nouveaux segments de clientèle.
Le marché alémanique représente aussi une opportunité à terme, de même que la clientèle américaine avec l’aval de la SEC. La bipolarisation politique est si prononcée aux États-Unis que de nombreux investisseurs cherchent à placer une partie de leur capital dans un environnement plus stable, comme peut l’être la Suisse. Aux États-Unis, les gérants ont tendance à être un peu trop US-centric. En Suisse, où le multi-devises structure notre ADN, nous avons une approche plus large et plus adaptée aux attentes d’une clientèle internationale, y compris américaine.
Steve Smith
CdR Capital
Steve Smith est le fondateur avec Omar Ayache de CdR Capital, la société de gestion genevoise membre de l’ASWM. Steve a entamé son parcours professionnel en 1986 chez Bankers Trust. Il dispose aussi d’une longue expérience de management aussi bien dans le secteur de la banque d’investissement que dans celui de la gestion d’actifs. Il a travaillé pour Bankers Trust, SBC/UBS, Credit Suisse et BlueCrest. Steve est titulaire d’une licence en droit du Downing College de Cambridge, où il siège actuellement au comité d’investissement.
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L’Institut Supérieur de Formation Bancaire vient de lancer le Certificat ISFB Family Officer. Cette formation pionnière en Suisse s’adresse principalement aux Single Family Officers, Multi Family Officers, mais aussi aux gérants indépendants. Pierre Ricq, directeur du programme, détaille les enjeux de cette formation se déroulant sur une période de six jours.
Par Sergio-Levi Mutemba
Que représente le Family Office en Suisse?
Les Family Offices sont au coeur de la gestion de patrimoine mondiale, avec plus de 3’700 milliards de dollars d’actifs sous gestion. En Suisse, environ 300 single family offices gèrent à eux seuls 600 milliards de dollars. Cette forte croissance témoigne d’un besoin pressant pour des family officers qualifiés.
Quels sont les apports concrets de cette formation pour les professionnels de la gestion de patrimoine?
L’enseignement est à la fois théorique et pratique. Il permettra donc aux professionnels d’avoir une vue globale des enjeux du family office, de mieux maîtriser les relations fournisseurs, voire améliorer les connaissances en finance. La formation couvre notamment la planification du patrimoine, la philanthropie, les outils technologiques, la gestion alternative, l’immobilier ou encore la gouvernance, pour ne citer que ces modules.
La demande pour ce type de formation est-elle palpable?
Elle l’est, en effet. La demande s’explique par le fait que, jusqu’ici, seules les universités comme l’IMD ou Harvard Business School offrent ce type de formation. Or celle-ci s’adresse avant tout aux clients des family offices et non aux professionnels de la gestion patrimoniale. Ce qui peut surprendre au premier abord… L’avantage de cette formation est que les chargés de cours sont des professionnels reconnus travaillant au sein d’institutions financières tout aussi réputées. Ce qui signifie que les participants peuvent créer un réseau immédiat avec les intervenants.
Parmi les cours offerts, celui relatif aux outils digitaux ne manque pas d’interpeller dans l’environnement technologique actuel. En quoi consiste-t-il exactement?
Ce cours se focalisera principalement sur les outils digitaux de consolidation. Cet outil permettra non seulement la consolidation d’actifs financiers, mais également celle d’actifs réels tels que l’immobilier direct ou l’art. Cette fonction est le B-A.BA du family office et doit être numérisée en priorité, avant de s’attaquer à d’autres fonctionnalités pouvant faire l’objet d’une digitalisation.
Cette formation est-elle susceptible d’évoluer à l’avenir?
Je pense que oui. Récemment, suite au module sur l’immobilier commercial mené avec le groupe CBRE, tous les participants ont suggéré de créer un cours sur l’immobilier international, compte tenu des restrictions légales pour les clients étrangers souhaitant investir dans la propriété immobilière en Suisse, comme le prévoit la loi Lex Koller.
Est-ce qu’un family office offre toujours toute la gamme de services ou arrive-t-il de sacrifier la conciergerie ou la philanthropie afin d’optimiser les coûts?
Très bonne question. Un vrai family office doit tout offrir. Mais un family officer se doit également d’être intègre et honnête avec son client. Il lui faut admettre qu’il ne dispose pas nécessairement des compétences en matière de philanthropie, par exemple, et expliquer au client comment cette fonction sera externalisée auprès d’un spécialiste. Le certificat ISFB inclut justement le module philanthropie, qui est animé par Étienne Eichenberger, que l’on peut considérer comme l’une des grandes références de la philanthropie en Suisse, via la société WISE.
L’important pour le client est de bien faire la distinction entre le gestionnaire de fortune et le family officer. La fonction essentielle du premier est la gestion des investissements, mais il souhaitera naturellement offrir tous les services d’un family office. D’où l’intérêt de se doter d’une formation dans ce domaine. De son côté, le family officer pur englobera l’ensemble des fonctions, dont celles consistant à contrôler la stratégie d’investissement qu’il aura mandaté auprès d’une banque, ainsi que les fonctions qui n’ont pas trait aux aspects financiers.
Pierre Ricq
Union Bancaire privée
Pierre Ricq occupe le poste de Senior Family Advisor à l’Union Bancaire Privée, dans le département Family Office Services. Avant de rejoindre l’UBP, Pierre a occupé des postes clés chez UBS, Vontobel, J. Safra Sarasin, et Société Générale, qui lui ont permis de développer une expertise approfondie en gestion de fortune pendant près de 20 ans. Pierre a créé et dirige le certificat Family Officer de l’ISFB. Il est titulaire d’un Bachelor en économie d’entreprise et d’un CAS en collecte de fonds de la HEG. Il a obtenu plusieurs certifications postgrades, dont le Certified International Wealth Manager (CIWM) et le Certified Wealth Management Advisor (CWMA). Il a également suivi le programme exécutif « Strategic Management in Banking » à l’INSEAD.
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Dans ce premier opus de L’Intégrale, série d’entretiens explorant en profondeur un même thème, Frédéric Dawance et Thierry Zen Ruffinen nous font découvrir le marché de l’or sous tous ses angles. Le troisième interview de cette série est consacré aux innovations appelées, à terme, à transformer ce marché pourtant millénaire.
Par Jérôme Sicard
Ceux qui privilégient la sécurité et prennent de l’or pour ne pas encourir les risques liés à d’autres actifs devraient rester à l’écart de produits trop synthétiques. Certains, d’entre eux, adossés ou non à l’or peuvent d’ailleurs être assez attrayants mais ils deviennent vite compliqués à gérer dans des marchés baissiers. À propos des ETF sur l’or que vous mentionnez, ils ont rencontré un certain succès aux Etats-Unis voilà une dizaine d’années jusqu’au jour où leur volume a dépassé celui de l’or qu’il était possible de traiter dans la réalité. La situation était devenue aberrante. Depuis, les esprits sont revenus au calme et l’or physique a retrouvé les faveurs des investisseurs. C’est du moins le cas de manière assez générale en Suisse et en Europe.
De quelle manière les nouvelles technologies, à commencer par la blockchain, peuvent-elles transformer à terme le marché de l’or ?
Une transformation se prépare. Elle commence du côté de la demande. Nous avons parlé des stablecoins adossés à de l’or. Il existe aussi en Inde des cartes de crédit, assez populaires, où l’argent sur le compte, ne serait-ce qu’une poignée de roupies, peut être transformé en quelques grammes d’or. Les nouvelles technologies permettent aujourd’hui ce genre d’achat infinitésimal. On peut donc s’attendre à une petite révolution sur la partie buy side.
Pour ce qui est de l’offre, la transformation est peut-être moins visible mais elle prend forme. C’est la traçabilité avec ce qu’elle implique en termes d’information et de solutions technologiques, comme la blockchain par exemple, nécessaires pour en assurer la collecte, le traitement et la diffusion. Aujourd’hui, la plupart des grands raffineurs ont un système de traçabilité qui couvre l’ensemble de leur chaîne de valeur. Ils proposent des standards qui permettent de suivre le cheminement de leurs lingots, étape par étape. A terme, la blockchain deviendra le dépositaire de cette information, accessible à tous. Aujourd’hui déjà, on trouve sur le marché des lingots poinçonnés d’un QR code qui renvoie à une adresse URL contenant tout leur historique.
L’intelligence artificielle occupe en ce moment les devants de la scène. Peut-elle trouver des applications sur le marché de l’or?
Le monde de l’or reste un monde très manuel, mais l’intelligence artificielle aura certainement un impact. Ce sera plus particulièrement le cas dans l’analyse des données géologiques à des fins d’exploration. Dans le futur, des solutions IA permettront très vraisemblablement aux compagnies minières d’identifier avec plus de précision des structures géologiques susceptibles de contenir de l’or, sous différentes formes.
Quelles grandes innovations ont cours aujourd’hui dans ce secteur ?
La mouvance ESG a rattrapé le monde de l’or qui souffre d’une image encore un peu sale. Il faut garder en tête le fait que la Russie et la Chine sont parmi les plus grands producteurs d’or. Traditionnellement, ce ne sont pas les pays les plus sensibles à des considérations environnementales qui deviennent pourtant un sujet clé chez de nombreux acteurs, à commencer par les investisseurs institutionnels. Ils réclament de plus en plus de garanties sur les modes de production et leur impact, ne serait-ce par exemple que l’impact social et l’empreinte carbone. Dans l’ensemble, ils veulent des processus d’extraction toujours plus propres. L’innovation se fera donc aussi sur ce terrain.
Le bitcoin est-il en mesure de concurrencer l’or comme valeur refuge ?
Le bitcoin et l’or ont certainement des points en commun. Ils ne produisent pas de rendement et ils officient tous deux comme réserves de valeur. Mais il se peut que les comparaisons s’arrêtent là. Il y a d’abord une question de génération. Les générations les plus mûres se sentent vraisemblablement plus à l’aise avec l’idée de détenir de l’or physique. Les plus jeunes, les digital natives, se laissent plus facilement attirer par les crypto-monnaies, plus proches de leur univers.
Sur des points fondamentaux, plus financiers, nous ne voyons pas non plus de corrélation claire entre les mouvements de l’or et ceux du bitcoin. Nous n’avons pas constaté par exemple de liens directs entre les sorties des ETF or et les entrées dans les ETF bitcoins, lancés début 2024. Ce ne sont pas des actifs qui se concurrencent. Ils ont d’ailleurs tous deux bouclé l’année en forte hausse. Ils ont plutôt tendance à se compléter, sachant que le côté fortement spéculatif du bitcoin peut en séduire certains.
Pour la majorité de nos clients, l’or conserve clairement une valeur immémoriale. Ils voient d’abord dans l’or, et il en est ainsi depuis toujours, sa capacité à conserver sa valeur, sous sa forme physique – pièce, lingot, voire même pépite ! –quel que soit l’endroit où la situation dans lesquels vous vous trouvez avec de l’or.
Les nouvelles plateformes online sont-elles appelées à reconfigurer la négoce de l’or ?
Nous n’en sommes pas persuadés. L’or est un des marchés les plus liquides du monde, avec des volumes qui ne sont pas ceux d’une plateforme, et de loin. Plusieurs centaines de tonnes s’échangent chaque jour pour des transactions qui dépassent les 100 milliards de dollars. Mais le London Bullion Market Association, qui contrôle l’essentiel de ce marché, rassemble en fait moins de 200 acteurs. C’est donc un marché très concentré où les tickets délivrés sont très élevés. Nous imaginons mal à court terme une décentralisation de ces échanges. Les opérateurs qui dominent ce marché n’y ont dans l’immédiat aucun intérêt.
Frédéric Dawance
De Pury Pictet Turrettini
Frédéric a rejoint de Pury Pictet Turrettini en 2016. Il participe activement à la gouvernance de la société en siégeant au sein du comité de direction, de stratégie et d’audit. Il a débuté sa carrière chez Pictet à Genève, puis chez CSFB à Zurich et à Londres, ainsi que chez Exane à Paris. Après deux ans en tant que CFO d’une société technologique, il a rejoint Lombard Odier & Cie en 2004, d’abord en tant que responsable du trading, puis en tant que co-responsable des produits d’investissement et enfin en tant que responsable d’un important groupe de banquiers privés. Frédéric est titulaire d’un diplôme HEC de l’Université de Saint-Gall et d’une maîtrise en économie de l’Université de Cologne.
Thierry Zen Ruffinen
De Pury Pictet Turrettini
Avec une solide expérience de l’investissement, Thierry Zen Ruffinen a rejoint de Pury Pictet Turrettini en 2021 en tant que responsable de la distribution, où il s’emploie à conseiller une clientèle institutionnelle. Thierry a précédemment été en charge de la distribution des fonds et des mandats de Mirabaud Asset Management auprès de la clientèle institutionnelle romande. Il a commencé sa carrière en 2004 auprès de la Nouvelle Compagnie de Réassurance en tant qu’actuaire tarificateur. Thierry dispose d’un master en actuariat d’HEC Lausanne.
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L’incertitude géopolitique anime les marchés depuis le début de l’année. Alors que les banques centrales étaient assez tranquillement engagées sur la voie de la normalisation, l’imprévisibilité du nouveau président américain et le sursaut européen sont venus redynamiser les marchés de taux.
Depuis son élection, Donald Trump souffle le chaud et le froid sur les marchés. Au-delà de la question des droits de douane, sa gestion de la résolution du conflit russo-ukrainien a créé un sursaut chez les européens. Le 4 mars dernier, les 27 s’accordaient sur un plan de 800 milliards d’euros visant à renforcer la défense de la zone. Le soir même, l’Allemagne faisait sauter son verrou budgétaire en annonçant 500 milliards d’euros d’investissements à destination de ses infrastructures nationales. Le lendemain, le rendement du Bund à 10 ans gagnait 30 points de base, sa plus forte hausse depuis 1990, entraînant l’ensemble des taux européens dans son sillage. Ces dispositifs sont susceptibles de booster la croissance de la zone et génèrent, dans le même temps, un risque inflationniste, alors que la BCE peine toujours à atteindre la cible de 2 %. De plus, le financement de ces mesures et leur impact sur les déficits des États mettent les taux sous pression.
Préalablement à ces annonces, la volatilité des taux européens était déjà alimentée par l’actualité américaine. Les investisseurs restent attentifs aux promesses et mesures du nouveau locataire de la Maison Blanche, même si leur application à long terme et leur impact sur la croissance et l’inflation américaine restent à observer. Face à l’ensemble de ces incertitudes, la corrélation entre les taux d’intérêt américains et européens est volatile. Après une seconde baisse en mars, le marché n’anticipe plus que deux baisses supplémentaires de la BCE en 2025, tandis qu’aux États-Unis, le cycle d’assouplissement devrait être plus progressif, avec trois baisses de taux attendues cette année.
Bien que les primes de risque soient très resserrées, le marché du crédit conserve de l’attrait dans un contexte global d’incertitude, dans la mesure où il offre encore un rendement attractif pour des fondamentaux qui restent sains. En effet, les entreprises sont en bonne santé et affichent des niveaux de solvabilité leur permettant de se refinancer facilement. Par ailleurs, au regard des niveaux de valorisation des actifs risqués, l’obligataire reste très prisé par les investisseurs. La perspective de rendement récurrent et le portage qu’offre cette classe d’actifs sont deux atouts qui justifient cet attrait. Ce contexte engendre toutefois une situation peu commune où le crédit est favorisé par rapport à la dette d’État.
Les spreads de crédit continuent toutefois de se resserrer. Aux États-Unis, les niveaux de prime de risque sont au plus serré depuis 20 ans et nous estimons que l’environnement justifie davantage de volatilité. La volatilité des taux devrait notamment finir par se propager au crédit. Dans ces périodes plus chahutées, une gestion de conviction peut pleinement s’exprimer. Plusieurs stratégies et classes d’actifs sont susceptibles de tirer leur épingle du jeu dans ce contexte.
Cette situation plaide en faveur d’une gestion active et opportuniste où la flexibilité est essentielle. L’ajustement de la duration et de l’exposition sectorielle, complétée par une sélection minutieuse des émetteurs seront clés après des années où l’exposition au bêta constituait la principale source de performance. Le crédit de qualité offre des opportunités mais les niveaux de valorisation invitent à être sélectif et réactif. Les subordonnées financières demeurent également un segment de marché particulièrement attractif au regard des fondamentaux des acteurs du secteur. Les fonds à échéance conservent eux aussi leur intérêt. Le point d’entrée actuel s’avère particulièrement intéressant car les rendements sont repartis à la hausse, poussés par les niveaux de taux. Enfin, le segment High Yield notamment sur des maturités courtes reste à considérer. Les niveaux de rendement sur cette classe d’actifs permettant d’absorber, en partie, la volatilité des marchés.
Emmanuel Petit
Rothschild & Co Asset Management
Emmanuel Petit a débuté sa carrière en 1998 chez HSBC Asset Management comme analyste dans le domaine de l’attribution de performances AIMR-GIPS puis il est devenu analyste crédit en 2001. En 2006, il rejoint Rothschild & Co Asset Management en tant que gérant obligataire sur les obligations privées. Il en est responsable de la gestion obligataire depuis 2011. Emmanuel est diplômé d’un mastère spécialisé en Finance d’entreprise et membre de la SFAF (Société Française des Analystes Financiers).
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Une solution à la gestion fiscale internationale pour les gestionnaires de fortune suisses.
Dans un monde financier globalisé et transparent, l’efficience fiscale est un impératif pour les gestionnaires de patrimoine suisses. Avec la bonne solution technologique, ce défi peut rapidement se transformer en opportunité de se démarquer auprès de la clientèle fortunée internationale.
Jadis réputée pour son secret bancaire, la Suisse a embrassé la transparence fiscale et l’échange automatique d’informations. Les gestionnaires de fortune du pays doivent s’adapter et intégrer l’efficience fiscale à leurs stratégies pour préserver les intérêts de leurs clients internationaux et leur propre réputation.
Du point de vue d’un investisseur, deux facteurs diminuent son patrimoine : les frais bancaires et les impôts. Ces derniers ne sont pas à négliger puisqu’on estime qu’entre 1 et 3 milliards de francs suisses sont perdus chaque année par les investisseurs dont la gestion de portefeuille ne tient pas compte de sa situation fiscale.
En plus d’entraîner des pertes pour l’investisseur, la gestion de patrimoine fiscalement inadéquate peut avoir un coût financier et réputationnel pour le gestionnaire de portefeuille. Un cas traité par l’Ombudsman bancaire suisse met en lumière ces conséquences alors qu’une banque a dû prendre en charge 50% de l’imposition imprévue subie par une cliente domiciliée à l’étranger à la suite d’une restructuration de portefeuille inadaptée à sa situation fiscale.
Un manque de considération fiscale peut également entraîner des relations tendues avec les clients. Cela illustre que les modèles traditionnels de gestion de portefeuille reposant souvent sur des approches génériques sans égard pour le domicile fiscal ne sont plus adaptés au contexte actuel.
Adapter les stratégies d’investissement à la réalité fiscale de chaque investisseur pourrait s’avérer un véritable casse-tête sans l’apport de solutions innovantes.
De telles solutions permettent d’analyser les portefeuilles, d’identifier les passifs fiscaux en fonction de la résidence du client et de proposer des ajustements afin d’assurer l’efficience fiscale, tout en tenant compte de facteurs tels que les catégories d’actions, les retenues à la source et les variations fiscales régionales.
Une technologie, comme celle de Croesus Central, permet ainsi aux professionnels d’élaborer des stratégies d’investissement personnalisées, minimisant les charges fiscales tout en respectant les profils de risque et les objectifs d’investissement du client.
L’humain demeure au centre de ce processus. Le gestionnaire de fortune conserve son rôle de conseil et de décision, en s’appuyant sur la technologie pour proposer des solutions personnalisées et efficientes.
La technologie offre une opportunité aux gestionnaires de fortune suisses de se différencier en intégrant l’efficience fiscale à leurs services. En combinant technologie et expertise humaine, ils peuvent optimiser les rendements de leurs clients tout en renforçant la confiance et en minimisant les risques.
L’efficience fiscale est un pilier de la gestion de patrimoine de demain. Les institutions financières qui l’intègrent à leur stratégie de gestion de fortune s’assurent un avantage concurrentiel et consolident leur position sur la scène internationale.
Romain Faraut
Croesus
Romain Faraut a rejoint Croesus en janvier 2024. Basé à Genève, Romain est le fer de lance de l’initiative d’expansion européenne de Croesus. Avant de rejoindre Croesus, il a fortement contribué à la croissance de plusieurs banques privées situées en Suisse. Romain est titulaire de certifications en gestion de fortune (CIWM), en gestion des risques (FRM) et en actifs alternatifs (CAIA).
Croesus
Croesus fournit des solutions de gestion de patrimoine innovantes, performantes et sécurisées, comprenant une solution de rééquilibrage de portefeuille fiscalement efficiente. Ces solutions permettent aux professionnels de la gestion de patrimoine d’accroître leur productivité, d’améliorer les relations avec leurs clients, de prendre des décisions éclairées et de simplifier la gestion des actifs sous gestion.
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