Chefs-d’œuvre

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    • Arnaud Dubois et François Carbone
    • Fondateurs
    • Matis

L’art comme opportunité d’investissement

Longtemps réservé aux professionnels du secteur, le marché de l’art devient plus accessible grâce à des acteurs comme Matis, première société européenne permettant de co-investir dans des œuvres d’artistes majeurs du XXe siècle.

L’art et les objets de collection constituent depuis toujours une part importante du patrimoine des particuliers. En 2022, ils représentaient 2 174 milliards de dollars, soit 5,2 % du patrimoine des grandes fortunes mondiales.1

Investir dans l’art en tant que classe d’actifs présente plusieurs avantages :

  • Appréciation potentielle du capital : Depuis 2000, les œuvres des 100 artistes contemporains les plus iconiques ont généré une performance moyenne supérieure à celle du S&P 500 (indice Artprice100®)2 – attention, ces performances passées ne présagent pas des performances futures.
  • Décorrélation des marchés financiers : Alors que les actions fluctuent au gré des crises, les prix des œuvres d’art restent stables, voire augmentent, offrant ainsi une protection contre la volatilité.
  • Valeur refuge : Comme l’or, l’art est perçu comme une réserve de valeur en période d’inflation ou d’incertitude économique.
  • Dimension passionnelle : Contrairement à un compte-titres, investir dans l’art, c’est aussi acheter un morceau d’histoire et de culture.

Quel art privilégier ?

L’art contemporain, produit par des artistes nés après 1910, est aujourd’hui le plus liquide : il a représenté 52% des ventes publiques mondiales en 2023 (environ 4,6 milliards de dollars)3.

Cependant, la majeure partie de la valeur du marché se concentre sur les œuvres dites « blue chip », estimées à plus de 250’000 dollars. Réalisées par des artistes iconiques comme Warhol, Kusama ou Soulages, ces œuvres représentent près de 70 % de la valeur totale échangée, pour seulement 1 % des pièces.

Les barrières à considérer

L’investissement dans l’art peut sembler complexe :

  • Manque d’information : Une grande partie du marché fonctionne en dehors des enchères, via des ventes privées et galeries, rendant l’accès à l’information difficile sans réseau professionnel.
  • Liquidité limitée : Vendre une œuvre peut prendre du temps et nécessite des contacts dans le milieu.
  • Risque élevé : En tant qu’actif non coté, l’art comporte un risque de perte partielle ou totale du capital investi.
  • Montant d’investissement important : L’achat direct d’œuvres majeures requiert des budgets conséquents.

Matis : une approche innovante pour investir dans l’art

Créée en 2023 par François Carbone et Arnaud Dubois, Matis crée et distribue des projets de co-investissement innovants dans l’art contemporain sous forme d’obligations convertibles. Ce système permet à plusieurs investisseurs de s’unir pour acquérir des œuvres d’exception, avec un ticket d’entrée à partir de 20’000 € (CHF 18’00), et de partager les bénéfices potentiels lors de la revente (non garantis). Matis travaille notamment avec des partenaires professionnels (Tiers Gérants, Family Offices, Banques privées) qui recommandent les projets de co-investissement de Matis à leurs clients investisseurs.

Le modèle d’investissement proposé par Matis repose sur 4 étapes :

  1. Sélection d’œuvres : Matis identifie des opportunités d’acquisition parmi des artistes majeurs du XXe siècle, comme Picasso, Warhol ou Soulages.
  2. Structuration juridique : Chaque acquisition est réalisée via une société dédiée, dans laquelle les investisseurs peuvent investir via l’acquisition d’obligations convertibles en actions.
  3. Valorisation stratégique : Les œuvres sont confiées à des galeries renommées pour maximiser leur visibilité.
  4. Revente : Une fois l’œuvre vendue, les investisseurs peuvent récupérer leur mise et potentiellement une plus-value (sommes non garanties).

Depuis mai 2023, Matis a permis le financement de 52 œuvres d’artistes tels que Pierre Soulages, Andy Warhol, Niki de Saint Phalle ou François-Xavier Lalanne. Dix ont déjà été revendues, avec une performance nette moyenne de 16,5 %4 et un TRI annualisé net de frais  54,4 %5 sur une durée moyenne de 7,9 mois.

Attention, ces performances passées ne préjugent pas des performances futures. L’investissement dans des actifs non cotés présente un risque de perte partielle ou totale du capital investi.

 

Envie d’en savoir plus ? RDV sur le site de Matis. Matis sera présent lors des évènements Podium : à Genève le 13 mai ; et à Zurich le 15 mai prochain.

1) Source : Deloitte Private & ArtTactic Art & Finance Report 2023

2) L’Artprice100® est un indice développé par la société Artprice, qui a pour mission d’observer et de quantifier la prise de valeur du Marché de l’Art en se concentrant sur sa partie la plus stable. La composition de l’Artprice100® est ajustée par un conseil scientifique au 1er janvier afin de refléter l’évolution progressive du Marché de l’Art. Les 100 artistes les plus performants aux enchères sur les cinq années précédentes, et qui répondent à un critère essentiel de liquidité (au moins dix œuvres homogènes vendues chaque année), sont identifiés pour constituer un portefeuille représentatif. Le poids de chaque artiste est proportionnel au produit de ventes de chacun sur la période concernée. 


3) Source : Art Basel & UBS The Art market 2025 report

4) Données actualisées au 31 mars 2025. Performance nette investisseur : montant reversé à l’investisseur, net de tout frais, qui correspond à la différence entre le prix de cession de l’œuvre et son montant d’acquisition, auquel sont retranchés les frais afférents à la commission de la galerie, les taxes et les frais de Matis.

5) Données actualisées au 31 mars 2025. Taux de rentabilité interne annualisé net de frais : Le taux de rentabilité interne prend en compte les flux de trésorerie générés par un investissement sur une période d’un an, ainsi que la valeur de revente finale de cet investissement. Le TRI mesure la rentabilité réelle dun investissement en prenant en compte le temps et les montants investis.

 

Avertissements

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Rothschild & Co Asset Management n’a pas procédé à une vérification indépendante des informations contenues dans ce document et ne saurait donc être responsable de toute erreur ou omission, ni de l’interprétation des informations contenues dans ce document. Toutes ces données ont été établies sur la base d’informations comptables ou de marché. Les données comptables n’ont pas toutes été auditées par un commissaire aux comptes. En outre, compte tenu du caractère subjectif de certaines analyses, il convient de souligner que les informations, projections, estimations, anticipations, hypothèses et/ou opinions éventuelles ne sont pas nécessairement mises en pratique par les équipes de gestion de Rothschild & Co Asset Management ou de ses affiliés, qui agissent en fonction de leurs propres convictions. Certains énoncés prévisionnels sont préparés sur la base de certaines hypothèses, qui pourront vraisemblablement différer soit partiellement, soit totalement de la réalité. Toute estimation hypothétique est, par nature, spéculative et il est envisageable que certaines, si ce n’est l’ensemble, des hypothèses relatives à ces illustrations hypothétiques ne se matérialisent pas ou différent significativement des déterminations actuelles. La présente analyse n’est valable qu’au moment de la rédaction du présent rapport. R-co 4Change Net Zero Equity Euro est un compartiment de la Société d’Investissement à Capital Variable de droit français “R-co 2”, dont le siège social est 29, avenue de Messine – 75008 Paris, immatriculée 889 511 747 RCS PARIS. Les informations ne présument pas de l’adéquation des OPC présentés au profil et à l’expérience de chaque investisseur individuel. Rothschild & Co Asset Management ne saurait être tenu responsable d’aucune décision prise sur le fondement des éléments contenus dans ce document ou inspirée par eux. 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Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures, et ne sont pas constantes dans le temps. La valeur des investissements et des revenus en découlant peut varier à la hausse comme à la baisse, et n’est pas garantie. Il est donc possible que vous ne récupériez pas le montant initialement investi. Les variations des taux de change peuvent affecter à la hausse comme à la baisse la valeur des investissements et des revenus en découlant, lorsque la devise de référence de l’OPC est différente de la devise de votre pays de résidence. Les performances présentées ne tiennent pas compte des éventuels frais et commissions perçus lors de la souscription et rachat des parts ou actions de l’OPC concerné. Les portefeuilles, produits ou valeurs présentés sont soumis aux fluctuations du marché et aucune garantie ne peut être donnée quant à leur évolution future. 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Rothschild & Co Asset Management Société de gestion de portefeuille au capital de 1 818 181,89 euros, 29, avenue de Messine – 75008 Paris. Agrément AMF N° GP 17000014, RCS Paris 824 540 173. Toute reproduction partielle ou totale de ce document est interdite, sans l’autorisation préalable de Rothschild & Co Asset Management sous peine de poursuites.

 

À propos de la division Asset Management de Rothschild & Co

Division spécialisée en gestion d’actifs du groupe Rothschild & Co, nous offrons des services personnalisés de gestion à une large clientèle d’investisseurs institutionnels, d’intermédiaires financiers et de distributeurs. Nous articulons notre développement autour d’une gamme de fonds ouverts, commercialisés sous quatre marques fortes : Conviction, Valor, Thematic et 4Change, et bénéficiant de nos expertises de long terme en gestion active et de conviction ainsi qu’en gestion déléguée. Basés à Paris et présents dans 9 pays en Europe, nous gérons plus de 36 milliards d’euros et regroupons près de 170 collaborateurs. Plus d’informations sur am.eu.rothschildandco.com

 

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      • Mark Baribeau
      • Managing director
      • Jennison Associates

    Guide des stratégies Growth face à l’incertitude

    Dans un environnement aussi difficile qu’il peut l’être aujourd’hui, il est essentiel de pouvoir identifier les actions qui ont le potentiel pour se démarquer dans le temps. C’est ce qu’explique ici Mark Baribeau, spécialiste des valeurs Growth.

    Après des années de belles performances, les valeurs croissance font face à une forte incertitude. Mais malgré la volatilité court terme, les moteurs structurels reconnus en 2023 et 2024 sont toujours présents et aussi prometteurs à long terme.

    Les évolutions de sentiment des investisseurs ne remettent en cause les tendances de croissance structurelle. De l’innovation dans la santé à la fintech dans les pays émergents, les opportunités liées à ces dynamiques qui se poursuivent en grande partie indépendamment des préoccupations macroéconomiques gagnent en attrait à long terme, justement lorsque l’attention des investisseurs se détourne à court terme.

    L’apogée du potentiel

    L’intelligence artificielle (IA) est aujourd’hui le porte-drapeau de ces tendances durables. Les entreprises à la pointe de l’IA révolutionnent les modèles économiques, débloquent les gains d’efficience et stimulent la productivité à des niveaux inédits. Le potentiel de l’IA générera une croissance bien au-delà de la période où les craintes actuelles les plus fortes se matérialiseront.

    Mais repérer la tendance est la partie la plus facile. Les opportunités offertes aux entreprises changent au gré des tendances, imposant une analyse continue et une grande agilité.

    Exemple : du fait de coûts assez faibles, les modèles d’IA générative de la startup DeepSeek défient les hypothèses initiales sur les dépenses nécessaires à l’infrastructure de l’IA. Malgré l’incertitude sur le principal moteur d’investissement précoce dans l’IA, cela permet la commercialisation rapide de nouvelles applications répondant à la forte demande, offrant ainsi un bon point d’entrée aux investisseurs.

    Opportunités diverses

    Au-delà de l’IA, les entreprises adoptant des modèles de vente directe au consommateur (DTC) présentent des perspectives uniques à long terme. En facilitant un contrôle inégalé des stocks et une tarification précise, les stratégies DTC peuvent être très porteuses pour les grandes marques de luxe, leurs clients fidèles aimant leurs produits pour leur qualité et exclusivité.

    Longtemps mal desservis par les multinationales, les marchés émergents offrent désormais des opportunités uniques pour les entreprises de rupture, pilotées par les données, à mesure que les applications mobiles se généralisent. Nous aimons ainsi les plateformes fintech sur les marchés négligés par les grandes banques. Des services financiers basiques à l’accès aux biens, les entreprises offrant aux clients des solutions pratiques et bon marché jouissent d’une forte demande.

    Avec 1,2 milliard de personnes obèses d’ici 2030, peu de tendances rivalisent avec les progrès réalisés dans la lutte contre l’obésité, le diabète et les problèmes de santé associés. Et les percées en biotechnologie et médecine de précision permettent d’offrir des soins sur mesure, améliorant tant les pronostics pour les patients que les opportunités d’investissement.

    Équilibre et perspective long terme

    Avec leur récente envolée, les Mag 7 (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia, Tesla) ont redéfini le sens du leadership de marché, mais leur domination commençait à s’estomper avant même le récent repli déclenché par les droits de douane. Bien qu’ils restent incontournables, l’échelle même de leurs opérations limitera leur hypercroissance.

    Des acteurs émergents, grâce à leur capacité d’innovation sur des marchés de niche, sont bien placés pour bénéficier d’une croissance élevée et générer de l’alpha. Une véritable approche de long terme en actions de croissance nécessite une recherche constante des leaders de demain. Combiner la stabilité des leaders actuels dans des domaines clés à l’élan des innovateurs émergents est essentiel pour réussir dans l’univers des valeurs de croissance.

    Les investisseurs sont confrontés à un environnement court terme de plus en plus complexe. Pourtant, au-delà du bruit, les grandes tendances de croissance structurelle restent porteuses d’opportunités durables.

    Mark Baribeau

    Jennison Associates

    Mark Baribeau est responsable de la supervision du processus d’investissement, de la mise en œuvre des stratégies et de la gestion des risques pour les stratégies d’actions mondiales de Jennison. Basé à New York, il est membre de l’équipe de gestion de Jennison. Mark a rejoint la société en 2011.

    Auparavant, il était gestionnaire de portefeuilles d’actions mondiales et de croissance à grande capitalisation chez Loomis Sayles et économiste chez John Hancock Financial Services. Il est titulaire d’une licence en économie de l’Université du Vermont et d’une maîtrise en économie de l’Université du Maryland. Mark est titulaire du titre de CFA et membre de la CFA Society Boston.

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    En Suisse, les informations sont publiées par PGIM Limited, par l’intermédiaire de son bureau de représentation à Zurich, dont le siège social est situé : Kappelergasse 14, CH-8001 Zurich, Suisse. PGIM Limited, Bureau de représentation à Zurich est agréé et réglementé par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers FINMA et ces documents sont émis aux professionnels ou clients institutionnels au sens de l’Art. 4 par. 3 et 4 de la loi fédérale sur les services financiers (FinSA) en Suisse. PGIM Limited, PGIM Netherlands B.V., PGIM Luxembourg S.A., PGIM (Singapore) Pte. Ltd. et PGIM (Hong Kong) Limited sont des filiales indirectes à 100 % de PGIM, Inc. (« PGIM » et la « Société de gestion d’actifs »), la société de gestion d’actifs principale de Prudential Financial, Inc. (« PFI »), une société immatriculée et ayant son établissement principal aux États-Unis. L’entité américaine de PFI n’est affiliée d’aucune manière à Prudential plc, société constituée au Royaume-Uni, ni à Prudential Assurance Company, filiale de M&G plc, société immatriculée au Royaume-Uni. PGIM, le logo PGIM et le symbole du rocher sont des marques de service de PFI et de ses entités affiliées, enregistrées dans de nombreux pays à travers le monde. PGIM Fixed Income et PGIM Real Estate sont des marques de PGIM, un conseiller en investissement enregistré auprès de la SEC aux États-Unis. Jennison et PGIM Quantitative Solutions sont des marques commerciales de Jennison Associates LLC et de PGIM Quantitative Solutions LLC, respectivement, toutes deux étant des conseillers en investissement enregistrés auprès de la SEC et des filiales à 100 % de PGIM. L’enregistrement auprès de la SEC n’implique pas de compétences ou de formation particulières. 

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    Toutes les projections ou prévisions présentées ici sont susceptibles d’être modifiées sans préavis. Les données réelles peuvent varier et ne pas être reflétées ici. Les projections et les prévisions sont soumises à des niveaux élevés d’incertitude. Par conséquent, toute projection ou prévision doit être considérée comme simplement représentative d’un large éventail de résultats possibles. Les projections ou prévisions sont estimées sur la base d’hypothèses, sujettes à d’importantes révisions, et peuvent changer de manière significative en fonction de l’évolution des conditions économiques et de marché.

     

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      Solutions EAM

      • Jean-Sylvain Perrig
      • Fondateur & CEO
      • Premyss

      Les indices Performance Watcher sur trois mois et trois ans

      Avant que Donald Trump ne cadenasse les États-Unis à double tour – et que les marchés n’en accusent le coup – le premier trimestre 2025 s’est révélé plutôt favorable pour les portefeuilles en euros et en francs suisses, moins exposés à la tech américaine. Jean-Sylvain Perrig décrypte ce début d’année, tout en dressant le bilan des performances de la gestion privée sur trois ans.

      Le premier trimestre 2025 a marqué un changement de tendance. L’enthousiasme qui a suivi l’élection de Donald Trump en novembre 24 a fini par s’évaporer. Les Etats-Unis qui, jusqu’alors étaient une source de stabilité, sont devenus une source d’instabilité. La panique financière liée à l’annonce de tarifs douaniers tous azimuts par le président Trump n’a pas impacté les performances du premier trimestre puisque le « Liberation Day » est tombé le 2 avril. Depuis, les marchés ont bel et bien dévissé, ce qui se verra dans les performances semestrielles.

      Cependant, les marchés avaient déjà anticipé un changement de régime durant le premier trimestre. Les premiers contours de la politique mercantiliste de l’administration Trump sont apparus en mars.  Les Américains se sont engagés dans un processus de démontage de l’ordre international qu’ils avaient eux-mêmes mis en place. Le manque d’égard du président américain pour l’Etat de droit impacte la confiance des investisseurs et augmente les primes de risque. Dans le même temps l’administration veut réduire la dépense gouvernementale. Celle-ci avait permis à la consommation privée de se maintenir à un niveau élevé. La croissance américaine devrait donc fortement ralentir, ce qui va impacter la croissance mondiale. il ne fait aucun doute que les anticipations bénéficiaires devront être revues significativement à la baisse pour 2025 et 2026.

      Les performances du 1er trimestre 2025 ainsi que celles des trois dernières années sont analysées ci-dessous à travers l’indice PWI+ de Performance Watcher, un indice net de frais spécialement conçu pour refléter le marché de la gestion privée. Le défi de tout gérant de portefeuille consiste à optimiser le couple rendement-risque. Dans le contexte de turbulences actuelles, ceux qui auront bâti des portefeuilles robustes et bien diversifiés devraient parvenir à limiter les pertes, puis à participer de manière satisfaisante à la reprise lorsqu’elle surviendra. Une analyse de la volatilité sera présentée au prochain trimestre.

      Analyse 1er trimestre 2025

      Comptes en Euro 

      Les marchés actions européens ont fini le Q1 dans le vert, avec l’Euro Stoxx 600 à +5.8%. Le marché obligataire a souffert de la remontée des taux longs, à la suite du virage budgétaire allemand (BB Euro Agg -0.3%). De manière étonnante, ce sont les comptes les plus risqués – l’indice PWI+ high risk – qui ont le plus souffert, en perdant 1.9% sur les trois premiers mois de l’année. Cela s’explique probablement par une exposition importante aux actions américaines et au billet vert. Les profils PWI+ low et mid risk ont marginalement perdu : -0.3% et -0.4% respectivement.

      Comptes dollar 

      Le 1er trimestre fut difficile. La situation est inversée par rapport aux portefeuilles en Euro. Le marché obligataire Américain était positif, avec le BB US Aggregate à +2.92%, mais le SP500 marquait déjà une baisse de -5.27% à fin mars, avant le crash qui a suivi le « Liberation Day ». Ainsi seuls les profils PWI+ Low Risk terminent en positif à +0.7%, alors que les profils PWI+ Mid et High Risk ont cédé -1.3% et -2.5%.

      Comptes CHF

      Une fois n’est pas coutume, il était plus aisé d’obtenir des rendements positifs en CHF au 1er trimestre 2025, même si les obligations suisses ont souffert : le Swiss Bond Index termine à -1.30%. Le marché suisse des actions s’est particulièrement bien comporté avec une hausse de +8.26% pour le SPI. On aurait pu s’attendre à un grand écart entre les profils PWI+ Low et High Risk, mais il n’en est rien, puisque les performances sont de +0.3% et +0.1%. Les comptes Low Risk ont probablement une plus forte pondération en CHF, moins de dollars et surtout moins d’actions américaines dans les allocations. Ce sont les comptes PWI+ Mid Risk qui dégagent marginalement les meilleures performances, puisque l’indice finit le trimestre à +0.7%.

      Analyse sur 3 ans

      Trois mois, voire une année, sont des périodes trop courtes pour juger de la qualité de la gestion. Il faut au minimum trois ans. Les chiffres ci-dessous se rapportent à la période du 31 mars 2022 au 31 mars 2025. On y trouve deux années où le risque a été rémunéré, 2023 et 2024 et neuf mois, en 2022, où les taux d’intérêt se sont normalisés, faisant plonger les performances des obligations et des actions. De nombreux fonds d’allocation d’actifs, particulièrement pour les profils les moins risqués, demeurent en perte sur la période. Qu’en est-il pour les portefeuilles de clients privés ?

      Comptes en Euro

      Le Stoxx 600 a progressé de +29.68% sur cette période. Les portefeuilles ont en profité,  l’indice PWI+ Mid Risk affiche une performance à +4.7% soit + 1.54 % annualisé, malgré la piètre performance des obligations, puisque l’indice Europe BB Aggregate EUR a perdu -5.41% ces trois dernières années. Les profils PWI+ High Risk progressent de +5.8% ou +1.9% annualisé. L’indice PWI+ Low Risk a un rendement positif de 2.9%. Les gérants ont su s’adapter et ont probablement évité d’acheter des obligations lorsque les taux étaient à zéro ou négatifs.

      Comptes en USD 

      Sur la période, le S&P 500 a grimpé de +29,66 % dividendes inclus, tandis que les obligations ont faiblement progressé à l’image du US BB Aggregate Index +1,56 %. Les comptes PWI+ Low et High Risk ont tous deux enregistré une performance de +5,6 %. Le profil PWI+ Mid Risk, affiche un résultat plus élevé, à +6,1 %. À noter qu’à la fin de l’année 2022, les portefeuilles avaient perdu plus de 10 %.. Comme pour les comptes en EUR, la bonne tenue des marchés en 2023 et 2024 a permis d’effacer l’ensemble des pertes.

      Comptes en CHF

      En CHF, le marché suisse des actions est celui qui a le moins performé sur la période avec une performance de +8.12% seulement (SPI), et le marché obligataire a gagné +4.37% (Swiss Bond Index). Dans ce laps de temps le CHF s’est renforcé contre l’Euro et le Dollar, il ne fait donc pas bon être un investisseur base CHF. Les performances des indices PWI+ Low, Mid et High Risk sont respectivement de -2.2%, -0.8% et +0,4%.

      Conclusions

      Les trois dernières années ont récompensé l’exposition aux actions. Malgré un début difficile en 2022, la forte reprise en 2023-2024 a permis aux portefeuilles dynamiques (PWI+ High Risk et Mid Risk) de dégager les meilleures performances, tandis que les profils majoritairement obligataires ont sous-performé dans l’ensemble.

      À l’inverse, sur le 1er trimestre 2025, ce sont les portefeuilles les plus défensifs qui ont mieux résisté. La correction des marchés actions, amorcée fin mars, a durement touché les profils exposés aux actions, en particulier américaines, tandis que les obligations, du moins aux États-Unis, ont joué un rôle stabilisateur.

      Sur le long terme, les actions demeurent la principale source de performance, mais dans un environnement incertain comme celui qui s’ouvre en 2025, la gestion du risque et des allocations devient essentielle.

      Jean-Sylvain Perrig

      Premyss

      Jean-Sylvain Perrig est le londateur et CEO de Premyss, qui accompagne des gestionnaires indépendants et des family offices dans l’allocation d’actifs, la stratégie de portefeuille et l’analyse de marché. Jean-Sylvain a plus de 30 ans d’expérience dans la gestion d’actifs et le conseil stratégique. Il a occupé des fonctions dirigeantes dans des établissements bancaires suisses de premier plan notamment en tant que Chief Investment Officer. Il a également présidé la Swiss Financial Analysts Association (SFAA) dont le but est l’éducation financière des professionnels de l’investissement. Jean-Sylvain est titulaire d’un Master en gestion de l’entreprise de HEC Lausanne ainsi que de la certification fédérale d’analyste financier.

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      • Swiss House of Brands

      Valoriser la marque pour maximiser les rendements

      La valeur de la marque est devenue essentielle pour les investisseurs. Bien qu’ils se concentrent souvent sur la croissance du chiffre d’affaires, l’optimisation des coûts et l’évolutivité, la perception de la marque joue un rôle fondamental dans l’évaluation des entreprises. Elle génère des multiples de valorisation plus élevés et attire des acheteurs premium. Entre autres…

      Dans le monde des investissements, les indicateurs financiers et l’efficacité opérationnelle occupent souvent le devant de la scène. Cependant, un facteur crucial est fréquemment négligé : la valeur de la marque (brand equity). Une marque forte n’est pas seulement un atout marketing ; c’est un levier stratégique qui augmente la valorisation de l’entreprise, accroît son attractivité sur le marché et favorise des rendements à long terme. Pour les gestionnaires, comprendre la valeur cachée du branding peut faire toute la différence entre une sortie moyenne et une transaction à forte valeur ajoutée.

      Pourquoi la valeur de la marque est-elle essentielle

      Les portfolio managers se concentrent souvent sur la croissance du chiffre d’affaires, l’optimisation des coûts et l’évolutivité des entreprises. Pourtant, la perception de la marque joue un rôle fondamental dans l’évaluation des entreprises. Des études montrent que les entreprises dotées d’une marque forte bénéficient de multiples de valorisation plus élevés, attirent des acheteurs premium et font preuve d’une plus grande résilience lors des périodes de turbulences économiques.

      Étude de cas

      Un fonds de private equity européen, de taille intermédiaire, a investi dans une entreprise technologique B2B dotée d’une forte propriété intellectuelle mais souffrant d’un manque de reconnaissance sur le marché. Grâce à un repositionnement stratégique de la marque et une différenciation accrue, l’entreprise a pu :

      . Accroitre sa visibilité sur le marché, entraînant une augmentation de 40 % des demandes entrantes.

      Renforcer la perception des investisseurs, permettant de sécuriser un tour de financement supérieur aux attentes.

      Réaliser une sortie réussie via une acquisition stratégique avec une prime de 35 % par rapport aux benchmarks du secteur.

      Résultat : une stratégie de création de valeur axée sur la marque a conduit à un retour sur investissement significativement plus élevé.

      Exploiter pleinement le potentiel du branding

      Trop souvent sous-estimée, la marque peut devenir un levier stratégique majeur de création de valeur. Pour les investisseurs, il existe quatre axes clés permettant de transformer le branding en véritable moteur de performance.

      1. Renforcer le positionnement de la marque pour un avantage concurrentiel

      De nombreuses entreprises peinent à se différencier au-delà de leurs caractéristiques produit. Il est essentiel que les investisseurs s’assurent que leurs entreprises en portefeuille disposent d’un positionnement de marque unique et clair qui résonne avec leur audience cible.

      Plan d’actions :
      . Effectuer un audit de marque pour identifier les points forts et les lacunes.
      . Définir une proposition de valeur différenciante qui distingue l’entreprise de ses concurrents.
      . Aligner le message de la marque avec les attentes des clients et des investisseurs.

       

      1. Aligner la marque avec l’évolution de l’entreprise

      Une marque bien structurée joue un rôle de catalyseur de croissance en soutenant l’expansion du marché, la fidélisation des clients et l’efficacité opérationnelle.

      Plan d’action :
      . Élaborer une feuille de route commerciale intégrant la stratégie de marque aux objectifs d’expansion.
      . Standardiser l’identité de la marque sur les différents marchés pour assurer une cohérence globale.
      . Utiliser le storytelling de la marque pour mobiliser les parties prenantes et faciliter l’entrée sur de nouveaux marchés.

      1. Tirer parti de l’ESG et de la durabilité pour accroître la valeur de la marque

      Dans le climat d’investissement actuel, les entreprises intégrant une approche ESG bénéficient d’une valorisation plus élevée et d’un attrait renforcé auprès des investisseurs.

      Plan d’actions :
      . Aligner le message de la marque avec les principes ESG et la transformation durable.
      . Obtenir des certifications reconnues (ex. B Corp, évaluations de durabilité) pour crédibiliser la démarche.
      . Communiquer l’impact social et environnemental via les relations investisseurs et les stratégies de marque.

      1. Préparer une sortie à forte valeur ajoutée grâce à une stratégie de marque

      Lorsqu’il s’agit d’une introduction en bourse ou d’une cession stratégique, une marque forte justifie une valorisation plus élevée et inspire confiance aux acheteurs potentiels.

      Plan d’actions :
      . Effectuer des évaluations présortie de la marque pour optimiser sa valorisation.
      . Améliorer la perception de la marque grâce à des campagnes de relations publiques, une présence médiatique accrue et du thought leadership.
      . Aligner la communication des dirigeants sur la crédibilité et la notoriété de la marque pour attirer des investisseurs de qualité.

      Conclusion

      La valeur de la marque est un levier sous-estimé mais essentiel pour maximiser le rendement des investissements. En intégrant une approche axée sur la marque dans leur stratégie de portefeuille, les gestionnaires peuvent débloquer une valeur cachée, améliorer la différenciation de marché et garantir des multiples de valorisation plus élevés lors de la sortie.

      Pour les investisseurs souhaitant maximiser le potentiel de leur portefeuille, une approche axée sur la marque n’est plus une option – c’est une nécessité.

      Chantal Baer

      Swiss House of Brands

      Experte en stratégie de marques, Chantal Baer a fondé en 2018 le cabinet Swiss House of Brands pour accompagner ses clients dans le déploiement de leviers de croissance et la génération de performance rendus possible grâce au digital. Membre du Cercle des Administratrices Suisses et du Directoire de Vaud Promotion, a écrit avec Xavier Comtesse le livre-référence «Les leviers de croissance à l’ère de l’économie numérique». Chantal est diplômé de l’Université de Genève en Lettres et linguistique. Elle a suivi par ailleurs formations post-graduate dans les domaines du marketing, du digital marketing, de l’intelligence économique et du sustainable management.

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        Transition énergétique 2/4

        L’Intégrale

        Transition énergétique 2/4

          • Interview Pierre Mouton, Head of long-only strategies, et Alexis Sautereau, senior portfolio manager
          • NS Partners

          « Nous assistons bien à une privatisation des infrastructures énergétiques »

          Le deuxième volet de L’Intégrale s’intéresse à la transition énergétique – ou plutôt, à l’adaptation énergétique, selon l’expression privilégiée par Alexis Sautereau et Pierre Mouton. Ce deuxième interview de la série porte plus particulièrement sur le thème des infrastructures et l’impact majeur que les géants de la tech auront sur leur développement.

          Par Jérôme Sicard

          Comment adapter les infrastructures actuelles pour réduire la consommation d’énergie dans les transports ?

          Il va d’abord falloir prendre son mal en patience. Le retard accumulé est considérable. Les États-Unis en sont le parfait exemple : on a misé sur Internet, mais on a oublié que les routes et les câbles ont aussi leur importance. Résultat, on part pour quinze ans de mise à niveau des réseaux. Aujourd’hui, dans le mix énergétique, on arrive encore à composer, mais l’optimisation complète prendra du temps. Il y aura forcément un décalage entre l’état actuel des infrastructures et ce vers quoi on veut tendre. Il va donc falloir aussi accepter cette réalité : engager des dépenses aussi importantes et les amortir dans le temps aura forcément un effet inflationniste.

          Quels grands axes vont décider du renouvellement de ces infrastructures ?

          C’est un chantier monumental. L’Agence internationale de l’énergie estime qu’il faudra, à terme, remplacer ou installer 85 millions de kilomètres de câbles, soit un investissement de 1’500 milliards de dollars. Et encore, ce n’est qu’une partie du problème.

          Une fois que les infrastructures seront remises au goût du jour pour la partie hardware, il faudra alors adapter les systèmes. C’est plutôt la bonne nouvelle car nous allons vraiment rentrer dans une phase d’optimisation. La gestion intelligente de la production d’énergie et de sa distribution sera la clé de cette transition, ou plutôt de cette adaptation énergétique.

          Il y a déjà des solutions qui font déjà leurs preuves. Une plateforme comme Kraken, utilisée par de grands fournisseurs d’électricité, comme EDF, est en train de s’imposer à l’échelle mondiale. Mais son adoption tardive montre aussi à quel point ce secteur est encore largement archaïque.

          Quels sont les principaux problèmes rencontrés par les producteurs aujourd’hui ?

          Certains problèmes sont très concrets. Si l’on veut développer les énergies renouvelables, installer des éoliennes, des champs solaires ou même des parcs offshore, il faut trouver du terrain ou de l’espace, et ce n’est pas toujours évident.

          D’autres obstacles sont plus complexes, notamment ceux liés à la réglementation, surtout en Europe, où les gouvernements contrôlent les marchés de l’énergie et les utilisent parfois comme outils politiques. Prenez la France : l’an prochain, les tarifs de l’électricité vont baisser de 15 %. Nous doutons qu’EDF se satisfasse de ces annonces. On ne peut pas demander aux producteurs de développer des énergies renouvelables, qui coûtent cher à produire, tout en leur imposant de vendre leur électricité à un prix trop bas. Si on les serre des deux côtés, ça ne peut pas fonctionner.

          Les grands producteurs doivent-ils se réinventer ?

          Il ne s’agit pas pour les grands producteurs de se réinventer, mais plutôt de repenser le mix énergétique. Regardez l’évolution de Total : l’entreprise investit massivement dans un réseau de bornes de recharge sur les autoroutes. Ce n’est pas un simple coup de communication, c’est une démarche industrielle d’envergure.

          On observe la même logique avec le retour des centrales nucléaires, réactivées par les grands acteurs de la tech. C’est un basculement stratégique considérable. L’enjeu, ce n’est pas de tout révolutionner, mais d’aborder l’énergie avec de nouvelles perspectives.

          Des percées technologiques peuvent-elles permettre la modernisation de ces infrastructures ?

          L’intelligence artificielle va clairement apporter beaucoup de valeur et accélérer les progrès, mais il faut bien comprendre, au risque de se répéter, qu’on parle ici d’optimisation plus que de révolution. Aujourd’hui, les infrastructures, notamment les échangeurs et les systèmes d’interconnexion des réseaux, sont complètement obsolètes, dépassés technologiquement. Donc oui, il y a des évolutions, mais pas de transformation radicale à envisager du côté matériel.

          On modernise surtout des systèmes qui ont entre 30 et 50 ans. Le défi est énorme. L’enjeu repose surtout sur l’amélioration de la fluidité et de l’efficacité des réseaux. C’est là que les vraies avancées se décident, notamment grâce aux dernières générations de logiciels. L’intelligence artificielle va permettre aux opérateurs de franchir un cap majeur dans la gestion des réseaux. Et de démontrer accessoirement que la rentabilité ne dépend pas uniquement du coût de la matière première.

          Dans l’immédiat, ces systèmes coûtent malheureusement assez cher et les infrastructures existantes ne sont pas encore totalement adaptées pour leur exploitation.

          Faut-il repenser les infrastructures pour accélérer l’intégration des énergies renouvelables ?
          Oui, c’est l’un des enjeux majeurs auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Jusqu’à présent, nous fonctionnions avec des réseaux très centralisés : l’énergie était produite en un point et distribuée partout. Demain, nous entrerons dans un modèle totalement différent, où la production sera décentralisée et répartie sur des territoires entiers. Cela impose de nouvelles contraintes en termes de gestion du réseau et nécessite une architecture autrement plus flexible et forcément innovante.

          Si l’on pousse la réflexion plus loin, cela pourrait aller jusqu’aux mini-centrales nucléaires comme nouveaux pôles de production. Je ne parle pas forcément de centrales de quartier… mais après tout, pourquoi pas ? On parvient bien à mettre une centrale nucléaire dans un sous-marin, alors l’idée mérite d’être explorée. Et elle le sera.

          Donc, oui, il faut repenser les infrastructures, mais il faut quand même revenir sur le cas du gaz naturel. Il est en passe de prendre une place considérable dans le mix énergétique en raison de sa disponibilité, de son impact modéré en termes d’émission mais aussi du fait que les infrastructures existent déjà dans son cas ! elles demandent juste des adaptations à la marge.

          La volonté de Microsoft de produire et de contrôler sa propre énergie est-elle appelée à se généraliser, selon vous ?

          Je n’en suis pas certain qu’il soit possible aujourd’hui d’envisager ce genre de modèle en Europe. Aux Etats-Unis, oui, il est appelé à se généraliser. Microsoft n’est pas seul. Google, Meta, voire même JP Morgan, tous les grands de la data s’y mettent, avec des moyens considérables, car la facture énergétique liée à la gestion de leurs exaoctets de données justifie ces investissements en amont.

          C’est assez paradoxal, dans la mesure où la souveraineté énergétique est revenue au cœur des débats ! Pourtant, nous assistons bien à une privatisation des infrastructures énergétiques, autrefois gérées par les collectivités. Cela souligne aussi l’ampleur du besoin : ces entreprises repensent en profondeur la manière dont elles dimensionnent leur consommation énergétique. A raison : Amazon est devenu le premier acheteur mondial d’énergies renouvelables.

          Bien sûr, les montants en jeu – plusieurs milliards de dollars – impressionnent. Mais ce qui est encore plus fascinant, c’est l’exigence de fiabilité imposée à ces infrastructures. Les niveaux de service sont bien plus stricts que chez les producteurs classiques : la marge d’erreur est quasiment nulle, bien au-delà de ce qui nous semblerait raisonnable du point de vue d’un utilisateur domestique.

          Ces entreprises peuvent-elles devenir des producteurs à part entière et proposer leur surplus sur le marché ?

          En réalité, ce n’est pas Microsoft qui produit directement, mais Constellation. Il s’agit d’un partenariat, mais l’objectif est bien de sécuriser un approvisionnement. Et cela fonctionne. C’est la toute-puissance de ces grandes entreprises, devenues de véritables écosystèmes.

          Bill Gates a toujours été un fervent défenseur de l’énergie nucléaire. Finalement, c’est le secteur privé qui va montrer la voie. Ce sont des entreprises qui prennent l’initiative sur des enjeux énergétiques aussi importants, où se joue en partie l’avenir de l’humanité. C’est un changement de paradigme assez incroyable.

          Cela rappelle un peu l’histoire de SpaceX et de la fusée réutilisable. Faire revenir un lanceur était le Graal de tous les acteurs du spatial, et c’est une entreprise privée qui a réussi en premier.

          Il faut bien comprendre que ces géants ne font que s’inscrire dans une logique économique et industrielle de long terme, répondant ainsi aux fondamentaux d’un marché en pleine mutation.

          Parmi les nouvelles technologies qui émergent dans le secteur de l’énergie, lesquelles vous semblent les plus intéressantes d’un point de vue financier ?

          L’intelligence artificielle appliquée à l’optimisation des logiciels et à l’adaptation des réseaux a un potentiel extraordinaire. Il s’agit d’améliorer la gestion des infrastructures, la distribution et l’efficacité des services. Le saut technologique par rapport aux systèmes actuels est colossal. Pour la production d’énergie à proprement parler, l’hydrogène à grande échelle reste une piste très intéressante. Malheureusement, son coût reste pour le moment assez prohibitif.

          Pierre Mouton

          NS Partners

          Pierre Mouton a rejoint NS Partners en 2003. Il dirige les stratégies Long Only du groupe et il est membre également du comité d’allocation d’actifs. Pierre a débuté sa carrière financière en 1993 chez AG2R La Mondiale, où il a successivement géré des portefeuilles monétaires, obligataires et actions, avant de rejoindre en 2000 Fiduciary Trust à Genève et d’entrer ensuite chez NS Partners comme gestionnaire de portefeuille. En 2004, il a co-fondé Messidor Finance, avant de revenir chez NS Partners en 2010. Pierre Mouton est titulaire d’une licence et d’un master en finance, actuariat et gestion de portefeuille de SKEMA Business School à Lille, France.

          Alexis Sautereau

          NS Partners

          Alexis Sautereau a rejoint NS Partners en 2020. Il a plus de 20 ans d’expérience dans divers secteurs financiers. Il a commencé par travailler dans le trading d’options et d’actions avant de s’orienter vers le conseil en technologie puis la finance d’entreprise. En 1999, il rejoint Unigestion, l’un des leaders européens de la gestion alternative, dont il devient directeur exécutif, avant de le quitter en 2002 pour fonder Jam Research.

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