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Solutions EAM

  • Interview Jamie Vrijhof-Droese
  • Managing partner
  • WHVP

« Nous utilisons principalement l’IA pour des fonctions de support »

WHVP, le gérant indépendant zurichois, a recours depuis maintenant plus de deux ans à l’intelligence artificielle pour optimiser certains de ses process, notamment dans le cadre de ses efforts Marketing & Sales. Et, de plus en plus, pour des tâches secondaires liées à la gestion de portefeuille. Jamie Vrijhof-Droese en précise ici la portée.

Par Jérôme Sicard

Quelles ont été vos premières initiatives dans le cadre du recours à l’IA?

Nous avons commencé à la fin de l’année 2022, lorsque OpenAI a lancé ChatGPT. Comme beaucoup d’autres sociétés, nous avons commencé par des tâches relativement simples. Au départ, nous nous sommes concentrés sur les contenus marketing. La toute première chose que nous avons faite en recourant à l’IA a été d’améliorer nos articles de blog. Nous avons utilisé des articles existants que nous avions déjà rédigés et avons utilisé l’outil pour les réécrire afin de les rendre plus concis ou mieux adaptés à l’optimisation pour les moteurs de recherche.

Ensuite, nous avons expérimenté la création d’ébauches de nouveaux articles, puis nous sommes passés à la création d’articles entiers à partir d’une page blanche. Nous avons également commencé à l’utiliser pour nos publications sur LinkedIn et pour d’autres contenus destinés aux médias sociaux. Mais de prime abord, notre objectif principal était de générer du texte à des fins de marketing.

Depuis lors, comment avez-vous étendu son utilisation? A quelles fins y recourez-vous aujourd’hui?

Nous utilisons encore l’IA principalement pour des fonctions de support – elle ne joue pas encore un rôle important dans notre cœur de métier. Elle s’est toutefois avérée incroyablement utile pour établir une stratégie de contenua. Nous l’avons également exploitée pour étendre notre réseau en générant des listes de partenaires commerciaux potentiels aux États-Unis à des fins de démarchage téléphonique ou électronique.

En plus de la mise en réseau, l’IA nous a également aidés à améliorer le travail de conception et de présentation de l’entreprise. Elle nous a permis d’affiner les mises en page et le design. Même les présentations PowerPoint ont désormais un aspect plus abouti.

De même, nous avons amélioré nos market reports. Ils sont maintenant plus clairs et plus concis. Par ailleurs, nous utilisons bien sûr l’IA pour les traductions et les synthèses. Comme nous travaillons dans un contexte transfrontalier, elle est incroyablement efficace pour la traduction entre l’allemand et l’anglais.

Nous nous intéressons actuellement à l’acquisition de clients. Outre-Atlantique, nous avons vu les premiers gestionnaires acquérir des clients directement par l’intermédiaire de ChatGPT, et nous sommes optimistes quant à l’arrivée prochaine de cette tendance dans notre secteur. Nous nous préparons à l’étape suivante en rédigeant nos contenus de manière à ce qu’ils soient non seulement optimisés pour les moteurs de recherche, mais aussi pour l’IA générative.

Plus précisément, comment l’utilisez-vous dans la gestion de portefeuille?

Nous en sommes encore à la phase d’expérimentation.  Comme je l’ai mentionné précédemment, l’IA n’est pas encore un outil indispensable pour nous, mais elle s’est avérée utile pour les fonctions de support. Par exemple, les états financiers peuvent être synthétisés rapidement et efficacement grâce à l’IA. Avec les portefeuilles anonymisés, vous pouvez également configurer des paramètres et demander au système de vérifier si le portefeuille s’écarte de ces références. Cela est également utile pour réfléchir à des idées d’investissement. Si vous avez une stratégie de portefeuille ou pensez à un investissement en particulier, vous pouvez utiliser l’IA comme une sorte de partenaire de brainstorming pour identifier les angles morts ou évaluer les risques potentiels.

Pour nous, il est essentiel que les décisions d’investissement soient prises en interne par des professionnels expérimentés qui ont une connaissance approfondie et complète des marchés financiers et de la sélection de titres. Cependant, utiliser un outil comme ChatGPT comme deuxième avis, uniquement à des fins de double contrôle, et s’assurer que rien n’a été négligé, peut s’avérer très utile.

Comment évalueriez-vous les avantages que vous tirez de l’utilisation de l’IA?

L’effet le plus notable est certainement l’amélioration de l’efficacité, en particulier dans le domaine du marketing et de la communication, où nous avons probablement réduit de moitié le temps nécessaire à l’élaboration de ce genre de tâches.

A ce jour, dans quel domaine l’IA vous a-t-elle donné le plus de satisfaction?

Pour l’heure, sans doute dans le Marketing & Sales. Je ne pense pas que nous serons bientôt en mesure de compter sur l’IA comme un outil fiable pour la gestion de portefeuille. Cependant, pour des tâches telles que la création de documents marketing, l’amélioration de la communication par courrier électronique ainsi que celle des rapports de marché ou même la génération d’images – pour ne plus dépendre des banques de photos – cette technologie s’avère déjà très efficace.

Au cours des deux années à venir, ces domaines deviendront probablement un axe majeur d’intégration de l’IA. Mais si l’on considère le potentiel à long terme de ces outils, il est vraiment infini.

Selon vous, dans quel domaine l’IA vous sera-t-elle plus utile à l’avenir?

Les limites sont en fait liées aux risques encourus. Par exemple, la protection de la vie privée et le respect des lois sur le secret bancaire sont essentiels. Le respect des règles et réglementations en matière de confidentialité est, bien entendu, une priorité absolue.

Les modèles que nous utilisons aujourd’hui sont encore relativement primitifs par rapport à ce que nous observerons probablement à l’avenir. Cependant, le rythme du changement est si rapide qu’il est essentiel que les gens continuent à expérimenter, à tester différentes approches, à trouver ce qui leur convient le mieux et à comprendre leurs propres limites en essayant et en voyant ce qui marche ou non.

Combien d’employés à temps plein l’intelligence artificielle remplace-t-elle en réalité?

L’IA ne remplacera pas le personnel hautement qualifié dont nous disposons. Au contraire, chaque employé intégrera probablement l’IA dans son travail quotidien. Je ne pense pas que l’IA deviendra une fonction à part entière, mais plutôt un outil ou un système utilisé par tous les membres de l’entreprise.

La plupart des employés, même dans le domaine de la gestion de fortune, ont probablement déjà recours à une forme d’assistance par l’IA au quotidien. Il est donc essentiel que les entreprises établissent des lignes directrices claires sur l’utilisation de l’IA, en déterminant ce qui est autorisé et ce qui est interdit, et en veillant à ce que les employés soient bien informés de ces politiques.

Par exemple, le respect des lois relatives à la protection de la vie privée et au secret bancaire n’est pas négociable lors de l’utilisation de l’IA. Il est important que les entreprises informent de manière proactive leurs équipes des limites et des méthodes approuvées pour l’utilisation des outils d’IA. Tôt ou tard, tout le monde les adoptera d’une manière ou d’une autre.

Jamie Vrijhof-Droese

WHVP

Jamie Vrijhof-Droese est managing partner de WHVP, la société de gestion zurichoise, et dispose d’une longue expérience dans le secteur financier. Elle s’est spécialisée dans le suivi de clients américains et siège par ailleurs au comité de l’ASG, l’Association suisse des gérants de fortune. Jamie a commencé sa carrière dans la banque en 2009 chez Credit Suisse, avant de travailler pendant plusieurs années dans la planification financière. Elle a co-signé l’ouvrage «Swiss Money Secrets» chez Banyan Hill Publishing, en 2018. Elle est titulaire d’un Bachelor en banque et finance, ainsi que d’un MBA obtenu à l’Université de Saint-Gall.

 

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Smart Wealth
« Un processus d’investissement entièrement automatisé, piloté de bout en bout par l’IA. »

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Hedge Funds 2025

Solutions d’investissement

    • Interview Cédric Dingens
    • Head of Investment Solutions and Alternative Investments
    • NS Partners

« La demande pour des stratégies plus sophistiquées, génératrices d’alpha, va croître encore »

Après avoir dressé la semaine passée le bilan des hedge funds pour 2024, Cédric Dingens présente ici ses perspectives pour 2025 et détaille les stratégies qui affichent les meilleurs potentiels dans un secteur en plein évolution.

Par Jérôme Sicard

Pour l’année qui vient, où pensez-vous qu’il soit envisageable d’aller chercher de l’alpha ?

Les stratégies global macro vont continuer à tirer leur épingle du jeu même si cela ne va pas être un long fleuve tranquille. Les stratégies « relative value » sur les taux n’ont pas bien fonctionné cette année et je pense qu’elles devraient reprendre des couleurs en 2025. La combinaison endettement élevé + incertitudes politiques dans certains pays est propice à des mouvements de taux abruptes. En outre, les spreads de crédits ayant atteint des niveaux proches des plus bas historiques dans un contexte de ralentissement économique en Europe, les stratégies « credit long/short » devraient offrir des performances ajustées au risque intéressantes. De manière générale, les ingrédients sont réunis pour que les hedge funds continuent à bien performer : des taux d’intérêts normalisés, une forte dispersion sectorielle et géographique et une volatilité soutenue des différentes classes d’actifs.

A quoi ressemble aujourd’hui l’univers des hedge funds ?

Avec plus de 4’500 milliards de dollars d’actifs, l’univers des hedge funds est dense, varié et intéressant. Les plateformes multi-gérants ont attiré beaucoup d’actifs ces trois à quatre dernières années pour représenter aujourd’hui plus de 20% de l’industrie. Elles allouent de plus en plus de capital à des gérants externes, avec une force de frappe qui n’a jamais été aussi grande dans l’histoire. En témoignent les termes de liquidité plus restrictifs imposés aux investisseurs – on peut y voir ici une forme de convergence entre le monde des hedge funds et le private equity – et les structures de frais « pass-through expenses ». Sur ce dernier point, les investisseurs remboursent directement certaines dépenses spécifiques liées à la gestion et au fonctionnement du fonds, en plus des frais traditionnels de gestion et de performance. La raison est simple : attirer les meilleurs traders. Au final, l’objectif est de bien évaluer si le jeu en vaut la chandelle.

Mais ne nous y trompons pas, nous trouvons des gérants de grande qualité à forte valeur ajoutée dans tout type de stratégie – global macro, equity long/short, event-driven, credit long/short, systematic – avec des tailles diverses. La culture d’entreprise est importante pour que les traders puissent s’épanouir. La connaissance de l’écosystème et la recherche demeurent des éléments clés pour construire un portefeuille de qualité.

Comment voyez-vous évoluer cet univers?

L’industrie des hedge funds est relativement mature mais en constante évolution. Je la vois évoluer favorablement pour plusieurs raisons.

D’abord, nous avons beau constater l’inexorable ascension de la gestion passive et qui se justifie à bien des égards, la demande pour des stratégies plus sophistiquées, génératrice d’alpha et offrant un « confort psychologique » plus grand va continuer à croître. Les clients privés d’une certaine taille ont en général une allocation en gestion alternative.

Deuxièmement, sans préjuger de l’évolution des marchés actions, nous sommes désormais dans un « bull market » qui dure depuis plus de 10 ans. L’histoire nous a montré que des cycles existaient et que nous ne sommes pas à l’abri d’une période plus compliquée. De plus, une bonne partie des stratégies ont un profil qui représente une alternative intéressante à une allocation obligataire et les taux courts sont plutôt sur la pente descendante.

Enfin, la réglementation a été une crainte plus prégnante ces dernières années. Néanmoins, l’élection de Trump aux États-Unis et la nomination au poste de secrétaire du Trésor américain de Scott Bessent – un hedge fund manager qui a fait une bonne partie de sa carrière chez George Soros et que nous connaissons bien – va dans le bon sens.

En fin de compte, c’est une question de philosophie d’investissement et de savoir si nous souhaitons avoir un portefeuille activement géré en termes de risque ou pas. Par ailleurs, l’alignement d’intérêt reste la pierre angulaire de tout investissement en hedge funds.

Comment les gérants alternatifs cherchent-ils à innover aujourd’hui pour conserver leur dimension « high tech » ?

Ils n’hésitent pas à se doter des meilleures infrastructures IT/Cloud pour leur environnement de travail. Posséder un système IT performant donne un accès aux données en temps réel, une capacité de modélisation, d’exécution et de gestion du risque optimal.

Les hedge funds ont été parmi les précurseurs de l’exploitation des Big Data et notamment de données alternatives innovantes afin de pouvoir identifier des tendances avant les autres dans le marché. C’est une course contre la montre et la recherche permet de faire la différence. Alors qu’ils ont subi une concurrence farouche de la part des sociétés tech pour attirer les meilleurs talents – les geeks d’entre les geeks ! – la tendance est désormais plus à la collaboration.

Enfin, l’émergence de l’IA permet un gain de temps et donne une capacité d’analyse supérieure dans des ensembles de données complexes. Les algorithmes d’apprentissage automatique aident à modéliser et tester différentes stratégies en temps réel, améliorant la prédictibilité des mouvements de marché.

Cédric Dingens

NS Partners

Cédric Dingens dirige le pôle « Investment Solutions & Institutional Clients » de NS Partners. Cédric a débuté sa carrière à la Banque du Luxembourg en 2001. L’année suivante, il a rejoint Notz Stucki à Luxembourg en tant que gestionnaire de portefeuille. Il a développé le cadre interne de gestion des risques quantitatifs avant d’être nommé responsable de la gestion des risques à Genève en 2010, puis d’être promu à son poste actuel en 2016. Il est titulaire d’un diplôme en finance quantitative de l’École nationale supérieure des mines de Nancy (France) et détient la certification Chartered Alternative Investment Analyst.

 

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    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

    Complément de programme

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      • Interview Elias Wittlin
      • Spécialiste des solutions de prévoyance
      • Banque Julius Baer

    Solutions de prévoyance : des opportunités pour les gestionnaires indépendants

    En ajoutant des solutions de prévoyance à leur offre de services, les gérants indépendants peuvent offrir à leurs clients un accompagnement plus étendu et plus complet, comme l’explique ici Elias Wittlin, spécialiste en la matière.

    Elias, quels sont les principaux défis auxquels les caisses de pension sont confrontées à l’heure actuelle et quelles mesures peuvent être prises pour les relever ?

    L’évolution démographique et la faiblesse persistante des taux d’intérêt représentent des défis majeurs pour les caisses de pension. La réforme de la LPP a été rejetée lors de la votation de septembre 2024. Cette réforme prévoyait notamment d’abaisser de 6,8% à 6,0% le taux de conversion minimal dans le régime obligatoire de la LPP, ce qui a fait couler beaucoup d’encre. Malgré l’urgence, les caisses de pension doivent poursuivre leur travail dans un cadre qui n’a pas changé en raison du rejet de la réforme par le peuple suisse.

    Entre-temps, les réformes nécessaires prennent toujours plus de retard, et le taux de conversion de 6,8% fixé par la loi semble toujours déconnecté de la réalité car il implique un taux d’intérêt garanti d’environ 5% en raison de l’espérance de vie actuelle. Il convient toutefois de noter que les caisses de pension disposent d’une marge de manœuvre accrue dans la conception des prestations pour le régime surobligatoire. Elles peuvent notamment fixer des taux de conversion plus bas. En effet, le taux de conversion moyen en 2023 était d’environ 5,3%, ce qui montre que les caisses de pension ont recours à cette option. Néanmoins, les taux de conversion prévus par la loi posent de réelles difficultés aux caisses de pension. Celles-ci doivent constituer des réserves pour absorber les pertes futures liées aux départs à la retraite, ce qui impacte la rémunération des avoirs des assurés actifs. Ce sont les assurés plus jeunes encore en activité, qui en supportent le poids, car ils doivent accepter des intérêts plus faibles sur leurs avoirs de vieillesse surobligatoires.

    L’un des moyens d’éviter cette redistribution hors système réside précisément dans la prévoyance professionnelle surobligatoire. Par exemple, les entreprises peuvent protéger de cette redistribution leurs salariés qui gagnent plus de 136 080 CHF (à partir de 2025) en leur proposant une solution de prévoyance 1e. Les assurés peuvent ainsi investir leur épargne-retraite en fonction de leur profil de risque individuel. Le rendement obtenu, qu’il soit positif ou négatif, est crédité ou débité directement sur l’épargne-retraite de l’individu.

    Quels sont les avantages d’une solution de prévoyance 1e pour l’employeur ?

    Proposer une solution de prévoyance 1e peut être un atout majeur dans un package de rémunération compétitif, pour se positionner comme un employeur attractif. Lors d’un changement d’emploi, les salariés sont de plus en plus attentifs à la structure de la caisse de pension de leur employeur. Une solution de prévoyance 1e peut aider à attirer les meilleurs talents. Un autre avantage d’une solution de prévoyance 1e est que l’employeur n’est pas confronté à des risques de restructuration des régimes de retraite car il n’y a pas de risque de sous-financement. Enfin, le coût des avantages liés au risque dans ce type de solutions est souvent moins élevé.

    Que propose Julius Baer aux gestionnaires d’actifs indépendants (EAM) dans ce domaine ?

    Julius Baer collabore avec diverses fondations de prévoyance et de libre passage. Celles-ci, à leur tour, travaillent avec les EAM pour gérer les avoirs de prévoyance de leurs clients. Nous agissons en tant que banque dépositaire, tandis que nos partenaires prennent en charge l’aspect lié à la retraite.

    Quels sont les avantages pour les EAM ?

    En élargissant leur éventail de services aux solutions de prévoyance, les EAM sont en mesure de fournir à leurs clients une prestation de conseil complète. En outre, ils peuvent coordonner la stratégie d’investissement du client dans le régime de retraite avec celle qui régit son patrimoine privé. Ils peuvent fournir un service d’investissement intégral, faisant ainsi office de guichet unique. Voici un exemple concret : d’un point de vue fiscal, il peut être judicieux de détenir des actions à dividendes élevés dans votre prévoyance, tandis que les véhicules de placement susceptibles de générer des plus-values devraient plutôt être détenus en tant que patrimoine privé. Dans le cadre de nos solutions, l’EAM peut adapter la stratégie d’investissement à chaque individu et il est également possible d’investir directement dans des actions et des obligations.

    Existe-t-il des lignes directrices particulières en matière d’investissement à respecter dans le cadre de la gestion des caisses de pension ?

    Les règles relatives au placement de l’ordonnance sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (OPP 2) s’appliquent à la gestion de la fortune des caisses de pension. Sur la base de cette réglementation, le conseil de fondation de l’institution de prévoyance ou de libre passage doit établir son propre règlement en matière placement, lequel doit être respecté lors du placement des avoirs de prévoyance. L’ordonnance OPP 2 prévoit des restrictions en fonction des diverses catégories, telles qu’une quote-part maximale de 50% pour les placements en actions. Les fondations de prévoyance ou de libre passage peuvent néanmoins déroger à cette règle dans leur propre règlement et autoriser des quotes-parts plus élevées pour les placements en actions, pour autant que le principe d’une répartition appropriée des risques soit respecté. En effet, de nombreuses fondations de prévoyance et de libre passage 1e offrent actuellement aux assurés la possibilité d’investir jusqu’à 85% ou plus de leur capital de prévoyance en actions.

    Elias Wittlin

    Julius Baer

    Elias Wittlin est un spécialiste chevronné des solutions de prévoyance chez Julius Baer. Il se consacre à l’élaboration de stratégies de prévoyance personnalisées et adaptées aux objectifs financiers uniques de chaque client. Titulaire d’un diplôme fédéral de planification financière, sa grande expertise lui permet d’aborder la complexité des régimes de retraite et des opportunités d’investissement. Il aide les clients à optimiser la planification de leur retraite, en tirant parti de solutions innovantes telles que les plans de prévoyance 1e, pour renforcer leur sécurité financière. Elias s’engage à mettre en place des stratégies innovantes et à créer de la valeur à long terme pour ses clients face à l’évolution constante du domaine de la prévoyance.

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      Rebranding

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      • Interview Stephan Matti
      • CEO
      • LeoVest

      “Dans les 20 collaborateurs de LeoVest, il y a aujourd’hui 11 associés-gérants »

      Le gestionnaire de fortune Green Wealth Partners, basé à Zurich, est devenu LeoVest Partners. Son CEO, Stephan Matti, fait le récit d’une acquisition stratégique qui a transformé une modeste entité en un acteur significatif aux capacités étendues. Question de survie.

      Par Levi-Sergio Mutemba

      Pourriez-vous résumer en quelques mots l’origine de Green Wealth Partners et LeoVest ?

      L’histoire de Green Wealth Partners remonte à la création, en 2011, du Vogt Family Office qui fut, en 2022, fut l’un des premiers gestionnaires de fortune suisses à obtenir la licence FINMA. Vogt Family Office a lui-même fait l’objet d’un rebranding en début 2023 pour devenir Green Wealth Partners. Plus tard dans l’année, nous avons commencé la restructuration de Green Wealth et créé la société LeoVest Partners.

      Qu’est-ce qui vous a poussé à racheter un gérant indépendant et à procéder à un rebranding?

      Notre décision de racheter Green Wealth s’explique par le fait que ce gérant externe était déjà détenteur de la licence FINMA. Il s’agissait d’une petite entité employant quatre personnes, avec environ 50 millions de francs sous gestion. Celle-ci a clairement compris qu’atteindre une certaine taille était une condition essentielle à sa survie.

      Dès janvier 2024, nous avions étoffé l’équipe avec la venue de sept gestionnaires ou relationship managers, dont cinq sont des associés gérants. LeoVest compte aujourd’hui 20 collaborateurs, dont 16 RMs, pour des avoirs sous gestion s’élevant désormais à 1,4 milliard de francs. Dans les 20 collaborateurs, il y a aujourd’hui 11 associés gérants. Enfin, le rebranding en faveur de la marque LeoVest s’inspire du lion figurant sur le drapeau zurichois, leo en latin, combiné au radical du mot «investissement».

      En quoi ont consisté les principaux investissements consécutifs au rachat de Green Wealth Partners?

      Nous avons surtout investi dans l’infrastructure technologique. En particulier dans le système de gestion de portefeuille et des relations-clients. Il repose désormais sur la technologie d’Evooq developée en collaboration avec Assetmax, ce qui a eu pour effet d’accroître de façon considérable le nombre de fonctionnalités. Nous avons également reconnecté ce PMS à la plupart de nos banques dépositaires, pour assurer notamment l’entière optimisation des données provenant de ces banques, ce qui a eu pour résultat de former un système plus centralisé.

      Il était également impératif pour nous de développer une infrastructure basée sur le cloud, en partenariat avec le provider technologique UMB. De telle sorte que, par exemple, nous avons mis des ordinateurs portables à disposition de chaque collaborateur, afin qu’ils puissent travailler depuis chez eux ou ailleurs.

      Garantir la sécurité IT représente également un budget important, mais nécessaire, comme l’illustrent les récentes et nombreuses cyberattaques dans le secteur financier et autre. Quant à la société informatique Signeer, elle développe pour nous les applications prenant en charge à la fois l’onboarding et l’identification numériques des clients. Ces derniers peuvent désormais signer des contrats numériques avec nous en un seul clic. Par ailleurs, nous souhaitons également étendre cette possibilité avec nos banques dépositaires.

      Qu’attendez-vous en priorité d’un PMS face à la rapidité des évolutions technologiques?

      Qu’il soit doté d’une interface efficace avec les banques dépositaires. Car c’est de là que nous obtenons le gros des données. Il est essentiel que l’échange de ces données soient en outre pleinement automatisé. Le deuxième critère principal d’efficacité est la conformité du PMS avec le cadre réglementaire. Le PMS doit pouvoir prendre en compte le profil de risque du client, évaluer son adéquation, procéder aux contrôles liés aux transactions pre- et post-trade, fournir une documentation pertinente etc. Nous n’avons pas besoin du PMS le plus sophistiqué du monde, mais simplement d’un PMS facile à utiliser pour nos gérants et pour la gestion réglementaire.

      Quelle est l’importance des services non-financiers pour un gestionnaire de fortune?

      Nous disposons d’une certaine expertise dans la planification financière et successorale, grâce à notre réseau de spécialistes externes. Notons aussi qu’un certain nombre de clients britanniques quittent le Royaume-Uni pour s’établir en Suisse, en Italie, ou à Dubai. Bien que nous ne soyons pas autorisés à leur offrir des solutions d’optimisation fiscale, nous les accompagnons néanmoins au cours de leur délocalisation, en les orientant vers notre réseau de fiscalistes et spécialistes, et ce afin de les soutenir depuis le point de départ jusqu’au point d’arrivée.

      Enfin, nous avons mis à la disposition des clients un système de reporting consolidé leur permettant d’avoir une vue complète de leur allocation d’actifs en y incluant le patrimoine illiquide. Je remarque également que la solidité du bilan des banques privées ou autres gestionnaires d’actifs devient l’un des critères les plus fondamentaux aux yeux des clients. Nous facilitons donc l’ouverture des relations d’affaires auprès des banques dépositaires.

      Stephan Matti

      LeoVest

      Stephan Matti est co-fondateur et CEO de LeoVest, gestionnaire de fortune basé à Zurich avec une présence internationale. Stephan Matti était auparavant membre de l’équipe de direction du groupe Quintet Private Bank, où il dirigeait les activités institutionnelles en Europe. Au cours des 25 années passées au sein de la banque UBS, Stephan Matti a occupé des postes clés, notamment celui de responsable des intermédiaires financiers en Suisse, ainsi que responsable des marchés d’Asie du Sud-Est à Hong Kong et à Singapour. Stephan est titulaire d’un Executive MBA obtenu à l’IMD, Lausanne, et d’un Bachelor en administration des affaires de la Haute école spécialisée de Berne.

       

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      Prévention

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      • Hossein Fezzazi
      • Chief Operating Officer
      • Penta

      Des cadres pour mieux gérer les risques d’externalisation

      La FINMA avait identifié dans un premier temps sept risques majeurs menaçant les institutions financières suisses. Depuis l’an passé, la liste s’est allongée avec les risques de liquidité et de refinancement ainsi que les risques liés à l’externalisation des activités opérationnelles, auxquels Hossein Fezzazi s’intéresse plus particulièrement.

      Pour beaucoup de sociétés financières suisses, soucieuses de rester compétitives sur un marché en rapide évolution, l’externalisation est devenue l’un des grands axes de la stratégie opérationnelle. Mais, dans la mesure où les entreprises dépendent de plus en plus de fournisseurs tiers pour des services critiques, les risques associés se développent en même temps à un rythme alarmant.

      Avec la digitalisation et le besoin de se concentrer sur les activités essentielles, le nombre de sous-traitants augmentent forcément. Comme l’a récemment relevé la FINMA, l’externalisation représente désormais un risque opérationnel majeur. Elle souligne qu’un tiers des cyberattaques visant les institutions financières ciblent d’abord des fournisseurs tiers. Quitte à prendre un ton quelque peu alarmiste, la FINMA ajoute que les perturbations ou les défaillances des services gérés par des fournisseurs tiers pourraient, dans les cas les plus extrêmes, menacer la stabilité des marchés financiers. Pas moins.

      Dans cette logique, la FINMA continue donc de mettre l’accent sur la complexité croissante des chaînes d’approvisionnement et insiste sur la nécessité de mettre en place des cadres pour la gestion des risques majeurs.

      Le respect de dispositifs tels que la circulaire 2018/3 de la FINMA est fondamental lorsqu’il s’agit de gérer efficacement des risques liés à l’externalisation. Les gestionnaires de patrimoine, par exemple, doivent obtenir des rapports d’audit tels que l’ISAE 3000, pour s’assurer que les services externalisés respectent les normes juridiques et opérationnelles. L’ISAE 3402 type II fournit des assurances supplémentaires concernant la solidité de la gouvernance informatique et de la gestion des risques.

      Comme l’a remarqué à plusieurs reprises la FINMA, la conformité ne doit pas être un simple exercice de remplissage de cases. Les établissements doivent intégrer les exigences réglementaires dans leurs processus opérationnels et surveiller en permanence les lacunes en matière de conformité.

      Le non-respect de ces normes peut avoir des répercussions importantes, notamment des amendes, des atteintes à la réputation et une perte de confiance chez les clients. Le risque s’en trouve accru lorsque les institutions ne comprennent pas pleinement leurs obligations contractuelles ou n’effectuent pas les vérifications nécessaires lors de l’intégration de fournisseurs. Les litiges juridiques concernant les accords de niveau de service (SLA) peuvent empirer les perturbations opérationnelles, ce qui complique encore les efforts de gestion des risques.

      Externalisation : des stratégies d’atténuation des risques  

      Pour relever ces défis, les entreprises financières suisses doivent adopter une approche proactive du risk management lié à l’externalisation. Les principales stratégies sont les suivantes :

      1. Vérifications renforcées : les gérants devraient procéder à une vérification préalable complète avant de conclure des accords d’externalisation. Il s’agit notamment d’évaluer la stabilité financière, les capacités techniques et les antécédents de conformité de leurs fournisseurs potentiels.
      2. Garanties contractuelles : des accords de niveau de service clairs et applicables doivent définir les attentes en matière de performances, les exigences en matière de cybersécurité et les obligations de conformité. Des clauses de pénalité peuvent être incluses pour inciter au respect des engagements.
      3. Surveillance continue : la gestion des risques ne doit pas s’arrêter à la signature d’un contrat. Il est essentiel de surveiller en permanence les performances, les pratiques de sécurité et la conformité des tiers pour atténuer l’évolution des risques.
      4. Plans d’intervention en cas d’incident : les établissements doivent élaborer et tester régulièrement des plans de réponse aux incidents adaptés aux défaillances de tiers. Cela permet d’être prêt à faire face rapidement aux perturbations et à en minimiser l’impact.
      5. Audits et évaluations réguliers : les institutions devraient donner la priorité aux audits réguliers et aux évaluations des risques, en s’appuyant sur des cadres tels que ISAE 3000 et ISAE 3402 type II. Ces audits permettent non seulement de garantir la conformité, mais aussi d’identifier les risques émergents au sein de la chaîne d’approvisionnement.

      Si l’externalisation offre des avantages indéniables, elle présente également des risques importants qu’il est impératif de prendre en compte. La complexité croissante des chaînes d’approvisionnement, associée aux menaces accrues en matière de cybersécurité et aux exigences réglementaires, exige des gérants qu’ils adoptent une approche solide et dynamique de la gestion des risques. En améliorant la surveillance, en favorisant la transparence et en donnant la priorité à la conformité, ils peuvent atténuer les risques de l’externalisation tout en profitant de ses avantages opérationnels.

      Hossein Fezzazi

      Penta

      Hossein Fezzazzi est le Chief Operating Officer de Penta, un poste qu’il occupe depuis 2010. En tant que directeur des opérations, Hossein Fezzazi est en charge de la stratégie, des finances et de la gestion des comptes de l’entreprise à la fois à Genève et à Dubaï. Il apporte également sa solide expérience dans la relation clients lors des phases d’appel d’offres, de prévente et de production des projets.

       

      SOLUTIONS EAM
      Automate

      Automate

      Martin Velten
      Smart Wealth
      « Un processus d’investissement entièrement automatisé, piloté de bout en bout par l’IA. »

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      Sphere

      The Swiss Financial Arena

      Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.