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Jean-Sylvain Perrig
Premyss
Les indices Performance Watcher au 2ème trimestre
Avec les « smart contracts » que la blockchain a rendu possibles, le web est en pleine évolution. Sous le label Web3, comme l’explique Dramane Meite, il ouvre de nouvelles opportunités dans des domaines tels que les plateformes de type Ethereum, les places de marché, les jeux « play-to-earn » et quelques autres concepts 100% décentralisés.
Le potentiel des crypto-actifs va bien au-delà des simples paiements. La technologie blockchain a permis de créer une large gamme d’applications qui suppriment le besoin d’intermédiaires grâce à des réseaux décentralisés soutenus par des actifs numériques.
Les “smart contracts”, des accords auto-exécutables qui automatisent les transactions et éliminent les intermédiaires, sont l’une des utilisations les plus marquantes de la blockchain. Ils sont employés pour des transactions financières ou juridiques, pour le paiement direct d’artistes, ainsi que pour de nombreux autres cas. Des entreprises comme Starbucks, Nike et JPMorgan les utilisent pour offrir à leurs clients de nouveaux services nouveaux, plus efficaces.
Basés sur la transparence et l’efficacité, les smart contracts favorisent aussi l’adoption des produits et services du Web3. Comment définir alors le Web3 et pourquoi les investisseurs devraient-ils s’y intéresser ?
Les trois phases de l’internet
Internet a connu une transformation spectaculaire depuis sa création. A ses débuts – le Web1 – il était une vaste bibliothèque d’informations, facilement accessible mais avec une interaction limitée. Le Web2 – l’ère actuelle – a entraîné une révolution sociale, permettant aux utilisateurs de se connecter, créer et partager du contenu sur des plateformes comme Facebook et YouTube. Cependant, ces plateformes ont la main mise sur le data de même que sur le contenu généré, soulevant des préoccupations liées à la vie privée et la propriété.
Le Web3, porté entre autres par les smart contracts, s’accompagne d’un changement de paradigme où les individus sont les seuls propriétaires de leurs données, contrôlent leurs actifs numériques et interagissent directement les uns avec les autres sans dépendre d’autorités centrales.
Grâce aux marchés décentralisés, le Web3 offre de nombreux avantages. Il permet à ses utilisateurs de posséder et d’échanger des œuvres d’art numériques via des NFT. Le modèle de jeu « play-to-earn » leur permet aussi de gagner des récompenses quand ils jouent, et les primes obtenues deviennent des actifs échangeables. Enfin, les plateformes de création de contenu décentralisées donnent aux créateurs le contrôle sur leur travail et un accès direct à leur audience.
Voici quelques exemples les plus marquants développés autour de ces smart contracts
Plateformes de contrats intelligents
Ethereum
La plateforme la plus établie, connue pour son écosystème de développeurs robuste et sa sécurité.
Solana
Une alternative rapide et à faible coût à Ethereum, gagnant en traction pour sa scalabilité.
NFT Marketplaces
OpenSea
Le plus grand et le plus populaire des marketplaces pour acheter et vendre des NFTs dans diverses catégories.
Rarible
Marketplace NFT décentralisé avec un accent sur l’autonomisation des créateurs et la gouvernance communautaire.
Jeux Play-to-Earn
Axie Infinity
Un pionnier dans l’espace play-to-earn, où les joueurs élèvent et combattent des créatures pour gagner des récompenses.
Decentraland
Jeu de métavers où les joueurs possèdent des parcelles de terrain virtuel et peuvent créer des expériences ou monétiser leurs créations.
Finance décentralisée (DeFi)
Uniswap
Le principal échange décentralisé (DEX), permettant le trading pair-à-pair de cryptoactifs sans intermédiaires.
Aave
Plateforme de prêt DeFi où les utilisateurs peuvent emprunter et prêter des cryptoactifs, gagnant des intérêts sur leurs avoirs.
Risques et opportunités
Le potentiel du marché pour les applications Web3 est immense. Pour les investisseurs, le champ des possibles est tout aussi étendu, mais il comporte aussi des risques. Les vulnérabilités des contrats intelligents et les problèmes opérationnels de la blockchain peuvent entraîner des pertes financières. Parfois, le pouvoir de décision pour certains nouveaux projets est concentré, avec des droits de vote distribués de manière inégale. De plus, les cadres réglementaires pour le Web3 sont en cours d’évolution, créant une certaine incertitude pour les entreprises et les investisseurs.
L’avenir du Web3 n’en reste pas moins prometteur. Ethereum est actuellement la principale plateforme de contrats intelligents, mais des solutions concurrentes comme Solana émergent. De nouvelles solutions construites sur ces réseaux, appelées « Layer-2 », aident à la scalabilité de ces réseaux et réduisent les frais et autres coûts ayant créé des obstacles à l’adoption.
À mesure que cette industrie évolue, le Web3 offre une opportunité massive de remodeler internet et de redéfinir la propriété à l’ère numérique. Les plateformes de contrats intelligents et leurs applications continueront de perturber les industries traditionnelles et de libérer toute la capacité d’un internet véritablement décentralisé.
Dramane Meite
Hashdex
Dramane Meite est responsable des nouveaux produits chez Hashdex, avec plus de 10 ans d’expérience dans les marchés financiers, la gestion d’actifs et la fintech. En poste auparavant chez Pimco, il a piloté les initiatives stratégiques et l’innovation en tant que Business Manager au bureau exécutif, puis en tant que stratège produit dans le groupe Solutions Client et Analytics. Il a également travaillé dans la vente, le trading et la trésorerie à la Standard Chartered Bank et à la Société Financière Internationale. Dramane Meite détient un MBA de l’Université Stanford, ainsi qu’une maîtrise en statistiques et économie. Il est titulaire du CFA.
Zwei Wealth a lancé son portail Transparence, pour donner aux clients davantage de visibilité sur les offres que leur destinent les banques et gestionnaires de fortune. Mais, pour Patrick Müller, le portail doit également encourager les gérants à élever un peu plus encore la qualité de leurs services.
Lors d’une interview réalisée avec SPHERE il y a quelques années, vous aviez exprimé votre désir de contribuer à l’amélioration des services financiers en Suisse. Depuis lors, quelles avancées avez-vous pu observer?
Nous poursuivons toujours cet objectif, avec la même détermination. Bien que l’écosystème financier suisse soit assez remarquable, on ne peut pas vraiment dire qu’il soit à la pointe en termes de concurrence et de transparence. C’est un inconvénient auquel nous souhaitons remédier pour le bien de l’ensemble du secteur.
Deux améliorations majeures méritent cependant d’être notées. Il y a cinq ans, à peine un tiers des gestionnaires de fortune ou des banques répondaient à des request for proposals. Aujourd’hui, seuls un tiers d’entre eux refusent d’y prendre part, ce qui montre bien qu’un environnement plus concurrentiel se crée. Le deuxième changement concerne la volonté des clients de changer de banque ou de gestionnaire. Elle a considérablement augmenté. Chaque année, de plus en plus de personnes préfèrent baser leurs décisions sur des offres concurrentielles, adoptant ainsi une approche plus dynamique.
Selon vous, quels domaines nécessitent encore des améliorations ?
Il y a deux principaux domaines. L’un est axé sur la technologie – c’est le contenant en quelque sorte – et l’autre sur les investissements – c’est le contenu. Sur le plan technique, la gestion de patrimoine devient de plus en plus modulaire, et les clients souhaitent combiner beaucoup plus de services ou de solutions qu’avant, ce qui n’est pas encore suffisamment facile à réaliser sur le plan technique.
Sur le plan du contenu, les gestionnaires de patrimoine doivent passer à la vitesse supérieure, être en mesure de proposer et d’intégrer des investissements dans les marchés privés de bonne qualité, en plus des placements traditionnels. Ils doivent élargir le cadre et aller bien au-delà de l’habituel portefeuille « balanced », menacé d’obsolescence.
Quels sont les principaux services que vous proposez avec votre Transparenz Portal ?
Nous offrons trois grands types de services. Tout d’abord, nous permettons aux clients d’effectuer gratuitement leurs recherches, au cas où ils souhaitent changer de banque ou de gérant indépendant. Chacun d’entre eux peut alors recevoir gratuitement des propositions provenant de nombreux wealth managers. Ensuite, nous disposons d’un espace où les clients peuvent comparer différentes solutions, y compris celle qu’ils utilisent, en se concentrant sur les risques, les coûts et la qualité du gestionnaire. Cette évaluation est également gratuite.
Enfin, nous guidons les clients à la recherche de solutions spécifiques, telles que des plans de prévoyance ou des investissements en private equity. Nous avons mis en place un réseau de prestataires spécialisés, y compris pour les marchés privés, que les clients peuvent consulter. Nous avons également rendu ce réseau accessible à des clients institutionnels.
Quels critères utilisez-vous pour évaluer les banques et les gestionnaires de patrimoine ?
L’évaluation des banques et des gérants indépendants ne repose pas uniquement sur leurs performances. Nous appliquons en fait quatre critères. Le premier est la compétence, que nous appelons le « provider rating ». Ensuite, nous prenons en compte le track record, qui inclut la performance, le risque et la consistance. Le troisième critère concerne les coûts, et nous nous basons alors sur le total expense ratio. Enfin, nous évaluons la qualité, c’est-à-dire les composantes qualitatives importantes pour les clients, que nous appelons l’adéquation de la solution. Ces quatre critères permettent une évaluation sur mesure des gestionnaires et des solutions qu’ils proposent.
Dans le communiqué de presse que vous avez envoyé pour annoncer le lancement du Transparenz Portal, vous mentionnez une certaine confusion quant aux coûts associés à la gestion de patrimoine. Quelle en est, selon vous, la cause ?
Cette confusion provient principalement de l’incapacité des clients à évaluer l’ensemble de leurs coûts. Les clients se voient souvent proposer un all-in fee, souvent d’environ 1 %, mais cet all-in fee n’inclut pas tout. De nombreux frais supplémentaires s’y ajoutent, que les clients ignorent. En réalité, les coûts peuvent facilement doubler. Le all-in fee ne couvre peut-être en réalité que 50 à 60% de l’enveloppe globale, d’où cette confusion.
Patrick Müller
Zwei Wealth
Patrick Müller a occupé différentes fonctions dans le secteur bancaire et financier, notamment auprès de Credit Suisse et d’UBS. Il a été chargé en particulier d’établir une fondation philanthropique et de gérer les marchés Israël et Afrique. En outre, en tant que responsable Sales & Marketing, il a assumé la responsabilité du développement et de la commercialisation de solutions d’investissement. Il détient un master de l’Université de Saint-Gall.
Iavor Tzolov
Mercury Metrics
Hautement recommandé : le test du relationship manager
La publicité « Crush! » d’Apple, qui présente la démolition brutale de divers objets créatifs et culturels pour promouvoir un nouveau modèle d’iPad, évoque un monde d’innovation constante et de perturbation, menant à la croissance économique et à une meilleure qualité de vie. Pour Francesco Mandalà, cette impression est trompeuse.
Pour commencer, il est un fait que le progrès technologique incarné dans le capital physique, le capital immatériel (idées) et le capital humain (éducation) est le moteur fondamental de la croissance économique, plutôt que la simple accumulation de travail et de capital. Les modèles économiques récents intègrent l’idée que les incitations au profit poussent les entrepreneurs à innover, créant ainsi de nouveaux produits, processus et modèles commerciaux qui révolutionnent les industries et génèrent une croissance économique.
L’idée n’est pas nouvelle. En 1942, Joseph Schumpeter a introduit le concept de destruction créatrice, processus par lequel les dernières innovations rendent les innovations précédentes obsolètes. Ce cycle de destruction et de création est essentiel pour le progrès économique. Il est intrinsèque au capitalisme.
Vagues d’innovation
La mesure courante de l’innovation est la productivité, dont le niveau est déterminé par l’efficacité et l’intensité avec lesquelles le capital et le travail sont utilisés dans la production de biens et services. Au début du XXe siècle, la révolution électrique a donné lieu à une « grande vague » d’innovation, qui a pris naissance aux États-Unis et s’est étendue à l’Europe après la Seconde Guerre mondiale. Une période de croissance rapide et soutenue s’en est suivie, et la qualité de vie s’est radicalement améliorée. Mais depuis le premier choc pétrolier au début des années 1970, la croissance de la productivité a commencé à décliner, à l’exception d’une courte période liée à la révolution informatique et à la diffusion des technologies de l’information et de la communication dans les années 1990. Après la Grande Récession de 2008, la productivité est tombée à des niveaux historiquement bas aux États-Unis et en Europe malgré les avancées significatives dans le secteur informatique.
Ce déclin est difficile à concilier avec la vague spectaculaire d’inventions qui ont remodelé notre vie quotidienne : smartphones, plateformes de réseaux sociaux, cloud, édition génomique CRISPR, véhicules électriques, pour n’en nommer que quelques-uns.
Léthargie des affaires
Qu’est-ce qui explique alors le ralentissement de la productivité aux États-Unis ?
Un argument plausible est que la dynamique des affaires s’est affaiblie avec le temps. La principale raison en est que les entreprises leaders dans un secteur spécifique découragent l’innovation développée par des entrants potentiels dans leurs secteurs respectifs – par exemple, en acquérant des brevets à des fins défensive. En raison de leurs investissements dans des technologies propriétaires et de la concentration de la propriété intellectuelle entre leurs mains, les entreprises leaders consolident leur position dominante, obtiennent des marges plus élevées et acquièrent un poids plus important dans l’économie au détriment de l’innovation et de la croissance économique.
Le deuxième argument, avancé par l’économiste Ken Arrow il y a environ 60 ans, est que les entreprises monopolistiques ont moins d’incitations à innover parce que leurs rentes monopolistiques existantes sont sécurisées. L’innovation pourrait alors menacer leurs profits. En revanche, les entreprises sur des marchés concurrentiels ont plus d’incitations à innover, car elles ont plus à gagner des technologies innovantes qui pourraient conduire à des profits monopolistiques. L’incitation à innover d’Arrow fonctionne dans la direction opposée de l’incitation à entreprendre de Schumpeter.
Les symptômes de la dynamique des affaires plus faible aux États-Unis incluent l’augmentation de la concentration du marché, l’augmentation des marges bénéficiaires et de la part des profits dans le PIB, la diminution de la part de la production de la main-d’oeuvre, la diminution des taux d’entrée des entreprises, la diminution de la part économique des jeunes entreprises et la diminution de la réallocation des emplois.
Essentiellement, les leaders du marché, en particulier dans le secteur technologique américain, sont moins motivés à innover tandis qu’ils construisent rationnellement des barrières artificielles qui réduisent la capacité d’innovation de leurs rivaux. En fin de compte, les vents contraires qui soufflent contre les entreprises innovantes affectent l’ensemble de l’économie. Les consommateurs aiment les produits tech, mais les entreprises tech, plutôt que d’innover et de stimuler la concurrence, semblent aujourd’hui plus portées à entraver le progrès et freiner la croissance.
Francesco Mandalà
MBaer Merchant Bank
Francesco Mandalà a rejoint MBaer Merchant Bank en février 2021. Il possède une vaste formation en économie et en ingénierie financière. Ses principales compétences sont la gestion de portefeuille, la modélisation des revenus fixes, la macrostratégie, la gestion des risques et l’analyse de fonds, qu’il a d’abord appliquées en tant qu’économiste à la BCE, puis à l’UBS et à Julius Baer. Francesco Mandalà a étudié l’économétrie à l’université de Bocconi et à l’université de Southampton et a finalement obtenu son doctorat à l’université de Pavie.
Anthony Olivier, CEO chez Arcus Finance, et Antoine Schwab, Investment & Product Specialist, vous conseillent sur cette nouvelle tendance, en vous présentant leur plateforme de création d’AMC.
Les tendances actuelles dans le domaine des Actively Managed Certificates reflètent une évolution vers des stratégies d’investissement innovantes et personnalisées. Les AMC continuent de s’adapter aux besoins changeants des investisseurs et aux dynamiques du marché, offrant des solutions diversifiées et sophistiquées pour optimiser les portefeuilles. Que ce soit à travers l’intégration de critères ESG, l’exploitation des technologies émergentes ou l’inclusion de nouvelles classes d’actifs comme les cryptomonnaies, souvent décriées, les AMC font leur retour sur le devant de la scène.
Un webinaire dédié est organisé par Arcus Finance le 11 juin 2024 (le bouton d’inscription se trouve au bas de l’article)
Quelle est l’offre B2B Solutions by Arcus Finance ?
Nous avons créé cette plateforme en 2021 dans le but d’offrir une gamme complète de services pour la création, la gestion et la personnalisation des Actively Managed Certificates, permettant ainsi aux gestionnaires de portefeuille de bénéficier des conseils de nos experts dans la conception de solutions d’investissement innovantes (cf. Vinter Traks Top Blockchains Certificate).
Les avantages sont multiples :
Expertise professionnelle et réseau de partenaires
Nous collaborons étroitement avec un réseau de partenaires rigoureusement sélectionnés pour leur expertise et leur fiabilité, nous permettant de répondre efficacement aux besoins de nos clients et garantir des résultats optimaux tout en respectant les réglementations.
Flexibilité et personnalisation :
Notre service à la carte vous permet de concevoir des AMC adaptés à vos stratégies. Que vous souhaitiez investir dans des actions, des obligations, des matières premières ou des actifs alternatifs, notre plateforme vous offre la flexibilité nécessaire pour créer un produit sur mesure.
Réduction des contraintes administratives, transparence et reporting
Notre plateforme prend en charge la création, la maintenance et la conformité réglementaire des certificats.
Suivez en temps réel la performance de vos AMCs avec des rapports détaillés et une transparence totale sur la gestion des actifs. Notre équipe se charge de vous fournir les documents essentiels, tels que term sheets, prospectus, KID, rapports de performance ainsi que la documentation sur les frais et commissions.
Pouvez-vous nous donner un exemple de stratégie d’investissement typique pour un AMC ?
Quel conseil donneriez-vous à un gestionnaire qui envisage de créer son propre AMC ?
Créer un AMC peut être une entreprise lucrative, mais elle nécessite une planification minutieuse et une compréhension approfondie des marchés financiers, des réglementations et des besoins des investisseurs. Notre équipe est là pour assister les gestionnaires de fortune dans l’analyse des besoins de leurs clients, l’élaboration d’une stratégie de gestion et la conception d’une structure de frais viable.
Lien inscription au WEBINAIRE 11.06.2024
BOUTON D’INSCRIPTION
Contact B2B Solutions
Antoine Schwab
+41 22 909 82 22
Anthony Olivier
Anthony Olivier occupe le poste de CEO chez Arcus Finance. Il a bâti sa carrière chez Julius Bär et à la banque Bordier & Cie à Genève avant de rejoindre la société en 2010. Diplômé d’un Bachelor en Droit et d’un Master of Science in Business Administration (HEC) de l’Université de Genève, Anthony Olivier détient le titre de Certified International Wealth Manager (CIWM) ainsi qu’un Brevet Fédéral d’Expert en Finance et Investissement.
Antoine Schwab
Antoine Schwab a rejoint Arcus en 2020 en tant que Portfolio Risk Manager. Il est en charge aujourd’hui des relations institutionnelles et des solutions de structurations financières pour la société. Titulaire d’un master en finance de l’Université de St.-Gall, il a commencé sa carrière au sein de l’équipe Advisory de chez Julius Bär puis a travaillé chez Union Capital Group, une boutique d’investissement spécialisée dans les produits dérivés et structurés.
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Chez Citadel Finance, comme chez beaucoup de gestionnaires de fortune, les investissements durables ne représentent encore qu’une moindre proportion dans les portefeuilles. La demande se précise, mais elle se heurte encore à une certaine inertie. Marc Lemaire en livre ici quelques explications.
Quels sont les attentes de vos clients en matière d’investissements durables ?
Elles sont relativement limitées. Jusqu’aujourd’hui, nous n’avons été que très peu sollicités sur ces questions. Elles ne semblent pas préoccuper nos clients outre mesure. Ils sont plus sensibles aux meilleures performances qu’il est possible d’obtenir avec leurs portefeuilles. Alors oui, nous avons quelques clients qui souhaitent exclure certaines valeurs, mais nous n’avons pas vraiment de demande pour une gestion globale entièrement tournée sur l’environnemental, le social et la gouvernance.
Quelles proportions représentent les investissements durables dans les portefeuilles que vous gérez ?
C’est difficile à mesurer précisément, mais je ne pense pas que nous allions au-delà des 10%. Attention, nous ne sommes bien évidemment pas hermétiques aux investissements durables. Deux des fonds appartenant à la gamme que propose Trillium, notre filiale asset management, l’un investi en actions et l’autre en obligations, répondent d’ailleurs à l’article 8 de la SFDR. Mais la prise de conscience n’est peut-être pas aussi profonde que certains le laissent penser.
Comment expliquez-vous ce décalage ?
Il y a d’abord des perspectives qui divergent entre les générations. Les plus seniors n’ont pas grandi avec cette conscience aigüe de l’environnement et de la gouvernance. Il faut tenir compte de ce décalage. Chez les seniors, nous sentons également une certaine crispation par rapport au matraquage ou à la surabondance d’informations qui accompagne la thématique ESG. Le retour de nos clients est que le discours servi tourne parfois à la culpabilisation.
Voyez-vous un changement d’attitude dans le comportement des nouvelles générations parmi vos clients ?
Oui, c’est clairement un sujet que nous abordons davantage avec les nouvelles générations, quel que soit leur profil. Les uns héritent de leurs parents, les autres se sont construits comme entrepreneurs, mais dans la plupart des cas, ils considèrent que leur engagement ESG doit se manifester dans leur manière de vivre et de diriger leurs affaires plutôt que dans leurs placements financiers
Avec nos clients, nous sommes encore loin de la dimension prise par l’ESG chez les investisseurs institutionnels qui ont remodelé la structure de leurs portefeuilles, ou chez certains gestionnaires d’actifs qui ont complètement repensé leur offre. Ils sont un peu en avance car il me semble que cette tendance de long terme n’a pas encore trouvé chez les investisseurs privés autant de résonnance. Il faut en effet noter que les critères d’évaluation sont parfois discutables. A titre d’exemple, une compagnie pétrolière qui investit beaucoup dans les énergies renouvelables doit-elle être exclue d’un portefeuille ou pas ?
Dans tous les produits estampillés ESG que vous voyez circuler, lesquels vous semblent plus particulièrement intéressants ?
Je regarde par exemple les ratings ESG que propose une plateforme en ligne sur plusieurs milliers d’entreprises, à partir des évaluations que lui transmettent ses membres. Je trouve ce modèle participatif très original, avec des infos et des données qui remontent du terrain, plutôt que des rapports ESG de prestataires parfois influencées par le greenwashing des compagnies qu’ils évaluent.
Pour s’en tenir aux produits, je trouve par exemple intéressante l’offre d’un de nos confrères qui propose un fonds exclusivement investi dans de l’or physique traçable et bénéficiant de labels de production éthiques. A mon sens, c’est le genre de produits qui peut avoir un réel impact sur le respect des droits humains et sur l’environnement, même si l’investisseur doit accepter de payer une prime raisonnable.
Marc Lemaire
Citadel Finance
Marc Lemaire est le directeur général de Citadel Finance depuis 2014. Il a rejoint en 2010 la société de gestion créée par Anne de Boccard. Gestionnaire de formation, Marc Lemaire a entamé son parcours professionnel au Credit Suisse, d’abord à Genève, puis au bureau d’Istanbul qu’il a lancé en 1998. En 2001, il a choisi de poursuivre sa carrière au sein de HSBC Private Bank pour se consacrer essentiellement à la clientèle turque.