Indices

Solutions EAM

  • Jean-Sylvain Perrig
  • Fondateur & CEO
  • Premyss

Les indices Performance Watcher au deuxième trimestre

Du début mars à la fin juin, les marchés financiers ont affiché de solides performances mais il leur a fallu cependant composer avec des épisodes pour le moins agités, à l’image du Liberation Day du 2 avril. Jean-Sylvain Perrig revient ici sur ces trois mois relativement stressant, en dépit des bons résultats obtenus au final.

Imaginez quelqu’un parti en vacances sur la Lune le 31 mars, coupé du monde pendant trois mois, et de retour début juillet. En jetant un œil aux performances trimestrielles, il pourrait croire que rien n’a vraiment changé : les marchés ont tenu bon et les performances sont solides. Mais cette apparente normalité masque une séquence bien plus agitée. Car entre-temps, les marchés ont rejoué – par épisodes – un scénario aux allures de printemps 2020, avec des stress de liquidité et une certaine nervosité systémique…

Cette fois, le choc est venu des tensions commerciales avec les États-Unis. Le « Liberation Day » du 2 avril a ravivé les craintes d’une vague de droits de douane punitifs susceptibles de bloquer les échanges commerciaux à l’échelle mondiale. Il est cependant vite apparu que, pour taxer les importations, il fallait d’abord qu’il y en ait. Dans son infinie sagesse, l’administration américaine a fini par réaliser qu’une guerre commerciale sans commerce ne la mènerait nulle part.

Ce deuxième trimestre 2025 présente toutefois des différences notables avec les crises passées. Les investisseurs ont subi plusieurs semaines de baisse simultanée des marchés actions, des bons du Trésor américain et du dollar face aux devises fortes. Le billet vert a même enregistré sa pire correction semestrielle depuis des décennies. La traditionnelle prime de risque accordée au dollar en période de tensions géopolitiques n’a plus vraiment cours. Le dollar n’est plus perçu comme un actif sans risque et la confiance qu’il inspirait auparavant s’est émoussé.

Dans ce contexte, le dernier budget voté par le Congrès et signé par le président Trump entérine des déficits budgétaires durables, accompagnés d’une hausse structurelle de la dette publique américaine dans les années à venir. L’affaiblissement du dollar pourrait n’en être qu’à ses débuts, annonçant d’importantes réallocations de capitaux à l’échelle mondiale.

Evolution du risque et analyse

Sur la plateforme Performance Watcher, l’impact de ces turbulences se mesure concrètement. L’indicateur de volatilité historique à trois mois – calculé pour la moyenne des portefeuilles CHF et EUR MID RISK a bondi début avril. Cet indicateur réagit vite, car chacun de ses points reflète la volatilité annualisée des trois mois précédents. La brutale remontée du risque s’est accompagnée d’un plongeon des marchés actions, d’un écartement des spreads de crédit et d’une contraction de la liquidité. Il a fallu tout le trimestre pour que le niveau de stress revienne à celui de janvier. Cette dévolution rappelle qu’il est dangereux de figer un profil de risque sur un niveau absolu de volatilité : cette dernière peut tripler en quelques jours

Pour approfondir l’analyse, il est essentiel d’observer comment les gérants ont piloté le stress des marchés. Un portefeuille bien construit voit sa volatilité augmenter pendant les phases agitées, mais dans une proportion contrôlée, comparable ou inférieure à celle de son budget de risque. L’objectif est de bâtir des portefeuilles qui présentent de la convexité, et participent davantage aux phases de hausse qu’aux corrections, même si cela ne garantit pas des performances supérieures à chaque instant. Trop souvent, cet aspect est négligé, surtout après de longues périodes de marchés haussiers où le risque paraît lointain.

Sur Performance Watcher, les portefeuilles sont comparés à des « allocations de référence » constituées de quatre ETF, 50 % actions et 50 % obligations au départ de chaque année. Ils servent d’outil de mesure pour évaluer si la prise de risque reste cohérente pendant les secousses. Les données montrent qu’en avril, l’envolée de la volatilité sur les comptes CHF et EUR MID RISK est restée proportionnelle à celle des allocations de référence.

Autrement dit, les gérants ont globalement laissé passer la tempête et démontré un contrôle du risque satisfaisant. Ce que l’on veut absolument éviter, c’est une flambée du risque dès les premiers jours de baisse : un tel scénario révélerait un portefeuille mal structuré, dont certains actifs se révèlent soudain plus volatils ou moins diversifiants qu’anticipé.

Une évolution moins favorable pour les comptes CHF et EUR LOW RISK

Sur les portefeuilles CHF et EUR LOW RISK, on observe une nette montée du risque relatif dès le 2 avril 2025. Elle a probablement entraîné des baisses de performance plus marquées qu’anticipé, exactement le type de réaction que l’on cherche à éviter lorsque les marchés deviennent nerveux. Heureusement, cette situation s’est normalisée rapidement, le niveau de risque retrouvant sa trajectoire habituelle à la fin juin. La cause précise de cet excès de volatilité sur les portefeuilles LOW RISK est difficile à cerner sans avoir accès à la composition des portefeuilles : Les gérants doivent passer en revue leurs allocations pour identifier l’origine du stress, cela fait partie du job.

Finalement, au cœur de la tourmente, les gérants auraient pu choisir d’augmenter l’exposition aux actifs risqués pour tirer parti d’un contexte où les valorisations étaient déprimées. Ce scénario ne s’est pas matérialisé dans les indices Performance Watcher, car il aurait laissé son empreinte dans l’évolution de la volatilité relative.

Comportement des indices Performance Watcher

Les performances de l’ensemble des indices sur le premier semestre 2025 sont positives dans toutes les stratégies et dans toutes les devises. On aurait pourtant pu craindre le contraire : avec un dollar en recul de plus de 10 % depuis le début de l’année, les portefeuilles en EUR et CHF semblaient voués à clore le semestre dans le rouge, surtout après avoir flirté avec des pertes proches de -10 % début avril pour les profils les plus dynamiques. Qui aurait parié sur un tel rebond ? Cela rappelle que le rôle fondamental d’un gérant n’est pas de prédire les soubresauts à court terme, mais de comprendre le régime d’investissement et de positionner les portefeuilles en conséquence. Une dynamique qui ne change pas d’une année sur l’autre. A court terme, les marchés nous surprendront toujours.

Les indices Performance Watcher au premier semestre 2025

Jean-Sylvain Perrig

Premyss

Jean-Sylvain Perrig est le londateur et CEO de Premyss, qui accompagne des gestionnaires indépendants et des family offices dans l’allocation d’actifs, la stratégie de portefeuille et l’analyse de marché. Jean-Sylvain a plus de 30 ans d’expérience dans la gestion d’actifs et le conseil stratégique. Il a occupé des fonctions dirigeantes dans des établissements bancaires suisses de premier plan notamment en tant que Chief Investment Officer. Il a également présidé la Swiss Financial Analysts Association (SFAA) dont le but est l’éducation financière des professionnels de l’investissement. Jean-Sylvain est titulaire d’un Master en gestion de l’entreprise de HEC Lausanne ainsi que de la certification fédérale d’analyste financier.

SOLUTIONS EAM
MarCom

MarCom

Fanina Karabelnik
Spécialiste Marketing & Communication
Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

SOLUTIONS EAM
MarCom

MarCom

Fanina Karabelnik
Spécialiste Marketing & Communication
Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Si vis pacem

Capsule

  • Amir Weitmann
  • Managing partner
  • Champel Capital

Construire un avenir résilient : pourquoi investir dans la défense et la sécurité ?

Pour Amir Weitmann, managing partner chez Champel Capital et invité à PODIUM, l’événement organisé par SPHERE, la défense et la sécurité sont devenues des piliers stratégiques de l’investissement à long terme. Dans un monde marqué par des tensions géopolitiques croissantes, cette classe d’actifs se distingue par sa résilience, son potentiel d’innovation et sa pertinence structurelle. Encore faut-il établir des critères clairs, comprendre les logiques d’achat public, et accompagner des entreprises capables de livrer à la fois impact et croissance.

SOLUTIONS EAM
MarCom

MarCom

Fanina Karabelnik
Spécialiste Marketing & Communication
Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

SOLUTIONS EAM
MarCom

MarCom

Fanina Karabelnik
Spécialiste Marketing & Communication
Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

Sphere

The Swiss Financial Arena

Seit der Gründung im Jahr 2016 unterstützt und vernetzt SPHERE die Community der Schweizer Finanzbranche. SPHERE ermöglicht den Austausch, sei es mit dem vierteljährlich erscheinenden Magazin, den beiden Sonderausgaben für institutionelle Anleger, der Website, den Newsletter und den Veranstaltungen, die das ganze Jahr hindurch durchgeführt werden. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Postfach 1806
CH-1211 Genf 1

P +41 22 566 17 32

© 2023 Sphere Magazine

Website erstellt von Swiss House of Brands

Automate

Solutions EAM

  • Martin Velten
  • Associé & COO
  • Smart Wealth

« Un processus d’investissement entièrement automatisé, piloté de bout en bout par l’IA. »

Les processus d’investissement de Smart Wealth reposent exclusivement sur l’intelligence artificielle. Martin Velten revient ici sur la logique de ce système entièrement automatisé, capable de générer des prévisions, d’allouer les portefeuilles et de réagir en temps réel aux signaux de marché. Une mécanique affinée depuis plus de vingt ans, conçue pour traverser les cycles sans céder aux biais.

Par Jérôme Sicard

 

Comment utilisez-vous l’intelligence artificielle pour construire et gérer les portefeuilles ?

Pour nous, l’intelligence artificielle n’est pas une tendance, mais les fondations mêmes sur lesquelles repose notre méthodologie. Nous développons et perfectionnons notre plateforme depuis maintenant plus de vingt ans. Elle aboutit à un processus d’investissement entièrement automatisé, piloté de bout en bout par l’IA.

L’intelligence artificielle intervient à toutes les étapes de la chaîne de valeur. Elle est d’abord utilisée pour établir des prévisions autonomes, spécifiques à chaque instrument, à partir de plus de 2’000 séries temporelles de marché. Chaque classe d’actifs – actions, obligations, devises, matières premières – fait l’objet d’une analyse indépendante, et les modèles prédictifs sont entraînés et mis à jour quotidiennement.

La construction stratégique des portefeuilles est ensuite optimisée par l’IA, en intégrant des paramètres propres à chaque client comme la tolérance à la volatilité, les contraintes de liquidité ou les objectifs de rendement. Cette allocation n’est jamais figée : le système ajuste dynamiquement les portefeuilles en fonction des projections actualisées, tout en respectant un cadre rigoureux de gestion des risques.

Sur ce point – gestion des risques et ajustements tactiques – notre plateforme exploite quotidiennement des flux de données macroéconomiques, techniques et fondamentales provenant de Bloomberg et d’autres sources. Dès que les signaux évoluent, les portefeuilles sont automatiquement rééquilibrés selon les régimes de marché « risk-on » ou « risk-off » définis dans les mandats.

Enfin, l’exécution des ordres est entièrement automatisée. Chaque transaction est contrôlée en temps réel grâce à un système de réconciliation instantanée, rapide, précis et totalement traçable.

En tant que gérants, nous assurons la supervision et la validation des résultats, mais c’est le système qui prend les décisions d’allocation. Cette approche permet d’éliminer les biais émotionnels et d’offrir à nos clients une performance optimisée par rapport au risque.

En quoi consiste plus exactement la technologie que vous utilisez ?

La plateforme d’intelligence artificielle que nous utilisons a été initialement conçue il y a plus de vingt ans pour un usage institutionnel, au sein du groupe Siemens, afin de gérer ses actifs de trésorerie et de prévoyance. En 2016, Smart Wealth a été fondée en Suisse pour rendre cette technologie directement accessible aux clients, sous la supervision de la FINMA. Entre 2016 et 2021, cette technologie a évolué pour devenir une plateforme de gestion de portefeuille entièrement automatisée, aujourd’hui utilisée dans le cadre de stratégies multi-actifs et de mandats de gestion sur mesure.

Ce qui distingue fondamentalement notre plateforme, ce sont des modèles d’apprentissage automatique qui s’adaptent en permanence, une gestion fine et personnalisée du risque, une automatisation complète – de la prévision à l’exécution – ainsi qu’une transparence totale. Toutes les décisions sont tracées, documentées et peuvent être auditées à tout moment.

À quoi ressemble un portefeuille équilibré géré par votre IA ?

Nos portefeuilles équilibrés suivent deux principes clés : une diversification rigoureuse et une discipline fondée sur les données. Ils reposent sur une allocation multi-actifs incluant généralement actions, obligations, matières premières et instruments de trésorerie.

La poche actions regroupe des indices mondiaux et des titres de grandes capitalisations sélectionnés individuellement. La composante obligataire est constituée de fonds indiciels sur obligations d’État et d’entreprise, couvrant diverses maturités. Les matières premières sont représentées principalement par l’or ou des instruments équivalents, pour une diversification accrue. Une part du portefeuille est conservée en liquidités ou instruments très courts, pour contrôler la volatilité et maintenir la liquidité.

Nous proposons deux types principaux de portefeuilles équilibrés. Le premier est un portefeuille standard, sans recours à l’effet de levier ni aux dérivés. Le second introduit sélectivement un effet de levier sur les positions en actions, uniquement lorsque les signaux générés par le système sont considérés comme très fiables.

Tous ces portefeuilles sont surveillés quotidiennement et réalloués dès que les signaux évoluent – qu’il s’agisse de surprises macroéconomiques, de signaux techniques ou de chocs de marché. L’ensemble du processus est piloté de manière systématique, en temps réel.

À quel niveau de maturité se situe aujourd’hui votre technologie ?

Elle a été conçue en 1999. Depuis, elle a été continuellement optimisée, testée et validée en conditions réelles de marché. Elle a traversé les phases majeures de stress et d’irrationalité : l’éclatement de la bulle Internet, la crise des subprimes, la crise de la dette souveraine, la pandémie de Covid-19 et l’environnement post-Covid marqué par l’inflation et les tensions géopolitiques. Notre IA traite chaque jour des flux de données issus de plus de 2’000 séries temporelles.

 

Dans quelle mesure l’IA vous permet-elle d’améliorer les performances et de réduire les risques ?

Notre technologie permet de générer des prévisions de rendement instrument par instrument et de construire les portefeuilles via un processus d’optimisation génétique. L’objectif n’est pas de parier sur les grandes orientations du marché, mais de bâtir des portefeuilles fondés sur des signaux statistiquement robustes et des profils de risque bien définis.

Ce système permet de tirer parti du potentiel haussier lorsque les signaux deviennent positifs, de réduire l’exposition avant les phases de volatilité, et d’abréger les cycles d’investissement en réagissant plus rapidement que les approches discrétionnaires.

Sur les vingt dernières années, cette méthodologie a produit une surperformance significative. Selon le budget de risque, les rendements excédentaires annualisés ont été compris entre +11,6 % et +23,4 %, soit une surperformance de +7 % à +12 % par rapport aux indices classiques, avec des drawdowns réduits jusqu’à 60 %.

L’adaptabilité du système permet aussi de raccourcir nettement les périodes de récupération après les corrections. Les clients bénéficient ainsi d’une performance améliorée et d’une résilience accrue du capital – un élément central pour préserver le patrimoine à long terme.

Proposez-vous ces solutions dans le cadre de partenariats ?

Oui. Plusieurs de nos stratégies d’investissement fondées sur l’intelligence artificielle sont disponibles sous forme d’AMCs ou de mandats structurés. Nous proposons également une solution en marque blanche pour les gérants indépendants, qui souhaitent offrir à leurs clients des portefeuilles entièrement gérés par IA, sous leur propre marque.

Début juillet, nous avons lancé le AI Multi-Asset Flagship Fund, un fonds spécifiquement conçu pour les investisseurs professionnels, y compris les institutionnels. Il est géré par Russell Investments, avec Northern Trust comme banque dépositaire. Ce fonds donne accès à notre stratégie multi-actifs entièrement automatisée. Il s’adresse aux investisseurs à la recherche d’une solution évolutive, alliant croissance et protection du capital.

En ouvrant notre infrastructure à un nombre limité de partenaires, nous leur offrons la possibilité de bénéficier de plus de vingt ans de développement technologique, sans devoir créer eux-mêmes une telle solution.

Martin Velten

Smart Wealth

Martin Velten est associé chez Smart Wealth, à Zurich, depuis 2021, où il occupe le poste de Chief Operating Officer. Il est en charge de la distribution et du service client auprès des gérants de fonds, banques, family offices, plateformes de conseil et autres investisseurs professionnels.

Auparavant, il a travaillé sur les marchés de capitaux pour de grandes institutions telles que Commerzbank, Unicredit et Deka Bank. Il a contribué à de nombreuses innovations dans les produits financiers et les solutions de trading. Il est considéré comme un pionnier de l’industrie des ETF en Europe. Chez Unicredit, il a co-développé l’architecture ETF complète – du trading haute fréquence à la structuration et à la réplication – jetant les bases des standards actuels du marché européen.

SOLUTIONS EAM
MarCom

MarCom

Fanina Karabelnik
Spécialiste Marketing & Communication
Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

SOLUTIONS EAM
MarCom

MarCom

Fanina Karabelnik
Spécialiste Marketing & Communication
Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Précurseur

Solutions Investissement

    • Interview Philippe Bekhazi
    • Chief Executive Officer
    • XBTO Group

« Quantitatif par nature, institutionnel par conviction, long terme par essence »

Fondée voilà dix ans, la plateforme crypto XBTO conjugue trading systématique, gestion d’actifs, infrastructure et tokenisation. Dans cet entretien, son CEO Philippe Bekhazi revient sur une décennie de rupture et de construction, du premier arbitrage sur Bitcoin aux partenariats long terme avec les allocataires, en passant par les leçons des crises et l’avènement de la finance programmable.

Par Jérôme Sicard

En 2015, au lancement de XBTO, où vous imaginiez-vous dix ans plus tard ?

Quand j’ai lu pour la première fois le livre blanc de Satoshi, j’ai tout de suite compris qu’un basculement venait de se produire. Ce n’était pas une innovation parmi d’autres. C’était une réinvention complète de la manière dont la finance, la valeur et la confiance et pouvaient fonctionner. Cette nouvelle architecture décentralisée, transparente, programmable, offrait les fondations d’un système entièrement différent.

En 2015, je ne savais pas exactement où cette trajectoire allait me mener, mais je savais que je voulais être au cœur de cette transition, pas en simple observateur, mais en bâtisseur. Les marchés crypto étaient fragmentés, peu régulés, inefficients. Mais ils regorgeaient de potentiel pour ceux qui savaient y imposer de la discipline. Je me suis concentré sur deux axes : l’arbitrage quantitatif, à l’intersection de la technologie et de la volatilité, et les investissements dans l’infrastructure. Nous avons investi tôt dans Deribit, devenu un acteur majeur dans les dérivés crypto. Mais je savais que le trading n’était qu’une porte d’entrée. Le vrai enjeu était de contribuer à au développement d’une architecture conçue pour durer.

Quelles étaient vos ambitions en créant XBTO ?
Nous voulions créer un pont entre la finance traditionnelle dont je venais et l’univers émergent des actifs numériques. Pas à travers de la théorie, mais par des systèmes concrets, du capital réel et une exécution sans compromis. Là où beaucoup voulaient tourner le dos aux marchés historiques, j’avais l’intuition inverse. Je croyais que les institutions les plus réticentes au changement seraient celles qui, tôt ou tard, en auraient le plus besoin. L’avenir de la finance ne serait pas une révolution contre l’existant, mais une convergence exigeante entre anciens et nouveaux paradigmes.

Nous avons commencé comme un desk de trading propriétaire, en développant l’infrastructure et les modèles nécessaires pour évoluer dans un environnement rapide et instable. Cela nous a permis d’obtenir des résultats, mais aussi de gagner une certaine légitimité. Puis nous avons élargi notre spectre à la gestion d’actifs, à l’infrastructure, à la fourniture de liquidité. Nous sommes restés agiles, rigoureux, orientés performance, au fur et à mesure que le marché mûrissait. Ce qui avait commencé comme une firme de trading est devenu une plateforme globale. Depuis le début, notre mission est restée la même : offrir à cette industrie un niveau d’exécution et de gestion des risques digne des standards institutionnels.

Comment ces ambitions ont-elles évolué ?

Il s’agissait d’abord de prouver que l’on pouvait trader la crypto de façon systématique. Puis il a fallu démontrer que cette classe d’actifs pouvait être gérée avec rigueur, transparence et performance. Aujourd’hui, nous accompagnons des allocataires institutionnels, des émetteurs de tokens, des places d’échange. Nous avons étendu notre présence réglementaire, des Bermudes à Abu Dhabi, et lancé notre division de gestion d’actifs pour répondre à des besoins de nouvelle génération. Et nous avons toujours suivi les mêmes principes : discipline du risque, avantage technologique, et une lecture stratégique des structures de marché.

Quels ont été les moments clés dans votre parcours ?

Le premier tournant a été 2015, lorsque nous avons commencé à trader le Bitcoin. A l’époque, il fallait opérer sans feuille de route. L’infrastructure n’existait pas, mais c’est dans ce vide que nous avons forgé notre méthode. Le second moment fort a été le lancement de notre division de gestion d’actifs. Cela nous a permis de sortir du trading pur et d’élargir notre mission. En 2022, alors que le secteur traversait ses plus grandes crises, nous avons su tenir bon. Là où certains poursuivaient la croissance à tout prix, nous avons misé sur la prudence, la solidité de notre positionnement, la gestion du risque. Les épisodes Luna, FTX et les autres faillites en chaîne n’ont fait que confirmer ce que nous avions toujours défendu : dans cet univers, la survie ne dépend pas de la vitesse, mais de la lucidité.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris ces dix dernières années ?

Ce qui m’a le plus surpris, c’est cette tension constante entre la rapidité de l’innovation et la lenteur à laquelle se crée la confiance. La crypto évolue à une vitesse fulgurante. Les cycles se compriment, les technologies se succèdent, les capitaux entrent et sortent. Mais l’adoption, la légitimité, le statut de référence, tout cela prend du temps. Des idées que nous défendions dès le début, comme la liquidité programmatique, la tokenisation ou le Bitcoin comme actif de réserve, étaient vues comme spéculatives. Aujourd’hui, elles deviennent des évidences. Le marché est une course d’endurance, pas un sprint.

Comment définiriez l’ADN de XBTO ?

Quantitatif par nature, institutionnel par conviction, long terme par essence. Nous avons commencé comme une machine de trading. Aujourd’hui, nous sommes un partenaire de marché global. Mais l’ADN est resté le même : précision, résilience, rigueur. Nous n’avons jamais été motivés par les effets de mode, mais par l’idée qu’il fallait construire quelque chose de solide, utile, durable. Une finance transparente, globale, programmable.

Qu’avez-vous mis en place pour répondre à l’évolution du marché ?
Avec la maturation du marché, notre plateforme s’est étoffée. Nous avons lancé XBTO Hub, une infrastructure intégrée pour la garde, le trading et l’exécution. Nous avons développé des fonds actifs pour aider les investisseurs à capter le potentiel asymétrique du Bitcoin avec une gestion rigoureuse. Nous avons étendu notre rôle de fournisseur de liquidité et de solutions de tokenisation, avec une logique de partenariat sur le long terme. Nous avons compris très tôt que la tokenisation n’était pas une simple tendance. C’était une opportunité de reconstruire les instruments financiers à la racine. Que ce soit pour des fonds, du crédit ou des actifs réels, la on-chain permet plus d’efficacité, de transparence et de liquidité.

Comment votre rôle de fournisseur de liquidité a-t-il évolué entre 2015 et 2025 ?

Il a lui aussi profondément changé. En 2015, cela consistait à envoyer des fonds sur une plateforme en espérant que les actifs soient encore là le lendemain. Aujourd’hui, cela signifie être une contrepartie fiable pour des institutions à l’échelle mondiale. Nous sommes passés de faiseur de marché à bâtisseur de marché. Nous sélectionnons les projets avec lesquels nous travaillons. Nous privilégions la durabilité à la performance ponctuelle. La liquidité n’est plus une question d’écarts de prix. C’est une question de confiance.

Quel est le cœur de métier de XBTO aujourd’hui ?

Nous sommes un gestionnaire d’actifs et une société de marchés au service des institutions. Nous opérons des stratégies quantitatives, des solutions de liquidité, de la tokenisation, et de la structuration d’actifs numériques.

Quels leviers comptez-vous activer pour continuer à croître ?

Trois axes guident notre croissance : la performance, via des stratégies conçues pour les investisseurs institutionnels ; la conformité, avec des licences solides dans les principales juridictions ; et l’éducation, pour devenir un acteur de référence dans l’adoption professionnelle des crypto-actifs.

Comment envisagez-vous le potentiel de la tokenisation ?
La tokenisation va transformer en profondeur les marchés de capitaux — non pas parce qu’elle introduit un nouveau produit, mais parce qu’elle propose un meilleur système. Les opportunités résident donc dans la capacité à reconstruire l’infrastructure financière pour un monde numérique : un environnement où les actifs deviennent programmables, les règlements instantanés et la distribution véritablement mondiale. Cela crée de la valeur tangible pour les émetteurs comme pour les investisseurs : réduction des coûts, accès élargi et meilleure liquidité. Nous voyons un potentiel fort dans les obligations, les produits structurés et les fonds tokenisés. Avec les structures adéquates et les bons cadres réglementaires, cela peut libérer des milliers de milliards de valeur à partir d’actifs réels.

Philippe Bekhazi

XBTO Group

Philippe Bekhazi dirige le groupe XBTO, actif dans le market making, le trading OTC, le capital-risque, le mining et dans plusieurs domaines liés aux digital assets. Fondé en 2015, XBTO a été le premier fournisseur de liquidité à grande échelle sur les plateformes d’échange de cryptoactifs. Avant de créer XBTO, Philippe a conçu des solutions de trading, de gestion de portefeuille et de gestion des risques sur les marchés actions, devises, taux et crédit. Il a notamment travaillé pour des groupes de premier plan tels que Calypso Technology et Citibank. Il a également passé quatre années chez SAC Capital Advisors, où il a contribué à la mise en place du desk global macro.

Diplômé de l’Université de Syracuse, Philippe est titulaire d’un double Bachelor of Science en Finance et en Communication.

    Vous aimerez aussi

    SOLUTIONS EAM
    MarCom

    MarCom

    Fanina Karabelnik
    Spécialiste Marketing & Communication
    Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

    SOLUTIONS EAM
    MarCom

    MarCom

    Fanina Karabelnik
    Spécialiste Marketing & Communication
    Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

    Sphere

    The Swiss Financial Arena

    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

    Interview Chairman

    Interview Chairman

    • Interview  Kim-Andrée Potvin
    • Chief Executive Officer
    • Banque Bonhôte

    « La technologie redéfinit entièrement le parcours et l’expérience client. »

    Kim-Andrée Potvin a pris la direction de Bonhôte en début d’année. Formée dans de grands groupes, aguerrie dans des structures plus agiles, elle entend mettre à profit l’esprit entrepreneurial de la banque neuchâteloise pour accélérer sa croissance sur plusieurs axes. Ses priorités : une banque plus rapide, plus connectée, plus réactive et une évolution significative de l’expérience client, au cœur du dispositif.

    Par Jérôme Sicard

    De votre expérience dans un grand groupe comme BNP Paribas, qu’allez-vous pouvoir mettre à profit chez Bonhôte ?
    J’y ai certainement appris à maîtriser des environnements complexes : gestion de centres de profit, pilotage de grandes équipes, conduite de projets de transformation, qu’ils soient organisationnels ou technologiques. Je viens avec ce bagage, mais je viens aussi avec la conviction que tout passe par l’humain dans notre métier. Pendant plus de dix ans, j’ai managé des centaines de collaborateurs qu’il fallait mobiliser, enthousiasmer, fédérer autour d’un projet. Cette capacité à entraîner les équipes dans une dynamique forte est pour moi un levier très important.

    Et de votre passage chez Landolt et Bamboo, dans des structures plus petites ?
    Sans hésitation, j’en retiens avant tout l’esprit entrepreneurial. Dans des structures à taille humaine, les décisions se prennent vite, les actions s’exécutent sans délais, et l’impact est immédiat. Cette vitesse d’exécution, cette réactivité m’ont énormément plu — c’est un modèle dans lequel je me suis pleinement épanouie. C’est aussi ce que j’ai retrouvé chez Bonhôte, une banque qui est passée de trois collaborateurs à plus d’une centaine en trente ans mais qui a su préserver son ADN entrepreneurial. Pour moi, c’est un cadre de travail à la fois stimulant et responsabilisant.

    Comment pensez-vous pouvoir tirer avantage d’une structure plus agile comme Bonhôte ?
    L’agilité de Bonhôte est réelle, et elle se traduit à tous les niveaux. D’abord par des circuits de décision courts, une exécution rapide, et une indépendance pleinement assumée. La banque existe depuis plus de deux siècles, toujours détenue par un petit cercle d’actionnaires. Cette stabilité et cette indépendance garantissent notre autonomie. Elle se reflète aussi dans notre organisation. Bonhôte gère en interne toute sa chaîne de valeur, jusqu’à sa propre salle de marché. Résultat : nous pouvons ouvrir un compte en 24h pour un client domicilié en Suisse.

    Quels sont les métiers sur lesquels se concentre Bonhôte aujourd’hui ?
    Bonhôte se concentre sur la gestion de fortune orientée long terme, son cœur de métier, qu’elle complète en se positionnant sur certaines niches. C’est le cas par exemple de l’immobilier, avec un fonds emblématique qui a franchi le milliard sous gestion, des métaux précieux, avec un fonds or physique traçable, de l’art et de la philanthropie, ou encore des services aux tiers gérants.

    Il y a les métiers bien sûr mais il faut insister aussi sur l’engagement de la banque dans la proximité qu’elle entretient avec ses clients au travers de son ancrage régional et dans son approche durable à tous les niveaux, comme employeur, investisseur et prestataire. Bonhôte est l’une des très rares banques en Suisse à disposer de la certification B Corp.

    Comment souhaitez-vous développer votre ligne asset management ?

    Bonhôte a déjà structuré une gamme de fonds maison, couvrant la plupart des classes d’actifs. La prochaine étape, c’est le lancement d’un fonds actions suisses orienté vers la durabilité. Nous sommes actifs dans l’investissement quantitatif et responsable depuis de nombreuses années et nous avons l’ambition de continuer à créer des produits innovants en complément de l’offre banque privée.

    En termes de développement, nous allons élargir la diffusion de ses produits au-delà de nos clients historiques. Nous allons en effet étendre leur réseau de distribution à des partenaires externes, des plateformes, et des institutionnels, en Suisse comme à l’étranger.

    Quelle stratégie de croissance avez-vous définie à votre arrivée ?

    Notre stratégie s’appuie sur une croissance organique, que la banque maîtrise depuis plus de trente ans, et sur des opportunités ciblées de croissance externe. Pour ce qui est de notre coeur de métier, la gestion de fortune, nous allons nous appuyer sur nos succursales – Genève, Lausanne, Bienne, Soleure, Berne, Zurich et Neuchâtel – pour élargir encore notre base de clientèle et renforcer notre présence en Suisse. Côté acquisitions, nous restons à l’affût d’opportunités alignées sur nos niches, que ce soit sous la forme de portefeuilles, d’équipes ou de structures entières. Mais nous voulons rester fidèles à nos valeurs, à notre ancrage régional, et à notre modèle de banque entrepreneuriale. Pour ce faire, je peux compter sur le soutien du conseil d’administration et particulièrement de son président.

    Qu’en est-il des gérants indépendants ? Est-ce pour vous un axe de croissance ?

    Bien sûr ! En 2020, à Zurich, nous avons racheté Private Client Partners, un family office. C’est une structure à part entière, qui nous appartient à 100%, mais qui garde son nom pour préserver l’indépendance nécessaire à un family office. Ce modèle fonctionne très bien, parce qu’il respecte justement les relations établies. Et ça nous donne aujourd’hui une capacité naturelle à accueillir d’autres gérants dans notre univers, sans les dénaturer. On continue d’ailleurs à regarder activement ce type d’opportunités, dans les villes où nous sommes installés. Nous avons  les structures, les ressources, et l’envie de grandir avec eux.

    On ne cesse de dire que le secteur bancaire est en pleine mutation. Où percevez-vous, à votre niveau, les changements les plus sensibles ou les plus structurants ?

    Je vois trois transformations majeures. La première est réglementaire. Elle s’intensifie, et elle est légitime au vu du contexte financier et géopolitique. Mais pour les banques, cela signifie des processus toujours plus robustes, et donc plus coûteux. Quand j’ai débuté dans cette industrie, à la fin des années 90, la fonction conformité n’existait même pas. Aujourd’hui, elle est incontournable.

    La deuxième mutation, c’est le marché lui-même. Il est devenu beaucoup plus mature. La concurrence est forte, la croissance organique ne ressemble plus à celle des années 2000. Il faut être beaucoup plus affûté en termes de performance, d’innovation, de qualité de service.

    La troisième réside au niveau clientèle dans la manière d’interagir qui a beaucoup changé et qui continuera à changer avec les moyens technologiques à disposition.

    Quelles sont aujourd’hui les attentes les plus marquantes de vos clients ?

    Elles sont nombreuses, mais si je devais résumer, je dirais : écoute, personnalisation et qualité d’exécution. L’écoute, d’abord, est souvent négligée. Ensuite, il faut que l’offre soit pertinente, performante, pensée pour le client de manière holistique. Ce qui fait la spécificité de Bonhôte, c’est justement l’absence de segmentation stricte dans notre approche. Peu importe que le client dispose de 500’000 ou de 60 millions. Il est traité de manière unique. C’est un différenciateur fort, directement lié à la taille humaine de la banque et à son esprit entrepreneurial.

    Et enfin, l’exécution doit être rapide, fluide, irréprochable. La technologie ne remplace pas le lien humain — surtout dans les moments clés qui rythment nos vies : mariage, achat immobilier, succession… C’est là que le rôle du conseiller prend tout son sens. Mais ce conseiller doit aujourd’hui être « augmenté » : il doit disposer d’outils efficaces pour être en mesure de délivrer un service hautement personnalisé.

    Dans quelle mesure une banque doit-elle aujourd’hui se réinventer dans son langage comme dans son image ?

    C’est un enjeu central. Banquier est l’un des métiers les plus anciens, avec une image souvent associée à la rigueur, à la stabilité, à une certaine tradition. Et c’est normal : on touche à l’intime du client — son patrimoine, ses projets de vie. La confiance se construit dans la durée. Mais pour rester en phase avec les nouvelles générations, il faut aussi projeter autre chose : de l’agilité, de l’innovation, une capacité à comprendre les nouveaux usages. C’est ce juste équilibre que nous cherchons. Afficher une modernité assumée, sans renier la solidité qui fait notre ADN. C’est une évolution des codes, de la manière de communiquer et d’interagir. Et c’est ce à quoi nous nous employons activement.

    Dans quels domaines la technologie transforme-t-elle le plus la banque ?

    Dans la relation client ! C’est là que l’impact est le plus visible, le plus immédiat. La technologie redéfinit entièrement le parcours et l’expérience client. Ce que nous cherchons à offrir, c’est une interaction fluide, intuitive, où le client reste maître du tempo. Il doit pouvoir choisir quand et comment il échange avec sa banque — en ligne, en personne, par téléphone — selon ses besoins du moment. Pour moi, le Graal est là. Offrir cette liberté, c’est ce qui redéfinit vraiment la banque privée aujourd’hui. Nous investissons donc massivement dans notre CRM, car c’est aujourd’hui le cœur du réacteur !

    Quels sont aujourd’hui les grands enjeux autour de la gestion des données, en lien justement avec l’expérience client ?

    Il y a d’une part l’usage des données, et d’autre part leur sécurité. Pendant longtemps, les banques ont fonctionné en circuit fermé — presque en bunker. La donnée était stockée, mais rarement exploitée. Depuis peu, nous sortons de ce modèle fermé, pour aller vers des architectures ouvertes, plus agiles, mais aussi plus exigeantes. Les banques détiennent aujourd’hui des mines de données clients, souvent non structurées, donc difficilement exploitables. Mais avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, on a enfin les moyens d’extraire de la valeur de ces données, même non structurées. Et là, les cas d’usage se multiplient, qu’il s’agisse de productivité, d’automatisation, d’analyse prédictive, d’innovation dans les services.

    Évidemment, cela doit aller de pair avec un niveau de sécurité irréprochable. Le passage au cloud, par exemple, a longtemps été tabou dans les banques. Aujourd’hui, il est incontournable — mais il doit être maîtrisé. Nous avançons donc sur deux fronts : exploiter mieux nos données, et le faire sans jamais compromettre leur intégrité.

    Kim-Andrée Potvin

    Banque Bonhôte

    Depuis janvier, Kim-Andrée Potvin occupe les fonctions de Chief Executive Officer pour la banque Bonhôte, après y avoir officié comme COO pendant un an. Elle était responsable auparavant des opérations de Bamboo Capital Partners, la boutique genevoise active dans l’impact investing. Kim-Andrée a travaillé pour la banque Landolt dans un même rôle de COO et pour le groupe BNP Paribas où elle a occupé différents postes de direction. En 2014, elle avait été nommée COO de BNP Paribas en Suisse pour y piloter l’évolution des plateformes financières, opérationnelles et informatiques. Kim-Andrée est diplômée de l’Université McGill, où elle a obtenu un bachelor en finance et commerce international.

    SOLUTIONS EAM
    MarCom

    MarCom

    Fanina Karabelnik
    Spécialiste Marketing & Communication
    Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

    SOLUTIONS EAM
    MarCom

    MarCom

    Fanina Karabelnik
    Spécialiste Marketing & Communication
    Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

    Sphere

    The Swiss Financial Arena

    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.