Plateforme

Solutions EAM

  • Joël Schüepp
  • Chief Executive Officer
  • Cinerius Financial Partners

 «Notre force est d’avoir su articuler un modèle destiné à des entrepreneurs.»

 En quatre ans à peine, la plateforme Cinerius a déjà rassemblé une dizaine de sociétés de gestion indépendantes en Allemagne, en Autriche, en Suisse et au Liechtenstein. Joël Schüepp en explique ici la dynamique et décrypte au passage les ressorts d’un modèle pensé pour des entrepreneurs : large autonomie, leviers communs, accompagnement à la succession, marketing digital et structuration des fonctions clés.

Par Jérôme Sicard

Où en est Cinerius de ses développements à ce jour?

En l’espace de quatre ans, nous avons atteint les 15 milliards d’actifs sous gestion et, en termes d’AUM, nous sommes devenus la plus importante plate­forme pour gérants indépendants sur la région DACH. Maintenant, nous ne comp­tons pas nous arrêter là. Nous venons tout juste de finaliser notre première transac­tion au Luxembourg, et de valider ainsi notre entrée sur un nouveau marché.

 Notre force est d’avoir su articuler un modèle d’affaires destiné à des entrepre­neurs. Nous laissons à nos partenaires – que nous considérons comme des hubs – une large autonomie, que ce soit en termes de branding, de relation client ou de ges­tion de portefeuille. En parallèle, nous met­tons à leur disposition les différents servi­ces pensés et animés par Cinerius pour stimuler leur croissance et les aider à mieux se concentrer sur leurs clients.

Grâce à ce modèle, notre croissance nette annualisée s’est établie à 7% au premier semestre, sur la base de nos 15 milliards d’encours. Avec la dynamique des mar­chés et les acquisitions en cours, nous visons une croissance globale de 15 à 20 % d’ici fin 2025. Quant à la suite de nos développements, nous voulons continuer à croître par acquisitions mais nous vou­lons dans le même temps renforcer notre proposition de valeur, investir dans nos services, et soutenir ainsi une croissance plus organique.

Chez les gérants indépendants, à quoi ressemble votre partenaire idéal?

Nous nous concentrons sur des structu­res solides, qui ont démontré leur capa­cité à croître de manière organique. Notre priorité géographique reste claire : la région DACH et le Luxembourg. La clien­tèle doit d’ailleurs être majoritairement ancrée sur ces marchés. La gestion de fortune doit bien sûr constituer le coeur de l’activité. Il ne peut pas s’agir d’une ligne parmi d’autres, mais d’une vraie colonne vertébrale.

Mais plus que tout, c’est la dimension humaine qui compte. Le fit culturel ! Chez Cinerius, ce sont les personnes qui impor­tent et la chimie doit opérer. La relation doit être naturelle, l’alignement réel, la confiance mutuelle. Il n’est pas nécessaire de cocher toutes les cases, mais nous restons exi­geants dans nos choix.

Quels sont les principaux facteurs qui décident de discussions entre sociétés de gestion et Cinerius?

Quatre grandes raisons reviennent très régulièrement. C’est d’abord l’âge des fon­dateurs. Beaucoup sont encore très actifs, mais ils commencent forcément à réfléchir à la suite. Nous leur proposons donc un modèle de succession pensé pour des entrepreneurs comme eux, qui respecte leur rythme et leur vision.

La deuxième raison, c’est la croissance. Certains veulent passer à la dimension supérieure, aller plus vite, plus loin. A ces fins, nous leur apportons du capital, de l’expertise, des opportunités d’acquisition, mais aussi des idées concrètes pour stimu­ler leur croissance organique. La demande côté clients évolue, la digitalisation s’im­pose — nous les accompagnons aussi sur ces chantiers.

Vient ensuite la pression réglementaire. Les exigences deviennent plus lourdes, plus complexes. Nous prenons en charge ce volet.

Enfin, la quatrième raison porte sur la gou­vernance. Elle est très fragmentée dans certaines sociétés. Lorsque nous prenons une participation, nous contribuons à y ins­taurer des structures plus claires.

Avec quels partenaires avez-vous déjà réussi à mener une succession?

Nous avons déjà encadré plusieurs suc­cessions, ce qui nous a permis d’acquérir une solide expérience dans ce domaine. Chez KSW Vermögensverwaltung, par exemple, trois nouveaux directeurs, pris en interne, ont assuré la relève. Chez BV&P Vermögen, deux associés ont rejoint le fon­dateur pour garantir une vraie continuité. Pour HP&P et B&K, nous avons opté pour une solution externe, en recrutant des diri­geants hors de la structure.

Chaque situation réclame en fait une appro­che sur mesure. Certains veulent simple­ment lever le pied, élargir la gouvernance ou rejoindre le conseil d’administration. D’autres préfèrent tourner la page, même s’il est parfois assez difficile de lâcher prise. Dans tous les cas, notre objectif reste le même : assurer un avenir solide à la société, et préserver ce qui en détermine la valeur, à savoir les collaborateurs en place, souvent là depuis longtemps.

Comment définiriez-vous votre proposition de valeur?

Nos partenaires sont des maisons solides, bien établies, qui doivent pouvoir conforter ce qui a contribué à leur succès. C’est pourquoi nous leur laissons une pleine liberté dans la relation client et la gestion de portefeuille.

Vient alors se greffer l’apport Cinerius. Nous leur proposons un accompagnement struc­turé, conçu pour les soutenir dans leur croissance et les soulager sur le plan opéra­tionnel. Nous fonctionnons comme une boîte à outils. Chaque société choisit les services qui lui correspondent, selon ses priorités.

Au chapitre croissance, nous leur appor­tons un appui ciblé dans le domaine clé du marketing digital, dans le recrutement de relationship managers ainsi que dans l’en­richissement de l’offre – avec des experti­ses de type private markets, ou encore cryptoactifs. Pour ce qui est de la crois­sance externe, nous accompagnons très naturellement nos partenaires dans leurs opérations add-on.

Enfin, en ce qui concerne les fonctions de support, nous prenons en charge, de façon centralisée, la conformité, les obligations réglementaires, la partie IT et les ressour­ces humaines. De cette façon, nos parte­naires peuvent libérer un maximum de temps au service de leurs clients.

Quels sont aujourd’hui les schémas envisageables pour rejoindre Cinerius? Intégration complète ou transaction de type add-on dont vous venez de parler?

Nous proposons en effet deux options pour rejoindre le groupe Cinerius. La pre­mière consiste à devenir un hub indépen­dant au sein de la plateforme, avec sa pro­pre structure et son identité. L’autre option, plus récente, consiste à s’intégrer à une société déjà existante du groupe — ce que nous appelons une transaction « add-on ».

Ce format répond à une évolution de la demande telle que nous avons pu l’obser­ver sur le marché. Il permet à nos parte­naires existants d’envisager une crois­sance externe de manière ciblée. Nous les accompagnons alors sur toute la ligne : financement, structuration et intégration de nouveaux gérants. Cette année, à Zurich, Huber & Partner et Monaval ont choisi cette voie, en rejoignant SSI dans le cadre d’un add-on.

Vous avez mentionné vos apports dans le domaine du marketing digital. Qu’en est-il plus précisément?

Le marketing digital est un terme généri­que qui peut englober beaucoup de cho­ses mais, chez Cinerius, il recouvre des actions très concrètes. Notre taille nous permet d’investir dans des leviers qu’une société prise séparément n’aurait peut-être pas les moyens ou la capacité de déployer. C’est le cas du marketing digital. Nous avons donc développé des compé­tences en interne, avec une équipe dédiée qui conçoit et pilote des programmes spé­cifiques. Cela passe par des campagnes sur LinkedIn, orientées entrepreneurs, des Google Ads sur des mots-clés propres à notre secteur, du SEO, ainsi que des opti­misations plus globales sur les sites web de nos partenaires.

Ce n’est pas un exercice de style, loin de là. Cette année, ces campagnes ont déjà per­mis de générer de nouveaux clients et d’ouvrir l’accès à des cercles plus jeunes, jusque-là peu touchés par les approches traditionnelles. Et nous explorons déjà de nouveaux canaux comme Instagram ou YouTube.

J’insiste sur le fait que toutes ces campa­gnes sont orchestrées sous l’image et le branding de chaque partenaire. Leur indé­pendance reste entière.

Quel est votre track record dans le recrutement de relationship managers?

Sur ce marché, tout le monde cherche à en récupérer mais peu mesurent vraiment les efforts que cela implique. Il faut beau­coup d’énergie, de méthode… et de per­sévérance.

Lorsqu’un recrutement ne passe pas par le réseau personnel, le processus devient très lourd. Il force à multiplier les prises de contact, les échanges, les entretiens, sou­vent pour peu d’élus à l’arrivée. Pour obte­nir des résultats, nous avons monté un pôle RH qui nous a permis d’identifier et d’atti­rer 25 nouveaux talents dans le groupe au cours de ces douze derniers mois.

Joël Schüepp

Cinerius Financial Partners

Joël Schüepp est le Chief Executive Officer de Cinerius Financial Partners depuis l’an passé. Il combine une solide expérience au croisement de la gestion de fortune et de la stratégie, acquise chez UBS et Credit Suisse, où il a dirigé plusieurs activités internationales, notamment en Allemagne, en Autriche et en Asie. Il y a piloté des initiatives ayant trait à la transformation digitale, à l’innovation et à la croissance. Auparavant, il a passé plus de neuf ans au Boston Consulting Group, où il est devenu Partner au sein de la practice Financial Institutions. Il a travaillé dans les principaux hubs financiers mondiaux, de Zurich à Singapour.

Joël Schüepp est diplômé en Banking & Finance de l’Université de Zurich (summa cum laude) et a suivi un MBA international en échange entre Tsinghua University et la MIT Sloan School of Management.

 

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Roots

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Antoine Blouin
Banque Heritage
«Il faut devenir le sparring partner des GFI dans plusieurs domaines. »

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«Il faut devenir le sparring partner des GFI dans plusieurs domaines. »

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Composition

Solutions EAM

  • Marc Briol
  • Chief Executive Officer
  • Pictet Asset Services

 «Le family office est à la croisée du wealth management, de l’asset management et de l’asset servicing.»

Entre exigences de confidentialité, diversification des services et sophistication technologique, les family offices – single et multi – accélèrent leur professionnalisation. Ils redessinent leurs modèles, affirment de nouvelles attentes et poussent à une institutionnalisation toujours plus marquée de la gestion de fortune.

Par Jérôme Sicard

Quels besoins expriment aujourd’hui les family offices?

D’abord, il faut déjà préciser que nous parlons de deux réalités distinc­tes. Les single family offices, créés pour une seule famille ou un cercle restreint, et les multi family offices, qui gèrent les inté­rêts de plusieurs familles. Pour les uns comme pour les autres, nous constatons cinq attentes majeures. La première, c’est une exigence absolue de discrétion et de confidentialité. La deuxième, c’est une approche d’investissement best-in-class, construite sous forme de blocs modulaires qui s’ajoutent pour composer une offre sur mesure. Troisième élément, la volonté de réduire autant que possible le fardeau opé­rationnel et technologique :- ces structures veulent que tout fonctionne simplement, avec un minimum de contraintes. Vient ensuite l’accès à une gamme de services très large – qu’il s’agisse de fiscalité, de philanthropie, de consolidation et de repor­ting ou d’accès au private equity. Enfin, cin­quième et dernière attente : tous ces family offices veulent bénéficier de prestations de niveau institutionnel, tant dans la qualité de service que dans les principes de tarifi­cation qui leur sont appliqués.

En quoi les défis opérationnels des family offices diffèrent-ils de ceux rencontrés par les gérants indépendants?

Il existe de fortes convergences, mais aussi des différences notables. Comme les gérants indépendants, les family offices tra­vaillent avec des banques dépositaires et ont besoin d’une vision consolidée de leurs portefeuilles. Mais la plupart choisissent un dépositaire unique, ce qui simplifie la rela­tion. Les gérants indépendants, eux, doi­vent souvent jongler avec une multiplicité de contreparties – parfois plusieurs dizai­nes de banques – parce qu’ils reprennent les clients avec leur banque d’origine. Cela rend leur organisation beaucoup plus com­plexe. En revanche, sur les services recher­chés – analyse de performance, reporting, transparence – les besoins se recoupent largement.

Un family office ou un multi family office doit-il forcément déléguer la gestion des actifs financiers?

Historiquement, oui. La sélection des gérants était au coeur de leur rôle, et la ges­tion s’en retrouvait donc déléguée. Mais nous observons un tournant. De plus en plus de structures internalisent une partie de la gestion, surtout les plus importantes, capables de recruter des spécialistes venus du monde bancaire ou de sociétés de ges­tion externes. Le modèle devient hybride : une part des allocations est gérée directe­ment, une autre est confiée à des prestatai­res. Ce qu’on ne voit pratiquement plus, ce sont des structures qui délèguent 100 % ou, à l’inverse, qui internalisent tout. L’époque où une seule banque pouvait couvrir l’en­semble des besoins est révolue.

Comment vous positionnez-vous auprès des family offices aujourd’hui?

Nous sommes capables de couvrir pour eux plusieurs dimensions. D’abord, la structuration des actifs, qu’il s’agisse de créer des fonds dédiés ou de mettre en place des solutions sophistiquées. C’est un savoir-faire que nous avons acquis au contact de notre clientèle institutionnelle et internationale. Ensuite, il y a la mise en oeuvre des stratégies, via nos desks de tra­ding institutionnel. Nous offrons une exécu­tion large, couvrant toutes les classes d’ac­tifs, aussi bien pour les comptes déposés chez Pictet que pour ceux déposés ailleurs. Troisième axe, la technologie : notre solu­tion Pictet Connect permet une intégration fluide avec les PMS du marché, ce qui faci­lite d’autant le reporting, la consolidation et la transmission de données. Nous dispo­sons d’équipes dédiées pour assurer une granularité très fine des informations, essentielle pour ces structures. Enfin, nous offrons un accès privilégié à l’expertise du groupe Pictet : fonds, mandats, private equity, hedge funds, solutions alternatives, stratégies thématiques, etc. L’idée est d’orchestrer cet ensemble pour répondre de manière cohérente et flexible aux besoins de chaque family office.

On parlait de la volonté des family offices d’alléger le fardeau lié à leur dimensionnement IT. Quelles solutions leur proposez-vous dans ce domaine, notamment sur le digital?

Nos solutions s’articulent autour de Pictet Connect, qui donne accès à un reporting stratégique détaillé, à des analyses de per­formance et à des outils de suivi des gérants. Nous pouvons aider ainsi à leur sélection et à leur monitoring en fournis­sant des données extrêmement précises. Nous proposons aussi une véritable capa­cité d’exécution externalisée : nos traders agissent comme un buy-side déporté, sans position propre, ce qui permet aux family offices de ne pas avoir à investir dans des infrastructures coûteuses. Et surtout, nous nous connectons très facilement à leurs systèmes, ce qui réduit les frais liés à l’auto­matisation et simplifie considérablement leur organisation interne.

Comment les gérants indépendants peuvent-ils travailler aujourd’hui avec des family offices?

Il existe plusieurs modes de collaboration. Certains gérants indépendants, très spé­cialisés, peuvent être sélectionnés par un family office pour leur expertise pointue sur une classe d’actifs ou un marché spéci­fique. À l’inverse, nous voyons de plus en plus de gérants indépendants évoluer pro­gressivement vers un modèle proche du multi family office, en élargissant leur spec­tre de services et en intégrant davantage de fonctions institutionnelles. La frontière n’est pas nette : c’est un continuum. Mais ce qui définit un family office reste son appro­che en architecture ouverte et sa capacité à assembler différents prestataires autour des besoins de la famille.

A quel point les services aux family offices requièrent-ils aujourd’hui du sur-mesure?

Énormément. Chaque structure est diffé­rente, non seulement par sa taille mais aussi par son stade de développement. Certaines en sont encore aux débuts, avec un fondateur très impliqué dans les déci­sions d’investissement ; d’autres sont de véritables organisations de plusieurs dizai­nes ou centaines de collaborateurs, avec des départements spécialisés. L’accompa­gnement doit donc être pensé au cas par cas. Cela peut aller de la mise en place d’une ligne de crédit jusqu’à l’accès à cer­taines expertises de gestion. Chez Pictet, nous construisons des équipes et des pro­positions spécifiques pour chaque famille. Le family office est à la croisée du wealth management, de l’asset management et de de l’asset servicing. Il faut composer avec cette complexité.

Comment voyez-vous évoluer ces différents segments – single family offices, multi family offices et gérants indépendants – en Suisse?

Nous voyons plusieurs tendances fortes. D’abord, une montée en puissance des single family offices, qui internalisent davantage de fonctions. Ensuite, une crois­sance rapide des multi family offices, avec des fusions capables de donner forme à des acteurs globaux de plusieurs centai­nes de milliards sous gestion. Ces structu­res adoptent systématiquement une archi­tecture ouverte et cherchent des prestataires capables de les accompagner dans cette logique. Pour les gérants indé­pendants, leur force reste dans l’expertise spécialisée et la relation de confiance – ce rôle de trusted advisor qui fait la différence. Mais certains vont aussi se rapprocher des standards institutionnels, en cherchant à élargir leur offre et à accéder à de nouvel­les classes d’actifs.

Les family offices se professionnalisent-ils autant que les gérants indépendants en ce moment?

C’est flagrant ! Nous observons un haut degré de sophistication dans beaucoup de family offices, capables de recruter des profils issus de grandes banques d’inves­tissement ou de grandes sociétés de ges­tion établies à l’international. Ces équipes savent exactement où se situent les prix de marché et comprennent parfaitement les services qu’elles peuvent obtenir. Par ailleurs, elles sont très rapides dans leur prise de décision. Entre la professionnali­sation des gérants indépendants et celle des family offices, nous assistons claire­ment à une institutionnalisation progressive de la gestion de fortune.

Marc Briol

Pictet Asset Services

Entré chez Pictet en 1995, Marc Briol exerce les fonctions de CEO de Pictet Asset Services, qui fournit des services de banque dépositaire ainsi que d’administration et de gouvernance de fonds à une clientèle composée de gérants indépendants, de gestionnaires de fonds et d’institutionnels. Au sein de Pictet, Marc Briol a précédemment occupé le poste de COO de la division Technology & Operations. Avant cela, il a exercé les mêmes fonctions au sein de Pictet Asset Management de 1997 à 2008 à Londres.

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Roots

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Antoine Blouin
Banque Heritage
«Il faut devenir le sparring partner des GFI dans plusieurs domaines. »

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Interview Chairman

Interview Chairman

  • Interview  Markus Wintsch
  • Chief Executive Officer
  • swisspartners

« Je ne serais pas surpris de voir les GFI passer sous la barre des 1’000 d’ici trois à cinq ans.»

Vieillissement des portefeuilles, essoufflement des modèles, pressions réglementaires et générationnelles : Markus Wintsch aborde sans détour les mutations qui redessinent le paysage des gérants indépendants. A l’entendre, le marché pourrait perdre plus d’un tiers de ses acteurs dans les prochaines années. La consolidation lui semble donc inévitable, mais elle ne se décrète pas pour autant. Peu d’acteurs y sont réellement préparés. D’où son plaidoyer pour un recentrage stratégique : choisir clairement son positionnement, renforcer ses services, nouer des partenariats – en restant cohérent, sans nécessairement courir après la taille.

Par Jérôme Sicard

Le secteur des gérants de fortune est en pleine mutation. Pourtant, la consolidation tarde. Pourquoi?

Vous avez raison. On parle de consolidation depuis des années, mais elle reste très marginale. Je pense que cela est appelé à changer sous peu mais ce n’est pas la règlementation qui en sera le moteur, même si le nouveau cadre de la FINMA a déjà poussé quel­ques centaines d’acteurs à se retirer. Ce qui va vraiment peser, c’est la démogra­phie. C’est le vieillissement à la fois des clients finaux et de leurs gérants. Beau­coup de portefeuilles sont encore traités par des relationship managers proches de la retraite. Or, un processus de trans­mission est complexe et coûteux. Il faut trouver les bons remplaçants, s’assurer que les clients les acceptent, et financer une transition qui va prendre au minimum trois à cinq ans. Beaucoup de petites structures n’ont tout simplement pas la capacité Et c’est ce qui devrait déclen­cher une grande vague de sorties.

Peu de gérants y sont structurellement ou culturellement préparés. Certains voient des opportunités de croissance externe, mais beaucoup sont d’abord focalisés sur leur survie. La consolidation suppose une vision — et du courage. Et ces deux qua­lités sont encore assez rares. Il manque aussi des moyens : capital, énergie opéra­tionnelle, temps. Beaucoup de structures sont absorbées par le quotidien et n’ont ni les ressources ni la disponibilité pour penser une transformation profonde.

Pourquoi si peu de gérants sont-ils capables de fusionner?

Il y a d’abord une dimension personnelle. Fusionner, c’est renoncer à une partie de ses revenus. Ensuite, cela n’a de sens que s’il y a une vraie compatibilité — à tous les niveaux : équipes, culture, méthodes. Et puis il y a les egos à gérer avec parfois quelques considérations assez triviales. Qui prendra le poste de CEO? Où seront situés les bureaux? Quelle machine à café sera instal­lée? Ce sont souvent des détails qui blo­quent avant même d’aborder les questions d’investissement. Si les fondamentaux ne sont pas alignés, l’opération échoue.

S’ajoute à cela la complexité de l’actionna­riat. Beaucoup de structures sont détenues par plusieurs associés, avec des vues très différentes. Certains veulent sortir, d’autres continuer, et les plus jeunes n’ont souvent pas les moyens de racheter. Cela crée des blocages. Enfin, il y a un aspect identitaire : ces entreprises sont le reflet de leurs fon­dateurs. Leur demander de fusionner, c’est parfois leur demander de renoncer à une partie d’eux-mêmes.

Les audits de la FINMA peuvent-ils servir de détonateur?

Pas vraiment. De ce que j’entends, les audits se passent plutôt bien. La réglemen­tation exerce une réelle pression sur les structures, mais elle reste gérable. Ce qui va faire basculer le secteur, c’est l’accumu­lation : les coûts qui augmentent, la vision qui s’érode, les attentes des clients qui changent. C’est plutôt cette combinaison qui va s’avérer décisive.

Qu’est-ce qui va accélérer la consolidation?

Plusieurs facteurs. Des revenus sous pres­sion, une conformité de plus en plus exi­geante, et des banques dépositaires qui attendent un volume minimum pour main­tenir la relation. Certaines préfèrent ne plus servir les GFI en dessous d’un certain seuil d’encours. Il y a aussi la pression généra­tionnelle : les jeunes clients ont d’autres attentes. Si vous n’y répondez pas, vous vous mettez hors-jeu.

Il faut aussi parler du niveau de service. Les clients veulent aujourd’hui des solu­tions plus complètes : fiscalité, gestion transfrontalière, consolidation, digital. Peu d’acteurs peuvent tout offrir seuls. Le modèle réactif, à périmètre restreint, ne va bientôt plus suffire.

Si ce ne sont pas les EAM eux-mêmes, qui va piloter ce mouvement de consolidation?

Je vois quatre profils d’acteurs.

Les consolidateurs, comme Quaestor Coach, Cinerius, Focus Financial Partners. Leurs modèles ont connu des fortunes diverses, et certains ont d’ailleurs quitté le marché suisse.

Des fonds de private equity, avec une approche plus offensive : acheter, regrou­per, rationaliser, revendre.

Des banques dépositaires. Quelques-unes ont réussi des acquisitions ou pris des participations dans différentes sociétés, mais il n’y a pas vraiment de mouvement d’ampleur. Beaucoup observent.

Et enfin les family offices, voire les trustees. Ce sont souvent les acteurs plus intéressants. Ils pensent long terme, apportent leurs clients, leur réseau, laissent les équipes en place, et raisonnent stratégiquement.

Les plus crédibles dans la durée sont ces family offices et ces trustees, pour peu qu’ils aient une certaine envergure. Ils ont la patience, les synergies et une vraie logi­que industrielle.

Il y a environ 1’600 gérants indépendants agréés par la FINMA. Leur nombre est-il appelé à se réduire autant que ce fut le cas pour les banques privées en Suisse?

Je ne serais pas surpris que l’on passe sous la barre des 1’000 d’ici trois à cinq ans. C’est une estimation assez prudente, je pense. De nouvelles structures vont apparaître, de grande qualité, avec des profils très expérimentés, mais la tendance nette sera clairement à la baisse.

La première vague de filtrage a été régle­mentaire, via les agréments. La prochaine sera naturelle : certains disparaîtront faute de relais, d’autres parce qu’ils ne peuvent pas changer d’échelle. D’autres enfin choi­siront de sortir plutôt que de continuer dans un environnement devenu pour eux trop contraignant.

Que deviendront ces 600 sociétés appelées à disparaître?

La plupart fermeront. Les clients passe­ront chez les banques dépositaires. Quel­ques structures fusionneront, certaines vendront leurs portefeuilles. Mais le scéna­rio dominant sera la liquidation. Quand une société n’a aujourd’hui ni la volonté ni les moyens de se développer, je doute qu’elle puisse le faire demain.

Il y aura aussi des sorties progressives : certains partenaires passeront la main en douceur, les clients se récupéreront ailleurs, l’activité se diluera lentement.

Quel rôle swisspartners entend jouer dans ce contexte?

Nous venons d’intégrer une boutique zurichoise, avec trois gérants. Nous som­mes ouverts à toute discussion, au rachat de petites équipes, de sociétés de notre taille, voire de structures plus grandes. Mais il faut surtout qu’elles soient com­patibles avec notre modèle pour que cela fasse sens. La culture compte : clien­tèle, style d’investissement, valeurs. Sans cela, une fusion ne reste jamais qu’un montage administratif.

Nous savons que la gouvernance est sou­vent le point d’achoppement. Beaucoup de sociétés sont détenues par des associés gérants, avec des visions très différentes. Cela rend toute opération plus complexe. Et souvent, les attentes de prix sont décon­nectées de la réalité. On ne «vend» pas une relation client comme un actif ordinaire.

Nous croyons au dialogue. Si les esprits, les ambitions et les modèles s’alignent, alors cela vaut la peine de creuser. Mais nous ne courons pas après la taille. Ce qui nous intéresse, c’est de construire quelque chose dans la durée.

Et l’Alliance?

L’Alliance regroupe aujourd’hui 42 mem­bres, tous avec plus d’un milliard sous ges­tion. Ce n’est pas une fédération profes­sionnelle, mais un groupement d’intérêt. L’idée de départ était de partager les bon­nes pratiques, de renforcer la collaboration entre pairs et de faire entendre une voix collective. Nous organisons des groupes de travail, facilitons les échanges avec les dépositaires, les fournisseurs IT, et déve­loppons des projets communs. Bien évi­demment, les membres de l’Alliance sont appelés à jouer un rôle central dans cette consolidation au vu de leur taille et de la qualité de leurs structures.

Quel poids l’Alliance peut-elle atteindre d’ici 2030?

Aujourd’hui, nos membres gèrent environ 150 milliards de francs et emploient 1’800 personnes. On peut atteindre les 200 mil­liards d’ici 2030. Mais au-delà des chiffres, c’est l’influence collective qui compte : vis-à-vis des régulateurs, des prestataires, du marché de l’emploi. Si on structure bien ce segment de l’industrie, il peut devenir une référence majeure.

Au-delà de la consolidation, comment le métier va-t-il évoluer?

Chaque gérant doit clarifier sa stratégie. Tout part de trois questions : qui sont vos clients, où sont-ils installés, et que leur pro­posez-vous? Ensuite, il faut choisir son modèle. Ou bien vous vous positionnez comme un spécialiste et vous êtes le meilleur dans un domaine précis — actions suisses, private equity, crypto, etc. Mais alors il faut surperformer…Ou bien vous êtes un géné­raliste, un guichet unique. C’est le choix qui a été effectué chez swisspartners. Nous cou­vrons la gestion, le fiduciaire, l’immobilier, les services de family office, la consolidation des avoirs, l’assurance. Notre clientèle est surtout suisse, patrimoniale. C’est là que notre valeur ajoutée est la plus forte.

Le métier évolue aussi dans sa relation avec le client. Ce qui était un plus est devenu un standard : outils digitaux, trans­parence, support multi-juridictionnel.

Enfin, la pérennité passe par l’équipe et la qualité des collaborateurs qu’elle rassem­ble. Nous investissons dans l’éducation, les programmes de formation, les parte­nariats avec les écoles. Il faut être capable d’attirer, de former et de retenir la pro­chaine génération.

Qu’est-ce qui fera le succès d’un gérant suisse dans les 10 ans?

La capacité à s’adapter, à avoir une vision claire, et à inspirer la confiance à différen­tes générations de clients. La taille peut aider, mais elle ne décide pas de tout. Ce qui compte, c’est d’être pertinent. Ceux qui bougent trop tard seront dépassés. Ceux qui savent se remettre en question et anticiper resteront dans la course.

Markus Wintsch

swisspartners

Markus Wintsch est CEO et associé de swisspartners. Il a rejoint le groupe en 1995. A l’époque, il n’était que le sixième collaborateur à y entrer. En 2001, il a été nommé CEO, pour assumer la direction stratégique de l’entreprise. En 2017, il a pris la tête du Group Management Board, qu’il dirige toujours aujourd’hui. Markus a commencé sa carrière chez UBS, où il a été senior relationship manager de 1992 à 1995.

Il est également vice-président de l’Alliance des Gestionnaires de Fortune Suisses, un groupement d’intérêt qui rassemble les sociétés de gestion aux encours de plus d’un milliard. L’Alliance vise à favori­ser entre elles l’échange de bonnes pratiques et à structurer le dialo­gue avec les dépositaires, fournisseurs et autorités de surveillance, dans une industrie en pleine recomposition.

 

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Instrument

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  • Aurélie Léger
  • Responsable de l’activité Financement
  • Indosuez Wealth Management

« Pour les gérants, le crédit est devenu un outil de conquête commerciale. »

Dans un contexte où la flexibilité financière est devenue un levier stratégique, le crédit s’impose désormais comme un pilier de la gestion de patrimoine. Les solutions de crédit se sont diversifiées, sophistiquées et transformées en véritable outil de conquête commerciale pour les gérants. Aurélie Léger en dresse ici le panorama.

Par Jérôme Sicard

Quels sont les types de crédits les plus fréquemment sollicités aujourd’hui ?
Le produit phare reste le crédit Lombard, qui permet de générer de la liquidité sur un portefeuille d’actifs financiers. Il représente plus de 80 % de nos encours. Ces financements s’appuient notamment sur des portefeuilles d’actifs traditionnels, les  fonds de private equity/dette, ou encore des contrats d’assurance-vie.
Nous finançons également l’immobilier, résidentiel ou commercial, principalement en Suisse, en France, à Monaco, à Londres. ou à Singapour. Nous pouvons également élargir nos capacités de financement grâce à Crédit Agricole CIB, notre Banque d’investissement, ainsi que nos sociétés sœurs implantées au Benelux ou en Europe du Sud (Italie, Espagne). Cette activité représente environ 15 % de nos emplois. Nous nous basons sur la valeur de marché estimée par un expert externe agréé ou le prix d’acquisition. Pour les actifs commerciaux, c’est la capacité de rendement qui prime.
Enfin, nous intervenons aussi sur des financements plus atypiques : jets privés, yachts en leasing, ou encore certaines sociétés non cotées, de préférence déjà suivies par le Groupe.

Comment l’offre a-t-elle évolué ces dernières années ?
Nous avons cherché à monter en gamme. Notre politique de crédit a été revue pour affiner les valeurs de gage, notamment sur les obligations et les produits structurés. Là où nous appliquions auparavant des grilles assez larges par tranche de maturité ou de notation, nous disposons désormais de matrices très fines, ce qui nous rend plus compétitifs face à la concurrence.
Nous avons également accru nos valeurs de gage sur le private equity, domaine dans lequel Indosuez dispose d’une réelle expertise. C’est un axe que nous allons davantage mettre en avant. D’autres demandes – par exemple sur les œuvres d’art – nous amènent à tester la faisabilité de nouveaux produits. Nous ne disons pas toujours oui, mais ces sollicitations nourrissent nos réflexions stratégiques.

Dans quelle mesure le crédit est-il devenu un outil à part entière dans la gestion patrimoniale ?

Le crédit est devenu un levier incontournable. Il permet d’optimiser la structuration patrimoniale, de diversifier, d’améliorer l’allocation de liquidités, de financer des investissements sans se désinvestir, de préparer des transmissions, d’optimiser la fiscalité, et bien sûr d’augmenter la performance du portefeuille grâce à l’effet de levier.
Son usage s’est généralisé, notamment auprès des jeunes générations qui le perçoivent comme un outil naturel d’optimisation. Les clients plus âgés sont parfois plus réticents – certains n’ayant jamais eu recours au crédit – mais la tendance est claire. Pour les gérants, le crédit est devenu un outil de conquête commerciale et un facteur différenciant.

Pourquoi est-il si important, pour un gérant de fortune, d’intégrer des solutions de crédit à sa panoplie ?
Aujourd’hui, un gérant doit pouvoir répondre à l’ensemble des besoins de sa clientèle, qu’il s’agisse de générer rapidement de la liquidité, de financer un bien immobilier à l’étranger ou encore de mettre en place des montages plus sophistiqués liés au private equity ou à la transmission. Sans ce volet, son offre reste incomplète et il prend le risque de voir le client se tourner vers une banque ou un autre gérant.

L’intégration du crédit change la nature de la relation : elle permet au gérant de devenir un partenaire global, capable d’accompagner son client dans les moments décisifs. C’est un outil de fidélisation puissant, parce qu’un financement engage dans la durée, et c’est aussi un levier stratégique car il vient renforcer la confiance. En outre, la structuration d’un crédit donne au gérant une vision plus fine du patrimoine global et lui ouvre de nouvelles pistes de conseil. En un mot, proposer des solutions de crédit, c’est élargir le champ de ses compétences, sécuriser la relation et créer une valeur ajoutée que peu d’acteurs indépendants peuvent offrir aujourd’hui.

Sur ce chapitre, comment collaborez-vous avec les gérants externes et les family offices ?
Nous travaillons avec de nombreux gérants et family offices en Suisse, au Moyen-Orient et en Asie – où nous disposons également d’une équipe dédiée. Nous exécutons, par exemple, des financements hypothécaires en Europe pour les clients de Singapour, Hong Kong, Abou Dhabi ou Dubaï.
Avec nos partenaires, nous privilégions une relation tripartite et transparente. Nous leur présentons régulièrement notre offre – qu’il s’agisse de Lombard, de crédits immobiliers ou de financements plus atypiques – afin qu’ils connaissent précisément notre cadre d’intervention. Cette collaboration crée de la valeur : elle donne plus de visibilité sur le patrimoine global du client et permet de proposer davantage de solutions. Pour les family offices, cela peut aller jusqu’à introduire le client auprès d’autres entités du Groupe, comme par exemple notre banque d’investissement quand il s’agit de ses entreprises.

Comment sont structurées les solutions de financement chez Indosuez Wealth Management ?
Sur mesure. Nous structurons nos solutions de financement de façon totalement personnalisée. Chaque dossier fait l’objet d’une analyse approfondie, intégrant la situation patrimoniale globale du client, ses objectifs, ses besoins et la nature de ses actifs. Nous examinons aussi bien le mode de détention que la liquidité ou la volatilité des actifs pour déterminer quel type de crédit peut être mis en place. Grâce à la solidité de notre bilan et à nos capacités d’ingénierie – aussi bien en matière de crédit que dans nos équipes d’ingénierie patrimoniale – nous sommes capables de proposer des montages allant du plus simple au plus sophistiqué, adossés à un large éventail de garanties : financières, immobilières, voire non cotées.

Proposez-vous des financements adossés à des investissements non cotés ?
Oui, c’est un segment en très forte croissance. Nous finançons des fonds de private equity, de dette privée, ou encore certaines participations directes dans des sociétés non cotées, lorsqu’elles sont bien encadrées. Notre clientèle, très entrepreneuriale, est souvent investie dans ces actifs par nature illiquides. Ces financements leur permettent de liquéfier, de diversifier ou encore de préparer des transmissions. Il nous est arrivé, par exemple, de financer les enfants d’un client pour leur permettre de racheter des participations familiales, ou encore d’accompagner un acquéreur dans une opération de transmission d’entreprise.

Quelles sont les contraintes spécifiques à ce type de financement ?
La principale difficulté tient à la liquidité et à la valorisation. Contrairement aux titres cotés, ces actifs ne sont pas valorisés quotidiennement. Nous mettons donc en place des garde-fous : par exemple des valorisations indépendantes régulières, exigences de diversification, fortune nette minimale du client. Nous analysons aussi les pactes d’actionnaires, car certains prévoient l’accord des autres associés en cas de nantissement, ou leur accord prioritaire en cas de vente. Dans certains cas, nous demandons même à ce que ces pactes soient adaptés pour sécuriser la banque.
Ces précautions garantissent la stabilité des montages. Grâce à la qualité de nos clients et à la rigueur du suivi, nous rencontrons très peu de cas problématiques. Cela confirme que ce type de financement, bien structuré, est un outil puissant pour accompagner les entrepreneurs et leurs familles dans la durée.

Aurélie Léger

Indosuez Wealth Management

Aurélie Léger a rejoint l’équipe Financing d’Indosuez Wealth Management en 2022. Elle a entamé son parcours professionnel à Paris en 2006 à la Société Générale Corporate & Investment Banking au sein de la division financement immobilier commercial pour la clientèle entreprise et institutionnelle. En 2008, elle a intégré le département du conseil en financement d’infrastructures de la Banque Edmond de Rothschild à Genève et a rejoint en 2011, Aurélie les équipes Wealth Management de BNP Paribas (Suisse) en tant que spécialiste en structuration de financements sur-mesure pour les clients UHNW. Aurélie Léger a suivi une formation en école de commerce avec spécialisation en Finance dispensée par l’ESSEC.

 

SOLUTIONS EAM
Roots

Roots

Antoine Blouin
Banque Heritage
«Il faut devenir le sparring partner des GFI dans plusieurs domaines. »

SOLUTIONS EAM
Roots

Roots

Antoine Blouin
Banque Heritage
«Il faut devenir le sparring partner des GFI dans plusieurs domaines. »

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Alliance

Solutions EAM

  • Nicole Curti
  • Présidente
  • Alliance Suisse des Gestionnaires de Fortune

 «Il faut que notre métier ait une image plus forte, plus crédible.»

Présidée par Nicole Curti, l’Alliance des Gestionnaires de Fortune Suisses s’est donné pour mission de renforcer l’image, la crédibilité et l’attractivité du métier de gérant indépendant. Professionnalisation, formation, innovation, synergies entre membres, reconnaissance institutionnelle : autant d’initiatives stratégiques que l’Alliance mène pour fédérer une communauté de plus en plus engagée.

Par Jérôme Sicard

Valoriser la profession de gérant indépendant

Nous voulons donner au métier de tiers gérant une image plus professionnelle. C’est une profession qui mérite d’être mieux comprise, mieux respectée. La FINMA nous a d’ailleurs beaucoup aidés. La nouvelle règlementation, pratiquement aussi exigeante pour les gérants indépendants que pour les banques, a renforcé notre légitimité. Autrefois, toutes sortes de profils pouvaient se lancer dans la gestion de fortune avec des parcours assez divers, sans avoir nécessairement l’expérience requise ni d’ailleurs la structure. Longtemps, les gérants ont formé un ensemble assez hétéroclite. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Au sein de l’Alliance, nous considérons cette reconnaissance formelle comme une base essentielle. Notre mission est de la porter et de l’incarner. Nous en sommes en quelque sorte le relais institutionnel. A notre façon, nous voulons être une vitrine pour le métier de gérant indépendant.

Il ne faut pas pour autant perdre notre agi­lité. L’ADN de la Suisse, ce sont les petites et moyennes entreprises. Il en va de même dans le secteur de la gestion de fortune. Tous autant que nous sommes, nous ani­mons de petites structures très agiles, très efficaces. C’est ce qui fait d’ailleurs la force de notre secteur. Nous ne cherchons pas à devenir tous des mastodontes. Un gérant indépendant peut parfaitement offrir un service professionnel avec des actifs s’élevant à 1 milliard. Il ne faut pas croire qu’il en faut 10 ou 15 pour justifier de ses compétences.

Attirer les talents

Nous voulons tous attirer des talents au sein de nos structures. C’est l’un des enjeux les plus importants auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Nous aimerions voir par exemple les relationship managers en poste dans les banques penser à nous lorsqu’ils envisagent de changer d’établissement. Plutôt que se tourner vers d’autres banques, nous préférerions qu’ils voient la gestion indépendante comme une alternative parfaitement légitime avec, pour eux, des perspectives tout aussi attrayantes.

Mais pour cela, il faut que notre métier ait une image plus forte, plus crédible. Les talents qui apparaissent sur nos radars doivent savoir que nous avons des structures solides, des outils très avancés, un cadre réglementaire, et une forte communauté rassemblée derrière nous. Voilà ce que nous essayons d’accomplir au travers de l’Alliance : donner envie de nous rejoindre, de nous rendre attractifs pour les meilleurs profils, y compris les plus jeunes.

Encourager les synergies

A l’Alliance, fédérer les membres, encou­rager les synergies entre nous, est devenu un axe prioritaire. L’association a profondé­ment évolué ces dernières années. D’un simple regroupement d’acteurs historique­ment concurrents, elle s’est transformée en véritable communauté. Des outils concrets ont été mis en place pour faciliter nos échanges. Je pense par exemple au Com­pliance Hub, où les responsables com­pliance partagent leurs pratiques et leurs solutions. Des groupes de travail sur des sujets clés comme l’investissement, la réglementation, les produits maison, ou encore les outils technologiques ont égale­ment été mis en place. Et des canaux plus informels sont en réflexion – comme un chat collaboratif – pour fluidifier les problè­mes rencontrés au quotidien.

Au-delà de ces dispositifs, c’est tout un état d’esprit qui s’est installé : la solidarité, l’échange spontané, le réflexe d’appeler un confrère – peu importe qu’il soit un concurrent ! – pour un conseil. Certains liens sont devenus amicaux. Aujourd’hui, les membres se retrouvent lors d’apéros organisés dans leurs bureaux, d’événe­ments comme le CEO Summit, ou simple­ment autour d’un déjeuner. Une vraie dynamique collective s’est créée, bien dif­férente de l’image formelle qu’on associe souvent à notre secteur.

Développer les compétences

Nous travaillons énormément sur le volet formation. Nous avons monté des modules certifiés SAQ, en partenariat avec BDO notamment. Des webinaires sur l’AML, la réglementation, la cybersécurité ont été aussi organisés. Au chapitre de la cybersécu­rité, nous sommes allés jusqu’à simuler des campagnes de phishing dans les équipes pour tester les réactions des collaborateurs.

Nous avons lancé en parallèle des micro-formations continues. Toutes les deux semaines, nous produisons une courte vidéo, avec deux ou trois questions, et nous maintenons ainsi le niveau de vigilance de nos staffs. C’est très simple, mais très effi­cace. Et gratuit pour tous les employés membres de l’Alliance.

Nous avons également proposé des ses­sions entièrement consacrées à LinkedIn. Comment optimiser son profil ? Comment concilier comptes entreprises et comptes personnels ? Comment se familiariser avec l’algorithme… Nous voulons que chaque membre puisse développer ses compé­tences au-delà de la finance, sur la commu­nication, le digital, la tech, entre autres…

Promouvoir l’innovation

Nous avons tous beaucoup investi dans les outils. Il n’en demeure pas moins que cha­que membre de l’Alliance utilise un PMS ou un CRM différent. Certains utilisent Wize, d’autres Expertsoft, ou Infront qui a racheté Assetmax. La liste est longue. Nous avons donc créé des groupes de travail par PMS. L’idée, c’est de mutualiser les besoins, de se coordonner sur les déve­loppements demandés, et de négocier ensemble pour obtenir un service et une solution digitale correspondant véritable­ment à nos besoins.

Ce n’est pas simple, bien sûr, mais ça avance. On essaie aussi de servir d’inter­face entre les fournisseurs et les membres, pour que les produits s’adaptent vraiment à nos besoins. Et c’est ce rôle que l’ASWM peut jouer, parce qu’un membre n’aurait pas ce poids s’il était seul.

Renforcer les relations institutionnelles

L’Alliance jouit désormais d’une vraie cré­dibilité auprès des institutions. Nous voyons la FINMA deux fois par an, à leur demande. Nous sommes devenus pour eux des inter­locuteurs privilégiés dans la mesure où nous représentons les gérants les plus influents de la place. Nous menons aussi des échanges réguliers avec l’Asset Mana­gement Association Switzerland, et la Swiss Banking Association. Nous discutons même de la création d’un groupe de travail spéci­fique aux gérants indépendants au sein de l’ASB, sur le modèle luxembourgeois.

Sur le plan international, nous avons d’ailleurs des liens avec l’ABBL au Luxembourg, de même qu’avec Dubaï et Singapour… Ce sont des échanges très enrichissants. A terme, nous souhaitons que l’Alliance soit reconnue comme un acteur de référence dans la gestion de fortune, en Suisse et à l’in­ternational. Nous sommes une vitrine insti­tutionnelle pour la profession et nous vou­lons être entendus à ce titre.

Organiser des événements pour renforcer la visibilité et la communauté

Nos événements donnent corps à l’Alliance. Nous nous retrouvons souvent. Je pense par exemple au CEO Summit, devenu l’un de nos moments forts. Cette année, nous avons visité le Palais fédéral à Berne, rencontré des parlementaires, découvert une étude de marché de BCG, et organisé un speed-dating entre membres. Nous avons aussi eu la chance d’avoir parmi nous Sabine D’Ame­lio-Favez, directrice du départment fédéral des finances, Patricia Danzi , directrice générale du SECO, et Tim Radjy, fondateur et président de AlphaMundi.

Nous avons également monté les Custody Bank Awards qui connaissent un succès fou. Ils ont pris une ampleur incroyable en quel­ques années et les banques dépositaires apprécient énormément notre démarche.

A moindre échelle, nous organisons aussi des apéros chez les membres, qui invitent à tour de rôle, ce qui permet aux employés de mieux connaître les autres membres et faciliter l’échange entre eux.

Et bien sûr, tout ce travail est relayé sur les réseaux sociaux. Nous animons notre Lin­kedIn, nous relayons les publications de nos membres. Nous mettons en valeur leurs équipes, leurs histoires. Encore une fois, nous avons pour objectif de structurer une communauté professionnelle, de la rendre vivante, visible, connectée.

Nicole Curti

Capital Y

Managing partner de Capital Y, la boutique genevoise, Nicole Curti préside l’ASV-ASWM, l’Alliance des Gestionnaires de Fortune Suisses, depuis mars 2022. Elle travaille dans la gestion de fortune depuis 25 ans. Elle a d’abord passé dix ans chez Lombard Odier notamment au sein du département Key Clients. Elle a ensuite créé et dirigé la filiale Suisse de Stanhope Capital avant de rejoindre Capital Y. Nicole est membre de plusieurs conseils d’administration ou consultatifs. Elle siège également au comité central de Swiss Athletics. Elle possède un Bachelor en sciences politiques de l’Université de Lausanne et un MBA de l’ESADE Business School de Barcelone.

SOLUTIONS EAM
Roots

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Antoine Blouin
Banque Heritage
«Il faut devenir le sparring partner des GFI dans plusieurs domaines. »

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