MarCom

Solutions EAM

  • Fanina Karabelnik
  • Spécialiste Marketing & Communication

Les buzzwords ne donnent pas toujours à votre communication le résultat escompté

Transparence, excellence, durabilité, personnalisation et quelques autres encore… Ces mots-clés saturent la communication des gérants de fortune. Répétés à l’envi, ils finissent par s’user et rendre les discours indifférenciés. L’enjeu n’est pas de les écarter, mais de leur donner de la matière, de les traduire en histoires concrètes, capables de transformer des slogans trop convenus en véritables marqueurs d’identité.

« Durable, digital, efficace… » Ce sont trois mots que l’on retrouve partout chez les gestionnaires de fortune. Dans les pitch decks, sur les sites web, dans les présentations. Ils sonnent moderne, sérieux, rassurants – et pourtant, ils laissent le plus souvent une impression de vide.

Lors d’un échange que j’ai eu récemment avec un gérant indépendant, c’est précisément cette formule qui est ressortie quand je lui ai demandé ce que sa société incarnait. Plus tard, il m’a raconté la façon dont il accompagnait, depuis plus de quinze ans, une même famille d’entrepreneurs – au fil des successions, des phases de marché compliquées, avec une rare combinaison de patience et de pragmatisme. Là résidait la vraie histoire. Mais elle ne figurait nulle part dans sa communication officielle.

Le charme – et le piège – des grands mots

Un rapide tour d’horizon des sites de gérants de fortune suffit pour le constater : les mots-clés se répètent. Presque tous mettent en avant des « solutions sur mesure ». Presque tous revendiquent une « longue expérience ». Certains insistent sur leurs « processus digitaux ». D’autres jurent par «l’excellence de leurs services» ou leur statut de « Trusted Partner ».
À première vue, cela paraît professionnel. À la deuxième, cela paraît plutôt interchangeable.

Ce qui manque le plus souvent est de savoir montrer comment ces promesses se traduisent concrètement. «Proximité » signifie-t-elle que le managing partner reste personnellement joignable ? «Efficacité » veut-elle dire que les reportings sont disponibles en 24 heures plutôt qu’en une semaine ? Et « la durabilité » ? Se limite-t-elle à quelques exclusions ou repose-t-elle sur des critères plus mesurables ?

Des histoires plutôt que des étiquettes

L’enjeu n’est pas de bannir ces buzzwords, mais de leur donner, ou de leur redonner de la substance.
Ce sont les petites histoires qui rendent les promesses tangibles : la « transparence » se vit à travers des exemples concrets de mandats, la « stabilité » se démontre dans les crises de marché, «l’innovation » devient bien tangible quand des processus sont objectivement plus rapides, plus simples, plus sûrs. Même le déroulement d’un processus d’investissement peut révéler une approche réellement personnalisée – bien plus que l’affirmation, mille fois entendue, de proposer des «solutions individuelles ».

Un rôle décisif

Le langage n’est pas qu’un emballage. Il joue un rôle déterminant, Votre boutique se fond-elle dans la masse, ou parvient-elle à affirmer sa singularité ?
Celui qui parvient à charger ses mots-clés d’histoires vécues crée à la fois proximité et différenciation.

Alors, lors de la rédaction de votre prochain texte, vous devez vous poser la question suivante : vos clients vont-ils comprendre immédiatement que ces mots viennent de vous – ou pourraient-ils tout aussi bien les lire sur les sites de dix concurrents ?

C’est là que réside l’opportunité : ne pas multiplier les slogans creux, mais afficher une réelle singularité.

Fanina Karabelnik

Fanina Karabelnik conseille des entreprises financières – allant des gérants de fortune aux family offices – dans les domaines du marketing, de la communication et de la stratégie de marque. Diplômée en gestion d’entreprise de l’Université de Saint-Gall et forte de près de 15 ans d’expérience dans le secteur financier, notamment à des postes de direction en marketing et communication, elle allie réflexion stratégique et mise en œuvre opérationnelle.
Dans sa série Marketing & Communication, destinée aux gestionnaires de fortune, elle partage des aperçus de son quotidien professionnel – et remet ainsi le marketing au centre de la discussion.

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Renouvellement

Solutions Digitales

  • Interview Cédric Baiker
  • Fondateur et managing partner
  • WIZE by TeamWork

« Les nouveaux core banking systems, c’est moins de coûts, moins de complexité »

Conçus voilà trop longtemps, les core banking systems pèsent de plus en plus lourd dans les charges et le fonctionnement des banques. Avec Quilvest, WIZE by TeamWork a démontré qu’une alternative existe : une architecture intégrée front–to–back, pensée pour les établissements de taille intermédiaire. Une première qui pourrait bien préfigurer un changement profond dans la manière dont les banques abordent leur système central.

Par Jérôme Sicard

 

Quels sont aujourd’hui les principaux problèmes des banques avec leur core banking systems « historiques » ?
Le premier problème, c’est le coût. Ces systèmes ont été conçus dans les années 1990 ou 2000 et, depuis, il a fallu empiler les couches technologiques pour en assurer l’évolution, tant bien que mal. Du coup, les CTO se retrouvent avec des millefeuilles impossibles à digérer. Chaque mise à jour, chaque adaptation devient une opération lourde et onéreuse. Les banques paient pour entretenir des systèmes vieillissants, mais aussi pour déplacer en permanence des consultants qui facturent jour après jour, parce que l’éditeur a construit son modèle économique sur cette dépendance. Et comme personne n’a envie de changer de core banking tous les cinq ans, les établissements se retrouvent enfermés dans un cercle vicieux. Ils doivent maintenir un système obsolète qui leur coûte de plus en plus cher, alors même que la pression sur les marges bancaires est chaque année plus forte.

Comment aborder le renouvellement de ces systèmes vieillissants ? Transformation radicale ou migration progressive ?
Les deux approches sont envisageables, bien sûr, mais aucune n’est simple. L’option radicale, le « big bang », consisterait à tout jeter et à repartir de zéro. Techniquement, ce serait sans doute la solution la plus saine. Mais dans la pratique, combien de dirigeants veulent prendre ce risque ? Personne n’a envie d’être celui qui signe le projet et devient le fusible en cas de dérapage du calendrier ou de bug du système au lancement.

L’autre approche, c’est la migration progressive. Remplacer morceau par morceau, tout en continuant à exploiter l’ancien système. Mais là encore, la complexité est énorme, parce qu’il faut interfacer chaque nouvelle brique avec tout ce qui existe déjà. Chaque satellite connecté rajoute des coûts, des délais, des risques. Dans les deux cas, les banques savent qu’elles devront franchir le pas tôt ou tard. Plus elles attendent, plus la facture du changement s’alourdira.

Quels aspects de ces systèmes sont aujourd’hui les plus dépassés ?
La partie Front, sans hésiter. Ces core banking historiques sont de bons outils de middle et de back office. Pour la robustesse opérationnelle, rien à dire. Mais pour les gérants, pour les clients, c’est catastrophique. Les banques se retrouvent avec des modules frontaux hors de prix, ou alors sans rien. Elles bricolent avec des solutions tierces, qu’elles doivent ensuite intégrer, au prix d’une complexité folle. Et quand on parle d’intégration, il faut se souvenir qu’au moment où ces systèmes ont été conçus, les API n’existaient pas. Aujourd’hui, tout dialogue en temps réel via API. Ces anciens core banking, eux, obligent à rajouter des couches intermédiaires pour simuler une modernité qu’ils n’ont pas. Ça coûte cher, c’est fragile, et ça ne trompe personne.

À quoi vont alors ressembler les core banking systems de nouvelle génération ?
À des systèmes intégrés front-to-back, pensés non pas pour les mastodontes mais pour les petites et moyennes banques. Ces établissements n’ont ni l’intérêt ni les moyens de dépenser des fortunes pour des solutions sur-mesure construites à grands renforts de développeurs et d’ingénieurs systèmes. Ils ont besoin d’outils intégrés, où tout est réuni dans la même solution: gestion de portefeuilles, middle office, back office, e-banking, app mobile. C’est ce que nous avons conçu avec WIZE. Le gain est énorme : plus besoin de multiplier les systèmes, plus besoin de gérer des interfaces à n’en plus finir, plus de duplications de données. Tout est dans une seule base, accessible et utilisable en temps réel. Pour une banque de moins de 30 milliards d’actifs, c’est la différence entre survivre et s’étouffer sous ses coûts.

Qu’apportent concrètement ces systèmes NextGen, aux banques comme à leurs clients ?
Pour les banques, c’est d’abord un gain en termes d’efficience. Tout se joue en temps réel : plus de retard dans les traitements nocturnes, plus de décalages entre les systèmes. Moins de coûts, moins de complexité, un time-to-market accéléré. Quand une banque veut lancer un nouveau service, elle peut le faire vite, au lieu de s’embarquer dans des projets interminables.
Pour les clients, l’impact est tout aussi fort. Aujourd’hui, l’image d’une banque passe par les outils qu’elle met à leur disposition : une app mobile moderne, un e-banking performant, un reporting clair. Or, beaucoup de petites banques n’ont pas les moyens d’acheter les modules frontaux de leurs fournisseurs historiques. Résultat : elles offrent un e-banking dépassé, ou rien. Nous, nous intégrons ces outils directement dans WIZE. Et ça change tout. Parce que la nouvelle génération ne se contente pas d’un accès web : elle vit sur son smartphone. Ne pas offrir de solution mobile, c’est se couper d’un pan entier de clientèle.

Pourquoi vous être attaqués à ce marché?
Ce n’est pas une question de pivot ou de diversification. Nous avons conçu WIZE dès le départ avec une architecture front–middle–back intégrée qui pouvait nous servir aussi un jour à développer un core banking system. Au début, nous nous sommes concentrés sur les gérants externes et les maisons de titres. Puis, progressivement, nous avons élargi à des banques. Nous avons appris en avançant, en construisant un produit solide, mais sans chercher à réinventer la roue. Un processus de back-office reste un processus de back-office. Vouloir le réinventer, c’est payer très cher pour finir par retomber sur les mêmes standards. Nous avons choisi l’intégration, la simplicité, et une approche progressive, qui correspond aux besoins réels du marché.

Quelles erreurs les banques doivent-elles éviter quand elles envisagent une refonte de leur système central ?
La grande erreur, c’est de croire que la difficulté est technique. La technique, nous savons la gérer. Le vrai défi, c’est le facteur humain. Les équipes back et middle office ont dix ans d’habitudes. Elles savent où cliquer, quel process suivre, même si le système est obsolète et inefficace. Quand on leur change l’outil, elles perdent leurs repères, et c’est normal qu’elles résistent. Le rôle du fournisseur est alors d’accompagner ce changement, de rendre l’ergonomie intuitive, de limiter les besoins de formation. Plus l’outil est simple à prendre en main, plus la transition se passe bien. Ignorer cette dimension humaine, c’est condamner le projet.

Quels enseignements tirez-vous de votre collaboration avec Quilvest ?

D’abord, ce n’était pas un proof of concept mais une mise en production réelle, qui fonctionne depuis des années. Ce que nous en retenons, c’est que la difficulté ne vient pas du logiciel en lui-même. Elle vient du changement, de l’accompagnement des équipes. Les banques ont beau savoir que leur système est obsolète, elles ont appris à vivre avec. Quand on leur propose un nouvel outil, elles doivent réapprendre leurs gestes du quotidien. C’est une période délicate, mais nécessaire. Et après quelques mois, tout le monde reconnaît les bénéfices : moins de clics, plus de clarté, plus de rapidité. C’est la preuve que la transformation est possible, à condition de replacer l’humain au centre de l’équation.

Cédric Baiker

WIZE by TeamWork

Cédric Baiker est le CEO de WIZE. Après avoir dirigé Newbanking Software et pris en charge le département Private Banking Suisse de Viveo, il a rejoint TeamWork en 2010 pour développer l’activité technologique du groupe. Depuis 2011, il pilote donc WIZE by TeamWork, une plateforme intégrée qui accompagne gérants indépendants, family offices et intermédiaires financiers dans leurs besoins quotidiens – de la conformité et la réglementation au portfolio management et au reporting client. Cédric est diplômé de l’Ecole supérieure d’informatique de gestion à Genève.

 

    Vous aimerez aussi

    LEADERS
    Acquisition

    Acquisition

    Isabelle Jacob-Nebout
    Indosuez Wealth Management
    « Nous ne cherchons pas à multiplier les acquisitions, mais à enrichir notre proposition de valeur ».

    LEADERS
    Nordique

    Nordique

    Christoph Salzmann
    DNB Asset Management
    « La Suisse occupe une place centrale dans notre stratégie d’expansion en Europe »

    Sphere

    The Swiss Financial Arena

    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

    Communiqué

    Solutions EAM

    • Communiqué
    • Partenariat ISFB – SPHERE

    Lancement du programme de formation ISFB x SPHERE dédié aux gérants indépendants 

    L’Institut Supérieur de Formation Bancaire et SPHERE, The Swiss Financial Arena, se sont associés pour développer un programme de formation inédit, spécifiquement conçu pour les gestionnaires de fortune indépendants.

    Avec ce partenariat, ISFB et SPHERE entendent installer durablement un cursus structuré, reconnu et adapté aux besoins spécifiques des GFI, contribuant ainsi à la professionnalisation et à la compétitivité du secteur. Ce programme, intitulé «Programme GFI ISFB x SPHERE», leur proposera à partir de novembre des modules courts, ciblés et directement applicables à leur quotidien.

    Une logique de complémentarité

    L’ISFB, centre de compétences réputé pour la formation continue dans le domaine bancaire et financier en Suisse romande, apporte au partenariat son expertise pédagogique, son réseau de formateurs issus du terrain et la qualité certifiée de ses programmes. SPHERE, plateforme média et événementielle au service de la place financière suisse, met en œuvre dans cette initiative sa capacité unique à mobiliser et fédérer sa communauté de gérants indépendants à travers ses publications, ses canaux digitaux et ses événements phares, notamment les EAM Days.

    Le Programme GFI ISFB x SPHERE se compose dans un premier temps de quatre modules de quatre heures, couvrant les thématiques clés qui structurent l’activité des GFI : droit et conformité, cybersécurité et IT, produits financiers, stratégie et développement commercial.

    Une ambition commune : professionnaliser et accompagner les GFI

    « Nous offrons désormais aux gérants de fortune indépendants des formations courtes, ciblées, immédiatement transposables dans leur réalité professionnelle. Ce partenariat avec SPHERE marque une nouvelle étape dans la stratégie d’expansion de l’ISFB au marché de la banque mais également de la finance au sens large en Suisse romande. », souligne Mathias Baitan, directeur général de l’ISFB.

    Pour SPHERE, cette alliance prolonge son engagement de longue date auprès des gérants indépendants. « Nous sommes ravis d’avancer ensemble avec l’ISFB sur le thème fondamental de la formation. La grande qualité de ses programmes dans le domaine bancaire, devenus aujourd’hui des références, en fait un partenaire incontournable. Notre ambition est de mettre ce savoir-faire au service des gérants de fortune indépendants, que nous accompagnons depuis bientôt dix ans dans l’évolution de leur métier à travers nos événements et nos publications. Avec le Programme GFI ISFB x SPHERE, nous leur apportons une solution aboutie, posant les bases pour de futurs standards, à un moment où la formation continue est devenue un levier essentiel de leur développement », soulignent Souad Dous et Jérôme Sicard, les fondateurs de SPHERE.

    Lancement officiel à l’automne 2025

    Le programme sera présenté officiellement lors des EAM Days de Genève, le 7 octobre 2025, avec un premier module pilote prévu en novembre.

    Sphere

    The Swiss Financial Arena

    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

    ISFB- SPHERE

    Solutions EAM

    • Souad Dous
    • Fondatrice & managing partner
    • SPHERE

    « Créer pour les GFI un cursus qui s’impose comme une véritable référence dans le secteur »

    Les gérants indépendants doivent aujourd’hui composer avec un environnement plus complexe que jamais. Pour accompagner cette évolution, SPHERE et l’ISFB lancent à leur intention un programme inédit de formation continue, conçu pour les aider à monter en gamme. Souad Dous, revient sur les raisons qui ont motivé ce partenariat et sur les ambitions qui l’accompagnent.

    Par Jérôme Sicard

    Pourquoi ce partenariat entre SPHERE et l’ISFB ?
    Parce que nous partageons un même constat et une même ambition. Les gérants de fortune indépendants ont aujourd’hui besoin d’une offre de formation continue structurée, de haut niveau, et pensée spécifiquement pour eux. En unissant nos forces, nous avons l’opportunité de créer un cursus sur mesure, estampillé ISFB–SPHERE, qui fasse autorité et qui s’impose comme une véritable référence dans le secteur. L’ISFB apporte son expertise académique et sa capacité de conception pédagogique. De son côté, SPHERE met à disposition sa communauté, sa plateforme média et événementielle, ainsi que son rôle d’animateur au sein de l’écosystème GFI. Ensemble, nous pouvons installer ce programme dans la durée et répondre à un besoin essentiel de professionnalisation.

    Pourquoi se lancer plus spécifiquement avec SPHERE dans la formation continue ?
    Depuis près de dix ans, SPHERE fédère les gérants indépendants à travers son magazine, sa plateforme digitale, ses newsletters, ses réseaux sociaux et surtout ses événements phares comme les EAM Days. Nous avons construit une relation de confiance avec eux et nous comprenons bien leurs besoins. Nous sommes totalement à leur écoute. Or, leurs métiers évoluent vite, sous l’effet de la réglementation, de la technologie et des attentes des clients. La formation continue est donc un prolongement naturel du rôle d’animateur que nous remplissons dans cette communauté. Nous voulons leur apporter des solutions concrètes, en prise directe avec leur réalité professionnelle, et c’est ce à quoi nous nous employons avec l’ISFB.

    Quelles raisons vous ont donné envie de travailler avec l’ISFB ?
    L’ISFB nous a semblé le partenaire le plus évident. C’est une institution de référence en Suisse romande, avec quarante ans d’expérience dans la formation continue pour le secteur bancaire. Ils ont acquis avec le temps une formidable légitimité. Ce qui nous a convaincus en plus, c’est la capacité de l’ISFB à concevoir des modules courts, concrets et utilisables au quotidien, son réseau de formateurs professionnels très expérimentés, et son expertise avérée dans des domaines aussi sensibles que le droit, la conformité et la gestion des risques. La complémentarité est évidente : SPHERE mobilise une communauté qualifiée et engagée, l’ISFB garantit la qualité pédagogique du programme.

    Quels bénéfices concrets les gérants indépendants peuvent-ils attendre de ce programme ?
    Ils disposeront d’un accès exclusif à un cursus qui leur est entièrement dédié. Les premiers modules couvriront des thématiques essentielles à leur activité : droit et conformité, cybersécurité et IT, produits financiers, stratégie et développement commercial. L’approche est volontairement courte – des sessions de quatre heures – et directement applicable au quotidien. À terme, notre objectif est que ce programme devienne une « marque réflexe » pour tous les gérants indépendants en Suisse romande.

    Quels développements envisagez-vous à moyen terme ?
    Nous allons donc lancer un premier module pilote en novembre. Mais ce n’est qu’un point de départ. Nous avons l’ambition d’élargir progressivement l’offre avec de nouveaux modules, et pourquoi pas, d’étendre ce programme à d’autres régions de Suisse. L’idée est de poser les bases d’un cursus de référence, durable et évolutif, qui accompagne les gérants indépendants tout au long de leur parcours professionnel et renforce la compétitivité de ce segment au cœur de la place financière suisse.

    Souad Dous

    SPHERE

    Co-fondatrice de SPHERE, Souad Dous est une spécialiste des relations avec les investisseurs professionnels sur le marché suisse. Elle a créé et organisé de nombreux évènements financiers pour les plus grands acteurs de la place. Souad Dous a près de vingt ans d’expérience dans les domaines de la communication. Avant de s’établir à Genève, elle a travaillé, entre autres, pour les groupes Carat et Publicis.

    Sphere

    The Swiss Financial Arena

    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

    ISFB- SPHERE

    Solutions EAM

    • Sébastien Leutwyler
    • Managing partner & CIO
    • Capitalium Wealth Management

    « La formation continue touche aussi au rôle du gérant en tant qu’entrepreneur »

    Entre transformation digitale, nouveaux actifs et cadre réglementaire toujours plus strict, les gérants indépendants doivent sans cesse développer de nouvelles compétences. Pour Sébastien Leutwyler, la formation continue devient donc un levier essentiel pour rester agile, affirmer sa valeur ajoutée et accompagner l’évolution de l’écosystème financier.

    Par Jérôme Sicard

    Pourquoi avez-vous souhaité dispenser des cours à l’ISFB ?
    La première raison, d’ordre personnel, tient à la transmission. Avec les années de pratique, on a envie de partager l’expérience acquise sur le terrain auprès de ses pairs. C’est une façon de redonner à la profession ce qu’elle m’a apporté depuis plus de vingt ans. La seconde raison a un caractère plus collectif. Je suis convaincu que les gérants indépendants doivent continuer à monter en gamme et prendre une place plus assumée dans l’écosystème financier. Le secteur s’est consolidé, les acteurs encore en place sont plus solides et portent une véritable proposition de valeur. Aujourd’hui, être GFI signifie que l’offre doit aller au-delà de la simple gestion de portefeuille. Il faut apporter des idées, des solutions innovantes, un regard différencié. Enseigner à l’ISFB me permet ainsi de montrer que les gérants indépendants sont engagés dans cette évolution, y compris sur des sujets plus structurants, comme celui de la formation.

    Quelle matière enseignez-vous à l’ISFB ?
    J’enseigne actuellement trois modules, qui couvrent les domaines de la gestion d’actifs. Dans le cadre du certificat Investment Advisor, dont je suis directeur de programme, je prends en charge le module dédié aux investissements alternatifs. J’interviens aussi dans le programme de Planification patrimoniale, plus précisément sur le module Conseil en investissement. Enfin, je participe au programme de préparation à la certification SAQ CWMA proposé par l’ISFB. Ces enseignements abordent aussi bien des principes théoriques de gestion que leur mise en œuvre pratique dans les contingences de l’écosystème helvétique, notamment ses exigences réglementaires et fiscales.

    Comment percevez-vous l’importance de la formation continue pour les gérants indépendants aujourd’hui ?
    Elle devient absolument centrale. L’univers d’investissement est en pleine mutation. La digitalisation, la tokenisation et l’essor de nouveaux véhicules financiers élargissent considérablement le champ des possibles. Les opportunités se multiplient, mais elles sont souvent plus pointues, plus spécialisées et elles exigent des compétences nouvelles. Cela ouvre la voie à de nouveaux segments de marché, animés par de nouveaux acteurs, qui n’existaient pas voilà peu ou qui n’étaient pas considérés comme suffisamment légitimes.
    Pour les gérants indépendants, c’est une chance, car leur agilité leur permet de s’emparer de ces niches, désormais accessibles, et d’en faire un élément différenciant dans leur proposition de valeur. Mais cela suppose de se former en permanence, pour comprendre ces nouveaux instruments, en mesurer les risques et les intégrer intelligemment dans une stratégie. La formation continue ne concerne donc pas seulement la technique : elle touche aussi au rôle du gérant en tant qu’entrepreneur, sa capacité à donner du sens à ses choix et à construire un narratif cohérent autour de la gestion.

    Quelles compétences ou connaissances vous semblent aujourd’hui les plus critiques pour les GFI ?
    Le premier enjeu est de savoir articuler innovation et réglementation. Les nouveaux actifs offrent de formidables perspectives, mais le cadre réglementaire et les mandats de gestion restent stricts. C’est une ligne rouge qu’on ne peut pas franchir. Pour une banque, une erreur peut se solder par une amende ; pour un gérant indépendant, il en va de la survie immédiate de sa structure. Le respect des règles n’est donc pas une contrainte secondaire, mais une question vitale.
    À cela s’ajoute la nécessité de bien comprendre la dimension technologique – de la digitalisation des processus à l’exploitation de nouvelles plateformes d’investissement. Cela dans un univers financier qui tend inexorablement à se décentraliser. Il en va également de la dimension commerciale, c’est-à-dire la manière de valoriser cette expertise auprès des clients et d’en démontrer les bienfaits dans la conduite d’un patrimoine. En résumé, les compétences critiques sont à la croisée de la réglementation, de l’innovation financière et de la relation client, trois piliers en constante évolution.

    Dans quelle mesure le partenariat entre l’ISFB et Sphere vous semble-t-il pertinent ?
    C’est une très belle initiative. L’ISFB bénéficie d’une légitimité dans le domaine de la formation qui est reconnue par ses membres historiques évidemment, mais de façon bien plus large par l’ensemble la place financière. Il sait aborder et traiter rapidement de nouveaux sujets, de nouvelles thématiques, comme le démontre le portefeuille de ses formations pluridisciplinaires qui incluent des domaines tels que la gestion des risques, les investissements durables ou le Family Office. Plutôt que d’attendre des années pour avoir un peu de recul académique, l’ISFB arrive à se saisir de questions émergentes, et à offrir aux professionnels un espace qui permette de les explorer. Dans un environnement qui évolue aussi vite, cette réactivité me paraît essentielle, et un atout majeur pour l’employabilité au sens large des professionnels de la finance en Romandie.
    Ce partenariat avec Sphere s’inscrit dans la même logique : offrir une plateforme où les banques et les gérants indépendants peuvent réfléchir ensemble, confronter leurs expériences et définir un cadre d’action. C’est à la fois un lieu de partage et de prospective. Et c’est précisément ce dont notre écosystème a besoin pour rester compétitif, crédible et pertinent.

    Sébastien Leutwyler

    Capitalium Wealth Management

    Managing partner et CIO de Capitalium Advisors, Sébastien Leutwyler a plus de vingt ans d’expérience dans la gestion d’actifs. Il dispense plusieurs cours dans ce domaine à l’Institut Supérieur de Formation Bancaire. Il est titulaire d’un Masters en économie de l’université de Genève et d’un Executive MBA en Stratégie & Management de la Stockholm School of Economics et Hong Kong University. Titulaire du Diplôme Fédéral d’Expert en Finance et Investissement, il est certifié CIWM (Certified International Wealth Manager) et CAIA (Chartered Alternative Investment Analyst).

    Sphere

    The Swiss Financial Arena

    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.