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Thomas Tietz
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« Nous participons activement à la vague de consolidation dans le secteur des GFI »
Stella Wolfsgruber est associée chez le gestionnaire de fortune Avalor. Dans l’interview qu’elle a accordée à Capsule, elle parle des défis liés à la planification de la succession. Elle décrit comment une succession précoce du côté des conseillers permet de réaliser le changement de génération au sein d’Avalor.
Fanny Eyraud
Jema
« Nous voulions pouvoir travailler sur la diversité des patrimoines contemporains. »
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L’environnement private equity est très influencé par les politiques monétaires des banques nationales. Aux États-Unis, les prochaines élections présidentielles créent une dynamique supplémentaire sur les marchés. Pour Anastasia Amoroso, le retour des transactions dans le domaine du private equity est perceptible et la dette privée reste attractive.
A l’approche des élections américaines, les marchés financiers se retrouvent au centre de l’attention. Sous quel angle envisagez-vous cette situation ?
En règle générale, les marchés ne réagissent que peu avant les élections présidentielles américaines. Plus elles approchent, plus les marchés se concentrent sur les prévisions et se préparent aux différents scénarios possibles. Pour anticiper sur l’issue de ces élections, nous maintenons actuellement nos investissements en actions, et nous nous laissons davantage guider par la politique accommodante de la Fed plutôt que par les sondages.
Quel a été l’impact de la politique monétaire sur le marché du private equity en 2023?
Le niveau élevé des taux d’intérêt directeurs a été éprouvant, en particulier pour les opérations de rachat. Mais cela a également fait évoluer les stratégies des gestionnaires. Ils se concentrent désormais moins sur les crédits et plus sur l’augmentation des revenus, de la rentabilité et de l’expansion des marges. Ce changement implique une réorientation stratégique dans le secteur privé.
Comment l’ensemble du marché s’est-il adapté à ces changements ?
L’adaptation se traduit, comme nous l’avons déjà évoqué, par une moindre dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers dans les transactions de rachat et par une orientation vers des améliorations opérationnelles. Actuellement, on observe toutefois une nette tendance aux transactions de type growth equity, qui misent davantage sur les fonds propres que sur les capitaux étrangers. En outre, et c’est important pour les investisseurs, le délai entre l’investissement et la sortie s’est allongé.
Malgré ces adaptations, la dynamique du private equity semble relancée. Quelle en est la raison ?
Ce marché connaît actuellement une dynamique fascinante. L’année dernière, les transactions growth equity ont dépassé le nombre de leveraged buyouts pour la première fois depuis 2008, date à laquelle les données ont commencé à être collectées. Ce décalage montre une réorientation stratégique plus large du secteur, qui se concentre sur la création de valeur à long terme plutôt que sur les gains à court terme par effet de levier. Par ailleurs, l’allongement de la période entre l’investissement et la sortie a modifié le paysage et a eu un impact sur la levée de fonds de même que sur la distribution des bénéfices aux investisseurs.
Comment évaluez-vous le secteur de la dette privée après une forte année 2023 ?
Nous continuons de voir des rendements de près de 12 %, ce qui se situe dans la partie supérieure de la fourchette historique pour le crédit privé. Ce rendement élevé rend la dette privée encore attractive pour les investisseurs en 2024. Même en cas d’éventuelles baisses des taux d’intérêt par les banques centrales, cette classe d’actifs offre un rendement excédentaire convaincant par rapport aux liquidités.
Un débat a cours actuellement sur le rôle du private equity et de la dette privée dans la décarbonisation de l’économie. Comment l’envisagez-vous ?
La décarbonisation, en tant que méga-tendance, offre d’immenses opportunités, en particulier pour le private equity. Il s’agit notamment de domaines tels que l’énergie propre, les véhicules électriques, le captage du carbone et l’économie circulaire. Le secteur privé est essentiel pour compléter les initiatives gouvernementales visant à atteindre des émissions zéro. Cela nécessitera des investissements privés de plusieurs milliers de milliards de dollars. Étant donné que de nombreuses PME ont un rôle à jouer dans ces domaines, le private equity et la dette privée jouent un rôle important.
Anastasia Amoroso
iCapital
Anastasia Amoroso occupe les fonctions de managing director et de chief investment strategist chez iCapital. Elle a été auparavant directrice exécutive et responsable de la stratégie thématique multi-assets chez J.P. Morgan Private Bank. Elle a géré plus tôt des portefeuilles multi-assets chez Merrill Lynch. Anastasia Amoroso est titulaire d’un Bachelor of Business Administration, avec une spécialisation en finance, obtenu à l’Université du Nouveau-Mexique. Elle détient en plus la certification CFA.
« Du pire au meilleur sur le marché nordique des Small & Mid Caps »
Le marché nordique des petites et moyennes capitalisations est un paysage complexe où une forte volatilité rencontre un fort potentiel de croissance. Dans le contexte de la récession de 2022, les investissements stratégiques dans des secteurs résilients tels que les énergies renouvelables et la technologie, au Danemark et en Suède, balisent le chemin pour la croissance future.
Du point de vue de l’investisseur, qu’est-ce qui définit ce marché nordique des Small & Mid Caps?
Les marchés nordiques, dans le segment Smalll & Mid, sont des écosystèmes dynamiques qui offrent des opportunités en termes d’innovation et de croissance. Les entreprises sont souvent à l’avant-garde dans leur secteur d’activité. Ellles facilitent le changement et la croissance grâce à des technologies de pointe et des pratiques durables.
Vos vues suggèrent un marché contrasté. Pour le marché nordique des petites capitalisations, vous parlez de « pire » et de « meilleur ». Pourquoi cette dichotomie ?
Oui, c’est un marché qui met à l’épreuve les investisseurs. Du côté du « pire », il lui arrive d’être impitoyable, avec des fluctuations de prix qui peuvent décourager les plus timorés. C’est ce qui s’est passé l’année dernière. Dans le meilleur des cas, c’est une mine de trésors pour l’investisseur stratégique qui se projette sur le long terme. Nos perspectives sur la durée restent d’ailleurs positives, car les performances historiques ont montré que la trajectoire de croissance a récompensé les investisseurs résilients, malgré la volatilité à court terme.
Comment les pays de ce marché se comparent-ils entre eux ?
La Suède a traditionnellement été l’indicateur de référence, compte tenu de sa taille et de la diversité des entreprises de son segment Small Caps. Cependant, nous avons constaté un changement. Les marchés danois et finlandais se sont surpassés, avec des secteurs comme la santé et la technologie en tête. Le Danemark a fait preuve d’une résilience et d’une performance sectorielle remarquables, ce qui a séduit les investisseurs en quête de stabilité et de croissance.
L’année 2022 a été marquée par un ralentissement notable. Selon vous, le marché a-t-il atteint son point le plus bas ou la volatilité va-t-elle encore s’accentuer ?
Bien qu’il y ait un potentiel de volatilité supplémentaire, les fondamentaux de nombreuses entreprises restent solides. La baisse a également ouvert des opportunités d’achat qui n’existaient pas auparavant. Il pourrait s’agir d’un point d’entrée stratégique pour les investisseurs à long terme, mais il est essentiel d’adopter une approche d’investissement perspicace axée sur les fondamentaux.
Pourriez-vous nous donner un aperçu de certains investissements spécifiques et de leur trajectoire ?
Nous avons réalisé plusieurs investissements stratégiques dans différents secteurs. Par exemple, dans le domaine des énergies renouvelables, nous avons investi dans des entreprises qui contribuent à la transition verte, une priorité dans la région nordique. Ces investissements ont fait preuve de résilience, même en période de ralentissement du marché, ce qui témoigne de l’importance croissante de la durabilité. Dans le secteur des technologies, nous avons soutenu des entreprises leaders dans le domaine des logiciels et des services numériques, qui ont affiché une croissance substantielle malgré les difficultés générales du marché. Notre philosophie d’investissement consiste à soutenir des entreprises qui non seulement présentent un potentiel de croissance, mais qui ont également un impact positif sur la société et l’environnement.
Hans-Marius Lee Ludvigsen
DNB Asset Management
Hans-Marius Lee Ludvigsen a rejoint DNB Asset Management en 2019. Il est membre de l’équipe Actions nordiques et gère le DNB Fund Nordic Small Cap. Auparavant, il a occupé différents postes chez Swedbank/Kepler Cheuvreux et a travaillé comme analyste dans un fonds d’actions nordiques chez Pareto Asset Management. Hans-Marius Lee Ludvigsen est titulaire d’un MSc en finances de la Norwegian School of Economics.
1699 demandes d’autorisation ont été déposées en 2022, auxquelles se sont ajoutées 78 demandes en 2023. A la fin du mois de février, 1254 autorisations ont été accordées, 1246 pour des gestionnaires de fortune, 76 pour des trustees, et 8 pour des sociétés mixtes.
Les derniers chiffres relatifs à la procédure d’autorisation pour les gestionnaires de fortune et les trustees permettent de dresser un nouveau bilan, un an après la mise en application de la LSFin/LEFin. Fin 2022, les institutions concernées étaient tenues de s’enregistrer conformément aux nouvelles lois. 1699 demandes d’autorisation pour les gestionnaires de fortune et les trustees avaient alors été déposées. En 2023, 78 demandes supplémentaires sont venues s’y ajouter. Fin 2023, 1149 établissements étaient autorisés selon la Finma. D’après les derniers chiffres, ils étaient 1254 à la fin février – dont 1246 gérants de fortune, 76 trustees et 7 établissements actifs à la fois comme gérants de fortune et comme trustees. Au 31 décembre 2023, 63 des 1699 demandes d’autorisation reçues en 2022 ont été retirées.
Les explications de la Finma dans son communiqué de surveillance paru début février sont intéressantes. Elles portent sur la taille des entreprises autorisées et leur structure. La majorité des gestionnaires de fortune et des trustees autorisés sont des micro-entreprises ayant la forme juridique d’une société anonyme et employant moins de trois personnes à plein temps. Au total, ces établissements gèrent un montant total de 216 milliards de francs. En outre, plus de la moitié des gestionnaires de fortune et des trustees ont externalisé des fonctions de compliance et de gestion des risques. La Finma précise que les prestataires en charge de ces fonctions ne sont pas directement surveillés. Elle considère toutefois qu’il est de son devoir d’évaluer l’organisation des établissements soumis à autorisation. Et cela comprend à la fois t l’externalisation et la délégation à des partenaires.
Il existe des chiffres sur les coûts de la procédure, qui doivent être supportés par les établissements : En moyenne, la FINMA a facturé des frais de 6’411 francs par procédure d’autorisation.
Fanny Eyraud
Jema
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L’asset management suisse a profité l’an passé d’un environnement favorable. En tant que site de production, la Confédération a pris en effet le troisième rang en Europe, devant l’Allemagne, derrière la Grande-Bretagne et la France. Pour Adrian Schatzmann, il importe maintenant que les producteurs suisses puissent défendre leurs positions – sur leur marché domestique et à l’international – en améliorant par exemple l’accès à l’Union européenne.
Comment l’industrie de la gestion d’actifs a-t-elle évolué en 2023 ?
Nous avons rencontré un franc succès : le total des actifs sous gestion a augmenté d’environ 5% pour dépasser les 3’000 milliards de francs suisses, soutenu par la performance du marché. Le repli enregistré en 2022 a donc été en grande partie compensé. Sur le marché des fonds, l’afflux net d’argent frais s’est élevé à 5,8 milliards de francs, principalement dans les fonds du marché monétaire. Les investisseurs n’ont pas renoncé à leur aversion au risque malgré la récente vigueur des bourses.
Quelles sont les principales tendances qui se dessinent déjà pour 2024 ?
Nous voyons deux grandes tendances. D’abord, la technologisation de l’industrie de la gestion d’actifs, avec par exemple l’utilisation de la blockchain dans la tokenisation de placements ou même de fonds. Ou encore par l’emploi de l’intelligence artificielle dans la gestion de portefeuille, l’allocation d’actifs et la gestion des risques.
La deuxième grande tendance demeure la durabilité : les gestionnaires d’actifs doivent utiliser le capital des investisseurs de manière durable et efficace. Efficace signifie qu’en plus d’un rendement financier, les produits d’investissement durables doivent également générer un rendement écologique ou social mesurable. Ces besoins et ces exigences accrus placent les gestionnaires d’actifs face à des défis dans le domaine de la collecte de données, de l’analyse comparative et du reporting. Mais en tant qu’actionnaires actifs, nous voulons aussi exiger des objectifs de durabilité et de climat dans le dialogue avec les entreprises.
C’est pourquoi l’AMAS a publié à l’automne 2023, en collaboration avec Swiss Sustainable Finance, le « Swiss Stewardship Code ». Il s’agit d’une ligne directrice pour les gestionnaires d’actifs, les propriétaires et les prestataires de services financiers visant à promouvoir l’exercice actif des droits des actionnaires par les investisseurs suisses. Les gestionnaires d’actifs sont donc appelés à assumer davantage leur responsabilité d’actionnaires actifs.
Où en sommes-nous au niveau politique et quelle est la position de l’AMAS sur la demande d’accès à l’UE ?
L’accord sur les services financiers entre la Suisse et le Royaume-Uni, adopté fin décembre 2023, est considéré par l’AMAS comme un modèle d’avenir, car il suit une approche libérale du marché qui reconnaît les règles spécifiques à chaque pays, sans qu’il soit nécessaire d’harmoniser et d’unifier d’abord les règles. L’accès transfrontalier au marché de l’UE est – et reste une exigence centrale de l’AMAS ainsi que de la place financière suisse. La capacité d’exportation de nos services est fondamentale pour le secteur et pour la place économique. Toutefois, nous constatons que la volonté politique manque encore dans ce domaine, y compris de la part de la Suisse.
Revenons sur les tendances. Quelles évolutions qui se dessinent dans le domaine des placements durables ?
La dynamique mondiale dans le domaine des placements durables, en ce qui concerne par exemple les questions de définition ou la mesure de l’efficacité des produits, reste très élevée. La politique, les ONG et les régulateurs formulent des attentes claires à l’égard du secteur de la gestion d’actifs. Le Conseil fédéral a ainsi annoncé un projet visant à lutter contre le « greenwashing ». L’AMAS est en revanche convaincue que l' »autorégulation en matière de transparence et de publication pour les fortunes collectives liées à la durabilité », qui entrera en vigueur à l’automne 2023, est actuellement l’instrument le plus approprié et le plus efficace pour éviter le « greenwashing ». Il permettra aussi de consolider la position de la Suisse en tant que leader de la finance durable. Compte tenu de la forte dynamique dans ce domaine, une réglementation nationale risque d’être déjà dépassée au moment de son entrée en vigueur. De plus, la Suisse a tendance à introduire des durcissements supplémentaires par rapport aux réglementations internationales. L’AMAS s’opposerait à un tel « Swiss Finish » dans une réglementation « Greenwashing », car beaucoup de ses membres sont actifs dans l’espace de l’Union européenne. Ils devraient tenir compte de deux réglementations divergentes, ce qui entraînerait une complexité et des coûts croissants. Cela entraverait l’ambition de devenir un hub de premier plan pour la finance durable.
Adrian Schatzmann
AMAS
Adrian Schatzmann est CEO de l’Asset Management Association Switzerland AMAS depuis janvier 2021. Il siège par ailleurs au comité de l’European Fund and Asset Management Association et au conseil d’administration de Swiss Fund Data. Auparavant, il a occupé différentes fonctions de conseil, notamment auprès de l’Association suisse des banquiers ASB. Il a également fondé et dirigé Clear Minds Investment. Adrian Schatzmann a travaillé plus de 20 ans chez UBS en Suisse et en Asie, notamment en tant que responsable de la distribution mondiale de fonds de placement et d’ETF. Il a étudié les sciences économiques à l’université de Saint-Gall.
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