Gala
Soirée ISFB
Institut Supérieur de Formation Bancaire
L’ISFB célèbre ses lauréats et l’excellence de la formation continue
Frédéric-Charles Bois est le nouveau Chief Investment Officer de Société Générale Private Banking Suisse. À ce poste, il est chargé de promouvoir le développement et d’assurer la gestion de l’offre de produits et services destinés aux clients privés. Il nous en présente les grandes lignes.
Quelles sont, selon vous, les principales lignes de force qui traversent les marchés financiers en ce début d’année ?
En ce début 2024, j’ai le sentiment que les investisseurs anticipent la fin prochaine de la période de forte inflation et le retour vers une certaine « normalité » en matière de tensions sur les prix et de politiques monétaires. En parallèle, les économies confirment leur résilience, notamment sur le plan des marchés du travail, et certains marqueurs de ce cycle atypique, tels que les excès d’épargne, se résorbent progressivement. Pour 2024, les principales lignes de notre scénario sont celles d’un atterrissage en douceur de l’activité, avec une inflation qui continue de baisser progressivement, des banques centrales qui pivotent et des politiques budgétaires qui se normalisent.
Quelles sont les attentes des clients dans un tel contexte ?
Les dernières années ayant été marquées par des marchés financiers particulièrement volatiles et des bouleversements exogènes de grande ampleur, les clients sont à la recherche de visibilité, et le contexte de taux actuel permet d’offrir à nouveau des solutions de rendement attractives. Par ailleurs, ils sont également à l’écoute de solutions d’investissement visant à tirer profit des mégatendances qui redessinent notre monde, telles que l’intelligence artificielle ou la transition énergétique.
Qu’est-ce qu’un tel environnement signifie pour la banque et quel y sera votre rôle en tant que CIO ?
Si nous partageons les anticipations de la fin de ce cycle atypique, avec la poursuite de la détente de l’inflation et le pivot proche des banques centrales, nous restons cependant prudents quant à la vitesse de ce retour à la « normale » qui pourrait être progressif. En tant que CIO, ma mission est de traduire ces perspectives en allocation de portefeuille, tout en tenant compte des nombreux risques qui pourraient venir remettre en cause le scénario que j’évoquais : risques géopolitiques, sous ou surréaction des banques centrales ou récessions. Nous maintenons ainsi un positionnement global diversifié, qui nous permet de bénéficier de la dynamique favorable des marchés actions, tout en offrant une certaine protection en cas de correction. Nous conservons une préférence pour le marché actions américain qui continuerait de profiter de la surperformance de l’économie des États-Unis, tandis que nous restons sous-pondérés sur les marchés émergents du fait d’une défiance prolongée des investisseurs vis-à-vis des actions chinoises. En parallèle, nous conservons une surexposition aux obligations, notamment d’entreprises bien notées.
Vous avez pour mission de développer l’offre de produits et les services d’investissement de la banque. Comment allez-vous vous y prendre ?
Le pivot attendu des banques centrales rend les marchés obligataires particulièrement attractifs, notamment pour cristalliser les rendements actuels. Nous avons ainsi lancé un fonds obligataire daté afin de réinjecter progressivement de la duration dans les portefeuilles. Idem côté actions, où nous avons lancé un fonds Global Trends qui visent à capitaliser sur les tendances séculaires. Il est à souligner que notre offre se distingue par le caractère innovant des solutions d’investissement proposées, notamment en matière de produits structurés. Le début d’année a par exemple fait la part belle aux placements dits de rendement, comme les CLN leveragées ou les transition notes.
Frédéric-Charles Bois
Société Générale Private Banking Suisse
Frédéric-Charles Bois a rejoint Société Générale Private Banking en 2016 en tant que gérant de portefeuille senior avec une expertise sur l’allocation d’actifs et les investissements alternatifs. Avant de rejoindre le Groupe, il était en charge des mandats de rendement absolu pour les clients institutionnels français chez Credit Suisse Asset Management et Aberdeen Asset Management à Paris. Il est titulaire d’un Master en gestion de portefeuille de l’EDHEC Business School.
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« C’est maintenant au tour de l’Asie de prendre la lumière »
Benoit-Gilles Cambier dirige le développement en Suisse du groupe Conduit, qui s’est installé en 2015 à Singapour pour approcher au plus près les opportunités qui émergeaient dans la région. Depuis, elles n’ont cessé de se multiplier bien qu’elles ne remontent pas autant qu’elles devraient dans les stratégies d’allocation.
Comment se fait-il que Conduit Group soit aussi canalisé sur l’Asie ?
Historiquement, le groupe est né à Singapour en 2015, avec une assise managériale très axée sur l’Asie. Avant de créer Conduit, les fondateurs ont en effet longtemps travaillé dans la banque d’investissement entre Singapour, Hong Kong, Tokyo et Kuala Lumpur. Depuis, le groupe s’est développé à l’international – en Suisse, en Finlande et bientôt en Australie – mais il a conservé ce focus Asie, qui structure son ADN. Conduit Suisse, ouvert en voilà maintenant cinq ans, se veut donc un relais, un « conduit » évident entre les marchés asiatiques et les gestionnaires de fortune présents en Suisse.
Quelles sont les grandes tendances sur lesquelles vous avez voulu vous positionner ?
Il s’agit avant tout d’une histoire de croissance. En Asie, les perspectives sur le long terme sont tout simplement extraordinaires. C’est ce qui a motivé la création de Conduit en 2015 et c’est ce qui drive encore aujourd’hui son développement. Pour nous, nous en sommes arrivés au stade où c’est au tour de l’Asie de prendre la lumière. Je vous donne trois chiffres pour situer le contexte. L’Asie, c’est 60% de la population mondiale, plutôt jeune, éduquée, hautement qualifiée, 50% de son PIB mais elle n’apparait qu’à hauteur de 18% dans l’indice MSCI World. Autant dire que nous anticipons un sérieux effet de rattrapage.
En Asie, les marchés boursiers ont pris énormément de profondeur ces dernières années. Ils présentent encore quelques pièges, mais il est beaucoup plus sûr d’y investir aujourd’hui. Nous trouvons sur ces marchés beaucoup d’entreprises de grande qualité, peu endettées, avec un taux de croissance très supérieure à la moyenne du S&P500 et des valorisations beaucoup plus attrayantes. Elles se négocient à des PE ratios très inférieurs à ceux du S&P500, malgré leurs meilleurs fondamentaux.
Et c’est ainsi que notre offre asset management s’est construite autour de l’Asie. Nous avons d’ailleurs une approche assez semblable avec l’alternatif au sens le plus large : marchés privés, trade finance, métaux précieux, pays émergents voire frontières. Nous avons pris la mesure de ce qu’il apporte en termes de décorrélation avec les autres classes d’actifs et de résilience, surtout en ces temps agités. Il occupe donc une place importante dans nos stratégies.
Comment les faiblesses du marché chinois impactent-elles le reste de la Région ?
Dans l’immédiat, il est vrai que la Chine rencontre des difficultés mais, encore une fois, mous préférons nous projeter sur le long terme. Or, les marchés chinois ne reflètent pas vraiment la puissance de l’économie chinoise, ni sa capacité à s’inscrire dans la durée. Elle bénéficie d’institutions solides qui lui garantissent dans le temps une vraie stabilité. A l’inverse de beaucoup de pays occidentaux, la Chine ne va pas changer de régime ou d’orientation du jour au lendemain.
Quelles sont les stratégies que vous avez mises en place pour aborder ces marchés asiatiques?
Asia Wealth est notre stratégie « maison » qui synthétise ce que nous considérons comme des opportunités exceptionnelles dans cette région. Le fonds a été pensé comme un 60/40 qui permette de capturer ces opportunités, tout en évitant les corrections brutales comme celles qui ont malmené la plupart des stratégies équilibrées traditionnelles en 2022. Je rappelle que nous avons un pôle wealth management à Singapour et que la préservation du capital décide naturellement de nos stratégies d’investissement. Dans ce 60/40, nous avons inclus par exemple une approche trade finance revisitée qui répond à l’énorme déficit de financement des SMEs dans ce domaine et un portefeuille actions qui ne se limite pas exclusivement aux valeurs chinoises. Sa couverture est beaucoup plus large. En ce moment, nous nous intéressons beaucoup au Vietnam, un pays frontière extrêmement prometteur.
Benoit-Gilles Cambier
Conduit Suisse
Benoit.Gilles Cambier dirige les activités du groupe Conduit, dont le siège est à Singapour. Il a rejoint ce groupe en 2018, en tant qu’associé, et il en a créé la filiale suisse en septembre 2018. Benoit-Gilles a travaillé pendant plus de vingt ans dans la banque d’investissement et dans l’univers des produits structurés à New York, Londres, Singapour et Madrid. Il a notamment fait partie du comité de direction de Standard Chartered FIC Global et de Santander FIC Europe. Il est titulaire d’un master en ingénierie de Télécom Paris ainsi que d’un MSc en mathématiques financières de l’Université de Paris.
Le nouveau programme de formation continue mis en place par l’Institut Supérieur de Formation Bancaire et la HEG-Genève commence en mars avec le CAS en Management des Opérations dans les services financiers. Guillaume Mathelier en explique ici les contours.
A partir de mars, l’ISFB et la HEG-Genève proposent un programme de formation complet destiné aux banques de la place financière romande. En quoi consiste ce programme plus exactement ?
La HEG-Genève, reconnue aujourd’hui comme un acteur incontournable dans le management appliqué, notamment grâce à son Bachelor HES Orientation Banque & Finance unique en Suisse Romande, s’est en effet associée à l’ISFB, le Centre de compétences et de carrière pour les banques de Suisse romande. Ensemble, nous voulons proposer un portefeuille de programmes de haut niveau, composé de 4 CAS et 2 DAS. Chaque CAS explore un domaine spécifique du secteur bancaire. Ils vont de l’organisation interne – avec le CAS en Management des opérations dans les services financiers – et de la gestion stratégique des ressources – avec le CAS en Management stratégique dans les services financiers – aux relations externes – le CAS en Marketing et communication dans les services financiers. Ils couvrent aussi les produits financiers eux-mêmes au travers du CAS en Financements et Investissements. L’ensemble de ces formations offre une vision globale et intégrée, adaptée aux besoins évolutifs de la place financière.
Parmi tous les professionnels qui animent la place financière en Suisse romande, qui ciblez-vous plus particulièrement ?
Nos programmes ciblent les professionnels du secteur bancaire aspirant à développer leurs compétences et responsabilités, tant sur le plan vertical qu’horizontal, c’est-à-dire des experts candidats à des fonctions d’encadrement. Ils constituent un excellent complément pour les titulaires de Bachelor HES, universitaire et/ou du Certificat ISFB en Private Banking ou en Retail & Corporate Banking.
Vous lancez le programme en mars avec le CAS en Management des Opérations dans les services financiers. Quel en est le contenu ?
Le programme, d’une durée de 12 jours de cours en présentiel enrichis par un travail personnel approfondi, propose une immersion dans le management et l’organisation interne des banques. Il offre une exploration approfondie de leur fonctionnement interne. Il aborde des sujets fondamentaux tels que la gestion des risques et la planification financière, tout en intégrant des thèmes innovants et actuels. Ces derniers incluent les technologies émergentes comme la blockchain et l’intelligence artificielle, ainsi que des aspects stratégiques tels que l’analyse de décisions numériques et l’innovation. Le programme couvre également des sujets spécifiques aux opérations bancaires, comme l’externalisation et la sécurité de l’information, permettant ainsi une perspective holistique et contemporaine des défis et opportunités dans le secteur des services financiers.
Où pensez-vous ajouter le plus de valeur avec ce programme ?
Par-dessus tout, ce programme tire sa force de l’excellence académique et de l’innovation propre à la HEG-Genève, membre de la HES-SO, la plus grande HES de Suisse, alliée à l’ancrage professionnel distinctif des formations bancaires de l’ISFB et de la force de son réseau en Suisse romande. Un autre atout majeur de ce programme est son corps enseignant, composé d’experts de terrain, actifs et séniors dans leur domaine de spécialisation. Cette approche assure à chaque cours une dimension non seulement théorique mais aussi directement applicable dans un contexte professionnel. Les participants bénéficient de perspectives concrètes et d’outils pratiques pour répondre aux défis actuels du secteur bancaire.
Guillaume Mathelier
Haute école de gestion de Genève
Guillaume Mathelier est Maître d’enseignement à la Haute école de gestion de Genève depuis 2004. Il y est également responsable de la formation continue depuis 2020. Guillaume est docteur en sciences politiques et il est titulaire d’un certificat post-grade en linguistique de l’Université de Genève.
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« Nous voulions pouvoir travailler sur la diversité des patrimoines contemporains. »
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En 2023, les gestionnaires de portefeuille suisses ont réussi à obtenir des résultats qui se veulent dans l’ensemble satisfaisants. C’est ce qu’il ressort de l’analyse des indices Performance Watcher, ainsi que le souligne Nicholas Hochstadter. Les portefeuilles libellés en franc suisse ont toutefois marqué le pas vis-à-vis de l’euro et du dollar.
Sur la base des indices Performance watcher, comment se sont comportés les gérants suisses en 2023 ?
A fin décembre, L’indice Low Risk en CHF affichait un rendement de +2,70%, avec une volatilité de 4,00 %. Le Mid Risk en CHF s’élevait pour sa part à +3,27% pour une volatilité de 5,73 %. Enfin, le High Risk en CHF a terminé avec un rendement de +3,80% pour une volatilité de 7,87 %. Je rappelle que les calculs des indices Performance Watcher se basent sur les données quotidiennes provenant de plus de 15’000 portefeuilles, avec des encours qui approchent les 50 milliards de francs.
Ces performances positives sont rassurantes, car elles se situent au-dessus du taux sans risque, ce qui n’était pas gagné d’avance. Les turbulences qui ont secoué les marchés pendant l’été, jusqu’à la mi-octobre, ont pu être canalisées dans une direction positive grâce à l’impressionnant rallye de fin d’année. Dans les autres monnaies de référence, les performances par rapport au franc suisse sont assez remarquables.
Dans quelle mesure ?
Je prends l’exemple du Mid Risk. Il s’agit d’un portefeuille dit « équilibré », composé en général de 50 % d’actions et de 50 % d’obligations. En CHF, il a donc généré +3,27%. Un profil similaire en euros a généré un rendement de 8,16 % et, en dollars, il a poussé à + 10,7 %. Les performances en CHF sont plus modestes pour plusieurs raisons. Tout d’abord le franc suisse s’est fortement apprécié contre le dollar, de +9.8%, le yen, de +18.3%, et l’euro, de +6.5%, ce qui a réduit la performance des actifs dans ces devises, qui ne sont que partiellement couvertes. Le marché suisse a terminé 2023 en retrait par rapport aux principales bourses européennes, le SMI n’a progressé que de 3,8 %. En revanche, le Nasdaq américain a gagné 44,5 % en dollar l’année dernière et le S&P 500 près de 25 %. En Europe, de nombreuses places ont bouclé l’année avec des gains compris entre 15 % et 30 %.
Quels sont les points qui vous paraissent les plus marquants dans l’analyse que vous faites de ces indices ?
Il faut bien évidemment souligner la réduction importante de la volatilité en 2023, par rapport à 2022, qui est due autant à une compression de la volatilité des marchés qu’à une normalisation de la diversification dans les portefeuilles.
Il est également intéressant de constater que les rendements des différents indices Performance ne diffèrent pas entre eux de manière significative. Le risque plus élevé qui accompagne d’ordinaire une stratégie davantage orientée sur les actions n’a généré finalement qu’une prime assez limitée, de juste 1 % en CHF par exemple.
Pour s’en tenir aux investissements à proprement parler, un thème a émergé avec force : l’intelligence artificielle. Les gérants qui ont ignoré ce thème se sont privés d’importantes contributions au rendement. L’an passé, les performances se sont concentrées sur les Magnificent Seven – Alphabet, Amazon, Apple, Microsoft, Meta, Tesla et Nvidia – qui représentent désormais près de 15 % du MSCI World, et ont généré en moyenne une performance de +107%. A elles sept, ces entreprises ont assuré les deux tiers des gains du S&P 500. Cela dit, beaucoup de gérants, en même temps que leurs clients, trouvent que le poids de ces actions dans l’indice est trop élevé pour votre leur portefeuille et sont donc sous-pondérés. Rien d’étonnant donc à ce que la fin 2023 se soit à nouveau distinguée par un écart énorme dans les rendements sectoriels, de l’ordre de 50 %, avec la technologie très au-dessus du lot.
Je terminerai avec un point rapide sur la Suisse. Le « home bias », autrefois tant vanté, qui protégeait les investisseurs grâce au caractère défensif de ses trois valeurs phares, n’a rien produit l’an passé. Les secteurs défensifs largement représentés dans les larges caps suisses ont dû céder le pas aux techs américaines.
Nicholas Hochstadter
Performance Watcher
Avant de créer Performance Watcher en 2005, Nicholas Hochtadter a travaillé au Credit Suisse comme portfolio manager puis à la banque Ferrier Lullin où il dirigeait le portfolio management discrétionnaire. Au Credit Suisse, il a eu sous sa responsabilité le projet PMnet qui consistait à créer et à mettre en oeuvre un système totalement automatisé pour le processus d’implémentation du portfolio management. Avec Performance Watcher, il a voulu replacer ces modèles d’évaluation de la gestion de portefeuille dans une configuration plus accessible pour les clients.
Fanny Eyraud
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La place financière de Lugano s’est nettement redressée ces dernières années – malgré la vive concurrence que lui livre l’Italie. A Lugano, comme l’explique Andrea Gianoli, les gérants indépendants ont su se transformer en véritables boutiques et ils se concentrent de plus en plus sur le non coté.
Dans quelle situation voyez-vous évoluer actuellement le secteur de la gestion de fortune indépendante à Lugano ?
Il représente toujours un poids économique important en Suisse, encore plus à Lugano, dans la mesure où il contribue de manière significative au PIB et à la création d’emplois. D’autant que le montant des actifs sous gestion s’est redressé ces dernières années. Avec le temps, Lugano a bien réussi à mettre en valeur et à valider son approche « boutique » de la gestion de fortune.
Comment le secteur a-t-il réagi à la nouvelle réglementation ?
L’introduction de la LSFin et de la LEFin a d’abord suscité des inquiétudes, mais elle a permis de créer un secteur plus transparent et plus orienté vers le client. Ces réglementations sont conformes à l’engagement que nous prenons en faveur d’une gestion de fortune éthique et responsable. Elles renforcent la confiance et la conformité qui prévalent dans le secteur. Cette rigueur me semble d’autant plus importante que nous sommes par ailleurs très présents en Italie.
Quels sont les principaux éléments de différenciation pour les gestionnaires de demain?
Les gérants du futur se distingueront par leur capacité à intégrer des stratégies digitales dans leurs tâches habituelles. Ils pourront notamment mieux utiliser les données et les analyses pour améliorer la performance de leurs investissements, la gestion des relations clients et l’efficacité opérationnelle en général. Il sera également essentiel de se concentrer sur les investissements durables et alternatifs.
Comment Amgest s’adapte-t-elle à ces défis ?
Amgest s’adapte à ces tendances en se concentrant sur la transformation numérique, la gestion de patrimoine sur mesure et l’investissement durable. Nous investissons dans la technologie afin d’améliorer le service à la clientèle et l’efficacité opérationnelle, tout en restant fidèles à nos valeurs fondamentales qui sont la loyauté, la confiance et la diligence.
Quel rôle joue le private equity dans vos stratégies d’investissement ?
Le private equity est clé lorsqu’il s’agit de diversification et de croissance à long terme. Nous nous concentrons également sur les club deals, et d’autres investissements alternatifs, afin d’améliorer la performance des portefeuilles. Mais nous devons être clairs sur un point : nous sommes très prudents dans ce domaine. Jusqu’à présent, nous n’avons réalisé que deux grandes transactions. Bien sûr, la demande est plus forte du côté des clients, mais pour nous, il faut mettre la qualité en face !
La consolidation dans le secteur reste un sujet d’actualité. Qu’en est-il pour Amgest ?
Nous nous considérons comme des consolidateurs actifs – pas seulement dans le sud de la Suisse, mais aussi à Zurich. En ce moment, nous voyons beaucoup de vendeurs potentiels, mais aucun ne semble suffisamment intéressant pour répondre à nos attentes. Nous nous concentrons d’abord sur nos compétences clés et notre clientèle. Nous étudions les acquisitions ou les partenariats stratégiques potentiels s’ils sont conformes à nos valeurs et à nos objectifs. Notre approche consiste à améliorer la qualité de nos services et l’expérience de nos clients, plutôt que de chercher seulement à nous développer.
Comment vozez-vous l’avenir d’Amgest dans ce paysage en constante évolution ?
Nous voulons conserver notre rôle de leader dans la transformation numérique et nous concentrer sur la création de valeur pour nos clients grâce à une technologie avancée, à des services personnalisés et à notre engagement en faveur d’investissements durables. Notre objectif est de continuer à jouer les premiers rôles dans le développement du secteur et à générer les meilleurs rendements possibles pour nos clients.
Andrea Gianoli
Amgest
Andrea Gianoli, a plus de 25 ans d’expérience dans le secteur de la banque privée. Avant de rejoindre Amgest en 2023, il a travaillé pour plusieurs institutions financières en Suisse, telles que UBS, Alpina Assicurazioni, BSI, Clariden Leu et Patrimony 1873. Andrea est titulaire d’un diplôme fédéral de spécialiste en marketing et de généraliste bancaire.
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