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Emilie-Alice Fabrizi
SPHERE
Private equity: les investisseurs suisses en quête de repères
Contrairement à la plupart des économies dans le monde, la Chine a loupé dans les grandes largeurs le virage de la reprise, comme en témoigne le comportement de ses consommateurs, beaucoup moins portés à la dépense ces derniers temps.
Si les investisseurs débattent de la possibilité d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine après les signes de surchauffe post-Covid et une série de hausses successives de taux d’intérêt, la situation de l’autre côté de l’océan Pacifique est tout autre. Contrairement à de nombreuses économies à travers le monde, celle de la Chine a manqué un cycle conjoncturel complet et peine toujours à renouer avec la croissance après la levée tardive du confinement en 2022 qui a laissé de nombreux secteurs en souffrance. Cette absence d’élan se manifeste par une anémie des consommateurs chinois, qui semblent ne plus vouloir dépenser, et par la morosité ambiante des investisseurs. Où sont donc passés ces touristes fortunés qui arpentaient autrefois les magasins de luxe de Lucerne, Paris ou Londres ? Et quand retrouveront-ils leur esprit dynamique et entrepreneurial ?
La faiblesse actuelle de l’économie chinoise ne se limite pas uniquement aux biens de consommation discrétionnaire, comme les cosmétiques, bien que la déception causée par les récentes performances Sephora et Estée Lauder en sont un exemple assez parlant. D’autres secteurs essentiels, tels que la santé ou même la consommation de produits de base, sont également touchés par cette baisse généralisée des dépenses. Certaines marques internationales ont beau tenter d’utiliser ce contexte économique pour dissimuler leurs propres pertes de compétitivité et de parts de marché, il n’en reste pas moins qu’une grande partie du problème reste directement ou indirectement lié à la faiblesse persistante du marché immobilier chinois. Or, ce secteur a longtemps été un formidable moteur de la croissance.
Malgré une série de mesures adoptées par le gouvernement chinois, telles que des réductions des taux d’intérêt, des subventions fiscales destinées à stimuler la consommation, ainsi que des efforts pour réduire les stocks excédentaires de logements, la politique de relance n’a, pour l’heure, pas encore produit les résultats escomptés. L’intensité et l’efficacité de la mise en œuvre de ces politiques, combinées à l’absence de nouvelles initiatives plus pragmatiques lors de la réunion du Politburo en juillet, continuent de décevoir depuis le début de l’année.
Le véritable problème économique auquel la Chine est confrontée aujourd’hui est une crise de confiance généralisée, tant parmi les chefs d’entreprises, en Chine et à l’international, que parmi les consommateurs. Si les exportations ont pu apporter un soutien temporaire à la croissance du PIB cette année, il apparait de plus en plus évident que des mesures de relance budgétaire supplémentaires seront nécessaires pour atteindre l’objectif de croissance annuelle d’environ 5%.
La bonne nouvelle, si l’on peut dire, est que les attentes des investisseurs en matière de politique économique ont été si fortement révisées à la baisse que toute mesure concrète visant à corriger le tir pourrait être bien accueillie par les marchés. Il est vrai que le président chinois Xi, connu pour son obstination, a souvent tardé à changer de cap, comme ce fut le cas avec sa gestion de la politique « zéro-COVID ». Il reste donc à espérer qu’il envisagera également un revirement en termes de politique de relance, afin d’éviter que le ralentissement économique ne se prolonge davantage en Chine.
Ed Yau
Piguet Galland
Spécialiste des marchés asiatiques, Ed Yau a rejoint la banque Piguet Galland en tant que senior fund manager. Il y gère le fonds Asie ex-Japon et Japon, ainsi que les certificats « Emerging Markets Best Opportunities », créé voilà bientôt 10 ans, et « Climate Action », lancé en 2019. De 2013 à 2018, il a occupé les fonctions de directeur de la recherche pour Ellis Munro Asset Management, à Singapour. Auparavant, également à Singapour, il a dirigé le bureau du groupe SIA en tant que responsable du portefeuille de titres et des stratégies d’investissement mises en oeuvre sur l’Asie.
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Les dernières semaines ont été quelque peu mouvementées sur les marchés financiers. Les stratégies hedge funds, essentielles pour contrôler les risques dans les portefeuilles, en ont bien évidemment profité pour se rappeler au bon souvenir des investisseurs.
Les actions et obligations ont délivré des rendements solides au premier semestre de l’année 2024, portés par des indicateurs économiques solides et des résultats d’entreprises robustes venant renforcer la crédibilité du scenario de soft landing. Cette expansion est néanmoins restée dominée par une unique thématique centrale liée au développement et déploiement de l’intelligence artificielle au travers de plusieurs secteurs (semiconducteurs, hébergements de serveurs, logiciels, etc.). En effet, d’un point de vue factoriel, les investisseurs ont très nettement favorisé les grosses capitalisations dans le secteur de la technologie aux dépens des petites capitalisations et titres value.
Après une longue période de calme relatif sur les marchés depuis novembre 2023, la volatilité semble de retour cet été après une série de retournements sur plusieurs positions consensuelles. Ces épisodes douloureux de deleveraging sur les marchés nous rappellent la vulnérabilité des portefeuilles quand les corrélations augmentent brutalement. La diversité des stratégies hedge funds offre de nombreuses possibilités de mitiger ce risque par l’accès à une large palette d’opportunités, distinctes des marchés traditionnels.
RV Arbitrage/Multi-Strategy – Positif
-L’excès de liquidités a comprimé la volatilité et la dispersion dans de nombreuses classes d’actifs, limitant les opportunités de trading relative value mais offrant des points d’entrée attractifs en vue d’une potentielle augmentation de la volatilité (notamment pour l’arbitrage de volatilité).
-Malgré une baisse attendue des taux d’intérêt, la divergence régionale entre politiques monétaires devrait être une source d’opportunités à exploiter pour les stratégies de fixed income R.
Commodities – Neutre
-Nous maintenons notre préférence pour les stratégies favorisant les positions de relative value et le trading tactique.
-Les gestionnaires spécialisés dans un secteur spécifique restent les plus aptes à tirer parti des fluctuations de l’offre et de la demande grâce à leur expertise rare
-La recrudescence des tensions géopolitiques devrait également offrir des opportunités de trading intéressantes.
Global Macro – Neutre
-La volatilité des anticipations de taux (notamment aux Etats-Unis) continue de peser sur les performances des gérants Global Macro.
-Une hausse de la volatilité, une plus grande dispersion, des corrélations changeantes et des perturbations plus fréquentes devraient créer un environnement favorable à la prise de risques macroéconomiques.
-L’environnement reste favorable pour les traders tactiques capables de capturer de l’alpha autour des grands événements politiques et des politiques publiques.
Fixed Income/Credit Arbitrage – Positif
-Des spreads de crédit faibles combinés à des conditions de refinancement plus contraignantes constituent un environnement idéal pour les stratégies long/short en crédit
-La persistance de coûts de financement accrus ainsi qu’une dispersion des spreads de crédit élevée créent également des opportunités d’arbitrage sur la structure du capital et les obligations convertibles.
-Malgré une légère hausse des taux de défaut, nous restons neutres sur le distressed en prévision d’un meilleur point d’entrée plus tard dans le cycle.
CTA/Managed Futures – Négatif
-Après des rendements remarquables au premier trimestre, les modèles de trend-following sont encore plus sensibles aux reversements de tendances sur plusieurs marchés devenus très concentrés.
-Quelques signes de dispersion régionale du point de vue de la politique monétaire peuvent favoriser les stratégies macroéconomiques systématiques non-directionnelles.
Event-Driven – Positif
-Une expansion significative de l’activité de fusions-acquisitions aux États-Unis et en Europe favorise les stratégies de Merger Arbitrage. Ce rebond est principalement marqué par des acquisitions stratégiques dans une large gamme de secteurs, et se distingue également par une augmentation des méga-deal.
-Les opportunités de special situations restent sélectives mais bénéficient d’une augmentation des cas d’activisme et des activités de fusions-acquisitions.
-Le marché reste peu porteur pour les stratégies d‘Equity Capital Markets en raison de la baisse continue du nombre d’IPO depuis 2021.
Equity Long/Short – Positif
-Nous continuons de privilégier les stratégies low-net et market neutral car le sentiment continue d’être influencé par l’IA et la volatilité reste à des niveaux historiquement faibles.
-Un coût du capital plus élevé sur une période prolongée et un climat économique plus difficile devraient continuer à creuser l’écart entre les gagnants et les perdants, augmentant ainsi les opportunités de génération d’alpha des deux côtés du portefeuille.
-Les stratégies directionnelles sont nettement plus vulnérables à un potentiel ralentissement de l’activité économique que certains résultats d’entreprises au T2 laissent craindre.
Marouane Daho
Iteram Capital
Marouane est analyste/gérant chez Iteram Capital et membre du comité d’investissement. Ses principales responsabilités consistent en la recherche de gérants et la gestion de portefeuilles de hedge funds. Avant de rejoindre Iteram, il était en charge des hedge funds et des investissements sur les marchés privés au sein d’un single-family office à Genève. Il a débuté sa carrière chez Lyxor Asset Management à Paris en tant qu’analyste hedge funds. Marouane est diplômé de l’école de commerce NEOMA avec un MSc en finance.
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Nouveaux instruments dans le dispositif des gestionnaires de fortune, les Actively Managed Certificates permettent aux gestionnaires de fortune d’intégrer à leur offre une ligne asset management, avec une relative flexibilité.
Les AMC (Actively Managed Certificates, certificats dynamiques en français) sont des produits financiers offerts principalement en Suisse. Ces produits d’investissement structurés combinent tout à la fois certaines caractéristiques de fonds gérés activement et de produits structurés, ils font actuellement l’objet d’une forte expansion.
Pour en expliquer l’intérêt reprenons donc leur acronyme dans l’ordre.
A … comme « Actively »
Un élément clé de l’AMC est avant tout le caractère dynamique des actifs sous-jacents qui peuvent être rebalancés facilement dans un cadre défini au préalable. Ce caractère dynamique permet aux AMC de pouvoir s’adapter aux différents évènements de marché. Ils prennent ainsi en compte le nécessaire besoin des gérants de déployer une vision évolutive du marché.
A noter toutefois que les AMC peuvent également servir à implémenter des stratégies passives peu susceptible de générer de la tracking error par rapport aux grands indices.
M … comme « Managed »
Le mot « Managed », que l’on traduirait en français par « géré », fait couler beaucoup d’encre chez les juristes dans le domaine financier. S’il est communément admis en Suisse que les AMC ne se qualifient pas comme Placements Collectif de Capitaux, il demeure notamment en zone européenne une certaine tentation de les considérer de fait comme des fonds alternatifs.
Il n’en reste pas moins que leur caractère dynamique est fondamentalement lié à l’intervention humaine. Les AMC commercialisés en Suisse relèvent majoritairement de stratégies non quantitatives et militent dans le camp de la gestion active qui s’oppose à la gestion passive et au règne des ETF, sur le marché américain notamment. Il permet ainsi au gérant d’exprimer pleinement ses propres convictions et/ou celles de ses clients.
C … comme « Certificate »
Nous revenons ici à la forme. Les AMC sont bien des certificats c’est-à-dire des titres de créance dont la formule de remboursement n’est pas monétaire mais indexée à la performance d’un ensemble d’actifs. Comme tout titre financier l’AMC présente donc un risque de défaut de l’émetteur sur l’entier de son nominal. Le porteur est ainsi un simple créancier chirographaire, c’est-à-dire non privilégié. Certains AMC prévoient en complément la constitution d’une sureté adossée aux actifs répliqués- ou des actifs équivalents.
Contrairement à un titre de capital le porteur d’AMC n’a pas de droit de vote ni plus généralement de droit de gouvernance. Il n’a pas non plus de droit à la distribution du résultat, à savoir un dividende. Certains AMC peuvent cependant intégrer des mécanismes synthétiques leur permettant de décrocher un revenu fixe ou variable.
A contrario, les fonds sont bien des actions de société, en général de SICAV et donnent ainsi directement accès à la valeur des actifs via la fameuse Valeur Liquidative – ou NAV, pour Net Asset Value.
En conclusion, les AMC sont des instruments remarquables et hybrides présentant des caractéristiques uniques qui leur permettent de s’adapter à des cas d’usage très particuliers. L’AMC peut donc adresser avec une grande pertinence une thématique d’investissement dans un portefeuille plus global ou incarner lui-même une grande partie du portefeuille lorsqu’il est utilisé à des fins de rationalisation opérationnelle.
Vincent Jarcsek
Silex
Vincent Jarcsek a rejoint SILEX en 2021 comme COO du groupe et membre de la direction. Il était préalablement responsable de la structuration et du marketing chez Exane BNPP après avoir eu la charge de la plateforme de trading électronique et lui-même été trader de produits dérivés chez Oddo BHF et Société Générale. Il est diplômé de l’école polytechnique et de l’ENSAE en France.
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L’intelligence artificielle s’accompagne aujourd’hui d’investissements qui, eux, n’ont rien d’artificiel. Le récent lancement de GPT-4o par OpenAI ouvre ainsi de nouvelles perspectives dans le secteur de l’électronique grand public, où les entreprises s’efforceront ces prochaines années d’intégrer des fonctionnalités IA dans leurs appareils
Pour l’instant, la montée en puissance de l’intelligence artificielle s’est essentiellement ressentie dans les data centers. En effet, vu le stade précoce de développement où en sont les algorithmes d’intelligence dite « généraliste », le besoin s’est concentré jusqu’à présent sur la construction de capacité de calcul haute puissance. Cette capacité CHP est utilisée pour entraîner des modèles d’IA toujours plus performants, qu’il s’agisse de Machine Vision ou de Large Language Models, afin de découvrir de nouveaux cas d’usages et d’employer les modèles existants de manière plus économique.
Cependant, la présentation en mai de GPT-4o par OpenAI a entrouvert une nouvelle phase de développement pour l’Intelligence Artificielle. GPT-4o inaugure un nouveau champ d’applications pour les consommateurs grâce à sa fluidité d’utilisation – on peut s’entretenir naturellement avec cette IA en lui parlant – et sa capacité à ingérer de plus en plus d’informations de toute sorte. L’IA peut par exemple fournir en temps réel des renseignements en temps réel sur l’environnement immédiat de l’utilisateur : quelle est la note Google du restaurant qui se trouve en face de moi ? Peux-tu me dire quel est ce monument et me raconter son histoire ? Peux-tu m’aider à résoudre ce problème de maths ? Peux-tu me servir d’interprète pour que je puisse discuter avec cet étranger qui ne parle pas ma langue ? Ce sont autant de requêtes auxquelles le modèle peut répondre en temps réel. Nous assistons à l’émergence d’un véritable assistant personnel, très loin des piètres performances de Siri.
Ces nouvelles fonctionnalités déclencheront nécessairement un super-cycle de ventes dans l’électronique grand public – smartphones, tablettes, objets connectés, PCs… Ce marché a mûri ces dernières années, en particulier sur le segment du smartphone où les durées moyennes de renouvellement de produit se sont allongées.
Ce cycle exceptionnel sera alimenté par deux impératifs qui sont déjà apparus mais qui vont devenir encore plus fondamentaux pour l’IA. D’une part, une excellente fluidité de l’expérience, essentielle pour l’adoption d’une fonctionnalité IA – la moindre latence est intolérable lorsqu’on parle avec son appli, au même titre qu’on ne supporte pas un pixel mort sur une télévision. Et, d’autre part, la confidentialité des données. L’IA en tant qu’assistant personnel apporte une dimension très intime à l’utilisateur, ce qui en retour renforcera sa méfiance vis-à-vis de l’utilisation de ses données personnelles.
Quel lien entre le renouvellement des terminaux et ces deux exigences ? Il est très simple : les appareils actuels n’ont pas la capacité technique d’y répondre. La plupart des smartphones actuels n’ont pas la puissance de calcul disponible pour « processer » une partie de la data IA au sein même du terminal, et se déchargent plutôt sur les serveurs des entreprises fournissant le service IA. Le résultat est une forte latence dégradant la fluidité du service – la data doit effectuer un aller-retour entre le terminal et le serveur situés à une distance de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres, et l’utilisateur contrôle difficilement l’utilisation de ses données.
Les entreprises qui fourniront donc cette puissance de calcul de proximité, déjà nommé « Edge AI », en particulier sous la forme de nouveaux semiconducteurs, bénéficieront d’une croissance très significative dans les semaines à venir. Elle se traduira par un raccourcissement des cycles de renouvellement des appareils existants – Smartphone, tablettes, PCs… – et l’ouverture de nouveaux marchés, tel que celui des lunettes connectées. Il en va ainsi du partenariat entre Meta et EssilorLuxottica pour proposer aux consommateurs des Ray Ban reliées à l’intelligence artificielle de Meta, LLaMA 3, un concurrent direct d’OpenAI.
Les entreprises du secteur des semiconducteurs se retrouveront au cœur de cette bataille, en tant que conceptrices de ces puces Edge IA dédiées aux terminaux. Cependant, les acteurs intégrés auront aussi une place à jouer, comme l’a démontré Apple il y a quelques jours à l’occasion de sa conférence développeurs. Dans tous les cas, l’ensemble de la chaîne des semi-conducteurs sera de nouveau sollicité, malgré la surcharge actuelle, et le fait que les principaux acteurs pensent ne pas pouvoir satisfaire la forte demande en IA avant au moins 2027. Ces développements ouvrent selon nous de nouvelles opportunités d’investissement au sein de cet écosystème.
Thibault Morel
Silex
Thibault Morel a rejoint Silex en 2024 en tant qu’analyste actions. Il a couvert pendant 5 ans comme analyste sell-side les valeurs des secteurs technologiques européens, en particulier ceux du semiconducteur, de l’automatisation et de l’électrification. Il est diplômé du Master ingénierie financière et finance d’entreprise de l’université Paris Dauphine.
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A 2’300 dollars l’once, l’or accapare toujours autant l’attention. Mais d’autres métaux précieux reviennent sous le feu des projecteurs en raison de leur potentiel de performance. C’est le cas notamment du platine, pour lequel David Mitchell livre ici une fine analyse.
Aujourd’hui, avec une once à 2’300 dollars, tout tourne autour de l’or. Mais qu’en est-il des autres métaux précieux comme le platine, le palladium, l’argent et le rhodium ?
Chaque métal a son propre cycle, influencé par sa propre dynamique de l’offre et de la demande. Les cours évoluent donc en fonction de facteurs spécifiques, de tendances industrielles, de variables macroéconomiques plus larges, d’investissements réalisés à travers des produits dérivés et enfin de projections liées aux coûts de production et aux anticipations sur la demande.
Le rhodium et le palladium ont connu par exemple d’importants déséquilibres entre l’offre et la demande, dus aux politiques gouvernementales menées contre la pollution et aux contraintes techniques de l’industrie. Entre 2015 et 2021, les prix du rhodium ont augmenté d’environ 3600 % et ceux du palladium de plus de 600%. Historiquement, des mouvements de prix aussi spectaculaires ne sont pas rares dans le secteur des métaux précieux. Depuis, les prix ont néanmoins corrigé à la baisse et se rapprochent désormais de leur juste valeur marchande.
Pour mieux comprendre l’influence de ces facteurs, il faut classer les métaux précieux en deux catégories : monétaires et industriels.
L’or est considéré comme un métal monétaire pur, garant de fait du système monétaire. L’argent est aussi un métal monétaire, mais avec une composante industrielle importante.
Le platine, le palladium et le rhodium sont des métaux industriels, mais peuvent être vus aussi comme de purs investissements, d’où leur classification en « métaux précieux ».
Les événements géopolitiques tendent à orienter les flux de capitaux vers les valeurs refuges que constituent les métaux monétaires. Les métaux industriels, eux, réagissent surtout aux sanctions et aux ruptures d’approvisionnement, effets qui apparaissent en général plus graduellement.
Comment expliquez-vous la sous-performance du platine par rapport à l’or, depuis plus de dix ans ?
Le resserrement monétaire à l’échelle mondiale, de même que les faillites bancaires, l’escalade des conflits géopolitiques, et les troubles civils en recrudescence ont favorisé les métaux monétaires. L’or, en particulier, a réagi de façon substantielle en raison de la sensibilité extrême de son cours aux événements actuels.
En revanche, les marchés mettent plus de temps pour saisir l’impact que ces évènements ont sur la dynamique supply & demand des métaux industriels, nécessaires à maintes applications dans le monde industriel.
Pourquoi voyez-vous un tel potentiel dans le platine aujourd’hui ?
La baisse de l’offre sera son principal soutien à la hausse. La production de platine est fortement concentrée en Afrique du Sud, en Russie et au Zimbabwe, qui représentent ensemble 93% de la production mondiale. 73% pour la seule Afrique du Sud ! Au cours de la dernière décennie, ce pays a été confronté à des difficultés croissantes. L’augmentation des coûts d’exploitation, la baisse de la qualité du minerai et la réduction significative des investissements internationaux ont conduit l’industrie du platine à un déclin non seulement de sa production, mais aussi de sa rentabilité. Aujourd’hui, il est moins cher d’acheter du platine de qualité investissement que de l’extraire du sol, d’où la récente décision d’Anglo American Platinum de cesser ses activités minières dans le platine.
Quels facteurs seront déterminants pour l’évolution de son cours ?
La crise imminente de la dette sera pour moi le facteur prédominant. Elle va décider d’une réévaluation significative des prix au sein de l’écosystème des matières premières. Vu l’improbabilité mathématique d’une croissance suffisamment forte pour assurer le service de la dette, l’inflation apparaît comme une solution inévitable.
Ce cycle d’inflation, ou plus exactement de dépréciation monétaire, devrait entraîner une hausse des prix des métaux industriels. Ce sera le cas en particulier des métaux qui connaissent déjà de graves déséquilibres entre l’offre et la demande, et qui sont essentiels à de nombreuses applications dans la vie de tous les jours, comme le platine.
En réaction, les décideurs politiques pourraient dévaluer leurs monnaies. De telles mesures devraient renforcer la valeur des métaux précieux et la fuite vers des actifs de qualité, qui bénéficient traditionnellement d’une corrélation inverse avec le DXI, l’indice du dollar.
David Mitchell
Auctus Metal Portfolios
David Mitchell est le cofondateur et le président d’Auctus Metal Portfolios. Au cours de sa carrière, il a dirigé des desks de trading au sein d’institutions de premier plan comme Swiss Bank Corp, Bank of America, HSBC ou HypoVereinsBank. Fin 2006, David a quitté la banque d’investissement pour créer plusieurs sociétés de gestion à l’intention des family-offices. Il s’est installé à Singapour d’où il dirige Indigo Precious Metals Group, Auctus Metal Portfolios – en partenariat avec GBA Australia – et Bullion Software Solutions.
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Pierre-Yves Lécureux a créé VMR Optimum pour régler quelques-uns des problèmes qu’il rencontrait comme GFI. Il met donc en relation aujourd’hui des émetteurs de dette privée et des gestionnaires de fortune, après avoir effectué en amont tout le travail d’analyse et de sélection.
Pourquoi avez-vous choisi de vous concentrer sur la dette privée ?
J’ai travaillé longtemps comme gérant indépendant. Dans ce rôle, je me suis rendu compte au fil des années que le nombre toujours plus important de retraités et la baisse inéluctable des rentes imposaient des alternatives aux propositions des caisses de pension. Les rentiers vont en effet avoir de plus en plus tendance à prendre tout ou partie de leur prévoyance sous forme de capital. Or, il se trouve que des solutions existent dans le domaine de la dette privée, en raison des primes de rendement qu’elle génère et de la diversification supplémentaire qu’elle apporte à la gestion de portefeuille.
Nous avons donc créé VMR Optimum pour mettre en relation des émetteurs de titres obligataires non cotés et des gestionnaires de fortune. Nous sélectionnons les émetteurs, nous les analysons et nous menons à bien tout le travail de due diligence, pour simplifier le processus d’investissement chez les gérants.
Sur quel type d’opérations, vous positionnez-vous ?
Nous voulons d’abord et surtout que les opérations envisagées soient associées à des sous-jacents bien réels. Les sociétés émettrices doivent avoir des activités tangibles. Il peut s’agir par exemple d’immobilier en Suisse ou en Allemagne, d’agroforesterie en Thaïlande ou de déploiement de panneaux photovoltaïques en Suisse et en Europe. Les gérants, de même que leurs clients, doivent se sentir à l’aise avec ces sous-jacents et comprendre immédiatement dans quels actifs sont investis leurs fonds. Ce côté tangible, très matériel, est pour VMR Optimum le critère majeur.
Il faut ensuite que l’émetteur recourt assez régulièrement à l’emprunt, de manière à développer de solides partenariats sur le long terme et à nous épargner des one-shots d’autant plus fastidieux qu’aucune suite ne leur est donnée.
Par ailleurs, il est essentiel que nos émetteurs soient sensibles aux dimensions ESG, qu’ils les intègrent aussi bien dans la conduite de leurs activités que dans les projets pour lesquels ils recherchent du financement. De notre côté, nous voyons bien que les investisseurs se concentrent de plus en plus sur ces aspects.
Et enfin, nous privilégions pour le moment les émissions libellées en francs suisses, quand bien même l’euro et le dollar sont disponibles.
Quels montants avez-vous pu lever à ce jour ?
Depuis maintenant un peu plus de trois ans que VMR Optimum existe, nous avons permis de produire un volume d’investissement qui atteint désormais les vingt millions de francs. Et nous sommes aujourd’hui en relation avec cinq émetteurs.
En termes d’investissements, où voyez-vous aujourd’hui les principaux blocages rencontrés par les gérants ?
Dans un monde en pleine transformation, la conduite du changement n’est pas forcément spontanée. Les gérants indépendants sont habitués – peut-être un peu trop – à se concentrer sur les actifs cotés. C’est leur zone de confort, et ils ont parfois du mal à en sortir. Il leur est difficile d’élargir le cadre, de sortir de leurs allocations habituelles. Ce n’est pas qu’ils manquent de curiosité ! Ils s’inquiètent surtout de la charge qui peut en résulter, en termes de compliance, d’audit ou de surplus administratif. Ils peuvent se créer assez vite des barrières virtuelles. Et c’est là où nous intervenons avec VMR Optimum. Nous les aidons à lever ces barrières, en leur simplifiant les processus d’investissement dans de nouvelles classes d’actifs.
Quels développements voulez-vous donner à VMR Optimum?
Depuis que VMR Optimum a été lancé, nous nous sommes concentrés avec nos partenaires sur le marché romand. D’ici la fin de l’année, nous voulons élargir nos contacts à l’ensemble du marché suisse, en nous rapprochant de Zurich comme de Lugano. C’est la prochaine étape que nous nous sommes fixés. A plus long terme, nous avons aussi envie de nous tourner vers l’Union européenne.
Pierre-Yves Lécureux
VMR Optimum
Pierre-Yves Lécureux est le fondateur de VMR Optimum, une plateforme de dette privée lancée en juillet 2021. Avant de créer VMR Optimum, il a travaillé pendant 25 ans dans le conseil financier et la gestion de fortune. Pierre-Yves détient un Master en sciences économiques de HEC Lausanne. Il a également obtenu deux certifications, de l’UNIGE et de la Swiss Banking School, en gestion quantitative de portefeuille en Wealth & Tax Planning.