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Dorothée Borca Dumortier
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« Les banques doivent faire évoluer leur état d'esprit pour Raisonner Client. »
Dans l’intérêt de ses clients, Alpian est entré en partenariat avec la plateforme Performance Watcher pour se créer un référentiel plus effectif, mais aussi pour optimiser la gestion de ses portefeuilles, notamment pour la partie risk management. Victor Cianni, son CIO, s’en explique.
Quel est l’intérêt pour Alpian de prendre ses marques sur la plateforme Performance Watcher ?
Alpian a été lancée en octobre 2022. Dans le monde de la banque suisse, nous sommes un peu le benjamin d’une immense fratrie avec des aînés qui ont parfois plus de deux siècles d’histoire. Pour gagner la confiance de nos clients, nous devons donc redoubler d’efforts. Obtenir une forme de validation, de reconnaissance provenant de l’extérieur est forcément très important pour nous. A la différence de la gestion d’actifs, très renseignée, il n’y a pas vraiment de benchmark pour la gestion de fortune en dehors de Performance Watcher. Leur tour de force est d’avoir réussi à créer un espace neutre, où chaque gestionnaire peut aller se comparer à ces pairs en préservant son anonymat. Mais la proposition va pour Alpian au-delà du benchmarking. Performance Watcher comprend d’autres fonctionnalités qui nous apportent un regard critique sur notre gestion, comme le ferait un superviseur ou un comité consultatif.
De quelles fonctionnalités s’agit-il ?
J’aime beaucoup le perfomètre de Performance Watcher avec son visuel météo qui vous montre en un coup d’œil où vous en êtes de votre gestion. Mais pour ma part je suis beaucoup plus attentif à l’évolution du risque relatif. Les marchés ont été pour le moins compliqués ces dernières années. Il était facile de prendre des décisions peu inspirées et de dégager des rendements plus faibles que ceux de nos pairs. Les graphiques de Performance Watcher nous permettent justement de visualiser ce risque et de savoir exactement où nous nous situons par rapport à d’autres gestionnaires.
Il y a un autre point que je voudrais mentionner. Chez Alpian, nous avons décidé dès le départ de pas avoir de grilles de gestion. Nous avons donc autant de portefeuilles que nous avons de clients. Performance Watcher nous a néanmoins aidé à mettre en place des points de repère et à nous rapprocher des standards que le secteur utilise pour établir ses comparaisons.
Pour quelles raisons insistez-vous tellement sur le principe de transparence avec vos clients ?
Les choix d’investissement pour un client ne sont pas des décisions anodines. Les clients eux-mêmes sont en droit de poser des questions sur le gérant qu’ils ont choisi. Est-il suffisamment qualifié ? Ai-je pris des risques excessifs ? Vais-je payer des frais trop élevés ? Les produits sont-ils vraiment sélectionnés dans mon intérêt ? Comment juger de la qualité des performances ? La transparence, c’est de pouvoir apporter à nos clients des réponses à toutes ces questions. Et nous avons décidé d’avancer avec Performance Watcher pour pouvoir justement formuler ces réponses.
Dans le communiqué qui annonce votre partenariat avec Performance Watcher, vous parlez de nouveaux standards, de nouvelles pratiques. De quoi s’agit-il plus exactement ?
Dans le secteur de la gestion de fortune, la digitalisation se traduit pour les investisseurs par un meilleur accès à l’information, des univers d’investissement élargis, une pression à la baisse sur les coûts et des modes d’interaction plus intenses. Pour ce qui est des offres de gestion, vous voyez aujourd’hui apparaître des extrêmes. Une gestion ultra-simplifiée, ultra-standardisée aux mains de robo-advisors ou l’accès à des plateformes de trading où les millions d’opportunités proposées ont vite fait de vous égarer.
Chez Alpian, nous avons voulu revenir vers le conseil et la personnalisation, deux dimensions un peu mises de côté ces temps-ci, en continuant à tirer les coûts vers le bas grâce au digital. En termes de tarification, vous êtes aux alentours des 56 points de base avec un robo-advisor. Une banque privée, c’est 1,25 en moyenne d’après Moneyland. Chez Alpian, nous en sommes à 75 points de base, avec des conseillers capables de vous guider et de vous présenter différentes alternatives.
Quels développements entendez-vous donner à ce partenariat avec Performance watcher ?
À ce stade, nous allons d’abord utiliser Performance Watcher pour optimiser nos processus en interne. A terme, nous aimerions donner à nos clients un accès direct aux outils de reporting de Performance Watcher de telle sorte qu’ils puissent à tout moment évaluer les performances de leur portefeuille, les comparer et juger ainsi de la qualité de notre gestion.
Victor Cianni
Alpian
Victor Cianni est CIO d’Alpian depuis 2021. Ingénieur de formation et certifié FRM, il a près de vingt années d’expérience dans la gestion de fortune. Avant de rejoindre Alpian, il a occupé plusieurs postes clés dans les divisions d’investissement de CA Indosuez, Lombard Odier et Citi Private Bank.
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« Nous ne cherchons pas à multiplier les acquisitions, mais à enrichir notre proposition de valeur ».
Après avoir longtemps animé le secteur des gérants indépendants, Pierre-Noël Formigé a pris la direction de Graphenaton, une deeptech basée à Genève. Ambitions : équiper les radiateurs, les batteries, les panneaux photovoltaïques de la prochaine génération avec ses fims polymères imprimés au graphène. Ultra-innovant !
A quoi vous êtes-vous occupé depuis que vous avez vendu Sequoia en 2019 ?
J’ai travaillé comme conseil sur la partie développement et financement. J’ai rejoint aussi le conseil d’administration de plusieurs sociétés présentes dans la blockchain et les nouvelles technologies. J’ai ainsi été amené à rencontrer Graphenaton, qui en était au stade de la recherche. J’ai été impressionné par sa technologie et son potentiel, en dépit d’une gestion compliquée. Je me suis donc concentré et investi jusqu’à établir une nouvelle gouvernance et, l’an passé, j’ai réussi à convaincre Alexis Hermann, qui avait dirigé le pôle M&A small/mid cap de Natixis, de prendre la présidence du conseil d’administration. Nous avons redéfini ensemble le projet d’entreprise, avec de nouvelles ambitions que ce soit en termes de technologie, de marketing ou de moyens financiers.
Quel type de produits voulez-vous proposer avec Graphenaton?
Nous exploitons les propriétés révolutionnaires de ce matériau novateur qu’est le graphène, dans le cadre de la transition énergétique. Grâce aux processus de fabrication que nous avons conçus – et brevetés – Graphenaton produit des films polymères imprimés d’encre de graphène. Leurs fonctionnalités permettent de proposer des solutions techniques ultra-innovantes pour la création de chaleur, la dissipation thermique, le stockage de l’énergie et la production de cellules photovoltaïques.
Quelles sont les principales applications qu’il va être possible de mettre en œuvre grâce à vos films ?
Pour aller à l’essentiel, nos films équiperont les moyens de mobilité douce, de même que les systèmes de chauffage et de dégivrage pour le bâtiment et le secteur «automotive». Ils serviront aussi à construire les panneaux solaires de demain. Nous sommes complètement alignés sur les objectifs Net Zéro Carbone à horizon 2050. Avec ses films, Graphenaton veut être un acteur clé pour la transition énergétique, à l’image de Nvidia pour l’intelligence artificielle.
En chiffres, comment se traduisent les performances de vos films ?
Les performances se mesurent en termes d’économie d’énergie, de gain de poids, de facilité d’usage et de faible coût de production et de recyclage. Pour vous donner un exemple, nous mettons fin 2024 sur le marché, avec nos partenaires industriels, un radiateur innovant. Nos films permettent d’en réduire la consommation d’énergie d’environ 30 à 40% à performances égales avec les produits actuels, tout en étant de 40 à 50% moins chers. Un autre exemple : nos supercondensateurs, en cours de développement, sont cinq fois moins volumineux et trois fois plus légers, tout en étant beaucoup moins chers que les solutions existantes à performances égales.
A terme, quelles seront pour vous les principales forces motrices de la transition énergétique ?
Je reprendrai notre triptyque stratégique : mieux produire l’énergie avec un mix réduisant la part des énergies fossiles, mieux consommer cette énergie de manière efficiente, et toujours agir de manière éco-responsable, que ce soit pour produire des applications du quotidien ou les recycler.
C’est un marché gigantesque qui s’ouvre pour ce prochain quart de siècle. Ce sont sur ces opportunités extraordinaires que nous nous positionnons. La transition énergétique requiert de multiples initiatives et innovations de rupture que les grands groupes ne pourront pas toutes mener à bien de par leur inertie.
Quelles sont les prochaines étapes dans le développement de Graphenaton ?
Transformer les demandes de nos clients et partenaires en produits industrialisés et commercialisés. Nous concluons actuellement des accords qui vont des supercondensateurs pour les vélos électriques ou l’industrie automobile aux films rayonnants chauffant et photovoltaïques pour l’industrie automobile et le bâtiment, en France, Autriche, Emirats, Arabie Saoudite ou encore au Canada.
Où en êtes-vous sur le plan du financement ?
Nous levons en ce moment une pre-série A de 2,5 millions de francs, qui sera suivie l’année prochaine d’une série A d’environ 6 millions. La levée actuelle va servir à financer la production des films chauffants qui nous ont été commandés, ainsi qu’à pré-industrialiser nos films supercondensateurs. Cette année, sur la base des commandes obtenues, nous visons un chiffre d’affaires d’environ 2 millions ; nos objectifs sont de l’ordre de 200 millions dès 2028. Au vu des transformations majeures qu’impose la transition énergétique, Graphenaton de par son positionnement, sa technologie et son réseau a le potentiel d’une licorne.
Pierre-Noël Formigé
Graphenaton
Pierre-Noël Formigé est le Chief Executive Officer de Graphenaton. Il a commencé sa carrière chez Merrill Lynch à Londres, puis il a travaillé pour la banque Coutts à Genève avant de créer le groupe Sequoia, en 2000. Après l’avoir cédé en 2019, il a lancé sa société de conseil en investissements et gouvernance d’entreprises. Il investit dans divers secteurs, notamment la finance, la santé, la fintech, les énergies renouvelables, et il participe activement à la croissance des entreprises qu’il rejoint. Pierre-Noël Formigé est diplômé de la London School of Economics.
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Avec l’évolution des modes de vie, la prévoyance professionnelle est tenue d’en passer par la case Innovation pour garantir son adaptation. Rafael Lötscher aborde ici les différents domaines dans lesquels il lui est possible de réaliser d’importantes avancées.
Vous vous engagez pour une adaptation de la prévoyance professionnelle à la réalité de la vie d’aujourd’hui. Qu’entendez-vous par là concrètement ?
Notre système de prévoyance repose sur une image dépassée du modèle familial. Les modèles traditionnels où l’homme travaille à plein temps et la femme reste à la maison pour s’occuper des enfants sont de nos jours de moins en moins courants. Aujourd’hui, les femmes travaillent à temps partiel tout comme les hommes. Les familles recomposées sont bien plus répandues qu’il y a 30 ou 40 ans et les parcours professionnels sont souvent interrompus par des formations, des congés sabbatiques, des périodes de chômage ou encore des périodes de soins aux proches. En outre, de plus en plus de personnes souhaitent continuer à travailler après la retraite, bien que cela ne soit actuellement pas encore intéressant pour beaucoup de monde.
Dans quelle mesure l’État devrait rendre la poursuite du travail attractive après la retraite ?
Pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre, il serait en effet souhaitable d’aménager les conditions-cadres pour encourager davantage de monde à rester actif au-delà de l’âge de la retraite. Aujourd’hui, la situation est la suivante : la rente de vieillesse ne peut pas être suspendue une fois que la retraite est prise. En conséquence, la charge fiscale augmente considérablement à ce moment, car en plus du revenu du travail, deux revenus supplémentaires sont soudainement imposés : les rentes provenant du premier et du deuxième pilier.
Pouvez-vous illustrer ce point par un exemple ?
Imaginez un couple marié vivant à Genève. Avant de prendre leur retraite, leurs revenus s’élèvent à 130 000 francs et leurs impôts à 13 200 francs. Alors que la femme est déjà à la retraite, l’homme décide de continuer à travailler à 50 % pendant sa retraite. S’il le fait, la contribution fiscale du couple s’élève à 22 700 francs, soit presque le double.
Comment la situation pourrait-elle être améliorée ?
Premièrement, ceux qui choisissent de continuer à travailler après la retraite devraient pouvoir bénéficier d’une franchise AVS plus élevée. Actuellement, une franchise n’est pas soumise à cotisations en deçà des 16’800 francs, un système qui repose sur une logique datant de 1979, jamais réajustée depuis. En réalité, selon la logique de l’époque, cette limite devrait être aujourd’hui de 22’050 francs.
Et deuxièmement ?
La rente du deuxième pilier devrait pouvoir être suspendue en cas de reprise imprévue d’une activité à l’âge de la retraite, afin que ces revenus n’entraînent pas de progression fiscale.
Où voyez-vous un potentiel d’adaptation supplémentaire ?
Les assurés ont souvent du mal à comprendre de quelles prestations ils bénéficieront à la retraite. À l’ère du numérique, les tableaux de bord pour la prévoyance devraient être la norme. Les prestations des premier, deuxième et troisième piliers y seraient présentées de manière claire et exhaustive. Certains pays de l’UE ont déjà une longueur d’avance dans ce domaine. En Suisse, des efforts dans ce sens sont enfin largement soutenus, mais nous devrons malheureusement encore patienter.
Un autre sujet qui a fait l’objet d’un débat émotionnel ces dernières années est le fait que les femmes touchent des retraites nettement inférieures à celles des hommes – on parle de Gender Pension Gap. Ce fossé ne devrait pas être si facile à combler.
Autant commencer par aborder le problème à sa source : la garde des enfants. Il faudrait ici créer un équilibre entre les droits parentaux en termes d’éducation.
Cela semble un peu abstrait.
Concrètement, on pourrait faire dépendre la compensation de l’écart entre les taux d’occupation des deux parents. Si les deux travaillent autant, il n’y a pas besoin de compensation. Si l’un des parents réduit son temps de travail en dessous de 50%, cette personne devrait recevoir dans l’AVS la totalité de la bonification pour tâches éducativesquis e monte à 43’020 francs. Aujourd’hui, le partage se fait en général toujours à part égales. Bien qu’une approche similaire puisse être envisagée dans la LPP, le véritable défi reste au niveau de l’administration. C’est pourquoi je pense qu’il serait plus judicieux d’envisager un splitting dans la LPP pendant la période d’éducation des enfants, associé à une protection d’assurance facultative choisie par la personne qui continue de travailler à un taux plus élevé. Beaucoup ne réalisent pas que la réduction du temps de travail entrave non seulement l’accumulation de capital pour la retraite, mais réduit aussi de manière significative, voire supprime, des prestations d’assurance vitales.
Rafael Lötscher
PensExpert
Rafael Lötscher est le CEO de PensExpert depuis janvier 2021. Auparavant, il a dirigé pendant dix ans le groupe spécialisé en assurances sociales et prévoyance chez BDO Suisse, tout en étant directeur adjoint de la succursale BDO de Zoug. En tant que partenaire de BDO, il a acquis une vaste expertise en fiducie/fiscalité, qu’il a également partagée en tant que conférencier pendant de nombreuses années.
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Amaury Jordan, le fondateur d’Avalor, vient de rejoindre Alpha Leonis Partners, boutique zurichoise spécialisée dans le private equity, en tant que membre du conseil d’administration. Ses objectifs : les aider à élargir leur base de clientèle et en profiter de son côté pour parfaire sa maîtrise des marchés privés.
Quel est le périmètre d’activité d’Alpha Leonis ?
Ce sont des spécialistes du private equity, basés à New York et à Zurich. Leurs activités comprennent le conseil, les co-investissements, les participations à des fonds, ainsi que des services extrenalisés de CIO et des solutions de liquidité autour du private equity. A l’origine, Alpha leonis a été créée pour gérer le patrimoine d’une fondation qui oeuvrait à l’origine dans le domaine de la santé. Son conseil d’administration avait décidé qu’une partie importante des encours serait consacrée à la recherche sur le cancer. C’est ce qui m’a plu dans cette aventure.
Quel rôle voulez-vous jouer pour eux?
Depuis sa création en 2017, Alpha Leonis a rencontré beaucoup de succès sur le plan de ses investissements. Mais sa clientèle se limite encore au cercle « Family & Friends». L’objectif est de développer des stratégies avec l’équipe pour élargir cette base. A la différence des Etats-Unis, où le réseautage est un principe fondamental dans le venture capital, le monde du private equity reste très cloisonné en Suisse. Nous allons donc essayer d’avoir une approche plus coopérative, plus rassembleuse.
Quelles sont les priorités d’Alpha Leonis? Chercher des investisseurs ou chercher des sociétés dans lesquelles investir?
Oui, Alpha Leonis se concentre sur ces deux axes. Ils recherchent autant des partenaires qui vont investir que des entreprises qui ont besoin de financement pour assurer leur croissance. Jusqu’à présent, ils avaient plutôt tendance à porter leur attention sur des sociétés bien installées sur leur secteur qui disposent de solides droits de propriété intellectuelle et qui génèrent de la croissance. Toutefois, dans leurs mandats plus récents, il en est certains qui se concentrent davantage sur des startups.
Comment Avalor, la société de gestion que vous avez fondée à Zurich, peut bénéficier de ce rapprochement avec Alpha Leonis?
De manière générale, il est important pour les gestionnaires de fortune indépendants d’en savoir plus sur les spécificités du private equity. Ils doivent mieux maîtriser cette classe d’actifs et trouver des moyens fiables de l’intégrer dans les portefeuilles des clients. Pourquoi cette remarque ? Prenez par exemple le recul marqué des sociétés cotées aux États-Unis. Les entrepreneurs ont de moins en moins envie d’aller chercher des financements en bourse. Ils préfèrent rester dans des circuits privés où beaucoup d’investisseurs servent en plus de partenaires stratégiques, capables d’accélérer la croissance. Il est donc indispensable pour nous de suivre ces grandes transformations et de pouvoir proposer à nos clients des allocations private markets plus conséquentes. Voià les thèmes que j’ai envie d’approfondir avec Alpha Leonis, l’un des principaux acteurs indépendants dans ce secteur.
Quel est alors selon vous le meilleur moyen d’aborder le private equity ?
Plusieurs chemins mènent à Rome ! Mais le point le plus important avec le private equity est de comprendre qu’il s’agit d’investissements non liquides et qu’il faut s’y résoudre. Il s’agit d’un travail de fonds mené sur le long terme. De plus en plus souvent, les entreprises décident de rester entre des mains privées pour mieux s’inscrire sur ce long terme. Les marchés secondaires et les plateformes d’échanges se développent pour offrir des solutions de liquidité aux investisseurs qui veulent sortir avant les échéances, mais il y a forcément une décote en cas de vente anticipée. Le mode d’emploi des investissements private equity doit donc commencer par le mot-clé « patience ».
Amaury Jordan
Alpha Leonis
Amaury Jordan a rejoint le conseil d’administration d’Alpha Leonis Partners. Il est aussi fondateur et associé d’Avalor, la société de gestion dont il a été le CEO jusqu’en 2021. Il siège au conseil d’administration de TriLake Partners, un gestionnaire de patrimoine qu’il a contribué à lancer à Singapour en 2011. Avant de créer Avalor en 2005, il a travaillé pour Brown Brothers Harriman à New York et Zurich, puis Lombard Odier et Infidar Vermögensberatung, en restant à à Zurich. Il a fondé par ailleurs la Swiss CFA Society dont il a été le président et il a également contribué à la création de l’Alliance des gestionnaires de fortunes suisses, l’ASV/ASWM. Amaury est diplômé de l’American University of Paris et de la Fletcher School of Law and Diplomacy.
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Boutique zurichoise, Petiole Asset Management propose aux investisseurs professionnels des solutions d’investissement sur les marchés privés. Pour faciliter cet accès, en limitant les contraintes de l’illiquidité, Petiole a lancé « The Marketplace ». Naji Nehme en explique la logique dans la stratégie de Petiole.
Après les fortes hausses des taux d’intérêt en 2022 et 2023, un choc s’est produit sur le marché. Comment l’année 2024 a-t-elle débuté et quelles tendances voyez-vous dans le secteur des marchés privés ?
Une baisse prochaine des taux d’intérêt reste envisageable, même si elle devrait désormais être moins importante qu’on ne pouvait l’espérer. Les banques restent donc prudentes et hésitent à prolonger les crédits, ne serait-ce que légèrement. En outre, le marché de la dette publique reste illiquide pour les sponsors du private equity. Ce phénomène a renforcé son attrait en tant que classe d’actifs, et nous observons que les fonds private debt réalisent des transactions plus importantes que celles réalisées dans le passé par des acteurs traditionnels.
Qu’en est-il du secteur des introductions en bourse – un indicateur important de l’attractivité, en particulier pour le private equity ?
Des signes de reprise apparaissent cette année. Toutefois, les chiffres restent encore en deçà des moyennes historiques. Cette lente reprise a des répercussions sur les sponsors du private equity, forcés à des retraits par leurs investisseurs.
Quel en est l’impact sur le marché ?
L’environnement de marché a entraîné une augmentation des stratégies secondaires telles que les fonds de continuation, qui suscitent l’intérêt tant des investisseurs que des entrepreneurs. De même, les valorisations, qui avaient atteint des niveaux élevés pendant la décennie de taux bas, sont désormais plus modérées. Les investisseurs analysent les deals qui leur sont proposés avec une plus grande profondeur et ils se concentrent sur les opérations de qualité. Par ailleurs, l’efficacité opérationnelle et l’intégration des technologies numériques sont vraiment devenues les thèmes dominants.
Venons-en à la stratégie de Petiole. Avec votre plateforme numérique, vous voulez démocratiser la classe d’actifs. Quelles sont vos ambitions plus exactement?
Cette plateforme a été développée pour permettre aux investisseurs professionnels d’accéder à des placements private markets réservés jusqu’à présent aux acteurs institutionnels. Pour ce faire, nous nous appuyons sur les succès obtenus au cours de ces vingt dernières années comme filiale de The Family Office Co. à Bahreïn, sur nos 2,1 milliards de dollars d’actifs sous gestion et sur notre expertise en matière de personnalisation de portefeuilles private markets. Avec « The Marketplace », les investisseurs peuvent se créer en dix minutes un portefeuille adapté à leurs objectifs financiers, simuler sa performance sur une décennie et recevoir une proposition d’investissement.
Quel est le montant minimum ?
Nous parlons de 150’000 dollars US. Dans ce cadre, nous avons développé quatre programmes : les opportunités de revenu, les opportunités de croissance, les opportunités thématiques et les opportunités private markets difficiles d’accès. Chacun de ces programmes est diversifié à travers un certain nombre de transactions, de secteurs, de zones géographiques et de sponsors. Une fois admis dans le programme, les investisseurs ont la possibilité de surveiller activement leur portefeuille, avec un degré de transparence sans précédent. En outre, les investisseurs peuvent contacter nos experts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, afin de rester informés et de prendre leurs décisions d’investissement en toute sérénité.
L’un des plus grands obstacles aux investissements privés est la liquidité. Comment vous attaquez-vous à cette contrainte ?
Nous avons donc lancé voilà peu « The Marketplace ». Cette fonction permet aux investisseurs de sortir de leurs positions sur des actifs illiquides avant les dates prévues. Elle améliore non seulement les options de liquidité, mais elle offre également à de nouveaux acheteurs une opportunité rare d’accéder à des transactions jusqu’alors exclusives, et ce à des conditions qui peuvent être avantageuses
Selon vous, comment le secteur du private equity va-t-il évoluer ?
Il est prêt à poursuivre son expansion, en raison de l’intérêt croissant d’un plus large éventail d’investisseurs. Cet intérêt croissant est étayé par la robustesse des rendements historiques du private equity, sa moindre volatilité et la diversification des portefeuilles qui s’éloignent des marchés publics. La démocratisation du capital-investissement est donc en cours – elle a été accélérée par les progrès technologiques, qui ont permis de réduire les frictions et les coûts pour les investisseurs.
Naji Nehme
Petiole Asset Management
Naji Nehme a plus de 20 ans d’expérience dans le domaine de l’investissement et de la gestion d’actifs. Avant de rejoindre Petiole en 2019, il était responsable des investissements pour The Family Office Co. Il a occupé auparavant des postes de direction chez un multi-family canadien, chez Ernst & Young Investment Advisory Services, à Montréal et à la Caisse de Dépôt et de Placement du Québec. Naji Nehme est titulaire d’un Bachelor of Commerce in Finance de l’Université Concordia et d’un Master of Science in Financial Engineering de l’École des Hautes Études Commerciales. Il détient également la certification CFA.
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Kim-Andrée Potvin a pris les fonctions de Chief Operating Officer, chez Bonhôte. En parallèle, elle sera également chargée de définir et de piloter la stratégie ESG de la banque. Avec la ferme intention d’intégrer les clients au cœur du projet.
Dans votre de choix de rejoindre Bonhôte, quels ont été les arguments décisifs ?
J’ai beaucoup aimé le projet d’entreprise qui m’a été présenté et la volonté de la direction de faire évoluer la banque avec une dimension NextGen, que ce soit au niveau de son offre ou de son organisation. J’ai aussi beaucoup apprécié les premiers échanges avec les équipes de Bonhôte. J’ai trouvé qu’il y avait un vrai esprit entrepreneurial, que les décisions pouvaient se prendre vite et que les développements seraient donc faciles à mettre en œuvre. Voilà ce qui m’a convaincu. J’ai travaillé plus tôt dans ma carrière dans de grandes structures où tout pouvait devenir vite compliqué, ou lourd à manœuvrer. J’avais donc envie de rejoindre un établissement moins hiérarchisé, plus humain, plus agile, plus réactif.
Quel est le périmètre exact de votre poste ?
J’ai donc été nommé Chief Operating Officer. A ce titre, je prends sous ma responsabilité les départements opérations, informatiques et finances, y compris les crédits et la gestion des risques. Par ailleurs, je me suis vu confier la stratégie ESG de la banque, pour son compte propre comme pour ses clients, en raison de l’expérience que j’ai acquise précédemment dans la finance d’impact et de mon engagement dans différentes initiatives. Je suis membre par exemple du comité Surveillance & Stratégie de Swiss Sustainable Finance.
Sur quelles grandes orientations doit reposer aujourd’hui la stratégie ESG d’une banque privée comme Bonhote ?
Nous sommes en train de la définir ! Pour être crédible, il me semble que la stratégie ESG de toute entreprise doit d’abord reposer sur son ADN et ses valeurs, qui doivent ensuite se refléter au quotidien tant dans les produits ou les services proposés aux clients que dans la conduite de ses activités. Ensuite, il faut bien choisir ses batailles et se concentrer, pour avoir du succès, sur certains domaines en tenant à la fois de ses ressources et de son expertise. Nous n’allons certainement pas nous attaquer d’un seul tenant aux 17 Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Ce serait irréaliste. Dans cette logique, nous allons nous montrer très sélectifs. J’ajouterais également que cette stratégie ESG ne pourra être définie qu’avec la participation en amont de nos clients. Nous voulons les impliquer très tôt dans nos décisions. Rien ne se fera sans leur aval et leur participation.
Quelles sont les premières mesures sur lesquelles vous allez travailler maintenant que vous avez pris vos fonctions ?
Je vais travailler sur les deux axes que je viens d’évoquer : la refonte de nos processus opérationnels et informatiques, car il s’agit d’une priorité, ainsi que la définition et le déploiement de notre stratégie ESG. Pour ce qui relève de l’optimisation de nos processus, nous voulons faire évoluer notre infrastructure de telle sorte qu’elle puisse intégrer de nouvelles applications et fluidifier l’ensemble de nos fonctions, que ce soit pour le back office, le middle office ou le front office. Là-aussi, il est important que les clients nous aident à concevoir le type d’interactions qu’ils ont envie d’avoir avec nous. Plutôt que d’imposer quoique ce soit, nous préférons avoir une approche plus collaborative.
Kim-Andrée Potvin
Banque Bonhôte
Depuis janvier, Kim-Andrée Potvin occupe les fonctions de Chief Operating Officer pour la banque Bonhôte. Elle était responsable auparavant des opérations de Bamboo Capital Partners, la boutique genevoise active dans l’impact investing. Kim-Andrée a travaillé pour la banque Landolt dans un même rôle de COO et pour le groupe BNP Paribas où elle a occupé différents postes de direction. En 2014, elle avait été nommée COO de BNP Paribas en Suisse pour y piloter l’évolution des plateformes financières, opérationnelles et informatiques. Kim-Andrée est diplômée de l’Université McGill, où elle a obtenu un bachelor en finance et commerce international.
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