Coopérative

  • Solutions GFI
  • Marco A. Bassi
  • SGVV

“Des services pour les gestionnaires de fortune à des prix acceptables”

La Coopérative suisse des gérants de fortune – la SGVV – est un nouvel acteur sur le marché des GFI qui, selon ses propres termes, souhaite promouvoir “l’entraide commune de ses coopérateurs autour de leurs intérêts économiques”. Son cofondateur, Marco A. Bassi, explique les raisons qui ont conduit à la création de cette nouvelle organisation.

La SGVV veut donc promouvoir les intérêts économiques de ses membres par le biais d’une entraide commune. Qu’est-ce que cela signifie ?
Nous proposons à nos membres des services dans les domaines de la conformité et de la gestion des risques. Cela comprend la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Nous proposons ces services contre rémunération. Ils comprennent également des prestations en termes de formation continue pour ses membres dans le domaine du droit des marchés financiers. Cette formation est d’ailleurs exigée par le législateur si l’on s’en réfère à l’article 15 de l’OEFIN en relation avec l’article 20 inclus dans la LFIN. La coopérative fournit cette formation soit par elle-même, soit de façon coordonnée en collaboration avec différents partenaires. Le premier module est déjà programmé pour le 13 novembre à Zurich

Qui se cache derrière l’équipe fondatrice ?
Il s’agit de professionnels confirmés et d’experts dans le domaine de la gestion de fortune. Le président de l’administration, Michel Tröhler, était auparavant membre de la direction de l’Association suisse des gérants de fortune. Bertrand Jakob et moi-même avons également travaillé à l’ASG. Daniel Lehmann était auparavant CEO de la société de gestion de fortune Ehinger & Cie à Bâle et Stefan Bouclainville, un expert dans le domaine de la fiscalité, travaillait auparavant, entre autres, chez BDO.

A qui vous adressez-vous avec la SGVV?
Nous sommes très clairement ciblés : nos services profitent en principe à tous les gérants de indépendants, ainsi qu’aux prestataires de services qui les servent.

En parlant de réglementation : comment se porte le secteur en cette “première année” de réglementation de la Finma ?
Le secteur reste robuste, même si le nombre de participants a fortement diminué après l’expiration des délais de transition pour les demandes d’autorisation LSFin/LEFin. Nous partons du principe que la vague de consolidation commencera avec un décalage d’environ un an, dès que les gérants de fortune autorisés auront fait leurs premières expériences avec la révision du droit des marchés financiers. Nous voulons toutefois contribuer, avec la SGVV, à ce qu’il soit encore possible, même pour les petits établissements, de poursuivre leurs activités de la manière la plus stable possible, en leur proposant nos services dans les domaines de la conformité et de la gestion des risques à des prix acceptables.

Biographie

Marco Bassi

SGVV

Marco A. Bassi travaille depuis mars 1989 dans le domaine des gérants de fortune indépendants et a exercé la plupart du temps des fonctions de direction ou de suppléance auprès de différentes banques privées et universelles suisses et étrangères. Outre son très grand environnement relationnel et son réseau, il dispose en outre de précieuses connaissances et expériences dans les domaines de la cryptographie, du marketing, du crédit, des risques et de la conformité. Ces dernières années, il s’est spécialisé dans le conseil aux gestionnaires de fortune en tant que conseiller d’entreprise et a également participé à plusieurs start-up FinTech.

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Seit der Gründung im Jahr 2016 unterstützt und vernetzt SPHERE die Community der Schweizer Finanzbranche. SPHERE ermöglicht den Austausch, sei es mit dem vierteljährlich erscheinenden Magazin, den beiden Sonderausgaben für institutionelle Anleger, der Website, den Newsletter und den Veranstaltungen, die das ganze Jahr hindurch durchgeführt werden. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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Défis

  • Solutions GFI
  • Stefan Baumann
  • CEO
  • SwissComply

« Le marché est toujours aussi diversifié et vivant »

SwissComply a été impliquée, et l’est toujours, dans quelques 150 processus d’autorisation. Certains de ses clients sont déjà engagés dans les premières révisions prudentielles. Stefan Baumann en profite pour revenir sur quelques-unes des surprises que réserve le nouveau régime ainsi que sur la tendance accrue à l’externalisation du contrôle des risques et de la compliance.

Comment avez-vous vécu cette “première année” placée sous le nouveau régime de la FINMA?
Très difficile. SwissComply a été et est toujours impliquée dans environ 150 demandes d’autorisation. C’est un défi de taille pour une entreprise d’à peine 30 collaborateurs. De plus, 200 gestionnaires suisses externalisent la conformité et la gestion des risques auprès de SwissComply. Une cinquantaine de ces gestionnaires sont encore en cours de procédure d’autorisation et n’ont pas encore commencé à externaliser la fonction de conformité et de gestion des risques. Sur ce point également, notre entreprise attend encore beaucoup de travail dans les prochains mois.

Où voyez-vous les plus grands challenges ?
Pour les nombreux gérants de fortune déjà autorisés selon l’art. 17 LFIN, que nous pouvons compter parmi nos clients externalisés, les premières révisions prudentielles ont certainement constitué un vrai défi. Les clients de SwissComply travaillent avec une vingtaine d’organes de révision différents et avec les cinq organisations de surveillance – bien que la FINMA prescrive le programme de contrôle, les différentes organisations de surveillance et les réviseurs mettent l’accent sur des points différents. Le travail de préparation s’avère donc difficile. Bien sûr, nous essayons d’utiliser au mieux nos économies d’échelle lors de la préparation de la révision et nous sommes également prêts à défendre les intérêts de nos clients auprès des organes de surveillance si nous estimons que ces intérêts sont justifiés.

Quelle a été, selon vous, la grande surprise que ce nouveau régime a pu réserver?
Alors que l’on a régulièrement prédit la disparition du marché des gestionnaires de fortune au cours des dix dernières années, je suis agréablement surpris et heureux de voir à quel point ce marché est toujours aussi diversifié et vivant. En 2024, nous pouvons déjà accompagner plusieurs startups sur la voie de l’indépendance. Le marché des EAM est très animé! Beaucoup de gérants déjà autorisés ont une taille assez réduite – la médiane en termes d’encours est de 60 millions de francs. Ce qui est devenu clair après l’étude de la LSFin/LEFIn, du moins en théorie, se vérifie : la nouvelle réglementation n’est pas un obstacle pour les micro-entreprises avec un bon modèle d’affaires et des risques gérables. J’ai en outre été agréablement surpris de voir à quel point le processus d’autorisation est bien rodé: les gestionnaires de fortune disposant d’un modèle d’affaires ciblé et d’une substance suffisante parviennent en général à passer le processus d’autorisation en deux étapes, de manière efficace et pragmatique.

Pour de nombreux gérants de fortune, l’importance accordée à la gestion des risques dans le processus d’autorisation et dans le cadre de l’audit réglementaire devrait être inhabituelle. Est-ce aussi votre avis ?
Oui, le régulateur exige des gestionnaires de fortune qu’ils mettent en place un système de contrôle interne dit efficace. Efficace signifie que les contrôles ont un effet modérateur sur les domaines à risque d’une entreprise, qui sont gérés par la fonction de gestion des risques. En outre, l’accent sera mis à l’avenir sur la gestion des risques de marché, de crédit et de liquidité, notamment dans le cadre de la gestion de fonds d’investissement propres. Dans ce contexte, le marché de la gestion de fortune devra attirer davantage de risk managers expérimentés.

La séparation des fonctions, c’est-à-dire le renforcement du contrôle des risques et de la compliance à partir d’une certaine taille, est un grand sujet pour de nombreux gestionnaires de fortune. Comment envisagez-vous cette gageure ? Où l’externalisation de ces fonctions est-elle judicieuse ?
Une grande majorité des quelques 1000 gestionnaires de fortune autorisés jusqu’à présent ont dû, en raison de la taille de l’entreprise ou des risques liés au modèle d’affaires, séparer sur le plan organisationnel la fonction de contrôle des risques et de compliance des fonctions orientées vers le rendement. Environ la moitié de ces gestionnaires de fortune ont entre-temps externalisé ces fonctions de gestion des risques et de compliance. Je pense que cette tendance à l’externalisation va encore se renforcer. En effet, les exigences posées à la fonction de contrôle des risques et de compliance sont très élevées et de nombreux gérants de fortune ont du mal à nommer une personne adéquate en interne. En outre, la décision d’externaliser est souvent liée à des considérations économiques – une externalisation est souvent nettement plus avantageuse qu’une personne dédiée en interne. Mais il y a bien sûr aussi des raisons d’internaliser la conformité et le contrôle des risques – c’est en général le cas pour les très grands gestionnaires de fortune.

Biographie

Stefan Baumann

Stefan Baumann est CEO chez SwissComply, une entreprise de conseil et de services pour les gestionnaires de fortune indépendants. Auparavant, il a travaillé pour la société de conseil suisse Geissbühler Weber & Partner, où il était responsable du business development ainsi que du secteur d’activité “Gestionnaires de fortune externes”. Il a passé également douze ans au Credit Suisse, principalement dans le domaine des gérants de fortune indépendants. Stefan Baumann est titulaire d’une licence en sciences économiques de l’Université de Zurich et il a obtenu la certification Chartered Alternative Investment Analyst (CAIA).

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l'un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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Événement

  • Solutions GFI
  • Souad Dous
  • Cofondatrice
  • SPHERE

Événement SPHERE sur la place financière de Lugano : naissance d’un nouveau lieu de rencontre pour les GFI

Le 9 novembre, une édition de l’événement SPHERE “Solutions GFI” aura lieu pour la première fois à Lugano. Souad Dous, cofondatrice de SPHERE, explique les raisons de cette démarche.

Les événements « Journées Solutions GFI » à Genève et à Zurich sont devenus l’un des rendez-vous les plus importants de la branche pour les gérants de fortune indépendants de Suisse. Quelles sont les raisons qui poussent SPHERE à organiser également un tel événement à Lugano ?
Oui, en effet, notre manifestation est devenue, dans un certain sens la réunion de la profession. Cette année, nous avons accueilli près de 700 visiteurs à Zurich et à Genève en septembre. Ce succès nous donne des ailes pour faire ce pas vers Lugano. Le Tessin compte un nombre considérable de gestionnaires de fortune indépendants et de family offices, qui se sont développés avec succès ces dernières années. C’est la première manifestation que nous allons organiser à Lugano et je m’en réjouis beaucoup.

Quel est le concept de l’événement et en quoi se distingue-t-il de Genève ou de Zurich ?
Les sept événements organisés jusqu’à présent à Genève et les cinq événements organisés à Zurich, ont montré qu’il existe une forte demande pour des contenus et des discussions pertinents. Nous venons donc avec un concept qui a fait ses preuves : nous présentons un contenu de qualité et, avec nos partenaires et nos panélistes, nous proposons des solutions aux questions les plus urgentes.

Quelles sont ces questions qui préoccupent actuellement le secteur ?
Eh bien, sur ce point, les gestionnaires de fortune de Lugano ne sont guère différents de ceux de Genève ou de Zurich. Il s’agit de trouver des opportunités de croissance. Nous sommes actuellement dans une année de transformation. De nombreux EAM ont une autorisation de la Finma jusqu’à fin 2023 et peuvent s’occuper des questions stratégiques et opérationnelles.

Où mettez-vous l’accent dans les discussions ?
Nous nous posons les questions suivantes : à quoi ressemblera l’EAM du futur et quels sont les défis actuels. La question de la surveillance de la Finma en fait partie : il s’agit ici de regarder le processus des audits. Ensuite, il y a une nouvelle génération de gestionnaires de fortune, avec de nouvelles exigences organisationnelles. Elle rencontre une nouvelle génération de clients, avec de nouveaux profils, un nouveau style de vie et un nouveau rapport à la finance. Nous nous penchons également sur le nouveau rôle central des COO lorsqu’il s’agit de questions opérationnelles et nous nous concentrons sur le thème des cyber-risques. Nous nous intéressons également à l’allocation d’actifs et aux stratégies d’investissement : Nous montrons le rôle que peuvent jouer les marchés privés et nous osons un regard sur le domaine des cryptos.

Comment le Tessin vous a-t-il accueilli jusqu’à présent lors de la préparation ?
L’accueil des personnes que j’ai rencontrées sur place pour la préparation a été formidable. Ce sont de vrais entrepreneurs que j’ai rencontrés, très engagés dans le développement de leurs entreprises. Lugano est un exemple des atouts que la Suisse peut faire valoir : la beauté du paysage, le calme, et en même temps cette énorme concentration de savoir-faire et de talents – et, cerise sur le gâteau, la bonne humeur des Tessinois.

Quels sont les détails ? Qui peut participer, quels sont les partenaires que vous avez pu convaincre ?
L’événement aura lieu le matin du 9 novembre 2023 à Lugano LAC Arte e Cultura, et nous invitons tous les gestionnaires de fortune de la région à y participer. La participation est gratuite pour les gestionnaires de fortune. Nous sommes soutenus à cette occasion par les principales banques dépositaires locales : UBS Bank, EFG Bank, Reyl Intesa Sanpaolo, CIC, Credinvest, One Swiss Bank, Aquila.

 

Souad Dous

Biographie

Souad Dous est co-fondatrice de SPHERE avec Jérôme Sicard. Depuis sa création en 2016, SPHERE soutient et met en réseau la communauté du secteur financier suisse. Elle leur offre, en français et en allemand, différentes possibilités d’échanges : un magazine pour les gestionnaires de fortune et un autre pour les investisseurs institutionnels, un site internet et des événements organisés tout au long de l’année. La première manifestation organisée par SPHERE au Tessin aura lieu le 9 novembre 2023.

Vous trouverez des détails sur le programme et l’inscription en cliquant sur ce lien :
https://sphere.swiss/solutions-gfi-lugano-2023/ 

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Crossover

  • Solutions GFI
  • Cédric Roland-Gosselin
  • Co-fondateur
  • Arode

« Savoir faire travailler ensemble des profils très différents »

Cédric Roland-Gosselin a quitté le costume de banquier, qu’il portait chez Degroof Petercam, pour endosser celui de gérant indépendant. Avec ses associés, Carine Arieh et Jasper de Raadt, il a choisi cette voie pour mieux répondre aux attentes de ses clients.

Que regrettez-vous de vos années de banquier ?

Je ne suis pas nostalgique de caractère. « C’était mieux avant » n’est pas le genre d’appréciation qui me correspond. Je dirais juste qu’il fut un temps où les choses étaient différentes, moins normées, moins pointues. Aujourd’hui, les éléments – régulatoires, concurrentiels, technologiques – nous obligent à répondre de manière plus agile à des demandes toujours plus exigeantes.

Si vous ne vous y adaptez, vous allez regarder passer le train. Mais ce n’est pas nécessairement propre à notre métier. Les clients s’engagent dans des interactions plus rapides, ils sont mieux informés et ils comparent davantage. Ils attendent de nous des échanges plus conséquents, des performances plus élevées et de la transparence. Nous sommes-là pour répondre à leurs attentes tout en maintenant le fond au-delà de la forme. Il faut que nous conservions l’humain et la confiance sur la durée. C’est l’essence même de notre métier.

Quelles étaient vos priorités au lancement d’Arode ?

Nous voulions mettre en place une organisation conforme aux besoins exprimés par certains de nos clients. Eux comme nous ont pu profiter de l’équipe formée au lancement d’Arode. Carine Arieh, Jasper de Raadt et moi-même avons travaillé ensemble chez Degroof Petercam en Suisse. Nous nous connaissons très bien et nos complémentarités sont pour Arode une vraie force. J’ai deux passions sportives : la voile et le rugby. Ce sont deux sports où réunir des athlètes de bon niveau est moins important que de faire travailler ensemble des profils très différents, des avants et des trois-quarts ou des skippers et des winchers.

Il y a aussi le temps, la durée, le long terme sur lesquels nous voulons nous inscrire pour grandir harmonieusement. Le mot harmonie inclut pour moi les notions de cohérence, de confiance et d’esprit d’équipe. Je vous donne un exemple. Nous avons regardé plusieurs dossiers pour d’éventuelles acquisitions ou associations parce que le marché se consolide, mais nous n’avons pas donné suite, car nous n’avons pas vocation à devenir une plateforme de gérants.

Arode est formée aujourd’hui par une équipe qui se connait bien et qui sait travailler ensemble. Nous avons une gestion cohérente et une ligne directrice claire.

Du temps de Degroof Petercam, quel regard portiez-vous sur le métier de GFI ?

Je ne voyais pas forcément leur utilité en raison de la manière dont nous servions déjà nos clients à l’époque. Je ne pensais pas que ce métier allait durer. C’est d’ailleurs ce qui était annoncé depuis dix ans, avec la consolidation ou la disparition des indépendants.

En quoi ce regard a-t-il changé aujourd’hui ?

Nous avons vu les choses évoluer du côté des gérants comme du côté des banques. Les GFI sont désormais régulés par la FINMA et l’offre bancaire a changé. Ces deux développements se sont produits en même temps et ils ont modifié l’offre pour les clients.

Pour des raisons que je comprends, même si je le regrette, les banques se concentrent davantage sur leurs Produits que sur leurs services. Elles ont la pression du résultat trimestre après trimestre, de la simplification à outrance et du soin attentif à éviter toute dérogation au cadre général.

Ces transformations ont eu lieu aussi en France et en Belgique, deux marchés où les gérants indépendants se sont fait leur place.

Finalement, notre rôle est de donner du sens à la relation entre le client et son patrimoine, de les guider dans sa gestion, de l’orienter dans les relais de génération, de le conseiller dans la cession de leur entreprise. Ce sont des tâches que les banquiers assumaient par le passé. C’est moins facile pour eux aujourd’hui dans la mesure où leur activité est devenue plus compartimentée et limitée.

En revanche, en tant que gérant, nous pouvons trouver des solutions parce que nous fonctionnons en architecture ouverte avec un plus grand nombre de prestataires.

Où avez-vous porté plus particulièrement votre attention lorsque vous avez lancé Arode ?

Le lancement d’Arode en 2020, au moment du covid, qui plus est après 25 ans de parcours dans de groupes internationaux, était tout sauf simple. Mais les évènements nous sont parfois imposés et nous avons su gérer. Nous avons pu mettre en place une organisation solide pour nos clients, avec des partenaires fiables et réactifs, « aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire », comme l’a dit un jour Alain Berset !

Cédric Roland-Gosselin

Arode

Cédric Roland-Gosselin a été le CEO de Banque Degroof Petercam Suisse de 2011 à 2020, ainsi que membre du conseil d’administration de Banque Degroof Petercam France et Banque Degroof Petercam Espagne. Il a acquis une expertise bancaire complète au sein du groupe ING en France, Belgique et Luxembourg de 1998 à 2010. Il détient le diplôme d’ingénieur commercial de l’Université Catholique de Louvain.

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Stempel

  • Solutions GFI
  • Ralph Frey
  • CEO
  • AOOS

« Processus d’autorisations FINMA : le bilan positif de l’AOOS»

Le nouveau processus de réglementation des gérants de fortune indépendants et des trustees est encore en cours. Il est néanmoins déjà possible d’en tirer quelques observations intermédiaires. Pour Ralph Frey, à la tête de l’AOOS, ce processus a été intense, passionnant et fructueux pour les organismes de surveillance. 

La FINMA s’est récemment exprimée sur l’état du processus d’autorisation des gestionnaires de fortune et des trustees, y compris en ce qui concerne la surveillance. Comment avez-vous vécu cette “première année” du nouveau régime, du point de vue de l’organisme de surveillance ? 

Cela fait maintenant trois ans que l’AOOS est active en tant qu’organisme de surveillance pour les gestionnaires de fortune et les trustees, selon les critères de la FINMA, et en tant qu’organisme d’autorégulation selon la LBA. Ces années ont été intenses, passionnantes et fructueuses. En raison du très grand nombre d’examens d’autorisation préalables, les derniers mois ont été particulièrement exigeants pour l’AOOS. Ils l’ont été d’autant plus que la fin de la période transitoire de la FINMA approchait rapidement et que nous avons été incités à examiner chaque demande en profondeur, de manière professionnelle. Nous avons ainsi pu présenter de manière exhaustive à nos clients, très rapidement, les adaptations qu’ils avaient à effectuer, ce qui a facilité ensuite les discussions et permis aux gérants et aux trustees de soumettre leur demande à la FINMA dans les délais impartis. 

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans ce processus, ces derniers mois ? 

Après de nombreuses années passées à surveiller des gestionnaires de fortune et des trustees, j’ai déjà vu pas mal de choses. Mais certains établissements financiers, même s’ils sont heureusement très peu nombreux, m’ont surpris par la manière dont ils ont abordé la nouvelle législation. Certains n’avaient pas encore préparé leur demande d’autorisation FINMA en décembre 2022, alors même que la longue période de transition de trois ans arrivait à son terme. Ce qui a d’ailleurs parfois entraîné des dépassements de délai.

La consolidation du secteur, dont il a souvent été question avant la mise en œuvre de la nouvelle réglementation, n’a pas été aussi violente que beaucoup le craignaient. Quels ont été les critères déterminants, selon vous ? 

Les gestionnaires de fortune et les trustees ont été, sont et continueront d’être très performants. L’autorisation de la FINMA est un label de qualité qui leur permet d’agir de manière professionnelle sur les marchés nationaux et internationaux. Cela dit, en raison de leur âge, certains gérants de fortune ont décidé fin 2022 de ne plus déposer de demande d’autorisation et de cesser leur activité. C’était prévisible. Outre ces cas, qui restent assez exceptionnels, je continue à ne pas m’attendre à une consolidation importante du secteur à cause de la nouvelle réglementation. Pour preuve, cette année, une cinquantaine de nouvelles entreprises ont déjà déposé une demande d’autorisation auprès de la FINMA en tant que gestionnaire de fortune ou trustee.

Selon les statistiques de la FINMA, c’est l’AOOS qui a “fait passer” le plus grand nombre d’établissements autorisés. Comment expliquez-vous ce très bon résultat? 

Avec l’intégration de l’ancien OAR de l’ASG dans l’AOOS, nous avons pu compter dès le début sur les nombreux gestionnaires de fortune et trustees qui y étaient déjà affiliés. Nous avons pu aussi compter sur des collaborateurs de longue date de l’OAR, ce qui nous a permis de renforcer nos compétences. Notre équipe de collaborateurs, très expérimentés, a pu traiter en temps utile les nombreuses demandes, dont certaines ne sont arrivées que vers la fin de la période transitoire LEFin. En outre, le guide de l’AOOS a été publié très tôt, avec les exigences liées à une demande d’autorisation de la FINMA, ce qui s’est certainement avéré utile. Finalement, nous avons transmis de manière proactive à la FINMA les demandes d’autorisation qui pouvaient potentiellement poser problème. La raison en était des questions ouvertes dans des domaines spécifiques pour lesquelles il n’existait pas encore de jurisprudence de la FINMA ou qui nécessitaient une décision formelle de la FINMA. Ces demandes étaient accompagnées de notre évaluation, ce qui a été très apprécié par toutes les parties car le processus d’autorisation s’en est trouvé accéléré d’autant.

Pour les gestionnaires de fortune et les trustees, la surveillance au jour le jour du respect des conditions d’autorisation n’est pas assurée directement par la FINMA, mais par l’OS. Quelles sont vos attentes en la matière ?

La surveillance prudentielle continue par l’organisme de surveillance commence dès l’obtention de l’autorisation de la FINMA. Comme par le passé, l’AOOS travaille en principe avec des sociétés d’audit externes et des auditeurs responsables, qui sont préalablement agréés par l’AOOS. La société d’audit choisie par le gestionnaire de fortune ou le trustee devra, au cours des deux premières années, procéder à un audit annuel dans les domaines de la LSFin, de la LEFin et de la LBA, ainsi que des éventuelles activités annexes. Il lui faudra également présenter un rapport à l’organisme de surveillance. L’OS se charge alors de la vérification et peut, si nécessaire, recourir à tout moment à d’autres instruments, comme par exemple un audit complémentaire ou un entretien de surveillance. En outre, pour chaque gestionnaire de fortune et chaque trustee un élément central de la surveillance prudentielle par l’organisme de surveillance sera le rating des risques. Le gérant pourra alors obtenir éventuellement un cycle de contrôle étalé sur plusieurs années et ne devoir fournir qu’une auto-déclaration à l’organisation de surveillance pendant les années sans contrôle. 

Actuellement, la FINMA a autorisé cinq organismes de surveillance et doit maintenant veiller à l’uniformité de la pratique en matière d’autorisation et de surveillance. Cependant, nous sommes toujours dans la phase de démarrage et de mise en place, raison pour laquelle la surveillance au jour le jour des gérants de fortune et des trustees va continuer à évoluer. 

La séparation des fonctions, pour renforcer le contrôle des risques et de la compliance à partir d’une certaine taille, est un sujet qui prête à discussion chez de nombreux gestionnaires de fortune. Quand l’externalisation de ces fonctions vous semble-t-elle judicieuse ? 

Les gestionnaires de fortune et les trustees sont soumis à l’obligation de définir les grandes orientations de la gestion des risques et de définir en parallèle la tolérance au risque. La gestion des risques doit leur servir à mesurer, gérer et surveiller les risques liés à l’activité commerciale. Dans la mesure où il est nécessaire de séparer la gestion des risques et le contrôle interne des unités opérationnelles, il est possible de les externaliser auprès de tiers, en particulier pour les petits gérants de fortune et les trustees. La plupart n’atteignent souvent pas la taille critique pour disposer de leur propre gestion des risques ou de leur propre fonction de compliance. La responsabilité de la direction pour une gestion des risques appropriée et un contrôle interne efficace ne peut toutefois pas être externalisée. En outre, le gestionnaire de fortune ou le trustee doit également disposer des ressources en personnel, du savoir-faire technique, des connaissances requises et de processus adéquats pour superviser les fonctions externalisées. Cela dit, un apport externe dans le domaine de la gestion des risques et du contrôle interne représente certainement plus une opportunité qu’une contrainte pour les gestionnaires de fortune et les trustees.

Ralph Frey

AOOS

Ralph Frey est directeur général de l’AOOS, l’organisme de surveillance pour les gestionnaires de fortune et les trustees. Il a été auparavant directeur du bureau principal de l’ASG à Zurich, et membre de sa direction. Avant de passer à la surveillance, il a travaillé comme responsable de la conformité et du contrôle des risques dans une maison de titres suisse puis au service juridique d’une banque privée zurichoise. Ralph Frey a étudié le droit à l’Université de Zurich et a obtenu un MAS en gestion bancaire à la Haute école de Lucerne.

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Takeover

  • Solutions GFI
  • Elmar Meyer
  • Associé et CEO
  • Rieter Fischer

« Je n’ai pas eu besoin de due diligence pour reprendre Rieter Fischer »

En avril, Elmar Meyer est devenu l’actionnaire et le CEO de Rieter Fischer, une boutique qu’il connait d’autant mieux qu’il a été d’abord membre de son conseil d’administration. Il revient dans cet interview sur ce changement de rôle et sur ses projets pour l’entreprise qu’il dirige désormais.

Avocat d’affaires puis spécialiste Compliance, vous êtes finalement devenu actionnaire et CEO d’une société, Rieter Fischer, qui se partage entre asset management et wealth management ? Quelles ont été vos motivations ?

Je dois ici faire un bref retour en arrière. Chez Julius Baer à Dubaï, j’ai remarqué que les activités bancaires me plaisaient de plus en plus. Après mon retour, j’ai eu l’occasion de collaborer avec des gestionnaires de fortune et j’ai eu des contacts intensifs avec Rieter Fischer – je suis d’ailleurs devenu membre de son conseil d’administration. Lorsqu’il a fallu trouver une solution pour succéder aux deux fondateurs Patrick Rieter et Erich Fischer, je me suis montré tout de suite été enthousiaste. Il s’agit donc – même si cela ne semble pas être le cas de l’extérieur – d’une solution naturelle qui a été très bien acceptée en interne. C’est extrêmement important pour moi. Il n’a pas non plus été nécessaire de procéder à une due diligence, comme c’est généralement le cas pour ce type de rachat : Je connais pratiquement tous les boulons de la société et je sais combien chaque table a coûté. J’ai donc pu évaluer très précisément les risques associés à cette transaction.

Où voyez-vous  votre croissance?

En discutant avec des gestionnaires de fortune et des clients institutionnels, nous constatons que nos connaissances approfondies des actions suisses restent très demandées. Nous pouvons nous appuyer sur cette demande en lançant non seulement des fonds, mais aussi des certificats comme les AMC, qui peuvent alors aussi intéresser les gérants indépendants. Nous passons donc plutôt à l’offensive du côté des produits et n’engageons plus de banquiers privés. Mais quand je dis offensive en termes de produits, il est clair que nous maintenons notre focalisation sur les moyennes et petites capitalisations suisses. Nous ne sommes pas les bonnes personnes si vous cherchez des obligations japonaises ou des produits cryptos.

Rieter Fischer, asset manager spécialisé dans les actions suisses, se double d’un gestionnaire de fortune. Où pensez-vous mettre l’accent à l’avenir?

Chez Rieter Fischer, la part des clients Wealth management est encore faible par rapport à l’asset management, notamment sur le segment institutionnel. J’ai apporté beaucoup de clients privés de par mon travail chez Lexpert. Cependant, je compte maintenir cette pondération. Rieter Fischer est un expert dans le domaine des petites et moyennes capitalisations suisses – c’est une force incroyable que nous pouvons encore développer.

Beaucoup de gestionnaires d’actifs et de gestionnaires de fortune savent que l’idée fondamentale de “changement de génération” à la tête de l’entreprise est une problématique majeure. Quelles sont vos expériences dans ce domaine ?

Eh bien, dans mon cas, c’est certainement très particulier, car j’ai bien connu Rieter Fischer avant que le changement n’ait lieu. Mais en tant que conseiller et avocat, j’ai assisté à de nombreux processus de ce type chez plusieurs gestionnaires de fortune. Le facteur décisif est certainement la confiance dans la nouvelle direction ainsi que dans les nouveaux propriétaires. Et, bien sûr, se pose la question de savoir comment les détenteurs des postes clés au sein de l’entreprise se sentent à l’aise avec la nouvelle configuration. C’est pourquoi il est important de ne pas s’en tenir à une solution d’équité qui maximise juste les bénéfices, mais de privilégier une solution viable à long terme. Il peut s’agir par exemple de mettre en place une plateforme pour les gestionnaires de fortune.

Elmar Meyer

Rieter Fischer Partners

Elmar Meyer est CEO et actionnaire de Rieter Fischer Partners à Zurich depuis avril 2023. Il est également fondateur et membre du conseil d’administration de Lexpert Partners, un cabinet d’avocats spécialisé dans les services financiers et leurs clients. De 2012 à 2016, Meyer a été associé du cabinet de conseil juridique et fiscal GHM Partners à Zoug. Auparavant, il a travaillé pour Julius Baer, d’abord à Zurich, puis à Dubaï en tant que Head Legal & Compliance et membre de la direction. Avant de rejoindre Julius, Elmar Meyer était membre de l’équipe M&A et Banking du cabinet d’avocats Froriep à Zurich.

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l'un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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