PubliSphere
-
- Interview Elias Wittlin
- Spécialiste des solutions de prévoyance
- Banque Julius Baer
Solutions de prévoyance : des opportunités pour les gestionnaires indépendants
En ajoutant des solutions de prévoyance à leur offre de services, les gérants indépendants peuvent offrir à leurs clients un accompagnement plus étendu et plus complet, comme l’explique ici Elias Wittlin, spécialiste en la matière.
Elias, quels sont les principaux défis auxquels les caisses de pension sont confrontées à l’heure actuelle et quelles mesures peuvent être prises pour les relever ?
L’évolution démographique et la faiblesse persistante des taux d’intérêt représentent des défis majeurs pour les caisses de pension. La réforme de la LPP a été rejetée lors de la votation de septembre 2024. Cette réforme prévoyait notamment d’abaisser de 6,8% à 6,0% le taux de conversion minimal dans le régime obligatoire de la LPP, ce qui a fait couler beaucoup d’encre. Malgré l’urgence, les caisses de pension doivent poursuivre leur travail dans un cadre qui n’a pas changé en raison du rejet de la réforme par le peuple suisse.
Entre-temps, les réformes nécessaires prennent toujours plus de retard, et le taux de conversion de 6,8% fixé par la loi semble toujours déconnecté de la réalité car il implique un taux d’intérêt garanti d’environ 5% en raison de l’espérance de vie actuelle. Il convient toutefois de noter que les caisses de pension disposent d’une marge de manœuvre accrue dans la conception des prestations pour le régime surobligatoire. Elles peuvent notamment fixer des taux de conversion plus bas. En effet, le taux de conversion moyen en 2023 était d’environ 5,3%, ce qui montre que les caisses de pension ont recours à cette option. Néanmoins, les taux de conversion prévus par la loi posent de réelles difficultés aux caisses de pension. Celles-ci doivent constituer des réserves pour absorber les pertes futures liées aux départs à la retraite, ce qui impacte la rémunération des avoirs des assurés actifs. Ce sont les assurés plus jeunes encore en activité, qui en supportent le poids, car ils doivent accepter des intérêts plus faibles sur leurs avoirs de vieillesse surobligatoires.
L’un des moyens d’éviter cette redistribution hors système réside précisément dans la prévoyance professionnelle surobligatoire. Par exemple, les entreprises peuvent protéger de cette redistribution leurs salariés qui gagnent plus de 136 080 CHF (à partir de 2025) en leur proposant une solution de prévoyance 1e. Les assurés peuvent ainsi investir leur épargne-retraite en fonction de leur profil de risque individuel. Le rendement obtenu, qu’il soit positif ou négatif, est crédité ou débité directement sur l’épargne-retraite de l’individu.
Quels sont les avantages d’une solution de prévoyance 1e pour l’employeur ?
Proposer une solution de prévoyance 1e peut être un atout majeur dans un package de rémunération compétitif, pour se positionner comme un employeur attractif. Lors d’un changement d’emploi, les salariés sont de plus en plus attentifs à la structure de la caisse de pension de leur employeur. Une solution de prévoyance 1e peut aider à attirer les meilleurs talents. Un autre avantage d’une solution de prévoyance 1e est que l’employeur n’est pas confronté à des risques de restructuration des régimes de retraite car il n’y a pas de risque de sous-financement. Enfin, le coût des avantages liés au risque dans ce type de solutions est souvent moins élevé.
Que propose Julius Baer aux gestionnaires d’actifs indépendants (EAM) dans ce domaine ?
Julius Baer collabore avec diverses fondations de prévoyance et de libre passage. Celles-ci, à leur tour, travaillent avec les EAM pour gérer les avoirs de prévoyance de leurs clients. Nous agissons en tant que banque dépositaire, tandis que nos partenaires prennent en charge l’aspect lié à la retraite.
Quels sont les avantages pour les EAM ?
En élargissant leur éventail de services aux solutions de prévoyance, les EAM sont en mesure de fournir à leurs clients une prestation de conseil complète. En outre, ils peuvent coordonner la stratégie d’investissement du client dans le régime de retraite avec celle qui régit son patrimoine privé. Ils peuvent fournir un service d’investissement intégral, faisant ainsi office de guichet unique. Voici un exemple concret : d’un point de vue fiscal, il peut être judicieux de détenir des actions à dividendes élevés dans votre prévoyance, tandis que les véhicules de placement susceptibles de générer des plus-values devraient plutôt être détenus en tant que patrimoine privé. Dans le cadre de nos solutions, l’EAM peut adapter la stratégie d’investissement à chaque individu et il est également possible d’investir directement dans des actions et des obligations.
Existe-t-il des lignes directrices particulières en matière d’investissement à respecter dans le cadre de la gestion des caisses de pension ?
Les règles relatives au placement de l’ordonnance sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (OPP 2) s’appliquent à la gestion de la fortune des caisses de pension. Sur la base de cette réglementation, le conseil de fondation de l’institution de prévoyance ou de libre passage doit établir son propre règlement en matière placement, lequel doit être respecté lors du placement des avoirs de prévoyance. L’ordonnance OPP 2 prévoit des restrictions en fonction des diverses catégories, telles qu’une quote-part maximale de 50% pour les placements en actions. Les fondations de prévoyance ou de libre passage peuvent néanmoins déroger à cette règle dans leur propre règlement et autoriser des quotes-parts plus élevées pour les placements en actions, pour autant que le principe d’une répartition appropriée des risques soit respecté. En effet, de nombreuses fondations de prévoyance et de libre passage 1e offrent actuellement aux assurés la possibilité d’investir jusqu’à 85% ou plus de leur capital de prévoyance en actions.
Elias Wittlin
Julius Baer
Elias Wittlin est un spécialiste chevronné des solutions de prévoyance chez Julius Baer. Il se consacre à l’élaboration de stratégies de prévoyance personnalisées et adaptées aux objectifs financiers uniques de chaque client. Titulaire d’un diplôme fédéral de planification financière, sa grande expertise lui permet d’aborder la complexité des régimes de retraite et des opportunités d’investissement. Il aide les clients à optimiser la planification de leur retraite, en tirant parti de solutions innovantes telles que les plans de prévoyance 1e, pour renforcer leur sécurité financière. Elias s’engage à mettre en place des stratégies innovantes et à créer de la valeur à long terme pour ses clients face à l’évolution constante du domaine de la prévoyance.
Vous aimerez aussi
Quick wins
Jamie Vrijhof-Droese
WHVP
« Nous utilisons principalement l’IA pour des fonctions de support »
Rebranding
Stephan Matti
LeoVest
“Dans les 20 collaborateurs de LeoVest, il y a aujourd’hui 11 associés-gérants »
Quick wins
Jamie Vrijhof-Droese
WHVP
« Nous utilisons principalement l’IA pour des fonctions de support »
Hedge Funds 2025
Cédric Dingens
NS Partners
« La demande pour des stratégies plus sophistiquées, génératrices d’alpha, va croître »
Rebranding
Stephan Matti
LeoVest
“Dans les 20 collaborateurs de LeoVest, il y a aujourd’hui 11 associés-gérants »
Sphere
The Swiss Financial Arena
Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.
RÉDACTION
redaction[at]sphere.swiss
PUBLICITÉ
advertise[at]sphere.swiss
ABONNEMENT
contact[at]sphere.swiss
ÉVÉNEMENTS
events[at]sphere.swiss
Case postale 1806
CH-1211 Genève 1
© 2023 Sphere Magazine
Site réalisé par Swiss House of Brands