ISFB x SPHERE

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  • Interview Mathias Baitan
  • Directeur général
  • Institut Supérieur de Formation Bancaire

 «Nous offrons désormais aux GFI des formations courtes ancrées dans leur pratique opérationnelle.»

L’ISFB et SPHERE s’allient pour proposer aux gérants de fortune indépendants des formations courtes, ciblées et directement applicables dans leur quotidien professionnel. Ce partenariat marque une nouvelle étape dans la stratégie de l’ISFB, qui élargit son périmètre d’action et renforce son engagement auprès des acteurs clés de la place financière romande, avec une même ambition : les accompagner dans leur montée en compétences.

Dans quelle logique s’inscrit la collaboration récemment annoncée entre l’ISFB et Sphere?

L’ISFB est une associa­tion professionnelle qui se consacre exclu­sivement au secteur Banque et Finance en Suisse romande. Depuis bientôt quarante ans, nous accompagnons la montée en compétences d’un grand nombre d’éta­blissements financiers avec lesquels nous avons établi dans le temps de vraies rela­tions de confiance. Il se trouve que l’ISFB et SPHERE ont en commun l’ambition de sou­tenir les gérants de fortune indépendants dans le développement de leurs compé­tences, de manière à ce qu’ils puissent mieux s’adapter à un environnement tou­jours plus complexe. L’engagement que prend l’ISFB avec SPHERE est d’offrir aux gérants indépendants un programme de formation continue spécifique, court et pragmatique, qui vient en complément des offres actuelles.

Quelle direction stratégique avez-vous voulu donner à l’ISFB ces dernières années?

Début 2023, nous avons repositionné l’Ins­titut pour en faire un acteur clé de de la valorisation des compétences et de l’em­ployabilité dans la branche Banque et Finance. Nous nous mettons ainsi au ser­vice d’établissements membres de l’ISFB ou de professionnels appelés à évoluer ou à se réorienter dans leur parcours. Cela s’est traduit concrètement par la refonte de notre offre, le renforcement de nos parte­nariats académiques et institutionnels, et une ouverture assumée vers les nouveaux métiers du secteur.

Quelles ont été les évolutions les plus marquantes pour l’ISFB depuis que vous en avez pris la direction?

Parmi les évolutions marquantes, je retiens d’abord le repositionnement stratégique engagé par l’ISFB en 2023. Il a donné lieu au lancement de nouvelles formations spé­cialisées : gestion des risques et contrôle interne, gestion des données, fonctions d’état-major et de support, gouvernance des risques pour conseils d’administration, ou encore management et adaptabilité. Nous avons également structuré une offre complète de services RH à destination des plus petites structures : gestion des deman­des de formation, assessment, coaching, bilans de compétences, outplacement et recrutement.

Autre avancée significative, nous avons créé un comité scientifique composé de directrices et directeurs de programmes, tous cadres dirigeants expérimentés au sein d’établissements financiers. Leur connaissance directe du terrain nous per­met d’ajuster notre offre en continu, avec beaucoup de pertinence.

Enfin, nous avons consolidé nos processus et nos outils de gestion pour répondre aux standards du secteur en matière de forma­tion continue, notamment EduQua:2021, ISO et SAQ.

Quels sont aujourd’hui, selon vous, les grands enjeux de la formation dans le secteur financier?

En matière de gestion des compétences, le secteur financier fait face à une triple tension, d’ordre réglementaire, technologi­que et générationnelle. Ces bouleverse­ments exigent une montée en compéten­ces continue, un renforcement des soft skills ainsi qu’une capacité à se réinventer en permanence. La formation a toujours été – et restera – un facteur de compétitivité stratégique, mais cela devient encore plus saillant aujourd’hui.

Comment l’ISFB a-t-il structuré son offre pour s’adapter aux nouveaux besoins du marché?

Elle a été structurée autour de quatre axes. En un, la formation continue qui permet d’obtenir un titre de spécialisation. En deux, la préparation aux certifications suisses et internationales, notamment SAQ qui est devenu le standard du marché dans le domaine du conseil. En trois, le soutien au développement de carrière et gestion des talents. Et en quatre, le rayonnement du réseau professionnel à travers l’animation de conférences et la réalisation d’enquêtes.

Cette logique intégrée nous permet de répondre aux besoins des établissements comme à ceux des personnes. Nous com­binons formations interbanques et sur mesure, sessions en présentiel et distan­ciel, approches techniques et comporte­mentales. Notre valeur ajoutée? Une lec­ture fine du marché, une capacité d’adaptation rapide, et une proximité per­manente avec nos membres.

Pourquoi cet intérêt plus particulier pour les gérants indépendants?

Depuis 2025, l’ISFB a élargi son périmètre en proposant aux gérants indépendants d’adhérer à l’association. Nous voulons en effet refléter pleinement la diversité des acteurs qui composent la place financière romande. Cet intérêt s’inscrit dans notre mission élargie de service à l’écosystème bancaire et financier. L’ISFB leur propose de longue date des certifications portant sur des spécialisations de haut niveau, plus récemment un accompagnement RH sur mesure pour attirer et fidéliser leurs talents et, désormais, un accès privilégié à des formations courtes, ancrées dans leur pra­tique opérationnelle, en lien avec le parte­nariat SPHERE-ISFB.

Si vous deviez faire leur bilan de compétences, à quoi ressemblerait-il?

Nous ne prétendons pas dresser ce bilan à leur place. Les dirigeants savent mieux que quiconque où ils en sont et ce dont ils ont besoin. Notre rôle consiste plutôt à les accompagner dans leur propre réflexion sur le thème spécifique du développe­ment des compétences au sein de leur organisation. Pour cela, nous mettons à leur disposition des méthodes et un regard externe fondés sur une connais­sance étendue des pratiques chez les autres acteurs du secteur, de nombreux outils RH ainsi qu’un très vaste réseau d’intervenants spécialisés. Nous les aidons à identifier des axes de développement, sans adopter une posture prescriptive.

Quels sont leurs besoins spécifiques, d’après les retours que vous en avez?

Les échanges que nous avons avec les gérants indépendants font ressortir des besoins très concrets. Ils veulent rester à jour dans un environnement réglementaire complexe, structurer leur développement sans renoncer à leur agilité entrepreneu­riale, tout en gardant la maîtrise de leurs charges. Ils évoquent aussi fréquemment le besoin d’échanger avec leurs pairs, et d’avoir accès à des formats d’accompa­gnement qui soient ciblés, courts et tout de suite utiles.

Où voulez-vous emmener l’ISFB sur le long terme?

À long terme, je souhaite que l’ISFB incarne pleinement sa mission de marque collective au service de l’ensemble du secteur bancaire et financier en Suisse romande. Nous allons donc poursuivre notre engagement en faveur d’un dévelop­pement des compétences structuré, reconnu, et réellement connecté aux besoins du terrain. Nous devons continuer à innover, à renforcer notre rôle de cataly­seur entre institutions, experts et talents, et à défendre une approche exigeante fon­dée sur l’ancrage local, la qualité suisse et la proximité. Plus qu’un institut, l’ISFB doit être un repère fiable en matière de compé­tences, un accélérateur de parcours pro­fessionnels, et un acteur stratégique au sein de l’écosystème financier romand, en synergie avec les faitières économiques, les universités et hautes écoles romandes, ainsi que les partenaires publics.

Mathias Baitan

Institut Supérieur de Formation Bancaire

Mathias Baitan dirige l’ISFB depuis fin 2022. Auparavant, il a travaillé pendant plus de 20 ans pour la BCGE en tant que Responsable RH, chef d’état-major du CEO, et responsable de l’administration, en parallèle d’un poste de chargé de cours HES auprès de la Haute Ecole de Gestion de Genève. Il est titulaire d’un doctorat en sciences économiques et sociales de l’université de Genève, d’un master en gestion d’entreprise, d’un bachelor of science en psychologie ainsi que du diplôme fédéral de directeur des ressources humaines.

 

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Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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Leaders

  • Interview Isabelle Jacob-Nebout
  • Head of Wealth Management
  • Indosuez Wealth Management

« Nous ne cherchons pas à multiplier les acquisitions, mais à enrichir notre proposition de valeur. »

Avec l’acquisition de la banque genevoise Thaler, Indosuez Wealth Management a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de développement. Plus qu’une opération de croissance externe, cette intégration illustre la volonté du groupe de renforcer sa présence en Suisse tout en élargissant sa base de clientèle à l’international, notamment au Benelux. L’essentiel étant, pour Isabelle Jacob-Nebout, de privilégier la cohérence du modèle.

Par Jérôme Sicard

Dans quel cadre stratégique s’inscrit l’acquisition de la banque Thaler ?
L’acquisition de Thaler s’inscrit dans une logique très claire de développement. Elle renforce notre présence à Genève et nous ouvre une clientèle de grande qualité, essentiellement au Benelux. Elle complète donc parfaitement notre dispositif actuel.  Nous y voyons là un potentiel de croissance important. Cette opération vient dans le prolongement de l’acquisition de Degroof Petercam qui est désormais la marque sous laquelle nous opérons en Belgique. Nous ne cherchons pas à multiplier les acquisitions, mais à enrichir notre proposition de valeur pour nos clients. Thaler illustre cette approche : elle nous permet de consolider notre position en Suisse tout en préparant l’avenir avec une structure locale, forte et reconnue.

En dehors des trois milliards d’AUM, qu’apporte Thaler au dispositif existant d’Indosuez ?
La valeur de Thaler ne se résume pas à ses encours. La banque a su rassembler avec le temps une équipe de grande qualité, composée de professionnels expérimentés, très proches de leurs clients. Leur expertise est complémentaire à la nôtre et s’intègre parfaitement dans notre organisation. Thaler nous apporte aussi une culture entrepreneuriale et agile, qui est précieuse dans un marché aussi compétitif que le nôtre. De notre côté, nous apportons l’accès à toutes les possibilités offertes par les différents métiers et implantations du Groupe, ainsi qu’à notre offre Private Markets et nos capacités de financement.

Comment se conduit, concrètement, l’intégration d’une banque comme Thaler, que ce soit sur le plan culturel ou opérationnel ?
Intégrer une banque, ce n’est pas seulement une question de systèmes ou de processus, c’est avant tout une question de personnes. Nous avons choisi une approche progressive, en prenant le temps de comprendre la culture de Thaler et de préserver ce qui en fait la valeur. Pour les collaborateurs comme pour les clients, il est essentiel de sentir une continuité et une stabilité, même au cœur du changement. Sur le plan opérationnel, bien sûr, nous travaillons à harmoniser les systèmes informatiques, la conformité, les process de contrôle et de gestion. Mais nous veillons à ne pas détruire ce qui fait la spécificité de Thaler : sa proximité avec les clients, son agilité, sa rapidité de décision. Réussir une intégration, c’est justement trouver l’équilibre entre la robustesse d’un grand groupe et la souplesse d’une structure entrepreneuriale.

En dehors de la croissance externe, quels sont aujourd’hui les axes stratégiques sur lesquels vous articulez le développement d’Indosuez ?
Notre stratégie repose sur trois grands piliers. D’abord, la personnalisation et la proximité. La gestion de fortune reste avant tout une affaire de confiance et de relation humaine. Nous voulons que chaque client se sente écouté, compris et accompagné dans sa singularité. Ensuite, l’innovation et la digitalisation. Nos clients attendent des outils modernes, fluides et sécurisés, qui leur permettent de suivre et de gérer leur patrimoine avec simplicité, tout en donnant à nos conseillers les outils nécessaires pour les accompagner. Enfin, la durabilité. C’est au cœur de l’ADN du groupe Crédit Agricole, et cela répond à une attente forte de nos clients. Ils veulent que leurs investissements aient du sens, qu’ils soient alignés avec leurs valeurs, et nous devons leur proposer des solutions responsables, transparentes et performantes.

Quels sont les ambitions du groupe Crédit Agricole pour Indosuez ?
Elles sont importantes. L’objectif est d’en faire un acteur mondial dans la gestion de fortune, à partir d’un modèle solide et responsable. Ce qui implique une croissance sélective, une présence renforcée sur nos marchés clés comme la Suisse, mais aussi des investissements massifs dans la technologie, la digitalisation et les talents. Nous devons également nous montrer exemplaires sur la durabilité et les critères ESG, qui deviennent des facteurs de différenciation majeurs. Le Crédit Agricole est un actionnaire solide, qui nous apporte la stabilité et la vision à long terme qui sont indispensables pour porter ces ambitions. Du point de vue d’Indosuez, c’est une opportunité formidable de se développer tout en restant fidèle à nos valeurs.

Où en êtes-vous de votre progression sur le marché suisse ?
Il est au cœur de notre stratégie. Avec l’acquisition de Thaler, nous avons renforcé notre présence à Genève, mais nous investissons également à Lugano et à Zurich. Nous avons ainsi recruté récemment une équipe de six banquiers pour couvrir le marché tessinois. Ce sont trois pôles complémentaires, qui nous permettent de couvrir ce marché dans toute sa diversité, en adressant à la fois une clientèle locale et internationale. Nos intentions sont claires. Indosuez entend s’affirmer comme un acteur de premier plan en Suisse, reconnu pour la qualité de ses services, la solidité de son groupe, et sa capacité à gérer le patrimoine de ses clients dans toutes ses dimensions.

Quelles sont les conditions à remplir aujourd’hui pour être un acteur mondial sur le marché de la gestion de fortune ?
Il faut réunir plusieurs conditions. D’abord, avoir une taille critique. Sans cela, il est impossible d’investir dans la technologie, la conformité, les talents, qui sont autant de leviers indispensables. Ensuite, la capacité à rester proche des clients. La taille ne doit jamais se faire au détriment de la personnalisation : nos clients veulent un service humain, adapté à leurs besoins, pas une approche standardisée. Il faut pouvoir accompagner les clients dans leurs investissements en actifs réels et financiers, comme dans leurs besoins de financement, ce qui distingue un acteur universel d’un pure player au bilan et aux compétences moins étoffées dans ce domaine. Enfin, il faut un engagement fort dans la durabilité. C’est devenu un critère de confiance, mais aussi un facteur d’attractivité pour les générations futures. Les clients veulent savoir où et comment leur argent est investi. Les acteurs qui sauront conjuguer ces trois conditions – la solidité, la proximité et la responsabilité – sauront s’imposer à l’avenir.

Isabelle Jacob-Nebout

Indosuez Wealth Management

Depuis mars 2020, Isabelle Jacob-Nebout dirige l’activité Wealth management de CA Indosuez (Switzerland). Dans le cadre de ses fonctions, elle figure également au comité exécutif de la filiale suisse du groupe. Avant de rejoindre la banque, elle a occupé différents postes au sein du groupe BNP Paribas. Isabelle est diplômée de l’Inseec, à Paris. Elle a ensuite approfondi sa formation en finance et en marketing à l’Université de Californie, à Berkeley. Isabelle est également membre du conseil d’administration de l’Institut Supérieur de Formation Bancaire (ISFB) à Genève.

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    • Iavor Tzolov
    • Fondateur
    • Mercury Metrics

    Le virage NextGen des relationship managers

    Poussé par la pression réglementaire, l’évolution des attentes clients et l’usure d’un modèle centré sur la portabilité, le rôle du RM change de nature. Moins statique, plus structuré, plus exigeant. Une nouvelle génération émerge : orientée impact, ancrée dans la relation, capable de démontrer sa valeur dans un environnement devenu radicalement plus sélectif. C’est la réinvention d’une fonction à la croisée de l’humain, du digital et de la performance.

    En Suisse, le secteur de la gestion de fortune administre désormais plus de 8’500 milliards de francs. Pourtant, malgré ces volumes records, le métier de relationship manager traverse une crise silencieuse. Quinze ans de conformité défensive, de digitalisation cosmétique et de standardi­sation ont semble-t-il étouffé la valeur ajoutée du conseil.

    Le résultat ? Des clients en décalage, une rentabilité rognée –dissimulée un temps par la hausse des taux de la BNS, mais désormais balayée par leur retour à zéro ainsi que par la menace de nouveaux taux négatifs. Des institutions se trouvent aujourd’hui incapables de justifier leur valeur ajoutée une fois confrontées à la réactivité des fintechs et à l’évolution des dynamiques familiales. Malgré une crois­sance soutenue des encours, la profitabilité du secteur stagne. Le coefficient d’exploi­tation médian reste obstinément élevé – autour de 75.5 % en 2024, voir 79.3% pour les petites banques privées – même si cer­taines grandes banques ont réussi à s’amé­liorer.

    Ce malaise latent n’est pas qu’un effet de cycle. Il révèle la nécessité de repenser en profondeur le rôle et la pratique du RM, à l’heure où la fidélité client et la différencia­tion ne paraissent moins évidentes.

    Pour les banques et les sociétés de gestion, la chasse au RM “portable” est souvent devenu un jeu coûteux et stérile. Moins de 30 % des actifs suivent réellement un banquier sur le départ. Pendant ce temps, les vraies priorités restent négligées: structu­rer une offre pertinente, construire la confiance sur la durée, et générer une croissance organique réelle.

    L’avenir repose en réalité sur une nouvelle génération de RMs, capables de bâtir et pas simplement de transférer. Ce nouveau type de profil place la compréhension du client avant le produit, et raisonne en plan d’action, pas en fiche tarifaire. Ces RM NextGen se veulent architectes de la rela­tion, hybrides, autonomes, rigoureux, capables de démontrer leur impact et d’utiliser l’IA pour une personnalisation hyper-ciblée.

    Malheureusement, à ce jour, 70 % du temps des RMs est encore englouti par des pro­cessus de conformité, amplifiés par les changements proposés par la FINMA en 2025. Il s’agit, entre autres, d’adaptation organisationnelle pour mieux superviser les risques futurs et les innovations techno­logiques, de renforcement de la résilience des banques, ou d’uniformisation des infor­mations clients. Tous ces chantiers exigent un reporting beaucoup plus détaillé. Chez les EAMs, la dépendance aux dépositaires et aux outils tiers transforme forcément chaque nouvelle exigence en surcharge.

    Le véritable problème ne réside ni dans la conformité, ni dans la technologie, mais dans leur implémentation. Mal conçues, elles étouffent la relation client. Bien inté­grées, elles la renforcent. Le digital ne doit plus masquer les faiblesses, mais agir en catalyseur : analyse prédictive par l’IA (jusqu’à 27 % d’efficacité gagnée sur les tâches administratives), segmentation intel­ligente, cartographie familiale… Autant d’outils pensés pour nourrir la relation, et non pour s’y substituer. Plus de 100’000 milliards de dollars seront hérités d’ici 2050. En cours actuellement, ce transfert de richesse à l’échelle mon­diale est colossal. Mais avec ce bascule­ment, les règles du jeu changent. Les héri­tiers veulent du sens, du sur-mesure, de l’impact ESG – ils ne tolèrent ni le jargon creux ni les expériences bancaires à l’an­cienne. Le lien ne survit que s’il est avéré : seuls 20 à 30 % des portefeuilles sont conservés après une succession.

    Face à cette immense opportunité se dresse une génération de RMs souvent mal préparée, parfois désorientée. Le vrai déficit n’est pas technique mais comporte­mental : ce qui manque, c’est la discipline, la posture d’apprentissage, la volonté de se réinventer pour rester pertinent.

    Le RM de demain n’est pas un avatar digital. Il pilote son activité comme un business à part entière, structurant son action autour d’objectifs clairs, d’une compréhension fine de chaque client et des dynamiques intergénérationnelles, et d’un suivi rigou­reux de ses résultats.

    Il ne se contente pas d’exécuter. Il orga­nise, mesure, s’adapte en permanence. Il sait prouver sa valeur et intègre l’auto-éva­luation dans sa routine – par exemple, via des KPIs, des feedbacks, des benchmarks. Il ne se limite pas à parler d’ESG ou de multigénérationnel : il les incarne dans des solutions tangibles, enrichies par l’exploi­tation des données – ce qui lui permet accessoirement de générer jusqu’à 15 % de revenus supplémentaires.

    Différents outils lui permettent d’aller plus loin : scoring de portefeuille, diagnostic de la profondeur relationnelle, plans d’action ciblés. Ce sont ces approches structurées qui transforment le discours en preuve, et la relation client en actif durable.

    La rupture est nette. Là où l’approche clas­sique se perd dans l’automatisation admi­nistrative et la chasse aux portefeuilles, la méthode NextGen automatise la confor­mité, met la technologie au service de la connaissance client, et privilégie la crois­sance organique.

    Le RM NextGen investit aussi dans son propre épanouissement : formation à l’IA, aux enjeux ESG, à la communication straté­gique et à la gestion multigénérationnelle – un effort indispensable pour demeurer compétitif dans un secteur où la croissance stagne en Europe mais flambe en Asie.

    La discipline relationnelle, l’apprentissage continu et la personnalisation sont ses mar­queurs. Ce sont ces leviers qui sécurisent les transmissions, fidélisent les familles et crédibilisent l’offre, bien au-delà de la simple gestion d’actifs.

    Le métier de relationship manager se situe clairement à un tournant. Attendre un chan­gement venu d’en haut, c’est s’exclure du jeu. A l’inverse, ceux qui prennent l’initia­tive, structurent leur approche et démon­trent concrètement leur valeur réussiront à définir les standards de demain.

    Endosser pleinement le rôle de RM NextGen n’est plus un luxe, mais une nécessité. Dans un monde toujours plus automatisé et standardisé, la relation humaine devient le véritable facteur diffé­renciant — à condition de pouvoir en démontrer la valeur, en affiner la personna­lisation et en mesurer l’impact.

    La question n’est pas “Quand va-t-on changer ?” mais “Qui osera commencer ?”

    Car demain, ce sont les clients qui tranche­ront. Et ils ne préviendront pas deux fois. Ces prochaines années – prochains mois ? – entre l’IA et le boom des fintechs asiati­ques, l’hésitation coûtera cher.

    Iavor Tzolov

    Mercury Metrics

    Iavor Tzolov est le fondateur de Mercury Metrics, une solution d’analyse comparative qui permet aux banques privées et aux sociétés de gestion d’évaluer, mesurer et valoriser les compétences relationnelles de leurs relationship managers. Ancien responsable de la stratégie et du développement chez Piguet Galland à Genève, il a ensuite fondé Ortogon, une structure spécialisée dans l’accompagnement de décideurs et d’entrepreneurs confrontés à des enjeux stratégiques et opérationnels complexes.

    Il est également cofondateur de Venture Mills, une initiative dédiée au soutien de startups actives dans la fintech et la transformation numérique, ainsi que de Tillit Invest, un modèle hybride d’investissement immobilier alliant impact social et création de valeur à long terme.

     

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    « Les GFI ont besoin d’un système qui réponde aux exigences d’un monde moderne. »

    En adoptant la plateforme WIZE et le protocole FIX dédiés aux gestionnaires de fortune et aux EAM, Bonhôte franchit une étape décisive dans sa transformation technologique. Claude Suter revient ici sur les enjeux de ces évolutions, pensées pour offrir aux gérants indépendants une expérience plus fluide, recentrée sur l’essentiel.

    Par Levi-Sergio Mutemba

    À quoi sert WIZE pour Bonhôte et sa clientèle de gérants indépendants?

    Nous ne disposions pas d’une plateforme de e-banking transactionnelle pour les gérants indépendants. Leurs ordres de bourses étaient passés par des moyens manuels tels que le téléphone et le courrier électronique. Nous avons donc commencé par mettre en place le feed automatique des PMS, contenant notamment les positions et les transactions de la veille. Avec l’accroissement de notre clientèle de gérants indépendants, qui représentent aujourd’hui entre 20 et 25% de la masse sous gestion de notre banque, il devenait de plus en plus évident que nous devions mettre en place une plateforme de e-banking permettant aux GFI de passer des ordres de bourses globaux, couvrant l’intégralité de leur clientèle.

    Pourquoi avoir choisi WIZE plutôt qu’une autre plateforme logicielle?

    Parce que les fondateurs de WIZE sont issus de l’industrie de la gestion de fortune et de la banque privée. Ils connaissent donc parfaitement les attentes des GFI et parlent le même langage. De sorte que cette solution répond particulièrement bien à leurs besoins, tandis que les autres plateformes tendent à se focaliser sur la vente ou la création de produits.

    Par rapport à une grande banque, en quoi Bonhôte peut-elle offrir des solutions technologiques mieux adaptées aux EAM?

    Notre taille nous permet de rester flexible, réactif et dynamique. Si la majorité de nos clients sont domiciliés en Suisse, il n’en demeure pas moins que nous sommes capables de servir des marchés internationaux relativement peu couverts. L’Afrique subsaharienne, par exemple. Je pense pouvoir dire que les gérants, d’où qu’ils viennent, reconnaissent notre capacité à comprendre leurs besoins propres et à y répondre de façon personnalisée.

    Pour vous citer un exemple, il y a comme une règle implicite nous enjoignant à ne pas accepter de clients basés au Madagascar. Ce qui n’est pas le cas chez nous. Or, la plateforme WIZE va justement contribuer à élargir notre clientèle, qu’elle soit basée en Suisse ou l’Île Maurice, et ce grâce à cette automatisation des ordres de bourse et à la réduction du risque d’erreur.

    L’adoption de cette plateforme soulève-t-elle des problématiques en termes de protection des données?

    Plus on est connecté, plus le risque de fuite de données est élevé. Il n’y a pas de miracle. Ceci étant dit, la plateforme WIZE concentre extrêmement peu d’informations sur les clients. On parle du prénom et de la première lettre de son nom de famille, ainsi que du numéro de compte. Ce sont là les seules informations personnelles du client.

    Précisons également que WIZE est certifié et audité en termes de protection des données. Ses propres collaborateurs n’ont pas accès aux données que nous entrons dans le système. La qualité de son système de chiffrement est un des éléments clés qui nous a amené à opter pour cette plateforme logicielle.

    Quel changement concret l’intégration du protocole FIX apporte-t-elle dans la gestion des ordres et l’efficacité opérationnelle de la banque?

    Rappelons que le protocole FIX est un standard de communication et de messagerie en temps réel entre les institutions financières. On peut également dire que FIX représente pour les systèmes d’ordres de bourse ce que le SWIFT représente pour le système des paiements. Ce langage informatique permet en l’occurrence de passer des ordres de bourse directement depuis la plateforme WIZE auprès de nos traders, ainsi qu’à la Bourse suisse.

    Le principal avantage est la forte réduction du risque d’erreur induite par une moins grande dépendance vis-à-vis des processus manuels ou humains, grâce à un langage informatique précis et très bien codé. FIX est également plus rapide et moins cher, du fait d’un nombre beaucoup plus réduit de ressources humaines impliquées dans le processus de passation des ordres.

    Quels bénéfices vos partenaires EAM vont-ils tirer de cette nouvelle structure opérationnelle et technologique?

    Dans la mesure où les coûts administratifs associés à notre nouvelle plateforme sont pris en charge par la banque dépositaire, le gestionnaire de fortune indépendant va pouvoir passer beaucoup plus de temps à faire ce qu’il aime. À savoir s’occuper de son coeur de métier, qui est la gestion de portefeuille, le suivi de ses clients et la recherche de nouveaux clients.

    Ils bénéficieront certainement d’une plus grande sécurité, car ils auront l’assurance que leurs ordres seront passés de façon tout-à-fait conforme, ainsi que d’une plus grande rapidité d’exécution. Les gérants bénéficient donc de notre obligation réglementaire de «best execution» consistant à offrir le meilleur résultat possible à un instant t.

    Enfin, les clients ont la possibilité de passer des ordres plus volumineux, de gérer leurs portefeuilles de façon plus professionnelle, à un moment où les GFI évoluent dans un monde qui les pousse à devenir de plus en plus gros par la taille et de plus en plus structurés. Ils ont donc besoin d’un système qui réponde aux exigences d’un monde moderne, où la clarté et le professionnalisme sont devenus incontournables.

    Une telle structure peut-elle du coup réduire la pression réglementaire ou en termes de compliance qui pèse sur les EAM?

    Grâce à la meilleure exécution possible des ordres, les audits, le cas échéant, sont en effet grandement facilités. Le régulateur peut être assuré que les passations d’ordre ont été réalisées dans les règles de l’art. Notamment en évitant des manipulations ou pratiques frauduleuses telles que le front running. Je pense que le régulateur ne peut que se réjouir des développements technologiques.

    Comment l’offre de la banque va-t-elle encore évoluer sur le plan technologique?

    Nous nous focalisons surtout sur les technologies capables de réduire le processus manuel grâce à la connectivité. Nous développons également un PMS conçu pour la consolidation multibancaire. Nous en sommes les propriétaires. Cette solution ne vise pas uniquement à accroître la connectivité au sein de la banque Bonhôte. Elle est également conçue pour des grandes familles dont les fortunes sont disséminées au sein de différentes institutions bancaires et qui souhaiteraient avoir une vue consolidée de ces avoirs. Cette offre dépasse le cadre du métier de GFI et peut très bien s’intégrer au sein d’un family office, avec la banque dépositaire que le client indiquera.

    Enfin, quels sont selon vous les principaux défis auxquels les GFI doivent faire face?

    Je pense que le principal défi vient de la croissance des exigences administratives imposées par le régulateur. Celles-ci peuvent être perçues comme trop lourdes pour des GFI de moindre taille. De plus, la concurrence en provenance d’acteurs étrangers ou avec une tarification très avantageuse, comme c’est le cas avec les plateformes en ligne, par exemple, génère une certaine pression sur les revenus. Par l’accroissement de sa connectivité, la banque Bonhôte permet au GFI de gérer de plus grandes masses à un moindre coût et offre plus de temps aux GFI pour se concentrer sur le cœur de leur métier.

    Claude Suter

    Banque Bonhôte

    Claude Suter est responsable du service des gérants indépendants de la banque Bonhôte depuis 2014. Auparavant, il a travaillé en tant que gestionnaire de fortune auprès de la banque Lombard Odier puis comme gestionnaire de fonds chez Bank of China, avant de poursuivre sa carrière auprès de la société de gérants indépendants Bruellan, à Genève. Claude Suter est titulaire d’un diplôme d’études approfondies de l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève. Il détient également les certifications de Certified International Investment Analyst et de Certified Wealth Management Advisor.

     

     

    SOLUTIONS EAM
    ISFB x SPHERE

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    Mathias Baitan
    Institut Supérieur de Formation Bancaire
    «Nous offrons désormais aux GFI des formations courtes ancrées dans leur pratique opérationnelle.»

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    Claude Suter
    Banque Bonhôte
    «Les GFI ont besoin d’un système qui réponde aux exigences d’un monde moderne»

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    Sphere

    The Swiss Financial Arena

    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

    Indices

    Solutions EAM

    • Jean-Sylvain Perrig
    • Fondateur & CEO
    • Premyss

    Indices PW+ : le feu d’artifice du troisième trimestre 2025

    Après la tempête du printemps, les marchés ont retrouvé un élan presque euphorique. Sous l’effet conjugué du reflux des craintes budgétaires américaines et de l’appétit pour la technologie, les portefeuilles ont renoué avec des performances solides. Mais derrière l’euphorie, un rééquilibrage monétaire et structurel se dessine déjà.

    Le troisième trimestre 2025 a de nouveau été favorable aux investisseurs, après une période de volatilité au printemps, les classes d’actifs se sont globalement appréciées. Aux États-Unis les indices larges ont enchaîné cinq mois de hausse consécutifs. En septembre le S&P 500 a progressé de 3,6 %. Le mouvement s’est étendu aux segments plus cycliques, l’indice Russell 2000 des petites capitalisations a bondi de 12,4 % sur le trimestre.

    Seules deux catégories ont fléchi : les obligations longues, avec des échéances supérieures à 10 ans, en Europe et au Royaume-Uni, de même que les actions du secteur de l’alimentation. À l’inverse, l’indice MSCI Chine a gagné 19,7 % et l’or 16,9 % sur la période, ce qui représente une hausse de presque 50% depuis le début de l’année, un record depuis 1979. L’indice MSCI Technologie ne progresse « que » de 12,35 % sur trois mois, malgré l’euphorie autour de l’Intelligence Artificielle.

    Dans ce contexte les performances des portefeuilles des gérants sur la plateforme Performance Watcher ont continué à progresser entre fin juin et fin septembre, les performances variant de 1,71 % pour le profil CHF à faible risque jusqu’à 5,56 % pour le profil USD à risque élevé.

    Les volatilités historiques des portefeuilles ont poursuivi leur recul. Sur un horizon de trois mois glissants, les profils les moins risqués affichent maintenant une volatilité inférieure à celle d’un indice obligataire, et même les profils avec un risque élevé connaissent leurs fluctuations quotidiennes les plus faibles depuis des années.

    Quel contraste avec avril et le fameux « Liberation Day » aux États-Unis ! Six mois après le point bas du 7 avril 2025 des marchés actions, les gains cumulés des portefeuilles de la communauté PW vont de 5,5 % à 9,7 % pour les profils défensifs, et de 9,4 % à 14 % pour les profils de risque moyen. C’est une reprise spectaculaire.

    Dans un contexte international anxiogène, dû à une forte instabilité politique, ces résultats sont d’autant plus notables. En début d’année les marchés redoutaient que la nouvelle administration américaine adopte une politique budgétaire restrictive sous l’impulsion du Department of Government Efficiency, tout en implémentant des taxes douanières élevées, ce qui aurait pu déboucher sur un environnement stagflationniste, autrement dt peu ou pas de croissance économique, et une inflation élevée. Avec la disparition du DOGE et le revirement de la Maison Blanche sur les droits de douane, ces craintes ont été balayées dès le 7 avril.

    Aux États-Unis la consommation privée reste robuste, les prix montent avec modération, le chômage demeure bas et les bénéfices des entreprises sont régulièrement revus à la hausse. Même la croissance européenne est revue à la hausse et devrait être meilleure qu’ anticipée en début d’année, avant que les droits de douane américains ne deviennent une réalité. Les banques centrales ont baissé les taux, y compris la Réserve fédérale en septembre. Parallèlement, les États occidentaux persistent dans des politiques budgétaires expansionnistes. La volte-face allemande sur les déficits des comptes publics est historique et le réarmement du pays met en lumière les changements profonds en cours dans l’ordre mondial.

    Un autre moteur de marché : l’engouement autour de l’intelligence artificielle. Les investissements sont gigantesques et il est prévu qu’ils se poursuivront ces prochaines années. Mais paradoxalement, cela rend les entreprises technologiques plus intensives en capital et donc plus cycliques. Dans un environnement où l’obsolescence est rapide et la concurrence rude, les rendements attendus sur ces investissements risquent fort d’être déçus, mais pas en 2025. Cela ne diminue pas le potentiel de transformation des modèles d’IA comme les LLM. Il y a un air de déjà-vu.

    Les portefeuilles présents sur PW ont tiré parti des hausses successives des actifs financiers. Au 30 septembre tous les profils sont en territoire positif, même le profil faible risque en CHF progresse de 2,1 % malgré les rendements obligataires bas, la vigueur de la devise helvétique et la modeste performance des actions suisses. Les portefeuilles les plus risqués avec une base dollar progressent de 9,6 % en moyenne. Il faut noter que la dispersion des performances entre grands et petits portefeuilles est faible cette année, car la moyenne et la médiane des performances sur tous les profils sont similaires.

    Une stratégie de change à revoir

    À la suite de l’importante dépréciation du billet vert depuis le début de l’année, on aurait pu anticiper des performances plus élevées sur les comptes USD. La montée de l’euro a renforcé les rendements des actifs européens exprimés en dollars : l’EuroStoxx 600 progresse de 29,1 % en dollars en neuf mois, le DAX de 37 %. Même le marché suisse, peu dynamique cette année, gagne 23,5 % pour un investisseur américain, ce qui surpasse le résultat du S&P 500 depuis le début de l’année.

    Ainsi les portefeuilles base dollar avec un risque moyen ont progressé de 6,9 % sur les neuf premiers mois de l’année. L’indice Private Banking Index qui est utilisé pour la comparaison de la qualité des résultats et qui comporte 50% d’actions, dont 30 % (15 % du portefeuille total) en monnaie étrangère, progresse de 10,6 %. La différence est nettement moindre en euros, où la communauté PW réalise 4,39 % sur les neuf mois pour un profil de risque moyen contre 5,15 % pour l’indice Private Banking Index. Il n’est pas possible de connaître l’allocation moyenne des portefeuilles, puisque seules les NAV sont prises en compte. Cependant il est fort probable que dans un réflexe « pavlovien », l’exposition aux monnaies étrangères ait été infime dans les comptes dollar, car c’est ce qu’il fallait faire ces dernières années. Et inversement le dollar n’a pas été protégé dans les comptes euros, ce qui a pesé sur le résultat final.

    Dans le contexte d’un réajustement majeur de la valeur et du rôle du dollar, il sera nécessaire de revoir les allocations monétaires et les stratégies de couverture dans les prochains mois.

    Une bonne année

    L’année 2025 s’annonce comme un bon millésime pour les investisseurs car la tendance des derniers mois devrait se prolonger. Les portefeuilles de la communauté PW affichent des gains confortables malgré la faiblesse des rendements obligataires et la vigueur des devises helvétiques et européennes.

    Jean-Sylvain Perrig

    Premyss

    Jean-Sylvain Perrig est le londateur et CEO de Premyss, qui accompagne des gestionnaires indépendants et des family offices dans l’allocation d’actifs, la stratégie de portefeuille et l’analyse de marché. Jean-Sylvain a plus de 30 ans d’expérience dans la gestion d’actifs et le conseil stratégique. Il a occupé des fonctions dirigeantes dans des établissements bancaires suisses de premier plan notamment en tant que Chief Investment Officer. Il a également présidé la Swiss Financial Analysts Association (SFAA) dont le but est l’éducation financière des professionnels de l’investissement. Jean-Sylvain est titulaire d’un Master en gestion de l’entreprise de HEC Lausanne ainsi que de la certification fédérale d’analyste financier.

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