Roots
Antoine Blouin
Banque Heritage
«Il faut devenir le sparring partner des GFI dans plusieurs domaines. »
Dans un secteur qui se professionnalise de plus en plus vite, avec des GFI tenus de clarifier leur proposition de valeur, la banque Heritage mise sur l’exécution, la proximité et la capacité à construire des solutions sur mesure. Pour Antoine Blouin, il s’agit surtout de pouvoir accompagner les gérants au plus près dans l’évolution de leurs modèles.
Par Jérôme Sicard
Quelle est la stratégie de la banque Heritage pour les services qu’elle destine aux gérants indépendants ?
Les gérants indépendants représentent un axe stratégique très important pour la banque. Cela tient pour beaucoup à l’ADN de la maison qui était un family office à l’origine, avant d’obtenir sa licence bancaire en 2004. Au quotidien, notre stratégie repose sur trois piliers : flexibilité, proximité et qualité d’exécution. Notre ambition est d’occuper l’espace laissé vacant par les grandes banques, en raison de processus devenus trop complexes ou d’une orientation davantage centrée sur leurs propres produits.
Pour les gérants, Heritage veut apparaître comme la banque qui exécute au mieux, qui répond vite, qui les aide à trouver des solutions pour régler les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien avec leurs propres clients. Sur ce que la banque propose, nous avons un objectif clair, celui d’être très efficace, en cohérence avec sa taille et notre profil de banque-boutique, dans un esprit entrepreneurial qui correspond bien à celui des gérants.
De manière plus générale, comment voyez-vous évoluer les services que les banques dépositaires proposent à leurs GFI ?
Les services aux GFI ont surtout évolué avec le durcissement réglementaire et la nécessité, pour eux, de se différencier sur le terrain de l’investissement. Dans ce contexte, les banques dépositaires ne peuvent plus se contenter d’exécuter des ordres. Pour les établissements qui veulent fonder de vraies relations avec les GFI, il faut accepter de devenir leur sparring partner dans plusieurs domaines. Comme celui de la compliance, où les gérants valorisent la qualité de l’onboarding et la capacité de la banque à traiter les sujets FINMA de manière pragmatique. Sur le plan des investissements, il vaut mieux chercher à développer ensemble des solutions, comme les AMC, à partir de leurs besoins, et non plus à partir d’un catalogue préexistant.
En quoi les besoins des gérants indépendants ont-ils le plus évolué ces dernières années ?
Les clients finaux demandent dans l’ensemble davantage de diversification, avec des allocations substantielles dans les classes alternatives. Les schémas classiques de décorrélation entre actions et obligations ont montré leurs limites, avec des périodes où les obligations ont parfois davantage corrigé que les actions, pénalisant les portefeuilles les plus défensifs.
Les gérants indépendants doivent donc se positionner mieux sur les hedge funds, l’or, l’immobilier, les marchés privés, et même, dans certains cas, les cryptoactifs sous l’impulsion des nouvelles générations. Sur ce terrain, ils ont un avantage face aux grandes banques, en l’absence de contraintes de benchmarks et de portefeuilles modèles. Un GFI peut, s’il le juge pertinent, consacrer 20 % ou plus de son allocation au private equity ou à la dette privée. Cette liberté d’allocation, lorsqu’elle est bien utilisée, est un vrai différenciateur en termes d’expérience client et de performance ajustée du risque.
Où placez-vous aujourd’hui vos priorités ?
Nous voulons nous renforcer sur nos points forts : proximité, expertise et qualité d’exécution. Cela passe par une exigence accrue sur toute la chaîne opérationnelle : rapidité de traitement des opérations, capacité à absorber des volumes importants d’ordres, maitrise de produits parfois complexes, et production de reportings toujours actualisés et parfaitement alignés à la réalité des portefeuilles. Nous veillons à ne pas nous disperser et nous concentrons nos efforts sur les domaines où nous apportons une réelle valeur pour les gérants.
Quels services faut-il pouvoir proposer à de grandes sociétés de gestion dont la taille dépasse facilement les 3 à 5 milliards de francs ?
Les grandes sociétés de gestion de cette taille fonctionnent avec une organisation, des processus et des attentes proches de petites banques. Leurs besoins ne sont pas fondamentalement différents par rapport à de plus petites structures, mais ils sont certainement plus aigus.
Sur le plan de l’exécution, il s’agit donc de leur offrir des plateformes performantes, rapides et parfaitement intégrables à leurs systèmes : accès direct à la salle des marchés, solutions de type e-banking avancé, sans oublier les connexions via FIX ou API. Sans ce type de dispositif, on se disqualifie d’emblée.
Sur le plan des investissements, nous avons des gérants qui s’intéressent au private equity sous différentes formes – deals en direct, club deals… – et à un sourcing d’idées aligné sur leur propre stratégie. La valeur ajoutée d’une banque-boutique comme Banque Heritage réside dès lors dans sa capacité à bien connaître ses clients, à comprendre leurs zones d’intérêt et à les connecter entre eux lorsque des opportunités communes se présentent.
Quelles opportunités les plus fortes identifiez-vous aujourd’hui pour Banque Heritage sur le marché des gérants externes, en Suisse et à l’étranger ?
L’opportunité majeure réside dans un mouvement de fond qui pousse des talents et des actifs hors des grandes banques vers des structures plus entrepreneuriales : gérants indépendants, family offices, banques familiales. De nombreux banquiers privés seniors quittent de grands groupes pour lancer leur structure ou rejoindre des sociétés de taille déjà significative, avec plusieurs milliards sous gestion.Dans ce contexte, un gérant externe bien structuré, correctement licencié, avec une gouvernance solide, se pose en peu en “meilleur des deux mondes”. Il dispose d’un cadre institutionnel rassurant pour les clients, tout en gardant la flexibilité d’une organisation légère. Pour Banque Heritage, qui partage cette culture entrepreneuriale, il y a un énorme potentiel à exploiter, d’autant que sa notoriété sur ce segment reste encore en deçà de ce qu’elle pourrait être réellement.
Quels sont aujourd’hui les principaux leviers de croissance de ces GFI ?
Pour croître, les gérants indépendants vont devoir clarifier leur positionnement et choisir leurs batailles. Le marché va devenir plus concurrentiel et se structurer autour de deux pôles : d’un côté, de très grands acteurs avec une large gamme de solutions et de services capables de capter d’importantes parts de marché auprès des clients des banques traditionnelles ; de l’autre, des boutiques spécialisées, très pointues sur un type de clientèle ou une classe d’actifs. Pour réussir, ces derniers devront formuler une proposition de valeur claire, lisible, plutôt que de se laisser tenter par l’approche généraliste d’une grande banque.
Comment imaginez-vous le secteur des GFI en Suisse à horizon 2030 ?
D’ici 2030, le nombre de GFI en Suisse devrait diminuer sensiblement, probablement en dessous de la barre des 1 000 entités, sous l’effet combiné de la consolidation, des départs à la retraite et des exigences réglementaires. Le marché sera toutefois loin d’être déserté : il sera dominé par quelques grands gérants indépendants et par des boutiques très spécialisées, notamment dans l’univers des multi family offices.
Sur ce segment, celui des multi family offices, nous assisterons vraisemblablement à une forme de tri. Beaucoup se revendiquent déjà “MFO”, mais ceux qui offriront de véritables services à 360° — gouvernance familiale, transmission, structuration patrimoniale, accompagnement de la Next Gen, ou wealth planning — seront les seuls à pouvoir s’imposer durablement. Ces structures ne pourront pas multiplier les relations : la profondeur du service impose un nombre de clients limité, proche de l’esprit d’un single family office, dans une version mutualisée.
Antoine Blouin
Banque Heritage
Antoine Blouin a rejoint Banque Heritage en juin 2025 au poste de Head of External Asset Managers. Basé à Genève, il est en charge du développement stratégique de l’offre dédiée aux gérants indépendants, en coordination avec les équipes de Genève et de Zurich. Antoine compte plus de vingt-cinq ans d’expérience dans le secteur bancaire. Après des débuts à la Banque du Louvre, il a rejoint HSBC Private Bank à Genève, puis Société Générale Private Banking Suisse, où il a occupé notamment les fonctions de Chief Investment Officer et pris sous sa direction la succursale de Zurich. Antoine Blouin est titulaire d’un Master en Économie-Finance de l’Université de Rennes et diplômé de l’Institut des Techniques de Marchés à Paris.
Fanny Eyraud
Jema
« Nous voulions pouvoir travailler sur la diversité des patrimoines contemporains. »
Dounia Azouini
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« Pour les gérants, l’immobilier doit être un actif stratégique au même titre que les autres classes. »
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Malgré les incertitudes globales, la dette émergente continue de jouer un rôle clé dans la performance obligataire. Tandis que la faiblesse du dollar et la décrue de l’inflation assouplissent les conditions financières, la combinaison d’une croissance stable, d’une balance des paiements robuste et d’un portage attractif laisse penser qu’elle devrait continuer à surperformer.
Par Jérôme Sicard
Comment décririez-vous aujourd’hui le couple risque/rendement des obligations des marchés développés et émergents ?
Les marchés émergents demeurent l’une des rares zones à offrir un potentiel de croissance solide à moyen terme. L’affaiblissement du dollar et la baisse de l’inflation devraient continuer d’alléger les conditions financières, tandis que la vigueur des balances des paiements et une série de réformes positives soutiennent une croissance autour des 4 %, qui soulignent bien leur résilience.
La qualité de cette croissance s’améliore également. Elle dépend moins du crédit et davantage des exportations comme de l’investissement. Parallèlement, le renforcement des institutions contribue à accroître la confiance des investisseurs.
L’ensemble formé par des ancrages macroéconomiques plus crédibles, des amortisseurs externes plus solides et de meilleures structures d’endettement plaide pour une plus grande résilience des émergents. Les agences de notation ont d’ailleurs récompensé ce momentum par plusieurs relèvements ces dernières années, tandis que les dégradations sont restées marginales.
Ce contexte de croissance favorable soutient les rendements globaux du segment. L’écart significatif de croissance entre pays développés et émergents devrait d’ailleurs continuer de jouer en faveur d’une surperformance de la dette émergente.
En termes de liquidité, quelles sont les principales différences entre dettes souveraines et dettes d’entreprises dans les marchés émergents ?
Dans l’ensemble, au sein des marchés émergents, les fondamentaux des entreprises restent solides. Leur capacité de remboursement s’est renforcée grâce aux rachats opportunistes de dette, à l’allongement des maturités et à l’ouverture accrue des marchés financiers locaux, qui offrent désormais davantage de possibilités de refinancement.
La vigueur des devises locales facilite également le service de la dette en devise, ce qui contribue à stabiliser la situation du segment corporate, malgré la pression exercée sur les marges opérationnelles.
Les dettes souveraines bénéficient quant à elles de balances des paiements robustes et d’ancrages macroéconomiques crédibles, ce qui leur confère une liquidité globalement plus stable.
Les obligations d’entreprises sont en revanche plus sensibles aux conditions de marché, aux flux de capitaux globaux et aux risques propres à chaque secteur. Le marché secondaire, notamment pour les signatures qui ne sont pas investment grade, reste également moins profond. Ainsi, lorsque des nouvelles négatives surviennent, leur impact sur les prix est souvent amplifié, au-delà de ce que les fondamentaux pourraient suggérer.
Comment le risque politique influence-t-il aujourd’hui les spreads de crédit des marchés émergents ?
Les dynamiques politiques jouent un rôle déterminant dans l’évolution des spreads. Les calendriers électoraux en Argentine, au Brésil ou en Colombie montrent bien comment certains événements peuvent générer des épisodes de stres, mais aussi des opportunités. Les investisseurs doivent les intégrer pour évaluer correctement les risques.
En parallèle, le contexte macroéconomique actuel – croissance stable et début du cycle de baisse des taux de la Fed – contribue à une réduction progressive des spreads.
Les marchés restent toutefois prudents, notamment en raison de l’incertitude politique aux États-Unis. Si l’environnement global demeure stable, les spreads devraient évoluer dans une fourchette contenue, avec des ajustements sélectifs face aux risques politiques.
Comment le renforcement du dollar a-t-il affecté les coûts d’emprunt des émetteurs émergents ?
La Fed a repris son cycle de baisse des taux pour contrer un affaiblissement du marché du travail, ce qui devrait limiter tout rebond durable du dollar. Les forces qui maintenaient la devise américaine en position dominante s’atténuent, et les incertitudes politiques aux États-Unis pèsent également sur le billet vert.
Pour les émetteurs émergents, c’est un environnement favorable dans la mesure où un dollar stable, voire plus faible, facilite le service de la dette en devises et contribue à réduire les coûts d’emprunt.
La vigueur des monnaies locales améliore également la capacité des entreprises à honorer leurs engagements. Tant que les États-Unis évitent une récession et que la Fed poursuit les baisses de taux, les coûts d’emprunt des émetteurs émergents devraient rester contenus et orientés à la baisse.
Quelles régions offrent aujourd’hui les opportunités les plus attractives en matière de crédit émergent ?
Les devises des marchés émergents ont affiché une bonne tenue récemment, et l’Amérique latine s’est particulièrement distinguée. Dans un contexte mondial de recherche de rendement, les devises émergentes à fort portage – notamment celles sensibles aux matières premières – ont obtenu les plus grands bénéfices.
Les nouvelles dynamiques du commerce mondial, marquées par une désescalade des politiques tarifaires aux États-Unis et par des accords commerciaux réduisant les droits de douane effectifs, ont également soutenu plusieurs économies émergentes.
De nombreux pays ont su tirer parti de leurs ressources naturelles, de leur position géopolitique ou des évolutions des chaînes d’approvisionnement. C’est le cas notamment du Mexique, de l’Argentine, du Brésil et de la Colombie, dans différents segments émergents.
Les obligations en devise locale des marchés émergents deviennent-elles une option plus attractive ?
Oui, clairement. Les taux locaux ont légèrement reculé ces derniers mois, notamment au Brésil et au Chili. Dans le même temps, nous anticipons une poursuite de la dépréciation du dollar à moyen terme, surtout si la Fed doit réduire davantage ses taux face à un marché du travail affaibli. Cette combinaison – baisse des taux locaux, stabilité macroéconomique et affaiblissement du dollar – crée un environnement très favorable pour la dette en devise locale.
Les investisseurs peuvent bénéficier d’un portage élevé, auquel peuvent s’ajouter des gains de change. Globalement, le contexte reste positif pour une exposition sélective aux devises émergentes et aux obligations locales, à condition d’examiner les fondamentaux et les valorisations relatives avec soin.
Cathy Hepworth
PGIM
Cathy Hepworth occupe les fonctions de Managing Director chez PGIM Fixed Income, où elle est responsable de la dette pour mes marchés émergents. Pour PGIM, elle a cofondé en 1995 la plateforme de gestion qui se charge plus particulièrement de ce segment.
Auparavant, elle était analyste au sein du Capital Management Group de PGIM, travaillant sur les secteurs souverains, financiers et corporates. Avant de rejoindre la société en 1989, elle a occupé des postes d’analyste chez Bankers Trust, Merrill Lynch et Golembe Associates. Cathy Hepworth est diplômée de la School of Foreign Service de l’Université de Georgetown et détient la certification Chartered Financial Analyst.
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Entre œuvres d’art, bijoux, voitures de collection ou immobilier de prestige, les luxury assets sont souvent éclatés, mal documentés et sous-assurés. A l’initiative de Fanny Eyraud, Jema propose aujourd’hui une plateforme online qui offre à leurs propriétaires, à leurs gestionnaires et à leurs assureurs une vue consolidée, intuitive et facilement exploitable sur leurs l’ensemble de ces biens.
Par Jérôme Sicard
De quel constat êtes-vous partie pour imaginer Jema ?
Jema est née d’un constat simple : les collectionneurs, family offices ou assureurs, travaillent encore trop souvent avec des outils fragmentés, des bases de données éparses et des documents dispersés. Cette fragmentation entraîne des écarts de valeur, des risques de sous-assurance et une perte de visibilité sur le patrimoine. Avec plus de quinze ans d’expérience à la croisée de l’assurance et du marché de l’art, j’ai voulu proposer une vision unifiée, fiable et sécurisée du patrimoine d’exception. Et j’ai donc eu l’idée d’une application digitale intuitive qui offre, à tout moment et en un seul regard, une vision claire et actualisée de l’ensemble des actifs physiques.
Pourquoi la digitalisation du patrimoine – notamment des luxury assets – vous semble devenue indispensable aujourd’hui ?
La digitalisation n’est plus une option. Elle répond à l’évolution du marché et des usages. 51 % des collectionneurs achètent désormais leurs œuvres en ligne, et les risques augmentent : vols, pertes d’informations, mauvaises déclarations, documentation incomplète.
Les family offices recherchent des données fiables, consolidées et mises à jour pour la gestion et la transmission de leurs biens. 73 % d’entre eux placent d’ailleurs le transfert de patrimoine au cœur de leur stratégie. Dans ce contexte, un outil digital devient essentiel.
Qu’englobez-vous dans ces actifs d’exception ?
Nous englobons l’ensemble des luxury assets, à savoir l’art, la joaillerie, l’horlogerie, les voitures de collection, les vins, l’immobilier de prestige, les yachts, l’aviation privée et les objets de collection. Nous voulions pouvoir travailler sur la diversité des patrimoines contemporains, souvent dispersés entre plusieurs lieux et pays.
En quoi cette centralisation des informations peut-elle changer la façon dont les wealth managers accompagnent leurs clients ?
C’est un véritable avantage stratégique. Les wealth managers disposent d’une information fiable, complète et à jour, qui élimine les incertitudes liées aux déclarations, aux évaluations ou aux inventaires partiels. Ils gagnent en efficacité sur le suivi patrimonial, la conformité, la coordination avec les assureurs et peuvent se concentrer sur le conseil, leur cœur de valeur. Le fait de pouvoir tout centraliser fluidifie aussi la collaboration entre conseillers, héritiers et experts grâce à une interface multi-accès dédiée.
Quels principaux bénéfices leurs clients peuvent-ils en espérer ?
Ils bénéficient d’une vision complète et dynamique de leur patrimoine, avec une cartographie précise et des valeurs actualisées en temps réel. Toute la documentation clé – factures, certificats, polices d’assurance, expertises etc.- est centralisée dans un espace digital sécurisé, accessible à tout moment.
La couverture d’assurance peut être optimisée grâce à nos experts en interne, réduisant les risques liés à une sous- ou sur-assurance. Des rapports structurés permettent de mieux planifier la gestion patrimoniale, de faciliter les audits ou de préparer la transmission. Et tout cela s’inscrit dans une expérience fluide, élégante et hautement sécurisée, pensée pour répondre aux attentes des nouvelles générations.
Les fonctionnalités de Jema facilitent l’optimisation des contrats d’assurance et de conservation préventive. Pourquoi ces services sont-ils particulièrement importants?
Parce que les luxury assets sont des actifs vivants. Ils évoluent, voyagent, se dégradent ou prennent de la valeur. Une mauvaise rotation d’œuvre, un certificat égaré ou une valeur obsolète peuvent entraîner un sinistre non couvert ou une perte significative.
Avec JEMA, il est possible d’assurer la mise à jour continue des valeurs, l’envoi d’alertes ainsi que des conseils de conservation préventive grâce à notre expertise en interne. Nous prenons aussi en charge la consolidation des contrats d’assurance pour en analyser les conditions, et garantir à chaque actif la meilleure protection au meilleur coût. Ces fonctionnalités sont aujourd’hui indispensables pour sécuriser un patrimoine souvent complexe, mobile et international.
Comment garantissez-vous la sécurité des données patrimoniales, un sujet particulièrement sensible pour les gérants et leurs clients ?
La sécurité est l’un de nos piliers fondateurs. Parce qu’un patrimoine d’exception mérite une protection irréprochable, nous appliquons les plus hauts standards suisses de cybersécurité et de confidentialité à l’horizon 2026.
Notre infrastructure repose sur un hébergement 100 % suisse via un cloud souverain, conforme aux normes ISO 27001, au RGPD et à la LPD. Elle intègre un chiffrement avancé, une double authentification, ainsi qu’un système de journalisation complète. L’architecture est conçue pour assurer une interopérabilité optimale, sans jamais compromettre la confidentialité des données. Nous avons choisi la Suisse pour offrir le niveau de protection le plus élevé à nos utilisateurs.
Comment voulez-vous faire évoluer Jema au cours des prochaines années ?
Nous allons évoluer sur deux axes clés. D’abord, nous voulons renforcer sur la plateforme les fonctionnalités d’analyse, de reporting consolidé et les outils destinés aux family offices, assureurs ainsqi qu’aux banques privées. Ensuite, Une l’expérience doit êre toujours plus personnalisée. Nous allons vais développer des services sur mesure – catalogues, expertises, insights etc. – destinés aux collectionneurs, aux dynasties familiales ou aux conseillers à forte exigence. Mon ambition est claire : je veux faire de Jema la référence mondiale dans la gestion digitale des patrimoines d’exception.
Fanny Eyraud
JEMA
Multi-entrepreneure orientée technologie, Fanny Eyraud dirige Jema, une plateforme suisse basée à Genève et dédiée à la consolidation, à la gestion et à l’assurance d’actifs physiques. Elle a accompagné pendant plus de quinze ans des clients privés, family offices et collectionneurs, période au cours de laquelle elle a fondé PSPI puis OPAL, deux projets consacrés à la consolidation et à la protection patrimoniale. Formée à l’université et spécialisée data, elle a développé son expertise à l’intersection entre assurance, technologie et gestion d’actifs.
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Longtemps relégués au rang de « sleeping beauties », les actifs immobiliers réclament désormais une gestion active et stratégique. Dans une logique de diversification de leurs activités, les gérants ont tout intérêt aujourd’hui à comprendre, arbitrer et créer de la valeur sur ces portefeuilles, comme ils le font sur les actifs financiers – avec, à la clé, de nouvelles opportunités de rémunération. Dounia Azouini s’en explique.
Par Jérôme Sicard
Pourquoi est-il important pour un gérant indépendant d’intégrer les actifs immobiliers dans une gestion globale du patrimoine de ses clients ?
L’immobilier représente environ 50 % à 60% du patrimoine des particuliers, que ce soit en Suisse ou au niveau mondial. Ignorer cet actif revient à avoir une vision partielle du patrimoine d’un client. À l’image d’un portefeuille financier, un portefeuille immobilier doit être compris, évalué et optimisé en fonction de l’environnement macroéconomique. L’immobilier contribue à la diversification du risque, à la stabilité de la fortune, à la génération de revenus et permet l’utilisation de leviers via le crédit. Pour les gérants, l’immobilier doit être un actif stratégique au même titre que les autres classes.
Pourquoi les gérants de fortune se montrent-ils réticents à entrer en matière sur ce sujet ?
J’y vois trois raisons principales. La première tient au fait qu’ils sortent de leur zone de confort. Les gérants sont formés aux marchés financiers et ils maîtrisent ces environnements. Mais l’immobilier demande des compétences pluridisciplinaires, techniques, juridiques et financières, ainsi que des relais locaux pour chaque actif. La deuxième raison concerne la rémunération : elle ne suit pas les modèles auxquels les gérants sont habitués. Enfin, la culture immobilière suisse reste conservatrice. L’approche est passive : on acquiert un bien et on le conserve vingt ou trente ans. À l’inverse, dans plusieurs pays européens comme l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la France ou l’Angleterre, les investisseurs adoptent une approche beaucoup plus active, avec une étude approfondie des portefeuilles et de nombreux schémas d’optimisation.
Sur quelles missions concrètes peut s’engager un gérant lorsqu’il s’intéresse à l’immobilier de ses clients ?
La première étape consiste à comprendre le profil de l’investisseur. Certains clients achètent pour conserver et transmettre à leurs enfants, d’autres cherchent à créer de la valeur et du revenu. Le gérant doit ensuite analyser le patrimoine immobilier existant. Il n’est pas rare que des biens produisent un rendement inférieur à celui d’obligations sur le marché financier. Dans ce cas, la recommandation peut être de vendre un actif et de réallouer le capital. Le rôle du gérant est d’arbitrer : déterminer ce qui mérite d’être conservé dans l’immobilier et ce qui doit être réalloué ailleurs.
Quels sont les premiers éléments à analyser pour comprendre la place réelle de l’immobilier dans le patrimoine d’un client ?
Dans l’idéal, il faut pouvoir réaliser un audit complet. Il s’agit de cartographier les actifs, en Suisse ou à l’étranger, et de mesurer les ordres de grandeur. S’agit-il de 20 millions, de 200 millions ou davantage ? Il faut également analyser les rendements et la stratégie prévue sur cinq à dix ans. L’objectif est de comprendre la structure du portefeuille et la direction dans laquelle il doit évoluer.
Quelle place occupe le crédit dans ces dispositifs ?
Le crédit est un outil stratégique. Même les clients très fortunés qui achètent des biens à cinquante millions utilisent l’effet de levier. Il n’y a aucun intérêt à payer intégralement en liquidités, surtout dans le contexte actuel des taux suisses. La dette permet une optimisation fiscale, une gestion plus fine de la liquidité et la possibilité d’investir dans d’autres opportunités. La Suisse offre un accès au crédit exceptionnel par rapport à d’autres pays.
Comment optimiser les rendements et la génération de revenus sur les actifs immobiliers ?
Cela nécessite un business plan à cinq ou dix ans pour déterminer la trajectoire de chaque actif. Toutes les lignes peuvent être optimisées : les revenus locatifs, les charges, la fiscalité ou les impôts fonciers. Mais l’essentiel réside dans la création de valeur. Il peut s’agir de revoir les loyers, d’étendre une surface, de surélever un bâtiment ou d’exploiter un sous-sol inutilisé. Il faut combiner créativité financière et créativité technique pour augmenter le rendement.
Quelles opportunités immobilières doivent intéresser les gérants de fortune en Suisse ou à l’international ?
La réponse dépend du profil d’investisseur et ne peut pas être généralisée. En revanche, les gérants peuvent s’appuyer sur des spécialistes lorsqu’ils rencontrent une problématique concrète. C’est le cas par exemple d’une vente sans réseau adéquat, d’une acquisition difficile d’accès ou d’un portefeuille existant à optimiser. Notre rôle chez Equitera consiste par exemple à réaliser un audit, identifier les leviers de valeur — surélévation, extension, renégociation de loyers, travaux indispensables — et offrir une vision financière claire des actifs pour les années à venir.
Dounia Azouini
Equitera
Architecte de formation et diplômée de l’ESSEC, Dounia Azouini a développé son expertise au croisement de l’architecture, de l’investissement et de l’asset management. Elle a débuté sa carrière au sein de grands investisseurs institutionnels tels qu’Allianz Real Estate, Dea Capital et J. Safra Sarasin REM, où elle a géré et valorisé des portefeuilles dépassant le milliard de francs. Forte de cette expérience internationale, elle a co-fondé Equitera Swiss Capital, où elle est en charge de la stratégie d’investissement et de la gestion d’un portefeuille, avec un focus sur la création de valeur et le repositionnement d’actifs complexes.
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Après quinze ans de taux au plus bas, le crédit redevient un vrai terrain de jeu. Mais où prendre le risque aujourd’hui : sur la signature des États ou sur celle des entreprises ? Entre remontée des rendements, spreads serrés, regain de volatilité et retour du “flight to quality”, l’arbitrage entre dettes souveraines et corporate n’a jamais été aussi stratégique. Premier volet d’une série de quatre entretiens consacrés au crédit : le nouveau face-à-face entre obligations d’État et obligations d’entreprise.
Par Jérôme Sicard
Comment le retour de rendements plus élevés a-t-il modifié l’attrait relatif entre dettes souveraines et obligations d’entreprise ?
Le retour de rendements plus élevés a recalibré l’ensemble du marché obligataire. Si les obligations souveraines ont été longtemps délaissées en raison de leur faible rendement, elles offrent désormais un revenu compétitif et des perspectives intéressantes en termes de performance. Cela tient au fait que les rendements représentent justement aujourd’hui une part importante de la performance totale. Les obligations d’entreprise — en particulier dans le segment investment grade — restent attrayantes, car elles offrent un surcroît de spread par rapport aux obligations souveraines. Elles s’appuient par ailleurs sur des fondamentaux solides.
Les dettes souveraines sont généralement plus sûres, notamment lors de chocs qui augmentent la probabilité de baisses de taux par les banques centrales et provoquent une hausse de l’aversion au risque. Il s’en suit une demande accrue pour les actifs refuges. Quant à la dette d’entreprise, est plus risquée car, lors de ces chocs négatifs, les spreads ont tendance à s’élargir.
Quels facteurs déterminent actuellement la compression ou l’élargissement des spreads de crédit dans les marchés investment grade ?
La compression des spreads s’explique par les solides fondamentaux des entreprises — comme par exemple la résilience des bénéfices —, la perspective de baisses de taux par les banques centrales et les flux entrants vers la dette corporate. À l’inverse, l’élargissement intervient généralement lorsque des chocs négatifs se matérialisent. Ils peuvent être d’ordre géopolitique, liés à l’incertitude économique ou à une détérioration des fondamentaux chez les émetteurs.
Les facteurs techniques jouent également un rôle. C’est le cas notamment des déséquilibres entre offre et demande ou des conditions de liquidité. Bien que les spreads restent serrés, la dispersion selon les secteurs et les émetteurs souligne l’importance d’une sélection active et d’une différenciation du risque.
Quand les obligations souveraines redeviennent-elles attractives dans un contexte de “flight-to-quality” ?
Elles redeviennent attractives durant les périodes de stress de marché associées à des perspectives de croissance plus faibles et à une inflation en recul. Dans ce cas, la possibilité de baisses de taux renforce l’intérêt pour les obligations souveraines à plus longue durée, en particulier pour les investisseurs à la recherche de protection en cas de baisse. Leur attrait est d’autant plus marqué lorsque les rendements sont élevés, puisqu’elles offrent alors préservation du capital et revenu.
Dans les environnements volatils, surtout lorsque les actifs risqués trébuchent, la liquidité et la qualité de crédit de la dette souveraine deviennent essentielles. Il est cependant important de noter que les obligations peuvent également subir des ventes massives lors de périodes de stress, notamment lorsque l’inflation est appelée à progresser. Dans ces cas, elles ne procurent pas la même protection et ne constituent pas nécessairement le meilleur actif “flight-to-quality”.
Comment positionnez-vous les portefeuilles le long de la courbe de taux dans l’environnement actuel ?
Nous avons récemment adopté une position légèrement longue en duration. Cela reflète l’idée que les banques centrales disposent d’une marge pour abaisser leurs taux, en particulier la Fed. Nous accordons également une grande attention à la partie de la courbe que nous surpondérons ou sous-pondérons.
Investir sur le court terme implique une vue sur la politique monétaire des banques centrales par rapport à ce que les marchés anticipent déjà. Le segment long de la courbe requiert une évaluation des risques liés à la prime de terme, c’est-à-dire la compensation requise pour assumer le risque de duration. La forme de la courbe est également un facteur clé, en fonction des gains ou des pertes de roll-down selon les segments.
Dans ce contexte, étendre sélectivement la duration peut être avantageux si des baisses de taux se matérialisent et si les rendements sont attractifs, mais la prudence reste de mise compte tenu des risques persistants liés à l’inflation et à la géopolitique. Une flexibilité tactique — ajuster la duration au gré des signaux macroéconomiques et de la pente de la courbe — permet d’optimiser le potentiel de rendement total sans s’enfermer dans un scénario de taux unique.
Où voyez-vous aujourd’hui le meilleur équilibre rendement-risque entre dettes souveraines et dettes d’entreprise ?
Les obligations d’entreprise des marchés émergents, ainsi que certains émetteurs high yield, offrent actuellement un équilibre attractif entre rendement et risque. Malgré des spreads plus serrés, ces segments bénéficient d’une amélioration des fondamentaux, d’une diversification à l’échelle mondiale et d’une certaine discipline dans l’émission.
La dette souveraine dans les régions à rendements plus élevés constitue également une opportunité, en particulier lorsque la politique monétaire se stabilise. Cependant, une analyse approfondie du crédit et une évaluation des risques propres à chaque pays restent essentielles.
Dans l’univers investment grade, les secteurs dotés de flux de trésorerie solides et d’un faible levier demeurent attrayants, surtout s’ils sont soutenus par une analyse fine des risques idiosyncratiques.
Comment le marché primaire s’est-il comporté récemment, et qu’indique-t-il sur le sentiment des investisseurs ?
Le marché primaire a fait preuve de résilience, avec une émission régulière et une demande soutenue dans les segments investment grade comme high yield. L’appétit des investisseurs reste robuste, traduisant une confiance dans les fondamentaux du crédit et une vision constructive des taux.
Les nouvelles émissions sont bien accueillies et souvent sursouscrites, signe d’une volonté de déployer du capital malgré les incertitudes macroéconomiques. Il est possible d’en déduire que les investisseurs se positionnent pour un environnement de taux stable et sont à l’aise avec les valorisations actuelles. La sélectivité demeure toutefois essentielle, car la dispersion entre émetteurs continue de s’accentuer.
A quelle résilience vous attendez-vous de la part des émetteurs high yield face à la hausse des coûts de refinancement ?
Les émetteurs high yield ont montré une résilience notable, soutenue par des bénéfices solides, des opérations de refinancement proactives et des structures de capital disciplinées. Nous anticipons la poursuite de cette tendance, bien que la hausse des coûts d’intérêt puisse mettre sous pression les crédits plus fragiles.
Même si les fondamentaux restent solides dans l’ensemble, l’environnement se polarise. Les émetteurs dotés de flux de trésorerie robustes et d’un accès à la liquidité sont bien positionnés, tandis que ceux avec des maturités à court terme et une flexibilité réduite peuvent faire être confrontés à des difficultés. La sélection de crédit et la rotation sectorielle sont essentielles pour naviguer efficacement dans ce contexte.
Guillermo Felices
PGIM
Guillermo Felices occupe les fonctions de Global Investment Strategist chez PGIM Fixed Income. Avant de rejoindre le groupe en 2021, Guillermo Felices était responsable de la stratégie d’investissement et membre du Multi-Asset Investment Committee chez BNP Paribas Asset Management. Plus tôt dans sa carrière, il a dirigé la recherche en allocation d’actifs pour l’Europe pour l’Europe chez Barclays, qu’il avait rejoint en 2011. Il a également travaillé pour Citi, et à la Bank of England. Guillermo est titulaire d’un doctorat et d’un MA en économie de l’Université de New York, ainsi que d’une licence en économie de l’Universidad del Pacífico à Lima, au Pérou.
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