Healthcare

PubliSphere

  • Daniel Koller
  • Head Investment Management Team
  • BB Biotech

 2024, une année riche en événements pour le secteur biotechnologique

La politique de taux d’intérêt de la Réserve fédérale a influencé les coûts de financement des biotechs, et par conséquent l’évolution décevante des cours ces deux dernières années. Mais aujourd’hui, l’horizon a changé. Même si le calendrier exact des baisses de taux reste incertain, et directement lié à l’inflation, nous prévoyons cette année un contexte de financement plus dynamique dans le secteur. Cela se traduira par un renforcement des levées de fonds, une multiplication des transactions de type PIPE et éventuellement des entrées en bourse. Les expirations de brevets, qui pourraient priver de nombreuses entreprises de leurs droits exclusifs sur certains médicaments, forcent les grands acteurs à effectuer des reprises stratégiques. C’est pourquoi nous jugeons important de garder un oeil sur les afflux de capitaux dans les fonds de placement Biotech ouverts au public, car nous anticipons des entrées du fait des rendements prometteurs et du regain de confiance sur le marché. Le financement par capital-risque, tombé à son plus bas niveau depuis plusieurs années, pourrait voir la tendance s’inverser. Mais 2024 apportera également de grands progrès cliniques. Nous allons nous concentrer de plus en plus sur le développement clinique des dernières techniques d’édition génomique, notamment de base et in vivo. Un moment marquant sera le lancement sur le marché de Casgevy, thérapie d’édition génomique développée par Crispr Therapeutics et Vertex, qui a récemment été autorisée pour traiter la drépanocytose. Et la bêta-thalassémie.Alnylam, notre investissement dans le domaine de l’iARN, devrait présenter des données importantes provenant d’une étude clinique de stade avancé avec le vutrisiran, auprès de patients souffrant de cardiomyopathie liée à la TTR. Ces données pourraient positionner l’entreprise sur le marché de maladies plus fréquentes.

De nouvelles substances chimiques émer­gentes telles que les molécules PROTAC et LYTAC font avancer le développement cli­nique. Elles visent la dégradation des pro­téines intracellulaires et extracellulaires, avec un grand potentiel pour des thérapies par voie orale.

Parallèlement, les recherches portent sur des méthodes de traitement cellulaire incluant les thérapies CAR-T, de l’oncologie au traitement de maladies auto-immunes graves, et les premiers résultats cliniques sti­mulent les investissements au stade clinique suivant, comme pour Fate Therapeutics.

En 2024, nous attendons d’importantes autorisations de produits, avec des effets très positifs des produits biotechnologi­ques et des plateformes sur le potentiel de chiffre d’affaires et sur le bénéfice pour les patients.

BB Biotech maintient un dividende élevé

Malgré la volatilité sur les marchés boursiers, BB Biotech poursuit sa politique de dividende attrayante. Un dividende de CHF 2.00 sera ainsi proposé lors de l’Assemblée générale du 21 mars 2024, soit un rendement du dividende toujours élevé, à 5%, par rapport au cours moyen de l’action pondéré du volume en décembre 2023. Ce niveau de dividende représente une exception sur le marché suisse, mais aussi à l’échelle internationale.

Plus d’informations sur bbbiotech.ch

 Données

ISIN                                                    CH0038389992

Dividende (proposé)                        CH 2.00

Rendement du dividende                5%

Assemblée générale                          21.03.2024

Ex-dividende                                      25.03.2024

Date d’enregistrement                      26.03.2024

Paiement                                             27.03.2024

 

Dr. Daniel Koller

BB Biotech

Daniel Koller a rejoint Bellevue Asset Management en 2004 et il en est depuis 2010 Head Investment Management Team de BB Biotech. De 2001 à 2004, il a travaillé comme Investment Manager chez equity4life Asset Management et de 2000 à 2001 comme analyste actions chez UBS Warburg. Il a effectué ses études de biochimie à l’École polytechnique fédérale (EPF) de Zurich et a obtenu un doctorat en biotechnologie à l’EPF et chez Cytos Biotechnology, Zurich.

 

 

 

Le présent publireportage est publié par Bellevue Asset Management, qui est agréée en tant que gestionnaire de fortune collective, surveillée par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) et qui fait office de gestionnaire de portefeuille de la société d’investis­sement BB Biotech. Les informations ci-dessus sont des opinions et des estimations de Bellevue Asset Management et de BB Biotech et sont de nature subjective. Les prospectus d’émission, les statuts, les rapports annuels et trimestriels, les informations sur les cours et d’autres informations sur BB Biotech peuvent être obtenus gratuite­ment auprès de la société, BB Biotech, Schwertstrasse 6, CH-8200 Schaffhouse auprès du gestionnaire d’investissement de la société, Bellevue Asset Management, Seestrasse 16, CH-8700 Küsnacht, ainsi que sur le site www.bbbiotech.ch. Les performances passées ne constituent pas une garantie pour les évolutions futures.

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    Le 12 mars, pour la deuxième fois, l’Alliance des gérants de fortune suisses, ASV/ASWM, a décerné ses Custody Bank Awards, qui récompensent les principales banques dépositaires de Suisse. Avec trois vainqueurs, Julius Baer, UBS et Pictet.

    UBS a triomphé dans les catégories “Information Technology” et “Offering”; Pictet dans les catégories “Compliance” et “Reputation & Image”; et, finalement, Julius Baer dans la catégorie “Communication”.

    La présidente de l’ASV/ASWM et CEO de Capital Y, Nicole Curti, a félicité les vainqueurs lors de la cérémonie, qui s’est déroulée à Zurich. Elle en a profité pour se réjouir de la forte croissance de la branche constatée ces dernières années, favorisée, entre autres, par le dynamisme des gestionnaires de fortune.

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    Lors de la manifestation, qui a réuni 144 participants, les représentants des banques dépositaires, comme Nic Dreckmann, CEO de Julius Baer depuis février, ont confirmé l’importance des gérants de fortune indépendants pour leurs établissements. Marc Briol, CEO de Pictet Asset Services, s’est d’ailleurs  félicité du professionnalisme des gestionnaires de fortune en Suisse. Quant à Andreas Oggier, Head Global Financial Intermediaries chez UBS, il a souligné la croissance qui stimule le secteur, et qui se constate au niveau mondial.

    Plusieurs femmes et des romands dans le comité

    L’assemblée générale de l’association a entériné la nomination de nouveaux membres du comité : Wicky Meyer, COO de Tramondo Investment Partners ; Steve Smith, Partner de CdR Capital ; Oliver Bizon, cofondateur et président de 1875 Finance ; Amélie Janssens De Bisthoven, responsable de la Business Intelligence chez NS Partners ; Anna Waibel, COO de Prime Partners, Gabriele Rossi, Managing Director chez LFG Holding, et Victor Fischer, Partner chez Reuss Private. 

    En outre, Markus Wintsch, cofondateur et CEO de Swisspartners, a été nommé vice-président. 

    Avec ces nominations, les différentes régions linguistiques de Suisse sont désormais représentées de manière équilibrée au sein du comité de l’ASV/ASWM, a souligné la présidente, qui s’est également réjouit de l’arrivée de plusieurs femmes.

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    Quelles questions relatives à la surveillance un gestionnaire de fortune doit-il se poser, lorsqu’il opère son virage vers la digitalisation?

    Même si la grande majorité des gestionnaires de fortune ont intégré des solutions informatiques pointues dans leurs processus opérationnels, il n’existe pas de contraintes spécifiques dans ce domaine. D’ailleurs, en règle générale, cette digitalisation des processus de travail ne soulève pas trop de problème, du point de vue du droit de la surveillance, lors d’une demande d’autorisation, ou lorsqu’une autorisation a déjà été accordée. S’il s’agit de la délégation de tâches essentielles, la problématique doit être expressément prise en compte dans le cadre du système de contrôle interne et des différents processus de contrôle, et certaines conditions doivent être fixées par contrat avec le prestataire de services. En outre, il est plus facile de faire appel à un partenaire basé en Suisse qu’à un partenaire étranger. Car, lors de la digitalisation, apparaissent aussi des questions dans le domaine de la protection des données, qui est devenu un autre thème prioritaire pour les établissements financiers depuis le renforcement drastique de la loi sur la protection des données à l’automne 2023.

    De quelle liberté dispose un gestionnaire de fortune indépendant lorsqu’il s’agit de choisir ses partenaires digitaux ?

    Il est assez libre dans ce domaine. Mais il ne doit pas oublier les conséquences en termes de contrôle, qui varient selon la solution utilisée ou le prestataire auquel il fait appel. Ceci dit, en règle générale, n’importe quelle solution peut être intégrée dans les activités opérationnelles. Bien entendu, il vaut la peine de procéder au préalable à une due diligence et vérifier minutieusement les références. Faire appel à une “Bad Apple” ne coûte pas seulement du temps et de l’argent, mais peut aussi nuire à la réputation, entraîner une perte de confiance et des mesures de surveillance supplémentaires.

    D’un point de vue juridique, quelles sont les plus grandes difficultés lors d’un processus d’externalisation ?

    Souvent, les gestionnaires de fortune concentrent l’essentiel de leur attention sur les problématiques liées au droit de la surveillance. Toutefois, il ne faut pas négliger le contrat de base qui vous lie au partenaire informatique, ce qui est du droit civil. Il arrive en effet que des solutions déjà commercialisées se révèlent finalement incomplètes, mais qu’il soit difficile d’en sortir, ou que l’exécution des clauses de garantie soit problématique, à cause d’un contrat mal établi.

    En février, la Finma a clairement indiqué qu’elle allait être plus attentive aux situations d’externalisation des activités de gestion des risques et de compliance. Comment interprétez-vous cette décision ?

    Après la première vague d’autorisations accordées aux gérants de fortune, de nombreux prestataires ont proposé leurs services comme partenaires externes, pour s’occuper des risques et de la compliance. Mais tous ne bénéficiaient pas d’une expérience solide suffisante, ce qui était difficile à vérifier en amont, tout comme la qualité des prestations promises. Dans ce contexte, les premiers audits ont souvent été impitoyables, y compris pour ces partenaires externes. Avec comme conséquence, pour les gestionnaires de fortune, dans de nombreux cas, des enchaînements de problèmes, ce qui a même, parfois, nécessité des restructurations. Ce qui a fait prendre conscience à la Finma qu’il fallait être plus attentif à cette problématique de l’externalisation de la compliance et de la gestion des risques.

    Le fait que la FINMA s’intéresse désormais de plus près aux prestataires externes est donc en soi une bonne chose ?

    Oui, mais il est particulièrement difficile de séparer le bon grain de l’ivraie avant que les problèmes surviennent. En effet, comment savoir quel partenaire externe va réaliser un bon travail de compliance et de gestion des risques? Il n’existe guère de formations reconnues dans ce domaine.

    Les questions touchant à la digitalisation et à l’externalisation de certaines tâches, de la collaboration avec les fournisseurs digitaux, n’étaient pas centrales pour l’octroi des autorisation. Vont-elles le devenir après les audits ?

    Ces problématique était déjà importante au moment des autorisations, où l’existence d’accords avec les partenaires externes et les processus de contrôle étaient soigneusement examinés. Mais, au final, seule l’épreuve du feu permet de savoir si ces accords sont vraiment efficaces, et s’ils sont suffisants quand des problèmes concrets arrivent. Quoi qu’il en soit, ces questions conserveront toute leur importance dans un avenir proche car le nombre de solutions IT qui débarquent dans ce marché en pleine croissance ne cesse d’augmenter. Bref, cette problématique restera centrale pendant toute la durée des activités d’un établissement financier.

    Certains gestionnaires de fortune ont assuré que leur processus d’autorisation avait été facilité parce qu’ils utilisaient des solutions informatiques similaires à celle des banques, du moins en ce qui concerne la LBA. C’est une rumeur ou c’est la vérité ?

    L’utilisation de solutions informatiques établies pour tout ce qui touche au KYC/AML/Risk Management permet en effet d’aborder la problématique avec un certain degré de confiance. A un bémol près quand même, c’est que le système doit être utilisé correctement, et par les bonnes personnes. Des paramètres mal définis, de la négligence, voire, dans le pire des cas, une volonté criminelle de la part de l’utilisateur, pourront facilement saboter même le meilleur des logiciels. Ce qui ne va apparaître que lors de l’audit. Ceci dit, l’utilisation de tels logiciels est, à mon avis, un avantage non négligeable lors de la demande d’autorisation. En effet, pour la Finma, les processus utilisés par le gestionnaire de fortune sont un des points essentiels. Ils doivent correspondre au business case. Mais n’oublions pas non plus que l’utilisation de tels logiciels est également gage d’efficacité accrue, d’autant plus si vos d’activité exigent un nombre élevé et une fréquence importante de contrôles.

    Nicolas Ramelet

    Ramelet Legal

    Depuis 2019, Nicolas Ramelet est Partner chez Ramelet.Legal. Après des études de droit à Berne, et plusieurs diplômes internationaux, il a, dès  2009, travaillé pour la Finma en tant que collaborateur juridique puis pour le cabinet d’avocats Bär & Karrer à Zurich. De 2014 à 2018, il a également été le CEO de VQF.

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    • Interview Carlos Martin Doncel
    • Product manager, Digital assets
    • Swissquote

    « ETF bitcoin : la collecte de Blackrock approche les quinze milliards »

    Deux mois après l’autorisation SEC, il apparaît clairement que Blackrock/iShares et Fidelity sont les deux grands gagnants de la mise sur le marché des ETF bitcoins. A eux deux, ils ont collecté près de 25 milliards de dollars, une performance remarquable comme le souligne Carlos Martin Doncel.

    Francesco Mandalà

    La remontée du bitcoin est-elle due essentiellement à l’agrément SEC sur les ETF bitcoins ou d’autres facteurs entrent-ils en jeu ?

    Non, on ne peut pas affirmer que la remontée du bitcoin soit due exclusivement au feu vert de la SEC, mais il est clair que cette décision a exercé une forte influence sur l’évolution du cours. Plusieurs paramètres nous proposent des pistes intéressantes, comme par exemple les mouvements dans les blockchains ou les données publiées par différents exchanges. Il en ressort que les flux d’investissement se sont principalement concentrés sur les wallets qui contiennent de grandes réserves de bitcoins, supérieures à 100. Il y a donc eu un effet d’accumulation. Dans cette remontée du bitcoin après l’aval de la SEC, je crois aussi qu’il y a eu de la part des investisseurs un réflexe FOMO à ne pas négliger.

    En termes de collecte, quels gestionnaires ont le plus profité de l’autorisation donnée par la SEC à l’émission d’ETF bitcoins ?

    La mise sur le marché des ETF bitcoins a désigné deux grands gagnants qui sont Fidelity et Blackrock, avec iShares. J’y ajoute Coinbase qui est le custodian de huit de ces nouveaux ETFs. En l’espace de deux mois, la collecte de Blackrock approche les 15 milliards de dollars et celle de Fidelity approche les 10. Il faut cependant comptabiliser les sorties de Grayscale. Son ETF bitcoin au comptant a été délesté de 10 milliards par ses investisseurs depuis la mi-janvier. Il n’en reste pas moins que les flux positifs sur les ETF bitcoins approchent les 15 milliards, un record absolu pour l’industrie. Il a fallu par exemple 2 ans aux ETF Or pour atteindre ces montants, contre 2 mois pour l’ETF de iShares (IBIT).

    Parmi les milliers de devises qui composent aujourd’hui l’univers crypto, combien ont réussi à s’installer durablement sur le marché ?

    En analysant les évolutions du marché année après année, on voit bien que l’intérêt accordé à différents projets dépend énormément du momentum qu’ils sont capables de générer dans des périodes de bull-run. Mais nous nous apercevons également que les projets sérieux sont capables de s’inscrire dans la durée et de parvenir à des valorisations de plusieurs milliards de dollars.

    Aujourd’hui, plus de 13’000 cryptos sont officiellement répertoriées ! Mais sur ces 13’000, seules quelques centaines sont dignes d’intérêt. 400 d’entre elles ont des valorisations supérieures à 100 millions de dollars et 300 dépassent les 200 millions. C’est sur ce sous-ensemble qu’il vaut mieux se concentrer. Il y a des sociétés très intéressantes à suivre dans ce segment Small Caps. Je pense par exemple à Request, lancée en 2020, qui pèse aujourd’hui 150 millions. Elle propose des receivables/créances et je pense qu’elle est promise à de beaux développements. Nous trouvons aussi dans le même univers Gnosis, un projet de 2017 reconverti maintenant en écosystème bancaire complétement intégré on-chain, et valorisé à plus de 1 milliard de dollars.

    Quelle est la part de marché que contrôlent les 10 plus importantes cryptos du moment ?

    Dans ce top 10, on trouve aujourd’hui deux stablecoins – l’USDT et l’USDC – deux meme-coins – Dogecoin et Shiba – et six token natifs – Bitcoin, Ether, Ripple, Binance. Solana et Cardano. A elles dix, elles représentent 85% du marché, même s’il vaut mieux en sortir les stablecoins du fait qu’elles ne présentent pas un caractère spéculatif.

    Au cours de ces dernières semaines, la taille du marché crypto a-t-elle suivi la même progression que le cours du bitcoin ?

    Oui, mais il faut noter que la part de marché du bitcoin a continué d’augmenter. Elle était d’environ 50% en janvier et elle approche les 52% en mars 2024. Le bitcoin reste donc le projet qui attire encore le plus d’encours. Mais les investisseurs sont quand même allés chercher de la valeur sur des monnaies moins courues, comme Solana par exemple, qui a vu son cours multiplié par onze en quelques semaines à peine !

    Carlos Martin Doncel

    Swissquote

    Présent dans le monde des cryptos depuis plus de dix ans, Carlos Martin Doncel est responsable de la stratégie pour les actifs digitaux chez Swissquote où il est entré en 2022. Son parcours professionnel l’a mené dans la gestion d’actifs, le private equity, la recherche financière, la finance d’entreprise et l’entreprenariat. Carlos est diplômé en économie de l’Université d’Alicante.

     

    Match

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    • Olivier de Berranger
    • Directeur général
    • La Financière de l’Echiquier

    Immobilier vs. crypto-monnaies : comparaison risques et opportunités

    Alors que l’on observe un peu partout une baisse des prix de l’immobilier, c’est l’inverse qui se produit dans le domaine des crypto-monnaies. Quel est le rapport entre ces deux tendances ? Et que peut-on envisager sur le long terme ? C’est sur ces questions que se penche Olivier de Berranger.

    Francesco Mandalà

    A l’évidence, rien de plus réel et solide que l’immobilier : utilité, revenus, réglementations, ancienneté, profondeur de marché… On parle d’ailleurs en anglais de « real estate », de « patrimoine réel ». A l’opposé, rien de plus virtuel que les cryptomonnaies : intangibles, peu utilisées, absconses pour le commun des mortels, sans revenus intrinsèques, peu régulées, sans ancienneté…

    Pourtant, l’immobilier d’investissement a vu s’évaporer en quelques mois des sommes gigantesques dans le monde entier, comme si les valorisations des dernières années n’étaient finalement que virtuelles. Pas seulement en Chine, où la faillite de certains des plus grands promoteurs alimente une défiance générale. Mais dans la plupart des pays développés également, au point de faire trembler certaines banques régionales aux Etats-Unis, ou récemment en Allemagne à l’exemple de la Deutsche Pfandbriefbank. En Suède, un des pays où l’immobilier est le plus sous pression, la banque centrale surveille de près un risque bancaire généralisé. En France, plus de vingt sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ont été contraintes de revoir à la baisse la valeur de leurs parts depuis début 2023, dans des ampleurs généralement comprises entre 10 et 15%. Et, de nouvelles dépréciations sont annoncées en ce début 2024.

    Dans le même temps, les monnaies virtuelles flambent. Le bitcoin vient d’atteindre 63 000 dollars américain fin février, progressant de près de 50% depuis le début de l’année, tutoyant les records établis en 2021 à plus de 67 000 dollars américains. Le virtuel pur conserverait-il donc mieux la richesse que le « réel » le plus solide en cas de hausse des taux ? Le digital vaut-il mieux que le béton ?

    Certaines caractéristiques des monnaies virtuelles sont, il est vrai, à leur avantage : relative facilité de transaction par rapport à l’immobilier, prix ajustés en temps réel, diversité croissante des supports, augmentation des volumes traités, etc. Le régulateur américain lui-même vient d’accepter la création de fonds centrés sur le bitcoin, dans lesquels se sont déversés en deux mois plusieurs milliards. De surcroît, il faut leur reconnaître une certaine transparence sur le risque, les monnaies virtuelles ne cachant pas leur volatilité. A l’inverse, les investisseurs ont parfois tendance à sous-estimer le risque de l’immobilier physique, dont la volatilité ne se déclare que par à-coups, et se terre le reste du temps… Le risque immobilier n’est pas en effet régulier, mais éruptif – ou « sauvage » comme l’écrivait le mathématicien Benoît Mandelbrot.

    Cela dit, les risques inhérents au pur virtuel, bien que manifestes, ne sont pas forcément si bien compris. Ainsi, qui peut expliquer – autrement que par la spéculation en premier lieu – que le Bitcoin ait gagné 520% en 7 mois, avant de reperdre peu après 75% en un an? Si le risque de l’immobilier est certes en partie caché, il correspond du moins à des données relativement intuitives – principalement les taux d’intérêt, ainsi que la qualité du bâti, l’emplacement et la solvabilité du locataire. Alors que le risque sur les monnaies virtuelles jusqu’ici, semble très difficile à relier à des paramètres fondamentaux.

    Ce caractère « hors sol » constitue un des principaux arguments anti-Bitcoin développés dans le récent pamphlet issu de deux auteurs appartenant à la Banque Centrale Européenne. Selon eux, étant dénué de rendement intrinsèque ou d’autre utilité durable et légitime, sa valeur « fondamentale » serait de … 0 ! Pourtant, le risque que le Bitcoin vaille un jour 0 est certainement peu présent aux yeux des investisseurs. En ce sens, la perception de son risque profond par les épargnants n’est pas forcément adéquate.  Alors que le risque immobilier est au fond limité : comment des actifs immobiliers, même de qualité moyenne, pourraient-ils valoir zéro ?

    Il y a donc tout lieu de s’attendre à ce que le « réel » finisse par retrouver sa prédominance sur le virtuel dans les préférences des investisseurs, une fois les prix ajustés – ce qui, il est vrai, pourrait être long. Le pur virtuel restera incontrôlable tant qu’il sera dénué de valeur fondamentale. Sauf à compter comme « fondamental(e) » le plaisir de la spéculation, l’utilité d’une monnaie pour le commerce illégal, ou surtout la défiance à l’égard des monnaies d’Etat. Si ces trois facteurs comptent comme fondamentaux, alors il y a peu de chance en effet que le Bitcoin vaille un jour zéro. De ce fait, actifs réels comme virtuels ont chacun leur place – à condition de bien discriminer leur (dé)mérites respectifs.

    Olivier de Berranger

    La Financière de l’Echiquier

    Olivier de Berranger est le directeur général et le CIO de La Financière de l’Echiquier. Il a occupé depuis 1990 des postes de trader, ainsi que de responsable de desk de trading sur les produits de taux d’intérêt, cash et dérivés au Crédit Lyonnais puis chez Calyon. Il a ensuite été responsable du pôle Capital Markets chez First Finance. Olivier de Berranger rejoint La Financière de l’Échiquier en mars 2007 en qualité de gérant obligataire. Après être devenu directeur de la gestion taux, crédit et diversifié, il est nommé en 2017 directeur de la gestion d’actifs et entre au comité de direction. En décembre 2023, il en devient directeur général de LFDE. Olivier de Berranger est diplômé d’HEC.