Branding

Brand equity

  • Chantal Baer
  • Managing director
  • Swiss House of Brands

Valoriser la marque pour maximiser les rendements

La valeur de la marque est devenue essentielle pour les investisseurs. Bien qu’ils se concentrent souvent sur la croissance du chiffre d’affaires, l’optimisation des coûts et l’évolutivité, la perception de la marque joue un rôle fondamental dans l’évaluation des entreprises. Elle génère des multiples de valorisation plus élevés et attire des acheteurs premium. Entre autres…

Dans le monde des investissements, les indicateurs financiers et l’efficacité opérationnelle occupent souvent le devant de la scène. Cependant, un facteur crucial est fréquemment négligé : la valeur de la marque (brand equity). Une marque forte n’est pas seulement un atout marketing ; c’est un levier stratégique qui augmente la valorisation de l’entreprise, accroît son attractivité sur le marché et favorise des rendements à long terme. Pour les gestionnaires, comprendre la valeur cachée du branding peut faire toute la différence entre une sortie moyenne et une transaction à forte valeur ajoutée.

Pourquoi la valeur de la marque est-elle essentielle

Les portfolio managers se concentrent souvent sur la croissance du chiffre d’affaires, l’optimisation des coûts et l’évolutivité des entreprises. Pourtant, la perception de la marque joue un rôle fondamental dans l’évaluation des entreprises. Des études montrent que les entreprises dotées d’une marque forte bénéficient de multiples de valorisation plus élevés, attirent des acheteurs premium et font preuve d’une plus grande résilience lors des périodes de turbulences économiques.

Étude de cas

Un fonds de private equity européen, de taille intermédiaire, a investi dans une entreprise technologique B2B dotée d’une forte propriété intellectuelle mais souffrant d’un manque de reconnaissance sur le marché. Grâce à un repositionnement stratégique de la marque et une différenciation accrue, l’entreprise a pu :

. Accroitre sa visibilité sur le marché, entraînant une augmentation de 40 % des demandes entrantes.

Renforcer la perception des investisseurs, permettant de sécuriser un tour de financement supérieur aux attentes.

Réaliser une sortie réussie via une acquisition stratégique avec une prime de 35 % par rapport aux benchmarks du secteur.

Résultat : une stratégie de création de valeur axée sur la marque a conduit à un retour sur investissement significativement plus élevé.

Exploiter pleinement le potentiel du branding

Trop souvent sous-estimée, la marque peut devenir un levier stratégique majeur de création de valeur. Pour les investisseurs, il existe quatre axes clés permettant de transformer le branding en véritable moteur de performance.

  1. Renforcer le positionnement de la marque pour un avantage concurrentiel

De nombreuses entreprises peinent à se différencier au-delà de leurs caractéristiques produit. Il est essentiel que les investisseurs s’assurent que leurs entreprises en portefeuille disposent d’un positionnement de marque unique et clair qui résonne avec leur audience cible.

Plan d’actions :
. Effectuer un audit de marque pour identifier les points forts et les lacunes.
. Définir une proposition de valeur différenciante qui distingue l’entreprise de ses concurrents.
. Aligner le message de la marque avec les attentes des clients et des investisseurs.

 

  1. Aligner la marque avec l’évolution de l’entreprise

Une marque bien structurée joue un rôle de catalyseur de croissance en soutenant l’expansion du marché, la fidélisation des clients et l’efficacité opérationnelle.

Plan d’action :
. Élaborer une feuille de route commerciale intégrant la stratégie de marque aux objectifs d’expansion.
. Standardiser l’identité de la marque sur les différents marchés pour assurer une cohérence globale.
. Utiliser le storytelling de la marque pour mobiliser les parties prenantes et faciliter l’entrée sur de nouveaux marchés.

  1. Tirer parti de l’ESG et de la durabilité pour accroître la valeur de la marque

Dans le climat d’investissement actuel, les entreprises intégrant une approche ESG bénéficient d’une valorisation plus élevée et d’un attrait renforcé auprès des investisseurs.

Plan d’actions :
. Aligner le message de la marque avec les principes ESG et la transformation durable.
. Obtenir des certifications reconnues (ex. B Corp, évaluations de durabilité) pour crédibiliser la démarche.
. Communiquer l’impact social et environnemental via les relations investisseurs et les stratégies de marque.

  1. Préparer une sortie à forte valeur ajoutée grâce à une stratégie de marque

Lorsqu’il s’agit d’une introduction en bourse ou d’une cession stratégique, une marque forte justifie une valorisation plus élevée et inspire confiance aux acheteurs potentiels.

Plan d’actions :
. Effectuer des évaluations présortie de la marque pour optimiser sa valorisation.
. Améliorer la perception de la marque grâce à des campagnes de relations publiques, une présence médiatique accrue et du thought leadership.
. Aligner la communication des dirigeants sur la crédibilité et la notoriété de la marque pour attirer des investisseurs de qualité.

Conclusion

La valeur de la marque est un levier sous-estimé mais essentiel pour maximiser le rendement des investissements. En intégrant une approche axée sur la marque dans leur stratégie de portefeuille, les gestionnaires peuvent débloquer une valeur cachée, améliorer la différenciation de marché et garantir des multiples de valorisation plus élevés lors de la sortie.

Pour les investisseurs souhaitant maximiser le potentiel de leur portefeuille, une approche axée sur la marque n’est plus une option – c’est une nécessité.

Chantal Baer

Swiss House of Brands

Experte en stratégie de marques, Chantal Baer a fondé en 2018 le cabinet Swiss House of Brands pour accompagner ses clients dans le déploiement de leviers de croissance et la génération de performance rendus possible grâce au digital. Membre du Cercle des Administratrices Suisses et du Directoire de Vaud Promotion, a écrit avec Xavier Comtesse le livre-référence «Les leviers de croissance à l’ère de l’économie numérique». Chantal est diplômé de l’Université de Genève en Lettres et linguistique. Elle a suivi par ailleurs formations post-graduate dans les domaines du marketing, du digital marketing, de l’intelligence économique et du sustainable management.

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    Transition énergétique 2/4

    L’Intégrale

    Transition énergétique 2/4

      • Interview Pierre Mouton, Head of long-only strategies, et Alexis Sautereau, senior portfolio manager
      • NS Partners

      « Nous assistons bien à une privatisation des infrastructures énergétiques »

      Le deuxième volet de L’Intégrale s’intéresse à la transition énergétique – ou plutôt, à l’adaptation énergétique, selon l’expression privilégiée par Alexis Sautereau et Pierre Mouton. Ce deuxième interview de la série porte plus particulièrement sur le thème des infrastructures et l’impact majeur que les géants de la tech auront sur leur développement.

      Par Jérôme Sicard

      Comment adapter les infrastructures actuelles pour réduire la consommation d’énergie dans les transports ?

      Il va d’abord falloir prendre son mal en patience. Le retard accumulé est considérable. Les États-Unis en sont le parfait exemple : on a misé sur Internet, mais on a oublié que les routes et les câbles ont aussi leur importance. Résultat, on part pour quinze ans de mise à niveau des réseaux. Aujourd’hui, dans le mix énergétique, on arrive encore à composer, mais l’optimisation complète prendra du temps. Il y aura forcément un décalage entre l’état actuel des infrastructures et ce vers quoi on veut tendre. Il va donc falloir aussi accepter cette réalité : engager des dépenses aussi importantes et les amortir dans le temps aura forcément un effet inflationniste.

      Quels grands axes vont décider du renouvellement de ces infrastructures ?

      C’est un chantier monumental. L’Agence internationale de l’énergie estime qu’il faudra, à terme, remplacer ou installer 85 millions de kilomètres de câbles, soit un investissement de 1’500 milliards de dollars. Et encore, ce n’est qu’une partie du problème.

      Une fois que les infrastructures seront remises au goût du jour pour la partie hardware, il faudra alors adapter les systèmes. C’est plutôt la bonne nouvelle car nous allons vraiment rentrer dans une phase d’optimisation. La gestion intelligente de la production d’énergie et de sa distribution sera la clé de cette transition, ou plutôt de cette adaptation énergétique.

      Il y a déjà des solutions qui font déjà leurs preuves. Une plateforme comme Kraken, utilisée par de grands fournisseurs d’électricité, comme EDF, est en train de s’imposer à l’échelle mondiale. Mais son adoption tardive montre aussi à quel point ce secteur est encore largement archaïque.

      Quels sont les principaux problèmes rencontrés par les producteurs aujourd’hui ?

      Certains problèmes sont très concrets. Si l’on veut développer les énergies renouvelables, installer des éoliennes, des champs solaires ou même des parcs offshore, il faut trouver du terrain ou de l’espace, et ce n’est pas toujours évident.

      D’autres obstacles sont plus complexes, notamment ceux liés à la réglementation, surtout en Europe, où les gouvernements contrôlent les marchés de l’énergie et les utilisent parfois comme outils politiques. Prenez la France : l’an prochain, les tarifs de l’électricité vont baisser de 15 %. Nous doutons qu’EDF se satisfasse de ces annonces. On ne peut pas demander aux producteurs de développer des énergies renouvelables, qui coûtent cher à produire, tout en leur imposant de vendre leur électricité à un prix trop bas. Si on les serre des deux côtés, ça ne peut pas fonctionner.

      Les grands producteurs doivent-ils se réinventer ?

      Il ne s’agit pas pour les grands producteurs de se réinventer, mais plutôt de repenser le mix énergétique. Regardez l’évolution de Total : l’entreprise investit massivement dans un réseau de bornes de recharge sur les autoroutes. Ce n’est pas un simple coup de communication, c’est une démarche industrielle d’envergure.

      On observe la même logique avec le retour des centrales nucléaires, réactivées par les grands acteurs de la tech. C’est un basculement stratégique considérable. L’enjeu, ce n’est pas de tout révolutionner, mais d’aborder l’énergie avec de nouvelles perspectives.

      Des percées technologiques peuvent-elles permettre la modernisation de ces infrastructures ?

      L’intelligence artificielle va clairement apporter beaucoup de valeur et accélérer les progrès, mais il faut bien comprendre, au risque de se répéter, qu’on parle ici d’optimisation plus que de révolution. Aujourd’hui, les infrastructures, notamment les échangeurs et les systèmes d’interconnexion des réseaux, sont complètement obsolètes, dépassés technologiquement. Donc oui, il y a des évolutions, mais pas de transformation radicale à envisager du côté matériel.

      On modernise surtout des systèmes qui ont entre 30 et 50 ans. Le défi est énorme. L’enjeu repose surtout sur l’amélioration de la fluidité et de l’efficacité des réseaux. C’est là que les vraies avancées se décident, notamment grâce aux dernières générations de logiciels. L’intelligence artificielle va permettre aux opérateurs de franchir un cap majeur dans la gestion des réseaux. Et de démontrer accessoirement que la rentabilité ne dépend pas uniquement du coût de la matière première.

      Dans l’immédiat, ces systèmes coûtent malheureusement assez cher et les infrastructures existantes ne sont pas encore totalement adaptées pour leur exploitation.

      Faut-il repenser les infrastructures pour accélérer l’intégration des énergies renouvelables ?
      Oui, c’est l’un des enjeux majeurs auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Jusqu’à présent, nous fonctionnions avec des réseaux très centralisés : l’énergie était produite en un point et distribuée partout. Demain, nous entrerons dans un modèle totalement différent, où la production sera décentralisée et répartie sur des territoires entiers. Cela impose de nouvelles contraintes en termes de gestion du réseau et nécessite une architecture autrement plus flexible et forcément innovante.

      Si l’on pousse la réflexion plus loin, cela pourrait aller jusqu’aux mini-centrales nucléaires comme nouveaux pôles de production. Je ne parle pas forcément de centrales de quartier… mais après tout, pourquoi pas ? On parvient bien à mettre une centrale nucléaire dans un sous-marin, alors l’idée mérite d’être explorée. Et elle le sera.

      Donc, oui, il faut repenser les infrastructures, mais il faut quand même revenir sur le cas du gaz naturel. Il est en passe de prendre une place considérable dans le mix énergétique en raison de sa disponibilité, de son impact modéré en termes d’émission mais aussi du fait que les infrastructures existent déjà dans son cas ! elles demandent juste des adaptations à la marge.

      La volonté de Microsoft de produire et de contrôler sa propre énergie est-elle appelée à se généraliser, selon vous ?

      Je n’en suis pas certain qu’il soit possible aujourd’hui d’envisager ce genre de modèle en Europe. Aux Etats-Unis, oui, il est appelé à se généraliser. Microsoft n’est pas seul. Google, Meta, voire même JP Morgan, tous les grands de la data s’y mettent, avec des moyens considérables, car la facture énergétique liée à la gestion de leurs exaoctets de données justifie ces investissements en amont.

      C’est assez paradoxal, dans la mesure où la souveraineté énergétique est revenue au cœur des débats ! Pourtant, nous assistons bien à une privatisation des infrastructures énergétiques, autrefois gérées par les collectivités. Cela souligne aussi l’ampleur du besoin : ces entreprises repensent en profondeur la manière dont elles dimensionnent leur consommation énergétique. A raison : Amazon est devenu le premier acheteur mondial d’énergies renouvelables.

      Bien sûr, les montants en jeu – plusieurs milliards de dollars – impressionnent. Mais ce qui est encore plus fascinant, c’est l’exigence de fiabilité imposée à ces infrastructures. Les niveaux de service sont bien plus stricts que chez les producteurs classiques : la marge d’erreur est quasiment nulle, bien au-delà de ce qui nous semblerait raisonnable du point de vue d’un utilisateur domestique.

      Ces entreprises peuvent-elles devenir des producteurs à part entière et proposer leur surplus sur le marché ?

      En réalité, ce n’est pas Microsoft qui produit directement, mais Constellation. Il s’agit d’un partenariat, mais l’objectif est bien de sécuriser un approvisionnement. Et cela fonctionne. C’est la toute-puissance de ces grandes entreprises, devenues de véritables écosystèmes.

      Bill Gates a toujours été un fervent défenseur de l’énergie nucléaire. Finalement, c’est le secteur privé qui va montrer la voie. Ce sont des entreprises qui prennent l’initiative sur des enjeux énergétiques aussi importants, où se joue en partie l’avenir de l’humanité. C’est un changement de paradigme assez incroyable.

      Cela rappelle un peu l’histoire de SpaceX et de la fusée réutilisable. Faire revenir un lanceur était le Graal de tous les acteurs du spatial, et c’est une entreprise privée qui a réussi en premier.

      Il faut bien comprendre que ces géants ne font que s’inscrire dans une logique économique et industrielle de long terme, répondant ainsi aux fondamentaux d’un marché en pleine mutation.

      Parmi les nouvelles technologies qui émergent dans le secteur de l’énergie, lesquelles vous semblent les plus intéressantes d’un point de vue financier ?

      L’intelligence artificielle appliquée à l’optimisation des logiciels et à l’adaptation des réseaux a un potentiel extraordinaire. Il s’agit d’améliorer la gestion des infrastructures, la distribution et l’efficacité des services. Le saut technologique par rapport aux systèmes actuels est colossal. Pour la production d’énergie à proprement parler, l’hydrogène à grande échelle reste une piste très intéressante. Malheureusement, son coût reste pour le moment assez prohibitif.

      Pierre Mouton

      NS Partners

      Pierre Mouton a rejoint NS Partners en 2003. Il dirige les stratégies Long Only du groupe et il est membre également du comité d’allocation d’actifs. Pierre a débuté sa carrière financière en 1993 chez AG2R La Mondiale, où il a successivement géré des portefeuilles monétaires, obligataires et actions, avant de rejoindre en 2000 Fiduciary Trust à Genève et d’entrer ensuite chez NS Partners comme gestionnaire de portefeuille. En 2004, il a co-fondé Messidor Finance, avant de revenir chez NS Partners en 2010. Pierre Mouton est titulaire d’une licence et d’un master en finance, actuariat et gestion de portefeuille de SKEMA Business School à Lille, France.

      Alexis Sautereau

      NS Partners

      Alexis Sautereau a rejoint NS Partners en 2020. Il a plus de 20 ans d’expérience dans divers secteurs financiers. Il a commencé par travailler dans le trading d’options et d’actions avant de s’orienter vers le conseil en technologie puis la finance d’entreprise. En 1999, il rejoint Unigestion, l’un des leaders européens de la gestion alternative, dont il devient directeur exécutif, avant de le quitter en 2002 pour fonder Jam Research.

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        Actions suisses

        Solutions Investissements

        • Daniel Steck
        • Senior portfolio manager
        • Banque Piguet Galland

        Quand Donald Trump siffle la fin de la récréation

        Après un rally appréciable au premier trimestre, les actions suisses ont repiqué du nez en avril, prises sous le feu des taxes douanières exorbitantes envisagées par Donald Trump. A mi avril, le SPI avait perdu 2,6% depuis le début de l’année, et le SMI 3,3%. Rien d’inquiétant cependant au vu des excellents fondamentaux qu’affiche toujours l’économie suisse.

        Francesco Mandalà

        Après deux années de performances catastrophiques, le vent semblait avoir enfin tourné sur les bourses suisses au premier trimestre. A la fin mars, les indices avaient fortement rebondi, tandis que l’optimisme des investisseurs à l’égard de l’économie mondiale laissait place à un net regain de volatilité.

        Au mois de janvier, il était en effet assez choquant de constater que la décote de valorisation des titres helvétiques atteignait un niveau sans précédent. Alors qu’historiquement les valeurs domestiques se traitent avec une prime de 5% par rapport aux indices mondiaux, c’est une décote de près de 15% qui prévalait en début d’année. Cette situation anormale parlait clairement en faveur des actifs risqués suisses. Cet argument reste d’ailleurs valable aujourd’hui, malgré la large surperformance du SPI sur les trois premiers mois de 2025.

        Les valeurs suisses ont souvent montré leur capacité à bien se comporter dans un environnement de forte volatilité sur les marchés financiers mondiaux. L’escalade actuelle dans la guerre commerciale menée par les USA contre leurs partenaires commerciaux mène à un régime de volatilité extrême qui aurait dû normalement pousser les investisseurs vers la cote locale. C’était sans compter sur le caractère imprévisible du nouveau Président américain.

        Il y a encore quelques semaines, les observateurs estimaient que la Suisse échapperait aux taxes douanières, malgré les menaces brandies par Donald Trump à l’égard du monde entier. Tout du moins, il n’était pas envisageable que des taxes supérieures à celles appliquées aux pays européens soient mises en place. C’est pourtant bien ce qui s’est passé la semaine dernière. A la suite de l’application de formules mathématiques obscures, les biens helvétiques exportés aux Etats-Unis risquent une taxe supérieure à 30%, un niveau jusque-là réservé aux produits chinois. Cette surprise explique la sous performance récente des bourses domestiques, qui n’ont pas résisté au crash boursier en ce début avril.

        Dans un tel contexte, les petites et moyennes capitalisations sont à la peine. Sans surprise, ces entreprises ont fortement corrigé, en raison de leur fragilité financière plus élevée et de leur présence dans des secteurs plutôt cycliques comme l’industrie ou la chimie. Pas de répit non plus pour les valeurs défensives du secteur de la santé, qui ne seront pas épargnées par la politique tarifaire de Donald Trump. Dans la récente baisse, les investisseurs n’ont pas fait de distinction entre grosses et petites capitalisations, cycliques ou défensives. L’onde de choc s’est généralisée à l’ensemble du marché. Ou presque…

        Car certaines valeurs parmi les « small cap » se sont relativement bien comportées dans ce moment de panique. Les plus petites sociétés, celles qui ne sont actives que sur le marché suisse et, par conséquent, ne sont que peu concernées par les taxes américaines, ont semblé bénéficier d’une carte joker. Une société de services comme Swisscom, qui opère en grande partie sur sol suisse ne se soucie guère des récents développements macroéconomiques. Même constat pour BKW, Allreal, les petits assureurs suisses ou l’ensemble des banques cantonales helvétiques. Ces valeurs sont à privilégier dans l’environnement actuel et sont largement représentées dans nos solutions d’investissement dédiées au segment des petites et moyennes capitalisations. L’accent est donc mis dans ce segment sur les sociétés exposées en premier lieu à la conjoncture domestique.

        Car il faut souligner l’excellence des fondamentaux dont jouit l’économie suisse. Alors que la croissance du PIB ralentit dans la plupart des économies développées, Etats-Unis et Chine en tête, elle devrait rester stable, voire accélérer dans notre pays durant les deux prochaines années. Certes, des révisions baissières sont attendues au vu des récentes mesures mises en place par les Etats-Unis et de la perte de confiance qui en a suivi chez les entrepreneurs. Mais l’impact devrait rester limité pour le PIB suisse. Idem pour les bénéfices des entreprises suisses, qui s’inscrivent dans une tendance de révisions haussières. Notons que la BNS, en assouplissant fortement sa politique monétaire durant les derniers trimestres, a sans doute contribué à préserver la compétitivité des sociétés exportatrices et à limiter l’appréciation du franc, favorisant ainsi la croissance.

        Au vu de ce qui précède, nous considérons comme injustifiée la décote que les actions domestiques continuent d’afficher par rapport à leurs homologues mondiales, même après la surperformance des indices SMI et SPI sur le premier trimestre. Le retour à une prime de valorisation est désormais probable au vu des incertitudes économiques, de la situation géopolitique et de la visibilité réduite qui prévaut quant à l’orientation de la croissance mondiale. Nous recommandons dès lors de conserver une exposition substantielle aux actions helvétiques en privilégiant notamment les petites capitalisations domestiques, qui continueront à tirer leur épingle du jeu sur les prochains mois.

        Daniel Steck

        Piguet Galland

        Daniel Steck cumule près de 25 années d’expérience dans le domaine de la finance. Après une première expérience dans l’analyse financière chez Lombard Odier, notamment sur le secteur de la santé, il a continué sa carrière chez Reyl & Cie, comme analyste et gérant de portefeuille. Il a rejoint Piguet Galland en 2018 comme gestionnaire senior pour prendre en charge de la gestion des différents fonds actions et certificats thématiques sur la Suisse et l’Amérique du Nord.

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          « Toutes les sources d’énergie – sauf le nucléaire – sont exploitées aujourd’hui à des niveaux records. »

          Le deuxième volet de L’Intégrale s’intéresse à la transition énergétique – ou plutôt, à l’adaptation énergétique, selon l’expression privilégiée par Alexis Sautereau. Ce premier interview de la série propose ainsi un panorama du secteur, et des grandes forces qui décident aujourd’hui de sa dynamique.

          Par Jérôme Sicard

          Quelles sont les transformations majeures que vous observez actuellement dans le secteur de l’énergie ?

          L’émergence des énergies renouvelables bouleverse clairement le paysage énergétique mondial. En 2023, éolien, solaire, biomasse et hydroélectricité ont représenté plus de 20 % de la production mondiale d’électricité. D’ici 2025, elles devraient dépasser le tiers. C’est une progression rapide, mais qui reste insuffisante néanmoins face à une demande qui croît toujours plus vite. De 2 % de croissance annuelle en moyenne, on est passé à 6 % ces dernières années. La consommation mondiale atteint donc des sommets. Toutes les sources d’énergie – sauf le nucléaire – sont exploitées à des niveaux records. Ce bond met forcément à rude épreuve les infrastructures existantes, souvent vieillissantes et sous-dimensionnées. Le problème est d’autant plus sensible que les nouveaux modes de consommation imposent, en parallèle, une nette amélioration de la qualité de service avec des standards qui vont devenir beaucoup plus élevés. Ce sera plus particulièrement le cas en particulier pour l’industrie et le digital.

          Autre souci : la disponibilité aléatoire de ces énergies renouvelables. Contrairement au nucléaire, au pétrole, au charbon ou au gaz, dont la production est contrôlée, les énergies renouvelables suivent leur cours naturel, et délivrent parfois trop ou parfois pas assez sans qu’il soit possible à ce jour de stocker leur excédent. Les solutions actuelles ne le permettent pas.

          Pourquoi assiste-t-on à une augmentation aussi forte de la demande ?

          Les datacenters ont un impact majeur sur cette augmentation. L’explosion du big data, du cloud computing et de l’intelligence artificielle a pour résultat que la consommation de données mobiles pourrait être multipliée par six d’ici 2030. Le trafic internet, lui, pourrait être multiplié par cinq.

          A cette date, en 2030, les datacenters pourraient représenter jusqu’à 20 % de la consommation mondiale d’électricité, sachant que leur approvisionnement énergétique représente plus de la moitié de leurs coûts de fonctionnement. Les services que ces centres offrent à leurs clients imposent par ailleurs une continuité sans faille. Ils ne peuvent tolérer aucun blackout.

          Comment va évoluer le mix énergétique ?

          L’une des évolutions les plus significatives est la réactivation de la filière nucléaire par des acteurs privés soucieux de maîtriser leur facture énergétique. Microsoft, par exemple, s’est associé à Constellation pour relancer la centrale de Three Mile Island. D’autres suivront. La relance du nucléaire civil est également encouragée par plusieurs gouvernements, qui y voient une solution fiable et décarbonée pour répondre à la crise énergétique.

          Dans le renouvelable, le potentiel du solaire et de l’éolien reste clairement sous-exploité mais ce potentiel reste encore limité en raison du problème du stockage.

          Si l’on veut concilier transition énergétique et décarbonation, les solutions clés restent le renouvelable et le nucléaire, avec à la marge, le remplacement du charbon par le gaz, qui reste l’option fossile la moins sale.

          Quels sont les principaux obstacles à surmonter ?

          Il reste à résoudre deux grandes équations.

          En premier, la rentabilité. Dans le domaine des infrastructures, des réseaux ; de la transmission et du stockage, des éléments de rentabilité se matérialisent clairement. Mais au fur et à mesure qu’on remonte vers la source, les projets se compliquent et les coûts de mise en œuvre évidemment s’envolent.

          Vient ensuite le problème du stockage longue durée que nous avons déjà évoqué. Le résoudre constituera un véritable tournant technologique, une avancée décisive au même titre que la découverte de l’atome en son temps. Des recherches sont en cours sur des batteries de nouvelle génération et sur l’hydrogène comme solution de stockage, mais les défis technologiques et économiques restent considérables.

          Quelles énergies renouvelables vous semblent avoir aujourd’hui le plus fort potentiel de croissance ?

          Le solaire. Il s’est d’abord développé sur le marché résidentiel, mais il commence à s’imposer dans l’industrie. Avec l’optimisation de la gestion des réseaux et l’utilisation de l’intelligence artificielle, mieux comprendre la consommation d’un client permet effectivement d’optimiser l’utilisation des énergies renouvelables sur une échelle plus large.

          Ces deux aspects sont d’ailleurs intimement liés. D’un côté, on optimise la distribution de l’énergie en fonction des besoins des consommateurs. De l’autre, on agit sur la consommation elle-même : isolation des bâtiments, ampoules basse consommation, et autres solutions permettant une réduction de la consommation sans perte de confort.

          Il s’agit là d’un point fondamental. L’être humain n’est pas prêt à céder sur son confort. La notion de décroissance, la démarche sociale autour d’une révision à la baisse de notre style de vie paraît difficilement envisageable. C’est probablement là où la notion d’innovation rejoint la notion de progrès. Le confort dont nous jouissons aujourd’hui est le fruit du progrès que notre civilisation a pu accomplir au fil du temps.  Et c’est de l’innovation dont nous dépendons maintenant pour préserver cette qualité de vie.

          Au-delà du stockage quelles solutions plus immédiates faut-il mettre encore en œuvre pour accélérer le développement des énergies renouvelables ?

          Nous ne voyons aucun problème sur la partie investissements puisque les investisseurs répondent déjà présents sur différents types de financements. Cependant, pour lever les obstacles initiaux liés à la validation de certaines thématiques, secteurs ou projets d’investissement, il manque encore aujourd’hui une véritable validation de la société civile. Et il est important de rappeler que la politique ne peut pas tout résoudre.

          À ce jour, nous sommes encore loin d’une prise de conscience collective. Si les gouvernements étaient véritablement déterminés à modifier nos comportements quotidiens, comme par exemple en fixant des prix de l’électricité ou du pétrole, il serait possible de le faire. Mais cette approche n’est socialement pas acceptable. Ce type de politique risquerait d’affecter principalement les classes sociales les plus vulnérables. Le problème de la production énergétique et de l’évolution du mix énergétique ne pourra pas se résoudre uniquement à travers une question de prix.

          Sur quoi concentrez-vous plus particulièrement votre attention aujourd’hui?

          Nous nous inscrivons dans une logique purement financière, sans laisser aucune place à l’idéologie dans nos choix d’investissement. Ce qui nous intéresse avant tout, ce sont les modèles économiques véritablement rentables, avec une valorisation justifiée et des fondamentaux solides indiquant un vrai potentiel de croissance. La demande d’énergie et les besoins en économie d’énergie sont des thématiques transversales sur lesquelles de nombreuses entreprises se positionnent et connaissent une forte croissance. Toutefois, dans cet univers, certains modèles économiques ne peuvent être viables sans un soutien financier public massif ou des avantages de l’État. Ce type de modèle ne fonctionne que temporairement, comme l’ont illustré l’an passé les déboires en bourse de Ørsted, la société danoise 100 % éolienne.

          Nous cherchons donc à identifier des entreprises qui bénéficieront positivement des investissements dans la transition ou l’adaptation énergétique. Dans cette optique, ce sont souvent des modèles économiques industriels, presque traditionnels, qui présentent des opportunités intéressantes. Prenez l’exemple de Schneider. Si vous regardez sa performance boursière de Schneider sur les 12 à 18 derniers mois, on croirait presque une startup.

          Dans ces grandes entreprises, comme Schneider ou Siemens, l’innovation est bien présente, et le développement se concentre notamment sur la rénovation des infrastructures, avec des problématiques nouvelles à résoudre.

          Comment abordez-vous cette thématique dans votre fonds Long-Short Global ?

          Dans cette thématique, l’allocation hedge fund nous permet d’être exposé à l’ensemble de l’écosystème depuis les matières premières jusqu’aux produits de consommation, en passant par l’infrastructure et les équipements. L’énergie est représentée à hauteur de 50 % du portefeuille si l’on considère l’ensemble du spectre, mais l’exposition net aux marchés est inférieur à 30% avec un levier très modeste. Encore une fois, il s’agit d’une couverture hyper transversale, idéale pour capturer la dispersion de performance significative qui règne au sein de chacun des secteurs concernés.

          Comment la transformation du secteur de l’énergie va-t-elle bousculer l’économie mondiale à terme ?

          La course à la souveraineté énergétique redessine les équilibres géopolitiques mais, sur le plan économique, l’augmentation de la consommation d’énergie est plutôt une bonne nouvelle. Comme le dit Bill Gates, et comme l’ont dit quelques grands économistes avant lui, le PIB, ce n’est rien d’autre que de l’énergie transformée…

          Pierre Mouton

          NS Partners

          Pierre Mouton a rejoint NS Partners en 2003. Il dirige les stratégies Long Only du groupe et il est membre également du comité d’allocation d’actifs. Pierre a débuté sa carrière financière en 1993 chez AG2R La Mondiale, où il a successivement géré des portefeuilles monétaires, obligataires et actions, avant de rejoindre en 2000 Fiduciary Trust à Genève et d’entrer ensuite chez NS Partners comme gestionnaire de portefeuille. En 2004, il a co-fondé Messidor Finance, avant de revenir chez NS Partners en 2010. Pierre Mouton est titulaire d’une licence et d’un master en finance, actuariat et gestion de portefeuille de SKEMA Business School à Lille, France.

          Alexis Sautereau

          NS Partners

          Alexis Sautereau a rejoint NS Partners en 2020. Il a plus de 20 ans d’expérience dans divers secteurs financiers. Il a commencé par travailler dans le trading d’options et d’actions avant de s’orienter vers le conseil en technologie puis la finance d’entreprise. En 1999, il rejoint Unigestion, l’un des leaders européens de la gestion alternative, dont il devient directeur exécutif, avant de le quitter en 2002 pour fonder Jam Research.

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            « Le transfert des relations clients est planifié à l’avance, sur plusieurs années. »

            Créée il y a près de 20 ans, Avalor gère aujourd’hui plus de 2,5 milliards de francs, avec un modèle fondé sur un accompagnement de long terme pour ses clients. La diversité des parcours et des âges au sein de l’équipe lui a permis dès le départ d’anticiper l’évolution naturelle des relations clients et d’assurer leur transfert, d’une génération d’associés à l’autre.

            Par Jérôme Sicard

            Qui sont vos principaux concurrents sur le marché ?

            Le secteur est très diversifié et comprend des banques établies proposant des services de gestion de fortune, des banques privées traditionnelles et des gestionnaires de fortune indépendants. De plus, de nouveaux acteurs tels que les robo-advisors et les plateformes fintech ont effectué une entrée remarquée dans le secteur. Voilà l’environnement dans lequel nous évoluons.

            Comment Avalor se démarque-t-elle dans cet environnement concurrentiel ?

            Notre modèle, qui nous vaut une certaine réussite, repose sur la transparence, la continuité et une orientation client cohérente. Grâce à l’expérience diversifiée de notre équipe, qui réunit différents horizons professionnels et académiques, nous proposons des solutions sur mesure. Cette diversité nous permet d’instaurer une relation de confiance entre les générations et les cultures et de répondre aux besoins individuels de nos clients.

            Où voyez-vous les plus grands défis actuels pour la profession?

            L’augmentation des exigences réglementaires ainsi que la complexité croissante dans le domaine de la conformité augmentent considérablement les coûts d’exploitation. En outre, les investissements dans une infrastructure informatique moderne ainsi que dans la cybersécurité sont essentiels pour protéger les données de manière optimale et garantir un accès sécurisé en temps réel. Parallèlement, les évolutions géopolitiques influencent considérablement les marchés financiers. Nous nous concentrons donc sur l’accompagnement stratégique de nos clients, même en période d’incertitude.

            Quels sont les facteurs de croissance qu’Avalor envisage pour les années à venir ?

            Notre gamme de services comprend la gestion de fortune, le conseil en placements, le reporting et la consolidation. Les clients bénéficient de notre gestion de portefeuille en interne ainsi que d’un suivi personnalisé, à long terme. Nous proposons des solutions de placement sur mesure et nous assurons la gestion de la fortune à travers plusieurs relations bancaires – avec un interlocuteur unique. Nous évitons ainsi les chevauchements stratégiques ou les risques cumulés et créons une gestion de portefeuille efficace. Cela nous permet d’éviter les redondances stratégiques ou les risques de concentration, tout en assurant une gestion de portefeuille efficace. Voilà le schéma sur lequel nous entendons poursuivre nos activités.

            Comment Avalor s’est-il développé au cours des cinq dernières années ?

            Avalor figure aujourd’hui parmi les gérants indépendants qui disposent d’une licence de la FINMA conformément à la loi sur les établissements financiers. Nous sommes par ailleurs enregistrés auprès de l’autorité américaine de surveillance des marchés financiers, la SEC, en tant qu’Investment Advisor, ce qui nous permet de nous occuper également de clients en lien avec les États-Unis. Depuis notre création en 2005, nous avons assemblé des avoirs gérés qui s’élèvent à 2,5 milliards de francs et nous sommes ainsi devenus l’un des principaux gérants de fortune indépendants de Suisse.

            Quels développements envisagez-vous pour Avalor au cours des cinq prochaines années ?

            Notre structure d’associés, et le modèle sur lequel elle repose, garantissent un suivi client à long terme et une continuité dans la gestion de leurs intérêts. Le transfert des relations clients est planifié à l’avance, sur plusieurs années. Une grande partie de notre équipe a moins de 50 ans – et nous avons donc un profil intergénérationnel qui nous assure une certaine stabilité et favorise l’innovation en interne. Notre objectif est de promouvoir les talents de manière ciblée et de développer en permanence nos services de wealth management. Grâce à notre gestion de portefeuille institutionnalisée, nous sommes parfaitement préparés aux futures exigences du marché. Nous voyons d’importants potentiels de croissance et visons un élargissement constant de notre offre de services.

            Comment intégrez-vous dans vos portefeuilles des classes d’actifs complexes comme le private equity, la dette privée, l’infrastructure ou les hedge funds ?

            Nous suivons une approche core-satellite, dans laquelle les investissements de base sont complétés par des investissements satellites ciblés. Nous intégrons de préférence des classes d’actifs alternatives par le biais de placements collectifs, ce qui permet à nos clients de profiter de notre vaste réseau et de conditions attrayantes.

            Le mouvement NextGen est-il déjà une réalité pour Avalor ou une vision d’avenir ?

            Le mouvement NextGen est depuis longtemps une réalité pour nous et continuera à jouer un rôle central dans notre dispositif. L’innovation et le développement continu sont essentiels pour rester compétitif sur le long terme.

            Dr. Anja Römer

            Avalor

            Anja Römer a rejoint Avalor en 2015 en tant qu’associée. Anja a construit son expérience dans différentes banques, à Bayreuth, Wiesbaden, Francfort, New York et Londres, où elle a travaillé dans le Private et Corporate Banking ainsi que dans l’Asset Management. Sa carrière l’a mené aussi à la HypoVereinsbank, devenue UniCredit , à l’UBS et chez Julius Bär. Depuis 2021, elle est membre du comité directeur de l’Alliance suisse des gérants de fortune (ASV/ASWM). Anja Römer a commencé son parcours professionnel dans une caisse d’épargne allemande et elle a ensuite approfondi ses connaissances théoriques en matière de finance. Elle a en étudié l’économie d’entreprise et obtenu un doctorat en économie politique à l’université de Bayreuth.

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