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Solutions Digitales

  • Dimitri Petruschenko
  • Spécialiste Tech
  • Petruschenko Consulting

Le portfolio management system est-il amené à disparaître ?

Dans cette nouvelle chronique, Dimitri Petruschenko porte un regard critique sur les évolutions technologiques qui refaçonnent la place financière suisse. Son premier texte, au titre assez provocateur, est consacré au rôle que jouent – ou ne jouent pas – les PMS auprès des gérants indépendants. Il est souvent leur seul outil, et s’en trouve limité d’autant.

 

Depuis des décennies, le système de gestion de portefeuille (PMS) est la colonne vertébrale des gérants indépendants. Il leur sert de plaque tournante, relie différentes banques dépositaires, agrège des données provenant de différentes sources et offre une vue consolidée sur l’ensemble des portefeuilles des clients. Il automatise également les processus opérationnels et garantit le respect des exigences réglementaires. Cependant, les évolutions technologiques, les nouvelles attentes des clients et les nouveaux modèles commerciaux remettent fondamentalement en question la viabilité future des architectures PMS classiques.

La pression augmente de tous côtés

Les GFI suisses sont en effet soumis à d’énorme contraintes en matière de transformation. La LSFin et la LEFin ont renforcé les exigences réglementaires, tandis que la pression sur les marges n’en finit pas d’augmenter. Aujourd’hui, les clients attendent plus de transparence, des solutions personnalisées et une qualité de service dans le domaine du digital similaire à celle que leur propose leurs smartphones ou leurs applications préférées.

Le PMS traditionnel, autrefois garant d’efficacité, peut devenir de plus en plus un frein à l’innovation. De nombreux systèmes datent d’une époque antérieure au cloud computing et à l’économie des API. Il en résulte des structures monolithiques, des adaptations coûteuses et des possibilités d’intégration limitées.

Le changement technologique comme catalyseur

De nouveaux acteurs s’apprêtent à révolutionner le secteur avec des solutions modulaires et natives issus du cloud. Ils prônent une approche « best-of-breed » : pourquoi un seul et même système doit-il tout couvrir alors que des solutions spécifiques peuvent être orchestrées indépendamment les unes des autres via des API ?

Cette évolution marque en réalité un changement de paradigme, avec le passage d’une architecture centrée sur les systèmes à une architecture centrée sur les données. La qualité, l’accessibilité et l’analyse des données deviennent le véritable cœur de la création de valeur. Les informations basées sur l’IA, l’analyse prédictive et la conformité automatisée deviennent des avantages concurrentiels.

L’hyperpersonnalisation comme levier stratégique de productivité

Les outils modernes offrent des interfaces qui s’adaptent de mieux en mieux aux rôles, aux tâches et aux préférences de leurs utilisateurs. Au lieu de masques standard rigides, les gestionnaires de portefeuille, les conseillers clientèle ou les responsables de la conformité obtiennent exactement les informations et les fonctions dont ils ont besoin, de manière contextuelle et dynamique.

L’automatisation intelligente et les tableaux de bord configurables créent un environnement de travail ciblé et efficace. L’expérience utilisateur devient ainsi elle-même un facteur de productivité.

Objections critiques et retour à la réalité

Il convient toutefois de se méfier d’un optimisme technologique excessif. L’approche modulaire comporte ses propres défis. En voici quelques exemples.

Le piège de la complexité : l’orchestration de plusieurs systèmes nécessite une expertise informatique considérable. De nombreux gérants ne disposent pas des ressources nécessaires.

Les risques d’intégration et de sécurité : chaque interface est un risque potentiel pour la sécurité. Or, le secteur financier suisse est particulièrement sensible à la protection des données et à la stabilité des systèmes.

Le rapport coût-bénéfice : pour certains GFI, le passage à des architectures système modulaires peut s’avérer plus coûteux que le maintien ou le développement des solutions PMS existantes.

Marché fragmenté, stratégies divergentes

Le marché suisse des PMS présente une image hétérogène : environ 15 à 20 fournisseurs différents se disputent les faveurs des gestionnaires de fortune, mais seuls quelques-uns disposent des moyens nécessaires pour moderniser leurs systèmes en profondeur. Ces dernières années, nous avons observé une consolidation parmi ces éditeurs. Reste à voir si cela renforcera ou limitera encore la capacité d’innovation des fournisseurs de PMS.

Cette fragmentation conduit à des stratégies différentes chez les gérants : alors que certains d’entre eux misent déjà sur des solutions modulaires, d’autres continuent de faire confiance à des systèmes éprouvés. La question est toutefois de savoir combien de temps cette approche restera viable dans un environnement de marché en rapide évolution.

Le PMS est-il en train de mourir ? Une réponse nuancée

Le PMS ne va pas mourir, mais il va subir une transformation fondamentale. Trois scénarios sont envisageables:

  1. Évolution : les fournisseurs de PMS existants modernisent leurs systèmes en ouvrant leurs API et en migrant vers le cloud.
  2. Révolution : des solutions modulaires et spécialisées remplacent complètement les systèmes monolithiques.
  3. Modèle hybride : Les gérants conservent un PMS de base pour les fonctions critiques, complété par des modules spécialisés pour des besoins spécifiques.

Recommandations pour les gestionnaires de fortune

La transformation technologique est déterminante pour la viabilité future de nombreux gestionnaires de fortune. La question cruciale n’est pas seulement de savoir s’il faut investir, mais aussi dans quoi et avec quelle vision stratégique. Les décisions prises aujourd’hui jettent les bases de demain et déterminent si une entreprise pourra agir de manière proactive à l’avenir ou si elle devra se contenter d’agir de manière réactive.

Une analyse stratégique de la situation permet d’identifier les opportunités et les lacunes. Les questions suivantes peuvent servir de guide :

  • Avons-nous une vue d’ensemble claire de notre environnement système actuel et de ses dépendances ?
  • Nos systèmes centraux – le PMS pour commencer – sont-ils compatibles avec les API et le cloud ?
  • Pouvons-nous remplacer certains modules de manière flexible sans compromettre l’ensemble du système ?
  • Parmi nos investissements informatiques actuels, lesquels créent une réelle valeur ajoutée à long terme ?
  • Quel est notre niveau de compétences en interne pour ce qui a trait à la gestion des applications, à la gestion des données et à l’intégration ?
  • Existe-t-il des possibilités de coopération avec d’autres gérants, des partenaires technologiques ou des plateformes sectorielles ?
  • Avons-nous une stratégie pour accompagner le changement que ce soit sur le plan organisationnel ou sur celui des ressources humaines.

Sur la base de cette évaluation, une approche progressive est recommandée : au lieu de tout changer d’un seul coup, les gérants ont tout intérêt à se moderniser progressivement et à miser sur des partenariats stratégiques. Pour les sociétés de petite et moyenne taille, il peut être également judicieux de conclure des partenariats ciblés, par exemple avec des plateformes sectorielles ou d’autres gestionnaires de fortune. De telles coopérations permettent non seulement de réduire les coûts, mais aussi d’accéder à un savoir-faire et à des ressources qui font souvent défaut en interne. Enfin, le développement ciblé de compétences en matière de données et d’informatique reste indispensable, que ce soit par le biais d’un perfectionnement interne ou de l’intégration de spécialistes externes.

Conclusion

Les portfolio management systems connaissent une transformation fondamentale, mais ils ne risquent pas de disparaitre pour autant. Si leurs fonctions essentielles restent inchangées, leur architecture évolue, passant de systèmes monolithiques à des plateformes modulaires et interconnectées. Pour les gestionnaires de fortune suisses, l’heure est donc venue de participer activement à cette transition numérique au risque de se retrouver très vite à la traîne.

Pour y parvenir, il leur faudra combiner intelligemment trois éléments : innovation technologique, efficacité opérationnelle et sécurité réglementaire. L’ère des PMS standardisés touche à sa fin et sera remplacée par des écosystèmes technologiques individualisés, capables de s’adapter avec souplesse aux exigences accrues du marché.

Dimitri Petruschenko

Petruschenko Consulting

Ancien fondateur et associé gérant de EAM.Technology, une société spécialisée dans le conseil et les services opérationnels externalisés, Dimitri Petruschenko a plus de quinze ans d’expérience dans l’environnement technologique propre au secteur financier. Durant son parcours, il a été amené à travailler plus particulièrement pour des banques privées, des gestionnaires de fortune indépendants et des family offices. Avant de lancer EAM.Technology, il a occupé différents postes de direction chez des fournisseurs suisses de solutions logicielles destinées aux secteurs du wealth management et de l’asset management.

 

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    « La dette privée demande une approche bien plus rigoureuse que le private equity. »

    Orientée fixed income, Generation Alfa a développé avec le temps une forte expertise dans le domaine de la dette privée. Ancrée dans l’économie réelle, elle séduit des clients en quête de rendements attractifs, d’une meilleure visibilité que le private equity, et de solutions plus originales que les standards en vigueur dans le monde obligataire.

    Par Jérôme Sicard

    Quelles règles avez-vous fixées en interne, chez Generation Alfa, pour la gestion de vos portefeuilles ?

    Nous avons mis en place un cadre d’investissement pour orienter nos gérants, notamment sur les grandes thématiques à privilégier. Ce cadre donne une ligne directrice, mais il ne s’agit pas d’imposer une allocation figée comme dans la gestion discrétionnaire classique.

    Nos gérants conservent une réelle liberté dans leurs choix, à condition de respecter l’esprit maison. Il n’est pas question d’avoir des profils « cow-boy » qui imposeraient leurs vues sans concertation. Ce que nous attendons d’eux en priorité, c’est qu’ils puissent surtout se consacrer sur leurs clients.

    Nous leur demandons donc d’adhérer à la philosophie de Generation Alfa, qui va au-delà de l’approche des banques traditionnelles, souvent centrée sur des produits standardisés. Cela implique de s’intéresser davantage à l’économie réelle, notamment à travers des investissements directs.

    A notre échelle, nous voulons renouer avec le rôle historique des banques: financer l’économie plutôt que spéculer sur les marchés. Et nos clients, aujourd’hui, comprennent souvent mieux un investissement tangible dans une PME qu’une position sur un titre comme Nvidia.

    Quelles orientations privilégiez-vous ?

    Nous avons un fort biais obligataire, que nous avons d’ailleurs toujours eu. Et nous allons chercher des stratégies et des thématiques originales, qui n’apparaissent pas forcément dans les fonds traditionnels. C’est ainsi que nous voulons nous différencier, en créant une réelle valeur ajoutée loin des solutions standards habituellement servies sur le marché. Il est devenu assez difficile aujourd’hui d’arbitrer entre un fonds Pimco Investment Grade et son pendant ETF. Rien ne les distingue vraiment.

    En quoi consistent ces stratégies, ces thèmes que vous mentionnez ?

    Le secteur de l’énergie est un exemple fort. Il est souvent écarté par les grandes maisons pour des raisons ESG, alors même que ses entreprises ont profondément évolué. Certaines, historiquement liées au fossile, réalisent aujourd’hui 50% de leur chiffre d’affaires dans les énergies renouvelables. Ce type de transition n’apparaît pas dans les portefeuilles obligataires classiques, ce qui en fait une thématique intéressante, différenciante, avec un rendement supérieur, pour une qualité identique.

    Un autre axe important, ce sont les prêts sécurisés – notamment via les CLOs. Ces instruments nous permettent d’être exposés à des entreprises de taille intermédiaire bien connues, comme Afflelou, Labeyrie ou Verisure, qui émettent ce type d’emprunts. À la différence d’une obligation traditionnelle, ici, nous avons des garanties réelles. Avec un risque de crédit plus élevé, certes, mais aussi un niveau de protection bien supérieur. On peut même calibrer notre investissement selon le risque recherché, comme on le faisait autrefois avec les hypothèques de premier, deuxième ou troisième rang.

    Pourquoi ce positionnement quasi exclusif sur la dette privée dans ce monde des marchés privés ?

    Il y a d’abord une part de lucidité. Nous n’avons pas les ressources en interne pour traiter comme il se doit des dossiers de private equity. Ensuite, notre ADN est clairement orienté « rendement et obligations », ce qui attire des investisseurs qui nous ressemblent. Or, le private equity repose sur de nombreux facteurs qu’on ne contrôle pas. La dette privée, elle, offre plus de visibilité, moins d’aléatoire et surtout des flux de trésorerie réguliers – qui sont au cœur de notre stratégie.

    Enfin, il y a une raison structurelle : la réglementation bancaire actuelle, notamment Bâle III, a considérablement restreint la capacité des banques à financer l’économie réelle. Le besoin de financement, lui, n’a cessé de croître, alors que les bilans bancaires ont stagné et ne peuvent pas suivre cette demande. Résultat : un grand nombre d’entreprises ne trouvent plus de financement dans le circuit traditionnel.

    C’est là que nous pouvons intervenir. En nous positionnant sur la dette privée, nous venons compléter, voire remplacer les banques dans le financement de la croissance, en particulier celle d’entreprises familiales qui portent des projets de croissance.

    Quel chiffre d’affaires génèrent les entreprises que vous ciblez ?

    Nous finançons des entreprises dont le chiffre d’affaires se situe entre 5 et 200 millions. Le spectre est assez large mais, plus que la taille, nous regardons d’abord des projets de croissance. C’est le critère déterminant dans notre sélection.

    La dette privée est-elle appelée à suivre la même trajectoire que le private equity en termes de volume ?

    On en est encore loin. Je crois que le private equity pèse près de 8’000 milliards de dollars à l’échelle globale. La dette privée ne se situe qu’aux alentours des 1’500 milliards. Elle s’inscrit en forte croissance, mais je pense que les montants levés resteront toujours inférieurs à ceux du private equity.
    Cela dit, la dynamique est là, portée par une tendance structurelle : la réglementation bancaire freine de plus en plus la capacité des banques à financer l’économie réelle. C’est ce besoin non couvert qui continue d’alimenter la croissance du marché de la dette privée.

    Quels sont les freins à son développement ?

    La dette privée demande une approche très rigoureuse, notamment dans la structuration des dossiers, bien plus que le private equity. C’est une classe d’actifs difficile à industrialiser, contrairement aux prêts bancaires qui peuvent être standardisés à grande échelle.

    Mais ce frein est, selon nous, une opportunité : il crée une barrière à l’entrée qui renforce la valeur ajoutée de ceux qui maîtrisent véritablement ce métier. A notre niveau, nous pouvons nous positionner sur des dossiers qui sont aujourd’hui trop petits pour les grands fonds d’investissement et trop complexes pour les banques. Et donc on arrive à intégrer dans la structuration des termes en faveur de nos clients, ce que nous ne pourrions pas obtenir si nous devions co-investir sur des opérations de 60 millions menées par les grands fonds d’investissement.

    Quels principaux avantages voyez-vous dans la dette privée ?

    Pour l’investisseur, c’est la visibilité du rendement ciblé. Elle est bien meilleure. En acceptant une prime de liquidité, il peut espérer un rendement double par rapport à une obligation liquide classique. Pour nous, pour Génération Alfa, c’est une question de positionnement. Contrairement à la plupart des gérants ou banques qui misent sur le private equity et les histoires séduisantes — pouvoir mettre un ticket dans space X pour ne prendre que cet exemple — nous allons plutôt choisir une approche plus pragmatique et préférer exceller dans un univers peu exploré plutôt que de nous perdre dans un marché trop concurrentiel.

    Mirko Visco

    Generation Alfa

    Mirko Visco est l’un des co-fondateurs de Generation Alfa où il officie aujourd’hui en tant que CEO. Il participe également à la gestion des investissements. A ce titre, il est responsable de la poche obligataire et des investissements directs, tels que dette privée et immobilier de rendement. Les premiers investissements directs de Generation Alfa ont été effectués dès 2009. A ce jour, Mirko a finalisé plus de 50 investissements directs en uni-tranche ou en co-investissements. De 1997 à 2006, il a travaillé chez Merrill Lynch à Genève, où il était en charge de l’équipe advisory. Mirko est titulaire d’un Bachelor en HEC de l’Université de Genève.

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    • Manager
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    L’eau, angle mort de la finance durable

    Alors que la finance durable s’impose indiscutablement, malgré quelques soubresauts, une ressource essentielle reste étonnamment absente des radars : l’eau. Pourtant, la pression croissante exercée sur cette ressource — entre stress hydrique, pollution et conflits d’usage — constitue un risque systémique pour les entreprises comme pour les investisseurs. Analyse de Brewen Latimier.

    Les chiffres sont sans appel : 2,4 milliards de personnes vivent déjà sous un stress hydrique sévère selon le World Resources Institute. Le Forum Economique Mondial avance quant à lui que 50 % du PIB mondial dépend directement d’un accès sûr à l’eau. Et les entreprises interrogées par le Carbon Disclosure Project estiment à plus de 15 milliards de dollars les pertes financières liées à l’eau pour la seule année 2023. Si rien ne change, 40 % des besoins mondiaux en eau ne seront pas couverts d’ici 2030.

    Pour les gestionnaires d’actifs, cela signifie que certains investissements – même jugés résilients sur le plan climatique – peuvent en réalité être exposés à des risques hydriques majeurs, avec des impacts directs sur la performance financière et la valorisation long terme.

    Quand l’eau devient un révélateur de vulnérabilité

    La Suisse n’est pas épargnée. Nestlé Waters fait aujourd’hui face à une enquête pénale liée à sa gestion de la ressource à Henniez, et subit des restrictions d’exploitation croissantes en France. Plus largement, l’Europe connaît déjà des épisodes de stress hydrique récurrents, qui impactent les chaînes d’approvisionnement de secteurs clés : agroalimentaire, chimie, semi-conducteurs, énergie ou immobilier.

    Pour mémoire, les inondations dans le Valais en 2024 ont perturbé l’activité d’un fournisseur de Porsche, entraînant une perte estimée à un milliard d’euros. Ces exemples montrent que l’eau ne relève plus de la philanthropie environnementale : elle est devenue une variable stratégique de gestion des risques, y compris pour des groupes cotés détenus dans les portefeuilles de clients privés.

    Une opportunité pour les gestionnaires suisses

    La Suisse, place forte de la gestion durable, a un rôle pionnier à jouer. Face à des clients de plus en plus sensibles aux risques ESG et à la robustesse de leurs portefeuilles, intégrer l’eau dans l’analyse des actifs permet de se différencier tout en protégeant la performance.

    Cela implique une triple évolution :

    D’abord, intégrer les risques physiques, réglementaires et réputationnels liés à l’eau dans les due diligences. Ensuite, utiliser les outils de mesure déjà disponibles – données satellites, rapports CDP, Water Risk Atlas, scénarios de stress hydrique – pour affiner l’évaluation des actifs. Enfin, identifier les entreprises non seulement résilientes, mais aussi innovantes en matière de gestion ou de traitement de l’eau, qui incarneront les leaders de demain.

    Les données existent mais ce qu’il manque, c’est une structuration de ces données dans les modèles d’analyse et de valorisation. Intégrer le coût de l’eau – ou son absence – dans les prévisions de cash flow, aligner stratégie d’investissement et résilience hydrique, ou encore identifier les entreprises porteuses de solutions durables : telles sont les pistes à explorer pour que l’eau devienne un véritable levier de performance.

    Vers une nouvelle vision du risque

    Les Chief Investment Officers et les conseillers patrimoniaux doivent aujourd’hui penser l’eau non plus comme une simple contrainte environnementale, mais comme un paramètre économique fondamental. Une entreprise qui dépend fortement d’un accès à l’eau, sans stratégie de gestion durable, est une entreprise à risque – même si ses résultats actuels semblent solides.

    C’est ici que le rôle du Chief Sustainability Officer devient stratégique. Le CSO n’est plus seulement garant de la conformité ESG ou des rapports extra-financiers : il devient un partenaire clé dans l’évaluation des risques matériels, en lien direct avec les décisions d’investissement. En collaboration avec les CIO, il peut identifier les zones de vulnérabilité hydrique, anticiper les régulations émergentes, intégrer les scénarios de stress dans l’allocation d’actifs et orienter les flux vers des entreprises capables de transformer cette contrainte en avantage compétitif.

    Dans le contexte suisse, où la précision, la rigueur et l’anticipation sont des valeurs centrales de la gestion privée, ce tandem CSO–CIO est appelé à devenir un levier de performance différenciante. Car demain, la robustesse d’un portefeuille ne se mesurera plus seulement à sa rentabilité, mais aussi à sa résilience face à des chocs systémiques, comme ceux liés à l’eau.

    Un enjeu de fidélisation client

    Enfin, intégrer l’eau dans les portefeuilles est aussi une réponse aux attentes des clients fortunés de la nouvelle génération. Ceux-ci recherchent des placements alignés avec leurs valeurs, mais qui leur permettent aussi d’anticiper les grandes transitions systémiques à venir. Le risque hydrique en fait clairement partie.

    L’eau ne peut plus être considérée uniquement comme un enjeu environnemental. Pour les wealth managers suisses, leaders aujourd’hui reconnus de la gestion durable, l’intégration stratégique de l’eau dans l’analyse financière et patrimoniale est l’occasion de concilier performance, anticipation des risques et excellence en matière d’investissement responsable. Sa rareté ou sa mauvaise gestion peut faire vaciller des business models entiers. A l’heure du changement climatique, gérer durablement l’eau, c’est aussi gérer durablement les actifs.

    Brewen Latimier

    Colombus Consulting

    Brewen Latimier occupe les fonctions de Manager chez Colombus Consulting, où il est en charge du secteur des services financiers pour la Suisse. Il a plus de 15 d’expérience dans ce secteur. Après un début de carrière dans la direction financière d’une banque, il a rejoint le monde du conseil où il participe à de nombreux projets de transformation digitale à travers l’Europe et la Suisse pour des institutions financières. Il a récemment mis en place différentes stratégies digitales et data pour ses clients.

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      Indices PWI+ : mai en équilibre entre croissance et incertitude.

      Une nouvelle fois, les marchés ont été quelque peu agités dans le courant du mois de mai. Les tensions commerciales, la persistance de l’inflation et les inquiétudes géopolitiques ont maintenu les investisseurs dans l’expectative, mais quelques points positifs ont également été observés.

      Les actions ont enregistré un solide rebond en mai. Aux États-Unis, le S&P 500 a progressé de 6 %, porté par la bonne tenue des valeurs technologiques et des soins de santé. Les principaux indices européens ont emboîté le pas, l’Euronext 100 progresse d’environ 4 %, aidés par un ralentissement de l’inflation et des données de croissance satisfaisantes. Au Japon, le Nikkei 225 a gagné 5 % grâce à des chiffres économiques stables et à des résultats encourageants.

      Au Royaume-Uni, le FTSE 100 a progressé de 2,6 %, la Banque d’Angleterre ayant abaissé ses taux et les entreprises énergétiques ayant continué à afficher de solides rendements. Même les marchés chinois ont bénéficié d’un coup de pouce : l’indice de Shanghai a grimpé de 2,2 % et le Hang Seng de Hong Kong a gagné 2,1 %, aidés par une trêve tarifaire conclue en milieu de mois entre les États-Unis et la Chine.

      Les marchés obligataires ont connu un mois plus calme. Les rendements des bons du Trésor américain ont baissé, car les inquiétudes sur la croissance ont refait surface après une baisse de 0,2 % du PIB au premier trimestre. Malgré ce ralentissement, les investisseurs ne se sont pas rués sur les obligations à long terme, ce qui témoigne d’une prudence persistante.

      En Europe, la BCE a maintenu ses taux inchangés à 2,25 %, mais a laissé entrevoir de nouvelles baisses si l’inflation continue de ralentir. Au Royaume-Uni, la baisse du taux directeur de la Banque d’Angleterre à 5,0 % a fait reculer les rendements des gilts, même si l’inflation a légèrement augmenté pour atteindre 3,5 % en avril.

      Les matières premières ont connu un mois globalement stable. L’or a progressé de 1,6 %, grâce à des investisseurs qui recherchent des valeurs refuges dans un marché nerveux. Les prix du pétrole sont restés stables, soutenus par une demande solide et des inquiétudes liées à l’offre, tandis que le gaz naturel a légèrement reculé.

      Le dollar américain s’est légèrement affaibli en mai, la livre sterling progressant de 1,35 % grâce à la baisse des taux de la BoE. L’euro a également enregistré quelques gains, aidé par les allusions de la BCE à des baisses de taux et à un ralentissement de l’inflation.

      Le mois de mai a été favorable aux actions, grâce à de meilleures données de croissance et à une trêve dans les tensions commerciales. Les obligations sont restées stables et les matières premières ont également trouvé un certain équilibre.

      Dans ce contexte, les portefeuilles multi-actifs, tels que mesurés par notre indice PWI+, ont affiché des performances remarquablement régulières. Les portefeuilles les plus agressifs ont naturellement bénéficié de la performance des actions. De plus, les mandats libellés en USD ont été favorisés par la faiblesse du dollar, qui a profité à leurs expositions internationales. Le risque s’est quelque peu normalisé, pour se situer légèrement en dessous de l’objectif après une période d’extrême volatilité.

      Les valorisations restant élevées et l’inflation n’étant pas totalement maîtrisée, il est prudent de rester vigilant. L’été pourrait réserver d’autres surprises, notamment avec les banques centrales qui laissent entrevoir de futures baisses de taux et les tensions géopolitiques qui continuent de couver.

      Eric Bissonnier

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      Eric Bissonnier est CEO de Performance Watcher depuis juin 2022. Il a commencé sa carrière en 1992 pour Chase Manhattan Private Bank à Genève et New York. En 1998, il s’est joint à la société de multi-gestion alternative EIM dont il est devenu CIO en 2002. Il est resté en poste chez Gottex et LumX Asset Management, sociétés qui ont succédé à EIM, jusqu’en 2019. Il a joué un rôle déterminant dans le développement de la fintech LumRisk, une spinoff d’EIM spécialisée dans la gestion des risques. Eric possède la certification CFA et il est titulaire d’un Mastère en économie obtenu à l’Université de Genève.

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      L’art blue chip : un actif stratégique en période de volatilité

      Dans un contexte d’incertitude économique marqué par des tensions géopolitiques durables, une inflation persistante et des marchés financiers instables, les investisseurs cherchent de plus en plus à diversifier leurs portefeuilles avec des actifs alternatifs. Parmi ces solutions, l’art contemporain, en particulier les œuvres dites blue chip, se distingue comme une option stratégique.

      Historiquement, le marché de l’art a démontré une remarquable capacité de résilience. Lors de la crise financière de 2008, il n’a fallu que 20 mois pour que l’art retrouve ses niveaux d’avant-crise, contre plus de dix ans pour le CAC 40. Cette résilience renforce l’attrait de l’art en tant qu’actif patrimonial.

      Les œuvres blue chip* se distinguent par leur qualité exceptionnelle, leur importance dans l’histoire et dans le marché de l’art, et la notoriété internationale de leurs créateurs – tels qu’Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Pierre Soulages ou encore Pablo Picasso. Grâce à ces caractéristiques, elles offrent une protection notable contre les fluctuations économiques et une certaine résilience en période d’instabilité.

      En 2024, ces œuvres représentaient seulement 1 % du volume global des ventes aux enchères, mais capturaient près de 49 % de la valeur totale des transactions (Art Basel & UBS : The Art Market Report 2025). Cette concentration témoigne de leur poids stratégique sur le marché mondial et de leur capacité à préserver leur valeur même en période de ralentissement.

      L’indice Artprice 100, qui simule un portefeuille d’investissement constitué des 100 artistes blue chip les plus performants, a ainsi surpassé le S&P 500 depuis l’an 2000 (artprice.com).

      Matis : ouvrir l’accès à l’art blue chip

      Traditionnellement, seules de grandes fortunes pouvaient accéder aux œuvres blue chip, disposant des moyens financiers conséquents et de la connaissance nécessaire pour naviguer sur ce marché exigeant. C’est pour démocratiser cet accès qu’Arnaud Dubois et François Carbone ont fondé Matis en 2023.

      Matis permet aux particuliers et aux professionnels d’investir à partir de 20 000 € (18 750 CHF) dans des œuvres majeures du XXe siècle grâce à des co-investissements structurés et encadrés. Chaque investissement est organisé autour d’une “société projet” dédiée à une œuvre spécifique. La stratégie est simple : acheter en dessous du prix de marché, grâce à un accès privilégié aux réseaux de ventes aux enchères et privées, , valoriser l’œuvre avec l’appui de galeries renommées, puis la revendre dans un horizon de 2 à 5 ans.

      Depuis sa création, Matis a financé plus de 50 œuvres, avec une performance nette moyenne** de 16,5 % sur un cycle moyen de 7,9 mois et un taux de rentabilité interne (TRI) annualisé net de frais de 54,4 %.***

      Un modèle transparent et sécurisé

      La transparence et la protection des investisseurs sont au cœur du modèle de Matis. En tant que Prestataire de Services de Financement Participatif agréé par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), Matis garantit un haut niveau de sécurité, notamment en matière d’information, de supervision et de gestion des risques.

      Au-delà de la performance financière, Matis offre à ses investisseurs une expérience culturelle unique : visites privées, accès privilégié à des événements majeurs du monde de l’art et rencontres exclusives.

      Ainsi, l’art blue chip s’impose comme un actif tangible, décorrélé des marchés traditionnels, idéal pour diversifier un patrimoine. Avec son approche experte, rigoureuse et accessible, Matis facilite l’accès à ce marché réputé complexe.

      Hugo Rouast

      Matis

      Chez Matis, Hugo Rouast occupe les fonctions de Head of Advisory pour le marché suisse, l’un des principaux axes de développement de la société. Hugo possède plus de dix ans d’expérience dans les domaines de la gestion d’actifs et des relations investisseurs. Il a  initié et développé plusieurs opportunités de co-investissement alternatif en Suisse, et il a également renforcé avec succès des équipes de relations investisseurs à Genève et à Zurich, notamment chez Foxstone. Hugo Rouast est diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Clermont-Ferrand.

      Pour découvrir les opportunités d’investissement en cours, rendez-vous sur le site de Matis pour créer votre compte investisseur.

       

      Notes 

      * L’art blue chip désigne des œuvres d’art de grande valeur réalisées par des artistes majeurs ayant marqué l’histoire de l’art. Reconnues par les musées, galeries internationales et collectionneurs, ces œuvres atteignent des prix élevés lors des ventes aux enchères, souvent plusieurs centaines de milliers de dollars.

      ** Données actualisées au 31 mars 2025. Performance nette investisseur : montant reversé à l’investisseur, net de tous frais (commission de galerie, taxes, frais Matis) et brut de fiscalité, calculé sur la différence entre le prix de cession et le prix d’acquisition de l’œuvre.

      *** Données actualisées au 31 mars 2025. Taux de rentabilité interne (TRI) annualisé net de frais : indicateur de performance prenant en compte les flux de trésorerie et la valeur de revente sur un an, net de frais.

      Avertissement

      Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. L’investissement dans des actifs non cotés comporte un risque de perte partielle ou totale du capital investi.

       

      Ce site web fait la promotion de services financiers. Nos conseillers en Suisse sont inscrits au registre de l’Association Romande des Intermédiaires Financiers.

       

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