Opinion

  • Francesco Mandalà
  • Chief Investment Officer
  • MBaer Merchant Bank

Comment trouver la vérité sur les réseaux sociaux?

Dans sa chronique, Francesco Mandalà souligne l’évolution marquante dans la façon de consommer l’information, qui se détache des médias traditionnels pour privilégier les médias sociaux. Il évoque à cet égard la responsabilité des consommateurs, à plus forte raison à l’époque des fake news.

Les lundis matin sont terribles, quand je reçois le rapport hebdomadaire du temps passé sur mon smartphone, avec les détails de mon appétit pour les réseaux sociaux et de mes excursions sur internet. J’étais d’ailleurs content de voir que mes heures collées à l’écran avaient diminué de 36% au cours de la deuxième semaine de mars par rapport à la première – de temps en temps, il peut quand même y avoir une bonne nouvelle !

Quand il s’agit de consommation de news, ma dépendance aux réseaux sociaux ne fait qu’augmenter, conformément aux conclusions du Digital News Report 2023 de l’Institut Reuters. Elles montrent que seulement un cinquième des répondants au sondage, 22% plus exactement, préfère accéder aux actualités depuis un site d’actualité ou sa version mobile, un chiffre en baisse de 10% depuis 2018.

Cette tendance a émergé malgré les alertes sur le rôle des social networks dans la diffusion d’informations erronées et de fake news, en contraste avec l’impartialité et l’objectivité des mass media traditionnels, invoqués par les journalistes comme la norme d’or de la profession

Les journaux, la télévision et la radio considèrent l’impartialité – l’absence de biais – et l’objectivité – la séparation des faits et des opinions – comme des conditions primordiales pour distinguer le journalisme de la désinformation ou de la propagande. En principe, l’objectivité journalistique assure que les informations publiées sont un reflet fidèle du monde réel, depuis les rubriques politiques et économiques jusqu’aux sciences, au sport, ou aux pages financières.

Pourtant, c’est là que le bât blesse.

Le mythe de l’objectivité des mass media traditionnels

Prétendre à un journalisme objectif et impartial semble impraticable, voire carrément irréaliste. Le cas contre l’objectivité est éloquemment présenté par Umberto Eco, quand il soutient que le journalisme objectif est une idéologie, utilisée comme façade pour dissimuler d’autres agendas.

Les sociétés ont d’ailleurs ajusté leurs attentes vis-à-vis des mass media traditionnels. Elles demandent moins de l’objectivité et de l’impartialité qu’un engagement à informer honnêtement. La télévision, la radio et les journaux se sont vus confier la responsabilité de l’information, de sa qualité, de son exactitude. Ils jouissaient à ce titre d’un haut niveau de confiance et de crédibilité en tant que sources primaires, malgré certains biais.

L’avènement d’internet et des réseaux sociaux a bouleversé leur autorité. Les consommateurs préfèrent maintenant accéder à l’information via les réseaux sociaux en raison de leur omniprésence, de leurs faibles coûts et de la communication à double sens qu’ils proposent.

La préoccupation est la montée de la désinformation et des fake news sur ces réseaux, qu’il s’agisse de sujets politiques, sociétaux ou financiers. Il y a étonnamment peu de réponses scientifiques à la question des fake news et de leur impact sur les individus. Les entreprises technologiques exploitant les plateformes de réseaux sociaux ont du mal à traiter le problème car leurs modèles économiques et leurs incitations financières entrent souvent en conflit avec les solutions qui s’imposent.

En conséquence, quand il s’agit de vérification des faits, la responsabilité en a été transférée directement au consommateur. Le danger est que le nombre déjà record d’individus évitant les médias professionnels – ceux qui délivrent des informations cruciales, politiques ou économiques, décidant souvent d’un engagement civique – continuera d’augmenter, sapant finalement les processus démocratiques.

Francesco Mandalà

MBaer Merchant Bank

Francesco Mandalà a rejoint MBaer Merchant Bank en février 2021. Il possède une vaste formation en économie et en ingénierie financière. Ses principales compétences sont la gestion de portefeuille, la modélisation des revenus fixes, la macrostratégie, la gestion des risques et l’analyse de fonds, qu’il a d’abord appliquées en tant qu’économiste à la BCE, puis à l’UBS et à Julius Baer. Francesco Mandalà a étudié l’économétrie à l’université de Bocconi et à l’université de Southampton et a finalement obtenu son doctorat à l’université de Pavie.

 

 

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    • Co-fondateur & associé
    • i.AM Lab

    « Les gestionnaires de fortune ont tendance à négliger l’interface client »

    Au cours de ces dernières années, Pascal Nägeli a grandement contribué au développement de la digitalisation chez les gestionnaires de fortune. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il marque bien la distinction entre digitalisation à l’interne et digitalisation dans le cadre de l’écosystème.

    Commençons par ce qu’il en est du digital, en interne, chez les gestionnaires de fortune. Quelle analyse faites-vous de leur situation ?

    En interne, il y a deux grands blocs à considérer lorsque nous parlons de digitalisation dans la gestion de fortune. D’une part, l’investissement – la pièce essentielle – et, d’autre part, la communication avec les clients. Dans ces deux domaines, il y a beaucoup de marge de progression, même s’il me semble plus urgent de s’activer d’abord dans la communication.

    Pour ce qui relève de l’investissement, la principale question à se poser actuellement est de se demander comment il est possible d’exploiter les avancées de l’intelligence artificielle.  Avec le boom de l’IA générative, je vois beaucoup de curiosité sur le marché et nous travaillons nous aussi à une série de solutions pour les gestionnaires de fortune. Les exemples les plus évidents portent sur l’intégration plus facile et plus efficace des fonctions de contrôle dans le processus principal, ou sur les opérations qui exigent le traitement de données qui se présentent sous une forme non structurée.

    Par rapport à la gestion de portefeuille, pourquoi voyez-vous davantage d’urgence dans la communication avec les clients ?

    Les gestionnaires de fortune se concentrent naturellement sur leur cœur de métier – l’investissement – et ils ont tendance à négliger quelque peu l’interface client. En outre, les attentes des clients en matière de numérisation continuent d’être sous-estimées. Le besoin d’agir varie toutefois beaucoup d’un gestionnaire à un autre.

    Qu’en est-il de la digitalisation au niveau de l’écosystème ?

    Il se caractérise par de multiples inefficacités, dûes au grand nombre de participants ayant des intérêts particuliers tout au long de la chaîne de valeur. L’absence de normes et la mauvaise intégration des processus ou des données en sont la conséquence. Une collaboration plus intensive serait ici nécessaire. Seuls des investissements communs, une coordination transversale et une collaboration étroite entre les différents maillons de la chaîne permettront de réduire les coûts et les risques pour les gestionnaires, qui pourront alors améliorer leur offre.

    Selon vous, quelles sont les premières étapes à franchir ?

    En se fondant sur notre expérience, il semble assez judicieux de réfléchir d’abord à des idées innovantes et créatives dans le cadre par exemple d’un atelier. Ensuite, une fois ces idées identifiées, elles doivent êttre classées par ordre de priorité en fonction de leur utilité et de leur faisabilité. En règle générale, on démarre alors avec un ou deux projets qui permettent de générer rapidement un impact et de créer un sentiment de réussite.

    Où voyez-vous l’avenir, notamment en ce qui concerne l’utilisation d’actifs numériques/de la technologie blockchain ?

    À long terme, je suis convaincu que la blockchain deviendra un élément indispensable dans la chaîne de valeur pour la gestion de fortune. Les clients ne s’en rendront pas compte. Il existe déjà des projets passionnants dans lesquels des processus inefficaces peuvent être améliorés de manière substantielle grâce à la blockchain. Nous avons par exemple migré un produit très complexe – des Insurance Linked Securities – vers la blockchain pour un grand gestionnaire d’actifs. Il s’agit d’une solution de bout en bout, incluant une place de marché et des interfaces utilisateur conviviales, entièrement réglementée et déployée sur plusieurs sites. Je suis convaincu que pour la plupart des actifs alternatifs, des solutions similaires apportent de grands avantages en termes d’efficacité et de transparence. Pour les gestionnaires de fortune, il s’agit ici de rester proche des évolutions afin de pouvoir en profiter au bon moment.

    Pascal Nägeli

    i.AM Lab

    Avant de fonder i.AM Lab, Pascal Nägeli était Chief Digital Officer chez Credit Suisse Asset Management. Après sa formation d’informaticien, il a commencé sa carrière chez Swisscom avant de rejoindre le Credit Suisse, pour y travailler comme Business Architect puis Program Manager. Fondé en 2018, le i.AM Lab est un studio d’innovation qui accompagne les gestionnaires de fortune dans leurs processus de digitalisation.

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      • Services logiciels
      • Microsoft Power BI

      Un metteur en scène pour l’analyse des données

      Chaque semaine, vous voulons présenter différentes solutions digitales susceptibles de contribuer à l’optimisation des process, de la construction de portefeuille ou de la relation-client. Pour ouvrir le bal, nous commençons avec Power BI la plateforme de Microsoft conçue pour l’analyse de données et surtout pour leur visualisation.

      Avec des environnements de marché de plus en plus complexes, la gestion de portefeuille a pris une dimension beaucoup plus sophistiquée. Au cœur des process, les analyses de données ont énormément gagné en densité, et leur visualisation est devenue un axe clé de la communication avec les clients. Différents outils permettent aujourd’hui d’assurer de front ce travail d’analyse et de visualisation, de manière très intuitive.

      C’est le cas notamment de Power BI, la plateforme de Microsoft. Elle propose d’abord ces fonctionnalités essentielles que sont l’Intégration, l’analyse et la visualisation de données. Elle s’accompagne ensuite d’outils qui permettent le partage et la collaboration autour de ces données, ainsi que la création de tableaux de bord modulables et donc entièrement personnalisables.

      Appliqué à la gestion de fortune, et aux données financières de manière plus spécifique, Power BI propose des solutions très pertinentes avec lesquelles les gérants vont pouvoir servir leurs clients plus efficacement et optimiser leurs propres process. En planifiant par exemple des actualisations automatiques des données, ou en configurant différents dispositifs d’alerte.

      En voici un condensé.

      Analyse des portefeuilles

      Avec Power BI, il est possible de visualiser et d’analyser très simplement les performances des portefeuilles. Power BI permet la création de tableaux de bord interactifs pour suivre les rendements, les allocations d’actifs, la diversification et quelques autres KPI.

      Reporting Client

      Power BI est capable d’aider les gérants à produire des rapports détaillés et personnalisés qui mettent clairement en scène les performances des portefeuilles, les tendances de marché, ou le suivi des objectifs financiers.

      Gestion des risques

      Une fois paramétré, Power BI assure aussi l’évaluation et la surveillance et des risques associés aux portefeuilles. Le gestionnaire peut alors mettre en forme des tableaux de bord pour suivre par exemple les fluctuations du marché, l’exposition aux risques ainsi que la volatilité.

      Gestion de la conformité

      Power BI donne également aux gérants la possibilité de se renforcer sur le plan de la compliance. Power BI permet de créer des tableaux de bord dédiés à la surveillance des transactions, des expositions, des limites de risque et d’autres aspects de la conformité.

      La plateforme Power BI est disponible sous forme d’application de bureau, de service cloud, d’application mobile et de solution sur site. Pour son exploitation, Microsoft propose différentes options en termes de licence. Power BI Pro, Power BI Premium Per User et Power BI Premium sont les trois formules disponibles aujourd’hui.

      Pour Power BI Premium Per User, il faut compter environ une vingtaine de francs par mois et par utilisateur. Quant à Power BI Premium, la version la plus riche en fonctionnalités, son prix augmente par paliers à partir de 4’000 CHF environ par mois, pour l’ensemble de l’entreprise.

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        • Interview Wicky Meyer
        • Chief Operating Officer
        • Tramondo Investment Partners

        « Proposer des solutions différenciées, centrées sur le client, pour réussir »

        Les obligations de diligence accrues et les exigences de conformité élargies ont augmenté la charge administrative des gestionnaires de fortune, mais elles servent aussi à garantir la qualité et contribuent de manière significative à la satisfaction des clients. Wicky Meyer est convaincu que le rôle du COO devient clé dans ce processus.

        Le secteur des gérants de fortune indépendants se plaint des nouvelles réglementations et d’exigences accrues en matière de conformité. Quel est votre avis à ce sujet ?

        Les changements réglementaires de ces dernières années ont certainement fortement marqué le marché des GFI en Suisse. Etant l’un de ces principaux gérants, nous reconnaissons la valeur que ces changements ont apportée, car ils favorisent le professionnalisme, la transparence et la confiance. Les obligations de diligence et les exigences de conformité élargies ont augmenté notre charge administrative, mais elles servent également à garantir la qualité et contribuent de manière significative à la satisfaction des clients. Il s’agit là d’un élément clé de notre succès. Mais il est également important de considérer le revers de la médaille, en particulier pour les gérants de fortune plus petits et moins professionnalisés. Pour ce groupe, le surplus réglementaire représente un défi considérable.

        Quels autres défis voyez-vous actuellement pour les gestionnaires de fortune ?

        Dans le paysage actuel, les gestionnaires de fortune ne sont pas seulement confrontés à des exigences réglementaires croissantes, à la complexité des marchés et à des charges financières. Ils doivent aussi comprendre et d’aborder les besoins de la génération actuelle, de même que ceux de la prochaine. La NextGen apporte avec elle de nouvelles attentes en matière de transparence, de durabilité et de technologie, qui influencent de manière déterminante l’offre de gestion et les canaux de communication.

        Sur un marché très concurrentiel, il est essentiel de proposer des solutions différenciées, et centrées sur le client, pour réussir. Il faut investir dans la technologie et le personnel pour faire face à la complexité des exigences réglementaires. Toutefois, l’un des principaux problèmes est l’augmentation des coûts qui en résulte. Elle ne peut pas être simplement répercutée sur les clients, comme c’est le cas dans d’autres secteurs. Il en résulte une baisse des marges qui se compense uniquement par une augmentation des actifs sous gestion.

        Quels changements avez-vous introduits chez Tramondo, sur le plan opérationnel mais aussi stratégique ?

        Sur le plan opérationnel, nous avons pris un certain nombre de mesures significatives pour nous assurer que nous ne répondions pas seulement aux exigences réglementaires, mais que nous les utilisions également pour innover et nous rendre plus efficaces. L’investissement dans une plateforme logicielle moderne est un élément important. Cette plateforme est spécialement conçue pour la gestion de portefeuille, la gestion de la conformité, la gestion des données clients et la gestion des risques. Elle nous permet de traiter efficacement les données, de surveiller automatiquement les directives de conformité et de gérer les risques de manière proactive. Les technologies innovantes sont essentielles non seulement pour surmonter les obstacles réglementaires, mais aussi pour optimiser nos méthodes de travail et offrir de meilleurs services à nos clients dans différents domaines. D’un point de vue stratégique, nous nous sommes concentrés sur l’élargissement constant de notre offre de services et sur la flexibilité de notre réponse à l’évolution des besoins et des attentes de nos clients.

        Quel est le rôle du Chief Operating Officer dans cette transformation ?

        Le rôle du COO dans les sociétés de gestion de fortune a pris une importance considérable en raison des changements et des exigences réglementaires. Sa présence renforce la confiance des clients et des partenaires dans la séparation des fonctions, ainsi que dans la gestion des opérations, de la conformité et des risques. Il a un apport décisif en matière de conformité et d’optimisation opérationnelle. Un exemple : en introduisant des technologies et des systèmes avancés d’automatisation des processus chez Tramondo, nous améliorons non seulement la conformité, mais nous augmentons également notre efficacité et réduisons les coûts et les efforts. Il est toutefois essentiel qu’un COO ne se contente pas de veiller à la conformité, mais qu’il serve également de moteur au changement et à l’innovation au sein de l’entreprise, afin de relever les défis tant actuels que futurs.

        Wicky Meyer

        Tramondo

        Wicky Meyer est membre de la direction de Tramondo, où il officie en tant que Chief Operating Officer. Wicky Meyer a participé à la création de Swiss-Hedge Capital en 2004, il en a été partenaire, puis Chief Operating Officer, et enfin Chief Executive Officer à partir de 2013. La société a ensuite été vendue à une holding luxembourgeoise. Wicky Meyer a commencé sa carrière chez Deutsche Bank à Zurich. Il est membre du comité directeur de l’Alliance suisse des gérants de fortune (ASV/ASWM) depuis cette année. Wicky Meyer est titulaire d’un MBA – Master of Business Administration de l’University of Bedfordshire, en Angleterre.

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        Actions suisses

        Solutions Investissements

        • Daniel Steck
        • Senior portfolio manager
        • Banque Piguet Galland

        Les valorisations ont rarement été aussi attractives

        Le début d’année des actions suisses est quelque peu poussif. Le SMI a progressé d’un peu moins de 5%, le SPI d’un peu moins de 6%, alors que l’EuroStoxx50 est en hausse de 12%. Leur potentiel d’appréciation reste cependant très élevé au vu de leurs faibles valorisations et du coup de pouce que vient de leur donner la BNS en réduisant ses taux.

        Francesco Mandalà

        Les trimestres se suivent et se ressemblent pour les indices actions suisses. Une performance certes positive, mais qui peine à égaler celle des autres régions. Les valeurs de la zone Euro en particulier se démarquent encore au premier trimestre et attirent les faveurs des investisseurs. Si le biais défensif de la cote domestique est un handicap dans l’environnement euphorique actuel, ce sont également les problèmes spécifiques aux poids lourds de l’indice SPI qui pèsent sur la performance.

        D’un côté, Nestlé, représentant plus de 16% de l’indice, voit la croissance de ses revenus fondre comme neige au soleil, alors que la déflation rend très difficile les hausses de prix supplémentaires. D’un autre côté, Roche, traditionnellement considérée comme l’un des groupes pharmaceutiques les plus innovants, enchaine les échecs cliniques sur les nouvelles molécules en développement dans son pipeline. Il sème ainsi le doute chez les investisseurs quant à ses futurs relais de croissance. En outre, en Suisse, pas d’exposition au thème de l’intelligence artificielle, ni aux semiconducteurs, principaux bénéficiaires de cette thématique.

        Le caractère défensif des grandes valeurs domestiques n’a d’intérêt qu’en cas de risque de récession. Or, ce scénario est totalement hors de question aujourd’hui, dans la mesure où les prévisions de croissance du PIB helvétique tablent sur une progression de 2%, similaire à la croissance de la conjoncture américaine. De plus, l’objectif de stabilité des prix est bel et bien atteint, alors que l’inflation dans le pays s’effondre rapidement et approche les 1%.

        Conséquence de cette normalisation des prix à la consommation, la BNS s’est payé le luxe de couper son taux directeur dès sa réunion du mois de mars, prenant les opérateurs de court. Ce desserrement lui permet de préserver la compétitivité des entreprises domestiques en mettant fin à l’appréciation du franc face au dollar et à l’euro… du moins temporairement. Structurellement, la force du franc devrait perdurer sur le long terme, notamment une fois que la BCE et la Fed auront commencer à abaisser leurs taux, avec une marge de manœuvre bien plus importante que celle de la BNS. 

        Dans ce contexte, il est difficile de ne pas voir l’attrait de la cote helvétique, qui, une fois n’est pas coutume, affiche des valorisations extrêmement avantageuses par rapport aux indices mondiaux. La prime avec laquelle se traitent habituellement les actions suisses s’est en effet totalement évaporée. Le potentiel d’appréciation est par conséquent important, et en cas de consolidation des marchés, le risque d’une dépréciation supplémentaire des titres domestiques s’avère relativement faible.

        Comme toujours, le positionnement sur le marché suisse est un facteur clé pour se démarquer des indices très concentrés que sont le SMI et le SPI. Alors que les banques centrales européenne et américaine s’apprêtent à emboîter le pas à la BNS en assouplissant leur politique monétaire, tout indique que nous nous situons à l’aube d’un nouveau cycle d’expansion économique et boursière. Dans un tel environnement, il est recommandé de privilégier les valeurs cycliques, tournées vers l’exportation, car ce sont elles qui bénéficieront le plus d’une politique monétaire accommodante et d’un franc suisse moins cher. Sans surprise, les petites et moyennes capitalisations offrent selon nous le plus grand nombre d’opportunités. Dans ce segment également, les valorisations excessives appartiennent au passé, et le potentiel de surperformance reste significatif.

        Dès lors autant conserver une surexposition aux actions domestiques dans l’allocation d’actifs et nous recommandons une exposition généreuse aux « small and mid caps », vecteur de surperformance sur fond d’accélération de la croissance.

        Daniel Steck

        Piguet Galland  

        Daniel Steck cumule près de 25 années d’expérience dans le domaine de la finance. Après une première expérience dans l’analyse financière chez Lombard Odier, notamment sur le secteur de la santé, il a continué sa carrière chez Reyl & Cie, comme analyste et gérant de portefeuille. Il a rejoint Piguet Galland en 2018 comme gestionnaire senior pour prendre en charge de la gestion des différents fonds actions et certificats thématiques sur la Suisse et l’Amérique du Nord.