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Rean Morinaj
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Protection de la planète ou génération de performance : faut-il choisir ?
Les stablecoins ont su s’imposer malgré des cadres réglementaires souvent flous. En offrant une passerelle entre le monde traditionnel et l’univers décentralisé des crypto-actifs, les stablecoins ont bouleversé les pratiques financières. Pourtant, leur développement rapide soulève une question cruciale : ces innovations se déploient-elles plus vite que la capacité des gouvernements à les réguler ?
Les stablecoins sont un type de cryptomonnaie qui cherche à maintenir une valeur stable en adossant leur valeur marchande à une référence externe, tels que le dollar américain ou des matières premières comme l’or. En s’arrimant ainsi, elles visent à offrir le meilleur des deux mondes : la liquidité et l’accessibilité des crypto-monnaies avec la stabilité des monnaies traditionnelles.
En 2014, des sociétés comme Tether et Circle ont commencé à émettre des stablecoins adossés à des actifs réels tels que dépôts bancaires et billets à court terme. Ces pièces ont contribué à instaurer la confiance dans un marché numérique émergent. Cependant, toutes les stablecoins ne sont pas égales Certaines sont entièrement adossées à des actifs tangibles, tandis que d’autres, comme les stablecoins algorithmiques, s’appuient sur le code et la dynamique du marché pour maintenir leur peg.
L’importance du maintien de la parité
La véritable valeur d’un stablecoin réside dans sa capacité à maintenir sa paritié même pendant les périodes de volatilité du marché. L’effondrement tristement célèbre de Luna et de TerraUSD en 2022, est un exemple édifiant de ce qui se passe lorsque cette stabilité est compromise. Lorsque TerraUSD a perdu son peg , la panique générale déclenchée sur le marché a entraîné des milliards de dollars de pertes et l’effondrement du marché crytpo.
Lily Liu, une éminente entrepreneuse du secteur des crypto-monnaies, décrit avec justesse le rôle des stablecoins dans la finance décentralisée : « Les stablecoins sont absolument essentiels pour la finance” on-chain”. Ils vous donnent une souveraineté digitale et économique grâce au “self-custody” ». Ce point souligne la façon dont les stablecoins permettent aux individus de gérer leurs propres actifs financiers sans dépendre d’intermédiaires.
La croissance des stablecoins en 2024
Les stablecoins ont continué à se développer, malgré l’incertitude réglementaire et les corrections du marché. Selon le rapport 2024 de CoinGecko, les stablecoins adossés à des fiats ont bondi pour atteindre une capitalisation boursière de 161,2 milliards de dollars en 2024, même si elle reste inférieure au pic de 181,7 milliards de dollars atteint en 2021. Tether), le leader du marché, en représente 70,3 %.
Les stablecoins adossés à des matières premières ont également connu une croissance significative, augmentant de 18,1 % pour atteindre 1,3 milliard de dollars en 2024. Ils ne représentent cependant que 0,8 % du marché des stablecoins adossés à des fiats.
Dans l’ensemble, les stablecoins représentent aujourd’hui 8,2 % de la capitalisation du marché mondial des crypto-monnaies et leur domination augmentent pendant les périodes d’instabilité du marché.
Ces chiffres indiquent cependant que les stablecoins constituent une infrastructure financière parallèle sérieuse, ayant démarré à un niveau proche de zéro il y a seulement cinq ans.
Tether et l’approbation implicite
Tether, le plus grand stablecoin du monde, est sur le point de fêter son 10e anniversaire. Avec des actifs sous gestion atteignant un niveau record de 119 milliards de dollars et un bénéfice d’exploitation de 1,3 milliard de dollars pour le deuxième trimestre 2024, Tether a de nombreuses raisons de se réjouir. Ses avoirs en dette américaine s’élèvent à eux seuls à 97,6 milliards de dollars, ce qui la placerait au 18e rang des pays détenteurs, dépassant la dette détenue par l’Allemagne, les Émirats arabes unis et l’Australie.
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que Tether semble avoir obtenu l’approbation implicite des régulateurs américains. En se conformant aux demandes de mise sur liste noire des adresses signalées par les forces de l’ordre, Tether semble avoir acquis une position d’acceptation tacite au sein du système financier américain.
L’adoption grâce à une utilité croissante
L’utilité des stablecoins continue de s’étendre à mesure que les entreprises et les institutions financières internationales les intègrent à leurs services. BBVA a intégré l’USDC dans ses services de crypto-actifs en Suisse. Comme le souligne la banque: “Les clients institutionnels et privés de BBVA en Suisse, ainsi que ceux qui possèdent un compte NewGen, peuvent désormais gérer leurs fonds USDC sur la même plateforme que celle où ils gèrent leurs investissements traditionnels”.
Au Japon, Sony Bank s’apprête à lancer un stablecoin indexé sur le yen, tandis que les trois plus grandes banques du pays – MUFG, SMBC et Mizuho- étudient des systèmes basés sur des stablecoins pour les paiements transfrontaliers.
Jeremy Allaire, PDG de Circle, a récemment laissé entendre que la dernière mise à jour NFC (Near-field communication) d’Apple pourrait ouvrir la voie à des paiements instantanés utilisant l’USDC. Ce type d’adoption par le grand public pourrait faire entrer davantage les stablecoins dans la vie quotidienne des consommateurs et des entreprises.
L’avenir : une voie vers l’acceptation universelle.
Alors que les gouvernements du monde entier se débattent avec les implications liées à l’utilisation des stablecoins, une chose est claire : les stablecoins ont eu suffisamment de temps pour s’ancrer dans l’écosystème financier, de sorte que les gouvernements sont plus enclins à s’en accommoder qu’à les interdire purement et simplement. Dans un monde où les stablecoins ont déjà fait leurs preuves, l’acceptation plutôt que la permission semble donc avoir été la bonne approche!
Géraldine Monchau
SPHERE
Géraldine Monchau dirige les développements de SPHERE. Elle a débuté son parcours professionnel dans la finance traditionnelle où elle a occupé des postes à responsabilité liés à la gestion de portefeuille discrétionnaire et à l’advisory. Elle a ensuite rejoint l’industrie de la technologie blockchain et des actifs numériques. Géraldine est diplômée de l’IUHEI, du CFPI et du CAIA. Co-fondatrice de Women in Web3 Switzerland, elle est membre du comité scientifique du CAS Blockchain HEG.
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La toute première confrontation entre Kamala Harris et Donald Trump, les deux candidats à la présidentielle américaine, a eu lieu en début de semaine. Le bon moment pour analyser leur programme respectif et leur éventuel impact sur les marchés financiers.
Alors que la course à la présidentielle américaine entre dans sa dernière ligne droite, les deux candidats se sont affrontés mardi 10 septembre dans un rude débat. Portée par une vague d’optimisme depuis l’annonce du retrait de Joe Biden et son intronisation par le Parti démocrate, Kamala Harris, désormais en tête des sondages – 47% contre 44% pour Donald Trump selon le site fivethirtyeight.com – devait éviter le faux pas qui lui aurait fait perdre son avance. De son côté, le candidat républicain devait tenter de reprendre la main, lui à qui la victoire paraissait acquise tant que Joe Biden était dans la course.
Cette première confrontation a été aussi l’occasion d’analyser les programmes des deux candidats et surtout d’en évaluer les impacts pour l’économie et, par ricochet, pour les marchés financiers.
La prestigieuse Wharton School of the University of Pennsylvania s’est récemment livré à cet exercice, dont on peut tirer quelques grandes conclusions. En termes d’impact sur la croissance par rapport à la législation actuelle, les chercheurs estiment que le programme de Kamala Harris aurait un effet significativement négatif à court, moyen et long terme, tandis que celui de Donald Trump aurait un effet positif sur la croissance à court terme et négatif à moyen et long terme, dans une ampleur toutefois nettement moindre.
A l’inverse, le programme de l’ex-président Trump est jugé beaucoup plus coûteux pour les finances américaines que celui de l’actuelle vice-présidente. L’étude précise certes que les mesures de hausses des droits de douane annoncées par Donald Trump ne sont pas prises en compte dans le calcul, à cause du manque de précision sur les modalités de ces mesures et de l’incertitude sur les effets secondaires potentiels, notamment les mesures de représailles que pourraient prendre les pays concernés. Il y a toutefois peu de chance que ce pan du programme de Trump soit en mesure de compenser l’écart considérable en termes de creusement du déficit estimé par la Wharton School : 5 800 milliards de dollars de déficit supplémentaire d’ici 2034 pour le programme de Trump contre 1 200 milliards pour le programme de Harris.
Finalement, la confrontation des deux programmes peut se résumer à ce duel : plus de croissance à court terme contre plus de soutenabilité budgétaire à long terme. Si l’économiste préférera certainement la deuxième solution, les marchés financiers, eux, raisonnent bien davantage sur le court terme. D’autant plus que le programme de Kamala Harris comporte nombre de mesures bien peu favorables aux entreprises : hausse de l’impôt sur les sociétés de 21% à 28%, hausse de 10,5% à 21% du taux d’imposition des bénéfices réalisés à l’étranger, quadruplement de 1 à 4% de la taxe sur les rachats d’actions… Autant d’initiatives qui risquent d’être accueillies plus que froidement par les marchés actions américains.
Néanmoins, une victoire de Kamala Harris à l’élection présidentielle ne signifierait pas pour autant l’application rapide et automatique de ces différentes mesures. En réalité, tout reposera sur la composition du futur Congrès, seul à même d’entériner des évolutions législatives, à l’exception des mesures de politique extérieure – dont les tarifs douaniers – qui restent à la main du président. Un Congrès acquis aux Républicains – comme cela avait été le cas lors de la réélection de Bill Clinton en 1996 – ou simplement divisé, limiterait largement les marges de manœuvre de Kamala Harris en cas d’élection. Notamment sur la hausse de la fiscalité sur les entreprises qui constituerait probablement une ligne rouge pour le camp républicain.
En somme, le débat du 10 septembre aura probablement un impact notable sur le résultat de l’élection présidentielle. Mais il ne présagera de rien concernant le programme économique qui sera réellement mis en place aux Etats-Unis, au cours des premiers mois de 2025. A fortiori si l’économie, et notamment l’emploi, continuent de se dégrader et si les Etats-Unis connaissent un fort ralentissement, voire une récession : il y aurait fort à parier que les mesures appliquées n’auront plus grand-chose à voir avec celles mises en avant par les deux candidats à la Maison Blanche.
Olivier de Berranger
La Financière de l’Echiquier
Olivier de Berranger est le directeur général et le co-CIO de La Financière de l’Echiquier. Il a occupé depuis 1990 des postes de trader, ainsi que de responsable de desk de trading sur les produits de taux d’intérêt, cash et dérivés au Crédit Lyonnais puis chez Calyon. Il a ensuite été responsable du pôle Capital Markets chez First Finance. Olivier de Berranger rejoint La Financière de l’Échiquier en mars 2007 en qualité de gérant obligataire. Après être devenu directeur de la gestion taux, crédit et diversifié, il est nommé en 2017 directeur de la gestion d’actifs et entre au comité de direction. En décembre 2023, il en devient directeur général de LFDE. Olivier de Berranger est diplômé d’HEC.
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Contrairement à la plupart des économies dans le monde, la Chine a loupé dans les grandes largeurs le virage de la reprise, comme en témoigne le comportement de ses consommateurs, beaucoup moins portés à la dépense ces derniers temps.
Si les investisseurs débattent de la possibilité d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine après les signes de surchauffe post-Covid et une série de hausses successives de taux d’intérêt, la situation de l’autre côté de l’océan Pacifique est tout autre. Contrairement à de nombreuses économies à travers le monde, celle de la Chine a manqué un cycle conjoncturel complet et peine toujours à renouer avec la croissance après la levée tardive du confinement en 2022 qui a laissé de nombreux secteurs en souffrance. Cette absence d’élan se manifeste par une anémie des consommateurs chinois, qui semblent ne plus vouloir dépenser, et par la morosité ambiante des investisseurs. Où sont donc passés ces touristes fortunés qui arpentaient autrefois les magasins de luxe de Lucerne, Paris ou Londres ? Et quand retrouveront-ils leur esprit dynamique et entrepreneurial ?
La faiblesse actuelle de l’économie chinoise ne se limite pas uniquement aux biens de consommation discrétionnaire, comme les cosmétiques, bien que la déception causée par les récentes performances Sephora et Estée Lauder en sont un exemple assez parlant. D’autres secteurs essentiels, tels que la santé ou même la consommation de produits de base, sont également touchés par cette baisse généralisée des dépenses. Certaines marques internationales ont beau tenter d’utiliser ce contexte économique pour dissimuler leurs propres pertes de compétitivité et de parts de marché, il n’en reste pas moins qu’une grande partie du problème reste directement ou indirectement lié à la faiblesse persistante du marché immobilier chinois. Or, ce secteur a longtemps été un formidable moteur de la croissance.
Malgré une série de mesures adoptées par le gouvernement chinois, telles que des réductions des taux d’intérêt, des subventions fiscales destinées à stimuler la consommation, ainsi que des efforts pour réduire les stocks excédentaires de logements, la politique de relance n’a, pour l’heure, pas encore produit les résultats escomptés. L’intensité et l’efficacité de la mise en œuvre de ces politiques, combinées à l’absence de nouvelles initiatives plus pragmatiques lors de la réunion du Politburo en juillet, continuent de décevoir depuis le début de l’année.
Le véritable problème économique auquel la Chine est confrontée aujourd’hui est une crise de confiance généralisée, tant parmi les chefs d’entreprises, en Chine et à l’international, que parmi les consommateurs. Si les exportations ont pu apporter un soutien temporaire à la croissance du PIB cette année, il apparait de plus en plus évident que des mesures de relance budgétaire supplémentaires seront nécessaires pour atteindre l’objectif de croissance annuelle d’environ 5%.
La bonne nouvelle, si l’on peut dire, est que les attentes des investisseurs en matière de politique économique ont été si fortement révisées à la baisse que toute mesure concrète visant à corriger le tir pourrait être bien accueillie par les marchés. Il est vrai que le président chinois Xi, connu pour son obstination, a souvent tardé à changer de cap, comme ce fut le cas avec sa gestion de la politique « zéro-COVID ». Il reste donc à espérer qu’il envisagera également un revirement en termes de politique de relance, afin d’éviter que le ralentissement économique ne se prolonge davantage en Chine.
Ed Yau
Piguet Galland
Spécialiste des marchés asiatiques, Ed Yau a rejoint la banque Piguet Galland en tant que senior fund manager. Il y gère le fonds Asie ex-Japon et Japon, ainsi que les certificats « Emerging Markets Best Opportunities », créé voilà bientôt 10 ans, et « Climate Action », lancé en 2019. De 2013 à 2018, il a occupé les fonctions de directeur de la recherche pour Ellis Munro Asset Management, à Singapour. Auparavant, également à Singapour, il a dirigé le bureau du groupe SIA en tant que responsable du portefeuille de titres et des stratégies d’investissement mises en oeuvre sur l’Asie.
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Les dernières semaines ont été quelque peu mouvementées sur les marchés financiers. Les stratégies hedge funds, essentielles pour contrôler les risques dans les portefeuilles, en ont bien évidemment profité pour se rappeler au bon souvenir des investisseurs.
Les actions et obligations ont délivré des rendements solides au premier semestre de l’année 2024, portés par des indicateurs économiques solides et des résultats d’entreprises robustes venant renforcer la crédibilité du scenario de soft landing. Cette expansion est néanmoins restée dominée par une unique thématique centrale liée au développement et déploiement de l’intelligence artificielle au travers de plusieurs secteurs (semiconducteurs, hébergements de serveurs, logiciels, etc.). En effet, d’un point de vue factoriel, les investisseurs ont très nettement favorisé les grosses capitalisations dans le secteur de la technologie aux dépens des petites capitalisations et titres value.
Après une longue période de calme relatif sur les marchés depuis novembre 2023, la volatilité semble de retour cet été après une série de retournements sur plusieurs positions consensuelles. Ces épisodes douloureux de deleveraging sur les marchés nous rappellent la vulnérabilité des portefeuilles quand les corrélations augmentent brutalement. La diversité des stratégies hedge funds offre de nombreuses possibilités de mitiger ce risque par l’accès à une large palette d’opportunités, distinctes des marchés traditionnels.
RV Arbitrage/Multi-Strategy – Positif
-L’excès de liquidités a comprimé la volatilité et la dispersion dans de nombreuses classes d’actifs, limitant les opportunités de trading relative value mais offrant des points d’entrée attractifs en vue d’une potentielle augmentation de la volatilité (notamment pour l’arbitrage de volatilité).
-Malgré une baisse attendue des taux d’intérêt, la divergence régionale entre politiques monétaires devrait être une source d’opportunités à exploiter pour les stratégies de fixed income R.
Commodities – Neutre
-Nous maintenons notre préférence pour les stratégies favorisant les positions de relative value et le trading tactique.
-Les gestionnaires spécialisés dans un secteur spécifique restent les plus aptes à tirer parti des fluctuations de l’offre et de la demande grâce à leur expertise rare
-La recrudescence des tensions géopolitiques devrait également offrir des opportunités de trading intéressantes.
Global Macro – Neutre
-La volatilité des anticipations de taux (notamment aux Etats-Unis) continue de peser sur les performances des gérants Global Macro.
-Une hausse de la volatilité, une plus grande dispersion, des corrélations changeantes et des perturbations plus fréquentes devraient créer un environnement favorable à la prise de risques macroéconomiques.
-L’environnement reste favorable pour les traders tactiques capables de capturer de l’alpha autour des grands événements politiques et des politiques publiques.
Fixed Income/Credit Arbitrage – Positif
-Des spreads de crédit faibles combinés à des conditions de refinancement plus contraignantes constituent un environnement idéal pour les stratégies long/short en crédit
-La persistance de coûts de financement accrus ainsi qu’une dispersion des spreads de crédit élevée créent également des opportunités d’arbitrage sur la structure du capital et les obligations convertibles.
-Malgré une légère hausse des taux de défaut, nous restons neutres sur le distressed en prévision d’un meilleur point d’entrée plus tard dans le cycle.
CTA/Managed Futures – Négatif
-Après des rendements remarquables au premier trimestre, les modèles de trend-following sont encore plus sensibles aux reversements de tendances sur plusieurs marchés devenus très concentrés.
-Quelques signes de dispersion régionale du point de vue de la politique monétaire peuvent favoriser les stratégies macroéconomiques systématiques non-directionnelles.
Event-Driven – Positif
-Une expansion significative de l’activité de fusions-acquisitions aux États-Unis et en Europe favorise les stratégies de Merger Arbitrage. Ce rebond est principalement marqué par des acquisitions stratégiques dans une large gamme de secteurs, et se distingue également par une augmentation des méga-deal.
-Les opportunités de special situations restent sélectives mais bénéficient d’une augmentation des cas d’activisme et des activités de fusions-acquisitions.
-Le marché reste peu porteur pour les stratégies d‘Equity Capital Markets en raison de la baisse continue du nombre d’IPO depuis 2021.
Equity Long/Short – Positif
-Nous continuons de privilégier les stratégies low-net et market neutral car le sentiment continue d’être influencé par l’IA et la volatilité reste à des niveaux historiquement faibles.
-Un coût du capital plus élevé sur une période prolongée et un climat économique plus difficile devraient continuer à creuser l’écart entre les gagnants et les perdants, augmentant ainsi les opportunités de génération d’alpha des deux côtés du portefeuille.
-Les stratégies directionnelles sont nettement plus vulnérables à un potentiel ralentissement de l’activité économique que certains résultats d’entreprises au T2 laissent craindre.
Marouane Daho
Iteram Capital
Marouane est analyste/gérant chez Iteram Capital et membre du comité d’investissement. Ses principales responsabilités consistent en la recherche de gérants et la gestion de portefeuilles de hedge funds. Avant de rejoindre Iteram, il était en charge des hedge funds et des investissements sur les marchés privés au sein d’un single-family office à Genève. Il a débuté sa carrière chez Lyxor Asset Management à Paris en tant qu’analyste hedge funds. Marouane est diplômé de l’école de commerce NEOMA avec un MSc en finance.
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Nouveaux instruments dans le dispositif des gestionnaires de fortune, les Actively Managed Certificates permettent aux gestionnaires de fortune d’intégrer à leur offre une ligne asset management, avec une relative flexibilité.
Les AMC (Actively Managed Certificates, certificats dynamiques en français) sont des produits financiers offerts principalement en Suisse. Ces produits d’investissement structurés combinent tout à la fois certaines caractéristiques de fonds gérés activement et de produits structurés, ils font actuellement l’objet d’une forte expansion.
Pour en expliquer l’intérêt reprenons donc leur acronyme dans l’ordre.
A … comme « Actively »
Un élément clé de l’AMC est avant tout le caractère dynamique des actifs sous-jacents qui peuvent être rebalancés facilement dans un cadre défini au préalable. Ce caractère dynamique permet aux AMC de pouvoir s’adapter aux différents évènements de marché. Ils prennent ainsi en compte le nécessaire besoin des gérants de déployer une vision évolutive du marché.
A noter toutefois que les AMC peuvent également servir à implémenter des stratégies passives peu susceptible de générer de la tracking error par rapport aux grands indices.
M … comme « Managed »
Le mot « Managed », que l’on traduirait en français par « géré », fait couler beaucoup d’encre chez les juristes dans le domaine financier. S’il est communément admis en Suisse que les AMC ne se qualifient pas comme Placements Collectif de Capitaux, il demeure notamment en zone européenne une certaine tentation de les considérer de fait comme des fonds alternatifs.
Il n’en reste pas moins que leur caractère dynamique est fondamentalement lié à l’intervention humaine. Les AMC commercialisés en Suisse relèvent majoritairement de stratégies non quantitatives et militent dans le camp de la gestion active qui s’oppose à la gestion passive et au règne des ETF, sur le marché américain notamment. Il permet ainsi au gérant d’exprimer pleinement ses propres convictions et/ou celles de ses clients.
C … comme « Certificate »
Nous revenons ici à la forme. Les AMC sont bien des certificats c’est-à-dire des titres de créance dont la formule de remboursement n’est pas monétaire mais indexée à la performance d’un ensemble d’actifs. Comme tout titre financier l’AMC présente donc un risque de défaut de l’émetteur sur l’entier de son nominal. Le porteur est ainsi un simple créancier chirographaire, c’est-à-dire non privilégié. Certains AMC prévoient en complément la constitution d’une sureté adossée aux actifs répliqués- ou des actifs équivalents.
Contrairement à un titre de capital le porteur d’AMC n’a pas de droit de vote ni plus généralement de droit de gouvernance. Il n’a pas non plus de droit à la distribution du résultat, à savoir un dividende. Certains AMC peuvent cependant intégrer des mécanismes synthétiques leur permettant de décrocher un revenu fixe ou variable.
A contrario, les fonds sont bien des actions de société, en général de SICAV et donnent ainsi directement accès à la valeur des actifs via la fameuse Valeur Liquidative – ou NAV, pour Net Asset Value.
En conclusion, les AMC sont des instruments remarquables et hybrides présentant des caractéristiques uniques qui leur permettent de s’adapter à des cas d’usage très particuliers. L’AMC peut donc adresser avec une grande pertinence une thématique d’investissement dans un portefeuille plus global ou incarner lui-même une grande partie du portefeuille lorsqu’il est utilisé à des fins de rationalisation opérationnelle.
Vincent Jarcsek
Silex
Vincent Jarcsek a rejoint SILEX en 2021 comme COO du groupe et membre de la direction. Il était préalablement responsable de la structuration et du marketing chez Exane BNPP après avoir eu la charge de la plateforme de trading électronique et lui-même été trader de produits dérivés chez Oddo BHF et Société Générale. Il est diplômé de l’école polytechnique et de l’ENSAE en France.
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L’intelligence artificielle s’accompagne aujourd’hui d’investissements qui, eux, n’ont rien d’artificiel. Le récent lancement de GPT-4o par OpenAI ouvre ainsi de nouvelles perspectives dans le secteur de l’électronique grand public, où les entreprises s’efforceront ces prochaines années d’intégrer des fonctionnalités IA dans leurs appareils
Pour l’instant, la montée en puissance de l’intelligence artificielle s’est essentiellement ressentie dans les data centers. En effet, vu le stade précoce de développement où en sont les algorithmes d’intelligence dite « généraliste », le besoin s’est concentré jusqu’à présent sur la construction de capacité de calcul haute puissance. Cette capacité CHP est utilisée pour entraîner des modèles d’IA toujours plus performants, qu’il s’agisse de Machine Vision ou de Large Language Models, afin de découvrir de nouveaux cas d’usages et d’employer les modèles existants de manière plus économique.
Cependant, la présentation en mai de GPT-4o par OpenAI a entrouvert une nouvelle phase de développement pour l’Intelligence Artificielle. GPT-4o inaugure un nouveau champ d’applications pour les consommateurs grâce à sa fluidité d’utilisation – on peut s’entretenir naturellement avec cette IA en lui parlant – et sa capacité à ingérer de plus en plus d’informations de toute sorte. L’IA peut par exemple fournir en temps réel des renseignements en temps réel sur l’environnement immédiat de l’utilisateur : quelle est la note Google du restaurant qui se trouve en face de moi ? Peux-tu me dire quel est ce monument et me raconter son histoire ? Peux-tu m’aider à résoudre ce problème de maths ? Peux-tu me servir d’interprète pour que je puisse discuter avec cet étranger qui ne parle pas ma langue ? Ce sont autant de requêtes auxquelles le modèle peut répondre en temps réel. Nous assistons à l’émergence d’un véritable assistant personnel, très loin des piètres performances de Siri.
Ces nouvelles fonctionnalités déclencheront nécessairement un super-cycle de ventes dans l’électronique grand public – smartphones, tablettes, objets connectés, PCs… Ce marché a mûri ces dernières années, en particulier sur le segment du smartphone où les durées moyennes de renouvellement de produit se sont allongées.
Ce cycle exceptionnel sera alimenté par deux impératifs qui sont déjà apparus mais qui vont devenir encore plus fondamentaux pour l’IA. D’une part, une excellente fluidité de l’expérience, essentielle pour l’adoption d’une fonctionnalité IA – la moindre latence est intolérable lorsqu’on parle avec son appli, au même titre qu’on ne supporte pas un pixel mort sur une télévision. Et, d’autre part, la confidentialité des données. L’IA en tant qu’assistant personnel apporte une dimension très intime à l’utilisateur, ce qui en retour renforcera sa méfiance vis-à-vis de l’utilisation de ses données personnelles.
Quel lien entre le renouvellement des terminaux et ces deux exigences ? Il est très simple : les appareils actuels n’ont pas la capacité technique d’y répondre. La plupart des smartphones actuels n’ont pas la puissance de calcul disponible pour « processer » une partie de la data IA au sein même du terminal, et se déchargent plutôt sur les serveurs des entreprises fournissant le service IA. Le résultat est une forte latence dégradant la fluidité du service – la data doit effectuer un aller-retour entre le terminal et le serveur situés à une distance de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres, et l’utilisateur contrôle difficilement l’utilisation de ses données.
Les entreprises qui fourniront donc cette puissance de calcul de proximité, déjà nommé « Edge AI », en particulier sous la forme de nouveaux semiconducteurs, bénéficieront d’une croissance très significative dans les semaines à venir. Elle se traduira par un raccourcissement des cycles de renouvellement des appareils existants – Smartphone, tablettes, PCs… – et l’ouverture de nouveaux marchés, tel que celui des lunettes connectées. Il en va ainsi du partenariat entre Meta et EssilorLuxottica pour proposer aux consommateurs des Ray Ban reliées à l’intelligence artificielle de Meta, LLaMA 3, un concurrent direct d’OpenAI.
Les entreprises du secteur des semiconducteurs se retrouveront au cœur de cette bataille, en tant que conceptrices de ces puces Edge IA dédiées aux terminaux. Cependant, les acteurs intégrés auront aussi une place à jouer, comme l’a démontré Apple il y a quelques jours à l’occasion de sa conférence développeurs. Dans tous les cas, l’ensemble de la chaîne des semi-conducteurs sera de nouveau sollicité, malgré la surcharge actuelle, et le fait que les principaux acteurs pensent ne pas pouvoir satisfaire la forte demande en IA avant au moins 2027. Ces développements ouvrent selon nous de nouvelles opportunités d’investissement au sein de cet écosystème.
Thibault Morel
Silex
Thibault Morel a rejoint Silex en 2024 en tant qu’analyste actions. Il a couvert pendant 5 ans comme analyste sell-side les valeurs des secteurs technologiques européens, en particulier ceux du semiconducteur, de l’automatisation et de l’électrification. Il est diplômé du Master ingénierie financière et finance d’entreprise de l’université Paris Dauphine.
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