Transformation
Philippe Bucher
eevolve
"Le private equity devra toujours se réinventer".
Quel est le rôle fondamental du private equity dans la transformation de l’économie et quelle signification en tirer pour les investisseurs ? C’est à ces questions que s’intéresse eevolve. Dans le cadre de son engagement pour une croissance durable, eevolve accompagne des entreprises de taille moyenne en Suisse afin de créer ensemble de la valeur pour les entreprises, les investisseurs et la société.
Regardons d’abord le marché en général. Pour beaucoup, 2022 a marqué un tournant dans le domaine du private equity, après des investissements records. Comment la situation a-t-elle évolué depuis ?
Nous avons effectivement connu une forte croissance jusqu’en février 2022. Avec le début du conflit ukrainien, les hausses des taux d’intérêt des banques centrales ainsi que les corrections significatives des valorisations sur les marchés, un important recul a ensuite eu lieu. Il a entraîné un ralentissement dans les investissements et des répercussions lourdes en matière de désengagement, surtout du côté des IPO. Parallèlement, nous constatons un allongement de la durée moyenne de détention en portefeuille et un ralentissement des distributions.
En même temps, il y a aussi des signaux positifs : le private equity a de nouveau prouvé sa capacité de résistance pendant la crise. De bonnes années d’investissement s’annoncent, notamment en raison de la baisse des prix. Ce sont surtout les marchés de petite et moyenne taille qui offrent la possibilité d’obtenir des rendements supérieurs à la moyenne.
Qui s’est plutôt retiré ici : les investisseurs institutionnels ou les particuliers ?
Les incertitudes du marché ont certainement freiné les investissements de manière générale. Les investisseurs institutionnels, ont paradoxalement dû ralentir leurs nouveaux investissements dans cette classe d’actifs en raison de l’évolution positive du private equity et de l’augmentation de sa part relative dans leurs portefeuilles. Pour les investisseurs privés, la démocratisation de la classe n’est en qu’au commencement, avec une multitude de nouvelles voies d’accès.
Qu’est-ce que cela signifie pour eevolve ?
Nous avons clairement ressenti cette évolution, et les investisseurs sont devenus plus exigeants dans le choix de leurs partenaires. Les gestionnaires private equity qui ont su se différencient et qui afficchent un bon historique continuent heureusement à compter sur le soutien des investisseurs institutionnels. Il existe par ailleurs un besoin évident de solutions de private equity, y compris de la part des entreprises de taille moyenne. Notre philosophie est d’apporter du capital et d’y ajouter des compétences opérationnelles dans les domaines du développement, de la numérisation et de la durabilité. C’est de cette façon que nous pouvons assister les entreprises dans leurs processus de transformation.
Pourquoi visez-vous les entreprises de taille moyenne ?
En principe, le modèle de capital-investissement est adapté aux périodes de changement. Les mots-clés à cet égard sont une gouvernance forte, un actionnariat actif, une compétence opérationnelle, une orientation vers le long terme et une expérience des prises de contrôle. Nous sommes convaincus que les entreprises de taille moyenne en ont besoin. Il y a là une niche claire que les grandes entreprises, comme Partners Group, ne couvrent pas.
En Suisse, mais aussi dans de nombreux pays voisins, les banques viennent toujours en soutien dans le secteur des PME. En tout cas plus qu’aux États-Unis. Voyez-vous des changements se produire sur ce point ?
Tout à fait. Les entrepreneurs acceptent de plus en plus d’intégrer non seulement des capitaux passifs, mais aussi des capitaux privés actifs dans le cadre d’un développement d’entreprise réussi. A fortiori lorsqu’il s’agit de réussir leur transformation vers la durabilité. Cela nécessite non seulement des investissements, mais aussi des compétences opérationnelles. Parallèlement, le private equity devra se réinventer en permanence. Le modèle d’investissement et de cession pur appartient au passé. L’avenir réside dans le rôle de sparring partner, actif et confiant, avec une claire contribution de valeur opérationnelle.
Quelles sont les perspectives qui s’offrent à vous dans cette situation ?
Les incertitudes demeurent, nous devrons sans doute aussi compter avec des taux d’intérêt plus élevés et, par conséquent, des coûts du capital plus importants. Il s’agit d’assurer la pérennité du portefeuille existant. Concrètement, cela signifie que nous devons planifier des scénarios, prendre en compte les changements de modèles commerciaux et anticiper les évolutions du marché. Du côté des investisseurs, nous nous attendons à un intérêt croissant à long terme pour les placements sur les marchés privés. Grâce à un accès plus facile et à une offre croissante au moyen de structures semi-liquides, de secondaries, de stratégies evergreen et long hold, la classe d’actifs s’ouvre à un public plus large. Parallèlement, la classe se développe. Private Debt, Private Infrastructure, Private Real Estate, Private Equity, Secondaries, Growth, Venture : les investisseurs se familiariseront également très bien avec ces termes. Les rendements attendus restent attractifs en termes absolus et relatifs.
Philippe Bucher
Eevolve
Philippe Bucher est cofondateur et managing partner d’eevolve. Bucher était auparavant partenaire chez Capvis, membre de la direction et du comité d’investissement. Plus tôt dans sa carrière, en tant que COO, Bucher a contribué à faire d’Adveq (Schroders Capital) une société de private equity institutionnelle et globale. Il a commencé sa carrière chez Arthur Andersen et PwC. Titulaire d’un master en économie de l’université de Zurich, complété par des programmes exécutifs à la Harvard Business School et à l’IMD, et il est certifié CPA et CFA. Bucher dirige le chapitre Private Equity de la Swiss Private Equity & Corporate Finance Association (SECA). Il siège par ailleurs au conseil d’administration de Mill Reef Capital et d’Emerald Technology Ventures.
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Infrastructure Investment Director
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Investir dans des projets d’infrastructure, ce n’est pas seulement participer à la décarbonisation de l’économie et retrouver une indépendance énergétique, mais aussi se protéger contre l’inflation et les chutes de marché.
Après s’être longtemps contentés de belles promesses et de vœux pieux, les Etats-Unis et l’Europe semblent aujourd’hui fermement engagés dans un processus de décarbonisation et de digitalisation de leurs économies. En août dernier, les USA ont ainsi voté la loi IRA qui alloue 400 milliards de dollars à la lutte contre le réchauffement climatique et à la modernisation des infrastructures. De même, en réponse à la crise du Covid et au conflit en Ukraine, l’Europe a pris le taureau par les cornes et a lancé plusieurs plans d’investissement massifs, en particulier pour accélérer la transition énergétique, d’une ampleur inédite. Il en va ainsi du Green Deal (7’000 milliards d’euros), du plan de relance post COVID Next Generation EU (800 milliards), du programme « Fit for 55 » (3’700 milliards) et du plan REPowerEU (300 milliards). On le voit, l’environnement est actuellement particulièrement propice aux projets d’infrastructure.
Une visibilité à très long terme
Cette toile de fond positive s’ajoute à des caractéristiques intrinsèques déjà favorables aux investissements directs en infrastructure. En effet, ceux-ci offrent des rendements attrayants et surtout réguliers. Selon les projets, leur stade d’avancement et leur durée de vie, on peut ainsi espérer des rentabilités annuelles moyennes de l’ordre de 5% à 7%, auxquelles il faut additionner des plus-values à la sortie qui permettent d’atteindre des TRI totaux compris entre 8% et 12%. Et ces rendements sont particulièrement sûrs, car les revenus bénéficient d’une visibilité à très long terme, souvent sur plusieurs décennies, qui dépend peu du cycle économique et sont largement décorrélés des marchés financiers traditionnels. En effet, il s’agit le plus souvent d’infrastructures publiques essentielles pour l’économie et la société, comme des réseaux de transport, des hôpitaux, des universités, des usines de traitement et de fourniture des eaux, des centrales de production électrique ou encore des équipements de télécommunication. Elles répondent donc à des besoins qui ne vont pas disparaître à brève échéance et qui sont ainsi particulièrement pérennes. Par ailleurs, les projets reposent souvent sur des mécanismes éprouvés de transfert de risques. Enfin, les opérateurs exercent dans des marchés régulés ou peu concurrentiels, avec un monopole physique et/ou contractuel.
Une bonne protection contre l’inflation
Autre avantage et non des moindres à l’heure actuelle : les investissements en infrastructure protègent efficacement contre l’inflation. En effet, la plupart des contrats prévoient une indexation à l’indice des prix à la consommation, qu’il s’agisse de péages, de loyers, de prix du m3 d’eau ou des tarifs de l’électricité. Les revenus sont donc adaptés automatiquement au renchérissement, protégeant ainsi l’investisseur contre la dévalorisation de ses rendements et de son capital.
Des investissements utiles
Contrairement à de nombreux placements actuels qui sont de plus en plus virtuels, les projets d’infrastructure sont tangibles et répondent à des besoins concrets. Ils contribuent à améliorer le cadre de vie et de travail, l’efficacité économique, ou participent d’une dynamique d’aménagement et d’équipement des collectivités, des entreprises, et plus généralement des zones urbaines, rurales ou mixtes, tout en créant des emplois. En investissant dans l’infrastructure, les investisseurs obtiennent ainsi non seulement une rentabilité attrayante, mais apportent en plus une contribution positive à la société, ce qui est loin d’être négligeable. Le moment semble donc particulièrement opportun pour investir dans les infrastructures. Les besoins sont énormes et les projets ne manquent pas.
Bio
Antoine Turrettini
Infrastructure Investment Director
Quaero Capital
Antoine Turrettini a rejoint Quaero Capital en 2014 en tant que directeur d’investissement pour co-lancer l’activité Infrastructures non cotées avec les fonds Quaero European Infrastructure. Ces fonds ont investi près de 900 millions d’euros dans des projets d’infrastructure en Europe liés par exemple aux énergies renouvelables, aux infrastructures sociales, aux télécoms, aux transports et aux équipements de services publics. Auparavant, Antoine a travaillé chez Edmond de Rothschild au sein du département Infrastructure et Conseil en financement de projets. Il a notamment été impliqué dans la structuration de transactions d’infrastructure majeures, principalement en Eur
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Steffen Pauls a fondé Moonfare, aujourd’hui la plus grande plateforme de private equity au monde pour les investisseurs privés. Elle vient d’ouvrir un bureau à Zurich. Cet ancien manager de KKR veut démocratiser cette classe d’actifs et la rendre accessible au plus grand nombre. Dans cet entretien, Steffen Pauls explique sa stratégie et les objectifs qu’il poursuit en Suisse.
Votre mission avec Moonfare n’est peut-être pas d’atteindre la lune, mais au moins la Suisse. Dans quel but?
Steffen Pauls: Regardez donc ce qui se passe actuellement dans le domaine du private equity. Les grands investisseurs privés, mais aussi les plus grandes caisses de pension du monde ainsi que les plus fameux Endowment Funds, comme ceux de Harvard ou de Yale, sont fortement engagés dans cette classe d’actifs. Ils y investissent parfois plus de la moitié de leur capital. Chez les investisseurs privés, où les portefeuilles 60:40 dominent encore, ce chiffre n’est en moyenne que de 3%. C’est un problème à une époque comme la nôtre. Et c’est ce que nous voulons changer avec notre approche.
Actuellement, les investisseurs privés ne semblent pas très ouverts aux nouvelles idées. Est-ce que je me trompe?
Nous le vivons différemment. Après tout, notre industrie continue de croître de 8% par an. Le private equity peut faire la différence lorsqu’il s’agit de renforcer la croissance de l’économie ou la transformation énergétique. Le faible niveau des prix est également une raison de s’y intéresser. D’un point de vue historique, les périodes de récession associées à des marchés boursiers volatils ont toujours été très favorables au private equity.
Jusqu’à présent, les investisseurs privés craignaient le risque, et quand ce n’était pas le cas, les fonds étaient fermés à ceux dont la mise était inférieure à 10 millions de dollars. Qu’est-ce qui est différent chez vous?
C’est précisément là que nous intervenons. Investir dans le private equity est très complexe du point de vue administratif. Le «legal & compliance» est essentiel. Nous avons mis en place un processus entièrement numérique qui permet aux investisseurs privés d’obtenir une accréditation en 15 minutes, et ce pour un investissement de 125’000 dollars seulement. Nous scannons en outre, pour les investisseurs, un univers de 4’000 fonds, dont 20, en moyenne, chaque année, seront ensuite disponibles sur la plateforme. Une équipe de plus de 15 collaborateurs travaille à cette sélection. Qui prend aujourd’hui en compte les stratégies d’investissement les plus diverses, du buyout au late stage en passant par les Infrastructure Funds. Nous gérons donc pratiquement toutes les grandes sous-catégories du private equity. Avec la possibilité d’investir dans des baskets ou directement dans les différents fonds.
Les longues périodes de détention, les versements complémentaires et le marché secondaire jouent depuis toujours en défaveur du private equity. Cela a éloigné de nombreux investisseurs privés. Comment avez-vous résolu ce problème?
Nous avons mis en place en interne un marché secondaire sur lequel les investisseurs peuvent proposer leurs parts de fonds. Ce qui améliore la liquidité et réduit le risque pour l’investisseur de voir son argent immobilisé pendant 10 ans. Sans oublier la faible volatilité de cette classe d’actifs, qui plaît aux investisseurs dans des périodes comme celle que nous vivons, où la volatilité des marchés boursiers cotés est devenue une préoccupation centrale.
La protection contre l’inflation est actuellement sur toutes les lèvres. Qu’est-ce que le private equity offre comme possibilité?
Le private equity, en particulier les segments du buy-out et de l’infrastructure, investit principalement dans des actifs réels. De plus, les meilleurs fonds de private equity dans ce segment ont historiquement généré une performance annuelle moyenne de plus de 20%, de sorte que même après déduction de l’inflation, il reste un rendement substantiel.
Venons-en au thème de la réglementation, qui ne préoccupe pas seulement les investisseurs privés, mais vos clients potentiels en Suisse sur le segment B2B. Comment abordez-vous ce sujet?
La réglementation est un sujet primordial. Et il est essentiel que le private equity soit réglementé. La protection des investisseurs doit passer au premier plan. Cela dit, je constate, en particulier en Suisse, les progrès importants effectués par la FINMA. L’ouverture d’esprit des régulateurs est clairement perceptible. Tout comme la volonté de maîtriser le sujet. Dans ce domaine, nous sommes désormais à mille lieues de l’aversion que nous ressentions il y a encore quelques années. Il est clair que nous devons nous soumettre à toutes les obligations d’accréditation. Les investisseurs doivent être qualifiés. Mais comme nous avons numérisé ce processus complexe jusqu’au reporting, nous le proposons en conséquence à nos clients.
Quelle est l’importance du marché suisse pour Moonfare?
Aujourd’hui déjà, la Suisse est notre troisième marché le plus important. 10% des quelque 2,5 milliards d’actifs investis proviennent de Suisse. De plus, les investisseurs connaissent déjà assez bien le private equity, par rapport à d’autres marchés européens. Avec notre présence en Suisse, nous voulons désormais nous adresser de manière ciblée aux gestionnaires de fortune, aux family offices et aux multi-family offices. Avec notre concept, nous leur apportons une offre complètement nouvelle en matière d’accès, d’éducation, de distribution et de IT. En outre, avec notre taille actuelle, seuls les très grands peuvent rivaliser, même en Suisse. Nous nous considérons comme un Investment-Office, en mode digital, pour le private equity.
Cela signifie-t-il que vous ouvrez aussi votre plateforme aux gestionnaires de fortune et aux banques?
Oui, tout à fait. Nous offrons déjà à une centaine de banques, de family offices et de grands gestionnaires de fortune, à travers le monde, la possibilité de mettre notre plateforme à la disposition de leurs clients dans le cadre d’une solution en marque blanche. Cette solution convient également aux gestionnaires de fortune, aux petites banques privées, mais aussi aux multi-family offices. L’un de nos derniers exemples de collaboration en Suisse concerne la banque Bordier, où nous avons d’abord proposé une offre aux clients suisses. Depuis juin de cette année, nous faisons de même pour les clients de Bordier en Asie. D’ailleurs, dans un certain sens, c’est cette demande de la banque qui nous a poussé à faire le saut en Asie.
D’où vient votre enthousiasme pour le private equity?
Comme vous le savez, avant Moonfare, j’étais responsable de l’Allemagne chez KKR. Je connais donc très bien le secteur et ses clients. Fort de cette expérience, je trouvais injuste que 97 % des investisseurs ne puissent pas investir dans cette classe d’actifs. J’ai donc fondé l’entreprise en 2016 et aujourd’hui, nous sommes la plus grande plateforme numérique de private equity au monde. Nous sommes actifs dans 24 pays, sur tous les principaux continents et nous employons environ 250 personnes.
Si vous comparez le monde du private equity des années 1980 à celui d’aujourd’hui, qu’est-ce qui a le plus changé?
En deux mots : la manière d’aborder les entreprises. Ce n’est plus du tout comparable. Désormais, l’ingénierie financière, selon les termes d’Henry Kravis, père du private equity et fondateur de KKR, n’est plus au centre des préoccupations. Il s’agit de réorienter les entreprises sur le plan stratégique et opérationnel pour les mener au succès. Aujourd’hui, les grands acteurs du private equity mettent à disposition des équipes entières de spécialistes. Cela va des achats à l’internationalisation en passant par la numérisation et l’optimisation du chiffre d’affaires. Les investisseurs sont conscients de leur responsabilité économique. Ils savent que ces petites entreprises sont aussi celles qui créent les emplois de demain. Et ils savent que de grands investisseurs, des caisses de pension par exemple, les soutiennent dans cette voie.
Quel rôle joue la blockchain dans le private equity?
Comme ailleurs, la blockchain jouera un rôle central dans le private equity, j’en suis convaincu. Je consacre actuellement plus de 30% de mon temps à ce sujet. Il se passe quelque chose de fondamental, qui va encore une fois fortement démocratiser le secteur. Permettez-moi de faire un parallèle historique avec le marché des actions. Autrefois, il était lui aussi réservé à une poignée de super-riches. Pensez par exemple aux familles fortunées de la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, tout le monde peut négocier sur les marchés boursiers pour une somme relativement modeste. La même chose se produit actuellement dans le domaine du private equity. Et dans ce processus, la blockchain sera d’un apport décisif.
Dans quel sens, selon vous?
Je ne parle pas ici des entreprises dans lesquelles il sera possible d’investir. Et je ne parle pas non plus de crypto-monnaies. Cela vient en plus. Mais la tokenisation de parts de fonds, par exemple, va encore augmenter de manière importante la liquidité dans ce segment. S’ajoutent à cela toutes les autres possibilités de smart contracts qui simplifieront les transactions.
Biographie
Interview Steffen Pauls
Moonfare
Steffen Pauls a fondé Moonfare en 2016. Aujourd’hui, la startup berlinoise compte plus de 3’000 clients qui, ensemble, ont déjà investi plus de 2,5 milliards de dollars via la plateforme. Cette année, Moonfare a ouvert son premier bureau en Suisse, à Zurich. Avant 2016, Steffen Pauls était responsable pour l’Allemagne du private equity chez KKR. Plus tôt dans sa carrière, il a également co-fondé firstfive, dont il a présidé le conseil d’administration. Steffen Pauls est titulaire d’une licence avec mention de l’université de Mannheim et de l’École Supérieure des Sciences Économiques. Il a obtenu aussi un doctorat. à l’université de Trèves. Steffen a travaillé comme collaborateur scientifique à l’université de Harvard, où il a rédigé son mémoire de master.
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Fin 2022, Bellevue Asset Management a fortement développé ses activités dans les Private Markets, avec un Secondaries Team renforcé, entre autres, par l’arrivée de Steven Kroese, Lars Honegger et Chris Davies en provenance de Partners Group. Dans cette interview, ils dévoilent leur stratégie et expliquent pourquoi le concept “Small is beautiful” est important dans l’environnement actuel.
Vous avez quitté Partners Group pour Bellevue en décembre, afin de renforcer leur Secondaries Team, votre spécialité. Avec quels objectifs ?
Steven Kroese. D’une part, nous offrons aux investisseurs la possibilité de participer à la forte croissance du marché secondaire. D’autre part, nous avons un plan clair sur la manière dont nous voulons nous démarquer de la concurrence. Nous allons nous concentrer sur un segment de marché qui passe sous le radar de nombreux professionnels. Il faut savoir que les grands “Private Equity Secondaries Players” ne se préoccupent pas des petites transactions, celles qui sont inférieures à 30 millions de dollars. Nous, au contraire, nous voyons un fort potentiel de génération d’alpha dans ce segment du marché. Mais ce qui va surtout faire la différence, c’est la qualité des parts de fonds dans lesquelles nous allons investir. Grâce à notre réseau, nous pensons pouvoir identifier et exploiter les opportunités de placement générées par l’inefficience de ce segment de marché. Sans oublier, bien entendu, une gestion efficace et une bonne diversification de notre portefeuille.
Quels types de clients souhaitez-vous convaincre ?
Chris Davies. Nous nous concentrons sur les investisseurs institutionnels et les clients privés fortunés dans la zone DACH. Mais aussi sur les investisseurs du Royaume-Uni, qui apprécient ces stratégies de Private Equity. Il y a donc du potentiel. La demande d’investissement sur le marché secondaire ne cesse d’augmenter et elle va continuer de croître. Actuellement, nous constatons des cash-flows nets négatifs chez de nombreux fonds primaires. Il revient à dire que les appels de capitaux dépassent les distributions, de sorte que de nombreux investisseurs subissent une pression structurelle à la vente.
Quelles sont les opportunités qui apparaissent sur les Private Markets, en particulier dans le contexte actuel où les taux d’intérêt sont à la hausse ?
Lars Honegger. Nous parlons aujourd’hui d’un marché d’acheteurs. Les décotes par rapport à la valeur nette d’inventaire augmentent, tout comme l’offre sur le marché secondaire. Les cash-flows des fonds de Private Equity sont déjà négatifs. Le niveau record de “Dry Powder” laisse supposer que les appels de capitaux vont continuer à augmenter. Par conséquent, la pression structurelle à la vente qui touche les investisseurs – les Limited Partners – va probablement se maintenir. Aujourd’hui déjà, des parts de fonds secondaires sont vendues pour des motifs qui n’ont rien à voir avec la performance et la qualité des investissements, mais, par exemple, à cause du besoin croissant de liquidités de certains investisseurs. C’est une situation de départ très intéressante pour nous, car elle nous permet d’avoir accès à d’excellentes opportunités de placement. De plus, grâce à leur stabilité et à leur grande diversification, les Secondaries constituent une diversification idéale pour un portefeuille, dans l’environnement actuel. Si l’environnement économique global s’améliore à nouveau, les investisseurs en profiteront également.
Dans quel secteur souhaitez-vous être actif en priorité ?
Steven Kroese. Conformément à la devise “Small is beautiful”, nous nous concentrons sur des petits “Limited Partner Deals”, qui offrent des opportunités intéressantes en raison de l’inefficience du marché et d’un deal flow important. Dans cette optique, nous nous diversifions sur plusieurs axes, comme le style et la stratégie d’investissement, ou la diversification géographique et sectorielle. Avec comme résultat un portefeuille en tout temps équilibré et diversifié, composé de plus de 150 entreprises, qui offre une bonne protection contre les pertes.
Bio
Steven Kroese, Lars Honegger et Chris Davies
Bellevue Private Markets
Steven Kroese, Lars Honegger et Chris Davies viennent tous trois de Partners Group. Ils ont rejoint Bellevue le 1er décembre 2022 en tant que managing partners, membres de l’équipe d’investissement de Bellevue Private Markets.
Avant cela, Steven Kroese était Senior Vice President dans le Management Team du Private Equity Integrated et membre du comité d’investissement du Private Equity Secondaries chez Partners Group. Il a également travaillé à la Société Générale et chez Invision. Il est titulaire d’un master en économie de l’université Radboud de Nijmegen, aux Pays-Bas.
Lars Honegger a été Senior Vice President chez Partners Group et membre du Management Team du Private Equity Integrated. Auparavant, il a travaillé chez KPMG à Berne. Lars Honegger est expert-comptable diplômé et titulaire d’un master en comptabilité et finance de l’Université de Saint-Gall.
Chris Davies a travaillé dix ans chez Partners Group en tant que responsable du Structuring Team, Legal Counsel et membre du Management Team. Auparavant, il a travaillé comme avocat chez Darwin Gray et Barnes & Partners Solicitors. Il a été admis au barreau des cours d’Angleterre et du Pays de Galles en 2008.
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Par Andreas Schaffner
Mike Baur est considéré comme l’un des meilleurs investisseurs en capital-risque de Suisse. Le Swiss Ventures Group, son entreprise, joue un rôle clé dans le développement des startups locales. Et son groupe donne désormais la possibilité aux investisseurs professionnels d’investir eux aussi dans du capital-risque, via sa filiale Serpentine Ventures. Il s’en explique.
En quoi consiste ce Venture Asset Management que vous mettez en avant ?
Avec le Venture Asset Management, nous développons une nouvelle classe d’actifs, qui permet aux investisseurs professionnels d’accéder aux investissements en capital-risque, selon leur profil de risques. Grâce à notre filiale Serpentine Ventures, nous avons un accès privilégié aux meilleures startups du pays. Et comme elle dispose d’une licence Finma de gestionnaire de placements collectifs, nous pouvons proposer aux investisseurs privés et institutionnels de participer eux aussi à l’aventure.
Le marché se caractérisait jusqu’à présent par une certaine exclusivité. Comment comptez-vous vous y prendre ?
Notez que nous ne parlons pas ici d’investissements directs dans des startups individuelles. Dans ces cas, la situation n’a pas changé. Je parle de fonds que nous avons lancés, qui sélectionnent les entreprises et donc le niveau de risque. Cela va du Rookie Fund, qui investit dans des entreprises en Early Stage, au Growth Fund, qui se concentre sur des financements de croissance. En outre, nous avons aussi lancé le Swiss Diabetes Venture Fund, un fonds thématique qui, comme l’indique son nom, investit exclusivement dans des startup actives dans le domaine du diabète.
Quelle est aujourd’hui la demande dans ce segment assez particulier qu’est le capital-risque ?
Nous continuons à ressentir un grand intérêt de la part des investisseurs privés et des family offices. Mais, souvent, les investisseurs institutionnels sont encore réticents, bien que le segment late stage/growth pourrait les intéresser, avec des prix actuellement très attractifs. Quoi qu’il en soit, cette classe d’actifs, le Venture, reste trop peu connue en Suisse, où elle n’en est encore qu’au début de sa phase de professionnalisation.
Comment comptez-vous convaincre les investisseurs de franchir le pas ?
Le Venture a réalisé une excellente performance ces dix dernières années, d’environ 22% par an. Ce qui en fait rien moins que la classe d’actifs la plus performante dans l’alternatif. Notre défi est maintenant de le faire savoir sur le marché.
Vous avez également annoncé une collaboration avec l’IMD dans le domaine de la formation. Qu’en est-il concrètement ?
De nombreux investisseurs européens, qu’il s’agisse d’institutionnels, de family offices ou d’investisseurs privés, manquent de compétences pour investir dans le Venture. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi cette classe d’actifs, pourtant attrayante, n’est pas toujours prise en considération. Nous voulons changer cela grâce à notre collaboration avec l’IMD de Lausanne. Pour y arriver, nous avons lancé la formation “European Venture Asset Management”. Pendant ce cours, qui dure deux jours, les participants pourront avoir accès aux résultats de la recherche dans ce domaine, qui est de très haute qualité, et s’équiper de connaissances pratiques. Dans le même temps, l’échange entre pairs, durant cette formation, va jouer un rôle important. Notre objectif est d’accélérer la compréhension, l’intérêt et l’expertise dans le domaine du Venture Asset Management en Suisse et en Europe.
Quelles sont les prochaines étapes? Vous verrons-nous bientôt dans une salle de classe ?
Je n’ai pas cette ambition. Nous voulons plutôt donner un aperçu du professionnalisme du monde du capital-risque, grâce au réseau unique mis en place par le Swiss Ventures Group. Le premier cours aura lieu en septembre prochain, à l’IMD.
La formation implique toujours des coûts. Quel est l’intérêt d’une telle formation si mes clients ne sont pas convaincus de l’intérêt d’investir dans le Venture ?
Les jeunes investisseurs sont d’ores et déjà intéressés par des investissements ciblés dans le Venture. Ce n’est donc qu’une question de temps avant qu’ils demandent des renseignements à leur conseiller ou leur conseillère. Il y a 30 ans, personne ne savait comment investir de manière efficace dans le private equity. Si, en tant que conseiller, vous faisiez alors partie des pionniers, vos clients vous en sont certainement reconnaissants aujourd’hui.
Comment percevez-vous l’environnement actuel : les investisseurs sont-ils prêts à prendre des risques dans le contexte actuel ?
Nous sommes dans un environnement de marché difficile et l’appétit pour le risque a clairement diminué ces dernières années. Mais en y regardant de plus près, on constate que les valorisations dans le Venture sont clairement plus basses qu’en 2022. C’est donc le moment idéal pour les investisseurs d’entrer en jeu.
Et qu’en est-il de l’environnement réglementaire, en particulier pour les investisseurs institutionnels ?
L’environnement réglementaire est en train de s’améliorer considérablement. C’est une très bonne nouvelle. Nous saluons aussi le fait que les caisses de pension et les fondations prennent conscience qu’en investissant dans des startups, elles ne se contentent pas de remplir une mission économique essentielle à l’avenir du pays. Elles investissent aussi dans une classe d’actifs qui peut offrir des rendements intéressants. Dans ce domaine, nous sommes cependant encore très en retard par rapport aux États-Unis, où les grands Endowment Funds de Yale et de Harvard, mais aussi les grandes caisses de pension, investissent depuis longtemps et de manière substantielle dans ces classes d’actifs. Mais ce retard peut aussi être considéré comme une énorme opportunité pour la Suisse.
Nous n’en sommes donc qu’au début…
C’est certain. Regardez les ordres de grandeur : les caisses de pension suisses investissent au total près de 1’000 milliards de francs. Si nous ne consacrions qu’un pour cent de cette somme aux start-ups, cela représenterait 10 milliards. Pourtant, en 2021, seuls 3,1 milliards ont été investis dans des jeunes pousses en Suisse. Rien que ce petit calcul vous montre le potentiel.
Selon vous, quel serait le pourcentage de leurs actifs que les caisses de pension ou les family offices, devraient investir dans le capital-risque ?
Il faut bien entendu faire une analyse au cas par cas, mais une moyenne de 5% me semble être un chiffre réaliste.
Revenons aux modèles américains. Les Endowment Funds des grandes universités américaines, ou la caisse de pension de l’Etat de Californie, investissent depuis longtemps dans ce type d’actifs. En plus, là-bas, nous parlons de montants d’investissement d’une toute autre taille. Pourquoi la situation est-elle si différente en Suisse, et plus généralement en Europe ?
Les États-Unis ont historiquement une autre relation avec le capital-risque. Il suffit de regarder l’histoire de la création de la Silicon Valley. En Californie, on investissait déjà dans le capital-risque il y a des décennies, en collaboration avec les grandes universités et les caisses de pension. Ici, en Suisse et en Europe, l’intérêt pour le capital-risque n’en est encore qu’à ses débuts, surtout pour les investisseurs institutionnels. Cela dit, les choses bougent. Les investissements dans ce type d’actifs ont doublé en Europe au cours des trois dernières années.
Qu’en est-il de l’accueil des startups en Suisse ?
Les choses ont incroyablement évolué ces dernières années. Aucune startup ne peut me dire aujourd’hui qu’elle n’arrive pas à obtenir de financement Early Stage. Ensuite, il est vrai, la situation se corse. Les financements de croissance sont encore très en retard par rapport aux États-Unis. En comparaison européenne, nous rattrapons cependant notre retard.
Au stade du Mid/Late-Stage, les investissements restent souvent timorés en Suisse. A ce stade, on parle souvent de montants très élevés, par exemple dans la biotech. Que faire pour que les investisseurs acceptent de délier les cordons de leur bourse ?
C’est une problématique que nous essayons de résoudre avec notre Growth Fund, destiné aux financements de croissance. Il faut davantage de fonds de ce type en Suisse, afin de garantir que les meilleures entreprises tech locales puissent être financées depuis la Suisse, même quand il s’agit de tours de table très importants.
La puissance d’innovation de la Suisse est souvent louée. Comment analysez-vous la situation actuelle, dans un contexte où les signaux positifs lancés par les startups sont plutôt nombreux ?
Avec deux écoles polytechniques de renommée mondiale, la Suisse offre des conditions optimales. Il s’agit maintenant de faire en sorte que notre force d’innovation profite à la nouvelle génération de créateurs d’entreprise, mais aussi d’assurer le financement des meilleurs d‘entre eux, de l’early stage à la phase de croissance. Si nous y parvenons, nous jouerons enfin dans la cour des grands.
Revenons à vous et au Swiss Ventures Group. Quel est l’avenir du groupe, qui a connu une très forte croissance ces dernières années?
Dans les années qui viennent, nous voulons renforcer encore notre position dans le domaine du capital-risque en Suisse, aussi bien pour les investisseurs que pour les jeunes pousses. Parallèlement, nous allons également nous intéresser davantage à l’Europe.
Biographie
Mike Baur
Swiss Ventures Group
Mike Baur est un investisseur en capital-risque et un entrepreneur suisse. Il a travaillé pendant près de 20 ans dans le secteur de la banque privée avant de commencer son parcours entrepreneurial en 2015, quand il a fondé la Swiss Startup Factory avec Max Meister et Oliver Walzer. C’est ainsi qu’est né le Swiss Ventures Group.
Outre la Swiss Startup Factory, ce groupe comprend aujourd’hui la société d’investissement Serpentine Ventures, BV4 un bureau de Venture Intelligence, Code Law, un cabinet d’avocats pour les startups et Getgoing, qui propose des services de CFO aux startups. Mike est titulaire d’un MBA de l’Université de Rochester, de New York, et d’un Executive MBA de l’Université de Berne.
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Par Andreas Schaffner
Fredy Flury a pris ses fonctions de CEO chez Tavis Capital en mai dernier, après avoir passé 20 ans chez Vontobel. Avec Tavis Capital, il entend désormais offrir une palette élargie de produits dans le domaine des Private Markets et des Liquid Alternatives, sans pour autant abandonner l’ADN de la Maison.
Vous avez rejoint Tavis Capital en mai 2022 en tant que CEO. Quelles raisons ont motivé cette décision ?
Après avoir passé plus de 17 ans chez Vontobel dans l’Investment Banking, je voulais faire quelque chose de différent et partager avec les équipes de Tavis les connaissances acquises ces 30 dernières années dans le domaine des Private Markets, les transmettre à de nouveaux talents.
Qu’avez-vous changé au cours de votre première année chez Tavis Capital ?
Au cours des sept premiers mois, nous avons travaillé sur la nouvelle stratégie et notre nouvelle vision pour la société.
C’est-à-dire ?
Depuis sa création en 2015, Tavis Capital s’est focalisé sur le marché du private debt en Suisse. Nous avons d’abord lancé un fonds luxembourgeois pour le financement mezzanine des PME suisses en collaboration avec différentes caisses de pension, puis nous avons reçu un mandat de Credit Suisse pour le portfolio management du fonds hypothécaire. Mais notre ambition est d’offrir aux clients actuels une palette de produits plus large dans le domaine des private markets et des liquid alternatives, sans pour autant abandonner notre ADN. Chez Tavis Capital, je voulais que la société prenne de l’ampleur et soit plus innovante, avec une structure qui s’appuie sur quatre piliers : private debt, private equity, les digital assets et liquid alternatives.
Quels sont les plus importants ?
Je suis un fervent défenseur d’une stratégie de produits diversifiée. Nous voulons donner aux clients la possibilité de choisir, grâce à ces différents produits, la meilleure solution possible pour eux et pour leur stratégie d’investissement. C’est pourquoi nous nous concentrons sur ces quatre segments.
Comment l’équipe de Tavis est-elle composée aujourd’hui ?
Nous avons le privilège d’avoir toujours deux des partenaires fondateurs dans la société. De nouveaux portfolio managers sont venus renforcer l’équipe dans nos différentes lignes.
Comment voyez-vous les opportunités actuelles dans le domaine des private markets, compte tenu du retournement des taux d’intérêt et de la baisse des prix ?
De manière générale, les marchés sont devenus plus exigeants. Néanmoins, je pense que l’environnement actuel de marché a multiplié les opportunités dans les marchés privés, ce qui devrait entraîner une allocation plus importante dans les portefeuilles. Dans la dette privée, les taux d’intérêt plus élevés rendent à nouveau les choses très intéressantes. De nombreuses opportunités d’investissement sont corrélées à des taux d’intérêt “flottants”. Cela signifie qu’elles suivent le mouvement des taux, en positif comme en négatif. Mais la hausse des taux a aussi pour conséquence que les placements en Private Debt redeviennent plus intéressants que le private equity, car l’écart de rendement attendu se réduit.
Y a-t-il des segments de marché où vous vous attendez à une croissance particulièrement forte ?
Oui. D’abord, il est très probable que l’inflation nous accompagnera encore longtemps. C’est pourquoi les approches dites de ‘Real Return’ seront intéressantes dans les années à venir. Il faut savoir que le profil de rendement des actifs change fondamentalement pendant un régime d’inflation permanente. Dans cette période, qui peut être comparée aux années 1970, les investisseurs ne peuvent pas obtenir de rendements réels positifs par le simple biais d’actions ou d’obligations. Le portefeuille 60/40 traditionnel n’offre donc presque aucune protection contre l’inflation. 2022 en a été un bon exemple. Au final, seules les matières premières ont offert une protection vraiment efficace et liquide contre l’inflation. Cette protection contre l’inflation peut encore être renforcée si l’on évite activement certaines stratégies d’investissement. C’est précisément cette approche axée sur l’alpha de crise que suit Tavis.
Bio
Fredy R. Flury
Tavis Capital
Depuis mai 2022, Fredy Flury est CEO et managing partner chez Tavis Capital, l’un des principaux gestionnaires d’actifs spécialisés dans les Private Markets en Suisse. Fredy Flury affiche plus de 30 ans d’expérience dans les domaines de l’Investment Banking, du Corporate Finance et du Risk Management. Avant de rejoindre Tavis Capital, il a travaillé chez 8FS et a occupé pendant plus de 17 ans des postes à responsabilités dans l’Investment Banking chez Vontobel à Singapour et en Suisse. Auparavant, Fredy Flury a travaillé pour UBS Investment Bank à différents postes, à Zurich et à New York. Il est en outre membre du conseil d’administration de Fedafin, une agence de notation suisse.
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