Agriculture 3.0
Lionel Aeschlimann
Mirabaud Asset Management
«Nous élargissons nos thématiques à l’agritech et à la foodtech »
En partenariat avec Zebra Impact Ventures, Mirabaud Asset Management vient de lancer un nouveau fonds private equity dédié à la transformation des modèles alimentaires mondiaux et à l’émergence de l’agriculture 3.0. Lionel Aeschlimann revient ici sur les grandes lignes du projet.
Dans quel cadre stratégique s’inscrit le partenariat conclu avec Zebra Impact Ventures ?
Depuis cinq ans, Mirabaud Asset Management développe des solutions innovantes et différenciées en matière d’actifs privés. Notre stratégie est de lancer des fonds de private equity sur des thématiques séculaires. Cela nous permet d’investir en direct dans des entreprises souvent inaccessibles autrement, et d’appliquer une approche similaire à celle qui prévaut au sein-même de Mirabaud : la conviction, la responsabilité et l’engagement entrepreneurial sur le long terme.
Nous avons ainsi lancé deux premières stratégies dédiées aux entreprises du luxe puis au monde du lifestyle, ainsi qu’une troisième sur la thématique de la ville durable et de la décarbonation des bâtiments. Via ce nouveau partenariat avec Zebra Impact Ventures, nous élargissons aujourd’hui nos thématiques à l’agritech et à la foodtech. En termes de vision, positionnement stratégique et valeurs, les équipes de Zebra Impact Ventures s’inscrivent parfaitement dans le cadre stratégique que nous nous sommes fixés. Notre rencontre et notre décision de former ensemble un nouveau collectif d’investissement d’impact nous est apparu à tous comme une évidence naturelle.
Quelles solutions voulez-vous proposer avec Zebra au travers de ce partenariat ?
La stratégie d’investissement de ce premier véhicule private equity consacré à l’agritech et à la foodtech traite de thématiques essentielles puisqu’elles visent à accélérer la transformation des modèles alimentaires mondiaux. Il s’agit en quelque sorte d’agriculture 3.0. Nous voulons investir dans des sociétés, actives dans les services aux entreprises et aux fermiers, qui se concentrent sur l’agriculture de précision, la capture de carbone, la nutrition alternative (particulièrement pour l’élevage) et la gestion des déchets agricoles ou d’économie circulaire. Le maître-mot sera celui d’agriculture régénérative. Notre objectif, au moyen d’une stratégie d’impact – qui sera catégorisée en article 9 SFDR – est de délivrer un IRR de l’ordre de 25%. Nous investirons essentiellement en Europe et aux Etats-Unis.
Comment a évolué le pôle Private markets de Mirabaud Asset Management ces dernières années ?
Nous proposons des stratégies thématiques dirigées et gérées par des spécialistes des industries concernées, et non des banquiers ou des financiers. Cette stratégie s’avère très différenciante et convaincante. Nos équipes connaissent en profondeur les secteurs, enjeux et problématiques des entreprises dans lesquelles ils investissent. Elles sont également perçues par nos sociétés cibles comme des alliés à haute valeur ajoutée qui les aident à se développer, à affiner leur stratégie, à améliorer leur qualité d’exécution et à accélérer leur croissance grâce aux connaissances et aux réseaux qu’elles possèdent. Entre ces stratégies et les club deals – en co-investissement ou en direct – que nous proposons depuis cinq ans, nous gérons aujourd’hui environ un milliard en actifs privés.
Quels développements entendez-vous lui donner au cours de ces prochaines années ?
Notre souhait est de poursuivre le développement de cette franchise. Nous lançons en cette fin d’année le deuxième millésime de notre stratégie de promotion immobilière dédiée à la ville durable. L’an prochain, nous envisageons de proposer un second millésime de nos stratégies consacrées à la consommation responsable dans les secteurs premium. Nous allons également continuer à développer notre offre d’investissement direct, en renforçant notamment nos synergies avec notre banque privée, qui a également fortement augmenté ses investissements en actifs privés ces dernières années.
Quelles sont à ce jour les attentes de vos clients dans ce domaine ?
Près des deux tiers de l’économie mondiale est aujourd’hui « logée » dans des entreprises non cotées. Les sociétés attendent de plus en plus avant de lancer leur IPO. Beaucoup de ces sociétés privées connaissent, logiquement, des taux de croissance supérieur à ceux des entreprises cotées. Nos clients attendent de nous que nous leur donnions accès à cet énorme pan de l’économie mondiale, qui non seulement leur offre des rendements à long terme supérieurs, mais également une certaine diversification. Par ailleurs, nos clients sont à la recherche d’investissements qui non seulement génèrent de bonnes performances financières, mais participent aussi à l’économie réelle. En investissant dans des entreprises qui seront les « étoiles » de demain, aux côtés d’entrepreneurs engagés, ils contribueront à accélérer la transition vers une économie plus respectueuse de la planète et de la société.
Lionel Aeschlimann
Mirabaud Asset Management
Avocat au barreau de Genève depuis 1994, Lionel Aeschlimann a rejoint la banque Mirabaud en 2010, en qualité de membre du comité exécutif. Il est associé gérant depuis janvier 2011 et il est devenu responsable de la ligne de métier Asset Management. Avant de rejoindre Mirabaud, il a execrcé en tant qu’ avocat au sein de l’Etude Brunschwig Wittmer à Genève de 1994 à 1999, puis associé à l’Etude Schellenberg Wittmer, Genève et Zürich.
Lionel Aeschlimann est également membre de la Commission Suisse des OPA, ainsi que du conseil de Fondation d’Avenir Suisse. Enfin, il est engagé dans l’animation de la collection d’art contemporain de Mirabaud.
Lionel Aeschlimann
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Peter Schümers
Energy Infrastructure Partners
Le projet : 200 stations de recharge rapide pour véhicules électriques
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Peter Schümers
Energy Infrastructure Partners
Le projet : 200 stations de recharge rapide pour véhicules électriques
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Basé à Zurich, Energy Infrastructure Partners s’est engagé dans la création d’une joint-venture suisse avec Electra, le leader des infrastructures d’e-mobilité. Pour le compte de fonds de pension suisses, EIP gérera une participation de 49,9 % dans cette joint-venture dont le capital initial pourra atteindre 200 millions d’euros. Peter Schümers nous la présente plus en détail.
En quoi consiste ce partenariat avec Electra ?
Accélérer la transition vers la mobilité électrique est une priorité en Suisse. Compte tenu du succès rapide d’Electra sur le marché français et de sa forte croissance sur les marchés internationaux stratégiques, EIP est heureux d’apporter le savoir-faire et les capitaux suisses pour stimuler la croissance de l’entreprise. EIP gérera une participation de 49,9 % dans une joint-venture à long terme basée en Suisse.
A quoi serviront les 200 millions d’euros que vous avez prévu d’investir par le biais de ce partenariat ?
La mission de la joint-venture est d’étendre la base installée de bornes de recharge rapide sur les marchés suisse et autrichien. Nous allons installer 200 stations de recharge rapide au cours des trois prochaines années. Au-delà des sites déjà sécurisés en Suisse, principalement à Genève et à Lausanne, Electra dispose d’un vaste pipeline de sites attractifs dans les centres urbains et périurbains de toute la Suisse. La joint-venture a pour objectif d’installer 100 stations de recharge rapide dans chaque pays d’ici 2026.
Où en est la Suisse sur ce marché des véhicules électriques ?
La Suisse est déjà devenue un terrain d’essai pour l’industrie des véhicules électriques, avec de nouvelles immatriculations de véhicules en 2023, 20% plus élevées que celles de ses voisins comme la France et l’Allemagne, selon les données de l’Association des constructeurs européens d’automobiles. Grâce à un ensemble de mesures appelé “feuille de route pour la mobilité électrique”, le gouvernement suisse soutient les efforts visant à presque tripler le parc de bornes de recharge du pays et à porter la part des véhicules électriques à 50 % de l’ensemble des nouvelles immatriculations d’ici 2025.
Quel est aujourd’hui le périmètre d’activité de EIP ? Quels types d’opérations ciblez-vous plus particulièrement ?
Nous sommes des investisseurs spécialisés dans les actifs énergétiques. Notre focalisation exclusive sur les infrastructures énergétiques nous garantit l’accès à des informations et à des opportunités d’investissement de premier ordre sur le marché de l’énergie. Nous disposons d’une expertise sectorielle, d’un réseau industriel étendu et d’une longue expérience en matière de transactions et de gestion des investissements. Nous sommes ainsi en mesure d’identifier, de sélectionner, de structurer et de gérer des investissements appropriés pour nos clients. Notre stratégie et notre horizon d’investissement s’alignent sur la durée de vie des actifs sous-jacents et génèrent des flux de trésorerie visibles. Avec plus de 5 milliards de francs d’actifs sous gestion, EIP tire parti d’un très large réseau dans ce secteur, de sa vaste expérience dans les transactions internationales et de partenariats étroits avec l’industrie. La base d’investisseurs d’EIP comprend des fonds de pension, des compagnies d’assurance et de grands family offices, qui sont de plus en plus intéressés à contribuer à la sécurité de l’approvisionnement énergétique comme moyen de créer des développements économiques, écologiques et sociaux positifs.
Peter Schümers
Energy Infrastructure Partners
Peter Schümers est associé chez Energy Infrastructure Partners (EIP) et travaille depuis 17 ans dans le domaine des infrastructures énergétiques, en se concentrant dès le début sur le secteur des énergies renouvelables et sur les actifs critiques pour l’approvisionnement. Il a rejoint EIP peu après sa création et a été responsable d’un certain nombre de transactions importantes, dont l’acquisition d’une participation dans Repsol Renovables, la division énergies renouvelables du groupe pétrolier et gazier espagnol Repsol. Peter Schümers est également administrateur de plusieurs sociétés de portefeuille d’EIP en Suisse et à l’étranger. Avant de rejoindre EIP, il a travaillé à Londres et a conseillé des clients dans le cadre de nombreuses transactions M&A liées au secteur des infrastructures.
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L’impact investing est une tendance de fond sur laquelle se focalisent de plus en plus les investisseurs. Basée à Saint-Gall, asc impact se concentre par exemple sur la foresterie en Afrique subsaharienne en collaboration avec des family offices et des gérants indépendants. Christian Winkler, son responsable, en explique l’approche.
Pourquoi misez-vous sur la sylviculture en Afrique subsaharienne?
Notre engagement repose sur un calcul très simple : du côté des besoins, nous constatons une croissance démographique et économique fulgurante dans la région. Parallèlement, il y a localement de moins en moins de forêts exploitables. D’ici 2030, il en résultera un déficit d’approvisionnement annuel de 190 millions de mètres cubes de bois. Du côté de l’offre, il y a l’histoire personnelle de Karl Kirchmayer, le co-fondateur d’asc Impact. Sa famille est active dans la sylviculture depuis des générations. Elle a déjà développé avec succès de grandes exploitations agricoles en Europe de l’Est. En tant que fonds, cela nous place dans une position unique pour exploiter nos projets sur place et en gérer nous-mêmes aussi bien les opportunités que les risques.
Comment procédez-vous à la sélection des projets?
La stratégie d’investissement prévoit la construction d’un portefeuille qui regroupe 20 projets au maximum, principalement axés sur la reforestation. Ces projets sont situés dans différents pays d’Afrique subsaharienne, notamment en Angola, en Éthiopie, au Congo-Brazzaville et en Côte d’Ivoire. 75 à 85 % des surfaces doivent être reboisées. Pour ce faire, nous adoptons une approche “bottom-up”. Nous discutons avec les tribus et les autorités locales et nous nous rendons exclusivement dans les régions où notre engagement est expressément souhaité. Ensuite, nous examinons les surfaces et concluons les contrats nécessaires. En règle générale, nous n’achetons pas de terrains, mais nous les louons à long terme. Le fait que les terres restent en fin de compte en mains locales nous permet d’éviter d’emblée d’éventuels conflits d’intérêts et nous offre en même temps la possibilité de profiter de prix subventionnés. Ainsi, dans notre premier projet, un hectare nous coûte moins de 2 francs par an.
Jusqu’à 25% des terres sont donc utilisées pour l’agriculture. Pourquoi ce choix?
La sylviculture est une activité à cycle long. L’exploitation agricole partielle permet de générer des flux de trésorerie courants et de produire de la nourriture pour la consommation locale. Les terres seront notamment utilisées pour cultiver du maïs, du sorgho, c’est à dire du millet, et du soja.
Vous avez pu convaincre de nombreux family offices, dont certains représentants siègent également au conseil consultatif d’asc impact. Quel discours leur tenez-vous?
Le fonds attire de nombreux family offices grâce à son approche entrepreneuriale. Nous mettons en place nos propres projets et mes partenaires s’installent directement en Afrique. L’un d’entre eux vit déjà depuis un an en Angola. La combinaison des faibles coûts de location et de la forte demande offre une grande sécurité et permet aux family offices de participer à ces grandes tendances que sont l’Afrique et la production primaire. Nous pensons qu’un investissement dans la sylviculture en Afrique permet un type de diversification indépendant des autres régions et classes d’actifs. Les family offices, en particulier, se protègent ainsi contre les risques fondamentaux qui sont également de plus en plus visibles en Europe – l’Ukraine est le mot clé – et en Amérique du Nord – cette fois c’est la division politique qui est le mot clé.
Les risques politiques ne sont pas négligeables. Comment vous protégez-vous contre d’éventuelles baisses de revenus?
C’est précisément une question centrale pour nos investisseurs. Il existe désormais de nombreuses assurances privées et publiques spécialisées qui nous soutiennent dans ce domaine. Tous les investissements que nous effectuons sont assurés par ces assurances, par exemple contre les troubles, l’arbitraire des autorités ou les expropriations. On peut ainsi profiter de la croissance de l’Afrique tout en se protégeant contre l’un des risques qui y sont malheureusement encore liés.
Comment générez-vous de l’impact ?
En dehors du fait que nous séquestrons près de 24 millions de tonnes de CO2 sur une période de 10 ans, nos projets contribuent à d’autres objectifs de développement durable des Nations unies. En plus de promouvoir la croissance économique dans les pays cibles, les projets emploient également un nombre considérable de collaborateurs locaux. Par ailleurs, le bois obtenu réduit la dépendance des régions cibles vis-à-vis du bois importé, tout en remplaçant des matériaux de construction moins durables comme l’acier ou le ciment. Pour résumer, avec un investissement de 1 million de francs suisses, les investisseurs créent environ 750’000 arbres et 35 emplois en dix ans, avec un rendement cible intéressant.
Christian Winkler
asc impact
Christian Winkler est cofondateur et associé gérant d’asc impact, une société indépendante et gérée par ses propriétaires, qui s’occupe principalement d’investissements durables dans l’agriculture et la sylviculture. Avant de rejoindre asc impact, Christian a travaillé pendant environ 12 ans dans le domaine du capital-risque, en tant qu’associé chez b2venture et dans le secteur bancaire au Crédit Suisse. Christian est titulaire d’un double master en gestion d’entreprise et en économie des universités de Maastricht, Rotterdam et CEMS. Il siège également au nouveau chapitre Impact Investing, qui a été créé au sein de la SECA, la Swiss Private Equity& Corporate Finance Association.
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Le transport international de marchandises est en pleine mutation. Durabilité et carburants alternatifs en sont désormais les mots d’ordre. Tenus à des objectifs climatiques plus stricts, armateurs et investisseurs se concentrent à présent sur une nouvelle génération de navires polyvalents. Explications de Patric Käser.
Comment le fret maritime évolue-t-il actuellement à l’échelle mondiale ?
La navigation commerciale a traversé une crise profonde dans les années 2010, période durant laquelle très peu de nouveaux navires ont été immatriculés. Les flottes ont donc vieilli. Avec les bouleversements de la chaîne d’approvisionnement pendant la pandémie, les taux d’affrètement sont remontés à des niveaux qui ont permis de commander de nouveaux navires modernes. C’est notamment le cas des porte-conteneurs, construits et mis en service de manière continue au cours des deux prochaines années. Comme la capacité des chantiers navals mondiaux ont été considérablement réduites pendant la crise du transport maritime, les navires polyvalents – plus petits et plus complexes à produire – doivent passer à la trappe. Il sera difficile de lancer les constructions avant 2026. Pour Briese, la situation est un peu différente. Grâce à notre position de leader mondial, à notre propre département de construction navale et à des relations de longue date avec les chantiers navals, nous travaillons déjà la nouvelle génération de navires polyvalents en Chine.
Il y a un mois, le secteur s’est fixé des objectifs climatiques plus stricts. Comment les interprétez-vous?
La navigation internationale est aujourd’hui responsable d’environ 3% des émissions mondiales de CO2. Il y a deux mois, une stratégie révisée sur les gaz à effet de serre a en effet été adoptée lors de la 80e session du Comité de protection du milieu marin de l’OMI. Elle vise à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre de la navigation internationale. Les nouveaux objectifs comprennent une réduction de 20 % des émissions d’ici 2030, une réduction de 70 % d’ici 2040, et ce par rapport aux niveaux de 2008. L’objectif final est d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. Les nouvelles règles devraient entrer en vigueur à la mi-2027.
Quel en est l’impact pour les compagnies maritimes et les investisseurs?
L’accent est clairement mis sur l’efficacité du carburant, c’est-à-dire la réduction de la consommation et des émissions de CO2. Nos nouvelles constructions permettent d’économiser jusqu’à 40%. Ils peuvent également fonctionner avec du biocarburant alternatif, c’est-à-dire du méthanol. Les capacités de chargement des nouvelles constructions ont été considérablement augmentées.
Pourquoi des navires polyvalents?
Les navires polyvalents peuvent être utilisés de manière flexible, car ils sont souvent équipés de grues pour charges lourdes. Ils transportent toutes sortes de marchandises. Notre flotte, par exemple, transporte des pièces d’infrastructure, comme des têtes de pont, des wagons de chemin de fer, mais aussi des éoliennes et des pales de rotor. Une éolienne sur deux dans le monde est acheminée par nos soins. Et, point important pour les investisseurs, la volatilité des taux de fret dans le secteur de la navigation polyvalente est relativement faible, par rapport surtout au secteur des conteneurs.
Que signifie ce changement pour Briese Schiffart?
Briese Schiffart est une compagnie maritime allemande à capitaux familiaux. Elle est le leader mondial de la navigation polyvalente et possède, avec des investisseurs, la plus grande flotte de navires polyvalents au monde, soit plus de 130 navires. Avec la nouvelle génération de navires polyvalents qui seront mis en service dans le courant de l’année prochaine, nous offrons l’opportunité d’investir dans l’avenir de la navigation polyvalente.
Quelles options proposez-vous aux investisseurs?
Notre offre s’adresse aux investisseurs professionnels. Des investissements directs sont possibles à partir de 200’000 euros, des solutions titrisées et bancables sont également envisageables. Nous visons un horizon d’investissement de 7 à 10 ans, avec des rendements cibles de 9 à 10 % par an. Depuis 1990, Briese Schiffahrt a construit, acheté, exploité et revendu plus de 169 navires, le rendement total moyen est nettement supérieur à 10 % par an.
Patric Käser
Briese Schiffahrt (Suisse)
Patric Käser, économiste d’entreprise de formation, est directeur et cofondateur de Briese Schiffahrt (Schweiz). Il conseille et accompagne les investisseurs professionnels dans leurs participations à des navires de fret de haute mer. Il a travaillé auparavant pendant plus de vingt ans dans la banque d’investissement d’UBS en Suisse et à l’étranger. C’est là qu’il a commencé à se passionner pour le secteur du transport et de l’expédition. Patric Käser est depuis longtemps membre de la commission économique de SPEDLOGSWISS – Association suisse des transitaires et des entreprises de logistique.
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L’économie indienne se porte au mieux. La croissance de son PIB a dépassé les 7% l’an passé et son marché domestique est en pleine expansion. Son secteur private markets profite bien évidemment de cette dynamique, à l’image des opportunités que cible Fidelis, spécialiste growth equity.
Comment les marchés privés indiens se comportent-ils par rapport aux États-Unis ou à l’Europe?
Il existe quelques différences majeures. Le recours à l’effet de levier est considérablement limité en Inde, en raison des contraintes réglementaires et du coût historiquement élevé du capital. Par conséquent, les LBO ne sont pas très répandus en Inde. Les marchés privés indiens sont davantage alimentés par les investissements en venture capital et en growth equity.
La forte croissance intérieure, associée au coût du capital plus élevé qu’en Occident, signifie que les meilleurs GPs se sont concentrés sur les rendements délivrés par la croissance de l’EBITDA et de la profitabilité dans les entreprises de leurs portefeuilles. Dans le modèle occidental, avec un contexte de croissance plus faible et des taux d’intérêt proches de zéro, les GP s’appuient traditionnellement sur l’effet de levier et l’expansion de multiples pour générer des rendements.
Les GP indiens sont habitués à investir dans un environnement de taux d’intérêt plus élevés.
Quel volume a pris le marché du private equiy en Inde?
En Inde, le private equity et le venture capital pèsent actuellement 60 à 70 milliards de dollars par année. Il y a eu un fort ajustement en 2022. Les investissements ont baissé à 62 milliards, par rapport à leur niveau record de 70 milliards en 2021. Cependant, ce marché est si résilient qu’il a dépassé les 60 milliards pour la troisième année consécutive. Ces prochaines années, il devrait afficher une croissance annuelle d’environ 10 %.
Quels sont les secteurs où la demande est la plus forte?
Les secteurs traditionnels tels que les services financiers, l’énergie, les soins de santé et l’industrie manufacturière. Ils ont progressé de près 50 % en 2022 en raison de la vigueur de la demande intérieure, alors que le secteur technologique a plutôt souffert. Dans celui de la consommation, les modèles ayant démontré leur capacité à générer une rentabilité avérée continuent de susciter l’intérêt des investisseurs.
En général, les entreprises qui se concentrent sur la création de valeur à long terme restent attrayantes, puisque l’investissement à l’échelle mondiale se concentre à nouveau sur le pur développement des entreprises.
Comment Fidelis se positionne sur ce marché?
Le boom de la tech en 2021 a entraîné une surallocation dans le capital-risque. Il en a résulté une surabondance de nouveaux fonds VC. Du coup, les afflux de capitaux, indiens ou étrangers, restent pour la plupart inexploités. Il n’y a pas suffisamment de deals intéressants pour les absorber.
Par ailleurs, l’essor du private equity en Inde s’est traduit par des levées de plus en plus importantes. Quand ils dépassent les 500 millions de dollars, les fonds growth equity ont tendance à verser dans le buyout sur le segment des PME.
En tenant compte de cela, Fidelis cherche à lever 250 à 300 millions de dollars US pour continuer à investir dans le growth equity en Inde, une stratégie qui lui a réussi jusqu’à présent. Le growth equity a fait ses preuves, son espace est moins concurrentiel et il génère des TRI qui approchent les 20% sur une base ajustée en dollars. Ses cibles sont des entreprises rentables et à forte croissance, dans les secteurs de la consommation et des services, avec des business models éprouvés et d’excellentes équipes de gestion. Nous n’investissons pas dans les secteurs où il existe une dépendance à l’égard des pouvoirs publics ou des instances réglementaires, ni dans ceux qui laissent transparaitre un possible point de défaillance. Nous accompagnons aussi activement nos entreprises dans leur développement international.
En nouant des relations et en établissant des partenariats avec les entreprises et leur direction, Fidelis est en mesure d’initier des deals exclusifs et d’éviter les surenchères qui pourraient mener à des valorisations exagérées. Cette approche globale nous a permis de générer des rendements solides lors des sorties de portefeuille, tout en évitant certains des écueils qui ont affecté d’autres modèles d’investissement en Inde.
Quelles sont les opportunités clés sur lesquelles vous vous concentrez ?
Nous regardons du côté des services et des biens de consommation qui ont une dimension digitale, dans laquelle Fidelis a fini par acquérir avec le temps une solide expérience. Il s’agit notamment de logiciels de type Saas, de produits de consommation, de marques, de médias numériques et de producteurs de contenus.
Nous suivons aussi des technologies de pointe comme les drones, le segment B2B de la edtech, le marché des aliments et des boissons plus sains, l’univers athleisure, le wellness & lifestyle, ainsi que certaines opportunités intéressantes dans monde du sport.
Anand Krishnan
Fidelis
Anand a 35 ans d’expérience dans les domaines de l’entrepreneuriat, du contrôle, de l’audit interne, de la banque d’investissement et du capital-investissement. Il a travaillé pour JP Morgan Chase en tant que directeur général et a été le CEO de Dubai International Capital, la branche private equity du fonds souverain Dubai Holding. Il a géré des actifs de plus de 5 milliards de dollars réunis dans un portefeuille comprenant notamment de l’aérospatiale, des loisirs, de l’hôtellerie, du sport, de la santé, des biens de consommation, des éditeurs de logiciels, des médias numériques ainsi que du pétrole et du gaz.
Anand a obtenu une licence en commerce à l’Université de Delhi (Inde), un MBA à l’université Fairleigh Dickinson et il est également diplômé de la Harvard Business School.
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Le private equity profite en ce moment des grandes mutations qui impactent l’économie mondiale. Mais il est lui-même l’objet d’importantes transformations. Il doit donc lui-aussi évoluer. Pour Bertrand Rambaud, sa capacité à créer de la valeur dépendra désormais davantage de son engagement dans les entreprises où il investit.
En quoi le changement de cycle sur les marchés change-t-il la donne pour le secteur du private equity ?
Avec la raréfaction de la liquidité, la création de valeur reposera moins sur l’effet de levier. Il y aura toujours des transactions, mais le métier va devoir évoluer. Il devient essentiel aujourd’hui pour des acteurs comme nous de se concentrer davantage sur le développement de projets industriels et d’aider les entreprises que nous finançons à se transformer. En fait, il s’agira moins de financement et plus d’accompagnement. D’où notre volonté de privilégier des participations majoritaires. Nous voulons agir en amont sur la stratégie.
Comment prend forme cet accompagnement lorsque Siparex entre au capital d’une entreprise ?
Dans les MidCaps sur lesquelles nous nous concentrons, les équipes de direction ont beaucoup évolué. Le temps du fondateur omniscient, omniprésent, qui décidait quasiment de tout, est révolu. Le management s’est élargi. Il intègre aujourd’hui des spécialistes ayant des compétences très variées, qui décident eux-aussi de la croissance de l’entreprise. Nous participons donc à cette mise en place, sur le plan RH. Nous apportons également beaucoup dans la transformation digitale. Nous avons constitué un pôle dédié au sein de Siparex pour aider nos entreprises à se pourvoir des meilleures solutions dans ce domaine.
Nous essayons par ailleurs d’élargir le cadre en activant tous les leviers de croissance à notre disposition. Nous avons donc recruté des profils M&A pour mener nos dirigeants sur la voie de la croissance externe. Enfin, nous cherchons à nous impliquer au mieux dans les enjeux ESG. Deux exemples : nous nous assurons que nos entreprises aient des objectifs clairs en termes de décarbonation, et nous veillons aussi à ce que la valeur créée soit redistribuée plus largement entre l’ensemble des salariés.
De manière plus générale, comment se structurent vos différentes lignes de métier ?
Nous adressons le segment des start-up via notre activité venture capital avec une appétence particulière pour la data, la cybersécurité et la deep tech. Nous sommes très spécialisés, comme vous le voyez. Et dans la chaîne du venture-capital, assez étendue, nous nous situons essentiellement sur l’amorçage et le premier tour. La France, la Suisse et l’Allemagne sont des marchés où nous avons un fort ancrage. En Suisse, par exemple, nous accompagnons Apiax, Planetary et Saporo.
A côté du venture-capital, nous sommes bien évidemment très présents sur le segment du private equity. Nous travaillons avec des mid caps – françaises pour la plupart -dont les revenus sont généralement compris entre quelques dizaines de millions et 4 à 500 millions d’euros. Dans le cadre de cette activité, nous intervenons en tant qu’actionnaire majoritaire ou minoritaire de référence.
Enfin, nous intervenons également en private debt avec notre équipe Mezzanine.
Sur quels secteurs êtes-vous plus particulièrement actifs ?
Avant même d’aborder les secteurs, je voudrais insister sur le fait que nous préférons les entreprises qui ont un potentiel de développement suffisamment fort pour envisager une croissance externe. Une fois ce postulat énoncé, près de 40% de nos actifs sont investis dans l’industrie de spécialité, avec une couverture internationale et un volet d’acquisitions en perspective. Nous aimons beaucoup la mobilité, la santé, que ce soit les soins à domicile, les ehpad ou le matériel médical, et quelques positionnements un peu plus thématiques. Je pense par exemple à la transition énergétique. Nous sommes dans le solaire, la récupération de chaleur, l’alimentation des batteries. Nous gérons également un fonds pour EDF dans le domaine du nucléaire. Nous ne cherchons pas forcément des projets ultra-innovants. Nous regardons surtout des entreprises dont les process sont en train de se transformer assez radicalement sous l’effet de grandes mutations.
Vos développements ?
Nous anticipons un mouvement de consolidation dans le secteur et nous voulons en être l’un des éléments moteurs. Un bon nombre de structures ouvrent déjà leur capital et nous regardons plusieurs dossiers. Nous voudrions en profiter pour conforter notre implantation en Europe. L’Italie nous intéresse, tout comme l’Espagne, l’Allemagne et bien sûr la Suisse, un marché sur lequel nous avons déjà tissé des liens.
Nous gérons aujourd’hui 3,5 milliards d’euros et nos ambitions sont de doubler de taille. Nous n’y parviendrons pas si nous nous limitons à une simple croissance organique. La croissance externe nous servira aussi de levier. Siparex dispose de toute façon de la structure et des ressources qui lui permettent d’accueillir et d’intégrer facilement plusieurs équipes.
Bertrand Rambaud
Siparex
Bertrand Rambaud est président de Siparex, l’un des spécialistes français du Venture Capital, depuis 2009. Siparex, qui gère environ 3,5 milliards d’actifs, finance et accompagne les entreprises de la start-up à l’ETI, grâce à ses activités Innovation,Transition Energétique, Entrepreneurs, Redéploiement, Mezzanine, Midcap et ETI. Bertrand Rambaud a débuté dans ce groupe en 1991. En 2002, après un passage de trois ans chez PriceWaterhouseCoopers, il en a été nommé directeur associé puis il a pris en 2005 la direction générale de l’activité Capital-développement / LBO de Sigefi. Bertrand Rambaud est diplômé de l’EM Lyon.
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