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” La logique : nous avons privilégié la croissance cette année “
Après le rapprochement de Zest et de LFG, une véritable powerhouse est en train de voir le jour à Lugano, proposant sous un même toit la gestion de fortune et la gestion d’actifs. Le CEO de LFG, Massimo Borghesi, explique ici la logique qui sous-tend ce rapprochement.
Quelle est la raison des récents mouvements de Zest et de LFG ?
Zest et LFG ont décidé de poursuivre leur route ensemble. Les raisons en sont évidentes. Le monde des gestionnaires de fortune indépendants traverse une phase de bouleversement. Le scénario ressemble de plus en plus à celui qu’ont connu les banques. Les autorités veulent une structure juridique et réglementaire de référence, qui suive les tendances internationales. En dehors du système financier, d’autres types d’interventions législatives, comme le nouveau DPA, impliquent des investissements et des changements considérables, du moins pour ceux qui s’y intéressent sérieusement. La technologie, qui n’a pas visé le secteur financier au cours des deux dernières décennies, entraîne désormais des changements importants dans les processus internes et les services aux clients.
Tout cela entraîne des coûts pour l’entreprise et une pression sur les employés. Nous avons dû choisir entre rester petits et accepter une forte baisse des bénéfices, ou maintenir un environnement de travail soumis à un stress constant, atténuer cet impact sur une structure plus grande et saisir plutôt les opportunités de l’autre côté. Au cours des douze derniers mois, nous avons décidé de fournir des efforts et d’emprunter la deuxième voie. Nos collègues ont joué un rôle fondamental dans cette décision. L’engagement mis en place nous fait entrer dans une nouvelle phase après la période de transition.
Quelle est la logique industrielle de cette démarche ?
Nous voulons faire partie des entreprises leaders de notre branche en Suisse et contribuer au succès de l’ensemble du secteur; nous voulons être un partenaire de référence fiable pour nos clients et nos fournisseurs. Nous prenons soin de nos collaborateurs, qui doivent travailler dans un environnement agréable, serein et motivant. Ce n’est qu’avec des processus efficaces et des collaborateurs satisfaits que nous pourrons satisfaire nos clients actuels et futurs.
Nous parlons d’un processus de consolidation qui a lieu actuellement dans le secteur : Quels sont vos projets dans ce domaine ?
Oui, absolument, mais pas à n’importe quel prix. Devenir plus grand pour devenir plus grand serait suicidaire. Les processus d’agrégation, s’ils ont vraiment lieu et ne relèvent pas seulement du principe de plateforme, sont complexes, longs et coûteux. Ils exercent une pression sur l’ensemble de la structure. La décision de savoir « quand, à quelles conditions et avec qui » doit donc être mûrement réfléchie. Nous sommes toutefois ouverts à l’idée d’examiner chaque possibilité et d’étudier les conditions d’une voie commune avec d’autres compagnons de route. Notre concept de base est que toute personne souhaitant nous parler sera traitée comme un entrepreneur. Nous connaissons les sacrifices et les risques que les propriétaires d’entreprises, même petites, ont dû assumer, et c’est une richesse de compétences et d’expériences que nous voulons mettre en valeur dans une structure comme la nôtre.
Si vous regardez la place financière tessinoise, quelle est la raison de son remarquable succès ?
Le succès est rarement le fruit du hasard. Cette place d’affaires est peuplée de personnes capables, qui ont acquis une expérience intense et consacré leur vie au service des clients. Ils peuvent se mesurer à des acteurs qui opèrent dans de plus grands centres, y compris sur la plan international. Deux facteurs ont été fondamentaux : la succession interminable de difficultés que nos entrepreneurs ont dû surmonter : avantages fiscaux, rapatriements, crises financières mondiales, crises bancaires, modifications des réglementations nationales et internationales. A cela s’ajoutent les crises géopolitiques, le manque de réciprocité dans les relations avec les autres pays, en particulier avec l’Italie, ce qui les a toujours obligés à travailler avec un handicap, une monnaie éternellement forte qui a imposé un processus permanent de gestion des coûts. La place financière tessinoise n’a jamais eu la vie facile au cours des 25 dernières années. Mais cela a permis l’émergence d’une classe d’entrepreneurs de très haut niveau. Librement, selon la devise : ce qui ne te tue pas te rend plus fort.
Et le deuxième facteur ?
Le deuxième facteur, qui peut sembler négatif à première vue, est la centralisation des compétences clés. Cela a entraîné le départ de presque toutes les banques de Lugano, à l’exception de celles dont les bureaux principaux se trouvaient au Tessin. Cette mesure a été une grande erreur de la part des banques. L’intention de réduire les coûts n’a pas été atteinte. En réalité, les coûts n’ont pas baissé. Les relations – désormais décentralisées – se sont retrouvées moins bien servies que par le passé. En outre, les banques ont souvent pensé à remplacer les relations personnelles et personnalisées par des outils technologiques. Les clients se sentaient moins considérés. Les gestionnaires de fortune indépendants ont comblé ce vide avec professionnalisme et excellence, prouvant que la centralisation ne fonctionne pas dans notre secteur.
Biographie
Massimo Borghesi
Massimo Borghesi a plus de vingt ans d’expérience dans la gestion de fortune. Il a commencé comme gestionnaire de fonds dans l’une des plus grandes banques italiennes et s’est spécialisé dans les actions américaines. En Suisse, il a travaillé chez UBS et Julius Baer à Lugano en tant que responsable de l’analyse des actions, directeur du conseil et de la gestion de portefeuille. Il est ensuite devenu CIO dans une entreprise financière de premier plan à Lugano. Il a effectué des études dans le domaine bancaire et financier puis il a suivi une formation de CFA et de Financial Risk Manager.
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