Stratégie

Solutions Investissements

  • Roberto Bartolomei
  • Responsable des ventes de la gamme THEAM Quant
  • BNPP Paribas Global Markets

Les portefeuilles défensifs dans un contexte de hausse des marchés

Les turbulences économiques de l’année dernière ont abouti à l’entrée de nombreux grands marchés boursiers en territoire baissier. La situation n’a pas été différente pour les obligations, les rendements annuels de la plupart des indices étant dans le rouge. Toutefois, ce scénario a permis aux secteurs et aux actifs défensifs de surperformer.  Mais à l’heure où les marchés d’actions entrent en territoire positif, cette approche défensive est-elle toujours la bonne pour les investisseurs?

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Francesco Mandalà

Si les rendements des titres à revenu fixe sont nettement meilleurs qu’il y a deux ans, les attentes des investisseurs sont également plus élevées. Cela signifie qu’une allocation plus importante aux titres à revenu fixe est rarement suffisante pour attirer ou retenir les investisseurs finaux.

Dans ce scénario, les investisseurs désireux de tirer davantage de rendement des actions ont généralement deux options: soit augmenter la part des actions présentant des caractéristiques plus défensives, soit ajouter une composante défensive en achetant des options. Ils peuvent également envisager d’ajouter d’autres titres, tels que des matières premières, à la composition de leurs actifs.

Mais que se passerait-il si vous pouviez combiner toutes ces sources de rendement dans le cadre de stratégies d’investissement transparentes visant à optimiser le rendement du capital alloué?

Le rôle des actions défensives

Les valeurs défensives jouent un certain rôle, mais il y a des limites: non seulement les portefeuilles peuvent se concentrer s’ils sont trop exposés à certains secteurs, mais leur performance peut être affectée par des facteurs macroéconomiques.

Il s’agit d’une menace réelle en cas d’inflation élevée, lorsque les secteurs défensifs ont tendance à souffrir. Les actions à tendance « value » ont tendance à mieux se comporter, mais elles se trouvent souvent dans des secteurs procycliques (finances, énergie, matériaux) qui ne sont clairement pas « défensifs » face aux récessions.

Innovation systématique pour les portefeuilles d’actions défensives

Cette situation appelle une autre approche de la diversification des portefeuilles – une approche qui n’exacerbe pas les risques ou les coûts, où le processus d’investissement en actions peut être construit de manière à transformer un risque purement directionnel en un investissement orienté vers le rendement. Pour ce faire, il est possible d’utiliser les options comme une couverture défensive.

Par exemple, un portefeuille diversifié d’actions sélectionnées sur la base des fondamentaux peut être complété par la vente d’options d’achat à court terme et l’achat d’options de vente à long terme; tandis que les options d’achat visent à améliorer le rendement et à atténuer la volatilité, les options de vente visent à améliorer le rapport risque/rendement de la stratégie, par rapport à un investissement direct dans les actions.

Au-delà des actions

Toutefois, si l’on recherche des rendements supérieurs à ceux des titres à revenu fixe, mais sans le risque de baisse des actions, s’aventurer au-delà des actions devrait être un moyen approprié de construire un portefeuille plus robuste de manière rentable pour tous les climats.

Par exemple, les stratégies de portage de matières premières sont bien connues pour offrir une combinaison défensive de type « Graal », avec des rendements positifs moyens à long terme et une forte performance absolue ou relative pendant les baisses ou les récessions des actions.

Prises isolément dans un portefeuille, elles peuvent être utiles, mais combinées à d’autres stratégies non corrélées, elles peuvent réellement faire passer un portefeuille à la vitesse supérieure.

Préservation du patrimoine à long terme

Les investisseurs souhaitant augmenter les rendements corrigés du risque et obtenir des rendements à long terme proches des indices de référence traditionnels pendant les périodes de crise financière, les stratégies de superposition défensives ont gagné en popularité.

Bien menées, les stratégies les plus robustes devraient viser à produire des rendements à long terme qui ne s’éloignent pas trop des indices de référence traditionnels, tout en réduisant sensiblement la volatilité du portefeuille.

Pour l’instant, les marchés mondiaux restent imprévisibles. Pour ceux qui se concentrent sur la préservation à long terme, sans tolérance pour les périodes de fortes baisses, une certaine allocation aux stratégies défensives sur actions, ou une superposition défensive au portefeuille de base, devrait être judicieuse, que ce soit au sein des actions ou au-delà.

 

Roberto Bartolomei

BNP Paribas Global markets

Roberto Bartolomei dirige l’équipe de vente de THEAM Quant Funds pour BNP Paribas Global Markets. Il a auparavant occupé des postes de spécialiste des ventes et des produits chez Nomura, Morgan Stanley, AMP Asset Management et National Australia Bank entre Londres, Sydney, New York et Milan. Roberto est titulaire d’une licence en gestion des technologies et en économie de l’université de Western Sydney et d’un certificat en gestion des investissements de la CFA Society, au Royaume-Uni.

Partenaire

  • Solutions GFI
  • Andri Bösch
  • Responsable du Desk GFI
  • Vontobel

« Nous avons énormément à apprendre des gérants indépendants ».

Ces dernières années, Vontobel a fortement développé ses activités auprès des gérants indépendants en Suisse. C’est maintenant un nouveau responsable, Andri Bösch, qui reprend la couverture de ce segment avec la volonté clairement exprimée de ne pas dévier de la trajectoire de croissance existante.

Vous avez commencé en mai chez Vontobel. Quelles sont vos premières impressions sur le pôle en charge des GFI ?

Il s’agit d’un segment substantiel pour Vontobel, et je suis enthousiasmé par sa dynamique. L’offre ne comprend pas seulement le domaine de la conservation et de l’exécution : elle s’étend bien au-delà, jusque dans les produits structurés. Je ne suis pas du tout surpris de voir Vontobel en tête des sondages indépendants réalisés auprès des gérants de fortune. Vontobel est considéré comme un véritable partenaire et, grâce à ses sites dans toute la Suisse, la proximité proposée est également très appréciée.

Vous connaissez aussi les services aux tiers-gérants dans d’autres banques et d’autres régions. D’où une question générale : est-il possible de faire cohabiter au sein d’un même établissement une ligne private banking en direct avec les clients et une ligne plus B2B dédiée aux GFI ?

Je suis d’avis que cela fonctionne très bien. Nous le voyons chez Vontobel : nous ne nous considérons pas comme des concurrents internes, mais plutôt comme un ensemble complémentaire. Chez Vontobel, les deux domaines ont d’ailleurs été délibérément réunis sous un même toit. Nous ne fermons pas non plus notre offre de produits aux gestionnaires de fortune externes et nous n’imposons pas de directives en matière de stratégie de placement. Nous nous considérons comme une société d’investissement et souhaitons que beaucoup puissent participer à cette idée. Il est certain que Vontobel différemment par rapport à d’autres banques dépositaires. De plus, grâce aux GFI, nous pouvons apprendre énormément de choses, de la numérisation aux approches de placement. En contrepartie, nous apportons la contribution de nos spécialistes comme par exemple dans le cas des questions de succession.

Où mettez-vous la limite ?

Nous traitons les gestionnaires de fortune d’égal à égal. Cela signifie aussi que nous n’intervenons volontairement pas dans les questions de gouvernance. La stratégie de placement et la politique en matière de compliance sont du seul ressort des GFI. Voici les limites très claires que nous fixons.

Mots clés : conformité et réglementation. Dans ce domaine, beaucoup de choses ont changé depuis le début de l’année pour les gestionnaires de fortune en Suisse. Comment percevez-vous la situation ?

Effectivement, avec la LSFin et la LEFin, ainsi que l’assujettissement des gérants de fortune au nouveau régime de surveillance de la Finma, beaucoup de paramètres ont changé dans le secteur. Nous entendons bien sûr aussi les plaintes concernant l’augmentation des coûts. Mais nous continuons à voir des entreprises très intéressantes qui voient le jour et qui continuent à exister. La consolidation dont on parle tant n’a pas encore commencé à grande échelle.

Qu’en est-il de la contrainte de la taille ? Compte tenu des réglementations et des coûts qui en découlent, les grands gérants de fortune ne sont-ils pas mieux lotis ?

Non, à mon avis, il n’y a pas de contrainte de taille. Nous voyons aussi de petits gérants de fortune qui s’occupent de clients très intéressants et qui font preuve d’un grand professionnalisme. De manière réaliste, les choses vont certainement encore bouger dans les années à venir. Dans ce sens, vous avez raison de parler de consolidation. Cela s’explique par le fait qu’une génération de gérants, qui s’était mise à son compte il y a 30 ans, pense à arrêter. La transition vers une nouvelle génération de clients constituera certainement un défi, et pas seulement pour les gestionnaires de fortune.

Comment la gestion de fortune va-t-elle évoluer, en particulier pour les GFI ?

Ce qui est sûr, c’est que l’approche holistique proposée par les gestionnaires de fortune répondra toujours à une réelle demande. Il y a des clients qui veulent exactement ce modèle de conseil adapté à leurs besoins. Ce sera très vraisemblablement encore le cas pour la prochaine génération de clients.

 

Andri Bösch

Vontobel

Andri Bösch dirige depuis mai le pôle GFI chez Vontobel. Auparavant, il était co-responsable des Global Financial Intermediaries APAC pour l’UBS à Hong Kong. Diplômé en éducation physique, détenteur de la certification CWMA, il a commencé en 2005 en tant qu’interne chez UBS à Zurich. Il est ensuite devenu responsable des services aux tiers-gérants en Suisse, après avoir occupé différents postes dans le domaine du private banking. Parallèlement, Andri Bösch a mené une brillante carrière sur les terrains de floorball. Il a notamment été quatre fois champion suisse et vice-champion du monde avec l’équipe nationale.

Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

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Evaluation

  • Solutions GFI
  • Interview Eric Bissonnier
  • CEO
  • Performance Watcher

« La supervision devient un facteur essentiel d’utilisation »

Performance Watcher, la plateforme qui sert aux gérants à évaluer et comparer la gestion de leurs portefeuilles, a dépassé les 50 milliards d’actifs sous supervision. Une forte croissance qui s’inscrit dans l’air du temps, avec des utilisateurs qui font aujourd’hui un usage plus étendu de la plateforme.

Vous avez franchi plus tôt cette année le seuil des 50 milliards de francs sous supervision. Quels principaux facteurs expliquent la belle croissance de Performance watcher ?

Tout d’abord, le principe de communauté favorise la croissance endogène. Plus il y a de membres, plus ils en attirent d’autres. D’autant que l’adhésion est simple. La seule condition est de bien vouloir contribuer à la communauté, de manière anonyme, en y versant les données de son ou de ses portefeuilles.

Nous ne pouvons occulter LSFin et la professionnalisation qu’elle implique chez les gérants indépendants. Elle joue clairement en faveur de l’objectivisation de la performance et de la transparence, notions fondamentales pour nous. Nous voyons ces facteurs accélérer cette croissance, sachant qu’un programme d’amélioration de nos outils la rendra encore plus attractive et pertinente.

Quel est aujourd’hui le profil de vos utilisateurs ?

La majorité de nos utilisateurs sont des professionnels de l’investissement, essentiellement gérants indépendants, banquiers privés et family officers. Ils utilisent la plateforme afin de comparer et superviser leurs performances. Au sein de ces organisations, par ordre d’importance, les gestionnaires, les responsables clientèle et les superviseurs – CIO, Risk Manager, CCO – sont les plus actifs. Et j’y ajouterai les trustees qui supervisent les flux, les performances et les niveaux de risque dans le cadre d’une gestion déléguée.

Combien en réunissez-vous ? Et combien de portefeuilles sont répertoriés sur la plateforme ?

Nous avons près de 1’300 utilisateurs, pour 32’000 portefeuilles réunis dans notre base. Au total, cela représente 54 milliards de francs d’actifs sous supervision.

Quels sont les principaux services qu’ils utilisent sur la  plateforme ?

La première utilisation est la comparaison de la performance. Notre méthode « Perfomètre » permet de comparer des portefeuilles privés en utilisant leur niveau de risque ex ante, tel que défini avec le client, et la devise de référence. En comparant les performances ajustées du risque à travers ces milliers de portefeuilles nous sommes à même de montrer le chemin de la performance et donc de voir le comportement relatif de la gestion.

Ceci permet au client final et à son gérant de discuter de manière objective de la performance, ce qui est souvent délicat sans référentiel. De plus en plus, la supervision devient un facteur essentiel d’utilisation. Objectiver la performance grâce au risque permet d’identifier très vite les déviations relatives de performance, bien avant les rapports de compliance qui sont typiquement orientés sur des déviations d’allocations. Celles-ci peuvent cacher des prises de risque importantes, que la volatilité relative capture efficacement. Ainsi dans les processus de supervision de risque, devenu obligatoire pour tout gérant, le premier niveau de suivi est assuré par Performance Watcher qui a l’avantage d’être automatisé et indépendant des gestionnaires, une obligation régulatoire. De plus, ces solutions peuvent se mettre en place à un tarif très compétitif qui commence à 200 francs par mois.

Quels axes de développement privilégiez-vous pour ces prochaines années ?

Pour rappel notre mission est de donner à tous la transparence sur la qualité des performances des portefeuilles gérés, de manière sécurisée, simple et pertinente, en totale indépendance. Nos développements sont donc cohérents avec cette vision. À court terme, nous avons des processus d’amélioration continue qui se concentrent en ce moment sur la présentation et la méthode de calcul de notre outil de comparaison de base, le Perfomètre.

À moyen terme nous travaillons sur application BtoB afin de faciliter encore l’agrégation, la comparaison, le reporting et l’analyse de la performance. En effet le retour de nos clients professionnels est que nos données et notre méthode de comparaison sont puissantes et pertinentes, mais la capacité d’analyse sur de longues périodes et des échantillons larges est plus limitée. De mêmes un jeu de statistiques allant au-delà de la performance et du risque sont nécessaires, comme la volatilité à la baisse, les drawdowns et les ratios afférents doivent être intégrés. De fait nous développons une application en ligne plus moderne et dynamique, qui sera testée par nos clients d’ici à la fin de l’année avec une mise en production au premier trimestre.

 

Eric Bissonnier

Performance Watcher

 

Eric Bissonnier est CEO de Performance Watcher depuis l’an passé. Il a commencé sa carrière en 1992 pour Chase Manhattan Private Bank à Genève et New York. En 1998, il s’est joint à la société de multi-gestion alternative EIM dont il est devenu CIO en 2002. Il est resté en poste chez Gottex et LumX Asset Management, sociétés qui ont succédé à EIM, jusqu’en 2019. Il a joué un rôle déterminant dans le développement de la fintech LumRisk, une spinoff d’EIM spécialisée dans la gestion des risques. Eric possède la certification CFA et il est titulaire d’un Mastère en économie obtenu à l’Université de Genève.

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Set-Up

  • Solutions Digitales
  • Dimitri Petruschenko
  • Managing Partner
  • EAM.Technology

« Les gestionnaires de fortune doivent avoir une perspective et une stratégie à long terme »

Depuis cette année, les gérants de fortune indépendants en Suisse doivent exercer leurs activités sous le couvert de la licence délivrée par la FINMA. Les questions stratégiques et opérationnelles sont revenues ainsi au premier plan. Elles déterminent d’ailleurs le rôle que doit jouer désormais la technologie dans l’arsenal des GFI, comme l’explique Dimitri Petruschenko.

Dans quelle mesure les exigences technologiques pèsent-elles sur les prestataires de services financiers ?

En principe, je considère la technologie comme un outil qui permet d’encourager l’innovation, d’agir plus rapidement sur le marché, de gagner des clients, de les fidéliser, d’améliorer la qualité et de gérer efficacement les risques. Le secteur des gérants indépendants n’échappera donc pas à la transformation numérique de la société. Les grandes banques, les petites banques, les grandes entreprises et les PME investissent toutes dans la technologie pour se transformer. Dans ce contexte, il est important d’avoir une perspective et une stratégie à long terme.

Quelles sont les questions prioritaires ?

Chaque gestionnaire de fortune indépendant devra, à son propre rythme, se livrer aux réflexions fondamentales suivantes : quelles sont les fonctions différenciantes qui doivent être prises en charge en interne par des collaborateurs dédiés afin de garantir le positionnement et la fidélité des clients ? Quels processus faut-il standardiser et automatiser afin de diminuer les tâches répétitives, réduire les risques et améliorer l’efficacité ainsi que la qualité des données ?

Quelles sont les exigences en matière de technologie que la nouvelle génération de clients impose aux gestionnaires de fortune ?

La nouvelle génération de clients attend une intégration transparente de la technologie dans le processus de conseil, ce qui inclut des plateformes et des applications numériques qui permettent d’accéder facilement aux informations et aux services réclamés. Ils souhaitent obtenir à tout moment et sur différents terminaux à un reporting complet afin de mieux suivre leurs placements et l’évolution de leur portefeuille. Et ils attendent des offres et des services personnalisés, basés sur leurs besoins et préférences individuels…

Quand vous regardez les prestataires IT, comment voyez-vous le marché évoluer?

Il présente à la fois un côté stable et un côté dynamique. Dans le domaine des applications de base telles que les systèmes de gestion de portefeuille, les leaders du marché ont une position forte et devraient rester en tête, ce qui garantit une certaine stabilité. Pour ces éditeurs de PMS, l’accent est plutôt mis sur le développement et l’ouverture de leurs solutions établies. Les gestionnaires de fortune exigent à juste titre de leurs fournisseurs une expérience client individuelle et la possibilité de connecter d’autres outils figurant dans l’écosystème. En revanche, le marché des outils offrant des fonctionnalités complémentaires spécifiques telles que KYC, CRM, reporting, messagerie, facturation & gestion des frais, gestion des dépenses, se développe en ce moment de manière plus dynamique.

Quels processus peuvent être numérisés et éventuellement même externalisés dans le domaine de la gestion de fortune ?

De nombreux processus peuvent être de plus en plus numérisés, voire externalisés. Il existe un grand potentiel de numérisation dans le domaine de la gestion des données bancaires et des justificatifs ainsi que dans celui de la productivité des bureaux, où de nombreuses tâches répétitives sont encore effectuées manuellement. Mais il n’y a pas d’approche « one-size-fits-all ». Un GFI devrait donc évaluer ce qui correspond le mieux à sa stratégie et à sa culture d’entreprise. La décision dépend également de l’ADN propre à chaque société de gestion.

 

Dimitri Petruschenko

EAM.Technology

Dimitri Petruschenko est co-fondateur et associé gérant de EAM.Technology. Il a 15 ans d’expérience dans l’environnement technologique du secteur financier, en particulier dans les domaines des banques privées, des gestionnaires de fortune indépendants et des family offices. Avant de fonder EAM.Technology, il a occupé des postes de direction chez des fournisseurs suisses de solutions logicielles destinées aux secteurs du wealth management et de l’asset management.

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    Tendance

    • Solutions GFI
    • Interview Patrick Müller
    • CEO
    • Zwei Wealth

    Le déplacement des grandes fortunes vers les GFI et les family offices

    Le rapport de transparence assemblée par Zwei Wealth met en évidence les tendances qui se dégagent aujourd’hui dans la gestion de fortune. Il en ressort que les clients fortunés sont de plus en plus enclins à se tourner vers des gérants indépendants ou des family offices. Patrick Müller en donne les raisons et revient par ailleurs sur le label de qualité qu’il souhaite introduire dans le monde du wealth management.

    Quelles tendances voyez-vous se dessiner en ce moment dans le wealth management ?

    Nous assistons clairement à un déplacement des modèles. Celui du private banking domine encore. Mais pour les moyennes et très grandes fortunes, celui de la banque privée perd en importance. On assiste en fait à un glissement du modèle de banquier privée vers celui de gestionnaires de fortune indépendants et de family/wealth offices.

    Quelles en sont les raisons ?

    Elles sont multiples. Tout d’abord, nous remarquons que le client veut disposer davantage d’éléments de comparaison dans ses choix de prestataires. Nous le soutenons en ce sens. Ensuite, les exigences des clients évoluent forcément et nécessitent des solutions fortement individualisées. Il suffit de penser aux structures des entreprises et à la taille des familles qui se cachent derrière les fortunes concernées. Enfin, nous constatons aussi que de nombreux clients sont de plus en plus insatisfaits de l’encadrement. J’appelle un chat un chat : La situation dans les banques privées est souvent décrite comme chaotique. Je pense par exemple aux changements fréquents de conseillers et à la surabondance de formulaires.

    Qu’en est-il dans le domaine des placements ?

    Nous venons d’un environnement de taux bas qui a permis pendant des années de très bons rendements dans le domaine des actions. Le retournement des taux d’intérêt a d’abord provoqué une certaine incertitude. Dans les modèles, la répartition classique entre les classes d’actifs cash, obligations et actions prédomine. On remarque par ailleurs qu’il est possible d’obtenir des rendements satisfaisants sans avoir à investir dans des sous-classes alternatives, ou plus exotiques.

    Vous lancez un nouveau label, le Provider Rating. Pour quelles raisons ?

    Il n’existe aujourd’hui aucun label de qualité indépendant pour la gestion de portefeuille, qu’il s’agisse de banques ou de gestionnaires de fortune. Avec le Provider Rating, nous introduisons cette dimension. Ce label est également un critère d’admission pour que nous puissions intégrer un gestionnaire de fortune dans notre base de données. Le rating se base sur une méthodologie développée au cours des huit dernières années. Nous évaluons, entre autres, la qualité du service, le nombre de collaborateurs, la taille, mais aussi des questions clés telles que les stratégies de placement.

    Parlons encore des coûts. Voyez-vous là-aussi se dégager une évolution marquante vers la transparence?

    Il semble que ce soit le cas à première vue. De nombreux prestataires utilisent effectivement ce que l’on appelle des « all-in fees » ou des « flat fees ». Mais on constate aussi, assez régulièrement, que de nombreux modèles comportent des frais cachés presque aussi élevés que les « flat fees ». Il peut s’agir de frais liés aux produits. Les clients ont donc tout intérêt à vouloir faire des comparaisons.

     

    Patrick Müller

    Zwei Wealth

    Patrick Müller est directeur et membre du conseil d’administration de Zwei Wealth, une entreprise fondée en 2014 avec Klaus Wellershoff. Aujourd’hui, Zwei Wealth se présente comme un écosystème dédié à la gestion de fortune, qui agit de manière indépendante par rapport aux banques et aux gérants.  Patrick Müller a occupé auparavant différentes fonctions dirigeantes dans le secteur financier, notamment chez Credit Suisse et UBS. Il est titulaire d’un master de l’université de Saint-Gall.

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