Evolution

Solutions Digitales

  • Pierre-Alexandre Rousselot
  • CEO
  • KeeSystem

KeeSense 7.0 : technologie et UX au service de la performance

La fintech KeeSystem, vient de sortir la dernière version de KeeSense, son logiciel de gestion de portefeuille. Lancé voilà quinze ans, le PMS en est désormais à sa septième évolution, avec l’accent mis cette fois sur le design, l’ergonomie et l’efficacité.

Pour mettre au point cette nouvelle version de KeeSense, sur quels objectifs vous êtes-vous concentrés ?

Dans le secteur de la tech, il faut sans cesse innover pour répondre aux besoins des utilisateurs et à la façon dont ils se renouvellent. Avec KeeSense, depuis quinze ans que le logiciel existe, nous avons toujours cherché à simplifier le quotidien des gérants indépendants. Aujourd’hui, la dernière version s’inscrit toujours dans cette logique, et elle prend en compte également les nouvelles exigences auxquelles sont tenus les GFI depuis la mise en application des nouvelles réglementations en début d’année.

Plus concrètement, nous avons vraiment mis l’accent sur le design, l’esthétique et l’ergonomie. Nous nous sommes par exemple beaucoup inspiré des sciences cognitives pour présenter des information complexes de la manière la plus simple, la plus abordable possible. Un pms, c’est compliqué ; la compliance, c’est compliqué ; la gestion de fortune dans son ensemble, c’est compliqué ! Pour les GFI, les process sont assez lourds. Avec KeeSense 7.0, nous avons donc voulu développer des solutions rapides, efficaces, simples, intuitives. Nous nous sommes vraiment concentrés là-dessus.

A notre manière, nous essayé de redéfinir les frontières du wealth management. L’interface a été pensée pour engager l’utilisateur. Nous avons créé par exemple une fonctionnalité, « Snapshot », afin que les GFI aient une une vision complète sur la gestion de leur portefeuille et que les processus décisionnels soient plus fluides.

Combien de temps avez-vous mis pour développer cette septième version de KeeSystem ?

Il nous a fallu un plus de neuf mois, avec une phase de recherche et, bien évidemment, une phase de test avec nos utilisateurs. Nous avons mis en place par exemple des outils de Eye Tracking pour bien comprendre où les regards se portent, avec parfois des résultats assez surprenants. Editer un logiciel comme le nôtre, mettre la bonne info au bon endroit, c’est quasiment un travail d’architecte. Il faut être à la fois très créatif très précis. Très créatif quand il faut réfléchir aux différentes façons d’utiliser les nouvelles technologies pour faciliter le quotidien des gérants. Très précis quand il s’agit de conceptualiser des tableaux de bord dynamiques qui garantissent des flux d’informations constant et fiable, en connexion avec de multiples banques dépositaires. La v.7 de KeeSense est plus qu’une mise à jour. Elle a été pensée dès le départ pour optimiser chaque aspect des opérations courantes, depuis la consolidation jusqu’au reporting.

Quels enseignements avez-vous tirés de la phase de test ?

Elles nous ont surtout permis de valider les idées que nous avions définies en amont, et d’assurer ensuite différents réglages selon les retours obtenus. Ces tests grandeur-nature sont forcément très importants. Nous avons aujourd’hui un peu plus de 300 utilisateurs. 70% d’entre eux utilisent KeeSense au moins quatre heures par jour ! Il était impératif qu’ils puissent nous faire part de leurs réactions. Nous ne pouvons fonctionner qu’en plaçant le client au centre de nos équations.

Par ailleurs, le secteur de la gestion de fortune s’apparente pour moi à l’univers du luxe. Dans le monde du luxe, il est impensable de présenter sur le marché une voiture, une montre ou un meuble qui présente un quelconque défaut aussi anodin soit-il. Nous avons cette même rigueur, ce même souci lorsque nous éditons nos logiciels. Nous sommes très stricts sur la qualité du produit final.

Pierre-Alexandre Rousselot

KeeSystem

Associé fondateur de KeeSystem, Pierre-Alexandre Rousselot en assume les fonctions de directeur général, plus particulièrement responsable de la stratégie globale et du développement commercial. Après des études en informatique, il s’est spécialisé dans le développement de logiciels appliqués à la gestion d’actifs. C’est ainsi qu’il a pu créer KeeSystem avec Frédéric Gérault et développer KeeSense, solution globale qui permet aux gérants de fortune, aux family offices et aux banques privées de gérer l’ensemble des fonctions stratégiques d’une société de gestion. KeeSystem est aujourd’hui présente à Genève, à Monaco et au Luxembourg.

    Vous aimerez aussi

    SOLUTIONS EAM
    Cadrage

    Cadrage

    Petra Kordosova
    Telomere Capital
    «Nous voulions disposer d’outils, de systèmes et de processus très rigoureux»

    Sphere

    The Swiss Financial Arena

    Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

    A la loupe

    Solutions Investissements

    • Interview Kathleen Gailliot
    • Responsable de la Recherche, Small & Mid Caps européennes
    • Kepler Cheuvreux

    « Les Small & Mid Caps présentent plusieurs aspects structurellement attractifs » 

    Malmenées ces deux dernières années, les petites et moyennes capitalisations européennes semblent enfin retrouver des couleurs. Servies par des valorisations très basses, ces valeurs devraient pouvoir à nouveau profiter des spécificités qui font leur force.

    Francesco Mandalà

    Quels sentiments vous inspirent les valorisations actuelles des Small & Mid Caps européennes ?

    D’abord, elles sont très basses et, ensuite, elles proposent aujourd’hui d’excellents points d’entrée. Entre décembre 2021 et fin juin 2023, elles ont perdu 22 % par rapport au Large Caps. Les conséquences de la guerre en Ukraine ont bien évidemment pesé sur elles. Les Small & Mid Caps ont par nature une orientation plus domestique que les Large Caps. Le chiffre d’affaires qu’elles réalisent en Europe est de l’ordre de 60%, contre 40% pour les Large Caps. Les investisseurs ont donc été particulièrement sensibles à l’accroissement des risques géopolitiques en zone euro. La dégradation des Small & Mid Caps ces deux dernières années est du même ordre qu’au moment de la crise financière. Elles avaient alors sous-performé les Large Caps de 24% entre fin 2007 et fin 2008.

    Certains secteurs ont-ils échappé à la récente correction ?

    Dans l’ensemble, non. Certaines capitalisations ont été plus impactées. Les Small Caps, qui se situent sous le milliard d’euros en termes de capitalisation boursière, ont souffert du « flight to liquidity » qui a suivi le crash de la Silicon Bank Valley en début d’année. Les investisseurs ont préféré éviter pour un temps les titres dont le volume traité journalier est faible. La barre d’un million d’euros est le plus souvent le seuil minimal que se fixent les investisseurs All Caps.

    Le deuxième semestre 2023 vous paraît-il plus favorable aux Small & Mid Caps européennes ?

    Oui, le mouvement semble s’être engagé en juillet. Nous avions déjà vu une amorce de reprise en début d’année mais elle a vite été douchée par la crise de liquidité due à la chute de SVB. En janvier, les Small & Mid avaient surperformé les Large de 7%. Le point d’inflexion semble avoir été franchi et le rebond devrait se poursuivre alors que les valorisations restent encore très basses, comme en témoigne le price-to-book, où les Small & Mids se négocient avec une décote de 20%.

    Si les MidCaps ont commencé à rebondir, les Small Caps restent encore délaissées et affichent toujours des valorisations très décotées. Au premier semestre, beaucoup de retraits ont été effectués dans cette catégorie et les flux sont en train de se rééquilibrer.

    Ce qui plaide également pour le rétablissement des Small & Mid Caps en Europe, c’est la volonté des gérants All-Caps de revenir sur des dossiers qui sont plus limités en taille, mais qui ont l’avantage de générer de l’alpha dans les phases de reprise de marchés. Dans un contexte international, il faut souligner également que Small & Mid Caps européennes se traitent à une forte décote comparée à leurs homologues américaines. Cette décote, en price-to-book value est de l’ordre de près de 40%, soit plus du double de leur décote habituelle !

    Par quelles tendances les Small & Mid caps peuvent- elles aussi se laisser porter aujourd’hui ?

    Avant même d’en venir aux tendances, autant rappeler que les Small & Mid Caps présentent plusieurs aspects structurellement attractifs : leur exposition domestique, leur pouvoir de fixation des prix et leur rythme de croissance. A cela s’ajoute le faible suivi qui permet de jouer des inefficiences de marché pour générer de l’alpha.

    Pour ce qui est des tendances, il est vrai que les Small & Mid Caps profitent de l’importance grandissante que prennent les thématiques dans les stratégies d’investissement. Pour les gérants qui souhaitent exploiter un thème en particulier – hydrogène, captage du carbone, digital … – les Small & Mids offrent des pistes intéressantes car elles contiennent de nombreux « pure players ».

    A terme, il va enfin falloir prendre en compte leur dimension ESG. Nous trouvons beaucoup de ces valeurs appelées ESG-Improvers dans les rangs des Small & Mids. Ce sont des entreprises qui ont un impact positif, mais manquent de ressources pour structurer leur communication ESG, à l’inverse des Large Caps. Sous l’effet des évolutions règlementaires, cette communication s’améliorera fortement dans les années à venir, ce qui devrait entrainer le relèvement de certaines recommandations et donc attirer plus d’investisseurs ESG sur la catégorie.

    Kathleen Gailliot

    Kepler Cheuvreux

    Kathleen Gailliot dirige la recherche sur les petites et moyennes capitalisations européennes chez Kepler Cheuvreux. L’univers SMID englobe environ 700 valeurs, ayant une capitalisation boursière inférieure à 5 milliards d’euros. Elle est responsable également de la « SMID Selected List » européenne et d’autres rapports thématiques. Avant de rejoindre Kepler Cheuvreux en 2018, elle a travaillé chez Natixis pendant huit ans. Elle a débuté en tant qu’analyste Auto puis a couvert les SMID françaises, actives principalement dans les biens d’équipement et les services aux entreprises. Kathleen est diplômée de Grenoble Ecole de Management et de l’Aston Business School.

    E-mobilité

     

    • Solutions Real Assets
    • Interview Peter Schümers
    • Associé
    • Energy Infrastructure Partners

    Le projet : 200 stations de recharge rapide pour véhicules électriques

    Basé à Zurich, Energy Infrastructure Partners s’est engagé dans la création d’une joint-venture suisse avec Electra, le leader des infrastructures d’e-mobilité. Pour le compte de fonds de pension suisses, EIP gérera une participation de 49,9 % dans cette joint-venture dont le capital initial pourra atteindre 200 millions d’euros. Peter Schümers nous la présente plus en détail.

    En quoi consiste ce partenariat avec Electra ?

    Accélérer la transition vers la mobilité électrique est une priorité en Suisse. Compte tenu du succès rapide d’Electra sur le marché français et de sa forte croissance sur les marchés internationaux stratégiques, EIP est heureux d’apporter le savoir-faire et les capitaux suisses pour stimuler la croissance de l’entreprise. EIP gérera une participation de 49,9 % dans une joint-venture à long terme basée en Suisse.

    A quoi serviront les 200 millions d’euros que vous avez prévu d’investir par le biais de ce partenariat ?

    La mission de la joint-venture est d’étendre la base installée de bornes de recharge rapide sur les marchés suisse et autrichien. Nous allons installer 200 stations de recharge rapide au cours des trois prochaines années. Au-delà des sites déjà sécurisés en Suisse, principalement à Genève et à Lausanne, Electra dispose d’un vaste pipeline de sites attractifs dans les centres urbains et périurbains de toute la Suisse. La joint-venture a pour objectif d’installer 100 stations de recharge rapide dans chaque pays d’ici 2026.

    Où en est la Suisse sur ce marché des véhicules électriques ?

    La Suisse est déjà devenue un terrain d’essai pour l’industrie des véhicules électriques, avec de nouvelles immatriculations de véhicules en 2023, 20% plus élevées que celles de ses voisins comme la France et l’Allemagne, selon les données de l’Association des constructeurs européens d’automobiles. Grâce à un ensemble de mesures appelé « feuille de route pour la mobilité électrique », le gouvernement suisse soutient les efforts visant à presque tripler le parc de bornes de recharge du pays et à porter la part des véhicules électriques à 50 % de l’ensemble des nouvelles immatriculations d’ici 2025.

    Quel est aujourd’hui le périmètre d’activité de EIP ? Quels types d’opérations ciblez-vous plus particulièrement ?

    Nous sommes des investisseurs spécialisés dans les actifs énergétiques. Notre focalisation exclusive sur les infrastructures énergétiques nous garantit l’accès à des informations et à des opportunités d’investissement de premier ordre sur le marché de l’énergie.  Nous disposons d’une expertise sectorielle, d’un réseau industriel étendu et d’une longue expérience en matière de transactions et de gestion des investissements. Nous sommes ainsi en mesure d’identifier, de sélectionner, de structurer et de gérer des investissements appropriés pour nos clients. Notre stratégie et notre horizon d’investissement s’alignent sur la durée de vie des actifs sous-jacents et génèrent des flux de trésorerie visibles. Avec plus de 5 milliards de francs d’actifs sous gestion, EIP tire parti d’un très large réseau dans ce secteur, de sa vaste expérience dans les transactions internationales et de partenariats étroits avec l’industrie. La base d’investisseurs d’EIP comprend des fonds de pension, des compagnies d’assurance et de grands family offices, qui sont de plus en plus intéressés à contribuer à la sécurité de l’approvisionnement énergétique comme moyen de créer des développements économiques, écologiques et sociaux positifs.

    Peter Schümers 

    Energy Infrastructure Partners

    Peter Schümers est associé chez Energy Infrastructure Partners (EIP) et travaille depuis 17 ans dans le domaine des infrastructures énergétiques, en se concentrant dès le début sur le secteur des énergies renouvelables et sur les actifs critiques pour l’approvisionnement. Il a rejoint EIP peu après sa création et a été responsable d’un certain nombre de transactions importantes, dont l’acquisition d’une participation dans Repsol Renovables, la division énergies renouvelables du groupe pétrolier et gazier espagnol Repsol. Peter Schümers est également administrateur de plusieurs sociétés de portefeuille d’EIP en Suisse et à l’étranger. Avant de rejoindre EIP, il a travaillé à Londres et a conseillé des clients dans le cadre de nombreuses transactions M&A liées au secteur des infrastructures.

      Vous aimerez aussi

      Sphere

      The Swiss Financial Arena

      Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

      Planet B

       

      • Solutions Real Assets
      • Interview Christian Winkler
      • Managing partner
      • asc impact

      Impact investing et génération de rendement : l’alliage prend

      L’impact investing est une tendance de fond sur laquelle se focalisent de plus en plus les investisseurs. Basée à Saint-Gall, asc impact se concentre par exemple sur la foresterie en Afrique subsaharienne en collaboration avec des family offices et des gérants indépendants. Christian Winkler, son responsable, en explique l’approche.

      Pourquoi misez-vous sur la sylviculture en Afrique subsaharienne?

      Notre engagement repose sur un calcul très simple : du côté des besoins, nous constatons une croissance démographique et économique fulgurante dans la région. Parallèlement, il y a localement de moins en moins de forêts exploitables. D’ici 2030, il en résultera un déficit d’approvisionnement annuel de 190 millions de mètres cubes de bois. Du côté de l’offre, il y a l’histoire personnelle de Karl Kirchmayer, le co-fondateur d’asc Impact. Sa famille est active dans la sylviculture depuis des générations. Elle a déjà développé avec succès de grandes exploitations agricoles en Europe de l’Est. En tant que fonds, cela nous place dans une position unique pour exploiter nos projets sur place et en gérer nous-mêmes aussi bien les opportunités que les risques.

      Comment procédez-vous à la sélection des projets?

      La stratégie d’investissement prévoit la construction d’un portefeuille qui regroupe 20 projets au maximum, principalement axés sur la reforestation. Ces projets sont situés dans différents pays d’Afrique subsaharienne, notamment en Angola, en Éthiopie, au Congo-Brazzaville et en Côte d’Ivoire. 75 à 85 % des surfaces doivent être reboisées. Pour ce faire, nous adoptons une approche « bottom-up ». Nous discutons avec les tribus et les autorités locales et nous nous rendons exclusivement dans les régions où notre engagement est expressément souhaité. Ensuite, nous examinons les surfaces et concluons les contrats nécessaires. En règle générale, nous n’achetons pas de terrains, mais nous les louons à long terme. Le fait que les terres restent en fin de compte en mains locales nous permet d’éviter d’emblée d’éventuels conflits d’intérêts et nous offre en même temps la possibilité de profiter de prix subventionnés. Ainsi, dans notre premier projet, un hectare nous coûte moins de 2 francs par an.

      Jusqu’à 25% des terres sont donc utilisées pour l’agriculture. Pourquoi ce choix?

      La sylviculture est une activité à cycle long. L’exploitation agricole partielle permet de générer des flux de trésorerie courants et de produire de la nourriture pour la consommation locale. Les terres seront notamment utilisées pour cultiver du maïs, du sorgho, c’est à dire du millet, et du soja.

      Vous avez pu convaincre de nombreux family offices, dont certains représentants siègent également au conseil consultatif d’asc impact. Quel discours leur tenez-vous?

      Le fonds attire de nombreux family offices grâce à son approche entrepreneuriale. Nous mettons en place nos propres projets et mes partenaires s’installent directement en Afrique. L’un d’entre eux vit déjà depuis un an en Angola. La combinaison des faibles coûts de location et de la forte demande offre une grande sécurité et permet aux family offices de participer à ces grandes tendances que sont l’Afrique et la production primaire. Nous pensons qu’un investissement dans la sylviculture en Afrique permet un type de diversification indépendant des autres régions et classes d’actifs. Les family offices, en particulier, se protègent ainsi contre les risques fondamentaux qui sont également de plus en plus visibles en Europe – l’Ukraine est le mot clé – et en Amérique du Nord – cette fois c’est la division politique qui est le mot clé.

      Les risques politiques ne sont pas négligeables. Comment vous protégez-vous contre d’éventuelles baisses de revenus?

      C’est précisément une question centrale pour nos investisseurs. Il existe désormais de nombreuses assurances privées et publiques spécialisées qui nous soutiennent dans ce domaine. Tous les investissements que nous effectuons sont assurés par ces assurances, par exemple contre les troubles, l’arbitraire des autorités ou les expropriations. On peut ainsi profiter de la croissance de l’Afrique tout en se protégeant contre l’un des risques qui y sont malheureusement encore liés.

      Comment générez-vous de l’impact ?

      En dehors du fait que nous séquestrons près de 24 millions de tonnes de CO2 sur une période de 10 ans, nos projets contribuent à d’autres objectifs de développement durable des Nations unies. En plus de promouvoir la croissance économique dans les pays cibles, les projets emploient également un nombre considérable de collaborateurs locaux. Par ailleurs, le bois obtenu réduit la dépendance des régions cibles vis-à-vis du bois importé, tout en remplaçant des matériaux de construction moins durables comme l’acier ou le ciment. Pour résumer, avec un investissement de 1 million de francs suisses, les investisseurs créent environ 750’000 arbres et 35 emplois en dix ans, avec un rendement cible intéressant.

       

      Christian Winkler

      asc impact

      Christian Winkler est cofondateur et associé gérant d’asc impact, une société indépendante et gérée par ses propriétaires, qui s’occupe principalement d’investissements durables dans l’agriculture et la sylviculture. Avant de rejoindre asc impact, Christian a travaillé pendant environ 12 ans dans le domaine du capital-risque, en tant qu’associé chez b2venture et dans le secteur bancaire au Crédit Suisse. Christian est titulaire d’un double master en gestion d’entreprise et en économie des universités de Maastricht, Rotterdam et CEMS. Il siège également au nouveau chapitre Impact Investing, qui a été créé au sein de la SECA, la Swiss Private Equity& Corporate Finance Association.

       

        Vous aimerez aussi

        Sphere

        The Swiss Financial Arena

        Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

        Sextant

         

        • Solutions Real Assets
        • Interview Patric Käser
        • Directeur général
        • Briese Schiffahrt (Suisse)

        Le moment d’investir dans le transport durable de marchandises

        Le transport international de marchandises est en pleine mutation. Durabilité et carburants alternatifs en sont désormais les mots d’ordre. Tenus à des objectifs climatiques plus stricts, armateurs et investisseurs se concentrent à présent sur une nouvelle génération de navires polyvalents. Explications de Patric Käser.

        Comment le fret maritime évolue-t-il actuellement à l’échelle mondiale ?

        La navigation commerciale a traversé une crise profonde dans les années 2010, période durant laquelle très peu de nouveaux navires ont été immatriculés. Les flottes ont donc vieilli. Avec les bouleversements de la chaîne d’approvisionnement pendant la pandémie, les taux d’affrètement sont remontés à des niveaux qui ont permis de commander de nouveaux navires modernes. C’est notamment le cas des porte-conteneurs, construits et mis en service de manière continue au cours des deux prochaines années. Comme la capacité des chantiers navals mondiaux ont été considérablement réduites pendant la crise du transport maritime, les navires polyvalents – plus petits et plus complexes à produire – doivent passer à la trappe. Il sera difficile de lancer les constructions avant 2026. Pour Briese, la situation est un peu différente. Grâce à notre position de leader mondial, à notre propre département de construction navale et à des relations de longue date avec les chantiers navals, nous travaillons déjà la nouvelle génération de navires polyvalents en Chine.

        Il y a un mois, le secteur s’est fixé des objectifs climatiques plus stricts. Comment les interprétez-vous?

        La navigation internationale est aujourd’hui responsable d’environ 3% des émissions mondiales de CO2. Il y a deux mois, une stratégie révisée sur les gaz à effet de serre a en effet été adoptée lors de la 80e session du Comité de protection du milieu marin de l’OMI. Elle vise à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre de la navigation internationale. Les nouveaux objectifs comprennent une réduction de 20 % des émissions d’ici 2030, une réduction de 70 % d’ici 2040, et ce par rapport aux niveaux de 2008. L’objectif final est d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. Les nouvelles règles devraient entrer en vigueur à la mi-2027.

        Quel en est l’impact pour les compagnies maritimes et les investisseurs? 

        L’accent est clairement mis sur l’efficacité du carburant, c’est-à-dire la réduction de la consommation et des émissions de CO2. Nos nouvelles constructions permettent d’économiser jusqu’à 40%. Ils peuvent également fonctionner avec du biocarburant alternatif, c’est-à-dire du méthanol. Les capacités de chargement des nouvelles constructions ont été considérablement augmentées.  

        Pourquoi des navires polyvalents?

        Les navires polyvalents peuvent être utilisés de manière flexible, car ils sont souvent équipés de grues pour charges lourdes. Ils transportent toutes sortes de marchandises. Notre flotte, par exemple, transporte des pièces d’infrastructure, comme des têtes de pont, des wagons de chemin de fer, mais aussi des éoliennes et des pales de rotor. Une éolienne sur deux dans le monde est acheminée par nos soins. Et, point important pour les investisseurs, la volatilité des taux de fret dans le secteur de la navigation polyvalente est relativement faible, par rapport surtout au secteur des conteneurs.

        Que signifie ce changement pour Briese Schiffart?

        Briese Schiffart est une compagnie maritime allemande à capitaux familiaux. Elle est le leader mondial de la navigation polyvalente et possède, avec des investisseurs, la plus grande flotte de navires polyvalents au monde, soit plus de 130 navires. Avec la nouvelle génération de navires polyvalents qui seront mis en service dans le courant de l’année prochaine, nous offrons l’opportunité d’investir dans l’avenir de la navigation polyvalente.

        Quelles options proposez-vous aux investisseurs?

        Notre offre s’adresse aux investisseurs professionnels. Des investissements directs sont possibles à partir de 200’000 euros, des solutions titrisées et bancables sont également envisageables. Nous visons un horizon d’investissement de 7 à 10 ans, avec des rendements cibles de 9 à 10 % par an. Depuis 1990, Briese Schiffahrt a construit, acheté, exploité et revendu plus de 169 navires, le rendement total moyen est nettement supérieur à 10 % par an.

        Patric Käser

        Briese Schiffahrt (Suisse)

        Patric Käser, économiste d’entreprise de formation, est directeur et cofondateur de Briese Schiffahrt (Schweiz). Il conseille et accompagne les investisseurs professionnels dans leurs participations à des navires de fret de haute mer. Il a travaillé auparavant pendant plus de vingt ans dans la banque d’investissement d’UBS en Suisse et à l’étranger. C’est là qu’il a commencé à se passionner pour le secteur du transport et de l’expédition. Patric Käser est depuis longtemps membre de la commission économique de SPEDLOGSWISS – Association suisse des transitaires et des entreprises de logistique.

         

          Vous aimerez aussi

          Sphere

          The Swiss Financial Arena

          Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.