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  • Marianne Bourgoz Gorgé
  • Membre de la direction, cheffe de la division Asset Management

  • FINMA

La phase transitoire touche à sa fin

Avec plus de 86% des requêtes traitées à la fin juillet, le processus d’autorisation des gestionnaires de fortune et trustees arrive bientôt à son terme. La FINMA s’appuie désormais sur les organismes de surveillance pour assurer la surveillance courante.

Le processus d’autorisation pour les établissements actifs avant l’entrée en vigueur de la LEFin et bénéficiant du délai transitoire arrive bientôt à son terme. Fin juillet 2024, plus de 86% des requêtes en autorisations ont en effet pu être traitées. Ce processus a permis à la FINMA de renforcer l’organisation des gestionnaires de fortune et des trustees actifs sur le marché suisse, notamment en veillant à l’instauration ou à la formalisation de contrôles et de processus. L’autorisation délivrée par la FINMA pour les gestionnaires de fortunes et les trustees est considérée comme un gage de qualité. Ce processus d’autorisation a également contribué à assainir le marché financier suisse. En effet, certains acteurs n’ont pas été en mesure de satisfaire aux exigences légales d’autorisation, les obligeant ainsi à se réorganiser, en cessant par exemple toute activité de gestion de fortune sujette à autorisation.

Point de situation sur les requêtes d’autorisation et de modification

La FINMA avait reçu 1699 demandes d’autorisation au 31 décembre 2022. Fin juillet 2024, 86.5% des demandes d’autorisation déposées avant la fin du délai transitoire avaient été autorisées ou fait l’objet d’une décision négative voire d’un retrait de la part de l’institut. Les demandes d’autorisation des établissements restants ont été attribuées pour traitement à l’interne en 2023 déjà. Le délai de traitement des demandes d’autorisation des établissements restants s’allonge, à l’image de la complexité de leurs modèles d’affaires et à la qualité de la documentation qui accompagne le dossier. Les délais de réponse des établissements restants sont également une source de prolongation du temps de traitement d’une demande d’autorisation et ce, malgré un suivi rigoureux et la mise en place d’un processus standardisé de rappel de la part de la FINMA.

La FINMA a par ailleurs reçu plus d’une centaine de nouvelles demandes d’autorisation depuis le 1er janvier 2023. Parallèlement aux demandes d’autorisation, les gestionnaires de fortune et les trustees déjà autorisés lui soumettent également chaque mois plus d’une centaine de modifications. En effet, toute modification des conditions d’autorisation qualifiée de significative doit être signalée à l’OS et à la FINMA. Elle nécessite donc une autorisation préalable de la FINMA. Ces modifications touchent aussi bien la partie organisationnelle des établissements que leur gouvernance. Le traitement de ces modifications représente une mobilisation des ressources importante, néanmoins nécessaire dans la mesure où les conditions d’autorisation prévues par la loi doivent être respectées en permanence.

La FINMA privilégie une approche fondée sur les risques dans sa procédure d’autorisation

Dans le cadre des demandes d’autorisation, la FINMA évalue les modèles d’affaires en utilisant une approche basée sur les risques, selon le principe de proportionnalité. Plus le modèle d’affaires présente des risques importants, plus l’analyse sera approfondie. La FINMA a également identifié certains risques accrus nécessitant généralement une séparation des fonctions de contrôle (Risk & Compliance) des activités génératrices de revenus. Parmi ces risques accrus figurent notamment la gestion d’actifs de plus d’un milliard de francs suisses et la gestion de placement collectifs de capitaux de minimis ou d’institution de prévoyance.

Des risques spécifiques sont aussi associés à la réglementation sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ainsi qu’au respect des sanctions, notamment pour les modèles d’affaires avec une clientèle étrangère importante utilisant des banques dépositaires à l’étranger. De plus, les prestataires de services financiers doivent prêter une attention particulière aux risques liés aux conflits d’intérêts et à l’utilisation de procurations illimitées.

Actuellement, la majorité des établissements autorisés présentent un ou plusieurs de ces risques accrus. Le processus d’autorisation permet aux établissements en collaboration avec leurs organismes de surveillance et la FINMA, de formaliser des mesures d’atténuation des risques identifiés, grâce à des mesures organisationnelles appropriées.

L’évolution de l’externalisation des tâches en matière de Risk & Compliance

Dans le cadre du processus d’autorisation, la FINMA a constaté que plus de la moitié des établissements autorisés externalisent leurs fonctions de contrôle (Risk & Compliance) à des prestataires de services externes. Par conséquent, ces prestataires font l’objet d’une attention particulière de la part de la FINMA, notamment du fait qu’ils sont responsables de la deuxième ligne de défense des établissements. Toutefois, il convient de préciser qu’il n’existe pas de base légale pour une reconnaissance ou une certification des prestataires de services actifs dans le domaine financier par la FINMA.

Tenant compte des externalisations effectuées par les établissements autorisés, qui restent responsables de leur choix quant à la délégation des fonctions de contrôles et de la qualité et de la pertinence des contrôles réalisés par les prestataires, il se dessine une tendance vers une concentration des mandats de délégation entre les mains d’une vingtaine de prestataires. Etant donné que de nombreux gestionnaires de fortune et trustees font appel à ces prestataires, il est indispensable que ceux-ci possèdent les compétences et les ressources nécessaires, notamment au niveau du risque, pour mener à bien leurs missions. Cela permet de respecter les exigences légales et de garantir l’indépendance souhaitée des fonctions de contrôle mentionnées ci-dessus.

La surveillance courante par les organismes de surveillance

Dans le cadre de leur surveillance courante (y compris l’activité d’audit), les gestionnaires de fortune et les trustees autorisés sont surveillés par les organismes de surveillance, en fonction des risques identifiés dans leur modèle d’affaire. Pour chaque entité surveillée, ils appliquent des mesures de surveillance proportionnées au niveau du risque évalué, en attribuant un rating individuel basé sur l’analyse des rapports d’audit et d’autres outils de surveillance courante. Cette évaluation des risques est dynamique, permettant aux organismes de surveillance de la modifier à tout moment si nécessaire.

La FINMA intervient en dernier recours, lorsque l’organisme de surveillance ne parvient pas à rétablir l’ordre légal ou à corriger des violations graves du droit de la surveillance et des irrégularités après avoir utilisé tous les outils de surveillance à sa disposition. Dans un tel cas, l’assujetti passe en surveillance intensive auprès de la FINMA qui imposera des mesures et sanctions d’enforcement à son encontre afin de rétablir l’ordre légal. La FINMA est également compétente pour approuver toute modification des conditions d’autorisation après l’octroi de celle-ci (comme mentionné ci-dessus) et pour l’octroi des autorisations aux organismes de surveillance, ainsi que de leur surveillance.

Ce modèle de surveillance dual exige une coordination étroite entre la FINMA et les cinq organismes de surveillance. L’échange d’information entre la FINMA et les organismes de surveillance permet à ces derniers d’exercer leur surveillance courante et de mettre en œuvre les prescriptions de la FINMA concernant la surveillance des gestionnaires de fortune et des trustees. En effet, la FINMA impose des directives uniformes aux organismes de surveillance dans le cadre de la mise en œuvre de leur activité de surveillance pour éviter un arbitrage de surveillance entre les cinq OS.

Désormais, la phase transitoire et la régularisation des instituts actifs avant l’entrée en vigueur touche à sa fin et laisse la place au modèle de surveillance à deux niveaux. La profession s’appuie alors sur les organismes de surveillance pour garantir le maintien du renforcement organisationnel, financier et personnel des gestionnaires de fortune et de trustees, conformément au cadre juridique, par une surveillance courante adéquate. Les organismes de surveillance jouent donc un rôle central dans le système de surveillance dual, ces derniers étant le premier point de contact pour les gestionnaires de fortune et trustees.

Marianne Bourgoz Gorgé

FINMA.

Marianne Bourgoz Gorgé a rejoint la FINMA en septembre 2022 en tant que cheffe de la division Asset Management et membre de la direction de la FINMA. Elle a commencé sa carrière en 1999 dans la division Risk Management de Credit Suisse First Boston à Zurich. En 2002, elle a rejoint UBS à Zurich où, après deux ans au sein de l’équipe Group Issuer Risk, elle a passé plusieurs années en charge du contrôle des risques de UBS Group Treasury en tant que directrice exécutive et cheffe d’équipe. Elle a ensuite occupé pendant huit ans le poste de Group Chief Risk Officer à la Banque Cantonale de Genève. Marianne Bourgoz Gorgé est titulaire d’un Master en mathématiques de l’EPFL.

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Solutions d’investissement

    • Olivier de Berranger
    • CEO et co-CIO
    • La Financière de l’Echiquier

Donald Trump, Kamala Harris : duel en trompe l’œil

La toute première confrontation entre Kamala Harris et Donald Trump, les deux candidats à la présidentielle américaine, a eu lieu en début de semaine. Le bon moment pour analyser leur programme respectif et leur éventuel impact sur les marchés financiers.

 

Alors que la course à la présidentielle américaine entre dans sa dernière ligne droite, les deux candidats se sont affrontés mardi 10 septembre dans un rude débat. Portée par une vague d’optimisme depuis l’annonce du retrait de Joe Biden et son intronisation par le Parti démocrate, Kamala Harris, désormais en tête des sondages – 47% contre 44% pour Donald Trump selon le site fivethirtyeight.com – devait éviter le faux pas qui lui aurait fait perdre son avance. De son côté, le candidat républicain devait tenter de reprendre la main, lui à qui la victoire paraissait acquise tant que Joe Biden était dans la course.

Cette première confrontation a été aussi l’occasion d’analyser les programmes des deux candidats et surtout d’en évaluer les impacts pour l’économie et, par ricochet, pour les marchés financiers.

La prestigieuse Wharton School of the University of Pennsylvania s’est récemment livré à cet exercice, dont on peut tirer quelques grandes conclusions. En termes d’impact sur la croissance par rapport à la législation actuelle, les chercheurs estiment que le programme de Kamala Harris aurait un effet significativement négatif à court, moyen et long terme, tandis que celui de Donald Trump aurait un effet positif sur la croissance à court terme et négatif à moyen et long terme, dans une ampleur toutefois nettement moindre.

A l’inverse, le programme de l’ex-président Trump est jugé beaucoup plus coûteux pour les finances américaines que celui de l’actuelle vice-présidente. L’étude précise certes que les mesures de hausses des droits de douane annoncées par Donald Trump ne sont pas prises en compte dans le calcul, à cause du manque de précision sur les modalités de ces mesures et de l’incertitude sur les effets secondaires potentiels, notamment les mesures de représailles que pourraient prendre les pays concernés. Il y a toutefois peu de chance que ce pan du programme de Trump soit en mesure de compenser l’écart considérable en termes de creusement du déficit estimé par la Wharton School : 5 800 milliards de dollars de déficit supplémentaire d’ici 2034 pour le programme de Trump contre 1 200 milliards pour le programme de Harris.

Finalement, la confrontation des deux programmes peut se résumer à ce duel : plus de croissance à court terme contre plus de soutenabilité budgétaire à long terme. Si l’économiste préférera certainement la deuxième solution, les marchés financiers, eux, raisonnent bien davantage sur le court terme. D’autant plus que le programme de Kamala Harris comporte nombre de mesures bien peu favorables aux entreprises : hausse de l’impôt sur les sociétés de 21% à 28%, hausse de 10,5% à 21% du taux d’imposition des bénéfices réalisés à l’étranger, quadruplement de 1 à 4% de la taxe sur les rachats d’actions… Autant d’initiatives qui risquent d’être accueillies plus que froidement par les marchés actions américains.
Néanmoins, une victoire de Kamala Harris à l’élection présidentielle ne signifierait pas pour autant l’application rapide et automatique de ces différentes mesures. En réalité, tout reposera sur la composition du futur Congrès, seul à même d’entériner des évolutions législatives, à l’exception des mesures de politique extérieure – dont les tarifs douaniers – qui restent à la main du président. Un Congrès acquis aux Républicains – comme cela avait été le cas lors de la réélection de Bill Clinton en 1996 – ou simplement divisé, limiterait largement les marges de manœuvre de Kamala Harris en cas d’élection. Notamment sur la hausse de la fiscalité sur les entreprises qui constituerait probablement une ligne rouge pour le camp républicain.

En somme, le débat du 10 septembre aura probablement un impact notable sur le résultat de l’élection présidentielle. Mais il ne présagera de rien concernant le programme économique qui sera réellement mis en place aux Etats-Unis, au cours des premiers mois de 2025. A fortiori si l’économie, et notamment l’emploi, continuent de se dégrader et si les Etats-Unis connaissent un fort ralentissement, voire une récession : il y aurait fort à parier que les mesures appliquées n’auront plus grand-chose à voir avec celles mises en avant par les deux candidats à la Maison Blanche.

Olivier de Berranger

La Financière de l’Echiquier

Olivier de Berranger est le directeur général et le co-CIO de La Financière de l’Echiquier. Il a occupé depuis 1990 des postes de trader, ainsi que de responsable de desk de trading sur les produits de taux d’intérêt, cash et dérivés au Crédit Lyonnais puis chez Calyon. Il a ensuite été responsable du pôle Capital Markets chez First Finance. Olivier de Berranger rejoint La Financière de l’Échiquier en mars 2007 en qualité de gérant obligataire. Après être devenu directeur de la gestion taux, crédit et diversifié, il est nommé en 2017 directeur de la gestion d’actifs et entre au comité de direction. En décembre 2023, il en devient directeur général de LFDE. Olivier de Berranger est diplômé d’HEC.

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    • Interview Igal Kasavi
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    Le jeudi 19 septembre, à la FER, Igal Kasavi propose une conférence sur le thème des fusions & acquisitions pour les gérants indépendants. Un sujet d’actualité où apparaissent clairement les défis majeurs que le secteur des GFI s’apprête à relever.

    Voyez-vous s’opérer aujourd’hui davantage de rapprochements – ou tentatives de rapprochements – entre gérants indépendants ?

    Nous assurons le suivi de ce type d’opérations depuis 2016, du moins pour celles qui sont publiques. Et la tendance est à la hausse. Nous avons vu un pic en 2022, avec un peu moins d’une trentaine de transactions, mais il y en aura très certainement moins cette année. On ne peut pas dire que ça décolle mais, encore une fois, il ne s’agit que de transactions publiques. Elles ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Bien que la Finma soit sensée donner son aval à ces opérations, elles restent en majorité confidentielles.

    Quelles principales raisons poussent les gérants indépendants à se rapprocher en ce moment ?

    D’une part, le changement de générations, et d’autre part la taille critique. Pour ce qui relève du changement de générations, beaucoup de sociétés de gestion voient leurs fondateurs approcher l’âge de la retraite. Chez les GFI, le boom de la création d’entreprise a eu lieu dans les années quatre-vingt et nonante. D’après nos statistiques, près du tiers des sociétés agrées par la Finma ont plus de 25 ans et la majorité d’entre elles n’a pas vraiment de plan pour l’avenir. Voilà pourquoi un grand nombre de gérants pensent à se rapprocher d’autres structures ou à intégrer des associés plus jeunes. Ils veulent garantir la pérennité de leurs activités.

    Quant au sujet de la taille critique, il touche toute l’industrie de la gestion de fortune, y compris les banques privées. Avec la pression très forte sur les marges, il est devenu vital de se réinventer. Et pour financer ces nouveaux développements, tous les acteurs de la place ont besoin de prendre un volume plus important. La croissance externe, par acquisition, est bien évidemment l’option qu’ils privilégient.

    Quels bénéfices clés attendent-ils de ces rapprochements ?

    Au-delà du maintien des marges, pour rester profitable, il y a aussi le besoin d’étendre ses compétences. Je pense par exemple au mix entre wealth management et asset management. Cette extension de domaines permet d’envisager la création de nouveaux types de services et de s’ouvrir de nouveaux axes de développement.

    Quelles sont les stratégies gagnantes à suivre dans le cadre de ces transactions ?

    Quelques soient les projets, le facteur clé, c’est le facteur humain. Les gérants qui souhaitent se rassembler doivent vraiment s’entendre, comprendre qu’ils partagent les mêmes valeurs pour remplir les mêmes objectifs. Donc en fait, c’est la clé de voûte de toutes ces opérations. Oui, il faut trouver un accord sur un prix, une structure de paiement, un échéancier, mais la dimension humaine est fondamentale. Dans nos activités de conseil M&A, c’est un aspect sur lequel nous insistons énormément. Nous ne parlons pas que de chiffres. Nous passons aussi beaucoup de temps sur le projet entrepreneurial, pour ouvrir la discussion et pouvoir tester véritablement l’élément humain.

    Quelles bases de valorisation ont cours aujourd’hui pour décider de la valeur d’une société de gestion ?

    Pour une société de gestion, les principaux paramètres à prendre en compte sont les encours sous gestion et le chiffre d’affaires qu’il est très important d’associer au ROA, au return on Assets. Sommes-nous à 0,5%, à 1%, à 1,3% ? On peut très vite passer du simple au double. Il faut s’intéresser aussi au portefeuille clients. Fusionner avec une société qui gère une centaine de clients est un peu plus facile que de fusionner avec une société qui en gère plusieurs centaines. L’intégration de la clientèle, selon sa taille, doit apparaître dans le prix. Nous regardons la concentration des clients en termes de chiffre d’affaires, souvent une minorité de clients génère la majorité du chiffre d’affaires.

    L’EBITDA reste un excellent instrument de mesure, mais nous sommes aussi très attentifs aux « earnings before principal compensations ». Souvent, les profits sont moindres en raison des rémunérations et des bonus accordés aux associés. En règle générale, dans la plupart des cas les valorisations se jouent sur un à trois le chiffre d’affaires annuel ou un à neuf fois l’EBITDA.

    Je voudrais faire un dernier commentaire sur ces valorisations. En réalité, dans les opérations que nous menons, nous ne voyons que très rarement les prix être négociés de manière acharnée. Lorsque le projet est sérieux, le vendeur et l’acheteur ont généralement en tête des valorisations assez proches. Et parfois un vendeur reçoit une offre supérieure au prix auquel il prétend.

    Igal Kasavi

    Kasavi Advisory

    Igal Kasavi a travaillé plus de 20 ans dans la gestion privée en tant que relationship manager à Genève dans plusieurs établissements notamment HSBC et Julius Baer. En 2016, il a fondé sa société, Kasavi Advisory, pour conseiller gérants indépendants, gérants d’actifs et banques privées dans leurs opérations de M&A ainsi que dans leurs stratégies de développement. Igal Kasavi est diplômé de l’Université de Genève en Sciences Économiques et Finance.

     

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      « Il nous fallait un track record qui justifie de notre valeur ajoutée »

      Un peu moins de deux ans après son lancement, Alpian présente des performances de gestion satisfaisantes qui facilitent son pitch auprès de ses clients plus portés sur les investissements. Un axe de développement privilégié, comme l’explique Victor Cianni, son CIO.

      Dans le marché des mass-affluent que vous ciblez avec Alpian, quels sont les segments les plus sensibles à votre proposition ?

      Nous avons une base assez diversifiée, tant du point de vue géographique que démographique, avec une clientèle dont l’âge court de 18 à 92 ans, avec une moyenne aux alentours des 40. En revanche, nous voyons une segmentation plus claire sur la façon dont nos clients consomment nos services. Trois grands modes d’utilisation ressortent. En premier, nous avons des profils plutôt internationaux qui utilisent principalement notre compte multi-devises et nos taux de change qui sont assez compétitifs.  Dans le deuxième cas de figure, nous avons des clients qui veulent se constituer une épargne et se servent pour cela de nos comptes courants, rémunérés assez généreusement au vu de ce qui se pratique sur le marché. Et le troisième cas, le plus répandu, ce sont les investisseurs qui recherchent des partenaires financiers pour des montants assez importants. Ils appartiennent toujours aux mass affluent, mais ils commencent à disposer d’une certaine fortune, disons de 500’000 à 1 million de francs. Ce sont des héritiers, des entrepreneurs, des cadres ou de jeunes retraités. Il leur faut des solutions qui présentent un bon rapport coût/performance et qui comprennent un accompagnement personnalisé. C’est là aujourd’hui où nous savons faire la différence.

      Quelles raisons les motivent le plus dans leur choix d’ouvrir un compte chez Alpian ?

      Nos trois points d’entrée sont les taux de change, le compte multi-devises et l’offre investissement, celle qui plaît le plus.

      A propos de cette offre, comment a-t-elle évolué depuis le lancement d’Alpian ?

      Lorsque nous avons lancé Alpian, nous avons tenu à faire simple avec une offre discrétionnaire, le « managed by alpian », qui était notre mandat signature en quelque sorte. Grâce aux outils technologiques mis en place, nous pouvons proposer cette offre à des prix très intéressants, sachant que nous n’avons pas de grille standard dans laquelle nous forçons nos clients. Nous employons plutôt un modèle semi-passif, pour une gestion de long terme, ce qui nous permet de limiter les frais, et les erreurs ! Globalement, nous voyons mois après mois que les résultats sont au rendez-vous.

      C’était d’ailleurs l’essentiel pour nous. Avant même de penser à faire évoluer l’offre, il fallait que nous arrivions à nous bâtir un track record qui justifie notre valeur ajoutée. Alpian existe depuis bientôt deux ans et nous n’avons pas à rougir de nos performances. Entre le 30 décembre 2022 et le 31 août 2024, notre portefeuille Balanced a généré un rendement de 12,85 % pour un risque de 6,59%. A titre de comparaison, l’indice Performance Watcher, pour un profil de gestion identique, se situe à 10% pour un risque de 5,65%.

      En octobre dernier, après nous être assurés que le mandat discrétionnaire tenait la route, nous avons lancé un mandat de conseil. Il en existe très peu au format digital, ce qui explique en partie le fort intérêt qu’il suscite chez nos clients.

      Dans quelle mesure la dimension digitale d’Alpian vous permet-elle de créer davantage de proximité avec clients ?

      Les tendances de fond dans l’industrie aujourd’hui sont plutôt à la réduction des interactions clients et à la transformation des conseillers de clientèle en vendeurs de produits ! Avec Alpian, nous avons une stratégie qui va à l’encontre de ces tendances. La plateforme digitale que nous avons créée permet à nos clients d’avoir un accès rapide et étendu à nos conseillers en utilisant plusieurs canaux : chats, vidéoconférences, voire même des appels téléphoniques. Les horaires d’ouverture du chat vont de 8h30 à 19h30. Nous gérons chaque mois plusieurs milliers d’interactions. En plus, le modèle d’interaction n’est pas biaisé. Nos conseillers ne sont en aucune façon rémunérés sur la vente de produits.

      Quels sont les développements sur lesquels vous vous concentrez aujourd’hui ?

      Nous allons étoffer encore nos services bancaires d’ici six mois, un an, et nous rapprocher de ce que proposent les banques traditionnelles. En matière d’investissement, nous allons continuer à rendre nos services toujours plus accessibles au plus grand nombre en restant fidèles à nos principes : pas de produits superflus, pas de risques inutiles et pas de frais excessifs. Et enfin, nous allons jouer au maximum la carte du digital, puisque nous n’avons pas de « legacy » dans ce domaine. Je pense par exemple aux solutions que l’intelligence artificielle nous permettra de développer. Il sera très facile pour nous de les intégrer. Voilà les trois angles sur lesquels nous allons travailler.

      Victor Cianni

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      Victor Cianni est CIO d’Alpian depuis 2021. Ingénieur de formation et certifié FRM, il a près de vingt années d’expérience dans la gestion de fortune. Avant de rejoindre Alpian, il a occupé plusieurs postes clés dans les divisions d’investissement de CA Indosuez, Lombard Odier et Citi Private Bank.

       

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          • Director Investment Relations 
          • Sun Contracting/Sun Invest

        Énergie photovoltaïque, investissement intelligent du soleil

        Sun Contracting est un acteur majeur dans la production d’énergie photovoltaïque. La société anonyme basée au Liechtenstein offre aux gestionnaires de fortune une opportunité d’investissement unique alliant rendements attractifs, durabilité et impact environnemental positif.

        Depuis son lancement en 2012, Sun Contracting s’est rapidement développée du Liechtenstein vers l’Autriche, l’Allemagne et la Pologne (l’Allemagne représentant désormais 70% de la capacité installée). Avec une capacité de production totale de 186 MWc répartie sur 339 sites, Sun Contracting finance, installe et entretient des installations photovoltaïques sur les toits de particuliers et d’entreprises ; il revend ensuite l’électricité produite et paie le loyer aux propriétaires des toitures.

        L’entreprise place le développement durable au centre de sa vision et envisage une certification ESG. En pleine croissance, Sun Contracting se caractérise par ses mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

        Notre entretien sur les stratégies, les défis et les perspectives de Sun Contracting avec Martin Hauder, directeur « Investment Relations ».

        Quels sont les avantages pour les gestionnaires de fortune de proposer à leurs clients d’investir dans Sun Contracting ?

        Martin Hauder : Un investissement dans le modèle à succès de Sun Contracting présente plusieurs avantages clés pour les gestionnaires de fortune. Premièrement, notre modèle d’affaires repose sur des actifs tangibles et durables : des installations photovoltaïques financées, installées et entretenues par nos soins. Cela garantit un revenu stable et prévisible pendant la durée du contrat, qui est généralement de 20 ans ou plus. Avec la croissance rapide du marché de l’énergie photovoltaïque, nos investisseurs peuvent s’attendre à des rendements attractifs et constants, tout en contribuant activement à la transition énergétique et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

        Comment garantissez-vous la transparence et la conformité réglementaire pour vos investisseurs ?

        Nous prenons la transparence et la conformité réglementaire très au sérieux. Notre conseil d’administration possède une vaste expérience dans le domaine photovoltaïque, garantissant une gestion rigoureuse et éclairée de notre activité. Nous respectons les lois et réglementations nationales dans tous les pays dans lesquels nous opérons et nous envisageons la certification ESG pour renforcer notre engagement en faveur du développement durable. De plus, nous fournissons régulièrement à nos investisseurs des rapports détaillés sur nos activités, nos performances financières et notre impact environnemental, permettant ainsi à nos partenaires de prendre des décisions informées et de suivre l’évolution de leurs investissements en toute confiance.

        Quels sont les aspects durables de vos opérations et comment contribuent-ils à la croissance du marché ?

        La durabilité est au cœur de nos opérations. En installant des panneaux solaires sur les toits, nous utilisons les zones déjà bâties et minimisons ainsi notre empreinte écologique. Nos installations contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en produisant de l’électricité propre et renouvelable. De plus, nous appliquons des directives strictes pour minimiser notre impact environnemental tout au long de la chaîne de valeur, de l’installation à la maintenance des systèmes. La demande croissante pour des sources d’énergie renouvelable et durable stimule notre croissance, et notre engagement en faveur de pratiques durables attire des investisseurs soucieux de l’impact environnemental de leurs placements.

        Pouvez-vous détailler vos projets actuels et futurs en matière de production d’énergie photovoltaïque ?

        Actuellement, nous avons une capacité totale de production de 186,39 MWc, répartie sur 339 sites en Allemagne, Autriche, Liechtenstein, Suisse, Slovénie et Pologne. Nous continuons d’étendre notre présence en Allemagne, notre principal marché, tout en renforçant notre position en Autriche et en explorant de nouvelles opportunités en Europe. Nous voyons de grandes opportunités en Pologne notamment dans les années à venir. Nos projets futurs incluent l’expansion de notre capacité installée, l’optimisation de la production d’énergie sur nos sites existants et l’intégration de nouvelles technologies pour améliorer l’efficacité et la rentabilité de nos usines. Nous envisageons également des partenariats stratégiques pour pénétrer de nouveaux marchés et répondre à la demande croissante en énergie renouvelable.

        Vos produits d’investissement se trouvent sur rentamax.com, une application développée par votre partenaire en Suisse, la société VMR Optimum SA, qui permet d’optimiser son capital-retraite. Comment cela fonctionne-t-il et quels sont les avantages pour les investisseurs ?

        Rentamax est un partenaire idéal pour la vente de nos obligations non cotées, offrant un accès simplifié à nos produits. Cette plateforme permet aux investisseurs de planifier leur capital-retraite avec des projections financières claires. Elle facilite la gestion des investissements et assure une transparence accrue. Les investisseurs peuvent ainsi prendre des décisions éclairées et aligner leurs portefeuilles sur leurs objectifs de retraite, tout en bénéficiant des rendements attractifs et durables de Sun Contracting.

         

        Plus d’informations sur :

        www.sun-contracting.com/fr/

        www.suninvestag.com/fr/

         

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