Fixed Income

Solutions Investissements

  • Interview Svein Aage Aanes
  • Responsable Fixed Income
  • DNB Asset Management

« High yield : la dynamique des marchés nordiques »

Des niveaux élevés d’éducation, de maîtrise technologique et un engagement important en faveur de la durabilité portent la réussite économique des pays nordiques. Svein Aage Aanes explique pourquoi, dans ce contexte, les investisseurs qui privilégient le segment obligataire pourraient être positivement surpris par ce marché, malgré les défis posés par le secteur de l’énergie.

Francesco Mandalà

Pourquoi les pays nordiques sont-ils particulièrement intéressants en ce moment ?

Ils se distinguent d’abord par leurs économies robustes et innovantes. Ils sont connus pour leur bonne gouvernance, leur transparence et le caractère durable de leurs pratiques commerciales. Ils offrent donc un mélange de stabilité et de politiques progressistes qui séduit. Leur engagement dans les technologies de pointe, l’importance accordée à l’écologie et le bien-être social les rend en plus particulièrement attrayants pour les investisseurs qui misent sur le long terme.

Si l’on analyse la croissance économique de ces pays nordiques, quels sont les principaux moteurs qui en expliquent la vigueur ?

Leur force économique est principalement due à leurs business models innovants, à leurs niveaux élevés d’éducation et de maîtrise technologique, ainsi qu’à leur engagement en faveur de la durabilité, qu’elle soit sociale ou environnementale. Ces économies bénéficient par ailleurs d’un niveau élevé de confiance dans la société, de la qualité des services publics et d’une vision politique sur le long terme. Tous ces éléments réunis créent une base solide pour une croissance économique durable.

Comment les différents pays nordiques se sont-ils développés ces dernières années ?

Les grandes économies nordiques, telles que la Suède et la Norvège, ont fait preuve de croissance et de résilience. Sur le plan de la croissance, la Suède, grâce à son secteur technologique et ses startups, s’est d’ailleurs imposée comme un leader européen. La Norvège, portée par sa richesse pétrolière, a beaucoup investi dans les pratiques et les technologies durables. L’accent mis par le Danemark sur les énergies renouvelables et les avancées de la Finlande dans les domaines de la technologie et de l’éducation témoignent par ailleurs de la diversité des atouts de la région. Chaque pays, bien qu’ayant des caractéristiques uniques, contribue de manière significative à la stabilité et à l’attractivité globales de toute la région.

En ce qui concerne la classe fixed income, quelle est la dynamique du marché nordique par rapport au reste de l’Europe ?

Dans les pays nordiques, le marché obligataire, et le segment high yield en particulier, ont traversé quelques moments difficiles. Néanmoins, contrairement à certains marchés européens qui ont dû faire face à des défis importants, le marché nordique est resté relativement sécure, sans afficher de grande volatilité. Cela s’explique en partie par les politiques fiscales rigoureuses de ces pays et par la diversité des émetteurs qui attirent tant les investisseurs nationaux qu’internationaux.

A propos des high yield, quelles tendances se sont dégagées ces dernières années ?

Le marché nordique des high yield a connu une croissance significative, avec une augmentation des volumes d’émission parallèle qui a suivi l’intérêt croissant des investisseurs. Ce qui est principalement dû à la stabilité économique de la région, à la bonne gouvernance de ses entreprises et aux rendements relativement attractifs offerts par les obligations à haut rendement de ces pays quand on les compare aux autres marchés européens. Nous avons par ailleurs constaté un intérêt particulier pour les secteurs des énergies renouvelables, de la technologie et de la santé.

Quelle est la stratégie que vous recommandez aux investisseurs qui s’intéressent aux spreads de crédit et se concentrent sur les obligations à haut rendement ?

Les investisseurs qui s’intéressent à ce genre de titres peuvent bénéficier de spreads de crédit relativement stables dans une gamme diversifiée. Mais attention, bien que le marché offre des rendements compétitifs, les investisseurs doivent néanmoins faire leur due diligence et bien tenir compte des risques spécifiques associés à chaque secteur. Une bonne diversification entre les différents secteurs et les différents pays scandinaves peut contribuer à atténuer ces risques.

Comment intégrez-vous les critères ESG dans vos processus d’investissement ?

Pour nous, la prise en compte des critères ESG n’est pas une simple déclaration d’intention. Elle fait partie intégrante de nos processus d’analyse et de prise de décision en matière d’investissement. Nous procédons à des évaluations ESG détaillées pour chaque investissement, en examinant des facteurs tels que l’impact environnemental, la responsabilité sociale et la gouvernance. Nous sommes convaincus que les entreprises qui ont des pratiques ESG solides sont mieux positionnées pour réussir à long terme, ce qui correspond d’ailleurs à notre philosophie d’investissement.

Svein Aage Aanes

DNB Asset Management

Svein Aage Aanes a rejoint DNB Asset Management en 1998 en tant que gérant de portefeuille, spécialisé sur le marché obligataire norvégien. En 2000, il a été nommé à la tête de l’équipe fixed income. Avant de rejoindre la société, il était économiste à la Den Norske Bank. Entre 1991 et 1996, il a été professeur assistant et chercheur en économie à la Norwegian School of Economics and Business. Il a également effectué un séjour de recherche à l’université de Harvard. Svein Aanes est titulaire d’un master en économie de la Norwegian School of Economics and Business Administration

Santé

  • Capsules
  • Lukas Leu
  • Portfolio Manager
  • Bellevue Asset Management

« Le thème de l’obésité doit se traiter sur l’ensemble de la chaine de valeur »

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«Il faut devenir le sparring partner des GFI dans plusieurs domaines. »

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Sphere

The Swiss Financial Arena

Depuis sa création en 2016, SPHERE anime la communauté des pairs de la finance suisse. Elle leur propose en français et en allemand différents espaces d’échange avec un magazine, des hors-série réservés aux Institutionnels, un site web et des évènements organisés tout au long de l’année pour aborder de nombreuses thématiques. Toutes les parties prenantes de la finance, l’un des plus importants secteurs économiques de Suisse, ont ainsi à leur disposition une plateforme où il leur est possible d’échanger, de s’informer et de progresser.

Client

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Joint-venture

  • Alain Zell
  • CEO
  • Capitalium

Capitalium et intuitae se mettent au service des single family offices

Capitalium et intuitae ont créé ensemble une nouvelle structure pour proposer aux single family offices en Suisse différents services portant par exemple sur l’allocation d’actifs, l’ingénierie patrimoniale ou la gouvernance familiale. Le nom de cette nouvelle structure : ICSA for Single Family Offices.

Capitalium, la société de gestion basée à Genève, et Intuitae, le family office français, se sont rapprochés pour formuler ensemble une offre complète de services destinée aux single family offices en Suisse. Ce partenariat stratégique s’accompagne du lancement d’une nouvelle marque, « ICSA For Single Family Offices », sous laquelle sera commercialisée la gamme créée à cette occasion. Dédiée à incuber ou assister des single family offices suisses, ICSA For Family Offices entend couvrir leurs besoins en matière de vision stratégique, d’allocations d’actifs, d’ingénierie patrimoniale ou encore de gouvernance familiale.

« Au travers de cette joint-venture, c’est une proposition originale que nous avons voulu développer avec Intuitae, souligne Alain Zell, CEO et fondateur de Capitalium. Elle permettra à des singles family offices établis en Suisse d’étendre leur domaine de compétences et, au final, de mieux répondre aux attentes de leurs clients. Le partenariat que nous avons conclu avec Intuitae facilitera aussi le développement de l’offre multi Family Office présentée par Capitalium. Elle s’appuie sur l’expertise et le savoir-faire qu’intuitae a déployés avec succès ces dernières années en France. Ils en sont d’ailleurs les pionniers en Europe».

Pour Christophe Achard, CEO d’intuitae, le lancement de ICSA for Single Family Offices s’inscrit également dans une stratégie plus large de développement en Europe. « En joignant nos efforts à ceux de Capitalium, il est clair que vous voulons aussi renforcer notre présence en Suisse. Je rappelle qu’intuitae dispose déjà un bureau à Genève qui a été ouvert voilà plus de vingt ans et qui rassemble aujourd’hui une équipe multidisciplinaire ».

Avec ce partenariat, Capitalium entre ainsi dans une nouvelle phase de son expansion. La société, dont l’offre porte essentiellement sur la gestion d’actifs et les services de family office, a été créée en 2016 par Alain Zell et Sébastien Leutwyler. Elle figure aujourd’hui parmi les plus importants gérants indépendants en Suisse et ses encours dépassent le milliard de francs. Elle se concentre sur une clientèle suisse et internationale composée d’individus, de familles ou encore d’entrepreneurs. « Il est évident que le rapprochement avec intuitae va aussi contribuer à renforcer les services family offices de Capitalium, poursuit Alain Zell. Pour gérer notre croissance, il faut que nous puissions évoluer en même temps que nos clients ».

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    Pour les investisseurs, l’environnement des marchés privés est devenu plus exigeant. Vous-même, comment les voyez-vous évoluer?

    Entre les les défis posés par les crises économiques et l’évolution des dynamiques de marché, les sociétés de private equity utilisent un éventail de plus en plus large d’instruments et de stratégies. Elles se concentrent par exemple sur les investissements Small & Mid qui offrent des possibilités de création de valeur au niveau local. En outre, on observe une tendance à la spécialisation sectorielle, ce qui permet aux investisseurs de se concentrer sur des thèmes qui correspondent à des tendances fortes, comme les soins de santé en raison du vieillissement de la population. Et la dette privée prend de plus en plus importante.

    Quel est l’impact concret des taux d’intérêt plus élevés sur le marché du private equity?

    L’impact est considérable car le marché du private equity dépend davantage du financement par l’emprunt. Or, celui-ci est devenu plus cher dans le sillage de la hausse des taux. Nous avons donc constaté que les transactions de grande envergure ralentissent en raison d’une réduction du recours à l’endettement, tandis que le segment Small&Mid est moins touché, car il nécessite généralement moins de financement par la dette. Cette résistance souligne l’attractivité de ce segment, même en période de pression économique.

    Où intervient Flexstone ?

    Flexstone a un rôle important à jouer pour guider les investisseurs institutionnels dans un paysage qui se transforme. Plus le marché devient mature et diversifié, plus notre capacité à proposer des conseils et des stratégies d’investissement sur mesure devient importante. En parallèle, nous travaillons aussi sur les co-investissements.

    Sur quelles entreprises vous concentrez-vous ?

    De manière générale, nous nous concentrons surtout sur les entreprises d’une valeur inférieure à 500 millions d’euros, qui représentent une part importante du marché aussi bien européen qu’américain. Cette focalisation nous permet d’avoir plus d’influence sur le management de ces entreprises. En ciblant les Small & Mid, nous accédons à un vaste marché, qui offre également un fort potentiel de croissance et de résistance à des fluctuations économiques plus larges.

    Comment préserver l’identité suisse tout en se développant à l’échelle mondiale ?

    Nous avons réussi à la préserver en restant fidèles à nos origines et en conservant notre siège social à Genève. En même temps, nous avons étendu notre portée mondiale avec une présence à New York, Paris et Singapour, ce qui nous permet d’offrir des opportunités d’investissement à l’échelle mondiale.

    Comment vous y prenez-vous pour constituer les portefeuilles de vos clients ?

    Plutôt que de proposer des produits standardisés, nous travaillons en étroite collaboration avec chacun d’eux pour bien comprendre leurs besoins, leurs objectifs et leurs contraintes spécifiques. Cette flexibilité leur permet de s’impliquer autant qu’ils le souhaitent dans le processus d’investissement et de s’assurer que leur allocations private equity soit en phase avec leur allocation globale.

    Revenons sur la Suisse : à quel point les connaissances locales sont-elles importantes pour votre stratégie d’investissement ?

    Elles sont essentielles, plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’investir dans des entreprises de petite ou moyenne taille. C’est le cas sur tous les marchés où nous sommes présents. Ces investissements nécessitent une compréhension des dynamiques locales, des réglementations ainsi que des nuances culturelles. C’est aussi la seule façon de reconnaître les opportunités et de créer de la valeur sur les marchés. En ce qui concerne la Suisse, nous constatons clairement une demande d’investissement qui vient plus tard dans le cycle. En même temps, nous constatons aussi que les investisseurs n’ont pas autant d’opportunités qu’ils pourraient le souhaiter.

    David Arcauz

    Flexstone Partners

    David Arcauz dirige les investissements européens de Flexstone Partners depuis Genève. Il est membre des comités d’investissement pour les pôles « Global Advisory » et « Europe &Asie ». Avant de rejoindre Flexstone, qui s’appelait alors Euro Private Equity, en septembre 2016, David Arcauz a travaillé pendant six ans comme partenaire chez Adams Street à Londres. Auparavant, il a passé cinq ans chez UBS Global Wealth Management et chez Swiss Life Private Equity. David a commencé sa carrière en tant qu’analyste de crédit à la Banque Cantonale Vaudoise à Lausanne pour devenir ensuite conseiller en corporate finance au sein de KPMG à Zurich. David Arcauz est titulaire d’un Master of Law de l’Université de Lausanne et il détient la certification CFA.