Ascension

Solutions Real Assets

  • Thibault Leroy Bürki
  • Fondateur et CEO 
  • Haute Capital

« Proposer une solution tout-en-un, accessible et intuitive pour tous »

En moins de 18 mois, Haute Capital Partners a vu sa valorisation boursière passer le seuil symbolique des 100 millions de francs. Une progression impressionnante pour une boutique asset management qui veut rendre les investissements private equity beaucoup plus accessibles qu’ils ne le sont aujourd’hui. Thibault Leroy Bürki, son fondateur, en rappelle les orientations stratégiques.

Francesco Mandalà

Vous avez été valorisé à 40 millions de francs lors de votre introduction en 2022. Vous passez aujourd’hui les 100 millions. Quels facteurs expliquent ce bond impressionnant ?
La position actuelle de Haute Capital diffère grandement de sa situation pré-boursière. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette progression notable. La disparité entre la forte demande et la faible offre sur le marché est l’un des éléments clés de cette ascension, auquel s’ajoutent une gestion exemplaire et une communication efficace. Les investisseurs ne placent pas leur confiance dans Haute capital parce que nous sommes une société d’investissement, mais parce que nous avons une vision d’avenir et une vraie capacité à innover. Nous cherchons constamment à repousser les frontières, ce qui, je pense, est généralement l’aspect le plus apprécié. De plus, nous sommes convaincus que le processus d’investissement traditionnel nécessite une refonte, et c’est là que nous faisons la différence : nous aimons casser les codes ! Il est essentiel pour nous de faciliter la façon dont les gens investissent.

Quels sont les prochains objectifs sur lesquels vous vous concentrez ?
Nous œuvrons sur des projets d’ampleur. Dès le départ, notre modèle d’affaires a été conçu pour répondre aux besoins des investisseurs individuels. Qu’il s’agisse des gens fortunés dans les segments HNWI et UHNWI ou de ceux qui commencent avec des montants plus modestes, notre ambition est de proposer une solution tout-en-un, accessible et intuitive pour tous, quels que soient les montants à placer. Nous travaillons pour 2024 sur une solution digitale qui s’inscrit dans cette voie.

Comment avez-vous fait évoluer votre stratégie d’investissement depuis mai 2022 ?
Nous l’affinons semaine après semaine, en réaction aux dynamiques mondiales et aux tendances macroéconomiques. Aujourd’hui, la diversification à travers plusieurs secteurs est plus pertinente que jamais, en raison notamment des tensions internationales. Allier prudence et innovation semble être la combinaison idéale. Grâce à notre plateforme développée en interne, basée sur l’intelligence artificielle, nous bénéficions également d’une analyse mathématique rigoureuse qui renforce notre précision sur certaines positions.

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le secteur private equity, un peu en souffrance ces derniers temps ?
Récemment, nous avons investi dans Aisot, une entreprise spécialisée dans l’optimisation de portefeuilles t grâce à l’intelligence artificielle. Paradoxalement, c’est souvent dans les périodes les plus ardues que les opportunités les plus avantageuses se présentent, offrant ainsi des marges de négociation plus attractives. Soutenir l’emploi, stimuler l’innovation et créer de la valeur sont des impératifs, en particulier en Suisse, où gravitent de nombreuses pépites. Il est essentiel pour nous de privilégier ces talents locaux plutôt que de se tourner vers l’étranger. Tous nos projets sont fièrement estampillés « 100% Swiss made ».

Où voyez-vous se dégager encore des opportunités ?
Le monde évolue à une vitesse vertigineuse, particulièrement sur le plan numérique. Les tensions actuelles exacerbent certains besoins urgents, et il est crucial d’anticiper les mouvements futurs. Nous observons actuellement que les matières premières sont une excellente option pour se couvrir. Face au franc suisse, de nombreuses devises étrangères s’affaiblissent, d’où l’importance d’intégrer une réserve liquide dans notre stratégie. Je perçois des opportunités dans de nombreux secteurs. C’est précisément en ces moments que nous nous distinguons encore davantage, notre réactivité étant l’une de nos principales forces. 2024 s’annonce palpitant pour nous !

Thibault Leroy Bürki

Haute Capital

Après avoir étudié dans le secteur des médias et de la communication à Genève, Thibault Leroy Bürki a travaillé pour diverses sociétés spécialisées dans le capital-risque de la région zurichoise. Il a également travaillé pour Capital Grey Partners à Londres, où il a financé plusieurs startups et projets référencés, avant de créer Haute Capital Partners, sa propre société, en 2017. Thibault Leroy Bürki est également président du conseil d’administration de Winhomes Immobilien, une société active dans l’achat/vente de biens immobiliers en Suisse.

Toolbox

Solutions Digitales

  • Hossein Fezzazi
  • COO
  • Penta

« Sécurité et protection des données : les grandes priorités du moment »

Créée voilà bientôt trente ans, basée à Genève et à Dubaï, Penta propose des services IT au monde du wealth management en se concentrant sur le cloud, la sécurité et la protection des données. Des sujets sensibles qui requièrent actuellement une forte attention ainsi que l’explique Hossein Fezzazi.

Quel est le métier de Penta ?

Penta est un fournisseur de services cloud et de gestion IT. Depuis 1996, nous sommes spécialisés dans le stockage, la gestion et la protection des données sensibles de nos clients. Nous gérons nos propres centres de données dans deux des principales capitales financières mondiales, Genève et Dubaï.

La majorité de notre clientèle est issue du secteur financier. Or lorsqu’il s’agit de finance mondiale, de commerce international et de régimes réglementaires complexes, les enjeux sont élevés. Nos clients n’ont aucune marge d’erreur. Avec Penta, nous leur offrons donc une certaine tranquillité d’esprit en leur permettant de mettre leurs données entre de bonnes mains grâce à nos solutions informatiques sur mesure.

Comment Penta se positionne-t-il dans le secteur des services financiers ?

Nous avons plus de deux décennies d’expérience dans le secteur financier. Nous avons accompagné des centaines d’organisations à Genève et à Dubaï dans l’amélioration de la sécurité et la conformité de leurs données. Nous proposons une sécurité bancaire infaillible, sans compromis ni exception, aux institutions financières de toutes tailles.

Quelles solutions sont proposées par exemple ?

Nos solutions s’étendent du cloud, aux solutions pour les entreprises et à la gestion des risques informatiques.

Elles comprennent un cloud privé hébergé en Suisse ou à Dubaï, une infrastructure en tant que service, plus communément appelé l’IaaS, l’hébergement d’applications et une reprise après sinistre en tant que service, le DRaaS.

En termes de solutions commerciales, nous proposons tout un panel de services, des bureaux virtuels, applications bureautiques et continuité d’activité, aux services informatiques gérés, aux conseils techniques et aux plateformes de téléphonie 3CX. Nous couvrons également la sécurité des communications de nos clients, le partage de fichiers, ainsi que l’hébergement de courrier électronique et Web.

Nos solutions de gestion des risques informatiques couvrent la gouvernance et la conformité  – y compris la conformité FINMA et DFSA – les audits informatiques, les systèmes de gestion des informations de sécurité et des événements, la sauvegarde en tant que service – à savoir la BaaS – et la surveillance et la gestion à distance. Nous proposons également des audits d’infrastructure informatique, des tests d’intrusion et l’élaboration de politiques de sécurité informatique, ainsi qu’une formation de sensibilisation à la cybersécurité, une assistance en matière de cyber assurance et la sécurité Microsoft 365.

Quels segments de clientèle sont spécifiquement ciblés ?

Au sein de l’écosystème des services financiers, nous nous concentrons spécifiquement sur les banques privées et les banques d’investissement, les compagnies d’assurance, les family offices, les gestionnaires de fortune indépendants et les cabinets comptables.

Bloomberg, Finamic et SS&C sont des exemples d’entreprises qui nous font confiance pour sécuriser leurs données et leurs applications. Nous répondons à tous les besoins informatiques des organisations du secteur des services financiers, afin qu’elles puissent se concentrer sur leur cœur de métier.

Quelles avancées majeures ont lieu actuellement dans les outils proposés aux institutions financières ?

La sécurité et la protection des données sont les deux grands sujets qui préoccupent le plus

le secteur financier à l’heure actuelle. Il faut également noter que ce sont deux aspects toujours plus importants de la conformité réglementaire.

Aujourd’hui, les PME sont autant, voire davantage, ciblées que les grandes entreprises par les cyber-attaques. Cela est principalement dû au fait que les outils disponibles et les motivations ont changé. La course pour les sécuriser est lancée avec des solutions abordables et réalisables.

En matière de protection des données, la législation a rattrapé les progrès des 20 dernières années sur le big data. Les entreprises ne peuvent plus collecter toute sorte de données et les stocker sur un disque dur. Elles sont responsables de chaque élément de données ainsi que de sa protection. De même, sécuriser les données contre les fuites nécessite des connaissances et une technologie toujours plus pointues.

Hossein Fezzazi

Penta 

Hossein Fezzazzi est le Chief Operating Officer de Penta, un poste qu’il occupe depuis 2010. En tant que directeur des opérations, Hossein Fezzazi est en charge de la stratégie, des finances et de la gestion des comptes de l’entreprise à la fois à Genève et à Dubaï. Il apporte également sa solide expérience dans la relation clients lors des phases d’appel d’offres, de prévente et de production des projets.

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    Helpdesk

    • Solutions GFI
    • Florian Schefer
    • Co-fondateur
    • Finstoy

    « Les robo-advisors deviennent des outils de soutien importants »

    Cet automne, le gérant lausannois Finstoy s’est amarré au groupe Pleion, qui compte désormais sept bureaux en Suisse. Finstoy a cette particularité d’être l’un des rares GFI en Suisse à exploiter le robo-advisor de Swissquote. Florian Schefer en explique ici le comment et le pourquoi.

    Où en sommes-nous avec ces robo-advisors qui étaient censés bouleverser le monde de la gestion de fortune voilà quelques années ?

    Pour rappel, un robo-advisor est un système de gestion de fortune automatisé qui fonctionne sur la base d’algorithmes avec une stratégie donnée. Ce n’est pas une baguette magique. Les robo-advisors investissent dans les marchés comme tous les autres investisseurs et ils en subissent les mêmes imprévus. En revanche, ils suivent à la lettre la stratégie définie, analysent des données en un temps record, transmettent des ordres tout aussi rapidement, et gèrent le risque inhérent à la stratégie choisie de façon optimale.

    Les robo-advisors deviennent ainsi des outils de soutien importants pour les gérants. Je suis toutefois convaincu que la relation humaine restera toujours l’élément central de la gestion de fortune. Les clients aiment toujours s’entretenir avec des vraies personnes, surtout dans les périodes d’incertitude.

    L’usage de plus en plus répandu de IA ouvre-t-il de nouvelles perspectives pour ces robo-advisors ?

    Oui c’est évident ! L’IA – et plus précisément le « machine learning » – va rendre les robo-advisors plus performants.  Ils pourront garder en mémoire les décisions d’investissements qui n’ont pas été bénéfiques à un temps « T » dans des conditions de marchés bien déterminées, afin de ne pas les répéter à l’avenir. C’est une optimisation par l’expérience. Dans nos discussions avec Swissquote sur l’évolution du robo-advisor, le développement est principalement axé sur l’IA.

    Quel est le potentiel des robo-advisors en tant qu’assistants de gestion pour les GFI ?

    Ils permettent déjà aujourd’hui d’établir des sélections d’investissement extrêmement rapides, de gérer les risques du portefeuille, de fournir des rapports et des données très précises. Ils soulagent ainsi le travail des gérants, qui peuvent dès lors consacrer davantage de temps à la relation avec leurs clients et prospects. Je suis néanmoins convaincu qu’ils resteront des outils et ne reprendront pas le rôle du gérant, car ils ne pourront jamais comprendre les sentiments et la psychologie des clients.

    Dans quels domaines les robo-advisors montrent-ils le plus de potentiel ?

    Les robo-advisors fonctionnant avec des algorithmes et les algorithmes ayant besoin de données pour fonctionner, c’est sur le marché des actions qu’ils sont les plus pertinents. Grâce aux bourses, il est possible d’accéder à une quantité importante de données historiques sur les marchés des actions. Ceci est nettement plus difficile avec les obligations, qui se traitent souvent en OTC. Plus vous avez de données, plus votre algorithme fonctionne avec précision.

    De quelle manière les intégrer dans une offre de gestion ?

    Chez Finstoy, nous avons deux manières d’utiliser le robo-advisor de Swissquote pour la gestion de clients privés. Dans le premier cas de figure, nous l’exploitons pour la gestion de l’intégralité du portefeuille client. Dans le second cas de figure, nous concentrons l’intervention du robo-advisor sur un certain segment de l’allocation, principalement les actions. Nous le consolidons ensuite avec le reste du portefeuille. Ces deux possibilités seront dorénavant également offertes aux clients de Pleion qui le désirent.

    Florian Schefer

    Finstoy

    Florian Schefer est le fondateur et le directeur général de Finstoy depuis novembre 2010. Il est aussi membre du conseil d’administration de plusieurs sociétés en Suisse. De 1998 à 2010 il a travaillé pour Credit Suisse principalement à Genève au Private Banking en tant que gestionnaire de fortune dans différents marchés.

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    Dynamique

    • Interview Christophe Cantala
    • Responsable du marché des intermédiaires financiers
    • Société Générale Private Banking Europe

    « Les GFI, un rouage clé dans la chaîne de valeur du wealth management »

    En poste chez Société Générale Private Banking, Christophe Cantala vient de prendre sous sa responsabilité le marché européen des gérants indépendants – les FIM – qui englobe la Suisse, le Luxembourg et Monaco. Le moment idéal pour qu’il nous expose sa vision du marché et les raisons qui en font une priorité stratégique pour son groupe.

    Comment expliquez-vous la vigueur du secteur GFI, malgré les turbulences qu’il traverse actuellement?

    Je pense en fait que secteur des gérants indépendants en Suisse n’a jamais été aussi fort, bien qu’il soit engagé dans une importante phase de transition. Dans une certaine mesure, ils profitent du positionnement des banques qui ne peuvent pas nécessairement couvrir toutes les bases, sur le plan géographique bien sûr mais aussi sur le plan des services proposés. Avec les besoins des clients qui deviennent de plus en plus sophistiqués, les GFI ont donc l’opportunité de former un rouage clé et complémentaire dans la chaîne de valeur du wealth management en rassemblant des spécialistes dans différents domaines.

    Je crois aussi que le nouveau cadre réglementaire, plus strict et peut-être perçu -comme contraignant à court terme, offre de fortes garanties aux gérants sur le long terme car il sécurise énormément les clients finaux.

    Pour s’adapter aux transformations qui ont cours, où pensez-vous qu’ils doivent désormais concentrer leurs efforts?

    Ils doivent se préparer à la charge réglementaire qui s’exercera bientôt sur eux dans la gestion au quotidien de leur activité. La préparation du dossier pour la demande d’agrément n’est qu’une première étape. La charge réglementaire se fera sentir au jour le jour, au travers de nouvelles requêtes, de pistes d’audit à maintenir, de formalisation plus poussée.

    Il va donc falloir qu’ils renforcent leur structure d’une matière ou d’une autre. Par exemple, le digital est pour eux un enjeu stratégique de la plus haute importance, qu’il s’agisse d’optimiser la gestion de portefeuilles, la gestion des risques ou la relation-client.

    Il y a aussi de véritables opportunités : le marché des UHNWI se développe beaucoup depuis quelques années. Les GFI sont idéalement placés pour exploiter ce potentiel, mais ils n’y parviendront qu’en réalisant aujourd’hui les investissements nécessaires, pour attirer de nouveaux talents, adopter des outils qui seront les standards du futur et conclure de bons partenariats avec d’autres GFI ou d’autres acteurs. La génération de nouveaux revenus en dépend.

    Dans les grandes lignes, comment avez-vous adapté votre offre aux nouvelles exigences que formulent les GFI ?

    Je rappelle que les besoins des clients finaux sont devenus très sophistiqués. Notre rôle est de faire en sorte que les gérants avec lesquels nous travaillons puissent trouver des solutions simples à des demandes complexes. C’est dans ce sens que nous les accompagnons. Nous avons donc développé notre offre d’investissement en private equity, nos solutions de financement, l’accès via nos équipes dédiées aux GFI à l’ensemble des compétences du groupe Société Générale, et une expertise Prévoyance destinée à la clientèle suisse.

    La table ronde que vous avez récemment animée à Genève lors des journées Solutions GFI portaient sur le segment Retail Plus. Pensez-vous qu’ils puissent constituer à terme un segment cible pour les gérants indépendants ?

    J’en ai la conviction. Toutes les études dont nous disposons aujourd’hui s’accordent pour dire que ce segment est en pleine croissance, sur toutes les grandes places financières. En revanche, il est évident qu’il est à ce jour assez mal servi pour la bonne raison qu’il est encore mal défini. Il se trouve un peu dans une zone grise en termes de coverage, entre High Net Worth et Mass affluent. C’est une cible pertinente que les gérants vont redécouvrir avec le temps. En revanche, il va leur falloir certains prérequis pour se positionner sur ce segment et en extraire la valeur. Les enjeux de profitabilité doivent être pris en compte et l’apport des solutions digitales sera déterminant à cet égard. Les gérants indépendants auront un double challenge à relever avec ces Retail Plus. Il faudra qu’ils puissent développer des services suffisamment standardisés pour travailler sur le volume mais, en même temps, suffisamment personnalisés pour justifier d’une réelle proposition de valeur.

     

    Christophe Cantala

    Société Général Private banking Europe

    En janvier 2023, Christophe Cantala a rejoint Société Générale Private Banking Suisse en tant que Responsable du marché des intermédiaires financiers pour la Suisse. En septembre 2023, il prend la responsabilité de ce marché pour la plate-forme de banque privée européenne (Luxembourg, Suisse, Monaco) du groupe Société Générale.  Il dirigeait auparavant, à partir de Genève, les marchés External Wealth Managers et Multi Family Offices chez BNP Paribas, le groupe où, en 2004, il a entamé son parcours professionnel, qui l’a mené à une carrière internationale dans l’audit et la Banque de Financement et d’Investissement. Christophe Cantala est diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Toulouse et de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan.

     

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      Après le rapprochement de Zest et de LFG, une véritable powerhouse est en train de voir le jour à Lugano, proposant sous un même toit la gestion de fortune et la gestion d’actifs. Le CEO de LFG, Massimo Borghesi, explique ici la logique qui sous-tend ce rapprochement.

      Quelle est la raison des récents mouvements de Zest et de LFG ?
      Zest et LFG ont décidé de poursuivre leur route ensemble. Les raisons en sont évidentes. Le monde des gestionnaires de fortune indépendants traverse une phase de bouleversement. Le scénario ressemble de plus en plus à celui qu’ont connu les banques. Les autorités veulent une structure juridique et réglementaire de référence, qui suive les tendances internationales. En dehors du système financier, d’autres types d’interventions législatives, comme le nouveau DPA, impliquent des investissements et des changements considérables, du moins pour ceux qui s’y intéressent sérieusement. La technologie, qui n’a pas visé le secteur financier au cours des deux dernières décennies, entraîne désormais des changements importants dans les processus internes et les services aux clients.
      Tout cela entraîne des coûts pour l’entreprise et une pression sur les employés. Nous avons dû choisir entre rester petits et accepter une forte baisse des bénéfices, ou maintenir un environnement de travail soumis à un stress constant, atténuer cet impact sur une structure plus grande et saisir plutôt les opportunités de l’autre côté. Au cours des douze derniers mois, nous avons décidé de fournir des efforts et d’emprunter la deuxième voie. Nos collègues ont joué un rôle fondamental dans cette décision. L’engagement mis en place nous fait entrer dans une nouvelle phase après la période de transition.

      Quelle est la logique industrielle de cette démarche ?
      Nous voulons faire partie des entreprises leaders de notre branche en Suisse et contribuer au succès de l’ensemble du secteur; nous voulons être un partenaire de référence fiable pour nos clients et nos fournisseurs. Nous prenons soin de nos collaborateurs, qui doivent travailler dans un environnement agréable, serein et motivant. Ce n’est qu’avec des processus efficaces et des collaborateurs satisfaits que nous pourrons satisfaire nos clients actuels et futurs.

      Nous parlons d’un processus de consolidation qui a lieu actuellement dans le secteur : Quels sont vos projets dans ce domaine ?
      Oui, absolument, mais pas à n’importe quel prix. Devenir plus grand pour devenir plus grand serait suicidaire. Les processus d’agrégation, s’ils ont vraiment lieu et ne relèvent pas seulement du principe de plateforme, sont complexes, longs et coûteux. Ils exercent une pression sur l’ensemble de la structure. La décision de savoir « quand, à quelles conditions et avec qui » doit donc être mûrement réfléchie. Nous sommes toutefois ouverts à l’idée d’examiner chaque possibilité et d’étudier les conditions d’une voie commune avec d’autres compagnons de route. Notre concept de base est que toute personne souhaitant nous parler sera traitée comme un entrepreneur. Nous connaissons les sacrifices et les risques que les propriétaires d’entreprises, même petites, ont dû assumer, et c’est une richesse de compétences et d’expériences que nous voulons mettre en valeur dans une structure comme la nôtre.

      Si vous regardez la place financière tessinoise, quelle est la raison de son remarquable succès ?
      Le succès est rarement le fruit du hasard. Cette place d’affaires est peuplée de personnes capables, qui ont acquis une expérience intense et consacré leur vie au service des clients. Ils peuvent se mesurer à des acteurs qui opèrent dans de plus grands centres, y compris sur la plan international. Deux facteurs ont été fondamentaux : la succession interminable de difficultés que nos entrepreneurs ont dû surmonter : avantages fiscaux, rapatriements, crises financières mondiales, crises bancaires, modifications des réglementations nationales et internationales. A cela s’ajoutent les crises géopolitiques, le manque de réciprocité dans les relations avec les autres pays, en particulier avec l’Italie, ce qui les a toujours obligés à travailler avec un handicap, une monnaie éternellement forte qui a imposé un processus permanent de gestion des coûts. La place financière tessinoise n’a jamais eu la vie facile au cours des 25 dernières années. Mais cela a permis l’émergence d’une classe d’entrepreneurs de très haut niveau. Librement, selon la devise : ce qui ne te tue pas te rend plus fort.

      Et le deuxième facteur ?
      Le deuxième facteur, qui peut sembler négatif à première vue, est la centralisation des compétences clés. Cela a entraîné le départ de presque toutes les banques de Lugano, à l’exception de celles dont les bureaux principaux se trouvaient au Tessin. Cette mesure a été une grande erreur de la part des banques. L’intention de réduire les coûts n’a pas été atteinte. En réalité, les coûts n’ont pas baissé. Les relations – désormais décentralisées – se sont retrouvées moins bien servies que par le passé. En outre, les banques ont souvent pensé à remplacer les relations personnelles et personnalisées par des outils technologiques. Les clients se sentaient moins considérés. Les gestionnaires de fortune indépendants ont comblé ce vide avec professionnalisme et excellence, prouvant que la centralisation ne fonctionne pas dans notre secteur.

       

      Biographie

      Massimo Borghesi

      Massimo Borghesi a plus de vingt ans d’expérience dans la gestion de fortune. Il a commencé comme gestionnaire de fonds dans l’une des plus grandes banques italiennes et s’est spécialisé dans les actions américaines. En Suisse, il a travaillé chez UBS et Julius Baer à Lugano en tant que responsable de l’analyse des actions, directeur du conseil et de la gestion de portefeuille. Il est ensuite devenu CIO dans une entreprise financière de premier plan à Lugano. Il a effectué des études dans le domaine bancaire et financier puis il a suivi une formation de CFA et de Financial Risk Manager.

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