Recrutement
Julie Guittard
Michael Page
«Il faut qu’il y ait une compréhension réciproque des leviers de motivation»
Si l’IA laisse entrevoir des avantages multiples dans le domaine du private banking, il n’en demeure pas moins qu’elle entraîne aussi certains risques, notamment sur le plan de la cybersécurité. Pour Lombard Odier, Laurent Pellet a réuni plusieurs experts pour explorer ce thème.
De gauche à droite: Alain Beuchat, Laurent Pellet, Richard Denglos et Philipp Fischer.
De Donald Trump au Pape François en passant par Taylor Swift, vous avez probablement vu passer sur vos réseaux des articles soulignant les dangers des « deepfakes », ces photos ou vidéos mettant en scène des célébrités avec des outils d’intelligence artificielle générative.
Bien au-delà d’Instagram, le recours aux deepfakes se répand chez les fraudeurs. D’après le rapport publié par le développeur Regula il y a quelques jours, «The Deepfake Trends 2024», parmi tous les secteurs étudiés, c’est celui de la finance qui est le plus touché : 23 % des entreprises interrogées dans ce secteur ont déclaré des pertes supérieures à 1 000 000 dollars en raison de la fraude causée par l’IA.
L’intégration de cette technologie dans le private banking laisse souvent entrevoir des avantages multiples pour tous les acteurs de la branche, y compris les gérants de fortune externes (EAM).
Mais qu’en est-il des risques cyber et de l’évolution de la réglementation que les EAM doivent connaitre ? Pour répondre à cette question, nous avons réuni Philipp Fischer, Associé de l’étude Oberson Abels, et nos experts Lombard Odier, Alain Beuchat, Responsable de la Sécurité des Systèmes Informatiques et Richard Denglos, Responsable de l’infrastructure IT.
Quels sont les principaux risques légaux induits par l’IA ?
Pour Philipp Fischer, les principaux risques réglementaires liés à l’utilisation de l’IA pour une institution financière suisse peuvent être regroupés dans quatre grandes catégories.
1-Non-conformité aux attentes de l’autorité de la FINMA
L’Autorité de surveillance des marchés financiers a formulé des attentes spécifiques concernant l’utilisation de l’IA, en se focalisant sur les volets suivants : gouvernance et responsabilité, transparence et explicabilité, égalité de traitement, gestion des risques et contrôle.
2-Manque de transparence et d’explicabilité
L’incapacité à expliquer les résultats obtenus par l’IA pourrait conduire à des défis réglementaires, notamment en ce qui concerne la vérifiabilité de décisions par les autorités de contrôle et la capacité à informer correctement les clients et autres personnes concernées.
3-Risques de discrimination (biais)
L’utilisation de l’IA pourrait conduire à des traitements inéquitables, par exemple dans l’acceptation de nouveaux clients ou dans la revue de transaction. Les institutions financières doivent ainsi s’assurer que leurs systèmes d’IA ne créent pas de discriminations injustifiées.
4-Conformité à la future réglementation
Bien que la Suisse n’ait pas encore de réglementation spécifique sur l’IA, le Conseil fédéral a chargé l’Administration fédérale d’identifier les approches possibles en matière de réglementation d’ici fin 2024. Les institutions financières devront anticiper et se préparer à ces futures exigences, y compris la règlementation européenne (EU AI Act), qui pourrait être applicable à certaines banques suisses.
Pour atténuer ces risques, les institutions financières suisses devraient mettre en place un cadre de gouvernance robuste pour l’utilisation de l’IA, assurer une transparence adéquate, maintenir un contrôle humain sur les décisions importantes, et se tenir informées des développements réglementaires à venir.
Un avis que partage Richard Denglos, qui a notamment expliqué que « L’augmentation de l’empreinte Cloud au travers des nouvelles solutions SaaS (Software as a service) est renforcée par l’explosion de l’IA générative. Ceci nous amène à repenser en profondeur notre approche et nos modes opérationnels, et à renforcer notre gouvernance ».
Quelles tendances en cybersécurité impacteront les EAM ?
Pour Alain Beuchat, l’IA va devenir omniprésente, ce qui représente un défi pour la protection des données (par exemple la propriété intellectuelle, le secret des affaires ou encore le droit d’auteur), les biais algorithmiques ou le manque de transparence.
Au-delà de l’IA, d’autres aspects sont liés à la sécurité même des EAM. Il anticipe notamment que les attaques informatiques vont continuer à se développer. Dans ce domaine, la mise en place de mécanismes de protection simples sont un rempart qui sera toujours plus essentiel (installation des correctifs de sécurité, authentification multi-facteur, sauvegarde hors-ligne des données, installation d’un anti-virus).
Pour les nombreux EAM ayant externalisé leur informatique ; que peuvent-ils faire pour se protéger des attaques ? Pour Alain Beuchat, un processus de due-diligence est fortement recommandé lors de la sélection d’une partie-tierce, pour évaluer le profil de risque des prestataires potentiels.
Ensuite, la préparation annuelle d’un rapport de type ISAE ou SOC 2 est un atout, car il permet d’obtenir la liste des contrôles mis en place par le prestataire et leur effectivité (correction des vulnérabilités, authentification multi-facteur des accès à distance, limitation des accès privilégiés des administrateurs IT, sauvegardes régulières hors-ligne, etc). La revue annuelle de ces rapports permet de juger de la sécurité du prestataire.
Laurent Pellet
Limited Partner, Global Head of EAM
Laurent Pellet a rejoint la Banque Lombard Odier & Cie SA en 2017 et pris la responsabilité du département des gérants de fortune externes pour le groupe en 2018. Après ses débuts chez Ferrier Lullin & Cie SA, il a occupé diverses fonctions chez Banque Julius Baer durant plus de 20 ans. Il est titulaire d’un diplôme en gestion quantitative de fortune de HEC Genève et d’un diplôme en droit de la finance digitale de l’Université de Genève et de la CWMA.
Lombard Odier
Lombard Odier est un gestionnaire de fortune et d’actifs mondial qui se consacre exclusivement au service de ses clients privés et institutionnels depuis 228 ans. Entreprise indépendante, entièrement détenue par ses associés-gérants, Lombard Odier est l’une des banques les mieux capitalisées du monde, privilégiant une grande liquidité dans la gestion de son bilan.
Vous aimerez aussi
Julie Guittard
Michael Page
«Il faut qu’il y ait une compréhension réciproque des leviers de motivation»
Julie Guittard
Michael Page
«Il faut qu’il y ait une compréhension réciproque des leviers de motivation»
RÉDACTION
redaction[at]sphere.swiss
PUBLICITÉ
advertise[at]sphere.swiss
ABONNEMENT
contact[at]sphere.swiss
ÉVÉNEMENTS
events[at]sphere.swiss
Case postale 1806
CH-1211 Genève 1
© 2023 Sphere Magazine
Site réalisé par Swiss House of Brands
Par Jérôme Sicard
Pour soutenir leur dynamique de croissance, les sociétés de gestion cherchent de plus en plus à recruter de nouveaux relationship managers, à débaucher des banquiers privés, voire à récupérer des desks complets. Un exercice plus complexe qu’il n’y parait, où un projet d’entreprise solide, un business plan réaliste et une compréhension claire des attentes de chacun sont essentiels pour réussir.
A quoi doit ressembler le pitch des sociétés de gestion qui veulent recruter de nouveaux relationship managers, voire intégrer de nouvelles équipes, dans une logique de croissance externe?
Pour attirer les talents les plus qualifiés, il est essentiel de clarifier précisément la proposition de valeur. Aujourd’hui, avec près de 1’400 autorisations délivrées par la FINMA à des gestionnaires de fortune, autant de propositions de valeur distinctes existent sur le marché. Il est donc crucial de donner du poids au pitch, sans toutefois se méprendre : la rémunération, et éventuellement la possibilité d’entrer au capital, resteront des facteurs décisifs dans le choix des candidats.
Qu’entendez-vous par proposition de valeur?
La société de gestion doit justifier son recrutement en le replaçant dans un plan stratégique. Attirer un relationship manager ou un banquier privé aujourd’hui nécessite avant tout de présenter un projet d’entreprise solide, soutenu par une vision à long terme. Il est crucial de stimuler son esprit entrepreneurial, de lui donner envie de construire et de grandir ensemble. Valoriser son apport en le plaçant dans un contexte précis, où il pourra s’épanouir et servir ses clients de manière optimale, est primordial.
La mise en place d’une culture collaborative, fondée sur la confiance, l’assurance d’avoir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, notamment par des options telles que le télétravail, sera déterminante pour convaincre un candidat.
Il est également essentiel d’insister sur les outils à disposition. À l’ère du digital, disposer de technologies avancées est indispensable pour améliorer l’efficacité des RMs, qu’il s’agisse de la gestion de portefeuilles, de l’analyse de données ou des plateformes de communication avec les clients.
A quel type de packages s’attendent les relationship managers ou les banquiers éventuellement prêts à bouger?
Il y a jusqu’à cinq variables, qui rentrent aujourd’hui dans un package. Ça commence avec le salaire de base qui se situe la plupart du temps entre 150 et 250’’000 francs. A cette rémunération initiale s’ajoutent les bonus, qui peuvent représenter jusqu’à 100% du salaire de base. Viennent ensuite les participations aux bénéfices, les avantages sociaux – assez souvent négligés dans les offres – et enfin les primes à l’ancienneté ou bonus de rétention. Il peut s’agir entre autres de participations aux bénéfices qui augmentent au fil des années.
Quels points vous semblent décisifs dans un recrutement?
Des risques sont pris de part et d’autre. Chacun doit en être pleinement conscient. Pour les minimiser, il faut qu’il y ait une compréhension réciproque des leviers de motivations. Dans les dossiers que nous traitons, nous voyons passer beaucoup de banquiers qui saturent de leur environnement bancaire. Il ne ressemble plus à celui qu’ils ont connu à leurs débuts. Ils ne se sentent plus alignés à la politique d’organisation. Le généraliste disparaît en effet pour laisser la place à des profils nettement plus spécialisés, dans la gestion de portefeuille, la fiscalité ou le wealth planning. Ces seniors ont bien évidemment envie de bouger pour retrouver leurs repères mais ils savent qu’ils prennent des risques en sortant du système et ils s’attendent en retour à une compensation financière ou à une pleine autonomie.
D’après les retours que vous obtenez, dans quelle mesure chacune des parties doit-elle modérer ses attentes?
Pour chaque recrutement, il y a toujours un business plan qui sert de base de réflexion. Or, il vaut mieux se montrer prudent sur ce qu’il contient et savoir le pondérer car la réalité s’écarte assez vite du postulat de départ. La question clé repose bien évidemment sur le temps nécessaire au transfert du portefeuille Clients. Certains gérants se donnent trois à six mois, au grand maximum pour voir le book arriver. D’autres, qui ont les reins un peu plus solides, peuvent patienter davantage, de douze à dix-huit mois. Reste à voir également quelle proportion du book sera récupérée au final, autrement dit ce que la banque réussira à conserver ou non. Voilà ce en quoi chacun doit modérer ses attentes. Mais je pense que les acteurs concernés sont moins naïfs aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a encore quelques années.
Quels sont les grands pièges à éviter pour les uns et les autres?
Il ne faut pas sous-estimer l’adéquation culturelle qui doit s’établir entre les deux parties. En rejoignant un gérant indépendant, un banquier privé change d’univers. Il se retrouve du jour au lendemain dans des structures plus légères qui n’ont pas forcément les mêmes ressources, que ce soit en termes de personnel, de prestataires ou d’outils. Beaucoup se voient obligés de sortir de leur zone de confort. Côté sociétés de gestion, des relationship managers peuvent avoir de jolis portefeuilles clients mais se trouver dans l’incapacité de les développer, par manque de compétences commerciales pures. Il est donc indispensable que tous fassent preuve de réalisme en fonction des possibilités et des moyens financiers qu’offre ou non la structure.
Où-recrutez-vous, pour les banques privées ou les sociétés de gestion qui vous le demandent?
Essentiellement dans les banques. C’est le vivier le plus important en ce moment, là où nous voyons le plus de mouvements. La disparition de Credit Suisse a eu un certain impact, de même que la reprise en cours de Société Générale Private Banking Suisse par UBP, mais nous constatons aussi un réel mécontentement chez les banquiers les plus expérimentés, âgés de plus de cinquante ans. Ce sont donc des cibles prioritaires. Dans une moindre mesure, nous nous intéressons aussi aux candidats au départ chez les gérants indépendants. Aux lendemains de la mise en application de la LSFin/LEfin plusieurs structures montrent en effet des signes de vieillissement, ou d’essoufflement. Je comprends que des relationship managers aient alors la volonté de poursuivre leur carrière dans des structures plus pérennes.
En règle générale, nous ne recrutons que très peu à l’étranger. Que ce soit à Genève ou à Zurich, nous opérons sur un marché très local.
Quelles mesures doivent prendre les banques pour limiter la fuite des talents?
De fait d’une sophistication de plus en plus importante des clients et d’un besoin croissant des banques de les retenir, ces dernières n’ont d’autre choix que de forcer une collaboration entre banquiers et experts métiers, notamment pour la partie investissements. C’est une tendance inéluctable. Il est donc difficile de retenir des banquiers privés qui ont longtemps opéré en solo et qui sont tenus désormais de se fondre dans un collectif.
Je crois que les banques aujourd’hui ont plutôt intérêt à se concentrer sur les collaborateurs plus jeunes, à les former, à leur financer des troisièmes cycles et à les engager sur le long terme avec des plans de carrière qu’ils ne trouveront pas forcément chez un gérant indépendant. En soi, les banques ont déjà beaucoup à gagner en s’assurant la fidélité de plus jeunes collaborateurs, qui présentent un fort potentiel.
Sur quel type d’opérations travaillez-vous en ce moment?
Nos clients, principalement des banques ou des sociétés de gestion, nous sollicitent de plus en plus pour acquérir des desks complets, avec relationship managers, hunters, farmers, assistantes et advisors. Pouvoir récupérer des desks complets sécurise le client. Ensuite, à un autre échelon ce sont toujours les fonctions risque et compliance qui nous occupent beaucoup, avec des demandes pour des profils très spécialisés selon les zones géographiques ou les typologies de risque.
Julie Guittard
Michael Page
Spécialisée dans le recrutement au sein du secteur bancaire et des services financiers en Suisse romande, Julie Guittard est senior manager chez Michael Page. Elle a plus de 14 ans d’expérience dans la gestion de talents. Au cours de sa carrière, elle a dirigé des équipes et couvert un large éventail de postes dans les domaines du risque, de la conformité, de la finance, des investissements, des opérations et du front office pour des banques privées, des asset managers et des gestionnaires de fortune ainsi que pour des family offices.
Julie Guittard
Michael Page
«Il faut qu’il y ait une compréhension réciproque des leviers de motivation»
Julie Guittard
Michael Page
«Il faut qu’il y ait une compréhension réciproque des leviers de motivation»
RÉDACTION
redaction[at]sphere.swiss
PUBLICITÉ
advertise[at]sphere.swiss
ABONNEMENT
contact[at]sphere.swiss
ÉVÉNEMENTS
events[at]sphere.swiss
Case postale 1806
CH-1211 Genève 1
© 2023 Sphere Magazine
Site réalisé par Swiss House of Brands
Antoine Blouin est le nouveau responsable de la succursale zurichoise de Société Générale Private Banking Suisse. Dans ses nouvelles attributions, il a pour principale mission de promouvoir le développement de l’activité, ainsi que d’accompagner les clients de la banque basés en Suisse alémanique.
Pourquoi placer l’accompagnement et la satisfaction du client en tête de vos priorités ?
La banque privée est un métier dans lequel la relation client est centrale. Pour attirer et fidéliser une clientèle courtisée et souvent multi-bancarisée, le contact humain est essentiel. La philosophie de Société Générale Private Banking est de positionner nos clients, leurs besoins et leurs objectifs au cœur de notre dispositif. En outre, chaque année, la Banque mène une étude de satisfaction afin de s’assurer de l’adéquation de son offre avec leurs attentes.
Quels sont dans le contexte actuel de marchés incertains, les principaux besoins de vos clients ?
Dans un environnement changeant, nos clients recherchent du conseil, notamment en matière de diversification. Nous avons constaté un fort engouement pour les actifs de type private markets, qui restent attractifs malgré la remontée des taux ; c’est notamment le cas des investissements dans les infrastructures, la dette privée et le marché secondaire du private equity. Les stratégies non-directionnelles ont aussi rencontré un réel succès, et nous avons pu mettre en place des dispositifs sur mesure grâce aux synergies avec la banque d’investissement du Groupe. Les produits de taux ont également fait un retour en force, en particulier via des solutions de gestion de trésorerie à court terme avec des taux de dépôt très attrayants ou des produits structurés à effet de levier. Enfin, la finance durable trouve un écho toujours plus favorable, particulièrement auprès de la nouvelle génération.
Pour répondre à ces besoins, l’expertise et le savoir-faire sont également clés. Comment parvenez-vous à les maintenir au niveau requis ?
L’innovation fait partie des valeurs de Société Générale. C’est pourquoi nos équipes ont pour objectif de développer des solutions inventives, performantes et responsables. Nous faisons évoluer notre offre pour répondre aux défis d’un environnement extrêmement mouvant. Nous sondons constamment le marché à la recherche de nouvelles idées. Cette approche nous permet de développer des solutions sur mesure, en particulier pour les family offices, un segment sur lequel notre bureau de Zurich a de fortes ambitions.
Vous êtes également chargés de développer l’activité de la Banque à Zurich. En quoi le marché zurichois se distingue-t-il ?
Le marché zurichois est profond, diversifié et concurrentiel. Les UHNWI, les family offices et les GFI y sont très présents, ce qui le rend particulièrement attrayant pour SGPBS. De manière générale, en Suisse, la qualité d’exécution est clé, mais j’ai le sentiment que c’est encore plus prégnant sur le marché suisse alémanique.
Comment allez-vous vous y prendre pour vous distinguer de vos concurrents, nombreux, sur cette place financière?
Je pense que nous ferons la différence grâce à notre expertise à 360°, aux liens étroits que nous tissons avec nos clients et aux synergies avec la banque d’investissement comme avec les autres entités de banque privée du Groupe. Elles nous permettent d’offrir une palette bien diversifiée de produits et services. Enfin, je suis persuadé que notre French Touch peut aussi jouer en notre faveur auprès d’une clientèle francophile. Je pense notamment à notre offre de financement hypothécaire de biens immobiliers en France et à nos solutions « art & wine banking ».
Antoine Blouin
Société Générale Private Banking Suisse
Antoine Blouin a débuté sa carrière à Paris en 1999 à la Banque du Louvre, aujourd’hui HSBC Private Banking France, en tant que chargé de relations clients, puis comme responsable du département des grandes entreprises, des investisseurs institutionnels et des family offices. Il a rejoint Société Générale Private Banking Suisse en 2008. Il est devenu CIO en 2012, puis responsable des solutions de gestion de fortune en 2013. En 2023, il a pris la responsabilité du marché des family offices avant d’accéder en 2024 à la fonction de responsable de la succursale zurichoise. Antoine est titulaire d’une licence en économie et d’un master en finance de marché de l’Institut des Techniques de Marchés du CFPB à Paris.
Julie Guittard
Michael Page
«Il faut qu’il y ait une compréhension réciproque des leviers de motivation»
RÉDACTION
redaction[at]sphere.swiss
PUBLICITÉ
advertise[at]sphere.swiss
ABONNEMENT
contact[at]sphere.swiss
ÉVÉNEMENTS
events[at]sphere.swiss
Rue Barton 7
Case postale 1806
CH-1211 Genève 1
© 2023 Sphere Magazine
Site réalisé par Swiss House of Brands
Après l’intégration de la banque Landolt il y a trois ans, le groupe franco-allemand Oddo BHF est devenu l’un des grands acteurs du marché suisse, où il enregistre d’ailleurs une forte croissance. Martin Liebi s’en explique.
Par Andreas Schaffner
Les trois principaux marchés d’Oddo BHF sont la Suisse, l’Allemagne et la France. Comment se répartissent les activités entre ces trois filiales ?
Nous sommes en effet présents dans ces trois pays et la Suisse est devenue le troisième pilier du groupe Oddo BHF. C’est aussi ce que visualisent les trois drapeaux placés sur toutes les tables de conférence dans nos bureaux. Cela exprime aussi clairement la façon dont nous nous voyons : une banque internationale bien enracinée dans ses trois marchés avec, dans chacun d’eux, une licence bancaire à part entière. Ce qui est important pour moi, c’est d’avoir accès dans chaque pays aux produits de l’ensemble du groupe, que ce soit dans l’asset management ou le wealth management. Et dans les trois pays, notre ADN, incarné par notre propriétaire, Philippe Oddo, s’exprime clairement : nous sommes une banque pour les entrepreneurs.
Oddo BHF a intégré la banque privée suisse Landolt – rien de moins que la plus ancienne banque privée de Suisse romande – il y a trois ans. Quelles sont depuis vos priorités en Suisse ?
Tout d’abord, nous sommes devenus du jour au lendemain un acteur important sur un centre névralgique. Depuis la suisse, nous pouvons desservir 10 marchés différents. De plus, grâce à notre implantation en Allemagne et en France, nous pouvons également nous positionner très facilement sur ces deux pays. Pour de nombreux investisseurs étrangers, nous représentons actuellement une solide valeur de refuge. A ceux qui veulent sortir de la zone euro, nous offrons différentes options correspondant à leurs souhaits. C’est notre fonction au sein du groupe. Historiquement, nous nous adressons à des ensembles de clients complexes, actifs et orientés vers l’international. C’est en quelque sorte notre héritage historique et en même temps notre force.
Quels changements avez-vous apportés dans l’approche clients et l’orientation de l’ancienne banque Landolt ?
Nous avons clairement resserré nos activités internationales sur dix marchés clés. Cela signifie que nous avons dû dire adieu à des clients et à quelques conseillers. Parallèlement, nous avons fortement développé notre présence dans d’autres domaines.
Après avoir déménagé rue du Rhône à Genève, vous venez de prendre de nouveaux bureaux, plus spacieux, à Zurich. De quel ordre est la croissance de la banque et de son offre ?
Oui, ces développements montrent bien le dynamisme dont nous faisons preuve. Nous sommes une banque typique pour les PME en France, en Allemagne et en Suisse. Nous proposons une gamme complète de services, du conseil en finance d’entreprise à la gestion de patrimoine. Grâce à notre ancrage local très profond et à notre recherche internationale très développée, nous sommes en mesure d’identifier très tôt les opportunités intéressantes. Ce n’est donc pas un hasard si nous avons pu accompagner par exemple l’entrée en bourse de Moderna.
Comment évoluent vos activités avec les gestionnaires de fortune indépendants ?
Là aussi, nous constatons une bonne croissance. Nous servons les GFI avec des équipes basées à Zurich et à Genève. En termes de taille, nous ne sommes pas comparables à une grande banque, mais notre recherche nous distingue clairement des autres. Nous couvrons 750 titres auxquels les GFIont accès gratuitement.
Martin LIEBI
Oddo BHF (Suisse)
Martin Liebi occupe le poste de CEO d’Oddo BHF (Suisse) depuis janvier 2022. Il dispose d’une longue expérience en matière de stratégie et de gestion d’entreprise. Il a toujours été proche de la distribution raison du rôle qu’il a joué en tant que conseiller à la clientèle privée. Après avoir obtenu son diplôme à l’université de Berne, il a été directeur régional Europe pour les activités de banque privée de la Lloyds Bank, avant de devenir directeur de la Schroders & Co Bank puis de la Notenstein Privatbank à Zurich. Il a ensuite été responsable de la banque privée suisse d’Edmond de Rothschild à Genève et en a été le directeur général adjoint de 2017 à 2020.
Vous aimerez aussi
Julie Guittard
Michael Page
«Il faut qu’il y ait une compréhension réciproque des leviers de motivation»
RÉDACTION
redaction[at]sphere.swiss
PUBLICITÉ
advertise[at]sphere.swiss
ABONNEMENT
contact[at]sphere.swiss
ÉVÉNEMENTS
events[at]sphere.swiss
Rue Barton 7
Case postale 1806
CH-1211 Genève 1
© 2023 Sphere Magazine
Site réalisé par Swiss House of Brands